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2 avril 2012 1 02 /04 /avril /2012 11:25

Retrouver l'article en bon état ici : Récapitulatif des "grandes thèses" de Servir le Peuple

 

Matérialisme dialectique et matérialisme historique

Cet article publié il y a peu donne un aperçu des principales notions du matérialisme dialectique et de la "dialectique matérialiste de l'histoire", avec des liens renvoyant vers des documents explicitant ces notions : La "négation de la négation" et le maoïsme 

On peut se référer aussi au texte de référence de Staline : Matérialisme dialectique et matérialisme historique. 

Ou encore cet exposé assez clair et précis (de communistes suisses) : Le matérialisme dialectique.

Servir le Peuple a également donné un exposé du processus dialectique de la révolution prolétarienne dans les deux articles suivants :
- Sur le processus révolutionnaire
- Sur le processus révolutionnaire (2) : vers le communisme

Engels.jpgLa conception matérialiste dialectique/historique de SLP repose sur l'idée que l'histoire humaine, comme tout phénomène vivant, progresse par des "cycles", des processus complexes de négation de l'ordre social existant qui ne se referment, cependant, pas "à la case départ" mais à un niveau supérieur. Chaque "grand cycle" se subdivisant en "petits cycles" qui en sont les étapes, chacun rapprochant de l'objectif final de l'humanité qui est le communisme. Le point de rupture de chaque "grand cycle" étant le moment où le rapport de force entre les deux classes principales formant l'"unité sociale des contraires" (l'unité des contraires qu'est la société) s'inverse ; où la classe dominée principale devient la classe dominante. Ainsi, si l'on prend l'espace géographique appelé "France" : la négation de l'ordre social féodal par le capitalisme commence avec le mouvement communaliste du Moyen-Âge (12e-13e siècles) et s'achève, pour ainsi dire, dans le "capitalisme triomphant" de la fin du 19e siècle, symbolisé par exemple par l'Exposition universelle de 1889 à Paris ; ou peut-être carrément au 20e siècle, lorsque le capitalisme a finalement englobé toute la société, tous les rapports sociaux. Son "point de rupture" est la Révolution de 1789 : lorsque la bourgeoisie est devenue la classe dirigeante de l’État. Mais la Renaissance et son "humanisme", le siècle des Guerres de Religion puis l'absolutisme sur lequel celui-ci débouche (et où la monarchie se fait objectivement l'alliée du développement capitaliste), ou encore les révolutions de 1830 et 1848, ou enfin la "révolution républicaine" de 1870-1905 (négation des dernières traces féodales, dont le pouvoir de l’Église) sont des "petits cycles" de ce "grand cycle". Avec les luttes ouvrières du 19e siècle (en 1848 notamment, lorsque le mouvement ouvrier rompt définitivement avec le mouvement démocratique bourgeois) commence le "grand cycle" de la Révolution prolétarienne, de la négation du capitalisme pour instaurer, cette fois-ci, le communisme. Mais la négation capitaliste de la féodalité a elle-même rapproché l'humanité du communisme, en développant le caractère social de la production (en grands collectifs de travail) et une société basée sur la connaissance scientifique, la technologie etc.

Cette vision rejette la vision "étapiste mécanique" des processus historiques, qui a été celle des menchéviks mais aussi, malheureusement, de beaucoup de ML (il faut d'abord une révolution démocratique bourgeoise, puis on fera une révolution socialiste, etc.) ; mais aussi la vision d'un processus révolutionnaire "linéaire et sans accroc", qui est celle de certains trotskystes (la "révolution permanente") mais aussi de certains "maoïstes", pour lesquels à la première embûche, "tout est fini", "les carottes sont cuites"... NON, messieurs les doctes "gardiens" de la "science MLM", au Népal "tout" n'est pas fini ! Au Népal, il y a eu un CYCLE (1990-2010), un "petit" cycle du grand processus qui est celui de la libération démocratique et anti-impérialiste des masses travailleuses. Comme la période 1911-27 a été un cycle du même processus en Chine. Aujourd'hui, le "bloc" Prachanda-Bhattarai a rejoint l'UML et d'autres groupes "marxistes" révisionnistes dans le camp de la Réaction, de l'oligarchie et de Lgtang2-28l'impérialisme, comme le Kuomintang chinois en 1927 ; mais cela ne veut nullement dire que "tout est fini" ! Un nouveau cycle s'ouvre (le rejet de l'état de fait actuel est déjà puissant dans les masses), un nouveau Parti révolutionnaire émergera, et il mènera cette fois-ci les masses populaires opprimées, sous la conduite du prolétariat, au pouvoir... 

Réforme et Révolution

L'histoire des sociétés humaines est un phénomène dont la force motrice est la lutte des classes : la contradiction déterminante (à chaque époque) entre une classe dominante et une classe dominée principale, dirigeante dans la lutte contre la dominante (car il y a, toujours, plusieurs classes dominées). Sous la féodalité, étaient dominées et opprimées la bourgeoisie, la paysannerie (plus ou moins riche ou pauvre) et les ancêtres de la classe ouvrière (compagnons etc.) ; mais la classe dirigeante de la lutte contre les féodaux était la bourgeoisie, ainsi qu'une certaine paysannerie aisée (fermiers etc.). Sous le capitalisme, au stade des monopoles, toutes les classes (même une certaine "moyenne bourgeoisie" : patrons de PME etc.) sont d'une certaine manière "dominées" par la bourgeoisie monopoliste ; néanmoins, la seule classe révolutionnaire jusqu'au bout est le prolétariat.

Dans cette lutte entre classes, ce qui anime chaque classe en présence est, en définitive, la reproduction de ses conditions d'existence. Sachant que l'espèce humaine est douée d'intelligence, et ne se limite donc pas à des motivations communes à tous les animaux (se nourrir etc.), mais a aussi des motivations spécifiquement humaines : la connaissance et la compréhension du monde qui l'entoure (culture), le divertissement et autres plaisirs qui ne sont pas strictement nécessaires à la survie (mais le sont à l'équilibre mental), etc.

Globalement, "parallèlement" (en quelque sorte) à cette contradiction entre classe dominante et classes dominées, la contradiction motrice de chaque mode de production est qu'il développe les forces productives (qui ne cessent jamais de se développer, contrairement à l'affirmation de Trotsky dans le "Programme de transition"), que ce développement génère des besoins, des aspirations, un "seuil minimum de satisfaction/tolérance" dans l'existence, et en définitive une conscience collective ; et qu'en fin de compte les rapports de production et l'ensemble des rapports sociaux (y compris non-liés au procès de production), bref l'organisation sociale créée par la classe dominante se retrouve obsolète, dépassée. Comme si un adolescent en pleine croissance avait les mêmes vêtements qu'à 12 ans : il est évident que ceux-ci craqueraient de toute part.

Cela amène parfois à dire, "parallèlement" à la contradiction de classe bourgeoisie monopoliste / prolétariat, que la contradiction motrice du capitalisme est celle entre le caractère social de la production (en grands collectifs de travail, permettant un grand développement des forces productives) et la propriété privée des moyens de production (qui permet l'accaparement capitaliste de la plus-value, fait de la force de travail une marchandise et sous-tend toutes les relations humaines et l'organisation sociale). Dans la féodalité, c'était la contradiction entre la propriété utile du bourgeois et du paysan sur ses moyens de production, et la propriété éminente du seigneur qui lui permettait de s'accaparer une partie de la production (en taxes, "taille", péages etc.) ou carrément une partie de la force de travail, Paysans5gratuitement (corvées) ; d'où l'expression "taillable et corvéable". Au début de la féodalité, cette propriété éminente était justifiée par la protection du roturier par le seigneur, contre les guerres incessantes, invasions ou crises alimentaires ; mais il est clair qu'au 15e ou 16e siècle elle était devenue complètement inutile et parasitaire, permettant uniquement aux aristocrates et aux religieux de vivre grassement sans travailler, en entravant le développement de la production et de l'échange (commerce).

C'est la même chose pour le capitalisme : au début, la nécessité de rentabiliser son capital a donné une impulsion colossale au développement de la production, de la science, des techniques, des échanges ; mais aujourd'hui, la propriété capitaliste des moyens de production permet surtout à une classe de rentiers (actionnaires, dirigeants sociaux, banquiers etc.) de vivre parasitairement en ne travaillant pas ou peu (uniquement pour assurer la survie de leur affaire) tandis que des millions de gens se lèvent le cul à 5 heures du matin embouteillage-sur-le-peripherique_940x705.jpgpour gagner 1000 € par mois (ici) ou carrément 200 ou 300 € (ailleurs). Et le développement des forces productives développe parallèlement la conscience, dans les masses, de mériter mieux que cette vie-là. Cette conscience se heurte aux rapports de production (patron/salariés, cadres/exécutants) et à l'ensemble des relations sociales découlant de la propriété privée des moyens de production (et de l'accaparement capitaliste de la plus-value) : elle entre en lutte et, en s'organisant pour agir, devient une force matérielle.

À partir de là, le mouvement réel de la lutte a deux débouchés possibles :

-> soit la classe principale des classes dominées (ici, le prolétariat) renverse la classe dominante, sa propriété des moyens de production et son État, qu'elle remplace par sa propre propriété (collective dans le cas du prolétariat) et son propre État : c'est la révolution, on change de classe dominante et de mode de production (progressivement, les rapports de production et tous les rapports sociaux capitalistes sont abolis et remplacés par des rapports collectivistes, égalitaires, solidaires, amenant au communisme) ;

-> soit la classe dominante s'adapte et réussit à améliorer l'organisation sociale, pour la faire "coller" (ou presque) au niveau des forces productives et au niveau de conscience engendré : c'est une réforme, un processus réformiste. C'est le cas des grandes réformes de la Libération (reprenant celles de 1936, abolies par Vichy, et en ajoutant d'autres). Ou encore, les réformes sociales post-Grenelle (1968) et de 1981-82, couplées aux réformes politiques et "sociétales" entre (globalement) 1975 et 1985 (sous Giscard et "Mitterrand I").

Dans le langage politique courant, la partie de la bourgeoisie qui "milite" pour cette nécessaire adaptation est appelée la GAUCHE (plus ou moins modérée ou "radicale"). La partie qui y résiste, plus ou moins fort, est la DROITE (plus ou moins modérée ou réactionnaire). Il s'agit d'une contradiction au sein de la classe dominante (comme peut l'être la concurrence entre entreprises au quotidien), elle peut parfois prendre un caractère très aigu (par exemple la droite éliminant physiquement la gauche, comme au Chili en 1973), mais c'est une contradiction secondaire : elle n'est pas motrice en tant que telle de l'histoire ; elle est subordonnée, déterminée par la contradiction bourgeoisie/prolétariat, caractère social de la production/propriété privée des moyens.

Le mouvement réel de la lutte des classes ne se déroule pas de manière linéaire, "en ligne droite" : il a des cycles, des fluctuations ; comme parallèlement le développement des forces productives par le capitalisme a des cycles, des fluctuations. Le capitalisme, par sa nature même, traverse des CRISES.

