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28 novembre 2019 4 28 /11 /novembre /2019 10:02


Moi oui, et franchement ça m'amuse. Les 3/4 des articles sur chacun sont consacrés à ses relations avec les autres... à coups de clashs sur Youtube et de défis au MMA bien "burnés".

Vous voyez SÉRIEUSEMENT, vous, tout ça s'unifier dans un grand NSDAP qui arriverait à quelque chose ?

Moi franchement, je n'y crois pas une seconde ; et d'ailleurs un mec un peu plus intelligent que la moyenne, Conversano, non plus (il a dit et répété qu'ils "avaient perdu" dans cette perspective, et assume désormais une démarche purement survivaliste).

Il y a un truc (et un seul) qui tient un peu la route, ça s'appelle le RN ex-FN, point. Mais même ça, "ils" (au sommet du Capital, des "1%") préfèrent éviter de se le fader au pouvoir.

Ils l'utilisent comme "le pire", "les heures les plus sombres qui viennent" pour se justifier et maintenir au pouvoir comme "moins pire", asseyant ainsi petit à petit LEUR fascisme néolibéral policier comme on peut l'observer EN MARCHE (c'est le cas de le dire) actuellement, sous les oripeaux du "progressisme" macronien.

Il "faut" qu'il "monte", mais que cette "montée" reste toujours contrôlée, contenue, sous plafond de verre.

Et la Dissidence des branleurs... fait partie des instruments de ce containment, en l'y associant pour le discréditer et en détourner suffisamment de gens ayant un peu de bon sens – vieux concept qui veut qu'en mettant en avant la caricature outrancière et grotesque de quelque chose, on discrédite ce quelque chose ; "ils" l'appliquent AUSSI à l'extrême-gauche d'ailleurs (avec la profusion de totos qui servent à rien, de postmos de cercles safes, d'inclusiveurs d'écriture etc. etc., tous groupuscules qui passent bien sûr leur temps à s'attaquer entre eux).

Par ailleurs, je parle là de la Dissidence en général ; mais comme on le sait bien, à côté de son aile occidentaliste ou purement suprématiste blanche souvent bienveillante envers le sionisme, il y a toute l'aile "anti-impérialiste"/"antisioniste" qui sert aussi, en les y associant, à discréditer tous ceux (plutôt de "gauche radicale" en principe) qui sont authentiquement cela. Une odeur de poisson pourri qui nous colle hélas, tenace, depuis 15 ans et refuse obstinément de s'enlever ; même si le travail politique de cette décennie écoulée nous a (tout de même) permis de continuer un peu à avancer, en (disons-le clairement) nous décomplexant par rapport à ce terrorisme intellectuel du "antisioniste/anti-impérialiste = t'es comme Dieudonné-Soral".

Bref, en tout cas : la "possibilité du fascisme" est UNE DES LIGNES POLITIQUES LES PLUS ERRONÉES de notre époque.

LE FASCISME EST DÉJÀ LÀ : c'est le néolibéralisme policier dont Macron (peut-être prévu à l'origine pour lui donner un visage plus sympa...) aura réussi à devenir l'incarnation physique devant l'Histoire, et qui s'embarrasse de moins en moins, tant de "concertation" avec les "corps intermédiaires" que de "contraintes" légales...

Et pas, CERTAINEMENT PAS, une pour tout dire risible perspective d'unification dans une force capable de prendre le pouvoir, de tous ces guignols.

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6 octobre 2018 6 06 /10 /octobre /2018 11:58


La dynamique fondamentale du postmofascisme, du postmodernisme au service de l'ordre : la politique du trou noir.

Créer un trou noir, ou du moins un brouillard, un brouillage radio complet, au centre fondamental de chaque problème du monde qui nous entoure. 

Ce cœur fondamental ne serait "pas si important" et il serait "réductionniste", "déterministe", ou simplement oppresseur (voulant silencier les opprimé-e-s) de "tout vouloir y ramener".

De cette manière, se forme la CERTITUDE pour le Système... que tous ces problèmes ne seront jamais résolus. Car on ne peut pas les résoudre si on en nie le "nœud". Au "mieux", on rénovera les choses sous des apparences plus "safe". 

Il est temps que nous comprenions, que nous nous gravions dans la tête cette dimension contre-révolutionnaire fondamentale de l'entreprise postmoderne.

*****************

Concrètement : je crois que je viens de réaliser qu'il y a une problématique passée inaperçue dans le bouquin de Blanchard.

En fait, ça va peut-être (la débauche d'images sexuelles) au delà du simple "argument de vente"...

Ça va à ce qu'en liant intrinsèquement le colonialisme à une appropriation du corps des femmes / dévirilisation des hommes, et vous aurez sans doute constaté que la plupart des images sont en noir et blanc, autrement dit "ça date" ; en faisant de cela le leitmotiv pratiquement, et non une conséquence... eh ben quelque part on sous entend qu'un "bon" colonialisme (ou néocolonialisme) pourrait exister. Si les colons, soldats impérialistes, expats etc. ne font pas ça, ou du moins, si on ne peut pas l'empêcher ("les hommes n'étant que des hommes"...) mais on s'en indigne médiatiquement et on punit ce qui sort au grand jour.

Parce qu'on aura relégué au second plan ce qui est le vrai fond de l'affaire : la dépossession d'un pays, d'un peuple de sa terre, de ses ressources, du fruit de son travail (et effectivement l'asservissement de la force de travail peut devenir esclavage sexuel pour les femmes, ou dans une optique de crime de guerre et de nettoyage ethnique, "il en sortira des métis et ce sera déjà mieux que des purs sauvages", certes, mais...).

Par exemple il me semble que des atrocités qui nous remontent quotidiennement de Palestine, il y en a finalement peu de ce registre.

"L'armée la plus morale du monde", n'est-ce pas... Une armée mixte, qui fait fouiller les femmes indigènes par des femmes par exemple. Les Palestiniens sont tellement dans le non-être, "là mais ne devant pas l'être", n'ayant de réelle vocation que de partir, qu'il n'y a qu'un relatif asservissement de leur force de travail et pas vraiment d'entreprise de s'approprier les Palestiniennes. Je crois même que si une telle affaire devait buzzer, il y aurait spectacle de procès et condamnation des auteurs (quitte à les libérer au bout d'un an ou deux).

Alors donc, en Palestine, pas de colonialisme ? C'est l'argument que n'importe quel sionard de gauche pourrait sortir.

«La grande question de la colonisation, ce n’est pas la conquête des territoires, c’est le partage des femmes, assure l’historienne Christelle Taraud, qui fait partie des cinq coordinateurs de l’ouvrage, enseignante à Columbia University. S’installer dans le ventre de la femme, déviriliser les hommes, c’est la domination la plus radicale, inscrite dans le sang et plus seulement dans le sol.»

https://www.liberation.fr/debats/2018/09/21/colonies-les-racines-d-un-racisme-nomme-desir_1680447

Ce genre de coup de pied dans le matérialisme le plus élémentaire me dérange...

Il ne fait aucun doute que la dimension sexuelle de l'impérialisme (colonialisme direct, indirect etc.) n'a pas disparu et ne disparaîtra pas.

Rendre l'impérialisme 'safe' ne consiste pas et ne peut pas consister à ce que cela disparaisse.

Pour que quelque chose soit safe, il suffit que les gens soient woke et que les violences soient call-out.

C'est ça le concept, qui n'a jamais consisté à ce que les problèmes soient résolus et disparaissent. D'ailleurs ils ne le peuvent (au bout de la logique postmo) pas vraiment, car les violences sont pratiquement 'dans la nature' immuable des groupes sociaux auteurs.

Un impérialisme 'safe' ne serait donc pas un impérialisme sans violences, notamment sexuelles, le continuum serait tout à fait là ; mais un impérialisme où l'on serait woke à leur sujet, et les call-outerait.

Dès lors, dans l'esprit de nos chers postmos, le monde aurait changé. Commencé à changer, du moins.

Puisque de toute façon, la conquête d'un pays (appropriation par le conquérant, dépossession de son peuple) n'est pas la "grande question" (WTF !!!), cf. la citation ci dessus.

