Le massacre fasciste d'Oslo, par l'"occidentaliste" Anders Breivik (8 mort-e-s par une bombe devant le Parlement et 69 dans le mitraillage d'un camp de jeunesse du Parti travailliste) marque (bien loin d'un "acte fou" et "isolé") un tournant dans la montée du fascisme en Occident capitaliste. Déjà, depuis un peu plus d'un an, les agressions de militant-e-s antifascistes se sont multipliées dans l'Hexagone, notamment à Lyon, de plus en plus violentes et barbares, allant jusqu'au viol d'une militante début juillet dernier.
Ce que cela veut dire est clair : l'offensive fasciste contre le mouvement révolutionnaire (communiste/anarchiste) et tous les progressistes/démocrates sincères, les dépositaires des reliques de la pensée bourgeoise lorsque celle-ci était progressiste, humaniste et universaliste ; est déclarée.
Cela est clairement exposé dans un morceau de "oï" fasciste qui fait un tabac en ce moment : "saloperie socialiste, racaille communiste, staliniens, MAOÏSTES : on vous aura !"... (http://www.youtube.com/watch?v=5TqaU4LPRtA)
Les minorités immigrées, les Rroms, les minorités sexuelles sont et seront toujours attaquées pour forger "l'Européen nouveau" fasciste dans la barbarie impérialiste et patriarcale, prêt à la contre-révolution exterminatrice et à la guerre impérialiste. Mais fondamentalement, l'ennemi principal est désigné : ce que Breivik appelle le "marxisme culturel", c'est à dire, non seulement ceux et celles qui veulent renverser le capitalisme pour instaurer une société nouvelle, socialiste ou directement communiste, mais aussi tou-te-s ceux et celles qui "freinent", avec leurs conceptions démocratiques-humanistes-universalistes bourgeoises, la fuite en avant du capitalisme dans la barbarie exploiteuse et militariste. C'est la dimension contre-révolutionnaire totale du fascisme qui s'affirme, loin du fascisme "révolutionnaire mais antimarxiste", "frère jumeau de la social-démocratie" parfois théorisé (et que le massacre de Breivik vient faire voler en éclat).
La situation impose donc de se poser un moment, et de faire le point sur le bilan de l'antifascisme à ce jour, afin d'en tirer les leçons pour la lutte antifasciste de demain.
Les années 2007-2010 ont été marquées par l'expérience de l'ACTION ANTIFASCISTE, réseau de groupes locaux autonomes mais liés, tentant de rompre avec "l'antifascisme de rue" (purement militaire : affronter physiquement les fascistes dans la rue) pour mener le combat sous un angle plus idéologique et culturel. Cette expérience s'est révélée de prime abord négative : prise de contrôle par la secte ultragauchiste allumée de "Contre-informations", liquidation du forum après un partage en vrille total sur le "racisme anti-blancs" et une "brillante" défense de la Fraternité aryenne (!!!), la plupart des blogs au point mort ou de très piètre qualité (comme l'A"a"63 qui a récemment attaqué et menacé SLP), d'autres individus et/ou collectifs (AA Bordeaux, AA Alsace, AA Montpellier devenue Feu de Prairie, AA Pévèle-Mélantois devenue Comprendre-Expliquer-Combattre, Libération Irlande dédié à la LLN irlandaise, et dernièrement Redskinheads de France – RS2F) ayant pris des distances... de l'ordre de l'année-lumière. Assez désolant, quand on voit le niveau de l'antifascisme par exemple en Italie, ou plusieurs "Casa Pound" ("centres sociaux" fascistes liés à La Destra) ont été abandonnées face à la mobilisation des antifascistes (notamment les camarades CARC en Toscane, ou les Red Blocks du PCmI dans le Sud).
Pour autant, c'est une expérience RICHE par les enseignements qu'elle laisse pour l'avenir.
