Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
14 mai 2013 2 14 /05 /mai /2013 09:16


PCELa thèse du CAPITALISME BUREAUCRATIQUE dans les pays dominés (semi-féodaux et semi-coloniaux) est une thèse maoïste incontestable et incontestée, et personne parmi ceux que d’aucun-e-s qualifient de ‘centristes’ ne l’a jamais remise en question. Le PROBLÈME est l’utilisation qui en est faite, par certains groupes s’affirmant ‘maoïstes’, pour qualifier (abusivement) certains types de gouvernements du ‘tiers-monde’ de ‘fascistes’, car ils représenteraient (et ‘restructureraient’) ce capitalisme bureaucratique. Une thèse dangereuse, car rien n’est plus dangereux – pour des communistes – que de montrer du doigt le ‘fascisme’ là où il n’est pas ; et d’autant plus regrettable qu’elle est partagée par des gens conséquents, comme le mouvement maoïste brésilien autour d’A Nova Democracia, du MEPR, du CEBRASPO etc.

        chavez-castro-nazichav-fascfascistasfascismo-rojoVisuel du PC d’Équateur ‘Comité de Reconstruction’… et propagande anti-chaviste d’ultra-droite : où est la différence ?

Cependant, une compréhension sérieuse de la thèse du capitalisme bureaucratique elle-même permet, très facilement, des démonter ces affirmations fumeuses et irresponsables.

- Le capitalisme bureaucratique est une forme de 'capitalisme par en haut', étroitement associé à l'appareil d’État et appuyé sur le 'fond féodal' de la société d’un pays arriéré-dominé, qui émerge à un certain stade de pénétration des monopoles impérialistes dans le pays en question. Typiquement, en Chine où il a été caractérisé pour la première fois par Mao Zedong, ce fut sous le régime de Tchang Kaï-chek (1926-49) ; en Inde, sous Nehru (1947-64) ; en Iran, sous les Pahlavi (1925-79) ; dans la plupart des pays d'Amérique latine (sous divers régimes, souvent dits ‘développementistes’), entre les années 1920 et 1960 ; dans les pays arabes, sous les régimes ‘à la Nasser’ des années 1950-80 et – déjà – sous les régimes (souvent monarchiques) précédents, etc. etc. Visant la mobilisation de masse au service de la production, ce capitalisme bureaucratique se donne parfois des airs ‘nationalistes’ et ‘populistes’, d’autant plus qu’il apparaît souvent dans un contexte de lutte anticoloniale (ou plutôt, le contraire : la lutte anticoloniale se développe rapidement à cause de lui), et qu’il faut ‘donner le change’. Il revêt souvent un caractère MONOPOLISTE ou ‘oligopoliste’, car il apparaît à un stade où se renforce la division internationale du travail, et donc la spécialisation productive des pays dominés sur une ou quelques marchandises : pétrole ou gaz ici, tel ou tel métal là, production agro-alimentaire ou pierres précieuses, etc. Dans le cas précis (par exemple) du Pérou, ce processus est bien expliqué par le Parti communiste (maoïste) du pays ici : http://ekladata.com/dA022VjeKBXblzdNBJZ1afrsdMo/Parti-Communiste-du-Perou.pdf

["1) C'est le capitalisme que l'impérialisme développe dans les pays arriérés et qui comprend les capitaux des grands propriétaires terriens, des grands banquiers et des magnats de la grande bourgeoisie. 2) Il exploite le prolétariat, la paysannerie et la petite bourgeoisie et limite la bourgeoisie moyenne. 3) Il passe par un processus qui fait que le capital bureaucratique se combine avec le pouvoir de l’État et devient capitalisme monopoliste étatique, compradore et féodal ; il en découle qu'en un premier moment il se développe comme grand capital monopoliste non étatique, et en un deuxième moment - quand il se combine avec le pouvoir d’État - il se développe comme capitalisme étatique" ; en d'autres termes, le capitalisme "moderne" et (en lien avec) la forme d’État bien spécifique qu'impulse l'impérialisme dans les pays dominés par lui, à un certain stade de "modernité" de cette domination (au 20e siècle). Cette définition n'implique toutefois pas de grande différence... avec ce que l'on pourrait appeler comprador ; et de fait, il n'est pas rare de voir dans un certain nombre de textes employé le terme de "capitalisme bureaucrate-comprador".

Un peu plus loin dans le même texte, il est cependant expliqué que : "Le Président Gonzalo analyse le processus du capitalisme bureaucratique au Pérou de 1895 jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, premier moment de son développement au cours duquel, dans les années 1920, la bourgeoisie compradore assume le contrôle de l’État, déplace les propriétaires terriens tout en respectant leurs intérêts. Le deuxième moment, de la Seconde Guerre mondiale à 1980, est celui de l'élargissement du capitalisme bureaucratique au cours duquel une branche de la grande bourgeoisie devient bourgeoisie bureaucratique ; ceci se produit en 1939, lors du premier gouvernement de Prado quand l’État commence à participer au processus de l'économie. Cette participation, qui ira en augmentant, est due au fait que la grande bourgeoisie est incapable - par manque de capitaux - de développer le capitalisme bureaucratique. C'est ainsi que les deux factions de la grande bourgeoisie, la bourgeoisie bureaucratique et la compradore, entrent en lutte.  En 1968, la bourgeoisie bureaucratique prendra la direction de l’État à travers les forces armées et par le coup d’État du général Velasco provoquant une forte croissance de l'économie d’État. Ainsi par exemple, les entreprises de l’État passèrent de 18 à 180." => là, on rejoint l'idée d'une fraction bourgeoise-oligarchique (au sein du dit capitalisme bureaucratique) qui serait "intégrée" ou se confondrait (pratiquement) avec l'appareil d’État ; et n'hésitant en effet sans doute pas, tout comme les fractions bourgeoises étatistes-dirigistes dans les pays impérialistes, à se présenter comme "la gauche" ("la vision que le Président Gonzalo a du capitalisme bureaucratique est aussi très importante (...) en s'appuyant sur la différenciation qu'il a établi entre les deux factions de la grande bourgeoisie, la bureaucratique et la compradore, afin de ne se mettre à la remorque d'aucune des deux, problème qui mena notre Parti à une tactique erronée durant 30 années", un peu comme ici une lutte idéologique primordiale est de ne pas se mettre à la remorque de "la gauche")...

En fait, histoire de dire à quel point - tout de même - la définition de cette notion de capitalisme/bourgeoisie bureaucratique est mouvante, nous pourrions citer expliquée ici la définition qu'en donnent les maoïstes d’Équateur (PCE - Comité de Reconstruction) : la bourgeoisie bureaucratique est en fait une sorte d'état social... transitoire par lequel (cités en exemple) "de hauts gradés militaires", "des hauts fonctionnaires" ou encore "des politiciens sociaux-démocrates" vont en quelque sorte "squatter" le "vieil État" pour, "une fois accumulé un capital considérable" de cette manière... devenir des bourgeois compradores, "comme déjà Lucio (Guttiérez, colonel chef de file de la destitution du président Mahuad en 2000, puis président à son tour de 2003 à 2005 et s'étant révélé à ce poste bien de droite et "néolibéral"...) avant eux". On voit donc bien qu'en dépit des références citées dans l’œuvre de Mao (sur la Chine du Kuomintang) ou du PCP des années 1970 (cf. ci-dessus), la définition reste relativement floue : on en dégage dans les grandes lignes l'idée d'une bourgeoisie liée ou partie prenante de l'appareil d’État qu'elle utilise pour s'enrichir, éventuellement en le modernisant lorsqu'il est trop archaïque et inadapté pour cela (ou trop au service... de la "vieille" oligarchie) ; comme l'on pourrait dire, et nous avons déjà eu l'occasion de le dire, que la "gauche" bourgeoise en Occident est souvent (bien que comptant des représentants de toutes les "sortes" de bourgeoisie) plutôt majoritairement liée à la bourgeoisie d’État ; là encore hauts fonctionnaires, énarques, cadres supérieurs et dirigeants d'entreprises publiques (semi-publiques aujourd'hui), etc. etc.

Ou alors, si l'on veut être beaucoup moins conventionnel, pour ne pas dire apocryphe, mais en même temps beaucoup plus compréhensible par rapport à ce que cela veut généralement dire :

- Les compradors, ce sont les laquais de base, les purs commis de l'impérialisme dans un pays. Les Bongo au Gabon, voilà.