Certaines sont des crises cycliques de surproduction de marchandise (excès de l'offre par rapport à la capacité d'absorption de la demande). Ces crises sont généralement temporaires : le capitalisme "fait le ménage tout seul", par la "sélection naturelle", les faillites suffisent à réajuster l'offre avec la demande. Depuis le 20e siècle et jusqu'à nos jours, l'intervention de l’État, avec divers "amortisseurs", suffit à en limiter les conséquences humaines (chômage et tout ce qui en découle).

Mais d'autres, beaucoup plus graves et longues, sont les crises de SURPRODUCTION ABSOLUE DE CAPITAL. Il y a trop de Capital (C) accumulé, on ne sait plus qu'en faire ; le réinjecter dans la production ne donne pas un profit (P) supérieur (ou alors, très faiblement) et, donc, un taux de profit (P/C) inférieur à ce qu'il était avant (P/C', avec un C' < C et un P inchangé ou presque)... Le taux de profit s'effondre.

Ce sont des crises terribles, qui s'étalent sur plusieurs dizaines d'années. Elles ne touchent pas seulement l'économie (le secteur productif), mais l'ensemble de la société et des rapports sociaux : ce sont des crises économiques, politiques, sociales et morales (culturelles).

Ces crises sont : celle (relativement courte) qu'a traversé le monde capitaliste dans les années 1870-80 ; celle qui a dominé la première moitié du 20e siècle (avec les deux guerres mondiales) [après réflexion, nous pensons que l'on peut regrouper ces deux premières en une seule première crise générale du capitalisme 1870-1945, ayant simplement connu une "accalmie" entre 1895 et 1914] ; et celle toujours en cours, qui dure depuis les années 1970.

Pour ces crises, il n'existe que deux voies de sortie :

-> une refonte complète et planétaire de l'organisation productive et sociale capitaliste, pour déboucher sur un "monde neuf" où peut reprendre l'accumulation du capital. C'est un processus terriblement douloureux pour les masses de l'humanité, qui passe par des guerres locales ou mondiales exterminatrices, des destructions colossales de forces productives, des régimes fascistes qui balayent tous les acquis humanistes et démocratiques des révolutions bourgeoises, une tendance du Capital (monopoliste) à modeler toute la société à son image et selon ses intérêts. Cette réorganisation de l'organisation sociale peut prendre la forme de grandes concessions démocratiques et économiques aux masses populaires : c'est ce que l'on appelle la social-démocratie. Mais alors, le pays concerné se transforme en "cité grecque" qui a besoin, pour son confort de vie et sa prospérité, d'une masse 10 fois plus nombreuse de "hilotes" ou d'"esclaves"... Cette foule "esclave", il va la trouver dans les pays dominés par l'impérialisme (Lénine abordait déjà la question dans son ouvrage de 1916...). Le fascisme, lui aussi, ne peut assurer le niveau de vie qu'il veut offrir aux masses (sans l'aspect démocratique) qu'à travers la conquête et le pillage. Au final, les guerres sur lesquelles débouchent obligatoirement ces tentatives débouchent elles-mêmes sur un monde reconfiguré. La crise de 1873 fut résolue, assez rapidement, par le partage du monde entre grands pays capitalistes (Conférence de Berlin en 1885 etc.), l'exploration et la colonisation de régions jusque là "vierges" (c'est-à-dire encore dans la société primitive ou féodale) etc. etc. Ce fut l'entrée totale et définitive dans l'époque de l'impérialisme (l'exportation de capitaux devenant principale sur l'exportation de marchandise). Mais une fois le monde partagé, comme l'explique Lénine dans 1914-18.jpgL'Impérialisme, il ne restait plus que le repartage ; donc la GUERRE MONDIALE. C'est donc par les deux guerres mondiales, et des dizaines d'autres "petits" conflits localisés entre 1898 et 1945 (guerre hispano-US, guerre des Boers, guerre russo-japonaise, guerres balkaniques, guerres gréco-turques, guerre du Chaco, guerre sino-japonaise, guerre d’Éthiopie et même guerre d'Espagne, qui fut aussi une lutte d'influence entre italo-allemands et franco-anglais) que se résolut la grande crise générale du capitalisme. Elle déboucha sur un repartage des zones d'influence, l'émergence d'une superpuissance (les États-Unis) dont les autres impérialismes devinrent des "vassaux" (plus ou moins fidèles ou turbulents) ; superpuissance contrebalancée uniquement (jusqu'en 1990) par l'URSS, mais celle-ci devint progressivement une puissance impérialiste comme les autres ; la fin des grands Empires coloniaux (et leur remplacement par une domination indirecte) ; la transformation des pays impérialistes et avancés (Europe de l'Ouest, Amérique du Nord, Japon et Asie-Pacifique, Australie etc.) en sociétés de consommateurs ; et surtout, l'inclusion (progressivement, jusqu'à la fin du siècle) de la quasi-totalité de l'humanité dans les rapports de production capitalistes (dominés par les monopoles européens, anglo-saxons et japonais), donnant lieu à une nouvelle division internationale du travail. La dernière crise, commencée dans les années 1970, est entrée depuis le milieu des années 2000 dans sa phase terminale ; et l'on ignore comment elle se terminera.

OU ALORS

-> la révolution prolétarienne ; l'abolition du mode de production capitaliste et l'instauration de rapports sociaux transitoires ("socialistes") vers le communisme. En plus de la crise elle-même (effondrement du taux de profit), le fait que la révolution soit à l'ordre du jour renforce la férocité des dominants, leurs massacres et guerres d'extermination, et la nécessité d'une réorganisation totale des rapports sociaux.

La crise générale de la première moitié du 20e siècle déboucha sur une PREMIÈRE VAGUE de révolutions prolétariennes, qui couvrirent au milieu du siècle jusqu’à 1/3 de la population mondiale. Mais, pour de multiples raisons, les "cadres" de ces États révolutionnaires se muèrent en néo-bourgeoisie et rétablirent le capitalisme. Le vague "mourut" dans les années 1975-90. Aujourd'hui, avec la nouvelle crise générale, une DEUXIÈME vague de révolutions prolétariennes se lève dans le monde. On peut dire que la Guerre populaire au Pérou (1980-93) a été la "passerelle" entre la première et la deuxième vague ; laquelle a ensuite pris son essor avec la Guerre populaire au Népal (1996-2006), la reprise de Guerre populaire aux Philippines (fin des années 1990) et maintenant en Inde.

En résumé :

Gdes-conquetes-sociales-PC-36-.jpg> Réforme = adaptation des rapports de production et de l'ensemble de l'organisation sociale, par des mesures politiques ("droits", "libertés" etc.) et économiques (augmentation des salaires, diminution du temps de travail, congés payés, salaire minimum etc.), au niveau de conscience de masse induit par le niveau des forces productives. L'ensemble de ces mesures a un coût élevé. Elles sont permises par l'exploitation accrue des pays dominés, de leurs ressources et de leur force de travail. En temps de crise, elles sont intenables et conduisent à la guerre. Dans les pays dominés, elles peuvent être permises par une certaine réappropriation du produit national (comme au Venezuela avec Chavez) mais mènent au conflit avec l'impérialisme (et au renversement des réformistes, ou à leur "retour dans le rang"). Dans les pays "émergents", elles peuvent être permises par le fait que les pays impérialistes en crise vont y transférer la production pour essayer de maintenir le taux de profit (coût du travail moindre), permettant une forte croissance du PIB (cependant, cela restera très limité : dans chacun des B-R-I-C-S, la pauvreté relative du prolétariat par rapport aux classes favorisées reste terrible - idem dans les "dragons" et "tigres" asiatiques, les pays du Golfe etc.).

Dans les pays impérialistes, la première grande crise générale du capitalisme a liquidé les forces politiques bourgeoises traditionnelles, "conservateurs", "libéraux" ou "radicaux", et polarisé la politique bourgeoise autour de la social-démocratie bourgeoise (symbolisée par Keynes, le New Deal, le Front populaire, la Suède) et du fascisme. Après 1945, le fascisme (de temps de crise et de guerre) a été remplacé en période de paix et de croissance par un "social-conservatisme" plus ou moins autoritaire (gaullisme, "système DC" en Italie, "système PLD" au Japon, "système CDU-CSU" en Allemagne etc. ; recyclant les vieux personnels fascistes - pétainistes en France - voire carrément les programmes - le programme du gaullisme était totalement repris des Croix-de-Feu des années 1930).

Dans la nouvelle crise générale (depuis les années 1970), l'option social-démocrate/keynésienne semble se réduire comme une peau de chagrin (et ses forces politiques avec). Les deux partis qui (en général) polarisent la vie politique bourgeoise glissent inexorablement vers la droite, dans la liquidation des conquêtes démocratiques et sociales, le contrôle et la répression "préventive" des masses populaires ; tandis que les forces fascistes (parfois rebaptisées "droites populistes") ressurgissent en force.

> Révolution = renversement de la classe dominante et de tout l'ordre social existant ; négation du mode de production et des rapports sociaux capitalistes ; affirmation d'un mode de production et de rapports sociaux communistes ; dans une phase de transition appelée SOCIALISME. Organisés démocratiquement, les prolétaires et les autres classes populaires autour d'eux exproprient et lenin1917s'emparent des moyens de production ; ils détruisent le vieil État bourgeois (n'en laissant pas "pierre sur pierre") avec toutes ses institutions, son organisation administrative, ses "relations sociales entre territoires" etc. ; et fondent leur propre État sur ces nouvelles bases.

Un grand débat, dans le mouvement communiste, depuis les origines (en tout cas, depuis le début du 20e siècle), consiste en l'analyse des "réformes" : lorsque le "système" de domination capitaliste, sous la pression de la lutte du prolétariat et des classes populaires comme de sa propre crise, est amené à se réorganiser ainsi, a-t-on avancé ou reculé par rapport à l'objectif (conquête du pouvoir) ? Beaucoup pensent que l'on a reculé, que le système de domination capitaliste est renforcé, "plus fort que jamais"... C'est une thèse erronée, pessimiste et anti-dialectique. Aucun "cycle", aucun "processus" de négation du capitalisme par le prolétariat (par le caractère social de la production) ne "ramène en arrière". La défaite est éclatante en apparence : on n'a pas réussi à renverser la classe dominante / conquérir le pouvoir ; les consciences sont "endormies" par les concessions accordées... Mais c'est une défaite temporaire. Ne serait-ce que parce que les concessions accordées vont créer un "niveau de conscience supérieur" : une conception d'une "vie digne", des attentes et des aspirations, des notions d'"acceptable" et d'"inacceptable" plus élevées, plus avancées vers le socialisme et le communisme. Et lorsque, sous l'effet d'une nouvelle crise (brusque chute du taux de profit), la bourgeoisie va tenter de "reprendre de la main droite ce qu'elle a accordé de la main gauche", elle va se heurter à une nouvelle résistance acharnée du prolétariat et des masses, qui peut déboucher sur une situation d'ingouvernabilité, une situation révolutionnaire, si les communistes savent la conscientiser et l'organiser dans la durée. C'est ce que l'on voit en Grèce, où il n'y a malheureusement greek-riots-2pas de Parti communiste à la hauteur des enjeux (car la prise du pouvoir serait possible), mais où le pays entier est en feu. Le capitalisme, aujourd'hui en France, se donnerait beaucoup d'air en ramenant les masses populaires à leur condition de 1920 ou 1930 (48 heures de travail par semaine, pas de congés, pas de protection sociale etc.)... mais ce n'est pas possible sans provoquer une situation d'ingouvernabilité du pays, sans compter que cela impacterait la consommation (qui ne pourrait plus absorber l'offre) ; et c'est une contradiction intenable.