Elle a consisté notamment, et apporté des analyses intéressantes à ce sujet, en l'étude de la manière dont le fascisme "germe" idéologiquement dans la petite-bourgeoisie/classe-moyenne prolétarisée par la crise, mais refusant la voie révolutionnaire (marxiste ou libertaire), refusant de rejoindre le prolétariat dans son combat d'émancipation de l'humanité entière. Une petite-bourgeoisie/classe-moyenne BIEN PLUS IMPORTANTE qu'elle ne l'était dans l'entre-deux-guerres (toutefois, à cette époque, il y avait plus de paysans...), car le capitalisme, depuis le milieu du 20e siècle, "soutient" son taux de profit par la consommation, ayant transformé les sociétés capitalistes occidentales en sociétés de consommateurs et "petit-embourgeoisé" la population (déplaçant la production à bas coût, "de base", vers les pays dominés)... Mais aujourd'hui, ce "niveau de vie" et ce "confort" occidental partout s'effondrent et, en l'absence de mouvement communiste fort, c'est la mobilisation réactionnaire de masse et les thèses les plus délirantes (complotisme, "illuminatis") qui tendent à l'emporter.
De la frange extrême de cette mobilisation réactionnaire de masse naissent les groupes fascistes, qui sévissent actuellement dans toute l'entité bleu-blanc-rouge et dans toute l'Europe, agressant minorités et militant-e-s révolutionnaires et progressistes, jusqu'au tout récent massacre en Norvège. Certains sont importants et structurés au niveau des États bourgeois (comme les Identitaires ou l'English Defense League), d'autres petits et locaux, oscillant entre hooliganisme footballistique et saluts nazis avec une bière dans la main gauche... Tous naissent de la même matrice : une classe moyenne (et une aristocratie ouvrière à la mentalité de "petit propriétaire") paupérisée, qu'un mouvement communiste encore trop faible ne parvient pas à accrocher à la locomotive de la lutte révolutionnaire. Cette analyse de l'Action Antifasciste est un (peut-être le seul) point positif de l'expérience : jusque là, l'antifascisme "radical" et "de rue" analysait le fascisme comme une "gangrène" qu'on "élimine ou on en crève", mais ne cherchait pas à savoir d'où cette "gangrène" sortait, privé des outils d'analyse scientifique les plus élémentaires, après 30 ans de décomposition du mouvement communiste.
Le problème, et là d’où est parti leur dérive ultragauchiste, c’est qu’ils n’ont pas su analyser les MÉCANISMES par lesquels le fascisme devient une menace totale et permanente (et non plus ponctuelle et marginale), autrement dit, les mécanismes par lesquels le fascisme entre au SERVICE de la classe dominante et de son État comme "troupe de choc", et en définitive comme "gouvernement d’exception" pour l’accomplissement de la contre-révolution et des plans impérialistes les plus terroristes et réactionnaires : le stade FINAL du capitalisme, la réaction sur toute la ligne (stade final, du moins, jusqu’à ce qu’une guerre mondiale "fasse le ménage", détruise une quantité considérable de forces productives, et permette une "relance" de l’accumulation comme après 1945…).
Pour analyser cela, il ne faut pas lire Sternhell mais Gossweiler (que l’Action Antifasciste connaît et publie pourtant).
Ils ont donc mené, finalement, leur combat principal contre la petite-bourgeoisie "fascistoïde" et… la petite-bourgeoisie réformiste, considérée comme "frère jumeau" ( !), et non contre l’aspect principal du problème : la dictature des monopoles, dont la frange la plus réactionnaire pousse en avant le fascisme (comme système de valeurs) et les fascistes…
Voyant la "répression" et la "diabolisation" subies par les fascistes, ils en sont venus à les considérer comme une force révolutionnaire ( !), combattant la classe dominante comme le font les communistes, mais pour une révolution "négative", anti-scientifique, un "anticapitalisme romantique"… et encore : faire le "grand ménage" dans les quartiers populaires est finalement considéré comme une aspiration tout à fait légitime et "progressiste" des masses populaires, relevant de la "dignité du réel" (concept inconnu au bataillon marxiste, tiré d’une citation de Lénine*) ; le seul problème des fascistes à ce sujet étant d’être des "partis bourgeois" et de… ne pas pouvoir répondre réellement à cette aspiration ! (ça promet niveau conception du monde !)
Cette analyse du fascisme comme "révolutionnaire", car subissant la répression de l’État "démocratique" bourgeois, est en tout cas profondément erronée.