- La bourgeoisie bureaucratique, ce sont plutôt des gens qui à la base sont des "révolutionnaires" nationalistes bourgeois ; mais dans un contexte où la domination impérialiste rend la révolution bourgeoise impossible. Typiquement, le Kuomintang en Chine : ça a été un parti révolutionnaire au départ. Ou encore, le kémalisme en Turquie. Mais cela peut aussi s'appliquer au Destour de Bourguiba en Tunisie, au FLN algérien, au MNR bolivien ou au PRI mexicain, au nassérisme ou au baathisme arabes, ou encore à des démarches modernisatrices comme celle des Pahlavi en Iran... comme à leurs successeurs de la "révolution islamique" ; bref, à une liste interminable de cas de figure.

Sauf que comme, on l'a dit, une véritable révolution bourgeoise est impossible sous la domination de l'impérialisme, ces forces finissent tôt ou tard par retomber dans la dépendance et devenir eux aussi des intermédiaires de celui-ci ; sous cette forme, donc, "bureaucratique". En ce sens, il est effectivement possible de dire que quelque part le castrisme, à Cuba, est retombé dans la dépendance et devenu une bourgeoisie bureaucratique au service de l'URSS, etc.

De fait, le caractère révolutionnaire bourgeois échoué (car impossible) de ces processus rejoint la nécessité impérialiste de modernisation de la production à son service (une certaine "arriération" étant, souvent, ce qui a provoqué le mécontentement...).

Mais dans cette compréhension des choses, il faudrait donc alors établir une distinction entre lorsque ces régimes bureaucratiques sont "consolidés" comme nouveaux intermédiaires de l'impérialisme (fût-ce un impérialisme rival de celui dont ils se sont libérés initialement), et lorsqu'ils ne le sont pas encore ; en tout cas, lorsqu'ils sont encore dans la phase où ils jouent un rôle positif pour la condition des masses du pays, et assez souvent dans ces circonstances, peuvent être la cible de contre-attaques féroces de leur ancien maître et de ses alliés ; offensives impérialistes contre lesquelles ils doivent être fermement défendus.]

- Dès lors, il y a une bourgeoisie/oligarchie/‘caste’ bureaucratique (cela dépend du niveau des forces productives du pays).

- MAIS, aucune classe (comme l'explique brillamment le Manifeste Programme du (n)PCI) n'étant 'imperméable', 'insensible' au mouvement des autres, il va FORCÉMENT, à un moment donné, émerger dans cette bourgeoisie bureaucratique, comme d'ailleurs dans les autres classes possédantes (compradore, latifundiste et bourgeoisie nationale), une 'GAUCHE', une fraction pensant qu'il faut 'tout changer pour que l'essentiel ne change pas', qu'il faut faire des réformes, des concessions pour sauver l'essentiel - sa position dominante. Cela existe de la même manière dans 04mad-mayo998les pays impérialistes, et cela s'appelle du RÉFORMISME, pas du fascisme. Ce phénomène est favorisé par les périodes de développement des forces productives qui font émerger, dans tous les 'secteurs' (bureaucratique, comprador, propriétaire terrien et 'national') de 'nouvelles couches', des 'modernes' comprenant qu'il n'est plus possible de gouverner les masses 'comme avant'.

- Souvent, dans des pays structurellement soumis au capital impérialiste étranger, mener cette politique de réformes/concessions peut impliquer de CHANGER D'ALIGNEMENT géopolitique,de 'changer de bloc' ou de puissance tutélaire (typiquement, des États-Unis vers l'URSS pendant la Guerre froide), ou de 'diversifier' ses 'partenaires'/tuteurs pour essayer d'en 'dégager' un peu d'autonomie. Globalement, toute puissance impérialiste (ou expansionniste régionale) sera ravie de nuire ainsi à ses concurrentes, même si elle n'y est pas 'gagnante' au sens sonnant et trébuchant (exemple type : l'URSS avec Cuba, ou plus près de nous la Russie, la Chine et dans une certaine mesure l'Europe avec le Venezuela : "Ce qui est l’essence même de l’impérialisme, c’est la rivalité de plusieurs grandes puissances tendant à l’hégémonie, c’est-à-dire à la conquête de territoires - non pas tant pour elles-mêmes que pour affaiblir l’adversaire et saper son hégémonie" - Lénine, L'impérialisme, stade suprême du capitalisme).

C'est ce qui s'est produit au Venezuela : en 1998, le vieux système puntofijiste, qui gérait le capitalisme bureaucratique depuis 40 ans, était usé jusqu’à la corde et à bout de souffle, incapable de faire face à l’agitation populaire (situation assez proche, finalement, de celle du Chili en 1970). Une fraction ‘pragmatique’ de l’oligarchie dominante a alors effectué un ‘repli tactique’ et ‘ouvert les portes’ à un petit lieutenant-colonel, un zambo (métis) d’origine paysanne modeste… condamné quelques années auparavant pour tentative de coup d’État ‘de gauche’, et donnant (alors) de sérieux gages de modération (un discours, globalement, 'à la Lula'). La suite des évènements est suffisamment connue pour ne pas la retracer ici, pour la centième fois, dans les détails : ‘emballement’ des concessions sociales et démocratiques pour pouvoir ‘chevaucher’ et maîtriser l’agitation des masses, et (l’un se nourrissant de l’autre) contre-attaques rageuses de la vieille oligarchie (la DROITE de la grande bourgeoisie bureaucratique), principalement concentrée dans le monopole pétrolier PDVSA et dans la Fedecamaras (Medef local), avec sa presse aux ordres, contre ‘l’intrus’ ; ceci débouchant sur la tentative de coup d’État d’avril 2002 (le ‘Parisot’ local prenant le pouvoir), soutenue par l’administration Bush de Washington et déjouée par la mobilisation des masses ; radicalisation encore plus grande de Chavez et de ses partisans contre l’oligarchie (qui poursuit le bras-de-fer jusqu’encore aujourd’hui), l’impérialisme US et ses proches alliés (notamment la Colombie voisine) ; proclamation du ‘socialisme du 21e siècle’ ; tissage d’alliances avec tout ce que la planète compte d’hostile ou de rétif à l’hégémonie US (Russie, Chine, Iran, bourgeoisie arabe antisioniste, Syrie, Libye, guérillas colombiennes, fractions des bourgeoisies européennes etc.) ; mobilisation et (tenant compte de la tragédie chilienne de 1973) tentative d’armement des masses contre les menées de la droite, etc. etc.

Depuis, cependant, faute… d’être une véritable révolution, le ‘processus’ s’est essoufflé, la condition des masses s’est dégradée et le soutien populaire à Chavez (face aux ‘candidats uniques’ du vieux puntofijisme, présentés à chaque élection) s’est effrité (son successeur, Maduro, ne l’a emporté que d’une très courte tête) ; le bloc impérialiste US et l’oligarchie locale ont un peu ‘lâché l’affaire’ et ‘jouent le pourrissement’ ; un rapprochement s’est amorcé avec le (totalement fasciste, pour le coup !) voisin colombien et des militants révolutionnaires réfugiés au Venezuela ont été livrés (après que Chavez se soit fait ‘choper’ pour son soutien aux guérillas, avec la saisie de l’ordinateur d’un dirigeant guérillero tué dans une opération militaire) ; une partie des cadres du ‘chavisme’ a formé une nouvelle caste privilégiée et exploiteuse, la ‘boli-bourgeoisie’. En Bolivie et en Équateur, ce sont carrément des présidents qui ont ‘valsé’ à la chaîne devant les explosions de colère des masses (ingouvernabilité totale), ouvrant à un ‘vieux’ syndicaliste paysan indigène et à un économiste ‘de gauche’ inconnu les portes du pouvoir ; les évènements ont ensuite suivi un déroulement assez similaire. Ailleurs, les oligarchies ont du ‘ouvrir les portes’ à des leaders plus 2 Caracas 1 de Mayo 2009modérés, mais néanmoins réformistes. En réalité, l’Amérique latine a ‘vomi’ la ‘potion’ ‘néolibérale’ qui lui a été administrée dans les années 1980-90 par la domination impérialiste US, après (et déjà pendant) les grandes dictatures / guerres d’extermination des années 1960-80. Aujourd’hui, même les opposants aux régimes ‘bolivariens’ se veulent ‘sociaux-libéraux’, ‘proches d’un Lula’, pour un ‘capitalisme intégrant le facteur humain’ ; tandis que les régimes en question se sont eux-mêmes considérablement recentrés’, ‘face aux réalités’. Le capitalisme bureaucratique de ces pays s’est, oui, dans un sens, ‘restructuré’. Pour autant, dans l’enthousiasme de la ‘rupture’ et la résistance aux menées réactionnaires, les masses ont écrit une page d’histoire qui ne s’effacera pas, elles ont été à une école de révolution . Quelque part, pour dire les choses clairement : Chavez himself, son idéologie, ses amitiés internationales, ses élucubrations dominicales de 14 heures non-stop, on s’en brosse le cul ! Ce qui nous intéresse, ce sont les masses vénézuéliennes, et celles-ci ont démontré, le 13 avril 2002, que les masses font et peuvent tout : déjouer un coup d’État made in US en Amérique latine, c’était tout simplement du jamais vu ! Si les PC d’Équateur ‘Sol Rojo’ et ‘Comité de Reconstruction’ peuvent aujourd’hui trouver un certain écho dans les masses, c’est en ‘capitalisant’ sur la déception envers le social-libéralisme (de fait) du gouvernement Correa, et parce que les masses ont été (pendant toutes les années 2000) à cette ‘école’… Cela aurait été tout simplement impossible il y a encore 15 ou 20 ans ; d’ailleurs, à cette époque, les membres actuels du ‘Sol Rojo’ étaient dans le mouvement ‘alfariste’, équivalent local du bolivarisme !