Si, aujourd'hui, la remise en cause du "modèle social" dans les pays impérialistes ("grand chantier" des bourgeoisies depuis les années 1980) ne débouche pas sur une situation révolutionnaire, c'est en raison de la faiblesse du mouvement communiste et (partant de là) du mouvement ouvrier/populaire organisé en général. C'est parce que (cf. ci-dessous) beaucoup préfèrent regarder les places à prendre au niveau électoral (ou bureaucratique-syndical) tandis que d'autres préfèrent se regarder le nombril en s'imaginant être Lénine réincarné, plutôt que de reconstruire un mouvement communiste digne de ce nom. Partant de là, les travailleurs luttent pour sauver ce qu'ils peuvent, sous la conduite de partis et syndicats réformistes (chargés de négocier le "moindre mal" avec la bourgeoisie) toujours plus tirés vers la droite. Prière, donc, de ne pas faire porter le chapeau de sa propre incompétence, aux conquêtes que les masses en lutte ont (malgré tout) réussi à arracher au siècle dernier...

Le Parti révolutionnaire

partisans.jpgLe Parti révolutionnaire communiste, guidé par la conception communiste du monde et la stratégie révolutionnaire adaptée à la situation concrète (élaborées à la lumière de la science marxiste de notre époque : le marxisme-léninisme-maoïsme) ; est l'avant-garde la plus consciente et organisée de la seule classe révolutionnaire jusqu'au bout : le prolétariat.

Le Parti ne descend pas du ciel, apporté par le "génie" de quelques cercles "éclairés" : il naît, se forge et grandit dans le mouvement réel de la lutte des classes au quotidien, dans la résistance quotidienne (pas seulement lors de "grands mouvements" médiatisés) du prolétariat et des classes populaires opprimé-e-s contre l'oppression de la classe dominante ; car "là où il y a oppression, il y a résistance", tel est le mouvement dialectique de toutes les luttes entre classes sous tous les modes de production ; et "le marxisme comporte de multiples principes, mais ils peuvent tous se ramener en dernière analyse à une seule phrase : on a raison de se révolter contre les réactionnaires" (Mao).

Ainsi, du mouvement dialectique de résistance (du prolétariat) contre l'oppression (capitaliste), naît la conscience de classe (d'être opprimé en tant que classe), la volonté d'en finir avec "ce qui cause nos misères", et la nécessité de s'organiser et d'agir pour cela. Lorsque la conscience s'organise pour agir, elle devient une force matérielle. Ensuite, dans le mouvement réel de la lutte, de la résistance à l'oppression, différents degrés de conscience (des problèmes et des buts) et d'organisation se détachent au sein des masses...

pce---cartell.jpgAinsi naît une avant-garde à la conscience (de la situation et des objectifs, du problème - le capitalisme - et de sa solution - son renversement révolutionnaire) et à l'organisation plus avancée, et qui, en forgeant encore dans la science marxiste ET dans la pratique sa conception du monde et sa stratégie révolutionnaire, devient le Parti ; et agrège alors autour d'elle toutes les luttes des opprimé-e-s et des exploité-e-s dans la grande lutte pour le renversement de la domination : la GUERRE POPULAIRE.

Ce phénomène, appelé le Parti, est, il faut le dire, beaucoup plus rare en réalité qu'en apparence. Il ne suffit pas de se dire "Parti" pour l'être ; il ne suffit pas de se dire communiste pour être communiste. C'est malheureusement ce que de nombreux-ses jeunes (ou moins jeunes) prolétaires, venus frapper à telle ou telle porte sur laquelle est écrit "communiste", expérimentent tous les jours.

Sur l'ensemble du mouvement se déclarant "communiste", pris au sens le plus large (incluant les anarcho-communistes ou les communistes libertaires), que pouvons nous distinguer ?

Nous pouvons dire, en dernière analyse, qu'il existe deux sortes de personnes se proclamant "communistes" ou plus largement "révolutionnaires" :

- les vrais révolutionnaires, qui correspondent à la définition du Parti donnée plus haut, sont les personnes à la conscience forgée dans le mouvement réel oppression/résistance, qui se donnent pour but de SERVIR LE PEUPLE (les masses du prolétariat et des autres classes populaires opprimées), d'en  élever la conscience et l'organisation jusqu'à leur permettre de balayer la cause de leurs souffrances :  la classe dominante - en ce qui nous concerne, les capitalistes (et leurs cadres supérieurs et dirigeants, leurs politiciens, leur appareil d’État, leurs serviteurs blackpanther bébé sertlepeupleidéologiques, leurs agents de répression etc.). Pour être plus précis : le Parti est l'élément moteur et directeur de ces forces révolutionnaires, car il possède la meilleure conception révolutionnaire du monde et la meilleure stratégie pour la victoire ; toutes deux forgées dans la lutte réelle de classe, à la lumière de la science marxiste. Le Parti ne peut donc être que les révolutionnaires armés de la science marxiste la plus élaborée de notre époque, qui est le marxisme-léninisme-maoïsme.

- et puis, il y a les personnes qui ne mènent la lutte révolutionnaire que pour ELLES-MÊMES, pour s'auto-satisfaire. Chez un grand nombre de personnes, existe une divergence entre l'importance qu'elles se donnent à elles-mêmes et l'importance que leur offre la société capitaliste en son sein. Ces personnes vont donc affronter le capitalisme, afin d'essayer de "conquérir" l'importance sociale qu'elles estiment mériter. Ce serait une grave déformation du marxisme que de considérer que l'être humain est motivé uniquement par des considérations matérielles : bien sûr, le rôle de "dirigeants révolutionnaires" dans lequel se voient certain-e-s n'est sans doute pas exempt d'avantages matériels ; mais la reconnaissance par les autres, la satisfaction que l'on a de soi, la "vibration existentielle" d'être sur le pavois sont également des moteurs importants du comportement humain.

À partir de là, ces personnes se subdivisent en deux catégories :

> Les personnes qui, dans le mouvement réel de la lutte, s'aperçoivent qu'une simple réforme de la société capitaliste actuelle, une simple mise à niveau de l'organisation sociale avec les forces productives et la conscience engendrée peut suffire à satisfaire leurs ambitions. Ces personnes sont les OPPORTUNISTES, elles sont la direction réformiste d'une grande partie du mouvement ouvrier/prolétaire/populaire organisé. D'autres (de culture suffisamment réactionnaire) peuvent devenir des cadres fascistes.

44569466 prachanda body apLeur "base" va être constituée par les larges masses dans lesquelles domine le sentiment possibiliste : l'idée que, lorsque l'on souffre (de la misère, de l'exploitation, de l'oppression en tout genre etc.), il vaut mieux améliorer sa condition "un peu, tout de suite" que d'espérer en une révolution que l'on ne verra peut-être jamais de son vivant. Bien sûr, les communistes ne s'opposent pas à la conquête d'améliorations immédiates pour la vie des masses (sachant que la bourgeoisie cherchera tôt ou tard à les reprendre "de la main droite", et que ce sera l'occasion de nouveaux affrontements de classes). Mais les réformistes sont ceux qui font des ces conquêtes immédiates la fin en soi de leur militantisme. Les opportunistes (ceux qui se cherchent une place, un strapontin dans une politique réformiste de la bourgeoisie) et leurs troupes possibilistes forment le réformisme.

En définitive, ils vont se placer, et placer leurs troupes, sous l'hégémonie idéologique et culturelle de la gauche réformiste bourgeoise : la frange de la bourgeoisie qui considère que pour se maintenir il faut faire des concessions (démocratiques et sociales) aux masses, essayer de mettre les rapports sociaux en adéquation avec la conscience collective engendrée, dans les masses, par le niveau des forces productives. C'est le destin qu'ont connu, pratiquement sans exception, tous les Partis communistes issus de la IIIe Internationale, à partir d'une interprétation erronée du Front populaire antifasciste dans les années 1930, et du triomphe du révisionnisme dans les années 1950. Dans l’État bourgeois "France", le dernier aboutissement de ceci est le Front de Gauche.

> Les personnes pour qui même une réforme importante de l'organisation sociale n'offrirait pas de "place" conforme à l'importance qu'elles se donnent. Elles sont donc condamnées à la "surenchère" révolutionnaire. Ce sont ceux que l'on appelle les "gauchistes", les "dogmato-sectaires" et autres gourous "ultra-maximalistes", "plus rouge que moi tu meurs". Plusieurs choses les caractérisent. D'abord le sentiment de frustration qui les anime, confinant à la névrose, les pousse à une grande agitation, une Kakashi_Rouge2.jpggrande surenchère "radicale", à l'impatience, à ne pas se satisfaire devant la "lenteur", la "timidité" apparente du mouvement réel, qui ne trouve par conséquent jamais grâce à leurs yeux.

Ensuite, ils ne peuvent tolérer aucun mouvement réel qu'ils ne dirigent pas (c'est à dire aucun tout court). Forcément, si un tel mouvement se transformait en situation révolutionnaire, ils n'en seraient pas les glorieux dirigeants ! Ainsi, s'ils peuvent parfois fantasmer sur telle ou telle cause lointaine et/ou ancienne (la Guerre populaire au Pérou, l'Autonomie italienne), ils rejetteront et vomiront toujours sur les avancées du mouvement réel se déroulant à leur porte (en Europe, ou juste au Sud de la Méditerranée). Une autre caractéristique est que leurs rapports avec les autres forces révolutionnaires ne sont pas sur le registre du "débat franc et ouvert" et du "voyons ce que nous pouvons faire ensemble", mais de la concurrence de boutiquier et de l'attaque, du crachat systématique.

Enfin, à la frustration causée par le capitalisme lui-même s'ajoute celle du rejet qu'ils suscitent, instinctivement, dans les masses populaires. Celle-ci débouche sur l'aigreur et sur le repli sectaire, considérant que si tout le monde les rejette c'est qu'ils ont raison contre tout le monde.

Leurs "troupes" sont ce que l'on peut appeler les "petit-e-s névrosé-e-s occidentaux-ales" : cette frustration existentielle dont nous venons de parler touche en effet - aussi - de nombreuses personnes du prolétariat et des classes populaires. Face au "néant" apparent de l'existence, beaucoup de ces personnes sont tentées de "vivre leur vie comme un jeu de rôle" : comment résister à l'attrait d'un groupe, qui vous propose (rien de moins !) que d'être les nouveaux bolchéviks !?