[Et d'ailleurs... Il est toujours extrêmement intéressant de regarder les lauréats du PRIX NOBEL (de la Paix surtout)) pour saisir "l'esprit du temps" ; et en l'occurrence cette année, les heureux récompensés semblent indiquer un mouvement totalement dans le sens de ce que nous venons de dire, à savoir, rendre plus "safe" le (néo) colonialisme, avec le docteur congolais Denis Mukwege, engagé corps et âme contre le viol de guerre dans ce pays ; mais attention, sans oublier bien sûr ("en même temps"...) de cibler "l'impérialisme islamiste" avec la yézidie Nadia Murad, rescapée de la mise en esclavage sexuel de plusieurs milliers de femmes de cette communauté par Daesh : https://mobile.francetvinfo.fr/monde/proche-orient/offensive-jihadiste-en-irak/nadia-murad-prix-nobel-de-la-paix-est-un-etendard-de-la-blessure-yezidie-pour-l-association-des-yezidis-de-france_2972137.htm]

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4 septembre 2018 2 04 /09 /septembre /2018 14:02


Bof, en toute honnêteté, je pige pas l'intérêt de ce tweet (d'une personne pour qui je n'ai pas moins de respect que pour une autre, par ailleurs, à savoir Danielle Obono).

Je suis loiiiiiin de prendre ma carte au NPA, croyez moi. Bon, sans doute encore plus loin de la prendre à la FI, c'est vrai.

La rengaine d'Oliv ici, on la connaît : celle du racisme simple "diversion" pour "détourner" (vers des concurrents sur le marché du travail) les travailleurs nationaux du "vrai problème" à savoir "le taux de profit" (et la lutte des capitalistes pour son maintien) ; ce qui n'est certes pas faux vu comme un aspect parmi d'autres du problème, mais fait complètement l'impasse sur L’IMPÉRIALISME, la façon dont les travailleurs blancs des métropoles BÉNÉFICIENT des profits de sa surexploitation de milliards d'indigènes, et la reproduction de ses schémas vis-à-vis de l'immigration dans ces mêmes métropoles. Bref.

Mais enfin, le gars, il essaye quand même d'opposer un peu d'INTELLIGENCE, d'ANALYSE matérialiste, de SCIENCE face à du populisme bas du front et bien gras, fait pour s'adresser aux réflexes les plus reptiliens du "peuple" dans une perspective exclusive de quantité (de voix aux élections) et non de qualité.

Et elle, elle en rigole...

Ça me fait penser à ces gens dans les classes qui se foutent du mec ou de la meuf "intello" qui sort un truc intelligent ou cultivé ; pour se donner une contenance, parce que c'est pas bonhomme ou bellegoss de savoir des choses qui font des "nœuds à la tête"... (quelques années plus tard ils/elles cloperont, picoleront ou bédaveront pour la même raison de se donner une contenance, puis arrivés adultes se rendront compte qu'ils n'ont pas les armes intellectuelles pour affronter leurs situations de galériens, que l'école c'est certes de la merde, pour 1 prof bien y a 10 connards sans parler des CPE et autres proviseurs, mais le mépris de la connaissance - qui ne s'obtient pas qu'à l'école d'ailleurs, les autodidactes ça existe - est AUSSI une arme de domination massive organisée par le Système).

Elle se gausse du mot "camarade" qui a accompagné les luttes pour la libération et la justice de milliards d'êtres humains (dont 20% de Blancs grand maximum), comme d'un truc complètement ringard qui correspond certes un peu à l'image qu'en renvoient les ultimes sectouilles poussiéreuses marxistes, trotskystes, ou parfois "maoïstes" d'aujourd'hui ; mais enfin elle qui a justement été au NPA puis maintenant dans un truc qui compte des milliers de membres issus du PCF ou du trotskysme, elle a quand même le bagage pour savoir qu'il y a autre chose derrière le mot que ça...

Tout ça pour soutenir Méluche ou du moins défendre une appartenance pragmatique-"soucieuse d'efficacité" à son mouvement, alors que pour le coup il est très justement critiqué (lui, d'ailleurs, pas le mouvement dans son ensemble et certainement pas elle en particulier !), même si la critique pourrait intellectuellement mieux faire (autrement dit, être encore plus "risible" à ses yeux...).

Bref, assez nul, vraiment. Et ceci découlant non pas de sa proximité avec les milieux décoloniaux, mais bien plutôt de sa tendance à l'opportunisme politique qui lui permet de penser qu'elle peut justement faire avancer de telles idées dans un truc tel que la FI...

Tweet d'Obono
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23 août 2018 4 23 /08 /août /2018 14:42


Pour moi, Taddeï n'est certainement pas un révolutionnaire de notre camp. Sa "neutralité", son "absence de parti pris" affichées en font au choix un anarchiste de droite ou un social-fasciste. Un fils de famille bourgeoise qui aime s'encanailler, se donner les frissons dont son enfance a manqué, au contact des idées "pas lisses" ; et jouer à laisser planer le mystère sur s'il les partage ou pas. Peut-être (c'est une théorie possible) un tenant du "en même temps", non pas entre centre-gauche et centre-droite comme Macron, mais entre gauche et droite radicales...

Pour autant, je pense que le paysage audiovisuel et médiatique aurait BESOIN d'être fait de gens comme lui et comme ceux qu'il invite... Pour RÉAPPRENDRE À PENSER, même si c'est au milieu d'un péril brun omniprésent.

Parce que le Système, la dictature d'aujourd'hui c'est justement l'inverse... et c'est probablement le PIRE DE TOUT : on ne sait plus penser. Nager à contre-courant de quoi que ce soit, même si c'est réactionnaire (mais parfois, peut-être ne l'est-ce qu'en apparence !). S'affronter intellectuellement avec des gens aux idées antagonistes (alors qui va, a fortiori, s'affronter physiquement si il le faut ?).

On peut même voir en cela une grosse racine du postmo-idpol : une fragilité, presque immunitaire pourrait-on dire, face à la contradiction et aux discours qui nous semblent détestables ; qui pousse à se réfugier derrière les oppressions, pourquoi pas bien réelles, que l'on subit afin de "trigger" et faire battre en retraite le contradicteur et l'"agression" qu'est la contradiction qu'il nous porte (généralement, à ce moment-là, avec le soutien d'une nuée de défenseur-euses qui surgissent, "non mais comment tu oses parler comme ça à un-e opprimé-e de X - Y - Z" etc. etc.).

La ou les oppressions revendiquées peuvent être tout à fait réelles et sérieuses ; les propos du contradicteur tout à fait réactionnaires et nauséabonds... Sauf que malheureusement, ce n'est pas avec de telles "armes" que l'on affronte l'oppression et le fascisme, déjà dans le champ intellectuel, alors ne parlons même pas du champ militaire.

Taddeï "a donné la parole à Soral, à Nabe"... Eh bien oui : il FAUT leur donner la parole, si on veut pouvoir forger nos armes intellectuelles pour combattre leurs idées, les démonter, les réduire à néant par une démonstration matérialiste magistrale.

Leurs idées... qui DE TOUTE FAÇON feront leur chemin quand même, car ça aussi c'est la réalité ; par les médias alternatifs, la "dissidentosphère". Eh oui. En Italie, ça y est : leurs idées sont au pouvoir. Avec certes d'un côté (Salvini) le soutien de Berlusconi, grand parrain médiatique du pays ; mais de l'autre, du côté du M5S arrivé en tête, aux idées peut-être les plus proches en termes de "confusion" d'un "plateau de Taddeï", TOTALEMENT par le biais d'Internet, des réseaux sociaux, des médias alternatifs.

Qui dit expression "dissidente" dit administrateurs, contrôle, PROPRIÉTÉ PRIVÉE des "dissidents" qui s'expriment sur leurs médias d'expression ; et impossibilité de les y contredire (suppression de posts, bannissements, blocages) car à ce niveau-là ils ne s'"emmerdent" pas plus que Clavreul ou Enthoven ou tout autre tenant de la "pensée unique" qu'ils dénoncent, ou les "chasseur-euses de conspis/confus/antisémites" sionard-e-s "de gauche" façon Nad Iam ou Les Morbacks Véners, ou les postmos "agressé-e-s" par la moindre divergence avec leur "point de vue situé". C'est autre chose que chez Taddeï !!

On peut toujours monter des contre-médias, entièrement dédiés à leur porter la contradiction, mais c'est généralement trop tard : ils ont une longueur d'avance, déjà mis dans toutes les têtes que leurs contradicteurs sont des "agents du système".

C'est à dire que, pour parler clairement, les idées VRAIMENT révolutionnaires, VRAIMENT "en rupture" sont au final les SEULES véritables victimes du Néant institutionnalisé de la Pensée.

Les gens chercheront toujours à sortir de la "pensée unique" qui correspond au système de domination qui les écrase au quotidien. SPONTANÉMENT, ils le feront TOUJOURS dans une direction réactionnaire ou du moins "confuse", et ce flot là sera toujours si puissant qu'il trouvera toujours les fissures par lesquelles se déverser.