EN AUCUN CAS CELA NE PEUT ÊTRE QUALIFIÉ DE FASCISME : le fascisme ne peut se caractériser que par UN SEUL critère fondamental, celui de la DICTATURE TERRORISTE OUVERTE contre tout mouvement organisé, révolutionnaire ou même réformiste, des masses populaires exploitées ; ceci associé à une certaine MOBILISATION d'une partie des masses ('peuple de droite', 'patriotes', 'honnêtes gens', 'majorité silencieuse' etc. etc.) contre ledit mouvement, ce qui distingue le fascisme de la dictature réactionnaire 'classique' (dans les pays dominés cependant, cette mobilisation revêt souvent un caractère clientéliste ou ethnique/tribal/régionaliste/confessionnel, plus qu'idéologique à proprement parler). Dans les pays impérialistes, il se rattache à la fraction la plus réactionnaire de la bourgeoisie monopoliste et, dans les pays dominés, à la fraction la plus réactionnaire (et soumise à l'impérialisme) des trois classes dominantes (oligarchies bureaucratique, compradore et terrienne) et, à travers celle-ci, à la fraction la plus agressive des monopoles du pays/bloc impérialiste de tutelle. À ceux qui qualifient le réformisme 'bolivarien' de 'fasciste', la première réponse devrait être "où sont les milliers de mort-e-s et de disparu-e-s des 'fascistes' Chavez, Morales etc. ?", comme au Chili sous Pinochet, en Argentine sous Videla, au Guatemala sous les juntes de 1978-85, etc. etc. De même, 'nier la lutte des classes' au profit de prétendus 'peuple' (aux contours flous), 'citoyenneté' ou 'intérêt général' ne peut suffire à qualifier le fascisme, car le réformisme bourgeois, le 'rooseveltisme' et autres 'keynésianismes' c'est typiquement cela, et cela n'est pas le fascisme (confusionnisme dénoncé par Dimitrov dès 1935). Même le gaullisme, totalement sur cette ligne corporatiste d''association Capital-Travail', pour ne pas avoir régné dans une période de crise générale, ne peut pas être réellement qualifié de fascisme...

Le critère d'une 'politique sociale audacieuse' mais non-communiste ('corporatisme' blablabla) pour qualifier les 'bolivarismes' de 'fascismes' ne tient, en fait et de toute façon, pas une seconde la route devant la plus petite analyse d'économie politique : Hitler 'améliorait' la vie des masses allemandes... en spoliant les Juifs et en pillant les autres pays européens envahis l'un après l'autre. Même, à vrai dire, les social-démocraties et autres 'keynésianismes' d'Europe occidentale et d'Amérique du Nord (à partir des années 1930 et surtout entre 1945 et les années 1980) reposaient entièrement sur les surprofits de l'exploitation impérialiste féroce des pays du 'tiers-monde' (tout comme le 'progrès social' mussolinien reposait sur la colonisation de la Libye, de l'Afrique de l'Est etc.). Chavez, Morales ou Correa, eux, améliorent la condition des masses en arrachant à l'impérialisme un peu de ce qu'il aimerait bien piller dans leurs pays (ce qui peut alors être discuté est la répartition de cette part 'arrachée')... Pas besoin d'être un grand génie du marxisme pour comprendre la différence ! Et si les fascismes européens des années 1930-40 firent (en effet) souvent passer leurs pays de l'ère du 'laisser faire, laisser passer' à celle de l'interventionnisme étatique, les dictatures terroristes ouvertes qui ensanglantèrent l'Amérique latine entre les années 1960 et 1980 se caractérisèrent plutôt par la mise en place de ce que l'on appellera 'néolibéralisme'...

Une autre chose encore est que dans les États plurinationaux et à minorités opprimées, tels que l'État espagnol ou encore l'État turc, le fascisme se caractérise plutôt en principe par la négation de cette plurinationalité et de ces minorités et par la répression brutale de leurs expressions politiques ; car il vise l'unification forcée des masses autour de l'État-"nation" de la classe dominante et de ce qui est considéré comme le "corps légitime" de celui-ci. Or en Bolivie ou encore en Équateur, c'est exactement le contraire qui s'est produit : les Peuples et les langues indigènes ont vu leur reconnaissance inscrite dans la Constitution après cinq siècles de colonisation européenne ! Où est donc le "fascisme" là-dedans ??

casapound-ricorda-hugo-chavezantifa chavez
Les néofascistes italiens de Casa Pound saluent la mémoire de Chavez… sauf que ce dernier n’était pas tout à fait du même avis : "Les fascistes ne sont pas des êtres humains, un serpent est plus humain qu’un fasciste"...

Il serait certes tentant (et si simple…) de se contenter d’ânonner dogmatiquement que "le stade impérialiste (du capitalisme) c’est la réaction sur toute la ligne", et que la classe dominante (monopoliste ici, capitaliste bureaucratique là-bas) est intégralement, en bloc, ‘réactionnaire sur toute la ligne’… mais cela n’est pas vrai, ce n’est pas la réalité. AUCUNE classe n’est ‘imperméable’ à l’influence des autres (ne serait-ce que pour ‘prendre en compte’ leurs mouvements dans son intérêt) ; et, si les classes populaires subissent à pleins tubes l’influence de la classe dominante, cette dernière ‘subit’ aussi, directement ou indirectement, l’influence du ‘mouvement ouvrier’. C’est ainsi qu’émerge en son sein une ‘gauche’, qui va chercher à ‘contenir’ celui-ci ‘dans les limites de l’acceptable’ par des concessions (et va, généralement, chercher à se revendiquer de la période où la bourgeoisie jouait encore un certain rôle de progrès humain ; c’est ainsi que la gauche bourgeoise sud-américaine va se revendiquer de Bolivar ou de l’équatorien Alfaro, la gauche BBR des ‘Lumières’ ou du ‘Hugo républicain’ d’après le coup d’État bonapartiste, etc. etc.). Ce n’est en aucun cas une alliée, sinon de circonstances… exceptionnelles (lutte contre le fascisme, occupation étrangère etc.) ; mais c’est un ‘facteur’, un ‘paramètre’ de la réalité sociale qui nous entoure et de notre lutte au sein de celle-ci, paramètre que les communistes ne peuvent ignorer. La ‘gauche’ bourgeoise est matériellement incapable d’initier un début de commencement de processus révolutionnaire, de conduire les masses exploitées vers leur émancipation ; elle a, au contraire, uniquement vocation à ‘contenir’ leur mouvement dans les limites de l’‘acceptable’ et à trahir les espoirs populaires placés en elle ; mais elle est l’expression des contradictions internes à la classe dominante, dont une lutte révolutionnaire conséquente doit savoir tenir compte. Son arrivée au pouvoir exprime, plutôt qu’un besoin de ‘restructuration’ du système capitaliste (idée répandue dans le mouvement communiste ; mais cela, la droite s’en charge très bien, du gaullisme des années 1960 aux ‘thatchériens’ des années 1980-90 !), un repli tactique de la bourgeoisie face à une agitation sociale importante, ou, en tout cas, une crainte des dominants face aux ‘cris du peuple’ (mais des mouvements ou des ‘cris’ qu’ils pensent encore pouvoir conjurer par quelques concessions et réformettes – avant de revenir en force). Mais ce 'repli' des dominants, même s'il prépare un tel ‘retour en force’, même s’il n’est jamais une œuvre de philanthropie, ouvre forcément (mathématiquement) un espace, des 'perspectives', des 'marges de manœuvre' pour le 'mouvement social' des masses opprimées, que les révolutionnaires doivent savoir mettre à profit afin d'en faire, pour les masses, une école de communisme - telle a été l'analyse, profondément CORRECTE, de l'UOC-mlm de Colombie réagissant à la mort de Chavez.

