Blog des Peuples en Lutte - Un juge d'instruction de Toulouse reprend le dossier Jon Anza
Le JPB
19/03/2010
Goizeder TABERNA
L'annonce de la saisine d'un juge d'instruction est advenue à l'instant où une pluie d'informations a soulevé des doutes sur le bon fonctionnement de différents services. Elle a rapidement été suivie d'effets, puisqu'hier, la procureure de Bayonne Anne Kayanakis a nommé un juge d'instruction du Tribunal de Grande Instance de Toulouse afin de poursuivre l'enquête sur la disparition de Jon Anza.
Elle répond ainsi à la demande formulée par la famille du militant d'ETA disparu le 18 avril et retrouvé à la morgue de Toulouse Purpan la semaine dernière. En outre, cette décision serait justifiée, selon Anne Kayanakis, par le fait que «chaque jour nous avons plus de recul» sur l'enquête et les nouveaux besoins qui surviennent. Cet après-midi, elle donnera des explications supplémentaires sur ce soudain changement de plan.
Dysfonctionnements
Le juge d'instruction devra désormais enquêter sur l'absence inexpliquée de traces de demandes d'informations à plusieurs niveaux. Lorsque le 4 mai le CHU de Toulouse alerte le Parquet de la présence d'un homme non identifié dans son service de réanimation, le Parquet demande au commissariat de Toulouse de mener une enquête, qui n'est pas suivie d'effet. Ce même commissariat dépose une main courante quelques jours avant, le 29 avril, constatant la découverte d'un homme non identifié sur l'avenue de Strasbourg de la même ville. Pourtant, aucun agent ne fait le lien entre ces deux faits et la circulaire de demande d'information sur Jon Anza adressée par la Procureure de Bayonne le 20 mai aux hôpitaux comme aux commissariats. Serait-ce un problème de communication au sein du commissariat de Toulouse?
«Je ne dis pas qu'il n'y a pas de dysfonctionnements [au commissariat de Toulouse], loin de là. Je dis seulement que le 29 avril, jour où on dépose la main courante, Jon Anza n'est pas porté disparu», réagit un membre de la direction de la police judiciaire de Toulouse, ce qui n'aurait pas permis de faire le lien. Cette même personne affirme que «pour l'instant» aucune enquête interne à la police n'a été diligentée.
Concernant la communication avec l'hôpital, l'appel qu'auraient dû recevoir ses responsables le 4 juin les interrogeant sur la présence de Jon Anza dans leur établissement n'est pas encore avéré. En revanche, au ministère de l'Intérieur, on certifie que l'Office central chargé des disparitions inquiétantes de personnes (OCDI) n'existe plus, alors que l'hôpital est catégorique : le 7 mai, un signalement a été adressé à l'OCDI, suivant un protocole établi dans une circulaire datant de 2005. Où a donc atterri ce document ?
Des dizaines de rassemblements ont demandé la vérité
Malgré les interdictions du département de l'Intérieur du gouvernement de Gasteiz et les charges de la police espagnole en Navarre, les mobilisations ont bien eu lieu, hier, dans les sept provinces basques.
Des dizaines de manifestations ou rassemblements ont eu lieu pendant la journée et en soirée. A midi, plus de 30 personnes ont pris part au rassemblement organisé par les compagnons de travail de Jon Anza, à Hendaye. Et en soirée, des rassemblements plus denses que d'habitudes se sont formés au Labourd, en Basse-Navarre et en Soule. Ainsi, à Ascain (40 personnes), à Saint-Pée-sur-Nivelle (17 personnes), à Hasparren (30 personnes), à Ustaritz (70 personnes), à Saint-Jean-de-Luz (52 personnes), à Bayonne (70 personnes), à Saint-Jean-Pied-de-Port (43 personnes), à Bassussary (10 personnes), à Bidart (10 personnes), à Mauléon et à Hendaye, dans toutes ces communes on a demandé que la lumière soit faite sur cette affaire, dénonçant «l'assassinat» de Jon Anza.
Alors qu'à Donostia les manifestants ont pu défiler dans les rues de la capitale gipuzkoar malgré la forte présence de la Ertzaintza, dans la capitale navarraise, Iruñea, la police forale a chargé contre la manifestation. La police forale, elle, a procédé à l'identification des deux manifestants. A la tête du cortège une banderole demandait : «Qu'avez-vous fait de Jon ?».