D’abord parce que les groupes fascistes, par rapport à leur pouvoir de nuisance réel et surtout potentiel (car chaque perquisition met à jour de véritables arsenaux, armes de guerre etc.), subissent une répression bien légère par rapport à ce que subiraient des groupes de gauche révolutionnaire (marxistes ou anarchistes), ou même réformistes "radicaux" type NPA, si une perquisition chez un de leurs membre mettait à jour la même chose… La bourgeoisie (n’en doutons pas) hurlerait alors au "terrorisme", au retour des Brigades Rouges et d’Action Directe, etc.
Ensuite… parce que nous sommes au 21e siècle, pas au 20e. Il y a eu des expériences fascistes au 20e siècle, et la bourgeoisie en a tiré les enseignements. Il serait profondément erroné d'attendre le fascisme aujourd'hui dans les mêmes formes, sur le même modèle qu’au siècle dernier. Il est possible, très envisageable même, que la bourgeoisie du 21e siècle ne souhaite pas un fascisme sous ces mêmes formes qu’au 20e.
Notamment un fascisme qui lui "échappe", qu’elle ne parviendrait plus à contrôler ; un fascisme "seul aux commandes" qui suivrait son propre agenda et ferait n’importe quoi. Le 20e siècle a connu UN exemple de fascisme comme cela : le national-socialisme allemand. Le NSDAP dont l’appareil dirigeant s’est constitué en "classe dirigeante parallèle", en "État dans l’État" au service d'une "caste politico-militaire" prospérant sur le pillage des pays conquis [au sujet de tout cela, lire ici : http://quefaire.lautre.net/Marxisme-et-holocauste - article "férocement trotskyste" mais non moins intéressant]. Suivant son propre agenda (différent de celui du Grand Capital allemand) et après de grands succès militaires initiaux et le contrôle de toute l’Europe continentale fin 1941, cet État parallèle a accumulé les choix fumeux (un bon exemple étant sans doute la déclaration de guerre aux États-Unis en décembre 1941, à laquelle rien ne l'obligeait puisque le Japon n'avait rien fait contre l'URSS depuis juin - le pacte d'assistance mutuelle pouvait donc être considéré comme caduc) et conduit l’Allemagne à un désastre militaire et humain sans précédent (raison pour laquelle, dès 1943, une fraction de la bourgeoisie allemande et de la caste militaire "traditionnelle" va tenter de liquider Hitler).
En Italie, le fascisme mussolinien a globalement servi les intérêts de la grande bourgeoisie en écrasant le mouvement révolutionnaire ouvrier et paysan, en menant avec succès les expéditions coloniales de Libye et d’Éthiopie et en l’aidant à devenir une "vraie" bourgeoisie, débarrassée des résidus de féodalité (mafias, pouvoir du Vatican etc.). Mais à partir de 1939, lorsqu’il attaque l’Albanie (déjà protectorat italien de fait) puis la Grèce (fasciste et alliée !) et lie ses destinées au Reich nazi, on peut également dire que le Parti national fasciste et son clan dirigeant s’émancipent du Grand Capital pour suivre leur agenda propre (là encore, conquête militaire et pillage de territoires) : là aussi, cela conduira l’Italie au désastre militaire, à l’occupation alliée des 2/3 du pays et à la quasi-victoire de la révolution socialiste en 1945 (évitée seulement "grâce" à l’opportunisme de Togliatti).
Partout ailleurs (État espagnol, Portugal, Chili, Argentine), on peut dire que le fascisme est resté un loyal serviteur de la (des) classe(s) dominante(s) et, le cas échéant, de l’impérialisme de tutelle (Angleterre au Portugal, USA en Amérique du Sud).
On peut donc imaginer que la répression qui frappe aujourd’hui les fascistes vise simplement à les garder "sous contrôle", à ce qu’ils restent une "troupe de choc" en réserve pour le moment venu mais ne se constituent pas en NSDAP, en organisme politico-militaire susceptible de concurrencer et de supplanter l’État des monopoles capitalistes.
Il ne faut donc pas se laisser aveugler par cet écran de fumée : le fascisme n’a rien de "subversif", rien de "révolutionnaire" à l’encontre de l’ordre bourgeois ; il est au contraire son ultime recours, son plus puissant rempart.