general franco la clauLe fascisme, lui, est une toute autre chose : c’est l’expression et l’arme de l’aile extrême-droite, de la fraction réactionnaire ultra des classes possédantes, pour une guerre TOTALE contre tout mouvement organisé (même réformiste) des classes populaires ; même s’il va souvent (dans un souci de mobilisation de masse, sa caractéristique) reprendre aussi à son compte des revendications jugées ‘acceptables’ des ‘petites gens’, sur un mode paternaliste (le problème est que les ‘petites gens’, tel qu’il l’entend, englobent tant d’intérêts de classe immédiats contradictoires qu’il est impossible de les satisfaire tous, et au final tout le monde est perdant, sauf la fraction la plus réactionnaire de la classe dominante). Il va chercher, pour mobiliser, à détourner la colère d’une partie des masses contre les plus opprimés qu’elles (ultra-prolétaires qualifiés de ‘canaille’ hier et de ‘racaille’ aujourd’hui, prolétaires étrangers ou d’origine étrangère, travailleurs organisés qualifiés de ‘rouges’, ‘assistés’, ‘drogués’ etc. etc.), mais aussi contre de chimériques ‘mondialisme’, ‘capitalisme sauvage’ (vieille rengaine bourgeoise, partagée par la ‘gauche’, du ‘capitalisme à visage humain’), ‘finance cosmopolite’ etc. etc., visant généralement, à travers ces mots, les fractions de la classe dominante jugées trop ‘modérées’ et ‘laxistes’. L'objectif visé ici (certes inatteignable, mais néanmoins visé), c'est, pour tout 'mouvement social' organisé, une marge de manœuvre zéro. Une question fondamentale, pour permettre de répondre à beaucoup de choses, peut en définitive être celle-ci : est-ce que la situation considérée FAVORISE objectivement l’émergence d’une conscience, d’une organisation et d’une ‘radicalité’ des classes populaires (comme c’est le cas, selon nous, au Venezuela ou en Bolivie, en tout cas cela l'a été dans les premiers temps – cela s’est peut-être ‘tassé’ depuis) ; ou est-ce qu’elle tend, au contraire, à leur écrasement sans pitié (comme en Iran dans les années suivant la prise de pouvoir de Khomeyni, pour prendre volontairement l’exemple de régimes alliés des précédents) ?? Pour nous, la première situation est ce qu’il convient de qualifier de régime/’processus’/situation ‘progressiste’ ; la seconde est du fascisme, ou assimilable au fascisme.

Les classes intermédiaires, elles (petite-bourgeoisie entrepreneuriale, salariat moyen, paysannerie relativement aisée, professions libérales, intellectuels divers etc., et bourgeoisie nationale dans les pays dominés), vont généralement se scinder entre partisans d’une ‘démocratie radicale’, d’une ‘démocratie réelle’, qui vont en dernière analyse converger dans le réformisme ; et individualistes-égoïstes réactionnaires, accrochés à leur petit patrimoine et leur ‘petite position’ comme des singes à leur branche, et qui vont converger dans la mobilisation réactionnaire de masse (en clair : voter Sarko/Copé ou Le Pen). En l’absence de Parti révolutionnaire de classe, comme centre d’agrégation de la mobilisation révolutionnaire, le prolétariat et les classes populaires ‘assimilées’ (petits employés, paysans et indépendants pauvres, etc.) vont généralement ‘suivre’ l’un ou l’autre de ces courants, car ces ‘classes moyennes’ exercent une grande influence sur eux (ils/elles sont perçu-e-s comme ‘le/la cousin-e’ ou ‘le fils/la fille du voisin’ qui a ‘réussi’).  

dimitrovLe ‘premier cercle’ de la mobilisation révolutionnaire de masse, la première ‘terre de mission’ des communistes révolutionnaires, ce sont précisément ces prolétaires-et-assimilé(e)s qui sont sous l’influence des ‘classes moyennes’ ‘progressistes’/’démocratiques-radicales’, elles-mêmes se plaçant sous la direction de la ‘gauche’ bourgeoise. C’est tout le sens de la démarche de Front populaire à la base impulsée par l’Internationale communiste dès 1934 ; c’est tout le sens de bien distinguer réformisme bourgeois et fascisme ; et c’est tout le sens de la dénonciation, par Dimitrov, du ‘schématisme’. Cela est totalement valable dans les pays dominés par l’impérialisme.

Mais, pour le ‘p’’c’’mlm’ et ses (de plus en plus rares) amis internationaux, il va en être tout autrement. Dans nos pays impérialistes/avancés, les attaques vont se concentrer sur les révolutionnaires non-maoïstes (personne n’étant réellement maoïstes sauf eux, de toute façon…) et les personnes progressistes du peuple, qualifié-e-s (non-exhaustivement) de ‘social-démocrates’, ‘libéraux-libertaires’, ‘révisionnistes’ et ‘nationalistes-révolutionnaires’/’SA’/’fascistes’ en puissance, ‘frères jumeaux’ et fourriers du fascisme, etc. etc. Pour dire les choses clairement, il n’y a pas 36 manières pour des communistes de faire triompher le fascisme, il n’y en a qu’une seule et c’est celle-là : agir ouvertement et consciemment comme force de répulsion sur les masses progressistes (le ‘peuple de gauche’), et non comme force d’attraction vers la conception communiste-révolutionnaire du monde. Et dans les pays dominés, semi-coloniaux semi-féodaux, vont être qualifiés de ‘fascistes’ non pas des régimes laquais de l’impérialisme, massacrant et torturant des milliers de personnes (à la Pinochet ou Videla, Rios Montt ou Mobutu, Suharto ou Ferdinand Marcos, Bokassa ou Hassan II), mais précisément des régimes qui ‘s’agitent’ et ‘défient’ un petit peu l’impérialisme (en tout cas l’impérialisme occidental), et tentent d’apporter quelques petites avancées de bien-être aux masses laborieuses. Ceux-là et aucuns autres : il ne s’agit même pas de dire qu’‘au nom de la thèse du capitalisme bureaucratique’, ‘tous les pays semi-coloniaux sont fascistes’ (ce qui serait simplificateur mais au moins cohérent). Ils ont, toutefois, ‘une tête de turc au-dessus’ de ces régimes – là encore, en parfaite cohérence avec la pensée dominante impérialiste : les ‘islamistes’… C’est ainsi que, lorsque le régime baathiste syrien se contente d’opprimer 300x168 188654 syrie-soupcons-de-crimes-contre-‘tranquillement’ ses masses populaires, tout en appuyant objectivement la résistance libanaise et palestinienne contre Israël, il est ‘fasciste’… mais lorsqu’il se met à massacrer, avec la plus extrême barbarie, des milliers de personnes ; et que semble menacer l’instauration d’un ‘émirat djihadiste’ incontrôlable aux portes de l’entité sioniste, tout d’un coup leur ‘anti-impérialisme’ se réveille ! Comme c’est étrange… En revanche, au Mali, il n’est plus du tout question d’anti-impérialisme (alors même que de très nombreux/euses militant-e-s démocratiques de ce pays rejettent l’intervention BBR, tout en vomissant les djihadistes) : tout ce que ‘Voie Lactée’ trouve à dire, c’est que "la France est obligée de faire le nettoyage anti-islamistes armés à la place de cet État d'une faiblesse toute bureaucratique, empêtré dans ses contradictions"… !!!