La Pensée révolutionnaire, elle, doit toujours ACTIVEMENT se battre pour conquérir les esprits. Elle doit déjà, pour commencer, EXISTER : s'être FORGÉE, dans la participation aux luttes, dans l'étude scientifique de ce qu'il se passe, certes mais aussi et surtout dans la confrontation des points de vue, des analyses, du Vrai avec le Faux.

Deux choses évidemment impossibles dans le paysage médiatique actuel, où l'on a ni la possibilité de se faire entendre, ni encore moins celle de se forger dans le débat antagonique ; tandis que la "dissidence" réactionnaire trouve quant à elle toujours les moyens de toucher son public, les gens qui en ont ras-le-bol.

Alors bon, il ne s'agit pas de rêver à un paysage médiatique idéal qui n'existera JAMAIS dans le système capitaliste (un paysage médiatique où la révolution pourrait avancer à la fois en se faisant entendre et en se forgeant contre ses adversaires), ni de croire que la pauvre émission de Taddeï désormais exilée sur RT et regardée par 4 tondus va changer quoi que ce soit de fondamental. Mais simplement de dire que le Taddeï-bashing représente (encore un exemple parmi tant d'autres) le degré zéro de l'"antifascisme" en peau de lapin ; car ses émissions sont au contraire ce que devrait être le paysage médiatique pour être un terrain infiniment plus favorable POUR NOUS que ce qu'il est actuellement (et à côté, les 4 sites internet tout pétés de l'extrême-gôôôôche...).

 

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1 juin 2018 5 01 /06 /juin /2018 07:00


Relire :

http://servirlepeuple.over-blog.com/2017/10/trigger-warning-affaire-ramadan.html

http://servirlepeuple.over-blog.com/2017/11/pour-conclure-sur-tariqramadan.html

http://servirlepeuple.over-blog.com/2018/02/ramadan-deuxpoidsdeuxmesures.html

http://servirlepeuple.over-blog.com/2018/02/quand-il-n-y-a-rien-a-ajouter-c-est-bien-parce-que-comme-ca-on-ajoute-rien.html

http://servirlepeuple.over-blog.com/2018/02/encore-des-nouvelles-de-tariqramadan.html

[Vous allez voir que ce que vous allez lire là va sûrement vous rappeler des choses... Des choses comme des affaires en lien avec la GUERRE que mène la petite bourgeoisie militante blanche-et-token pour conserver son monopole sur le "milieu" face à l'irruption croissante d'éléments non-blancs ou prolétariens (comme dans un "certain" bar militant de Montpellier par exemple).

Les choses, au regard des FAITS, sont pourtant d'une clarté cristalline : la teub n'efface pas la classe (prolo), tout comme la classe (bourgeoise) ou la teub + la classe n'effacent pas systématiquement la race sociale. Il va falloir urgemment se mettre ces choses-là dans la tête, surtout lorsque l'on prétend parler au nom de "l'intersectionnalité".

Pourquoi n'est-il pas si simple, fut-ce "faute de mieux", de s'en tenir aux principes du droit bourgeois dans ce qu'il a (résultat de la pression des masses populaires au cours des siècles) de plus DÉMOCRATIQUE, et dont le SEUL problème est en réalité la non-application ou l'application à géométrie variable : accusation => ENQUÊTE, avec respect de la parole de la présumée victime MAIS AUSSI de la PRÉSOMPTION D'INNOCENCE de l'accusé, et => le cas échéant, sanction PROPORTIONNÉE et dans toute la mesure du possible éducative (au lieu de "morts sociales" de toute façon inapplicables à la société entière et qui ne protègent donc que celles et ceux qui les prononcent), ou éventuellement recours à la psychiatrie (avec toutes ses limites certes) pour les cas comme celui où un quart de ce qui est reproché à Tariq Ramadan serait véridique ?]


Féminismes blancs, féminismes non blancs :
quel bilan après l’affaire Tariq Ramadan ?


https://lemuslimpost.com/feminismes-blancs-bilan-affaire-tariq-ramadan.html

Quels sont les effets politiques de l’affaire Tariq Ramadan ? Houria Bouteldja, porte-parole du Parti des Indigènes de la République, répond à cette question et fait l’état des lieux des féminismes.

Puisqu’il sera question ici d’une affaire judiciaire en cours, je tiens à préciser que je ne m’intéresse pas ici au fond de l’affaire mais à ses effets politiques.

En France, depuis les années 2000, nous assistons à l’émergence de nouvelles dynamiques  féministes qui entendent remettre en cause le féminisme hégémonique, qui comme vous vous en doutez est blanc. « Blanc » au sens où il défend principalement les intérêts des femmes blanches.

Suite à l’affaire du voile, on a vu apparaître un féminisme islamique qui combattait l’idée d’une supposée incompatibilité entre Islam et féminisme. Plus tard, avec l’apparition du mouvement décolonial et de l’antiracisme politique, il y a eu le féminisme intersectionnel. Toute une galaxie de féministes non blanches s’en réclament dont le féminisme islamique et l’afro-féminisme.  Je précise que ces mouvements qui sont plutôt très dynamiques ne représentent qu’une partie minoritaire des femmes issues de l’immigration post-coloniale car dans les faits, plus les femmes sont écrasées par leur condition moins elles militent. Cela vaut aussi pour le militantisme décolonial dont je me réclame. Nous ne sommes qu’une minorité agissante.

Quelles réactions après l’incarcération de Tariq Ramadan ?

Je voudrais ici analyser de près les réactions de ces différents secteurs du féminisme face à l’incarcération de Tariq Ramadan pour les mettre à l’épreuve du politique et de leurs ambitions affichées. Précisons que les féminismes non blancs se situent entre deux pôles : le féminisme blanc, lui-même partie prenante de ce que Sadri Khiari a théorisé comme étant le « champ politique blanc » et le pôle décolonial qui représente la puissance indigène en formation et qui assume la rupture politique, théorique et organisationnelle avec le premier. L’hypothèse que je vais tenter de défendre ici est que la plupart des féminismes non blancs peinent à remplir leur promesse d’articuler réellement l’oppression de genre et l’oppression de race, à savoir définir une ligne stratégique réellement émancipatrices pour les femmes indigènes mais irrécupérable par le pouvoir.

Tariq Ramadan est un militant, intellectuel musulman mondialement connu et très actif en France depuis vingt ans. Il est connu pour être un penseur de la réforme en Islam, il promeut l’idée d’une adaptation de l’Islam à la modernité tout en restant fidèle au texte coranique et à la tradition prophétique. Je m’empresse de dire que pour notre part, nous sommes plutôt sceptiques quant à cette voie car le projet décolonial rejette le paradigme de la modernité mais il faut lui reconnaître le fait qu’il a réussi, alors que le modèle intégrationniste français était en crise, à promouvoir l’idée d’un Islam citoyen dont les adeptes n’avaient pas à choisir entre leur identité islamique et leur citoyenneté française, ce qui allait à l’encontre du projet purement assimilationniste, à savoir devenir complètement blanc.

Au mois d’octobre dernier, il est accusé de viol par deux femmes, puis par une troisième. Il est depuis février 2018 en détention provisoire.

Cette affaire a déclenché une grande émotion d’abord du fait de la notoriété de l’intellectuel mais aussi parce que ces viols présumés remettaient en cause sa probité religieuse aux yeux de la communauté musulmane. Enfin, parce qu’au moment où la campagne Me Too était à son apogée des personnalités politiques et médiatiques de premier plan accusées d’agressions sexuelles n’ont pas été inquiétées par la justice. Ces hommes de pouvoir sont toujours en liberté ou en attente de leur procès alors qu’ils sont accusés de faits similaires à Tariq Ramadan. Certains ont même le soutien du pouvoir alors que le procès médiatique de Tariq Ramadan a eu lieu avant même le procès judiciaire ce qui équivaut à une condamnation de fait. Qu’en est-il des réactions féministes ?

Premièrement, les féministes blanches: Je ne vais pas faire ici la cartographie des féminismes blancs et des multiples sensibilités qui le composent. Je me contenterai de citer Simone de Beauvoir qui déclare dans « Le Deuxième Sexe » à propos des femmes blanches :  « Bourgeoises, elles sont solidaires des bourgeois et non des femmes prolétaires ; blanches des hommes blancs et non des femmes noires »[1].

