Une dénonciation très importante : l'impérialisme bleu-blanc-rouge (qui avait des possessions dans le sous-continent jusqu'aux années 50 : Pondichéry, etc.) joue un rôle fondamental en Inde, notamment depuis l'époque du "non alignement" de Nehru et Indira Gandhi, forcément proche de "l'équilibre Est-Ouest" de De Gaulle. Cela doit encore rendre plus évidente, notre solidarité internationaliste avec la Guerre du Peuple indien !
Au Comité de Soutien à la Révolution en Inde, nous sommes d’accord pour affirmer que notre soutien passe avant tout par la lutte contre l’impérialisme de notre propre pays.
Voici donc quelques infos brutes sur l’intérêt que représente l’Inde pour les « grandes boîtes » françaises.
Lafarge
Le « leader mondial des matériaux de construction » possède déjà trois usines en Inde, chacune dans les zones où les maoïstes d’Inde sont très actifs (deux au Chhattisgarh et une au Jharkhand).
Le groupe cherche à construire deux nouvelles usines mais fait face au refus des populations locales. L’Autorité d’appel sur les questions environnementales en Inde, instance judicaire créée en 1997, est également revenue sur le permis de construction et d’exploitation accordé pour le projet concernant l’Himachal Pradesh (nord). Le projet du Meghalaya (nord-est) a déjà été suspendu par la cour suprême.
(voir http://inde.aujourdhuilemonde.com/lafarge-revise-son-projet-dans-l%E2%80%99himachal-pradesh )
Renault
La marque automobile française compte lancer cinq modèles en Inde entre la mi-2011 et mi-2013. L’objectif avoué est de vendre 75.000 véhicules en 2013.
Carrefour
« On devrait, dans les tout prochains mois, ouvrir à New Delhi un magasin cash & carry [de gros] de 5.000 mètres carrés« , a dit Thierry Garnier, directeur exécutif en charge des partenariats internationaux, à Reuters en marge de la présentation par le groupe du programme de relance de ses hypermarchés.
« Aujourd’hui on continue a analyser toutes les opportunités de partenariats avec des entreprises indiennes pour démarrer en hypermarché« , a déclaré Thierry Garnier.
A l’heure actuelle les sociétés étrangères n’ont pas le droit de détenir des chaînes de distribution avec plusieurs marques. Cette interdiction, visant à protéger les petits distributeurs et les chaînes locales, contraint les grands groupes a conclure des partenariats pour s’introduire sur le marché indien.
Mais, au début de l’été, des articles de presse ont indiqué que le gouvernement indien serait prêt à légiférer pour autoriser les distributeurs multimarques étrangers à lancer leurs propres opérations dans le pays.
Une loi, en cours de rédaction, pourrait porter le plafond de détention des investissements directs étrangers de 51 à 100%.
Carrefour a d’ores et déjà acheté des terrains à New Delhi, Bangalore, Chennai et Hyderabad et serait sur le point de conclure une cinquième acquisition foncière à Bombay.
Wal-Mart et l’allemand Metro sont déjà implantés dans le pays via des partenariats locaux.
(voir http://www.lexpansion.com/economie/carrefour-recherche-toujours-un-partenaire-indien_239068.html)
Publicis
Le numéro un français de la publicité a annoncé avoir acquis deux agences spécialisées dans les relations publiques et la communication en Inde.
Les deux agences sont 20:20 Media, l’une des toutes premières agences de relations publiques en Inde et leader sur la communication des clients du monde des technologies, et 2020 Social, spécialisée dans le conseil stratégique en médias sociaux.
(voir http://www.latribune.fr/technos-medias/publicite/20101001trib000554780/publicis-s-offre-deux-agences-en-inde.html)
Le Nucléaire
Les entreprises publiques françaises sont à la pointe sur le marché nucléaire indien récemment ouvert (en 2008). Le marché est estimé à 150 milliards de dollars.
A noter les pubs de Peugeot (http://www.dailymotion.com/video/x2kft7_publicite-peugeot-206_auto) et Suez (http://www.dailymotion.com/video/x2cakk_naissance_ads) qui témoignent des intérêts que les impérialistes ont pour l’Inde.
Le marché indien état en croissance, les impérialistes du monde entier se bataillent pour en tirer les profits maximum en tentant de prendre le contrôle de secteurs clés.
Pendant ce temps là, selon un rapport de l’ONG Save The Children, 1.83 millions d’enfants de moins de 5 ans meurent chaque année (un enfant meurt toutes les 17 secondes…). C’est le pays le plus inégalitaire en terme de survie de l’enfant entre les milieux riches et les milieux pauvres.
De même, alors que des millions de personnes souffrent de la faim, le blé pourrit sous des bâches. Ce seraient ainsi 17,8 millions de tonnes de céréales perdues faute de hangars et de zones de stockage adaptées.