Il y a en Grèce une organisation ‘maoïste’, l’OAKKE, qui assume elle aussi des positions pour le moins ‘étranges’ : à contre-courant de toute la gauche radicale et révolutionnaire de ce pays, elle considère que l’impérialisme russe est actuellement la principale menace pour l’humanité, le ‘nouveau 3e Reich’ de notre époque, à la tête d’un ‘axe néo-nazi’ avec la Chine, l’Iran etc. (et donc forcément l’ALBA sud-américaine) ; et que les forces qui dénoncent principalement l’impérialisme nord-américain et ouest-européen sont ses alliés objectifs. Si l’OAKKE ‘dénonce’ les ‘excès’ et le ‘chauvinisme’ de la politique israélienne, elle revendique néanmoins pour l’État sioniste le ‘droit de se défendre’ (!!!) contre les ‘islamo-nazis’ de la résistance palestinienne, du Hezbollah et d’Iran, qui sont des ‘pièces maîtresses’ de cet axe. Militer contre les crimes sionistes, appeler à la ‘destruction d’Israël’ (c’est-à-dire à la fin de l’apartheid, de l’État ethnique ‘juif’, pour une Palestine démocratique et égalitaire), c’est participer d’une théorie du ‘complot juif pour la domination mondiale’, également au  service de ce ‘nouveau Reich’ russo-irano-chinois (voir un florilège de leurs délires ici)… Dans la mêmeisraeldemo veine, mais encore plus ‘hardcore’, il y a les ‘anti-deutsch’ d’Allemagne : s'appuyant de manière ‘fondamentaliste’ sur les tous premiers écrits de Marx et Engels, l’impérialisme occidental est pour eux, ‘objectivement’, un ‘progrès’ là où il passe, une ‘condition nécessaire’ à la révolution prolétarienne : il faut donc soutenir ses interventions contre les régimes ‘despotiques’ en Irak, en Afghanistan etc., il faut soutenir l’apartheid sioniste en Palestine sans quoi l’on est ‘antisémite’, etc. etc. Le ‘p’’c’’mlm’ et ses comparses internationaux (notamment ses pitoyables appendices de la Belgique universitaire, elle-même lamentable excroissance de la ‘France’ intello-parisienne) sont, globalement, exactement sur cette ligne ; mais ils sont plus intelligents, et donc plus 'subtils'. Et leur obsession de l’‘islamisme’ sunnite va éventuellement les amener, le cas échéant, à soutenir comme ‘moindre mal’ un régime (pourtant ‘fasciste’) de ‘l’axe néo-nazi’ Russie-Chine-Iran, comme la Libye ou la Syrie (enfin, dans le cas de la Libye, l’Iran avait dans un premier temps salué le ‘réveil islamique’ du peuple, alors…).

Sur ce point d’ailleurs, peut-on ajouter au passage, la thèse du capitalisme bureaucratique permet SEULE de comprendre le phénomène politique communément appelé 'islamisme'. Dans les pays de la 'région intermédiaire' à majorité musulmane (du Sahel à l'Indonésie en passant par le Maghreb, le Machrek, l'Iran, l'Asie centrale et le sous-continent indien) ;

tantaoui1°/ les RÉGIMES, qu’ils soient 'républicains laïcs' ou 'monarchiques de droit divin', représentent le capitalisme bureaucratique, le capitalisme 'par en haut' impulsé par et au service de l'impérialisme sur la société. L'institution militaire y joue souvent un rôle central, et elle est (conformément à la thèse du capitalisme bureaucratique) une émanation directe de la féodalité, notamment de la féodalité tribale du 'pays profond' (en Égypte, par exemple, elle est l’héritière des Mamelouks qui dirigeaient le pays sous la tutelle ottomane, et le ‘pilier’ de l'État moderne depuis sa naissance avec Mehmet Ali).

2°/ les 'islamistes', eux, sont l'expression politique du 'capitalisme par en bas', le capitalisme (et la bourgeoisie) qui émerge 'spontanément' des 'entrailles' de la vie sociale, et se heurte au capitalisme bureaucratique impulsé 'd'en haut' par les régimes. Contrairement, en effet, à ce capitalisme bureaucratique-comprador "d'en haut", le capitalisme "spontané" "d'en bas" ne va pas permettre au surproduit (plus-value "sur-accaparée") de "remonter" correctement jusqu'aux monopoles impérialistes - qui vont donc le combattre en conséquence, dans leur perspective de domination totale des économies du "Sud". Ceci est par exemple assez bien expliqué (avec des ‘mots’ non-maoïstes, bordiguistes en l’occurrence) dans cet article sur la Syrie, son régime baasiste et son opposition ‘islamiste’. Les courants de type Frères musulmans représentent une morsibourgeoisie plus 'prospère', plus 'installée' et éduquée, politiquement plus 'pragmatique', se faisant parfois 'démocrate-musulmane' sur le modèle de l'AKP turc ; tandis que les salafistes, eux, représentent une petite et moyenne bourgeoisie (commerçants, artisans, ‘économie informelle’) plus 'rustre' et inculte, plus agressive et 'possédée' par sa mission divine, des 'Savonarole de l'islam' pour ainsi dire. Une bourgeoisie nationale, en réalité, mais ce terme a souvent été accolé automatiquement, par les léninistes, à 'progressiste' (la bourgeoisie nationale serait ‘forcément’ progressiste), alors que personne (ni Lénine, ni le Che, ni Mao : personne) n'a jamais dit cela : en l'occurrence, ce n'est PAS DU TOUT le cas ; les pays musulmans ont en effet une LONGUE histoire de capitalisme (remontant au Moyen-Âge, comme en Europe, mais il a été surpassé et finalement dominé par le capitalisme européen à partir de la 'découverte' des Amériques), et donc une bourgeoisie ANCIENNE, consciente ('pour soi') de ses intérêts, avec une 136354 le-president-du-mouvement-islamiste-ennahda-rached-gconception du monde 'achevée', cohérente et solide, particulièrement imperméable à l'idéologie révolutionnaire du prolétariat (alors que les bourgeoisies nationales africaines ou sud-américaines, par exemple, y sont beaucoup plus perméables, se faisant généralement 'démocrates' et social-réformistes). Il est totalement erroné de voir dans ces ‘islamistes’ des ‘créatures de l’impérialisme’, qui seraient là pour ‘justifier’ la domination et les interventions impérialistes sur ces pays (comme si l’impérialisme en avait besoin !) ; ou encore des ‘agents’ de l’impérialisme qui lui auraient ‘échappé’ (des alliances de circonstances ont pu avoir lieu, au temps de la Guerre froide, contre des régimes ‘républicains laïcs’ souvent pro-soviétiques, ou encore récemment contre Kadhafi et en ce moment même Assad ; mais les ‘islamistes’ sont des ‘pragmatiques par nature’ qui nouent et rompent les alliances comme ils changent de chemise, qui savent ‘attendre leur heure’, et la ‘géopolitique’ US est culturellement à courte vue) ; de même qu’il est totalement erroné d’y voir des ‘révolutionnaires de libération nationale’, une ‘forme musulmane de théologie de la libération’ (s’il existe de tels courants, ils sont très minoritaires), etc. etc.

Les ‘islamistes’ sont des ‘créatures’ de l’impérialisme, oui… mais au sens de conséquences, de RÉACTION à la pénétration impérialiste dans ces pays, au stade capitaliste-bureaucratique. Une réaction inévitable du corps social, de type ‘réflexe du genou’… mais une réaction ‘passéiste’, ‘antimoderne’, tournée vers le passé idéalisé d’avant l’intrusion occidentale ou, carrément, des ‘4 premiers califes’ succédant à Mohamed (632-661 de l’ère chrétienne…) ; ou alors une contestation ‘radicale’ petite-bourgeoise de type ‘Savonarole musulman’, mêlant ultra-libéralisme boutiquier en économie (avec un peu de redistribution par la zakât, aumône obligatoire au bénéfice des plus démunis et troisième ‘pilier’ de l'islam), ‘républicanisme’ égalitaire des pères de famille en politique, et ultra-puritanisme culturel et salafmoral. Sauf que nous sommes à l’époque de la révolution prolétarienne ; et que de telles conceptions ne peuvent donc être, aujourd’hui, que 100% réactionnaires… et au final, perdantes. 'Démonisées' depuis une trentaine d'années (globalement, depuis la 'révolution' confisquée iranienne de 1979) sous le vocable d''islamisme', ce type de réactions 'antimodernes' à la pénétration impérialiste sont en fait aussi anciennes que celle-ci : il suffit de penser à l'insurrection du Mahdi au Soudan, dans les années 1880 (qui reste une référence pour le régime 'islamiste' actuel) ; quant aux révoltes algériennes contre la colonisation française, au 19e siècle, elles n'étaient sans doute pas moins 'islamistes' et 'djihadistes' (contre les 'infidèles', pour un gouvernement basé sur la charia) que ce que l'on observe actuellement. Simplement, elles ont été 'occultées', entre les années 1940 et 1970, par un puissant mouvement communiste et par les nationalismes bourgeois à façade 'progressiste', qui ont depuis considérablement reculé. Il n'est toutefois pas possible, pour ces forces, de parler de fascisme néocolonial au sens strict, puisqu'elles ne se rattachent pas à la fraction la plus réactionnaire et soumise à l'impérialisme d'une oligarchie BUREAUCRATIQUE – comme Ben Ali en Tunisie après la 'mise à la retraite' de Bourguiba, le régime de Moubarak en Égypte, le régime Baas irakien après les coups d'État de 1963 et 1968, le régime du shah d'Iran après l'éviction de Mossadegh, le régime de Mobutu au 'Zaïre' ou de Suharto en Indonésie, etc., ou même des régimes à façade 'socialiste' comme celui de la droite du Baas syrien après le coup d'État d'Assad contre Jedid, de la droite du PCT avec Sassou Nguesso au Congo-Brazzaville, de Boumediene puis Chadli en Algérie etc. etc. (dans ces derniers cas, souvent pour le compte du social-impérialisme soviétique, généralement associé... à l'impérialisme BBR de l'ancienne métropole coloniale ! - 'Françafrique', 'politique arabe'...).