Il y a, certes, des contradictions au sein de la bourgeoisie. Il y a dans la bourgeoisie une gauche (PG, Verts, gauche du PS type Emmanuelli) et une droite modérée (majorité du PS, Modem, Borloo) qui ne veulent pas du fascisme, qui pensent qu’il faut "composer" avec le mouvement ouvrier organisé et les revendications populaires, lâcher des concessions. Et puis il y a une "droite radicale" (UMP) qui pense que l’on peut appliquer des éléments du programme fasciste (FN) tout en maintenant les apparences de la démocratie, en refusant et en freinant la fuite en avant, en refusant les fascistes au pouvoir (même minoritaires dans une coalition, comme en Italie et dans de nombreux pays) et en les "contenant" sur le terrain (en réprimant leurs actions les plus brutales et choquantes).
Mais tout cela s’effrite de jour en jour, car inadapté aux exigences de terrorisme et d’exploitation totale du capitalisme de notre époque, inadapté à sa fuite en avant sous l’effet de l'effondrement du taux de profit. Faire des concessions pour assurer la paix sociale est efficace mais a un coût : cela nécessite des fonds, des surprofits dont le capitalisme ne dispose plus, à moins de recourir à la guerre impérialiste (et encore, celle-ci a aussi un coût, on l’a vu pour les États-Unis en Irak).
La gauche et la droite "modérée" bourgeoises se rétrécissent comme une peau de chagrin et la droite "radicale" (comme le courant Droite Populaire de l’UMP) se droitise de plus en plus, assumant sa proximité avec les thèses FN (finalement, qu’est-ce qui les sépare encore, à part la question de l’UE et de l’euro, contradiction totalement dépassable pour la bourgeoisie ?).
Et cette droite radicale de plus en plus à droite exerce, comme tout grand corps sur un plus petit, une force d’attraction sur la droite modérée et (plus faible encore) la gauche bourgeoise : cette force d’attraction fait émerger des Gerin avec leurs délires islamophobes (ou contre la "racaille issue de l’immigration qui ne s’intègre plus"), des Valls avec leurs crises de manque de "whites" dans leur circonscription, etc. ; des personnages assumant un discours "réac de gauche".
Donc, les contradictions au sein de la bourgeoisie deviennent de plus en plus inopérantes ; et le fascisme (avec notamment sa vitrine "présentable" FN) est en train de conquérir l’hégémonie intellectuelle sur le champ politique bourgeois, la véritable maîtrise de tout le débat politique restant dans les limites (prétendues "indépassables") du capitalisme.
La bourgeoisie "démocrate-humaniste" qui voudrait s’opposer au fascisme est en train de disparaître comme toute forme de vie inadaptée au monde qui l’entoure. L’objectif (en tout cas l’objectif principal) du fascisme n’est pas de mener une "révolution" contre elle.
Quelle conclusion tirer de tout cela ?
Et bien, que la guerre au fascisme, c’est finalement et avant tout la GUERRE AUX MONOPOLES, la guerre contre le Capital. Là est la différence fondamentale avec les démocrates-humanistes-universalistes de la gauche bourgeoise et les sociaux-démocrates de la petite-bourgeoisie, qui ne veulent pas d'un renversement révolutionnaire du capitalisme (même s'ils peuvent être une force d’appoint en situation "tendue").
Mais cela implique, aussi, de rompre avec "l’antifascisme pour l’antifascisme", l’antifascisme de "groupes autonomes" qui combat "les fascistes" et non LE FASCISME comme projet d’avenir et dernière carte des monopoles capitalistes.
Le fascisme, c’est « la dictature terroriste ouverte des éléments les plus réactionnaires, les plus chauvins, les plus impérialistes du Capital financier » (Dimitrov).
La lutte antifasciste est indissociable de la lutte pour le renversement révolutionnaire du capitalisme. Elle est indissociable de la démarche partidaire, la démarche de construction du Parti comme fraction la plus consciente et organisée du prolétariat, armée de la conception communiste du monde et d’une juste stratégie révolutionnaire. L’Histoire a montré que la "gauche" de la démocratie bourgeoise (et la social-démocratie, fraction du mouvement ouvrier et des masses populaires sous son influence) est impuissante face au fascisme : seul le Parti révolutionnaire du prolétariat peut le vaincre (même s’il peut ensuite, par des erreurs opportunistes, comme en 1945, se faire voler sa victoire).
