Dans notre article d’hier sur les résultats des municipales, nous écrivions : "Voilà qui devrait faire réfléchir les "maoïstes" qui aujourd'hui se rangent joyeusement derrière Manuel(-Pierre) (La)Valls (…) apparaissant en outre de plus en plus comme le "recours" d'un PS en faillite, ça promet !".
C'est désormais chose faite : Manuel Valls vient d'être nommé Premier ministre par François Hollande. Il ne peut y avoir de liquidation plus claire des derniers espoirs de "changement maintenant" promis en 2012, étant donné que beaucoup de quartiers populaires ("à islamo-racailles" selon les mots de la droite radicale, alors et depuis) qui avaient plébiscité Hollande ne l’avaient pas fait pour une quelconque "politique sociale" meilleure mais simplement dans l’espoir de desserrer un peu l’étau de "kärcher", de stigmatisation permanente et de raids de la BAC qui pesait sur eux – or Valls représente précisément le contraire de ces aspirations. La seule différence avec Sarkozy (entre 2002 et 2010) sera que cette fois, le Front National ne va vraisemblablement pas reculer : la copie est trop peu crédible pour le disputer sérieusement à l’original, et faire illusion même quelques années. Valls ne réussira pas à ravir à Le Pen fille la tête de la mobilisation réactionnaire de masse comme Sarkozy y avait réussi (un temps) avec Le Pen père ; son étiquette de "socialiste" voire de social-libéral, d'européiste (partisan du "non"... puis du "oui" en 2005) et de "matamore qui donne des coups de menton mais sur le terrain il n'y a rien", qui "persécute les automobilistes et les anti-mariage-gay mais laisse courir la racaille" etc. etc. lui colle trop à la peau et tout au plus pourra-t-il stopper l’hémorragie d’électeurs de gauche ou du centre vers l’abstention ou (directement) le FN ; évitant (peut-être) une configuration trop catastrophique avec Marine Le Pen en tête du premier tour de la présidentielle 2017 – de surcroît, contrairement à la place Beauvau, Matignon est un très mauvais poste pour prendre la tête d’une quelconque mobilisation de masse (réactionnaire, progressiste ou quoi que ce soit) : dans la Ve République le Premier ministre est fait pour s’"user" et "fondre" dans les enquêtes d’opinion, alors que le "Premier flic" (de droite comme de gauche) garde toujours une bien meilleure image que ses collègues du gouvernement. De son côté, l’UMP continue à chercher désespérément son "nouveau Sarkozy" pour éviter de passer définitivement derrière le Front dans le "peuple de droite" (nouvelle UDF face à un nouveau RPR en quelque sorte) ; à moins (c’est peut-être déjà le cas) de se réfugier tout simplement dans l’attente de l’"imam caché" Sarko himself, dont les scores de 2012 (500.000 voix de moins que Hollande et 3,3 millions de plus que Le Pen au premier tour, battu de seulement un peu plus d’un million de voix au deuxième) montrent une résistance politique assez éloignée de l’effondrement qu’avaient pu lui annoncer les commentateurs (même s’il a déçu beaucoup de ses électeurs de 2007) et une hégémonie encore totale sur le "peuple de droite" central, "pragmatique" et "raisonnable", urbain, middle class et diplômé.
Cette nomination est bien sûr l'occasion pour les "maoïstes" en question de se fendre d'un article quasi-hagiographique défendant bec et ongle leur nouvelle idole contre les affreux anarchistes (et "anarcho-maoïstes" – nous, apparemment…) qui dénoncent la répression avec leurs "discours délirants" et "populistes", reflétant une "vision du monde profondément petite-bourgeoise" etc. etc. ; comme ils l’ont déjà fait pendant 5 ans sous Sarkozy ; allant jusqu'à... saluer la répression de Nantes en février dernier et les arrestations ultérieures ("D'ailleurs, on pouvait apprendre hier matin que neuf personnes avaient été interpellées dans le cadre de l'affaire des affrontements récents à Nantes [article où les pseudo-"matérialistes" vomissaient déjà leur haine aristocratique des "casseurs" à la "vision du monde totalement décomposée"]. Il y avait alors eu beaucoup de dégradations, et pratiquement aucune arrestation : les arrestations ont servi, au cas où, à rétablir un peu le bilan répressif de Manuel Valls") ! En crevant des yeux à Nantes ou en interdisant une manif anti-impérialiste JAMAIS INTERDITE sous Sarkozy, en expulsant 36.000 prolétaires étrangers en 2012 et 27.000 en 2013, etc. etc., ce brave Manuel ne fait en effet que son boulot voyez-vous ("Quant à sa fonction de ministre de l'intérieur, il l'a assumé comme le font tous les ministre de l'intérieur d'un État bourgeois") ! Et que ce boulot assumé "comme tous les autres Ministres de l’Intérieur", soi-disant sans "nullement davantage de répression" puisse être celui d’un ennemi de classe, catégorie "plaisante pas" de surcroît ? "On" s’en