Que ces forces soient 'anticapitalistes romantiques', si l'on entend par là 'passéistes', 'idéalisant un passé mythique' (car 'anticapitalistes', elles ne le sont nullement !), c'est indéniable... mais voilà : le fascisme, pour les marxistes, ne se définit pas par une idée (comme 'anticapitalisme romantique', par exemple) ; ceci est de l'idéalisme. Le fascisme répond à une définition MATÉRIALISTE, comme EXPRESSION D'UNE CLASSE ou (plutôt) d'une fraction de classe : la bourgeoisie monopoliste la plus réactionnaire dans les pays impérialistes, et ses représentants/agents/valets locaux, l'oligarchie bureaucratique-compradore-terrienne la plus réactionnaire, dans les pays dominés.

moncef marzouki3°/ Pour ce qui est des autres classes possédantes, les courants 'libéraux-démocrates', 'libéraux-conservateurs' et 'occidentalophiles' représentent plutôt la bourgeoisie compradore classique ; les 'conservateurs religieux de régime' (type 'oulémas', comme le PJD désormais au pouvoir au Maroc, à ne surtout pas confondre avec les 'islamistes') expriment le 'fond féodal' et arriéré de la société ; et les 'démocrates' et la 'gauche' sont les représentants de la bourgeoisie nationale de type urbaine-éduquée (professions libérales, enseignants et  universitaires, intellectuels divers etc.). Les masses populaires laborieuses, en l’absence de Parti révolutionnaire authentique, sont amenées (en fonction, souvent, de leur situation géographique – ville, campagne ou bidonvilles (‘paysans en exil’), ou de leur ‘capital intellectuel’ – niveau d’éducation) à suivre l’une ou l’autre de ces tendances ; hormis le soutien idéologique aux régimes (le soutien clientéliste/tribal, lui, est omniprésent), qui existe un peu dans les monarchies (légitimité historique et ‘divine’) et pratiquement pas du tout (en tout cas plus) dans les républiques – celles-ci n’ont, de toute façon, pas vraiment d’idéologie, sinon ‘Longue vie au raïs’ et ‘Mort à ces salauds de sionistes qui occupent Al-Qods’ (mais que l’on ne se risquera pas à aller attaquer…).

hamas-qatar4°/ Dans certains pays ayant accumulé de grandes masses de capitaux à travers l’exportation de leur production nationale (notamment pétrolière ou gazière), comme l’Arabie saoudite (qui ‘protectoralise’ de fait les autres émirats du Golfe), le Qatar (seul à ne pas être ainsi ‘protectoralisé’), l’Iran ou encore le Pakistan ou la Turquie, l’oligarchie bureaucratique ou une fraction de celle-ci, ou encore des oligarques ‘à titre privé’, cherchant à exporter les capitaux sur-accumulés, peuvent commencer depuis quelques dizaines d’années à mener une politique ‘expansionniste’ relativement ‘autonome’ de l’impérialisme dominant (généralement occidental, sauf pour l’Iran), voire en contradiction avec celui-ci. Ces politiques vont généralement s’appuyer, dans les différents pays, sur des forces ‘islamistes’ : Frères musulmans (dont le Hamas palestinien) pour le Qatar, qui en héberge de nombreux militants depuis les années 1950, ou encore pour l'AKP turc ; salafistes pour l’Arabie saoudite et les oligarques des autres émirats du Golfe ; ‘radicaux’ chiites mais aussi, parfois, sunnites – Jihad islamique palestinien – pour l’Iran, etc. Des capitaux oligarchiques privés du Golfe et de toute la région arabe (parfois sous forme d''ONG') alimentent la 'nébuleuse Al-Qaïda'.

ali-khamenei-with-the-sepah-pasdaran-marching-iranEn Iran, nous avons l'exemple-type d'une partie de la classe bureaucratique (armée, administration, cadres supérieurs de monopoles productifs etc.) de l'ancien régime (Pahlavi) qui est 'passée' au service de la nouvelle 'république islamique' ; et d'une fraction de la bourgeoisie nationale (le bāzār) et du clergé 'contestataire' qui s'est muée en nouvelle caste bureaucratique, au travers notamment de la gigantesque armée/entreprise des Gardiens de la Révolution (Pasdaran) ; en 'réalignant' les allégeances impérialistes (globalement : "tout sauf les USA et leurs satellites", alors que le shah Pahlavi était farouchement pro-US ; il y a à présent une fraction pro-européenne autour d'Hachemi Rafsandjani et Mir Hossein Moussavi et une fraction pro-russe et pro-chinoise autour du 'guide' Khamenei et du président Ahmadinejad) et en développant une politique de 'trublion' régional.

Le même phénomène s’est, très certainement, reproduit en Égypte ou encore en Tunisie après les récentes ‘révolutions’, une part conséquente de l’appareil bureaucratique voyant dans les Frères musulmans locaux un ‘moindre mal’ (préservant leurs privilèges) ; sans même parler de la Libye où, devant la perte de contrôle de la situation par Kadhafi, les ‘rats’ ont ‘quitté le navire’ en masse et rallié la rébellion (précipitant, devant la présence d’‘hommes sûrs’ et connus, l’intervention occidentale).

Car dans tous les cas, socialement conservatrice voire réactionnaire (donc opposée aux classes populaires et à leurs revendications économiques et démocratiques), la bourgeoisie nationale 'islamiste', si elle arrive au pouvoir, est vouée à se transformer très rapidement en nouvelle caste bureaucratique au service de l'impérialisme (éventuellement, d'un impérialisme rival du précédent 'suzerain'), et/ou d'une politique expansionniste régionale comme désormais celle de l'Iran ou encore de la Turquie AKP, de l'Arabie saoudite ou du Qatar. C’est ainsi que cette fraction de la bourgeoisie nationale assouvit ses appétits frustrés de classe (quant aux autres… eh bien ils restent ‘bourgeois nationaux’ et râlent contre les ‘nouveaux oligarques’ ; c’est ainsi qu’Ahmadinejad a été élu en Iran en 2005)… L'on peut voir cela, chaque jour qui passe, là où les 'islamistes' sont arrivés au pouvoir depuis les grandes révoltes de 2011 : en Tunisie, en Égypte, en Libye, sans parler de la violente oppression imposée par les jihadistes aux masses populaires du Nord du Mali ; ou encore des milices chiites pro-iraniennes et des salafistes sunnites 'pro-Golfe' qui s'entre-tuent et égorgent la population aujourd'hui en Syrie, comme hier en Irak…

may-day-amman

Telle est la seule compréhension authentiquement marxiste, dialectique, de la thèse fondamentale sur le capitalisme bureaucratique.