Parfois, les groupes ne survivent pas à leur leader "charismatique". Parfois, cependant, ils sont auto-reproductifs (il se trouve toujours de nouveaux "cadres éclairés" pour remplacer les anciens) et peuvent même atteindre une certaine taille, comme certaines organisations trotskystes bien connues.

Il arrive également, assez souvent, que ces groupes "lâchent l'affaire" après un certain temps et versent dans le réformisme (si la bourgeoisie sait leur proposer des strapontins).

Dans tous les cas, ils sont (heureusement) infiniment moins nombreux que les opportunistes et leurs troupes possibilistes...

Malheureusement, les organisations, le mouvement communiste et le mouvement ouvrier/populaire en général peuvent être complètement prisonniers de ce "dialogue du berger et de la bergère" entre opportunistes et sectaires, entre ceux que parviennent à capter les opportunistes et les disciples des gourous gaucho-sectaires. Lorsque les uns passent sous la coupe de la gauche réformiste bourgeoise et que les autres, en réaction, se replient sur le dogme et le sectarisme ; il est clair que la classe dominante a remporté une grande victoire. Ainsi l'explique le (nuovo)PCI dans son Manifeste Programme : "Ils [la gauche réformiste bourgeoise] ne sont un danger pour notre cause que dans la seule mesure où ils réussissent à influencer la conduite du Parti communiste [on pourrait dire : du mouvement communiste en général], à alimenter dans nos rangs l'opportunisme et le révisionnisme par émulation, timidité idéologique ou corruption, ou le sectarisme et le dogmatisme par réaction défensive : en somme, dans la mesure où ils parviennent à agir sur nos contradictions internes."    

D'une manière générale, les forces ouvertement réformistes ou gauchistes sont incapables de mener à bien la révolution, d'assurer la prise du pouvoir par le prolétariat.

Pour autant, lorsque le Parti accomplit cette tâche, et remplace l’État du Capital par l’État révolutionnaire du prolétariat, il emmène automatiquement avec lui des contradictions importantes du capitalisme et de la société de classe en général : dirigeants/dirigés, cadres/exécutants, etc. C'est sur la base de ces contradictions que peut se reformer, à tout moment, une nouvelle bourgeoisie qui ramènera le pays sur la voie du capitalisme. Contre cela, c'est un enseignement essentiel du maoïsme, de nouvelles révolutions devront avoir lieu.

MAIS, sans Parti, il n'est pas possible de conduire le mouvement réel de la lutte de classe jusqu'au renversement de la classe dominante. Tout au plus obtiendra-t-on une grande réforme de l'organisation sociale, qui tentera de mettre les rapports de production et l'ensemble des rapports sociaux, l'organisation sociale, "à la hauteur" du niveau des forces productives et de la "conscience de masse" qu'il engendre (aspirations des masses, notion de "ce qui est acceptable" et ce qui ne l'est pas, etc.), afin d'abaisser le niveau de contestation. Telle est la limite du spontanéisme, qui considère qu'un mouvement social suffisamment massif et déterminé peut suffire à renverser la classe dominante. Lénine nous a enseigné, sur la base de l'expérience concrète, que "les masses sont spontanément trade-unionistes" (c'est-à-dire réformistes, se contentant de petites améliorations immédiates de leurs conditions de vie, et rentrant dans leurs chaumières une fois satisfaction obtenue). Seul le Parti rend possible de maintenir la conscience et l'organisation du prolétariat dans la durée, dans un processus prolongé.

lenineToutefois, l'erreur inverse serait le "partidisme", la croyance élitiste en la "supériorité" du Parti, considérer que le Parti a "toujours raison", y compris contre les masses. Comme nous l'enseigne (là encore) Lénine : "Une des plus grandes erreurs des communistes (comme généralement de tous les révolutionnaires qui ont accompli victorieusement le début d'un grande révolution), c'est l'idée qu'une révolution peut-être faite par les révolutionnaires seuls.
Au contraire, tout travail révolutionnaire sérieux nécessite, pour son succès, la compréhension et la traduction en actes de l'idée que les révolutionnaires sont seulement capables de jouer le rôle d'avant-garde de la classe vraiment dynamique et avancée.
Une avant-garde ne remplit sa tâche d'avant garde qu'en se montrant capable d'éviter le divorce d'avec les masses qu'elle mène et quand elle est vraiment capable de mener toute la masse en avant. Sans une alliance avec les non-communistes dans les domaines les plus divers, il ne peut être question d'une œuvre constructive communiste couronnée de succès.
"

Ou encore, comme disait Mao Zedong : "Les masses sont les véritables héros, alors que nous-mêmes, nous sommes souvent d'une naïveté ridicule. Faute de comprendre cela, il nous sera impossible d'acquérir les connaissances même les plus élémentaires".

Être révolutionnaire, être communiste, être marxiste

Être révolutionnaire est une conscience qui se développe, chez les individus, dans le mouvement dialectique entre l'oppression de la classe dominante et la résistance des classes exploitées, en particulier la plus exploitée, qui dans le capitalisme est le prolétariat. Être révolutionnaire est un sentiment "viscéral", qui "vient des tripes" ; il vient du fait que l'espèce humaine est une espèce sociale qui, à l'origine, est programmée pour ne pas être insensible à la souffrance de ses semblables - en plus d'avoir, comme tout être vivant, le souci individuel d'assurer sa propre existence matérielle.

che cigareLa meilleure définition en a été donnée par Ernesto "Che" Guevara de la Serna qui, bien que de famille bourgeoise, se rangea dans le camp de la Révolution prolétarienne mondiale et y fit don de sa vie : "Surtout, soyez toujours capables de ressentir au plus profond de votre cœur n'importe quelle injustice commise contre n'importe qui, où que ce soit dans le monde. C'est la plus belle qualité d'un révolutionnaire".

Ceci est le prérequis : si l'on n'est pas un révolutionnaire, on ne peut pas être un communiste, encore moins un marxiste. On peut avoir "toujours une citation au coin de la bouche", connaître par cœur ses "classiques", on n'en reste pas moins qu'un phraseur. Exemple : on peut regretter que des forces réactionnaires et/ou pro-impérialistes aient pris la direction des masses populaires en Libye et en Syrie. Pour autant, ne ressentir aucune émotion, aucune révolte lorsque Kadhafi et Assad font massacrer les masses populaires, car, après tout, "Marx a expliqué que la fonction de l’État, c'est de maintenir par la violence la domination d'une classe", ce n'est pas être marxiste ni communiste. Car on n'est pas un révolutionnaire.

Être communiste, c'est avoir déjà une vision précise de ce que l'on veut à la place de la société actuelle : une société sans classes et sans exploitation, sans oppression, où "le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous", "de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins". Ce terme regroupe les communistes marxistes et les communistes libertaires. Les marxistes considèrent que l'instauration du communisme sera le fruit d'un long processus de négation du capitalisme, par la lutte révolutionnaire prolongée (Guerre populaire) puis par la transition socialiste : un long processus de liquidation des rapports de production, de tous les rapports sociaux et de la culture capitaliste, et de remplacement par des rapports et une culture communiste. Les libertaires et les anarcho-communistes considèrent qu'il est possible de renverser la classe dominante "d'un coup", par une "grève générale insurrectionnelle" se transformant en "Grand Soir" ; et d'instaurer immédiatement le communisme.

Enfin, être marxiste, c'est être armé d'une théorie scientifique élaborée, permettant d'avoir une compréhension scientifique du monde et du pays dans lequel on vit, et d'élaborer une stratégie révolutionnaire adaptée, se déclinant en tactiques correctes dans les différentes étapes du processus révolutionnaire. Le meilleur exposé de cela est peut-être dans ces mots du "radical" anglais Bertrand Russell, au sujet de Lénine : "Dans les révolutions, on relève habituellement trois groupes d'hommes : ceux qui animent la révolution parce qu'ils ont un tempérament anarchique et turbulent ; ceux que les souffrances personnelles ont rendu amers ; puis il y a ceux qui ont une conception définie d'une société différente de celle qui existe, ce qui, si la révolution triomphe, leur permet de travailler à la création d'un monde stable, en accord avec leurs conceptions. Lénine appartenait à ce troisième type d'hommes, le plus rare, mais aussi, de loin, le plus utile".

En somme, ce qui définit un marxiste, c'est la scientificité de sa démarche. En presque 170 ans d'existence (depuis les années 1840), la théorie scientifique marxiste a avancé par bonds, toujours sur la base de l'expérience pratique du mouvement réel et de l'analyse concrète de la situation concrète. Marx et Engels (et d'autres encore, mais essentiellement eux) ont élaboré la théorie marxiste, dont l'ouvrage phare est bien sûr Le Capital. Au début du 20e siècle, pourtant, cette théorie se révéla insuffisante, car nous étions entrés dans l'ère de l'impérialisme, des monopoles, du capitalisme réactionnaire sur toute la ligne, et les dirigeants socialistes d'alors, impuissants à comprendre la réalité qui les entourait, en mao-zedong-1.jpgétaient venus à rejeter les thèses mêmes du marxisme (nécessité d'une révolution au profit d'une "évolution pacifique, réformiste" vers le socialisme etc.). En comprenant ce passage de l'humanité à l'ère impérialiste, Lénine enrichit la compréhension scientifique marxiste du monde : son apport deviendra le marxisme-léninisme et sera mis en pratique par les dirigeants communistes des années 1920-30-40, tels que Staline, Dimitrov, Gramsci, Hô Chi Minh, Mariategui etc. Mais ce n'était pas encore suffisant : après la Seconde Guerre impérialiste mondiale, le capitalisme connut un nouveau cycle d'accumulation, la révolution prolétarienne ne parvint toujours pas à gagner les pays impérialistes d'Europe de l'Ouest, les révolutions nationalistes bourgeoises dans les colonies et les semi-colonies maintinrent ces pays dans les griffes de l'impérialisme ; et, surtout, une nouvelle bourgeoisie prit le pouvoir en URSS et, véritables capitalistes d’État, ramenèrent celle-ci vers le capitalisme pur et simple (processus achevé en 1990). Face à tout cela, Mao Zedong en Chine et d'autres à travers le monde après lui (Mazumdar en Inde, Sison aux Philippines, Kaypakkaya en Turquie, Gonzalo au Pérou, d'autres en Italie etc. etc.) enrichirent encore la théorie pour aboutir au marxisme-léninisme-maoïsme, qui est le marxisme révolutionnaire de notre époque.

Le Che, que l'on a cité plus haut, était assurément un communiste, de formation marxiste-léniniste. Mais sa démarche manqua de scientificité, elle fut imprégnée d'idéalisme et de volontarisme ; il crut que l'on pourrait répéter indéfiniment la prise de pouvoir très rapide réalisée à Cuba (dans des conditions très particulières), et ces erreurs finirent par lui coûter la vie. Ceci est une illustration de l'importance de la scientificité dans la direction du processus révolutionnaire.