fout, silence radio là-dessus… Tout ce qui importe de leur point de vue "antifasciste" c'est que Valls fasse taire (enfin, tout est relatif…) le sinistre bouffon antisémite Dieudonné (quitte effectivement à se rendre impopulaire, vu qu'à droite comme à gauche on considère cela pour ce que c'est : une pure esbrouffe, mais pour le 'p''c''mlm' un ‘coup’ politique bien-tenté-mais-raté d'une "gauche" bourgeoise en perdition devient du courage antifasciste) et qu'il joue (mollement) de la matraque contre les "Manifs pour tous" et autres "Jours de Colère" de l'ultra-droite nationale-catholique, pendant que les Zemmour et compagnie se répandent tranquillement – à heure de grande audience – sur toutes les télés et les radios et que les colonnes du Figaro, du Point ou de Valeurs Actuelles débordent de tribunes (signées Baverez ou autres) alliant dénonciation du "déclin de la France" (à cause de tous ces "glandeurs", feignasses et autres "assistés"), de la "catastrophe économique et sociale annoncée" (avec ou sans "guerre civile" à la clé) et (en corrélation bien sûr)... de la "halalisation de quartiers entiers". Si l'on part du principe que Georges Ibrahim Abdallah a commis un ignoble pogrom-suintant-l'antisémitisme-de-toute-part en abattant le sioniste Barsimantov en 1982, et qu'il a eu Jacques Vergès pour avocat jusqu'à la mort de celui-ci, ils vont bientôt nous dire que c'est par "antifascisme" que Valls le maintient en prison alors qu'il devait (enfin) être libéré l'année dernière après 29 ans de cachot ! Ce n'est qu'en avant-dernier paragraphe qu'ils daignent (enfin) reconnaître que "en plus d'être un partisan du capitalisme libéral-social, Manuel Valls participe à l'esprit de réaction, à l'idéologie de l'État policier, au culte du chef, à l'idéologie du recours, typique de la Ve république"... ouf, rien que ça ! Et dites-nous, ce ne serait pas justement CELA le problème central de la montée actuelle du fascisme ; plus que les bandes de nervis qui ne font que mettre en actes ces idées quotidiennement distillées dans l’"opinion", considérant simplement que les gouvernants (Valls comme hier Sarkozy) ont la main "trop douce" à cela ?
Avec le "cas Valls", le 'p''c''mlm' a fini par définitivement dévoiler sa réelle affinité idéologique : une gauche de droite à la fois républicarde, sociale-libérale, impérialiste tendance "euratlantiste" et pro-israélienne ; cette gauche "mendésiste" dont se dit "nostalgique" un Alain Finkielkraut (devenu quant à lui plus ou moins ouvertement de droite) ; une "gauche" qui est tout simplement, à notre époque, le même style de "gauche" républicaine droitière qui donnera à Vichy (en 1940) ses Laval, ses Bousquet et ses Papon !
Nous autres, nous répéterons encore une fois haut et fort que JAMAIS, JAMAIS, JAMAIS nous ne verrons un "allié antifasciste" en Pierre Manuel (La)Valls ni en qui que ce soit au PS (hormis peut-être à son extrême aile gauche) ; ce PS qui n’est pas l’équivalent de la SFIO mais du PARTI RADICAL des années 1930 ; ce Parti radical qui fournira à Vichy des contingents entiers d’agents de la collaboration et de la "révolution nationale" (on pourrait encore ajouter aux exemples précédents le cas de Gaston Bergery, au total 170 parlementaires radicaux contre 27 voteront les pleins pouvoirs à Pétain en juillet 1940 - ainsi que d'ailleurs 90 socialistes contre 36...) et avec lequel ce fut une erreur totale du PC de Thorez de vouloir "faire front" contre le fascisme. [MàJ : dans un nouvel article le 'p''c''mlm' assume maintenant ouvertement cette alliance avec les rad'-soc' d'hier comme d'aujourd'hui (c'est-à-dire le PS). Ainsi les choses sont-elles claires : le 'p''c''mlm' assume l'interprétation la plus droitière qui soit de la ligne antifasciste de Dimitrov (elle-même "centriste" c'est-à-dire sujette à des interprétations divergentes), celle de l'antifascisme comme "étape" purement défensive n'ayant "rien à voir" avec la révolution prolétarienne et le communisme, à l'opposé de l'interprétation de gauche où l'antifascisme est au contraire un marchepied pour la révolution, les communistes s'appuyant sur le "peuple de gauche" (masses progressistes) en isolant la "gauche" bourgeoise dans ses contradictions (aujourd'hui flagrantes puisqu'un discours "républicain" autoritaire, sécuritaire-répressif, anti-islam, anti-rroms etc. de plus en plus violent y compris à "gauche", associé à une pratique politique encore relativement "molle", pousse quotidiennement les classes moyennes dans les bras de la droite "décomplexée" Copé-Peltier et les classes "populaires supérieures" dans ceux du FN)... Une conception à l'opposé complet de celle de Mao avec son autonomie jalousement conservée vis-à-vis du Kuomintang bourgeois, même contre l'ultra-barbare invasion japonaise.]