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

P
En Afrique du Sud, la bourgeoisie blanche a gardé l'essentiel de sa prépondérance économique (vrai au moins en grande partie), une bourgeoisie noire parasitaire s'est formée (exact), l'Afrique du<br /> Sud aurait tendance à se comporter en petit hégémonisme régional (pas faux). D'après le PCMLM, cela fait de Mandela un fasciste...
Répondre
S
<br /> <br /> Et c'est, évidemment et pour ne rien changer, totalement ridicule... on n'a guère de peine à imaginer la stupeur sidérée et/ou les pouffements de rire des masses mondiales à la lecture d'un tel<br /> propos.<br /> <br /> <br /> Nelson Mandela était un SOCIAL-DEMOCRATE et il l'a toujours été, l'ANC a toujours été historiquement membre de l'Internationale socialiste, le fait qu'ils soient entré en lutte armée face à<br /> l'intransigeance du pouvoir raciste afrikaner, en alliance avec le SACP brejnévien, ne change rien à l'affaire... Puis dans un contexte de fin de la 'guerre froide' et de 'fin de l'histoire', le<br /> 'nouvel ordre mondial' (le G7 à l'époque, + l'URSS en fin de vie) s'est mis d'accord pour pousser le président De Klerk vers une 'solution démocratique' et ouvrir les portes du pouvoir à l'ANC<br /> (même esprit que le 'processus de paix' en Palestine, les accords en Amérique centrale, les négociations en Colombie etc. etc.), manière de mettre une nouvelle façade à une structure capitaliste<br /> coloniale fondamentalement inchangée (une élite noire ça existait déjà avant, simplement elle relevait des bantoustans prétendument 'indépendants', ce qu'elle a gagné c'est l'égalité civique).<br /> <br /> <br /> Une restructuration donc, oui... sauf qu'elle s'est faite en mode SOCIAL-DEMOCRATE, c'est à dire avec un (relatif) libéralisme politique même si celui-ci atteint à présent ses limites (évènements<br /> de Marikana). Le régime de l'ANC n'a aucune des caractéristiques du fascisme ; à la rigueur un peu plus (populisme, autoritarisme) depuis que Zuma est au pouvoir, il faut dire que c'est la<br /> crise... Mais certainement pas sous Mandela. Rien à voir avec la Russie de Poutine ou la Colombie d'Uribe, typiques 'fascismes du 21e siècle' (pour prendre volontairement deux pays de blocs<br /> géopolitiques différents). Là encore (comme avec Chavez etc.) le PCMLM désoriente les masses populaires dans la lutte contre leur pire ennemi.<br /> <br /> <br /> <br />
P
Comment caracteriseriez vous le régime de Juan Perón en Argentine ? Lequel a salué la mémoire de Che Guevara de son exil à Madrid. Pour HR, certains groupes péronistes étaient révolutionnaires et<br /> anti-impérialistes.<br /> Pendant la guerre des Malouines, Cuba a d'ailleurs soutenu la junte fasciste argentine (tandis que les trotskistes affirmaient "l'argentinite" des îles).
Répondre
S
<br /> <br /> Le régime de Peron correspondait à la fin de la mise en place du capitalisme bureaucratique, mais dans un contexte où l'Argentine était le grand 'émergent' de l'époque (ça existait déjà !) et<br /> cela a déplu à Washington, qui a tout fait pour l'abattre. Il se trouve d'autre part que le péronisme n'est pas 'nouveau', il se rattache à une tradition politique argentine, celle du rosisme<br /> (Rosas), courant nationaliste de la bourgeoisie platense (région de Buenos Aires). Au niveau conception du monde, c'est pas compliqué, c'est la doctrine sociale de l'Église, Rerum Novarum etc.,<br /> l'anticommunisme est affiché à tous les étages, on est quand même assez loin de Chavez (qui se voulait aussi catho, certes). Il y a une grande différence avec le chavisme au niveau du RAPPORT DE<br /> FORCE établi par les masses dans le contexte où Peron arrive au pouvoir. Grande différence aussi dans la vision continentale : le péronisme voulait à tout prix dissocier l'Argentine de ce<br /> continent 'arriéré', sur ce point il ressemblait au kémalisme en Turquie.<br /> <br /> <br /> Finalement, on se prend bcp la tête en 'France'... mais le péronisme ressemblait beaucoup au gaullisme ! Pas vraiment fasciste, mais clairement de droite, mais en même temps avec de gros courants<br /> de la droite violemment contre lui... et une espèce de mythe qui s'est forgé et a 'avalé' tout le champ politique national.<br /> <br /> <br /> À partir des années 60, en effet, c'est toute la spécificité, se sont développés des groupes qui se voulaient 'révolutionnaires' (en fait réformistes radicaux) et anti-impérialistes, un<br /> 'péronisme de gauche'... arrivé au pouvoir en la personne de Campora, en 1973 l'une des premières mesures sera d'établir des relations diplomatiques avec Cuba (c'est pourquoi Cuba n'appuiera pas<br /> le PRT-ERP et autres groupes se réclamant d'elle contre Isabel Peron). Mais le problème c'est que CES GENS SE TROMPAIENT et ils le comprendront durement dès le retour de Peron (qui avait choisi<br /> l'Espagne de Franco pour son exil, pas Cuba ! ou le Mexique, pays des 'exilés de gauche' par excellence à l'époque), avec notamment le massacre d'Ezeiza : les péronistes 'de droite' massacrèrent<br /> tout simplement les péronistes 'de gauche' !<br /> <br /> <br /> Les Malouines c'est une autre histoire, qui va bien au delà du péronisme et de la junte fasciste de l'époque. C'est un acte de piraterie impérialiste datant de 1833, qui prive l'Argentine<br /> (successeur juridique de la couronne d'Espagne) de ces îles et de leur richissime plateau continental (c'est pas les 4 moutons qu'il y a dessus, l'enjeu). Tous les argentins de l'extrême droite à<br /> l'extrême gauche, même les trotskystes, les maos, les anars sont pour la récupération des îles et toute l'Amérique latine soutient l'Argentine dans ce dossier. La ligne de l'extrême gauche là-bas<br /> c que les généraux ont lancé l'opération pour se faire un coup de pub et l'ont mal menée, mais que cela n'enlève rien à la légitimité de la souveraineté argentine sur les Malouines (dont SLP est<br /> aussi un chaud partisan)<br /> <br /> <br /> si tu lis le castillan il y a cette très intéressante analyse du PRT-ERP : http://www.marxists.org/espanol/santucho/1973/agosto.htm<br /> <br /> <br /> sinon lis ça http://servirlepeuple.over-blog.com/article-document-historique-declaration-aux-peuples-d-amerique-latine-par-la-junte-de-coordination-revolutio-115291002.html à la fin nous abordons<br /> un peu la question... le chavisme était selon nous plus un 'allendisme musclé' que proche du péronisme. Chavez se référait parfois à Peron, mais sa référence était surtout Allende, sur la ligne<br /> 'cette fois on les attendra armés'...<br /> <br /> <br /> <br />

Présentation

  • : Servir Le Peuple : le blog des Nouveaux Partisans
  • : Retrouvez SLP sur son nouveau site http://servirlepeupleservirlepeuple.eklablog.com/ Servir Le Peuple est un média COMMUNISTE RÉVOLUTIONNAIRE, marxiste-léniniste-maoïste, visant par la RÉFLEXION, l'INFORMATION et l'ÉDUCATION POLITIQUE ET CULTURELLE de masse à favoriser la renaissance du mouvement communiste révolutionnaire dans l'État français et le monde francophone.
  • Contact

Les articles des derniers mois :

Retrouver Servir le Peuple sur son NOUVEAU SITE
servirlepeuple.eklablog

novembre 2014
octobre 2014
septembre 2014
août 2014
juillet 2014

Retrouver Servir le Peuple sur son NOUVEAU SITE
servirlepeuple.eklablog

DOSSIER PALESTINE (conflit de juillet 2014) :
Sionisme, islamisme et ennemi principal : quelques précisions
Post-scriptum important : le cas Feiglin
Le sionisme, "fils de France"
Au cas où il serait utile de le préciser...
Deux clarifications importantes
Flash info en direct : ils ont semé la hoggra, ils ont récolté l'Intifada !
Flash info - importance haute : la manifestation pro-palestinienne de demain à Paris est INTERDITE
Le problème avec la Palestine...
Grande manif contre les crimes sionistes à Paris (13/07)
Magnifique manifestation pour la Palestine à Tolosa, capitale d'Occitanie occupée
Petites considérations sur le sionisme et l'identification-"obsession" palestinienne
Considérations diverses : une mise au point nécessaire sur nos positions internationalistes et aux côtés des Peuples

juin 2014

POSITION DES COMMUNISTES RÉVOLUTIONNAIRES DE LIBÉRATION OCCITANE SUR LES ÉLECTIONS MUNICIPALES ET EUROPÉENNES DES PROCHAINS MOIS

L'affaire Dieudonné-Valls :
Plutôt bon article sur la ‘Déclaration de guerre de la République à Dieudonné’ (la pseudo-controverse réactionnaire entre l’antisémite dégénéré et les gardiens du temple républicain)
Quelques mises au point complémentaires (et conclusives) sur la ‘‘question Dieudonné’’ (et Dreyfus, le Front populaire, l’antisémitisme etc.)
Réflexion théorique : loi Gayssot, lois antiracistes et "mémorielles", "antifascisme" bourgeois etc., quelle position pour les communistes ?

Dossier Breizh :
Breizh : comment l'étincelle écotaxe a mis le feu à la lande
"Esclave", "identitaire", chouan, cul-terreux arriéré de service : pour paraphraser Césaire, "n'allez pas le répéter, mais le Breton il vous EMMERDE"
Considérations diverses – en guise de ‘‘petit debriefing’’ de ces derniers mois : Bretagne, fascisme, ‘‘Lumières’’ et Kaypakkaya… (point 1)
Considérations diverse (26/11/2013) : eh oui, Servir le Peuple a toujours quelques petites choses à vous dire ;-) (point 1)
Appel de la gauche indépendantiste bretonne (Breizhistance) pour le 30 novembre (avec notre critique de la position du ROCML)
Le Top Five des drapeaux qui n'ont PAS été inventés par un druide nazi  (mortel !)
Et en guise (provisoire) de conclusion : La Gauche indépendantiste bretonne revient sur la mobilisation de Karaez/Carhaix

Comité de Construction du PCR des Terres d'Òc : Déclaration du 11 Novembre

La phrase du moment :

"La tyrannie cessera parmi mon peuple ; il n'y aura que liberté, liberté toute nue, sans déguisement. Bouleversements d’États entiers : je les renverserai de fond en comble, il n'y aura rien de reste. Il va y avoir de terribles renversements de conditions, de charges et de toutes choses. Je veux faire un monde nouveau, je veux tout détruire. Je veux appeler à moi la faiblesse, je veux la rendre forte. Pleurez gens du monde, pleurez grands de la terre, vos puissances vont tomber. Rois du monde, vos couronnes sont abattues !"