Le représentant du syndicat Lab, Igor Arroyo a déclaré que la «version officielle diffusée par le gouvernement espagnol ne tient pas la route». Il a donc exigé du gouvernement espagnol, du PSOE et du gouvernement français qu'ils trouvent l'explication de la disparition de Jon Anza.
J. Lassalle, seul candidat à se prononcer
A l'approche du second tour des régionales, les têtes de liste préfèrent ne pas se prononcer sur le dossier Jon Anza. Le seul à avoir accepté de répondre aux questions du Journal du Pays Basque est Jean Lassalle, tête de liste régionale de la liste Modem.
Cette affaire «est indigne de notre pays. Chacun a le droit de porter un jugement sur l'action de cette personne, mais qu'on lui laisse au moins une chance vitale», a-t-il affirmé. Jean Lassalle ne serait pas étonné que sa disparition soit la conséquence d'une opération barbouze. Toutefois, il doute que cette information soit «remontée jusqu'aux politiques». Et d'ajouter : «un barbouze doit avoir un ordre de toute manière». En tant que député, il souhaite que la lumière soit faite.
J.Anza était à Toulouse
Le JPB
20/03/2010
Goizeder TABERNA
«Manifestement, certaines personnes ne disent pas la vérité». Réunis hier à Bayonne, les avocats de la famille de Jon Anza sont catégoriques et demandent que le juge d'instruction nouvellement nommé prenne en compte toutes les hypothèses. L'enquête engagée par la procureure de Bayonne relève de nombreux dysfonctionnements dans différents services et les éléments qui en ressortent «ne font qu'attiser l'hypothèse à laquelle croit la famille».
Cette hypothèse est explicitement apparue dans un article du quotidien Gara datant du 2 octobre ; il s'agit de la séquestration, la torture et la dissimulation du corps de J. Anza. Une manoeuvre derrière laquelle se trouveraient des agents de la Garde Civile espagnole, selon cette hypothèse. «Comment peut-on aujourd'hui appeler ce à quoi on vient d'assister des dysfonctionnements, pour justifier ces méandres ?», a demandé Me Xantiana Cachenaut. Effectivement, les cinq avocats présents ont énuméré dans trois langues toutes les zones d'ombres de l'enquête.
Difficilement acceptable
Des inconnues. Qu'est devenu Jon Anza du 18 avril au 30 avril (voir encadré) ? Comment cela se fait qu'il n'ait pas pris le train du retour le 20 avril ? Pourquoi n'est-il pas allé le 24 avril à son rendez-vous médical à Bordeaux ? La liste des questions que posent les avocats s'allonge.
Une coïncidence. L'identification grâce à un agent administratif, du corps qui demeurait à la morgue de l'hôpital de Toulouse depuis 10 mois n'est que le fruit du hasard. Un fait difficilement acceptable pour la famille qui avait demandé une enquête pour disparition inquiétante le 15 mai 2009.
Des déficiences. C'est précisément dans les domaines où la police judiciaire a mené son investigation que des interrogations se posent. Les avocats de la famille n'expliquent pas comment cet homme retrouvé inconscient sur la voie publique le 30 avril, aux environs de minuit, à Toulouse, n'a pas fait l'objet de recherches, alors qu'il était en possession de deux billets à destination de Toulouse puis de Bayonne. «Comment n'y a-t-il pas eu de connexion entre l'enquête préliminaire engagée par la procureure de Bayonne» et les trois signalements réalisés par l'hôpital de Toulouse auprès du commissariat (30/04/2009), du Parquet (04/05/2009) et à l'ancien Office central chargé des disparitions inquiétantes (07/05/2009) ? Ce dernier ayant été supprimé, reste à savoir qui a reçu ce courrier. Et les avocats concluent : «comment ne pas penser que le corps de Jon Anza n'a pas été caché?».
Les avocats de la famille considèrent qu'ils ont suffisamment d'éléments pour maintenir l'hypothèse de l'enlèvement et la dissimulation du corps du militant basque par les forces de sécurité espagnoles. Me Arantxa Zuluaga se demande : «de quoi se défend A. P. Rubalcaba», ministre de l'Intérieur espagnol, lorsqu'il engage des poursuites judiciaires à l'encontre des personnes qui avancent l'hypothèse de l'implication des gardes civils ? Elle rappelle que Michèle Alliot-Marie, actuelle ministre de la Justice, est la seule à avoir porté du crédit à la thèse de Rubalcaba consistant dans la fuite volontaire de Jon Anza avec l'argent d'ETA.