L’Inde est au cœur de contradictions insolubles par le biais de réformes. C’est pourquoi nous devons soutenir le mouvement révolutionnaire en Inde, la Guerre Populaire, seul moyen de trouver une issue à l’impasse du système actuel.
Areva, Safran, Carrefour and co. veulent s’emparer des marchés indiens
Nous en parlions déjà dans le dernier article publié, le nucléaire indien est un marché dont l’impérialisme français veut se saisir.
C’est Jérôme Bonnafont, ambassadeur de France en Inde, qui a affirmé à la Confédération indienne de l’industrie que la signature d’un accord sur la construction de deux premiers réacteurs nucléaires de type EPR dans l’ouest de l’Inde pourrait intervenir d’ici à la fin 2010.
De son côté, Luc Oursel, directeur général adjoint chargé des opérations du nucléaire chez Areva, a formulé ses espoirs dans un entretien au quotidien économique indien Business Standard qu’un « accord initial pour la fourniture de deux réacteurs puisse être signé d’ici décembre et qu’un accord final soit en place au début de l’an prochain ».
Areva espère profiter d’un des marchés du nucléaire civil les plus alléchants au monde: l’Inde veut se doter de 60.000 mégawatts supplémentaires d’énergie nucléaire d’ici à 2030, représentant 100 milliards d’euros d’investissements potentiels.
L’Inde compte actuellement 17 réacteurs nucléaires en activité (dont deux construits par les Russes) qui fournissent 3% de l’électricité du pays. Le poids-lourd asiatique rêve de porter cette part à 25% en 2050.
Grâce à un régime dérogatoire accordé par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et le Groupe des 45 pays fournisseurs de technologies nucléaires (NSG), l’Inde a signé depuis septembre 2008 des accords politiques de coopération dans le nucléaire civil avec Paris, Washington et Moscou.
Le premier chantier de construction d’un EPR a été lancé en Finlande en 2005. Un EPR est en chantier en France (à Flamanville) et deux dans le sud de la Chine, à Taishan. La construction d’un deuxième EPR français à Penly a été annoncée en février 2009.
Un autre marché vient de s’ouvrir avec la volonté du gouvernement d’attribuer un numéro d’identité unique à chacun des habitants du pays : celui de la biométrie.
Et dans ce domaine, la multinationale française Safran (ex-Sagem Sécurité) est plutôt bien positionnée car la technologie de sa filiale de sécurité, Morpho, a été retenue pour mener à bien la tâche d’enregistrer dans une base de données plus d’un milliard de personnes.
De par l’échelle et l’innovation technologique (utilisation conjointe de deux séries de données biométriques, empreintes digitales et iris), cette opération, selon Jean-Paul Jainsky, PDG de Morpho, n’est qu’un premier pas : « Ce que nous allons faire en Inde constituera un bras de levier considérable ailleurs, le reste du monde en bénéficiera. »
Ce chantier biométrique signifie bien plus qu’un simple contrôle du marché. Le gouvernement indien affirme que le numéro unique permettra une meilleure distribution de l’aide sociale… Le sous-continent étant en prise avec une guérilla en pleine expansion, comment peut on gober ça ?
Il faut mettre l’utilisation de la biométrie en perspective avec l’utilisation de technologies de pointe dans la lutte contre-révolutionnaire : drones, satellites, marquage des populations,…
Les témoignages des unités anti-guérilla témoignent de la mise pratique par les révolutionnaires d’un principe de base de tout bon guérilléro : « Etre dans les masses comme un poisson dans l’eau ». Pour le gouvernement, il faut donc « faire le tri ». L’enregistrement de chaque individu vivant sur le territoire indien est un des moyens utilisés.
Et l’ambition de contrôle est même encore plus grande, selon les dires du PDG de Morpho (« …le reste du monde en bénéficiera [sic!]. »).
Et puis, il y a également le marché agroalimentaire. Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture est actuellement en Inde (du 6 au 8 octobre). Il y tiendra notamment une réunion consacrée à la coopération franco-indienne en matière agroalimentaire à laquelle participeront Axereal, Bongrain, Carrefour, Limagrain, LVMH et Semmaris (société de gestion du marché de gros de Rungis).
L’Inde devrait ouvrir encore un autre marché : celui des banques. Jusque là les banques étrangères en Inde ont un statut de succursale. Mais la banque centrale indienne devrait publier un document relatif à une proposition visant à doubler à 15% la participation des banques étrangères dans le réseau bancaire du pays.
Les banques étrangères entrant sur le sous-continent devront s’enregistrer en tant que filiales, qui bénéficieront alors du même traitement que les établissements locaux en termes d’expansion.
On le voit, l’Inde est une mine de marchés à prendre et la bataille pour leur contrôle devrait continuer…
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