Cette citation est extraordinaire à plus d’un titre. D’abord, parce qu’elle montre l’extrême lucidité de Simone de Beauvoir à qui il faut vraiment rendre hommage ici et ensuite parce qu’elle est d’une surprenante actualité.  En effet, pendant la campagne « Balance ton porc » en France, alors que des milliers de femmes font entendre leur voix pour dénoncer le caractère massif des violences sexuelles qu’elles subissent, une tribune publiée par Le Monde et signée par des femmes célèbres et bourgeoises, parmi lesquelles l’actrice Catherine Deneuve, défend l’idée de « se faire importuner » par les hommes. Ce faisant, elles se positionnent en défense des hommes de leur milieu mis en cause par « Balance ton porc ». 

[À ce sujet lire ici : http://servirlepeuple.over-blog.com/2018/01/ben-ecoutez.html]

Qu’en est-il du féminisme hégémonique à prétention universelle qui veut défendre toutes les femmes ? Celui-ci a largement soutenu les campagnes « Me too » et « Balance ton porc ». Évidemment. Il a clairement dénoncé les hommes de pouvoir dont l’impunité est flagrante. Jusqu’ici tout va bien. Mais comment le féminisme hégémonique a-t-il réagi lorsque Tariq Ramadan a été incarcéré sachant que les autres hommes n’ont pas été inquiétés ? Soyons honnêtes et reconnaissons qu’elles n’ont pas chargé la barque et qu’elles ont même tacitement refusé d’être instrumentalisées à des fins racistes, ce dont il faut se réjouir. J’ai le sentiment qu’elles ont quand même compris, sûrement grâce aux  progrès du mouvement décolonial et du féminisme non blanc, qu’elles ne pouvaient plus jouer avec le feu. Il n’en reste pas moins que la plupart n’ont pas dénoncé l’incarcération abusive de Tariq Ramadan ou à tout le moins fait campagne pour que les autres soient traités comme lui ce qui au final revient à une complicité tacite avec le racisme d’État. La seule exception que je connaisse est l’appel intitulé : « Tariq Ramadan, pour une justice impartiale et égalitaire ». Parmi les signataires féministes nous pouvons trouver Joan Scott et Christine Delphy.

Deuxièmement, les féministes non blanches (islamiques et/ou intersectionnelles). Les réactions ont été de deux types : le silence ou l’affirmation d’un soutien indéfectible aux plaignantes. Précisons que toutes ces féministes se revendiquent de l’intersectionnalité, c’est à dire qu’elles refusent l’instrumentalisation raciste du sexisme et, inversement, l’instrumentalisation sexiste du racisme. En d’autres mots, elles cherchent une voie qui les libère à la fois du racisme d’État mais aussi du sexisme de leur communauté.

« Les féministes musulmanes passent leur temps à devoir prouver que l’Islam n’est pas incompatible avec le féminisme »

Les premières, celles qui sont restées silencieuses sont celles qui n’ont pas souhaité crier avec les loups du fait de l’instrumentalisation raciste de l’affaire mais qui sont restées emprisonnées dans leur identité féministe. Comment défendre la présomption d’innocence de l’islamologue et rester crédible en tant que féministe surtout quand on est femme indigène, suspecte de « communautarisme » ? Comment défendre les plaignantes lorsque la meute est lâchée contre un homme indigène ? Le silence devenait alors la seule échappatoire. Ne rien dire pour ne pas perdre la confiance des indigènes d’un côté et celle des féministes de l’autre et je dirais plus largement de tous les milieux qui comptent (l’université, la recherche, la gauche, les médias). L’exercice est d’autant plus redoutable que les féministes musulmanes, par exemple, passent leur temps à devoir prouver que l’Islam n’est pas incompatible avec le féminisme. Si elles devaient prendre position pour le respect de la présomption d’innocence de Tariq Ramadan, elles mettraient en péril toute une stratégie de réhabilitation vis-à-vis des progressistes blancs. Mais en prenant position pour les femmes, elles fragilisaient toute une rhétorique féministe visant à convaincre les masses musulmanes que le féminisme n’est pas un produit de l’Occident mais au contraire inhérent à l’islam. Des stratégies qui peinent à convaincre… L’association Lallab en a encore fait les frais récemment. Ses militantes regrettent en effet ne pas avoir été sollicitées « au sujet des autres affaires de violences sexuelles apparues au début du mouvement « Balance ton porc ». « Comme si nous étions des musulmanes avant d’être des femmes » rapporte le site Mediapart. Quant à Ismahane Chouder, musulmane et féministe revendiquée, elle rapporte une expérience similaire que je restitue de mémoire : « Malgré de nombreuses années de militance féministe, les médias ne m’ont jamais considérée comme telle à cause de mon voile et voilà que l’affaire Ramadan m’a comme par magie promue « grande féministe » pour des raisons peu avouables. La seule chose qu’ils cherchaient, c’était de m’entendre piétiner la présomption d’innocence de Tariq Ramadan ». Voilà pour celles qui ont gardé le silence.

Les secondes, partant du principe qu’une société patriarcale donne toujours raison aux hommes,  ont apporté un soutien sans faille aux plaignantes et certaines sont même allées jusqu’à réclamer l’inversement de la charge de la preuve et de prendre le parti de « croire la parole des femmes » ce qui est une revendication de certains courants du féminisme blanc. Ce qu’on peut constater ici, c’est que le féminisme prend le pas sur l’antiracisme ce qui va de fait à l’encontre de l’ambition intersectionnelle.

En face du pôle blanc et du pôle féministe non blanc, il y a le pôle décolonial dont je me réclame. Notre position a été la suivante : puisque la justice est raciste et sexiste, il s’agit d’abord de dépassionner l’affaire et de l’appréhender de manière dialectique. On sait que les plaintes pour viol sont à 80 % fondées, que la majorité écrasante des femmes ne mentent pas lorsqu’elles portent plainte. La statistique est incontestable. Mais on sait également que l’impunité en matière de viol bénéficie essentiellement aux hommes de pouvoir[2] et qu’au contraire, la justice n’a aucune clémence vis à vis des hommes des classes défavorisées surtout lorsqu’ils sont Noirs ou Arabes. On sait aussi que le racisme et la prison produisent des masculinités ultra toxiques et que ces masculinités qu’on peut aussi appeler « masculinités non hégémoniques » sont nocives tant pour les hommes eux-mêmes que pour les femmes de leur entourage car elles génèrent toutes sortes de pathologies mais aussi de la violence qui se retourne le plus souvent contre les femmes et les enfants au sein de la famille.

« C’est bien du côté de l’intérêt des femmes indigènes que je me situe. Mais certes, je ne parle pas leur langue. J’invente la mienne »

Relisons Rita Segato qui nous explique que le capitalisme prédateur met en place un champ de bataille dans le corps des femmes. Selon elle, dans la précarité générale, la position de l’homme est fragile : « Il ne peut pas pourvoir, il ne peut pas avoir, il ne peut pas être ». Mais en même temps il doit prouver qu’il est un homme. Les hommes sont ainsi soumis à un « mandat de masculinité » qui les oblige, pour être, à faire preuve de force et de pouvoir : physique, intellectuel, économique, moral, militaire, militaire, etc. Ainsi, le mandat de la masculinité chez les hommes indigènes, qui vivent dans la précarité, souvent se traduit par un mandat de violence et c’est effectivement ce que les femmes indigènes constatent dans leur quotidien.

Je profite de ce moment pour revenir sur un passage de mon livre qui a fait polémique. J’y relatais l’expérience d’une femme noire, victime d’un viol par un homme noir aux États-Unis et qui expliquait qu’elle ne porterait pas plainte car elle ne supportait pas qu’un homme noir soit jeté en prison. Mes détracteurs ont fait passer un propos descriptif en propos prescriptif ce qui, by the way, en dit long sur leur insondable médiocrité (sauf s’il ne s’agit là que de l’expression de leur panique ?) et sur celle d’un certain lectorat qui boit leur parole. On voit bien avec cet exemple, qu’on peut étendre à une fraction non négligeable des femmes non blanches, que les postures moralisantes ou principielles qui consistent à dire le Bien et le Mal n’y changeront rien. De deux choses l’une : agissons sur l’oppression spécifique des hommes indigènes et nous agirons sur les mécanismes qui bloquent la puissance d’agir des femmes, accentuons l’oppression des hommes et nous prolongerons d’autant celle des femmes. Contrairement à ce que prétend un certain féminisme (blanc ou indigène), c’est bien du côté de l’intérêt des femmes indigènes que je me situe. Mais certes, je ne parle pas leur langue. J’invente la mienne. 

C’est pourquoi lorsque les plaintes contre Tariq Ramadan ont été rendues publiques puis lorsqu’il a été incarcéré, je me suis exprimée trois fois sur ma page Facebook :

Ces prises de positions publiques, pourtant rigoureuses et plutôt équilibrées, ont été frauduleusement interprétées comme étant au « service des porcs » avec la bienveillance de certains médias et sites progressistes, au nom de la sainte parole des « principales concernées ».