Pour autant, la science marxiste (socialisme scientifique) ne doit pas devenir un dogme. Comme toute science, elle est un phénomène vivant, appelée à se développer encore et encore dans l'analyse concrète de la situation et dans la pratique ; c'est une science JEUNE (un siècle et demi) qui a encore devant elle mille et une situations concrètes qui n'ont pas été affrontées et analysées à ce jour. Dans l'Anti-Dühring, Engels appelait à faire preuve de la plus grande prudence, dans la prétention à la vérité scientifique absolue : même dans les sciences exactes et, a fortiori, dans les sciences humaines, nous devons être méfiants à l'égard de nos connaissances, car "nous sommes encore plutôt au début de l'histoire de l'humanité et que les générations qui nous corrigeront doivent être bien plus nombreuses que celles dont nous sommes en cas de corriger la connaissance, - assez souvent avec bien du mépris". Si Engels avait une grande sympathie pour les théories de Darwin, il affirmait ainsi que "la théorie de l'évolution elle-même est encore très jeune et on ne saurait donc douter que la recherche future ne doive modifier très sensiblement les idées actuelles, voire les idées strictement darwiniennes, sur le processus de l'évolution des espèces"... Le marxisme étant une science, il en va de même pour le marxisme. On l'oublie souvent mais Galilée ne fut pas jugé (et Giordano Bruno brûlé !) en vertu d'obscures superstitions ne reposant sur rien, mais au contraire en vertu d'une théorie parée de toute la scientificité de son époque : le "système de Ptolémée" ; d'un astronome gréco-égyptien du 2e siècle après Jésus-Christ qui considérait que la Terre était le centre de l'Univers et que la Lune, le Soleil et tous les astres et la voûte céleste tournaient autour... ce qui est effectivement la première impression que l'on a si l'on observe l'Univers depuis la Terre ! On voit bien que la connaissance humaine est vivante et évolutive, et que les "vérités" les plus "établies" peuvent être complètement à côté de la réalité. Il en va de même avec la compréhension de l'évolution des sociétés humaines qu'est le marxisme.

Mao a dit et répété, dans ses travaux sur la dialectique, que dans toute chose la stabilité, l'immuabilité, la "finitude" étaient l'exception, forcément momentanées, tandis que le mouvement, l'évolution, l'élaboration DANS LA LUTTE étaient la norme. Il en va donc nécessairement de même pour la science marxiste, dont le caractère "parfait" et "fini" ("tout est dit") est forcément exceptionnel et momentané et dont l'état normal est l'évolution et l'élaboration permanente à travers les enseignements de l'expérience concrète, la confrontation "fraternelle, franche et ouverte" entre idées justes et idées fausses, la lutte plus ou moins antagonique (aussi antagonique que nécessaire !) contre les positions liquidatrices opportunistes ou gauchistes, etc. etc.

C'est ainsi que pour nous le marxisme, le léninisme et le maoïsme donnent les noms de personnalités particulièrement marquantes (Marx, Lénine et Mao) à des ÉTAPES, des JALONS du développement de la science révolutionnaire du prolétariat (socialisme scientifique) sans que cela ne signifie en aucun cas que la pensée et la pratique concrète de ces personnalités aient été exemptes de toute erreur, totalement infaillibles et qu'elles soient insusceptibles de critique (surtout avec le recul historique), comme l'explique fort bien cet excellent article maoïste canadien dont nous partageons totalement le point de vue : Marxisme au-delà de Marx, léninisme au-delà de Lénine, maoïsme au-delà de Mao.

Un communiste doit donc d'abord, avant tout et en toutes circonstances PENSER AVEC SA TÊTE - en s'appuyant, certes, sur ce que les 170 années d'expérience antérieure ont apporté comme enseignements et "outils" universels et intemporels de compréhension des choses ; "outils" synthétisés par les "grands auteurs" (les fameux "classiques") et notamment leurs trois grands "jalons" Marx, Lénine et Mao, mais se trouvant (dans l’œuvre de ces "classiques") au milieu de propos parfois erronés, ou (beaucoup plus souvent) justes mais intransposables en dehors du contexte (lieu et époque) de l'auteur, etc. etc.

Rien n'est plus insupportable que ces "communistes" se drapant dans la "scientificité" alors qu'ils ne font que réciter un dogme... Cela renvoie à ces personnes étudiée plus haut, qui ne cherchent pas à SERVIR LE PEUPLE (et donc à donner au marxisme la meilleure compréhension du monde possible) mais à satisfaire leur égo en se posant en "Gardiens du Temple".

Attention cependant : il y a aussi, toujours pour satisfaire leur égo, des gens qui prétendront au contraire "repenser" ou "dépasser" le marxisme. Des exemples récents sont Toni Negri, ou encore Bob Avakian (du PCR-USA) avec sa "nouvelle synthèse". Mais, dans ce cas, le rapprochement avec des théories révisionnistes passées permet assez facilement de les démasquer ; ainsi que leur pratique (chercher la reconnaissance des médias et des intellectuels bourgeois ; ou carrément devenir un notable bourgeois dans toute sa splendeur, comme Prachanda). La pratique est souvent bien plus parlante que les discours théoriques en ce qui concerne les motivations de tel ou tel "génial leader"... Là encore (cf. plus haut), le résultat pratique de ces "révisions" du marxisme est de placer le prolétariat organisé sous la coupe de la "gauche" de la classe dominante.

[À lire aussi à ce sujet, passionnant, cet entretien-débat de 1977 entre Charles Bettelheim, l'ex-GP Robert Linhart et deux membres de la revue Communisme, dans lequel s'expriment leurs différents points de vue et analyses, autrement dit un peu tous les nécessaires "pour" et "contre" pour réfléchir à la question : http://ekladata.com/Sur-le-marxisme-et-le-leninisme.pdf]

L’État révolutionnaire, le socialisme

revolution-culturelle.jpgIl faut reconnaître que les expériences révolutionnaires du siècle dernier ont été soumises à des attaques et des manœuvres d'encerclement contre-révolutionnaires féroces. Pour autant, une grande limite de la conception communiste du monde, au 20e siècle, est sans doute de n'avoir pas assez saisi la vocation de l’État révolutionnaire (et du Parti à sa tête) à viser son propre dépérissement. Même en Chine, la Révolution culturelle, plus exaltante expérience révolutionnaire du siècle, a finalement donné lieu à une "reprise en main" (1969-71) sous le prétexte d'éviter le "chaos"... Les partisans de la ligne d'une Révolution culturelle comme "mobilisation de masse contre la clique révisionniste" l'emportèrent sur les partisans d'une Révolution culturelle comme négation gigantesque et sans précédent de tous les vieux rapports sociaux, les vieilles habitudes, mentalités et pratiques bourgeoises et féodales qui traversaient la société chinoise millénaire, et formaient le terreau matériel, concret, des idées révisionnistes (les partisans de cette deuxième vision des choses étaient essentiellement la "Bande des Quatre", autour de Jiang Qing, l'épouse de Mao).

C'est sur cette limite de la conception communiste du monde que purent s'infiltrer ou se former (c'est la condition matérielle qui détermine la conscience...) des éléments néo-bourgeois, ne voyant la société socialiste ou "démocratique populaire" que comme le moyen d'être "importants", d'être des "cadres", de "diriger", et au final de prospérer en "dignitaires" sur l'accaparement d'une fraction (toujours plus importante) de la richesse produite par les travailleurs.

Le problème, en réalité, est que le socialisme ne doit pas être vu comme un mode de production en tant que tel. Le socialisme, pour SLP, est un processus de négation du mode de production et des rapports sociaux capitalistes, et d'affirmation de la propriété collective (démocratique) des moyens de production et de rapports sociaux communistes : "de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins". Un processus qu'il est facilement possible, à son début (dans les 40, voire 50 premières années) d'inverser ; et dans lequel, d'une manière générale, c'est reculer que d'être stationnaire.

brejnev_honecker.jpgLe révisionnisme, justement, désigne (dans les pays socialistes ou de "démocratie populaire") cette inversion du processus ; une liquidation graduelle de la propriété collective-démocratique et des rapports sociaux collectivistes déjà institués, un renforcement des rapports de production et des rapports sociaux capitalistes persistants (notamment sous la forme d'un capitalisme d’État), puis carrément une remise en vigueur des formes de propriété et de production capitalistes abolies - pour finir, comme en URSS en 1991-92, par une "mise à la découpe" de la propriété (formelle, non-démocratique) d’État, constituant d'immenses monopoles attribués à des "oligarques".

Ce processus est permis par une dynamique insuffisante de la ligne rouge révolutionnaire, qui empêche les "sauts qualitatifs" nécessaires pour transformer la société (hier capitaliste et/ou féodale) en société égalitaire communiste, empêche la "relance" régulière du processus socialiste de négation du capitalisme et d'affirmation du communisme ; et permet, au final, aux néo-bourgeois de s'affirmer à la tête du Parti et de l’État, ramenant la société vers le capitalisme. Certes, ce processus ne ramène jamais au point de départ (1917 en Russie et dans les autres ex-Républiques, 1949 en Chine) : en général, il a permis une formidable modernisation du pays, une "révolution" industrielle, technologique et scientifique, l'anéantissement total des formes sociales féodales etc. Mais ce qui, à son terme, est au pouvoir, correspond à la définition marxiste d'une bourgeoisie (que ce soit en Russie - où le capitalisme est "officiellement" rétabli - ou en Chine, au Vietnam etc.).

Face à cela, la solution, ébauchée par les maoïstes dans les années 1960, est ce qu'ils appelaient de "nouvelles révolutions" : une relance par les masses (et non par des "purges" internes au Parti) de la "marche au communisme", de la transformation révolutionnaire, socialiste, de la société en une société communiste (collectiviste, démocratique, égalitaire, où "le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous").

L'encerclement du Centre par les Périphéries

Ce n'est pas un "substitut" à la lutte des classes, qui serait remplacée par une "lutte du Centre et des Périphéries". Il s'agit du "sens d'où le vent souffle", du sens de déploiement de la Révolution prolétarienne mondiale.

Et pour savoir d'où le vent souffle, pas besoin d'un présentateur météo (don't need a weatherman to know which way the wind blows): il suffit d'ouvrir les yeux.

Il suffit d'ouvrir les yeux pour voir qu'il souffle de l'Inde et de l'Asie du Sud, des Philippines, de l’État turc ; des révoltes populaires qui ont secoué les pays arabes et se poursuivent ; de celles qui éclatent à leur tour en Afrique (dernièrement au Sénégal) contre l'ordre néo-colonial ; de la Palestine qui résiste encore et encore sous la botte des héritiers fascistes de Jabotinsky ; de l'Amérique latine où les gouvernement "de gauche" parviennent de moins en moins à contenir les aspirations des peuples à la justice et à la dignité ; et il souffle en direction de la "forteresse Europe" et de la "citadelle yanqui" qui tirent les ficelles de l'exploitation.

