300 sans-papiers occupent le chantier de la tour Axa à la Défense
Publié le 2 novembre 2009 par
Environ trois cents travailleurs sans papiers occupent, depuis sept heures, lundi 2 novembre, les préfabriqués situés sur le chantier de la tour Axa, dans le quartier d’affaires de la Défense (à l’ouest de Paris), pour demander leur régularisation.
Cette occupation s’inscrit dans la grève lancée le 13 octobre, qui rassemble désormais quatre mille six cents travailleurs sans papiers, qui occupent une quarantaine de sites, essentiellement en Ile-de-France (entreprises d’intérim, de nettoyage, chantiers, restaurants, etc.), selon le coordinateur CGT Raymond Chauvot.
Il souligne que la mobilisation est bien plus importante que lors du mouvement de 2008, « où il y avait six cents à sept cents travailleurs grévistes au plus fort du mouvement, en juin ». Et justifie ces nouvelles actions par le fait que les avancées obtenues l’an dernier, notamment pour les régularisations « à froid » (sans grève) et les intérimaires, n’ont pas été mises en œuvre faute d’une directive claire.
Sur le site de la tour Axa, les occupants sont des travailleurs qui avaient quitté, mercredi, à la demande de la police, le siège de la Fédération nationale des travaux publics, à Paris, ainsi que des ouvriers du chantier travaillant pour l’entreprise Adec, spécialisée dans la démolition. « Il y a beaucoup de sans-papiers employés dans ce secteur dangereux. L’employeur ne déclare pas les éventuels accidents du travail, et il s’assure une main-d’œuvre totalement flexible », explique Raymond Chauvot.
Centre de rétention de Vincennes, lundi 2 novembre 2009
Publié le 2 novembre 2009 par
« Nous sommes trois grévistes au centre de rétention de Vincennes en ce moment.
Moi j’avais fait une demande de régularisation en novembre 2008. Je travaille dans le désamiantage, dans le bâtiment, depuis 3 ans chez le même patron en CDI, avant je ne savais même pas que c’était dangereux l’amiante. J’ai eu une convocation après ma demande, j’ai tout rapporté. Mon passeport était encore valable un mois, ils ont gardé le passeport et ils ne m’ont pas répondu puis j’ai reçu une convocation en décembre 2008 du service de l’éloignement, alors j’ai compris et je n’y suis pas allé.
Le patron, il me volait. Parce que c’est un CDI, il ne peut pas me licencier alors il me mettait en congé sans solde, pendant trois mois ! Je lui ai dit « soit tu me licencies soit je travaille », j’ai repris le travail mais il me payait la moitié de mon salaire, il te vole complètement, donc je me suis chauffé un peu et dans le même temps j’ai entendu les grévistes qui se sont organisés avec les syndicats, la CGT. Alors je suis allé le 12 octobre dans le 8e, où il y a les grévistes du bâtiment, et on a fait la carte de gréviste. Moi je suis tout seul en grève dans ma boîte. Y’avait beaucoup de monde là bas alors je ne restais pas tout le temps. Le 19 octobre, alors que je retournais là bas, je me suis fait arrêté à Belleville dans le métro. Il y a eu la garde à vue, j’ai expliqué ma situation, ils m’ont dit ça sert à rien ça, j’ai montré la carte de gréviste ils ont dit ça sert à rien, tu n’as pas de papiers tu dois être reconduit à la frontière. J’ai vu le juge à Cité il m’a reconduit 15 jours puis j’ai vu le juge au TA, il a rejeté. J’ai prévenu dès le premier jour les gens du mouvement, le gars de la CGT et le délégué, que j’étais en rétention. L’autre gréviste de Madeleine, de la partie restauration, il a eu du monde au tribunal administratif pour lui. Il y a une députée qui a fait une lettre pour moi à la préfecture mais pour le moment je n’ai aucune nouvelle. Je ne crois pas qu’ils ont déjà le laisser passer mais je m’attends à ce qu’ils prévoient un vol.
Il y a un gars avec nous, son vol c’est demain. Lui, il avait fait un dossier de régularisation car cela fait dix ans qu’il travaille en France et il a reçu une OQTF. Après il a recommencé une autre demande, et il a été convoqué, alors il est allé et il s’est fait arrêté. Il en a marre, il a plus le moral.
Ici on est enfermé, on n’a pas le choix. Y’a pas grand chose à faire. On a peur d’attraper des maladies parce qu’ils ramènent des nouveaux gars chaque jour et qui sont malades. La police eux ils ont des masques mais pas nous.
Je n’ai aucune nouvelle de la CGT, est-ce que je peux me dire qu’ils vont s’occuper de mon dossier si je suis expulsé ? Ça je n’en sais rien. »
Blocage de trois centres fermés en Belgique le 31 octobre 2009
Communiqué des bloqueurs
Publié le 2 novembre 2009 par
« Des milliers d’êtres humains sont arrêtés et enfermés dans des centres fermés, au nom de notre soi-disant sécurité, de notre économie, de notre peur de l’autre. Ils n’ont pourtant rien fait d’autre que de passer les frontières de l’Europe forteresse dans l’espoir d’une vie meilleure pour eux et leurs familles ».
On estime qu’en Union Européenne, entre 25.000 et 100.000 immigrants sans papiers survivent dans des centres fermés. Rien qu’en Belgique, 8000 personnes sont détenues chaque année en centre fermé. En ce qui concerne les expulsions, les chiffres sont d’autant plus effrayants : le nombre d’expulsions forcées a quadruplé en Belgique passant de 1871 (en 1999) à 7742 (en 2004). Ces politiques de fermeture assassines tuent chaque année 10.000 migrants aux frontières de l’Europe Forteresse. Ces arrestations, enfermements et expulsions sont la conséquence logique d’une politique européenne de gestion des flux migratoires mettant les droits de l’homme aux oubliettes.
Nous dénonçons la chasse aux migrants, les répressions, les humiliations, les expulsions que subissent des dizaines de milliers de personnes en Europe et à ses frontières chaque année, uniquement parce qu’ils sont à la recherche d’un endroit pour vivre décemment.
Nous dénonçons cette politique d’exclusion, utilitaire ou ne sont acceptées que les personnes qui peuvent être utiles à l’économie de notre système néolibéral.
Nous dénonçons la construction de cette Europe Forteresse ou le migrant est présenté comme le danger potentiel de notre équilibre économique et sécuritaire et en devient le bouc émissaire.
Nous dénonçons cette politique capitaliste qui veut se protéger des migrations mais continue à alimenter des guerres et à voler les richesses de pays d’où sont originaires ces migrants
Nous ne pouvons pas accepter un monde dans lequel les projets de société se construisent sur l’enfermement et la répression. Nous exigeons la fermeture des centres fermés, l’arrêt des expulsions, nous exigeons la liberté de circulation et d’installation.
Le monde appartient à tous et nous refusons qu’une sélection soit faite au nom d’un système de profit où la production prime sur la liberté de tous.
FERMETURE DE TOUS LES CENTRES FERMES ! ARRET DES EXPULSIONS ! RETOUR DES EXPULSES ! LIBERTE DE CIRCULATION ET D’INSTALLATION POUR TOUS !
Signé par des individus
Porte parole presse des activistes :
Brugge : (Nl.) - 0489/111714 Vottem : (Fr.) - 0489/006433