Élie Marion, "prophète" et guérillero camisard cévenol, 1706.

Amb l'anma d'un Camisart, Pòble trabalhaire d'Occitània endavant !

 

Recherche

Liens

État français : 

Quartiers populaires - Colonies intérieures :

Peuples en Lutte (Hexagone) :

Autres pays francophones :

Internationalisme :

Castillanophones (État espagnol et Amérique latine) :

Lusophones (Brésil & Portugal)

Italophones :

Anglophones (Îles Britanniques & Amérique du Nord)

Germanophones et scandinaves : 

À l'Est, du nouveau : 

Grèce :

  • KOE ('maoïsant', allié à la gauche bourgeoise SYRIZA, en anglais) [dissous dans SYRIZA en 2013, publie maintenant Drómos tis Aristerás, en grec]
  • KKE(m-l) (marxiste-léniniste 'maofriendly', partie en anglais, le reste en grec)
  • ANTARSYA (Coordination de la gauche anticapitaliste pour le renversement, avec des trotskystes, des 'maos' etc., en grec)
  • ANTARSYA - France (site en français)
  • Laïki Enotita ("Unité populaire") - France (en français et en grec, scission anti-capitulation de SYRIZA, pour s'informer)
    EKKE (Mouvement communiste révolutionnaire de Grèce, 'maoïsant' et membre d'ANTARSYA, présentation en anglais, le reste en grec)

Karayib (Antilles-Guyane) & Larényon (Réunion) okupé : 

Monde arabe / Résistance palestinienne :

État turc / Kurdistan : 

  • Maoist Komünist Partisi (PC maoïste de Turquie/Kurdistan-Nord)
  • DHKP-C (ML, tendance 'guévariste')
  • TKP/ML (maoïste)
  • MLKP (ML, site francophone)
  • ATİK (Confédération des Travailleurs de Turquie en Europe, maoïste, en anglais)
  • Nouvelle Turquie (information et soutien à la Guerre populaire et aux luttes, en français) [ancien blog]
    Nouvelle Turquie (nouveau site)
  • YPG (Unités de Protection du Peuple, Kurdistan "de Syrie", en anglais)
    PKK (Kurdistan "de Turquie", site en anglais)
    PYD (Parti de l'Union démocratique, Kurdistan "syrien", site en anglais)
    ActuKurde (site d'information en français)

Afrique :

Asie & Océanie :

Antifa :

Action Antifasciste Bordeaux (plus mis à jour, mais "cave aux trésors")

AA Alsace (idem)

Union Révolutionnaire Antifasciste du Haut-Rhin (URA 68, page Facebook)

Collectif Antifasciste Paris - Banlieue

Action Antifasciste Paris - Banlieue

Montpellier Antifa

Collectif Antifasciste 34

Collectif Antifasciste Rennais (AntifaBzh)

Cellule Antifasciste Révolutionnaire d'Auvergne (CARA, page Facebook)

Carcin/Quercy Antifascista (page Facebook)

Occitània Antifascista (page Facebook)

Breizh Antifa (page Facebook)

Perpignan Antifa (page Facebook)

Action Antifasciste de Pau

Union Antifasciste Toulousaine

Ipar Euskal Herria Antifaxista (Pays Basque du Nord antifasciste)

REFLEXes - site d'informations antifascistes

La Horde, portail d'information antifa

Rebellyon - rubrique "Facho"

Redskins Limoges

Droites extrêmes - blog Le Monde (site d'information bourgeois bien fourni, parfait pour le "watch")

Document : Ascenseur pour les fachos (série de 6 vidéos Youtube, Antifascisme.org, site social-démocrate)

 

Guerre pop' - Asie du Sud :

Inde Rouge (nouveau site "officiel" francophone)

Comité de Soutien à la Révolution en Inde

Comité de solidarité franco-népalais

Fil d'actu "Inde - Népal" du Secours Rouge - APAPC

J. Adarshini (excellent site en français)

Revolution in South Asia (en anglais)

Maoist Resistance (guérilla maoïste indienne - en anglais)

NaxalRevolution (Naxalite Maoist India, en anglais)

Banned Thought (en anglais)

Indian Vanguard (en anglais)

The Next Front (Népal - anglais)

Signalfire (sur la GPP en Inde et aux Philippines, le Népal et les luttes populaires dans le monde - en anglais)

Communist Party of India (Marxist-Leninist) Naxalbari (a fusionné avec le PC d'Inde maoïste le 1er mai 2014)

New Marxist Study Group (maoïste, Sri Lanka)

Parti communiste maoïste de Manipur (page Facebook)

 

Guerre pop' - Philippines :

Philippine Revolution (en anglais)

The PRWC Blogs

(tous deux remplacés apparemment par ce site CPP.ph avec notamment les archives d'Ang Bayan, l'organe officiel du Parti)

Solidarité Philippines

Fil d'actu "Philippines" du Secours Rouge - APAPC

 

Guerre pop' & Luttes armées - Amérique latine :

CEDEMA - actualité des mouvements armés en Amérique latine (+ qqs documents historiques)

 

Nuevo Peru (Pérou, basé en Allemagne, en castillan et allemand principalement)

Guardias Rojos (Pérou, page FB)

Fil d'actu "Amérique latine" du Secours Rouge - APAPC

Archives

Autres documents théoriques

 

Récapitulatif des "grandes thèses" de Servir le Peuple


À lire également, les Considérations Diverses, petits "billets" trop courts pour faire un article et donc regroupés par trois, quatre ou plus, exprimant notre CONCEPTION DU MONDE sur toute sorte de sujets. 


Même étude sur l'État espagnol (1 et 2) ; le Royaume-Uni (1 et 2) et l'Italie.

 

APRÈS 8 SÈGLES… (Huitième centenaire de la bataille de Muret 1213 & DÉCLARATION FONDATRICE de notre Comité de Construction du PCR-Òc)

 

 






 

 

 


 


 

 

Le 'centre mlm' de Belgique, la Guerre populaire et le (n)PCI (sur la stratégie révolutionnaire en pays impérialiste) ; et dans la continuité :

Gramsci et la théorie de la Guerre populaire en pays capitaliste très avancé (1ère partie)

et Gramsci et la théorie de la Guerre populaire en pays capitaliste très avancé (2e partie)

 

 

 

EXCLUSIF : Lotta Continua - "Prenons la Ville !" (1970) [avec un salut rouge et fraternel à l'AA Bordeaux ]

Manifeste Programme du (n)PCI

Présentation

du chap. 1 du Manifeste pour les lecteurs/trices francophones (valable pour tout le Manifeste)

 

(Chapitre I): PDF - WORD

 

 

 MANIFESTE COMPLET

(version non-définitive ; chap. 4 et 5 pas encore validés par les camarades italiens)

 

IMPORTANT pour la compréhension du Manifeste :

La crise actuelle, une crise par surproduction absolue de capital (en PDF)

article de 1985 paru dans Rapporti Sociali n°0

[en bas de la page en lien, icône
PDF - Télécharger le fichier pour télécharger le document]

Autres analyses d'actualité









Situation décisive au Népal 

En matière de conclusion sur la situation au Népal, et ses répercussions dans le Mouvement communiste international 

Questions-réponses sur la situation au Népal

 

Discussion sur la "gauche" en Amérique latine et la bourgeoisie bureaucratique

 

Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria : l'analyse d'un communiste abertzale

Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria, 2e partie

Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria, 3e et dernière partie  

 

 

 

 


Considérations diverses 03-2013 - et un peu de polémique/critique, ça fait pas de mal ! (sur Chavez, le 'bolivarisme', le 'fascisme' de celui-ci et autres choses...)

Autres articles historiques

 

25 avril 1945 : le Peuple italien terrasse le fascisme

 

 


 




Et en guise de récapitulatif/synthèse : Considérations diverses sur les États, les Nationalités, la Subsidiarité et le Pouvoir populaire ; ici (point 1) : Considérations diverses – fin octobre 2013 : État et révolution bourgeoise et ici : Considérations diverses : 1/ Le cœur des nations est aujourd’hui le Peuple