En réalité, confrontés à ce cas, en tant que décoloniaux, nous disons la chose suivante : dans une société raciste et sexiste, et compte-tenu 1/ de la personnalité et de l’importance dérangeante de Tariq Ramadan dans la lutte contre l’islamophobie et en faveur de la Palestine, 2/ de la nature de ses ennemis : l’establishment politique français, 3/ de la réalité massives des agressions sexuelles ; il est non négociable de respecter d’une part les règles élémentaires de la parole des plaignantes, présumées victimes, et d’autre part, la parole de l’accusé, présumé innocent.

Ainsi, l’affaire Tariq Ramadan ne doit pas faire l’objet d’une quelconque instrumentalisation politique ou médiatique. Nous avons ajouté qu’il était faux de dire que la justice française restait patriarcale lorsque l’accusé était noir ou arabe. Elle l’est effectivement lorsque l’ordre blanc patriarcal est mis en cause mais avec Tariq Ramadan le pouvoir est au contraire conforté. Comme l’a très justement analysé Norman Ajari, philosophe fanonien, « la campagne Mee Too a créé la division entre les Blancs tandis que la campagne contre Tariq Ramadan a réintroduit tendanciellement l’unité entre eux. »

Par conséquent, nous avons tenu, malgré une hostilité inouïe, à rester fidèle à ce que nous avons théorisé comme étant les principes de base d’un féminisme décolonial et matérialiste, sa colonne vertébrale.

Notre postulat de départ est que le féminisme est un phénomène politique né dans un « Occident » lui-même en construction, dans un moment dialectique qui est la formation des États-nations européens et la conquête du monde par le colonialisme. Ainsi le féminisme nous paraît être un événement politique majeur de la modernité dont l’objet premier est de résoudre les contradictions entre les hommes et les femmes blanches, tous citoyens de démocraties impérialistes et complices avec leurs élites de la spoliation des pays du Sud. Les femmes blanches opprimées par le patriarcat local profitent malgré tout des rapports Nord/Sud et c’est d’ailleurs à ce titre qu’elles sont blanches car intégrées dans la Nation. Ainsi pour comprendre le féminisme décolonial, je voudrai vous donner 5 repères importants :

  1. Domenico Losurdo : « L’histoire de l’Occident se trouve face à un paradoxe. La nette ligne de démarcation entre Blancs d’une part, Noirs et Peaux-rouges d’autre part, favorise le développement de rapports d’égalité à l’intérieur de la communauté blanche ».
  2. Sadri Khiari : « Le principe de la démocratie capitaliste, c’est la liberté individuelle et l’égalité politique. Les races en sont la négation. Elles en sont aussi indissociables. La modernité bourgeoise, qui s’installe au tournant du XVIIIe et XIXe siècles, se développe en effet au croisement de deux mouvements contradictoires et néanmoins complémentaires, la libération des individus du carcan des hiérarchies statutaires indispensables à l’affirmation de l’État moderne et à l’épanouissement du Capital, et l’expansion impériale qui leur est tout autant nécessaire »
  3. Simone de Beauvoir : « Bourgeoises, elles sont solidaires des bourgeois et non des femmes prolétaires; blanches des hommes blancs et non des femmes noires ».
  4. Chester Himes : « Puisqu’on ne me considère pas comme un homme dans les usines, il faut au moins que je le sois au lit. Tout ce que je ne peux pas être dans une usine, je le serai au lit. »
  5. James Baldwin à propos de la violence des hommes noirs envers les femmes et de leur nécessaire transformation : «Cela exige de redéfinir les termes de l’Occident.»

Ces repères forment une espèce de fil à plomb qui part de la formation des démocraties capitalistes/ impérialistes et de l’apparition de la notion d’égalité (concept qui doit être questionné par la pensée décoloniale), et des conséquences que cela produit dans les rapports entre hommes et femmes blanches, entre Blancs et Indigènes et entre hommes et femmes indigènes.

« Je trouve en effet dommageable la manière dont on appréhende cette question dans un contexte raciste même de la part de celles et ceux qui prétendent articuler les différentes oppressions »

Je voudrais conclure par une réflexion autour de ce que j’appellerais le règne des idées sacrées en politique. En effet, le militantisme donne naissance à des idées qu’il est souvent interdit de remettre en cause. Alors imaginez quand ces idées sont produites par des progressistes blancs ! Le féminisme n’est pas en reste et parmi les idées sacrées il y a par exemple : « Mon corps m’appartient ». Il y aurait pourtant beaucoup à dire notamment sur le caractère libéral de ce mot d’ordre. Et pourtant, c’est quasiment un dogme. Autre exemple : pendant la campagne Mee Too, ce qui est apparu comme une position sainte, c’était la parole des femmes. La plupart des féministes et au-delà ont considéré que la parole des femmes était sacrée et qu’elle ne pouvait pas être suspectée. Lorsqu’une femme déclare un viol, il faut la croire sur parole.

Cette posture est en fait justifiée à plus d’un titre puisque comme je l’ai dit plus haut, 80 % des plaintes pour viols sont fondées ce qui à priori donne raison aux féministes.

Mais, il y a un mais. Je trouve en effet dommageable la manière dont on appréhende cette question dans un contexte raciste même de la part de celles et ceux qui prétendent articuler les différentes oppressions. Je trouve dommageable cette faiblesse théorique qui consiste à appliquer des postulats valables en milieux blancs à des milieux non blancs.

Prenons l’exemple des lynchages de Noirs pendant la période de la ségrégation aux États-Unis. Sait-on par exemple que de nombreux hommes noirs ont été lynchés sur simple dénonciation d’une femme blanche ? Il suffisait parfois qu’une femme blanche déclare que tel homme l’avait regardé de manière concupiscente pour susciter la rage des hommes blancs et que l’accusé se retrouve pendu à un arbre. La célèbre chanson de Billie Holiday, « Strange Fruits » a immortalisé dans un style délicat et poétique la mémoire de ces hommes victimes d’un autre patriarcat autrement plus cruel, implacable et supérieur. D’où mon hommage en introduction.

Le parallèle avec aujourd’hui est flagrant : la parole des femmes lorsqu’elle met en cause le patriarcat dominant  est immédiatement disqualifiée. Lorsqu’elle met en cause le patriarcat indigène, elle est survalorisée que ces femmes soient blanches ou  non blanches.

Ainsi le féminisme décolonial est un féminisme d’équilibriste. Et surtout, le seul qui articule réellement. Car comme le souligne, Malik Tahar-Chaouch, « l’axe décolonial permet de penser les conditions concrètes des luttes communes dans un système-monde, conformé par la modernité coloniale, contre les symétries abstraites et paradoxales du catéchisme progressiste des Blancs de gauche ».

Je terminerai par un autre clin d’œil à l’histoire coloniale. Vous connaissez tous l’histoire de ces immigrés WASP américains qui pour mater les tribus indiennes et pour éprouver leur loyauté exigeaient d’elles qu’elles ramènent le scalp de l’un des leurs. Dans l’affaire Ramadan, ce qu’on a exigé des femmes indigènes, c’est qu’elles ramènent son scalp. Une poignée l’a fait, une partie non négligeable, refusant de trahir s’est murée dans son silence, une autre partie non moins négligeable (et probablement majoritaire) a défendu l’accusé en criant au complot et en niant toute crédibilité aux présumées victimes.

Quant au féminisme décolonial, une fois n’est pas coutume, il a pris le chemin le plus risqué : refuser dans le même temps de livrer le scalp d’un homme indigène au pouvoir blanc et tenter de sauver la parole de cette majorité de femmes (toutes « races » confondues) qui ne mentent pas et qui deviennent de fait les victimes collatérales de l’instrumentalisation raciste de l’affaire Ramadan puisque celle-ci se met au service d’un système patriarcal bien plus puissant, bien plus structurant et bien plus déterminant : le Pouvoir blanc.

A l’aune de toutes ces considérations, la libération de Tariq Ramadan et la revendication d’un procès équitable deviennent des exigences majeures.


[1] Simone de Beauvoir, « Le Deuxième Sexe », édition Gallimard 1947.

[2]  Je précise que je ne considère pas Tariq Ramadan comme un homme de pouvoir comme on l’entend souvent. Il ne fait pas partie du sérail, il en est au contraire exclu.