En Europe même, il souffle de la Grèce en feu, il se lève d'Italie, de l’État espagnol, du Portugal et d'Irlande, et bientôt sans doute d'Europe de l'Est ; vers l'axe impérialiste franco-allemand et leurs marionnettes de la BCE et de la Commission de Bruxelles. Dans chaque pays, il se lève de ces territoires déshérités, relégués et "tiers-mondisés", du Mezzogiorno et des corons du Nord, de Marseille et de Glasgow, du Borinage wallon et de Sardaigne, vers les capitales politiques et économiques. Dans chaque grande métropole, il se lève des quartiers populaires, des ghettos de relégation du prolétariat, vers les centres bourgeois où brillent les néons et les vitrines du capitalisme.

zone tempêtesCe n'est pas de la théorie pour le plaisir de la théorie ; c'est un constat de fait, objectif. Le même constat de fait que celui de Mao, dans les années 1930, lorsqu'il arriva à la conclusion que la guerre révolutionnaire devait naître et grandir dans les campagnes écrasées par la misère, par les féodaux et les bureaucrates à la solde de l'impérialisme ; pour encercler et étrangler les villes, forteresses du pouvoir, et enfin y faire leur jonction avec la classe ouvrière pour l'assaut final...

La réalité est que le capitalisme (devenu monopoliste, impérialiste) s'appuie sur des Centres, où se concentrent non seulement la richesse mais aussi le POUVOIR, politique, économique et culturel ; généralement là d'où est partie la "révolution" et le développement capitaliste. À partir de là, le capitalisme a "rayonné" progressivement, par cercles concentriques, en "aménageant" toujours le territoire et en pliant toujours la société à ses intérêts, à SON objectif existentiel : l'accumulation du capital. Ce phénomène s'est amplifié au 20e siècle, lorsque la haute bourgeoisie, devenue monopoliste, a voulu modeler toute la société à son image.

Ainsi, en cercles concentriques, le capitalisme a pénétré et déstructuré les vieilles sociétés paysannes et mercantiles (voire primitives, outre-mer) et créé des Périphéries où se concentrent l'exploitation, l'oppression et l'aliénation.

À la périphérie des grandes métropoles économiques se trouvent les quartiers populaires, les ghettos pour prolétaires. Dans les pays impérialistes s'y concentre la force de travail importée des ex- et néo-colonies, et ces ghettos font parfois l'objet d'un véritable "traitement colonial intérieur" par les autorités. Dans les pays dominés, pauvres ou "émergents", ce sont les fameux "bidonvilles", "slums", "favelas", "townships", "barriadas" etc.

Dans chaque pays (impérialiste comme dominé ou "émergent") se trouvent des régions périphériques (pas forcément au sens géographique : c'est une image) où se concentrent le taux de pauvreté et de chômage, les "déciles inférieurs de revenus", l'espérance de vie au dessous de la moyenne, l'illettrisme et/ou la faible qualification, le manque d'infrastructures et de services publics, etc.

Enfin, au niveau mondial, il y a évidemment les pays "développés" et les pays "en développement", le "tiers-monde" ; pour les marxistes, il y a des pays impérialistes (ou "dépendants" mais hautement avancés, comme la Corée du Sud, Taïwan ou les pays du Golfe) et des pays dominés, exploités et affamés. Telle est la répartition mondiale des richesses par l'impérialisme. Ces pays du "tiers-monde" (possessions directes des États impérialistes ou pseudo-"indépendants" mais sous contrôle de fait) ont envoyé, depuis le milieu du siècle dernier surtout, de la force de travail (travailleurs immigrés) vers les pays impérialistes, ce qui a formé des "colonies intérieures" qui sont en quelque sorte les "ambassadeurs" du "tiers-monde" au "cœur du monstre" impérialiste.

Tout cela a formé des cercles concentriques et, dans l'idéologie qui sert de ciment à tout cela, une "hiérarchie" des peuples. À partir de là (c'est capital de le souligner), rien n'est plus facile pour le capitalisme-impérialisme que de dresser les cercles les plus proches du Centre contre les cercles plus éloignés, afin d'assurer sa domination sur l'ensemble. L'Occitanie, par exemple, n'est pas aussi uniformément lepéniste qu'on le dit ; de fait on y trouve les plus hauts scores FN d'Hexagone mais aussi les plus bas ; pour autant le racisme envers les "non-blancs", les personnes issues des colonies et des semi-colonies, est bel et bien présent. Cela permet à l'Occitan de se sentir "français" par opposition aux Arabes et aux Noirs, et donc d'entrer dans cette prison mentale qu'est la "francité" tricolore...

GPP IndeÀ présent, "la balle revient à l'envoyeur" et c'est des Périphéries vers les Centres que se déploie la négation du système capitaliste et impérialiste sur la planète.

Au niveau planétaire, dans la division internationale du travail qui s'est mise en place au cours du 20e siècle impérialiste, il est évident (sauf pour un aveugle, ou celui qui ne veut pas voir) que les masses les plus exploitées et opprimées se trouvent dans les pays du "tiers-monde" : Afrique, Asie, Océanie et Amérique latine. Les luttes révolutionnaires des masses de ces continents vont donc encercler et étrangler les métropoles impérialistes (Europe de l'Ouest, Amérique du Nord, Japon, Australie etc.), dans lesquelles va grandir à son tour la conscience et la lutte de classe. 

Ensuite, dans chaque pays, les communistes travaillant à la Guerre populaire doivent déterminer  quelles sont les "villes" et les "campagnes". Dans les pays dominés et arriérés, ou même "émergents" comme l'Inde ou le Brésil ou l'Afrique du Sud, ou "jeunes impérialismes" comme la Russie et la Chine, c'est généralement assez évident. En Chine, les "villes" sont les gratte-ciels de Pékin, Shangaï, Canton, Shenzen etc. ; en Russie, Moscou et Saint-Pétersbourg : dans ces pays la classe ouvrière est très clairement la force principale, et les "campagnes" sont les bassins ouvriers géants comme Chongqing, Chengdu et la Mandchourie en Chine, ou l'Oural en Russie. En Inde, les grands centres sont Bombay ou Delhi ; au Brésil, Rio ou São Paulo ; en Afrique du Sud, Johannesbug et Le Cap. Dans chacun de ces pays, les luttes ouvrières et paysannes doivent se combiner et c'est aux communistes de définir les tâches de chacune. En Inde, les luttes paysannes, des sans-terres et du prolétariat rural (et des populations "premières") ont été définies comme principales par les maoïstes, qui déploient en même temps un important travail de mobilisation et d'organisation en direction de la classe ouvrière des grands centres industriels.

Dans les pays impérialistes (ou, en tout cas, hautement industrialisés et avancés), c'est également aux communistes de définir, dans chaque cadre étatique bourgeois (Italie comme État espagnol, Royaume-Uni comme État français), quelles sont les "campagnes". Il est évident qu'avec 5 à 10% de paysans, même s'ils sont généralement très pauvres et doivent être défendus (contre les géants de la oc-antifa1.gifdistribution et leurs centrales d'achats, les banques et leurs prêts hypothécaires etc.), la question paysanne ne peut être que corollaire : la force motrice est le prolétariat, la classe ouvrière et les autres salariés pauvres (30% de la population touche moins de 1200 € par mois, 50% moins de 1500€) qui sont ses alliés naturels.

Pour Servir le Peuple, l’État bourgeois "France" a la particularité (historique) d'avoir une importante industrie rurale, des "bassins ouvriers" et autres "vallées industrielles" de "province" entourés (et étroitement imbriquées) de campagnes à la petite agriculture peu rentable, qui sont des zones particulièrement reléguées ; situées au Nord, Nord-Est, Ouest ou Sud de l'entité étatique. Ceci recoupant parfois une question nationale (occitane, bretonne, picarde/ch'ti, lorraine, basque, corse, arpitane (Alpes du Nord) etc.), ou en tout cas d'"identité culturelle populaire forte" ; c'est même quasi-systématique, car la "France" est quelque part l’État d'une bourgeoisie (bleu-blanc-rouge) dominant plusieurs peuples. Ces questions démocratiques nationales, ou ces sentiments culturels populaires forts, sont un point d'appui important pour la mobilisation révolutionnaire, en plus de l'oppression de classe proprement dite (rapports de production) : nombre de prolétaires ont le souvenir d'un-e grand-père/mère puni-e à l'école "républicaine" pour avoir "parlé patois", par exemple. La culture populaire d'entraide, de solidarité, de coopération est également une base d'appui forte pour une culture révolutionnaire, en comparaison avec l'individualisme des grandes métropoles. Dans certains secteurs, comme le Limousin ou d'autres parties d'Occitanie, le Nord/Picardie ou encore l'Allier, malgré la faillite du vieux PC, il peut rester une empreinte de culture communiste (associée, par breizh gwenhadu komunourexemple, au souvenir de la Résistance antifasciste) qui peut être également une solide base d'appui.

Ensuite, il y a les ghettos urbains, où la question de classe recoupe celle des colonies intérieures : la force de travail importée d'Afrique, du Maghreb, d'Anatolie, des Caraïbes ou d'ailleurs, notamment durant les "Trente Glorieuses", et qui se voit reléguée dans des cités-ghettos et appliquer un traitement de type colonial, de véritable "territoire occupé".

Ce sont les deux "campagnes" essentielles du "bateau France" dans lequel nous sommes tou-te-s embarqué-e-s, de l’État bourgeois dans lequel nous vivons. Le racisme, qui se traduit par un fort vote FN dans les zones "ouvrières semi-rurales" (à dominante "blanche"), est notamment une arme de la classe dominante pour les diviser. Le rôle du Parti est de relier, de coordonner ces "Périphéries" pour les faire étrangler les Centres (régionaux et parisien) comme les anneaux d'un serpent !

En définitive, et pour résumer, on peut dire que :

- dans chaque grande région, la "métropole" locale est encerclée, d'abord par ses quartiers-ghettos urbains, puis par les zones de relégation (poches de misère/précarité, exploitation, oppression) alentour ;

- dans chaque État, les régions "pauvres" (où se concentrent la relégation, l'exploitation et l'oppression, les "problèmes sociaux" comme disent les bourgeois) encerclent les régions "riches" (où il fait "mieux vivre") ; dans certaines régions ceci se couple à une question nationale. Ce raisonnement peut être élargi à l'échelle d'un continent relativement "intégré" comme l'Amérique du Nord ou l'Europe : en Europe, il n'est pas difficile de voir que les pays méditerranéens sont particulièrement écrasés et "à la pointe" de la lutte de classe ;

- au niveau mondial ; les pays dominés, écrasés, affamés par l'impérialisme encerclent les pays impérialistes.

euskal herria drapeaurougeLe NIVEAU de la lutte de classe, d'antagonisme révolutionnaire assumé, va crescendo du premier cas au troisième (sauf, peut-être, dans les colonies intérieures des ghettos urbains occidentaux, où le niveau pourrait être supérieur au "deuxième cercle" (régions "pauvres") même dans les régions "riches" (comme l'Île-de-France ou Rhône-Alpes) ; mais c'est parce que ces "colonies intérieures" se rattachent, quelque part, au "troisième cercle").
L'étau des 3 "cercles" se resserre concentriquement pour étrangler les "Centres", les "donjons" du capital impérialiste.