Spectateur
Maintenant qu'un juge d'instruction de Toulouse a été saisi, la famille va attendre de recevoir le rapport de l'autopsie et décidera alors si oui ou non elle demandera des analyses supplémentaires ou une contre-expertise. Cependant, elle a «peu d'espoir» sur les résultats.
Elle espère seulement que dorénavant, l'enquête apportera des réponses à toutes les questions énumérées, et surtout, qu'elle sera mieux considérée que jusqu'à présent, car, d'après les avocats, du moment où on trouve son corps jusqu'à son autopsie, «on lui a réservé une place de spectateur».
Jon Anza a résidé à Toulouse depuis le 18 avril
L'enquête est close à Bayonne. La procureure de Bayonne a transféré le dossier au procureur de Toulouse, Michel Vallet, qui a nommé un juge d'instruction. Lors de sa dernière conférence de presse consacrée à cette affaire, Anne Kayanakis a affirmé que le militant basque originaire de Donostia est resté à Toulouse du 18 au 30 avril, jour où il est retrouvé au Boulevard Strasbourg de Toulouse. Elle n'a cependant pas donné de précisions sur les preuves de ce qu'elle avance ; elle a simplement affirmé que ce n'est pas une déduction.
Nouvel élément révélé à la presse, le pantalon que portait Jon Anza lorsqu'on le retrouve et celui qu'il avait lorsqu'il quitte sa compagne le 18 avril ne sont pas les mêmes. Il aurait pu avoir un pantalon de rechange dans son sac, mais aucun élément ne permet d'avancer cela, d'autant plus que le sac dans lequel il portait suffisamment de médicaments pour un mois n'est pas réapparu. Les papiers d'identité non plus.
Dorénavant, le juge d'instruction devra déterminer dans quelle situation se trouvait Jon Anza du 18 au 30 avril, les circonstances qui ont entravé la découverte du corps à la morgue de l'hôpital de Toulouse et déterminer si des éléments postérieurs, comme la disparition du corps et la présence de gardes civils dans un hôtel de Toulouse le 20 mai, peuvent éclairer. Ce qui est certain, c'est que «les causes de cette mort ne sont pas strictement médico-légales», a précisé Anne Kayanakis.
Et pour mieux répondre aux besoins de l'enquête, elle a préféré transférer le dossier au Parquet de Toulouse. La procureure serait une sorte de «gare de triage» et le juge d'instruction, lui, se «penche de manière plus approfondie sur les dossiers», d'après ses explications. Elle relève, par ailleurs, que l'instruction du dossier par un juge offre un cadre juridique pour informer la famille. Cette dernière devient dorénavant partie civile. Enfin, la procureure de Bayonne a surtout mis en avant la localisation des faits, ce qui engendre le transfert du dossier au Parquet de Toulouse.
CONFERENCE DE PRESSE Baiona – 2010-03-13 - CSPB
Nous allons donner cette conférence de presse en 3 langues Les nombreuses personnes présentes ici sont la famille, les avocats, les militants associatifs, syndicaux et représentants de différences organisations politiques qui se mobilisent depuis la disparition de Jon.
Cette conférence de presse se déroulera en 3 parties Jon Enparantza Anaiz Funosas Jean-François Lefort
Jean-François LEFORT: Les faits
Les raisons de cette conférence de presse:
Nous vous avons invités à cette conférence de presse pour faire le point sur la disparition de Jon et plus précisément sur les évènements de ces deux derniers jours.
Récapitulatif des faits depuis la disparition à aujourd’hui:
Le 18 avril Jon disparaît, il ne se rend pas au rendez-vous qu’il a à Toulouse avec l’organisation ETA à qui il devait remettre de l'argent (voir plus loin).
Le 23 avril, son amie apelle les différents hopitaux de la région, y compris l’hôpital Purpan dans lequel Jon est découvert avant-hier. Depuis cette date, les hopitaux savent qu’une personne atteinte d’une grave maladie a disparu.
Le 29 avril, d’après la version policère, Jon est retrouvé dans parc, en vie mais inconscient :
Sans l’argent
Sans papiers
Avec un billet de train aller retrour Bayonne-Toulouse
Toujours le même jour et en se basant sur la version policière, les pompiers (c’est à vérifier) récupèrent Jon suite à un appel. Il est hospitalisé inconscient.
Le 11 mai il meurt à l’hopital
Le 15 mai, la famille informe le procureur de Bayonne de la disparition de Jon.