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Viol : les racines du mal

par Malika Salaün, membre du PIR


Le viol a été au-devant de l’actualité pendant plusieurs mois, conduisant la France à faire évoluer ses standards en matière de licite et d’illicite. La campagne #MeToo a provoqué une onde de libération de la parole si massive qu’elle a fait craindre à Emmanuel Macron que la France bascule dans une culture de la délation[i]. Une affaire cependant cristallise l’attention. Et certains, forts de ce qu’ils viennent d’apprendre sur la question du viol, cèdent à la tentation de nous éduquer, nous, sujets postcoloniaux, sur ce qu’est ce crime et sur la manière dont il devrait être pris en charge politiquement. Une mise au point s’impose.

Il n’y a pas d’universel du viol.

C’est la base. Naturaliser, c’est le procédé habituel des Occidentaux pour donner poids à leurs dénonciations et revendications, en prétendant représenter plus que leur groupe social.  Dire que le viol est arrivé partout, de tout temps, sous la même forme, est inexact. Le viol se commet dans une société précise, dans un contexte politique précis. Il y a des sociétés où les viols sont rares, d’autres où ce crime est industriel. L’anthropologie s’est penchée sur cette question[ii], en questionnant les règles internes aux cultures. Dans une démarche plus politique, Angela Davis s’alarmait de la banalisation de ce crime dans la société américaine des années 70 et, en tant que communiste, l’attribuait alors au capitalisme : « Aux Etats-Unis, le viol est actuellement le crime qui augmente le plus vite. La nature profondément pathologique de cette épidémie ne peut être correctement comprise que si la haute fréquence de la violence sexuelle dans les pays capitalistes et mise en regard avec sa quasi absence dans les pays socialistes »[iii].  L’idée forte introduite ici est que c’est en fonction du système qu’agissent les auteurs. LM Williams écrivait ainsi en 1986[iv] : « Un système de valeurs dans une culture donnée encourage et promeut des comportements sexuels agressifs et les membres de la culture soutiennent des normes qui encouragent ces comportements. »  En conséquence, pour comprendre le viol en tant que fait social, il faut analyser le système dans lequel il s’inscrit et la relation qu’il entretient à ce crime.

Concernant la société française actuelle, mon constat est qu’il existe un problème endémique de viol et, dans une grande mesure, de violences sexuelles sur mineurs[v].

Dans le discours, le viol est unanimement réprimé, qualifié de « pire des crimes ». Dans les faits, c’est le crime le moins suivi de condamnation : il est estimé que 10% seulement des victimes portent plainte et que seulement 3% des viols se traduisent par un procès en assises[vi]. Et la majorité des actes échappent aux statistiques. Ce crime est, certes, puni par la loi, mais la législation seule n’indique pas son degré réel de prise en compte. C’est en tout cas un problème culturel tellement profondément enraciné dans l’histoire du pays que quelques lois ne suffiront pas à soigner ce mal.  Ses racines sont assez évidentes : colonialisme et viol relèvent de la même logique, simplement ils s’exercent à des niveaux différents.

Le viol – en tant que crime adossé à un système global – est un crime colonial : il est employé en contexte de génocide, d’occupation[vii], de répression, de domination, d’esclavage… Il est une arme de destruction qui vise notamment à affecter durablement la manière dont celui qui le subit se perçoit. Il n’est donc pas accidentel que chez les anciens colonisateurs, ce crime se perpètre dans de telles proportions. Là sont les racines historiques de ce mal endémique. Les colonies constituaient à la fois un univers fantasmatique et le cadre où exercer toutes formes de violence. S’y exerçait un double standard permettant de perpétrer des actes de violence extrême en cultivant un ethos de civilité et d’humanité, puisque le discours raciste légitimait les actes inhumains perpétrés sur autrui. Ces deux comportements – barbarie et civilité – pouvaient s’exercer en un même lieu : le propriétaire d’esclaves qui commettait, avec l’aide de la loi, les pires actes sur les hommes, femmes et enfants esclaves, pouvait dans le même temps et le même lieu être un époux attentif et un père tendre. Cette distinction entre ce qui pouvait être fait aux Blancs et le terrain de violences possibles que constituait le corps infériorisé persiste.

Les premiers témoignages de viols apparaissent dans des récits d’hommes et femmes africains asservis dans l’univers concentrationnaire des Amériques : ce crime y existait de manière industrielle. Les hommes et femmes mis en esclavage n’étant pas sujets politiques mais juridiquement objets propriétés des maîtres. La seule infraction que ces actes pouvaient constituer était un dommage occasionné par un autre que le maître (un ouvrier par exemple) sur sa propriété[viii]. Néba Fabrice Yale explique que le viol, dans ce cadre, répondait à plusieurs motivations :

« Les colons auraient eu recours à cette pratique pour montrer à leurs esclaves toute l’étendue du pouvoir que leur conférait le statut de maître qui les préservait de toutes sanctions. (…) D’autres, par contre, considéraient plutôt cela comme un droit qu’ils avaient sur leurs esclaves. Un droit qui ne devait pas leur être refusé au risque de s’exposer aux tortures les plus sévères. (…) Les planteurs se sont parfois aussi servis des viols pour punir certains esclaves indisciplinés qui mettaient constamment leur autorité à l’épreuve par des actes de rébellion ou de sabotage. Dans ces cas-là, l’abus avait lieu en présence de l’esclave fautif et de toute sa famille. L’objectif en agissant ainsi était de l’humilier, de l’atteindre dans ce qu’il avait de plus cher tout en lui faisant porter à jamais la culpabilité du déshonneur subi par les   siens. (…) Les planteurs véreux utilisaient également les femmes noires, toujours perçues comme des objets sexuels, pour l’initiation sexuelle de leurs enfants.» [ix]

L’abolition ne fait pas disparaître ce crime : à partir de la fin du XVIIIe, aux États-Unis, les Noirs américains étaient exposés aux lynchages[x] ainsi qu’à la perpétuation massive du viol sur les femmes noires[xi]. Ces lynchages[xii] étaient souvent commis sur la base de fausses accusations de viol : les femmes blanches avaient en cela un pouvoir de mort sur les hommes noirs[xiii]. L’union consensuelle entre un homme noir et une femme blanche constituait d’ailleurs un viol, parce que menaçant l’ordre social. On voit donc que la loi n’est pas l’instrument le plus fiable pour juger de la moralité d’un acte. Ce n’est pas pour rien que ces questions émergent d’abord dans les productions militantes noires américaines.

Le viol fut aussi un instrument de génocide contre les Amérindiens ; avant d’être exposées aux Européens, leurs sociétés ne connaissaient pas le viol[xiv], en tant que système politique et judiciaire garantissant sa perpétuation. Bonnie Clairmont, experte à l’Institut des lois et politiques tribales[xv], écrit que les milliers de Nations Amérindiennes, au-delà de leurs différentes de cultures et langues, avaient en commun de ne pas avoir de mot pour viol. Dans ces sociétés souvent matriarcales et matrilinéaires, les femmes et les enfants étaient, avant le contact avec les Européens, considérés comme sacrés ; les hommes n’avaient pas un rapport de propriété aux femmes. La souveraineté individuelle et tribale était reconnue. Et la justice tribale punissait très sévèrement les actes de violence. La réalité actuelle est toute autre, et c’est en lien direct avec le fait que « Le viol a été utilisé, et continue d’être utilisé comme une arme pour contrôler et coloniser les peuples amérindiens », comme l’écrit Sarah Deer (Mvskoke)[xvi].  Les Amérindiens furent dépeints comme sales et dépravés par les colons, pour que soient justifiés les crimes commis sur eux. Cela a continué de se perpétrer massivement sur ces populations colonisées. Les enfants arrachés à leurs familles pour être assimilés de force dans les Boarding Schools[xvii] ont eu à subir massivement des abus sexuels. Actuellement, les femmes amérindiennes sont, dans l’État colonial d’Amérique, la catégorie de population la plus exposée aux viols et enlèvements[xviii].

Le lien entre colonialisme, violence sexuelle et impérialisme est amplement analysé et discuté par les activistes et chercheurs amérindiens, c’est un champ d’étude extrêmement dense. Une part importante de cette recherche est centrée sur l’invention d’alternatives à la « justice » coloniale. Mais plus largement, il s’agit de réhumaniser tous les protagonistes, c’est pourquoi la reconquête de l’intégrité individuelle est pensée en lien avec celle collective, perdue à la suite du génocide culturel. Penser la place des femmes, des hommes, des enfants dans des sociétés dont l’équilibre a été durablement et profondément bouleversé, c’est un chantier gigantesque que les amérindiens n’ont jamais cessé de mener.