Rappelons que Lénine disait, de la révolution prolétarienne, qu'elle ne devait "pas laisser pierre sur pierre" du vieil appareil d’État bourgeois. On pourrait étendre ce raisonnement à l'ensemble de la superstructure, des institutions et des "normes" écrites et non-écrites de l'organisation sociale capitaliste : la révolution doit renverser totalement l'ordre existant. Et, dans cette organisation sociale réactionnaire, il y a notamment l'organisation territoriale de la construction étatique bourgeoise ; avec ses zones concentrant la richesse, le pouvoir, la culture, les infrastructures, le "bien-vivre" ; et celles concentrant la pauvreté, l'exploitation, l'oppression, le désert culturel et l'absence de services, le mal-être existentiel (toxico-dépendances, suicides) ; en plus de la négation des cultures nationales ou "populaires régionales" !

big provence flagDans cette optique, Servir le Peuple est d'avis que, comme en URSS (ni plus ni moins), le nouveau Parti   communiste révolutionnaire "de France" devra, en réalité, fédérer plusieurs Partis communistes nationaux. Tout comme le PCbUS était composé d'un PC de Russie, d'un PC d'Ukraine, d'un PC de Géorgie etc., notre futur PC révolutionnaire du prolétariat devra être composé d'un PC d'Occitanie, un PC de Bretagne (Strollad Komunour Vreizh), un PC d'Elsass, un PC de Corse, un PC d'Ipar Euskal Herria, etc. etc.

Sur le fascisme

Les thèses fondamentales de Servir le Peuple sur le fascisme sont que :

1 - En opposition aux thèses de Zeev Sternhell, qui met en avant un fascisme "venant de la gauche anti-libérale" en se basant sur quelques cas célèbres mais minoritaires (Mussolini, Otto Strasser, Georges Valois, Doriot) ; SLP défend les thèses de Gossweiler et Robert Soucy (pour le fascisme français) : le fascisme s'inscrit clairement dans le prolongement de la tradition de droite réactionnaire bourgeoise (avec laquelle il présente une différence de degré - dans la brutalité assumée - plus que de nature). Le terme de "national-socialisme" (en Allemagne) ne doit pas porter à confusion : il ne fait que reprendre, pratiquement mot pour mot, le nom d'un parti réactionnaire de la fin du 19e siècle, le Nationalsoziale Partei  de Friedrich Naumann et Helmut von Gerlach, scission du Deutschkonservative Partei du pasteur Stöcker, parti ultra-conservateur à tendance "sociale" (prônant une "politique sociale monarchiste et chrétienne") et profondément antisémite (les Juifs incarnant à la fois le libéralisme politique bourgeois et le mouvement socialiste, le premier "ouvrant les portes" - dans la tradition politique fasciste - au second). L'antisémitisme "marqueur identitaire" (s'il en est) de l'idéologie nazie était donc déjà agité et diffusé depuis l'époque de Bismarck par la droite ultra-conservatrice luthérienne (contre une communauté juive qui avait connu une ascension sociale spectaculaire), tandis qu'à la même époque le mouvement socialiste d'August Bebel lui assénait la sentence définitive de "socialisme des imbéciles"... Tous les leaders de la prétendue "gauche" du NSDAP (Goebbels, Röhm, Gregor Strasser etc.) avaient fait partie des "corps-francs" (Freikorps), milices d'extrême-droite qui écrasèrent la Révolution allemande de 1918-20, et ne faisaient que prôner ce "socialisme" petit-bourgeois réactionnaire allemand. De même le fascisme italien de Mussolini s'inspirait-il essentiellement des thèses d'Enrico Corradini, politicien nationaliste plutôt monarchiste et conservateur dont le concept de "nation prolétaire" visait à "hisser" l'Italie au rang de puissance impérialiste "respectée" par les "nations ploutocrates" (les grandes puissances de l'époque : France, Grande-Bretagne, États-Unis etc.) en se faisant une "place au soleil" dans le partage impérialiste du monde (le concept fut plus ou moins développé lors de l'entrée en guerre contre l'Empire ottoman en 1912, guerre dans laquelle Rome conquis la Libye).

Et contrairement (encore et toujours) aux thèses sternhelliennes, le fascisme n'est nullement une idéologie "anti-Lumières" (qui unirait par là droite réactionnaire ultra et gauche anti-libérale) mais bel et bien le pur prolongement de ce que l'on peut qualifier d'"aile droite" du mouvement philosophique du 18e siècle (Voltaire, Frédéric II de Prusse, Rivarol, Burke, Napoléon pour qui l'admiration des fascistes est à-peu-près générale etc.).

2 - (en lien avec ce qui précède) Le fascisme n'est pas l'expression d'une "autre classe" que la classe dominante (une "bourgeoisie financière/impérialiste" qui s'opposerait à une "bourgeoisie traditionnelle/industrielle", par exemple) : pour tout léniniste ou prétendu tel (y compris les trotskystes !), la seule et unique classe dirigeante depuis la fin du 19e siècle est la bourgeoisie monopoliste. Le fascisme n'est en rien une "alternative révolutionnaire" à la révolution prolétarienne, comme si les masses avaient deux "voies" révolutionnaires devant elles, l'une rouge et l'autre brune. Le fascisme est l'expression de la frange la plus réactionnaire de la classe dominante, dont les rangs grossissent en temps de crise (effondrement du taux de profit, guerre impérialiste et révolution à l'ordre du jour), et qui s'oppose aux courants "moins réactionnaires", "libéraux" ou encore "sociaux-humanistes".

3 - Le fascisme est une idéologie composite et mouvante, difficile à caractériser par son discours, qui permettrait parfois de classer une grande partie des progressistes et même des marxistes comme "fascistes" (les fascistes reprenant des thèmes sociaux sur l'air des "petits" contre les "gros") : le fascisme doit être avant tout identifié par son programme de gouvernement, qui est une dictature terroriste ouverte de la classe dominante contre les masses prolétaires et populaires (même si cette dictature peut commencer "soft"), et généralement un militarisme chauvin poussant à la guerre impérialiste (même si ce discours peut parfois se camoufler : ainsi les fascistes américains des années 1930 étaient "neutralistes", tout en soutenant en sous-main l'effort de guerre et de propagande nazi ; les fascistes français étaient "pacifistes" pour ne pas favoriser le Front populaire contre Hitler et Mussolini...).

mussolini.jpgLe fascisme s'inscrit en réalité totalement dans la tradition idéologique la plus réactionnaire, conservatrice autoritaire éventuellement à tendance "sociale", des différents pays ; tout en étant en même temps profondément "moderne", car la crise générale du capitalisme (surproduction absolue de capital) exige une restructuration complète de l'organisation sociale capitaliste (à l'intérieur comme au niveau "impérial").

Sa réorganisation totale de la société (économique, politique, culturelle), visant notamment à faire des métropoles impérialistes des sociétés de "producteurs-consommateurs" assises sur les surprofits de l'exploitation impérialiste, se différencie du keynésianisme en ce que pour Keynes (militant du Parti libéral britannique) cette réorganisation est indissociable du libéralisme politique (uniquement dans la métropole impérialiste, bien entendu). Le fascisme (et le conservatisme autoritaire fascisant à la Henry Ford), au contraire, prône un encadrement répressif et idéologique "dur" des masses populaires.

C'est pourquoi le modèle social-démocrate, social-libéral ou "humaniste social" keynésien est plutôt adapté en période de prospérité (lorsque la guerre impérialiste mondiale a permis de relancer l'accumulation, de résoudre la surproduction de capital) alors que le modèle fasciste est plutôt lié à la crise générale, et à ses nécessités de guerre et de lutte contre-révolutionnaire. En période d'accumulation (de "forte croissance") le fascisme cède le pas à un "social-conservatisme autoritaire" de type gaulliste, "régime DC" en Italie ou "franquisme final" (des années 1960-70) dans l’État espagnol.

Finalement, dans la réorganisation sociale du capitalisme au 20e siècle, en sociétés de "citoyens producteurs-consommateurs", la démocratie social-libérale keynésienne est "Athènes" et le fascisme "Sparte" ; mais dans les deux cas, il faut la masse esclave autour de la "cité grecque" impérialiste (ce seront les peuples du "tiers-monde", massivement intégrés dans la chaîne de production capitaliste mondiale, et soumis à des régimes "gardes-chiourme" sanguinaires).

grand_messe_nazie.jpgDans tous les cas, le fascisme n'est jamais ni "anticapitaliste" ni "révolutionnaire". L'"anticapitalisme" dont il peut parfois se parer, par un discours contre la "banque" ou la "finance", contre les "gros", les "nantis" et autres "élites" (surtout intellectuelles), se situe dans le prolongement de deux traditions ultra-réactionnaires du 19e siècle, déjà décrites et dénoncées par Marx et Engels :

- le "socialisme" féodal et clérical, dénonçant le capitalisme... car celui-ci a remis en cause la position sociale de l'aristocratie et du clergé (il dénonce alors un "monde sans valeurs", "tout pour l'argent", alors que l’Église et la noblesse d'autrefois "protégeaient les faibles") ;

- le "socialisme" petit-bourgeois, "socialisme" de la petite et moyenne bourgeoisie (ou paysannerie) écrasée par le Grand Capital, regrettant l'époque "protectrice" des corporations.
L'un comme l'autre tendent bien sûr à l'antisémitisme ; l'irruption des Juifs dans l'économie nationale (avec leur émancipation par les révolutions bourgeoises) étant pour eux indissociable et emblématique des "malheurs de l'époque", d'un monde qui "fout le camp" avec la disparition de la société immuable des privilèges et des corporations... [Cet antisémitisme ne peut plus être aussi explicite aujourd'hui, mais les mêmes ressorts apparaissent en filigrane dans la dénonciation des "élites mondialistes", de l'"hyper-classe" et des "lobbies" etc.]

Ces deux courants fusionnent (en Allemagne, comme en France ou en Italie) entre 1870 et 1910, à l'époque de la "deuxième révolution industrielle" et de l'entrée dans l'impérialisme, en un "conservatisme social autoritaire" qui pourfend aussi bien le libéralisme politique bourgeois (parlementarisme, franc-maçonnerie, république radicale en France etc.) que les idées socialistes.

PUIS, avec la crise générale du capitalisme, cette composante idéologique du fascisme rejoint les intérêts de la bourgeoisie impérialiste la plus réactionnaire. En effet :

- la dénonciation de "la banque", des "financiers", de l'"hyper-classe" etc. (toujours avec "le Juif" en filigrane) rejoint l'"insurrection" du Grand Capital contre sa propre crise générale, qui est une surproduction absolue de capital ; elle rejoint la nécessité d'une "caporalisation" de l'économie capitaliste et d'une réorganisation complète de la société pour fonder une nouvelle base d'accumulation, pour lutter contre cette surproduction absolue ;

- la dénonciation du libéralisme politique bourgeois, de la bourgeoisie "décadente" (bourgeois libéraux, démocrates, hédonistes, "complaisants" envers le marxisme) et des "élites" intellectuelles, du parlementarisme, rejoint les nécessités d'un régime politique "fort", autoritaire, pour mener cette réorganisation et contrer efficacement la poussée révolutionnaire des masses populaires ;

- le discours viril, chauvin, exaltant les valeurs militaires et "spartiates", méprisant la "décadence", la "faiblesse" et la "mignardise", rejoint les nécessités de mobilisation de masse pour la guerre impérialiste, la contre-révolution et la réorganisation totale (économique, politique, culturelle) de la société ;

- enfin, bien sûr, cet "anticapitalisme" réactionnaire est profondément hostile au mouvement socialiste/communiste et au prolétariat organisé en général ; il rejoint donc les nécessités d'une lutte contre-révolutionnaire sans pitié.