Nous réaffirmerons encore une fois haut et fort que l’instauration du fascisme en fRance, telle que semblent y appeler les incantations à une prochaine "catastrophe annoncée", "faillite du pays" et autre "guerre civile", n’a JAMAIS été et ne sera jamais le fait d’un seul parti d’extrême-droite ; mais au contraire d’un large consensus de forces qui pourraient même bien, dans l’hypothèse d’un régime fasciste demain, se présenter en adversaires de l’extrême-droite et en "dernier recours" contre elle.
Nous réaffirmerons encore une fois que c’en est fini du terrorisme intellectuel d’un certain "antifascisme" crypto-sionard, anti-antisioniste et anti-anti-impérialiste, de surcroît généralement ultra-jacobin et négateur anti-"identitaire" des Peuples, qui ne nous embringuera pas dans son pseudo-front "antifasciste" avec ses Valls et ses Sarko, ses Finkielkraut et ses Bruckner, ses Taguieff et ses Fourest (pour qui le "carton" du FN aux municipales est carrément... une "vague verte" pro-islam !), ses UMP et ses CRIF (dont les liens avec la droite-de-la-droite sont aujourd'hui connus de tous) ! Tout cela est fini ; nous ne sommes plus en 2009 où l’on pouvait encore effaroucher le puceau antifa avec trois drapeaux islamistes et deux cris antisémites dans une manif pour la Palestine. Cette mouvance, qui n’est rien d’autre que la "réponse du berger à la bergère" Soral pour enfermer le progressisme hexagonal dans l'étau d'un "choix" mortel, a choisi son moment pour tomber le masque ; mais elle l’a hélas très mal choisi… Car la lutte, la mobilisation et surtout la CONSCIENCE progressiste et révolutionnaire s’est développée dans les masses, dont une fraction de plus en plus importante s’est arrachée au "choix" diabolique (et presque pistolet sur la tempe) entre être "antisioniste", "anti-impérialiste" et "révolutionnaire" avec Dieudonné et Soral ou être "antifasciste" avec Valls et Sarkozy, la République du Grand Capital et ses Taguieff et Tribalat, la gauche (voire la droite "républicaine", "bourgeoise traditionnelle" !) capitaliste-impérialiste et les sionards qui sont ses fils spirituels (d’où leur attachement au PS ou au centre-centre-droite plus encore qu’à la droite "dure") ; être "anti-impérialiste" avec ceux pour qui l’impérialisme bleu-blanc-rouge doit s’allier à Poutine et à l’axe Iran-Assad ou "antifasciste" avec les sectateurs de l’UE et de l’OTAN ; être "antisystème" avec les néo-keynésiens/protectionnistes qui pensent que l’Union européenne est le problème du capitalisme français (qu’ils défendent) ou "antifasciste" avec les néo- (ou sociaux-) libéraux qui pensent qu’elle est la solution – tout cela alors qu’évidemment antifascisme, anticapitalisme et anti-impérialisme sont indissociables et que si on les dissocie c’est mort, comme l’a justement prouvé l’expérience du PCF de Thorez.
Les masses opprimées et progressistes ont de plus en plus largement compris qu’en fRance plus que partout ailleurs, le fascisme se tue dans l’œuf de l’idéologie républicarde (voir aussi ici) ; cette idéologie dont Valls comme ses défenseurs "maoïstes" sont tout simplement les champions !
Des "maoïstes" pour qui le défunt réformiste et nationaliste sud-américain Chávez, certes appuyé sur les Russes, les Chinois et autres "BRICS" contre la puissance euro-US mais ayant aussi apporté des améliorations sociales incontestables aux masses populaires, est un "fasciste" ; mais le Ministre de l’Intérieur (désormais Premier ministre) d’un État capitaliste et impérialiste qui proclame son "attachement absolu" à l’apartheid sioniste en Palestine est un "allié contre le fascisme" : cherchez l’erreur…