Il y a finalement, d’un côté, la bourgeoisie et sa fraction dominante, la bourgeoisie monopoliste, avec son État et deux forces de frappe :
- l'une "régulière", étatique : police, gendarmerie, CRS, armée etc. ;
- l'autre "paramilitaire" et supplétive (la bourgeoisie veille pour le moment à ce qu'elle le reste) : les fascistes.
Et de l’autre, que faut-il ? Reprenons là les mots des camarades "Amis du Manifeste", dans leur déclaration publiée récemment : « un Parti Communiste, cet outil de Classe qui est pour (le prolétariat) ce que l’État est à la bourgeoisie : une organisation capable de faire prévaloir ses intérêts de classe ».
Cela, les initiateurs "maoïstes" de l’Action Antifasciste l’ont bien sûr toujours pensé, mais jamais assumé : conscients que leur conception du monde "passe mal" dans les masses, ils se sont camouflés derrière la supercherie des "groupes autonomes en réseau", tout en noyautant totalement, très autoritairement, la démarche. Mais les gens ont fini par prendre conscience de cette mainmise, et prendre leurs jambes à leur cou…
Au contraire, nous communistes révolutionnaires maoïstes assumons la tâche de construction du Parti (tâche à laquelle SLP veut apporter sa petite pierre) et l’antifascisme comme activité partidaire.
Mais nous l’assumons sans sectarisme : autour du Parti il y a le Front uni et même, dirions-nous, deux Fronts concentriques ; un Front "pour", "offensif", révolutionnaire, partageant un objectif clair (renversement du capitalisme et instauration du socialisme) mais ayant des divergences sur l’histoire et le bilan de l’expérience du mouvement communiste au 20e siècle, sur la stratégie révolutionnaire, sur la nature du Parti et de la transition au communisme ; et un Front "anti" plus défensif et plus large, antifasciste, antiraciste et antisexiste, contre les attaques capitalistes envers les travailleurs/euses et les attaques antidémocratiques envers les masses, contre la guerre impérialiste etc. etc.
Pour SLP, étant donné qu’aucune organisation ne peut prétendre, à ce jour, détenir à 100% LA vérité (la conception communiste correcte du monde), ce serait même une grande économie d’énergie militante que de ne pas batailler comme des chiffonniers pour savoir QUI sera le Parti dirigeant des Fronts concentriques : mieux vaut travailler ensemble en bonne intelligence**, sur des bases claires, et l’organisation qui élaborera la meilleure conception du monde et la meilleure stratégie révolutionnaire prendra naturellement le poste de commandement.
Dans ce processus prolongé de lutte révolutionnaire, la lutte antifasciste sera une activité essentielle, "parmi d’autres" certes, mais d’une importance grandissante au fur et à mesure que la menace grandira et se fera précise (et a fortiori, le cas échéant, quand le fascisme sera au pouvoir !)…
Derrière chaque meneur fasciste, se cache le Capital !
Écraser définitivement le fascisme, c’est renverser le capitalisme et instaurer le socialisme !
Notre seule arme c'est la RÉVOLUTION, et la seule force à même de lever ce glaive, c’est l’avant-garde consciente et organisée du prolétariat : LE PARTI !
[* "La pratique est supérieure à la connaissance (théorique), car elle a la dignité non seulement du général, mais du réel immédiat" (Lénine)]
[** Mais attention : ce n'est pas une unité sans lutte. Comme au sein de chaque organisation, le Front "offensif" révolutionnaire sera le théâtre de LUTTES DE LIGNES entre les organisations, luttes qui nourriront dialectiquement la conception du monde "supérieure" de l'organisation qui prendra la direction. Et dans chaque organisation, la lutte de lignes sera appuyée par les autres organisations, celles "à la gauche" appuyant la gauche, essayant de tirer l'organisation vers la gauche, et celles "à la droite" essayant de la tirer vers la droite (vers le populisme, le mouvementisme, l'interclassisme, la conciliation entre classes)... C'est à la gauche de forger la conception du monde et la stratégie révolutionnaire CORRECTES pour réussir à supplanter la droite, représentant l'influence bourgeoise, dans chaque organisation et dans le Front.]