Suite à cela, et donc 15 jours après que Jon ait été hospitalisé et 4 jours après sa mort, la Procureur de Bayonne Anne Kayanakis ouvre une enquête, elle communique en disant qu’elle a fait le tour des hôpitaux le tour des morgues vérifier le trajet en train et fait survoler la voie ferrée par un hélicoptère
Le 19 mai, ETA par le biais d’un communiqué reconnaît Jon comme un de ses militants, informe qu’il n’est pas venu au rendez et précise que la police française est en possession de ses empreintes digitales retrouvées dans une cache à Senpere.
Le 20 mai, en conséquence du communiqué d’ETA le juge antiterrorsite ouvre une enquête.
Le 24 mai des dizaines de personnes refont le trajet et posent des centaines de photos de Jon dans et autour des gares le long du trajet. On leur dit que le contrôleur du jour de la disparition est en arrêt maladie, remplacé par un intérimaire.
Le 2 octobre le quotidien Gara affirme, suite à des informations obtenues de “source fiable”, que Jon a été enlevé par des forces de sécurité espagnoles, qu’il est mort suite à des interrogatoires illégaux et que son corps est enterré en France.
A partir de décembre, de nombreux articles de presse sont écrits dans différents quotidiens de l’Etat français.
Le 8 février, suite à la demande de la Procureur de Bayonne, l’Audience Nationale de Madrid ouvre une enquête.
Avant hier, le 11 mars, la PJ contacte la famille de Jon pour l’informer qu’un corps, qui pourrait être celui de Jon, a été retrouvé à la morgue de l’hôpital Purpan.
Hier, le 12 mars, suite à des tests ADN la police confirme que c’est Jon.
Nous ne croyons pas à cette confirmation. La famille et les avocats informent les autorités que tant qu’ils n’auront pas vu Jon afin de l’identifier ils resteront devant la morgue. En milieu d’après midi, le Procureur donne l’autorisation de voir le corps, Jon est formellent identifié.
NOUS VOULONS LA VERITE, nous nous battrons pour la connaître. Pour cela il y a un moment très important, lundi Jon sera autopsié. Nous exigeons qu”un médecin de confiance de la famille puisse y participer. Si ce n’est pas le cas, nous rejetterons en bloc ses conclusions. AU VU DES FAITS NOUS NE LEUR FAISONS PAS CONFIANCE. Ont-ils quelque chose à cacher? Pourquoi veulent-ils nous cacher ce que l’autopsie peut dire? Nous lançons un appel à se mobiliser lundi matin pour se rendre massivement à Toulouse pour exiger la présence d’une médecin de confiance et si ce n’était pas le cas empêcher qu’un simulacre d’autopsie puisse avoir lieu.
Jon ENPARANTZA – Anaiz FUNOSAS : Lecture politique
-La première chose pour dire que nous ne CROYONS JAMAIS LES VERSIONS OFFICIELLES. Des années de conflit politique nous ont déjà montré l'absence totale de crédibilité politique des versions officielles de la France et de l'Espagne.
-Nous ne croyons pas non plus la version qu'ils nous servent depuis que le corps de Jon est apparu. Ni tout ce qui a été dit dans la presse, ni ce que les autorités françaises ont dit hier, et spécialement ce qu'ont dit le Procureur de Bayonne et le chef de la PJ dans la conférence de presse d'hier après-midi.
-Cette fois, en plus, d'où qu'on la prenne, d'où qu'on la regarde, cette version ne tient pas debout. Si on regarde les éléments qu'ils nous donnent, la version qu'ils sont en train de mettre en scène est INACCEPTABLE pour nous.
-Elle est pleine de contradictions et de vides. Des dizaines de questions restent sans réponse ou avec des réponses abracadabrantes; quand il a disparu nous avons demandé:
Où est Jon?
Qu'est-ce que vous lui avez fait?
Qu'avez vous fait de lui?
Nous voulons la vérité. Les questions demandent des réponses claires et précises, et il n'y en a aucune.
-Aujourd'hui nous posons de nouvelles questions:
Où a-t-il été retenu pendant 10 jours?
Qui l'a retenu?
Qu'est-ce qu'ils lui ont fait pendant ces dix jours?
Pourquoi disent-ils qu'il n'a pas de marques alors que le corps est trop abîmé pour l'affirmer?
Comment ont-ils pu le cacher pendant presque un an alors que la police de Bayonne avec le Procureur à sa tête l'ont soi-disant cherché partout?
Qui, comment et pourquoi ont-ils caché ce corps?