L’exemple de la colonisation française de l’Algérie est aussi éclairant. Dans l’Algérie colonisée, l’érotisation de nos aînées, adultes et enfants, par la carte postale coloniale, facilitait aussi l’agression en justifiant leur viol, par anticipation. Ces mises en scène orientalistes étaient un exutoire à la frustration que ressentait le colonisateur. Ce dernier était privé du pouvoir de scruter les femmes, l’organisation de la vie sociale algérienne ne lui permettant pas de les observer. À l’examen de ces cartes postales[xix], le lien entre dévoilement et effraction paraît assez évident.

Après l’indépendance algérienne, cette « érotisation de la différence algérienne[xx] » va se reconfigurer et s’articuler autour de la question du viol. « L’empire, la violence coloniale et leurs conséquences définirent les problématiques du viol en France, donc les manières dont les féministes appréhendèrent ces questions » écrit Todd Sheppard dans son livre Mâle Décolonisation[xxi]. Il montre qu’à partir de 1962, la masculinité nationale française est meurtrie par la défaite algérienne ; l’apparition d’hommes algériens dans les rues françaises crée une panique raciste. Le nationalisme deviendra le cadre où se reviriliser. Cela passera essentiellement par la criminalisation des Algériens[xxii] qui mêlera définitivement discours sur le viol et racisme. L’Algérien devient, en préjugés, un pervers qui menace la France, comme dans ce document publié en 1964 dans Europe-Action :

La sexualisation des hommes indigènes les transforme en potentiels violeurs méritant d’être mis hors de nuire avant d’agir. Cela se traduit judiciairement : dans les années 70, les « prolétaires et les immigrés » représentent la majorité des condamnés pour viol, alors que ce crime est commis dans toutes les classes sociales. Une étude menée par Pierre Seguret, et citée par Todd Sheppard chiffre à 38% la proportion d’immigrés nord-africains parmi les condamnés pour viols en 1978[xxiii]. Véronique Blanchard a consacré une thèse de doctorat à la déviance féminine juvénile dans les années 40 et 50[xxiv]. Abordant la question du contact qu’entraîne l’augmentation de l’immigration algérienne à partir de 1947, elle décrit de quelle manière les rapprochements entre adolescents algériens et jeunes françaises sont proscrits par les parents de ces adolescentes, qui n’hésitent pas à recourir à la justice. Fréquenter des Nord-Africains est tellement interdit qu’il arrive que des jeunes filles, à postériori, produisent un discours archétypal autour de la dangerosité des « Nord-Africains » et du fameux mythe de «  la  traite  des  blanches  », pour se protéger d’éventuelles répercussions[xxv]. Ce mythe d’une perversité arabo-musulmane n’a pas disparu, il se déploie aujourd’hui dans les discours occidentaux culturalistes sur l’islam[xxvi].

Une partie de la gauche dénoncera le racisme de ce discours. Certaines féministes prendront des distances avec le mouvement contre le viol, dénonçant sa complicité avec l’État dans la répression des classes populaires. Elles s’interrogeront sur l’opportunité de livrer ces hommes à ce qu’elles nomment une « justice bourgeoise et raciste ». Un texte viendra fragiliser cette dénonciation de l’instrumentalisation raciste du viol : le témoignage, publié par Libération, du viol d’une militante anti-impérialiste d’origine vietnamienne – Maï – agressée par un compagnon de lutte antillais[xxvii]. On ne peut pas imaginer que l’auteur, un homme noir, militant anti-impérialiste, bénéficie de la moindre clémence de la part de la justice. Maï qualifie le viol d’impérialisme quotidien, renforçant l’idée d’un crime naturel et inéluctable, qui prend le même sens en toutes circonstances. Les féministes blanches sont évidemment celles qui tirent le plus grand profit de cette thèse. Le timing est aussi intéressant : ce texte sort à la fin de la guerre du Vietnam, où le viol par les militaires fut « une procédure opératoire normalisée (…), une action systématique collective »[xxviii]. Il intervient peu après la médiatisation mondiale de l’histoire de Phan Thi Mao, jeune fille qu’un groupe de G.I. kidnappe pour la mettre à mort après assauts. Ce crime est décliné en film et récits, parce qu’il met en scène un héros blanc, le G.I. qui a dénoncé ces faits. L’affaire Maï ressemble, avec le recul, au redéploiement d’éléments clés de la politique de l’époque autour d’un cas particulier. Il sera en tout cas plus difficile, après la publication du texte de Maï, de dénoncer le traitement raciste du viol par les médias et la justice.

Les féministes inscrivent le viol dans le patriarcat. Mais le féminisme contre le viol est une production récente et localisée. La loi contre le viol votée en 1980 a été concédée aux féministes françaises après une décennie de luttes. L’idée de ce combat, comme souvent, est venue des USA. Ainsi, la matrice de la théorie française sur le viol est américaine[xxix]. Tout ce qui se dit aujourd’hui, et qui constitue le récent standard en France, au moins au niveau du discours[xxx], est dans le livre de Susan Brownmiller, paru en 1975. Dans son livre, Susan Brownmiller brosse un historique de ce crime et l’inscrit dans l’oppression patriarcale. Plutôt que d’avancée, en ce qui concerne #Metoo, on devrait plutôt parler de réduction de retard. Tout ce qui commence, lentement, d’être mis en place en France, avait été préconisé par ces féministes dans les années 70. Cette décennie avait même été celle de la « libération de la parole ». Les avancées de 2018 sont loin d’atteindre les ambitions des précurseures. C’est qu’en France les forces engagées pour maintenir le statu quo sont massives et les backlashs cycliques.

Le viol sur nous, issus de l’immigration postcoloniale, est avant tout un outil de terreur et de répression, une « effraction et appropriation du corps, révélant, dans le fond, une pathologie chez l’assaillant du rapport à soi-même[xxxi] ». Ces effractions et appropriations du corps ont existé de multiples manières, en contexte de domination ; il s’agit d’inscrire dans la chair sa supériorité sur un être humain ou sur un peuple.  Toutes ces pratiques visent à rappeler au colonisé à qui il appartient et à le ou la rendre docile. L’opportunité de viol naît du déséquilibre de pouvoir.

Notre rapport de sujets postcoloniaux au viol n’a donc pas débuté en 1970 avec le MLF. Notre héritage ne s’inscrit pas dans la lignée de Brownmiller et de la théorie féministe. C’est même l’inverse qui s’est passé : le féminisme a emprunté aux luttes des colonisés. Les femmes blanches ont même, d’une certaine manière, bénéficié des luttes des colonisés. Les nouveaux droits leurs ont été concédés par des États-nations coloniaux cherchant à consolider la structuration raciale des rapports entre pays du Nord et pays du Sud. Le féminisme connaît son apogée immédiatement après la répression des mouvements de libération des colonisés et ne fait pas face à une répression d’ampleur comparable. Les anciens empires, en n’empêchant pas son émergence, offrent le visage de sociétés progressistes et libérales, et assurent une transition après des scènes de terrorisme, d’assassinats et de répression sanglante des luttes contre le colonialisme. Le combat féministe emprunte d’ailleurs aux mots (la liberté, l’autonomie) et aux symboles des luttes contre le colonialisme (les youyous[xxxii], le poing levé).

Les colonies seront d’ailleurs l’un des terrains, pour elles, où élaborer l’objet politique « viol ». En 1960, Djamila Boupacha, est poursuivie en justice pour avoir déposé une bombe à Alger. Elle risque la peine de mort et est défendue par Gisèle Halimi qui, quelques années plus tard, deviendra la figure de proue du mouvement français contre le viol. Parmi les tortures subies par Djamila Boupacha il y a le supplice de la bouteille, employé massivement par les Français pendant la guerre d’Algérie pour torturer hommes et femmes. Ces pratiques ont été dénoncées par Gilles Perrault et Henri Alleg[xxxiii].  La société algérienne a fait un choix, concernant ces tortures, Djamila Boupacha s’en éloigne : « Djamila fut la seule Algérienne violée qu’elle a défendue à accepter la publicisation des violences subies, les autres exigeant d’elle le secret. »[xxxiv]. Gisèle Halimi va utiliser ces tortures pour rédiger sa défense, en les cadrant comme des viols faits à une femme[xxxv]. Djamila Boupacha est « décrite comme désireuse de rompre avec l’enfermement des femmes musulmanes et l’emprise des « frères » »[xxxvi]. Pourtant, ce n’est pas uniquement une question féminine : les assauts, dans le système raciste, sont subis indistinctement par hommes et femmes[xxxvii].  Comme dans le cas du  seasoning[xxxviii]. Dans ces camps de détention des esclaves africains, les captifs récemment déportés étaient « torturés en vue d’être brisés et conditionnés à la vie d’esclave ». La Jamaïque, qui était l’île où étaient déportés les plus insoumis des captifs -ceux que les Européens peinaient à soumettre- a abrité l’un des plus terribles de ces camps. Les masculinités jamaïcaines sont fréquemment critiquées, sans que soit reconnu en réaction à quelle barbarie ces masculinités ont dû se construire.