Bien sûr, la bourgeoisie monopoliste la plus réactionnaire va "modeler" le mouvement fasciste selon ses intérêts, et donc limiter les expressions les plus "radicales" de cet héritage "anticapitaliste" féodal et petit-bourgeois : c'est le sens du "virage à droite" de Mussolini fin 1919 et de sa rupture avec les Arditi et autres éléments "révolutionnaires", ou de l'élimination des SA en Allemagne (1934).

Bossi_pugnoR400_4ott10.jpgEn fin de compte, on peut dire que le fascisme est une insurrection de la bourgeoisie capitaliste contre sa propre crise (par surproduction absolue de capital), crise qui fait s'effondrer le taux de profit et met la révolution prolétarienne à l'ordre du jour ; exigeant une restructuration complète de l'organisation sociale, la guerre impérialiste pour le repartage du monde et la militarisation contre-révolutionnaire de la société : la dictature terroriste ouverte conduite par la frange la plus réactionnaire, chauvine et militariste des monopoles. En période de crise générale, c'est ce "pôle" le plus réactionnaire de la classe dominante qui exerce sa force d'attraction sur l'ensemble de celle-ci, attirant à lui la droite conservatrice "traditionnelle" et même des éléments de la "gauche" bourgeoise, comme les néo-socialistes de Déat (ou aujourd'hui des gens comme Gerin ou certains éléments de "Riposte laïque"). Cette force d'attraction est encore plus forte aujourd'hui que lors de la crise des années 1930, car l'option keynésienne (alliant politique sociale généreuse et libéralisme politique dans les métropoles impérialistes) ne semble à présent plus viable.

À l'inverse, en période d'accumulation/croissance, ce sera plutôt la "gauche" social-libérale et réformiste de la grande bourgeoisie qui exercera sa force d'attraction sur l'ensemble de la classe dominante, la "droite" bourgeoise devenant alors essentiellement un conservatisme paternaliste à coloration "sociale" ("association Capital-Travail" etc.).

Une autre thèse fondamentale de Servir le Peuple est qu'il ne faut pas attendre le fascisme dans les mêmes habits que ceux des années 1930. Certains mouvements, en Hongrie notamment, reprennent effectivement (et ouvertement) les uniformes de l'époque ; mais celui qui, au 21e siècle, attend de voir des défilés en chemises noires ou brunes pour dire "voilà le fascisme", risque de ne le voir... que lorsqu'il aura un pistolet derrière la nuque ! Peut-être, justement, qu'au siècle dernier, le problème a été que les marxistes et les progressistes n'ont réalisé l'existence du fascisme que lorsque celui-ci s'est manifesté sous la forme de milices paramilitaires.

Jobbiks-Hungarian-Guard-a-001.jpgAujourd'hui, avec l'expérience du passé, les communistes et les progressistes peuvent être plus attentifs au glissement réactionnaire général de la classe dominante et des ses représentants politiques, glissement qui pousse en avant (y compris de manière non-voulue et non-contrôlée, pour les éléments les plus extrémistes de type néo-nazi ou Breivik) la frange ultra-violente et paramilitaire du fascisme.

Des facteurs nouveaux entrent aussi en ligne de compte. Ainsi, nous sommes aujourd'hui dans une "société de consommateurs" alors que, dans les années 1920-30, il s'agissait justement de construire celle-ci (chose rendue possible après-guerre par une nouvelle division internationale du travail, en "déplaçant" l'exploitation la plus dure vers les pays dominés du "tiers-monde" - comme pouvait déjà l'entrevoir Lénine dans son ouvrage de référence en 1916) ; de même, pour lutter contre la chute du taux de profit, existe à présent une "marge" sur le "coût du travail" : celle des conquêtes sociales arrachées par les luttes (et accordées par la bourgeoisie pour "conjurer" des luttes plus dures encore), qui dans les années 1930 n'existaient pas (ou si peu) et que la classe dominante s'efforce (depuis les années 1980) de reprendre au prolétariat et aux travailleurs en général ; ceci est une composante nouvelle (et essentielle !) du glissement réactionnaire général. Le mouvement ouvrier organisé n'a plus, dans ce contexte, la force et la combativité de l'entre-deux-guerres ; il a été happé par l'effondrement (dans le révisionnisme puis la restauration capitaliste ouverte) des expériences révolutionnaires du 20e siècle. Cette combinaison entre effondrement du mouvement communiste, de la "menace" communiste mondiale pour la bourgeoisie et du mouvement ouvrier organisé en général (y compris réformiste) ; crise générale du capitalisme entraînant la liquidation par la bourgeoisie des concessions du passé ; et "répression permanente de basse intensité" contre la résistance des masses populaires à cette paupérisation ; forme ce que le PCmF et le PCm d'Italie (Proletari Comunisti) appellent le fascisme moderne. Cette thèse peut-être débattue et critiquée ; elle a cependant le mérite de poser la question du fascisme à notre époque, des éléments nouveaux qui différencient notre 21e siècle des années 1920-30 du siècle dernier, et de mettre en garde contre l’"attente" du fascisme dans les "mêmes habits" qu’à l’époque d’Hitler et Mussolini. Elle évite de tomber dans le schématisme qui, comme l'expliquait Dimitrov, "désarme la classe ouvrière contre son pire ennemi".

 

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Breizh : comment l'étincelle écotaxe a mis le feu à la lande
"Esclave", "identitaire", chouan, cul-terreux arriéré de service : pour paraphraser Césaire, "n'allez pas le répéter, mais le Breton il vous EMMERDE"
Considérations diverses – en guise de ‘‘petit debriefing’’ de ces derniers mois : Bretagne, fascisme, ‘‘Lumières’’ et Kaypakkaya… (point 1)
Considérations diverse (26/11/2013) : eh oui, Servir le Peuple a toujours quelques petites choses à vous dire ;-) (point 1)
Appel de la gauche indépendantiste bretonne (Breizhistance) pour le 30 novembre (avec notre critique de la position du ROCML)
Le Top Five des drapeaux qui n'ont PAS été inventés par un druide nazi  (mortel !)
Et en guise (provisoire) de conclusion : La Gauche indépendantiste bretonne revient sur la mobilisation de Karaez/Carhaix

Comité de Construction du PCR des Terres d'Òc : Déclaration du 11 Novembre

La phrase du moment :

"La tyrannie cessera parmi mon peuple ; il n'y aura que liberté, liberté toute nue, sans déguisement. Bouleversements d’États entiers : je les renverserai de fond en comble, il n'y aura rien de reste. Il va y avoir de terribles renversements de conditions, de charges et de toutes choses. Je veux faire un monde nouveau, je veux tout détruire. Je veux appeler à moi la faiblesse, je veux la rendre forte. Pleurez gens du monde, pleurez grands de la terre, vos puissances vont tomber. Rois du monde, vos couronnes sont abattues !"

Élie Marion, "prophète" et guérillero camisard cévenol, 1706.

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  • ANTARSYA - France (site en français)
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NaxalRevolution (Naxalite Maoist India, en anglais)

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Indian Vanguard (en anglais)

The Next Front (Népal - anglais)

Signalfire (sur la GPP en Inde et aux Philippines, le Népal et les luttes populaires dans le monde - en anglais)

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Guerre pop' & Luttes armées - Amérique latine :

CEDEMA - actualité des mouvements armés en Amérique latine (+ qqs documents historiques)

 

Nuevo Peru (Pérou, basé en Allemagne, en castillan et allemand principalement)

Guardias Rojos (Pérou, page FB)

Fil d'actu "Amérique latine" du Secours Rouge - APAPC

Archives

Autres documents théoriques

 

Récapitulatif des "grandes thèses" de Servir le Peuple


À lire également, les Considérations Diverses, petits "billets" trop courts pour faire un article et donc regroupés par trois, quatre ou plus, exprimant notre CONCEPTION DU MONDE sur toute sorte de sujets. 


Même étude sur l'État espagnol (1 et 2) ; le Royaume-Uni (1 et 2) et l'Italie.

 

APRÈS 8 SÈGLES… (Huitième centenaire de la bataille de Muret 1213 & DÉCLARATION FONDATRICE de notre Comité de Construction du PCR-Òc)

 

 






 

 

 


 


 

 

Le 'centre mlm' de Belgique, la Guerre populaire et le (n)PCI (sur la stratégie révolutionnaire en pays impérialiste) ; et dans la continuité :

Gramsci et la théorie de la Guerre populaire en pays capitaliste très avancé (1ère partie)

et Gramsci et la théorie de la Guerre populaire en pays capitaliste très avancé (2e partie)

 

 

 

EXCLUSIF : Lotta Continua - "Prenons la Ville !" (1970) [avec un salut rouge et fraternel à l'AA Bordeaux ]

Manifeste Programme du (n)PCI

Présentation

du chap. 1 du Manifeste pour les lecteurs/trices francophones (valable pour tout le Manifeste)

 

(Chapitre I): PDF - WORD

 

 

 MANIFESTE COMPLET

(version non-définitive ; chap. 4 et 5 pas encore validés par les camarades italiens)

 

IMPORTANT pour la compréhension du Manifeste :

La crise actuelle, une crise par surproduction absolue de capital (en PDF)

article de 1985 paru dans Rapporti Sociali n°0

[en bas de la page en lien, icône
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Autres analyses d'actualité









Situation décisive au Népal 

En matière de conclusion sur la situation au Népal, et ses répercussions dans le Mouvement communiste international 

Questions-réponses sur la situation au Népal

 

Discussion sur la "gauche" en Amérique latine et la bourgeoisie bureaucratique

 

Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria : l'analyse d'un communiste abertzale

Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria, 2e partie

Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria, 3e et dernière partie  

 

 

 

 


Considérations diverses 03-2013 - et un peu de polémique/critique, ça fait pas de mal ! (sur Chavez, le 'bolivarisme', le 'fascisme' de celui-ci et autres choses...)

Autres articles historiques

 

25 avril 1945 : le Peuple italien terrasse le fascisme

 

 


 




Et en guise de récapitulatif/synthèse : Considérations diverses sur les États, les Nationalités, la Subsidiarité et le Pouvoir populaire ; ici (point 1) : Considérations diverses – fin octobre 2013 : État et révolution bourgeoise et ici : Considérations diverses : 1/ Le cœur des nations est aujourd’hui le Peuple