-Anne Kayanakis nous a parlé hier de dysfonctionnements et de nouvelles questions. Nous, ce que nous voulons, CE SONT DES REPONSES. Elle a parlé d'une seule certitude: que la thèse défendue par Rubalcaba et Alliot-Marie (sur Jon se serait enfui avec l'argent) est totalement écartée. Ce dont nous sommes sûrs, c'est que nous sommes devant le silence de la raison d'Etat. Nous exigeons les réponses à ces questions, et nous lui disons:
c'est aux responsables politiques et à leurs services secrets qu'il faut aller les poser.
-Ce qui se CONFIRME, c'est ce que les proches de Jon, l'entourage et la gauche abertzale ont dénoncé depuis le début. Nous sommes devant un nouveau fait de guerre sale, une action qui est allée jusqu'à la mort.
Nous confirmons, donc, avec ces éléments, que les forces de sécurité espagnoles et françaises ont enlevé Jon, qu'ils l'ont torturé et conduit à la mort. Ce que nous savons, parce que ça se voit, c'est que les autorités françaises l'ont caché pendant un an. 10 mois dans une morgue, pourquoi?
Pour effacer tous les éléments compromettants? Les forces de sécurité espagnoles l'ont retenu pendant 10 jours et mené à la mort. Les ont gardé le corps pendant un an. Voilà l'implication de chacun, et les responsabilités politiques sont visibles. L'Etat français a protégé cette opération et a utilisé le corps de Jon. Il est directement impliqué par la gestion macabre qu'il a fait de ce cas.
-Ils ont décidé de remettre le corps de Jon en circulation maintenant, après l'avoir gardé pendant un an caché on ne sait où. Cela a été une décision politique. Ils ont géré la guerre sale et le corps de Jon en fonction de leurs intérêts politiques. C'est la responsabilité des deux Etats. Zapatero et Sarkozy sont les premiers coupables. Ils ont couvert ensemble les déclarations honteuses de Rubalcaba et d'Alliot-Marie. Les paroles et les silences des principaux responsables politiques ont totalement déformé les évènements.
-Notre dénonciation ne s'arrête pas là. La guerre sale continue avec le corps. Nous voulons dénoncer avec force l'attitude misérable, inacceptable et cruelle qu'ils ont eue avec la famille hier. L'interdiction du ministère qu'un médecin de confiance participe à l'autopsie, de voir le corps… Ils ont eu envie de jouer avec la souffrance qu'ils ont provoquée. Pour oppresser, pour humilier encore plus. Nous ne l'accepterons jamais, et nous exigeons qu'un médecin de confiance participe à cette autopsie. Nous ferons tout ce que nous pouvons pour l'imposer, garantie sans laquelle nous ne croirons jamais les conclusions de cet examen.
-Cet évènement, malheureusement, n'est pas isolé, il se produit dans un large contexte. Nous le situons dans la répression générale exercée par la France et par l'Espagne. Dans le contexte d'une oppression qui n'a plus de limite. Il suffit de se rappeler tous les enlèvements de ces derniers temps, Dani Saralegi, Alberto Lopez, Juan Mari Mujika, Lander Fernandez, Alain Berastegi…
-Nous exigeons des réponses à tous les niveaux. La police, le Procureur, tous devront dire la vérité. La dette qu'ils ont avec ce peuple s'alourdit encore plus avec l'histoire de Jon. Nous exigeons d'Alliot-Marie en particulier qu'elle cesse ses mensonges, qu'elle nous dise la vérité, puis qu'elle S'EN AILLE. Elle doit démissionner.
-En ce moment extrêmement dur, nous voulons exprimer notre soutien entier à la famille.
-Nous demandons à Euskal Herria, aux citoyens basques, de ne pas accepter cela et de le faire savoir. Pour que cela ne se reproduise jamais.
Jean-François LEFORT: Appels à la mobilisation
Nous appelons à participer aux mobilisations qui auront lieu dans les jours qui viennent.
Nous appelons tous ceux qui le peuvent à se rendre à Toulouse lundi matin, pour exiger qu'un médecin de confiance participe à l'autopsie. Les rendez-vous sont les suivants: 4h30 place San Andres à Bayonne, 5h à Salies, 7h30 au péage de Muret.
Une manifestation nationale aura lieu dans la ville d'Alliot-Marie, Donibane-Lohitzune, le 17 avril prochain. Nous lui demanderons directement et avec détermination ce qu'ils ont fait à Jon.