Si le mouvement féministe ne peut pas donner de leçon aux héritiers de la lutte anticoloniale, la façon dont il se positionne vis-à-vis du colonialisme importe. Ainsi, si l’on observe le positionnement de S. Brownmiller concernant cette imbrication du viol et du racisme, il apparaît qu’elle ne l’intègre que superficiellement à sa théorie. Quand elle décrit des viols commis sur les Amérindiens[xxxix] elle les met au même niveau que ceux commis par des Amérindiens sur des Européennes, alors que les deux sont sans commune mesure : outil de génocide dans un cas, instrument de vengeance ou fait divers dans l’autre. Parce ce procédé, elle aplanit la relation entre deux conditions diamétralement opposées : colonisé et colonisateur.

Angela Davis accusera S. Brownmiller d’avoir réactivé le mythe du violeur noir et rappellera aux féministes blanches que les premiers, aux Etats-Unis, à s’être organisés contre le viol étaient les Noirs et leurs alliés. Ils intégraient ce combat dans celui contre le racisme. Par ailleurs, S. Brownmiller égratigne dans son ouvrage plusieurs figures de la lutte anticoloniale : Eldridge Cleaver, évidemment, mais plus étonnamment Patrice Lumumba et Frantz Fanon. Ce dernier est à ses yeux « un arrogant qui hait les femmes ».  Elle n’a pas aimé l’analyse du psychiatre martiniquais de l’attrait fétiche des femmes blanches pour le corps indigène, manifesté dans sa clinique par des fantasmes de viol. L’Américaine en profite au passage pour mépriser les propos d’hommes algériens que Fanon rapporte. Sa théorie est balbutiante mais Susan sait sans doute déjà qu’elle sait mieux que les Algériens…

Le féminisme occidental a produit des théories et des analyses politiques concernant le viol ; il ne constitue pas sur ce thème la seule voie possible, précisément parce qu’il n’en couvre pas tous les aspects.  Ses outils (la féminisation du viol, la libération de la parole, le soutien inconditionnel à la victime, la judiciarisation, etc.) ont été en partie construits en réaction à l’objet viol spécifique à la France et ne tient pas compte de la façon dont ce crime s’exerce sur les colonisés. Ainsi ici, l’on oppose aux victimes blanches doute, mépris et indifférence, afin qu’elles s’enterrent dans le silence et la honte. En d’autres endroits dans le monde, ou dans des subcultures ici, une personne dira naturellement quels assauts elle a subi parce qu’elle sera assurée d’une réaction collective immédiate (justice rapide et satisfaisante, stigmatisation des auteurs par la communauté, etc.). Il n’existe donc pas un modèle de prise en charge du viol applicable par toutes les sociétés.

Tout cela se passe longtemps avant les tournantes, Cologne et Tariq Ramadan, et laisse entrevoir un continuum. Toute analyse du viol, en France, nous oblige donc à prendre en compte les racines coloniales de ce crime, ainsi que le fait que les indigènes ont une longue histoire de lutte contre le viol, par comparaison avec le mouvement français contre le viol, qui lui est plus récent. Il est intellectuellement impossible d’imaginer une sortie de cette culture de violence sans se centrer sur le colonialisme, et en particulier sur la continuation de ce double standard.

Pour nous, la lutte contre le viol s’inscrit dans notre lutte contre le colonialisme et pour la dignité. J’ai pris conscience de ça en trois temps : le premier a été le visionnage des témoignages d’hommes algériens torturés par les Français pendant la guerre[xl]. Ils décrivaient ces tortures de manière factuelle, et parler de ces tortures ne remettait en cause ni leur dignité ni leur qualité d’hommes. Cela m’a impressionnée. Puis, la mobilisation autour de la suspicion de crime sexuel sur le petit Caïs à Montreuil en juillet 2016[xli]. L’entourage réagissait, condamnait et dénonçait avec le même aplomb que s’il s’était agi d’un autre type de crime. Enfin, en assistant à la mobilisation massive et immédiate de la population à la suite du viol de Théo Luhaka en février 2017, et aux interventions publiques de ce dernier, m’est apparue, par contraste, l’existence d’une spécificité culturelle française concernant les crimes sexuels.  Forts de leurs héritages, Algérien dans un cas, Congolais dans les deux autres, ces hommes et femmes détonnaient avec le silence gêné pratiqué par les gens de culture française, qui assimilent le discours sur le viol à du discours sur l’intimité. En parler, publiquement, de manière détaillée et factuelle, paraît alors parfaitement incongru. Les victimes perçoivent ces contraintes et adaptent leur comportement en fonction d’elles. Ces témoignages et mobilisations d’indigènes m’ont convaincue que le modèle politique à adopter concernant le viol est à construire à partir des héritages indigènes, pour pouvoir offrir des alternatives à la victimologie et à la judiciarisation préconisées par les féministes. Ce modèle s’inscrirait plus largement, dans la dénonciation de l’ensemble des pratiques coloniales d’entrave, d’intrusion et d’effraction du corps et de viol de sa souveraineté.

Au lieu d’engager le chantier colossal de l’éradication du viol, il serait tentant pour l’État d’opérer un dégazage, en faisant de Tariq Ramadan un exemple. Ce serait une erreur de penser que le sort réservé à Tariq Ramadan va dans le sens des revendications des féministes, ou bien qu’il augure d’une ère nouvelle. Les corps des femmes ne sont sacrés que quand ils permettent de réprimer les colonisés. La politisation de ces plaintes visant Tariq Ramadan vise à masquer la manière indigne dont la France traite en général les victimes de viol. D’ailleurs, l’attention portée à la libération de la parole masque aussi les faibles ambitions affichées par l’État concernant la façon dont les diverses institutions appréhendent le viol.

Parmi les femmes noires de mon entourage, donc vivant en France actuellement, la proportion d’entre elles qui ont été violées est alarmante. Toutes ont été abusées par des hommes blancs, de milieux sociaux variés. Toutes ont vu leur espoir d’obtenir justice piétiné ; toutes ont été stigmatisées d’avoir dénoncé les faits commis par ces hommes « respectables et insoupçonnables », des hommes auteurs pourtant d’actes d’une cruauté et d’un sadisme terrifiants. Et pour ces sociopathes, la négrophobie structurelle constituait un élément d’opportunité garantissant l’impunité. A ce jour, il m’est impossible de dire si ce sont ces abus ou l’indifférence qu’ils ont suscitée de la part de la société qui ont le plus affecté ces femmes. Et les hommes qui ont vu en leur négritude la promesse de crime impunis savent, j’en suis sûre, qu’ils ne risqueront jamais un millième du traitement infligé à Tariq Ramadan. Les assauts contre ceux que l’État ne reconnait pas comme siens sont licites en France. Les indétectés[xlii] le savent et choisissent des proies qui leur assurent l’impunité : enfants, personnes vulnérables ou sous leur autorité, indigènes, individus en précarité de logement, de papiers, de travail, obligés, etc. Viol et pouvoir sont inextricablement liés et se traduisent, judiciairement, par une grande impunité laissée aux indétectés.

Pour les colonisés, la question du viol s’inscrit dans un ensemble d’effractions du corps, d’abord commises par l’État. Ce sont toutes les situations où le colonisé perd la souveraineté sur son corps. “Ton corps m’appartient” dit en substance le policier quand il procède à tout ce qu’Insa Sané[xliii] décrit dans l’ouvrage dirigé par Leonora Miano. Et nombre de ces pratiques policières ciblent la masculinité, comme autrefois le faisait la barbarie coloniale :

« C’est un élément qui revient souvent dans les récits des interpellations policières violentes au sein des quartiers populaires : un caractère sexuel prononcé. Insultes homophobes, testicules écrasés, fouilles appuyées des parties intimes, jusqu’au viol dont aurait été victime Théo à Aulnay-sous-bois »[xliv]

Viol est un terme juridique dont l’objet n’est pas de condamner les infractions faites au corps indigène.

Pour l’État, ce qui arrive à Théo n’est pas un viol,

Pour l’État, ce qui est arrivé aux femmes noires de mon entourage n’est pas un viol,

Mais viol est un motif qui, en tant que crime, soupçon ou accusation infondée, suffit à déclencher la mise sous entrave du corps indigène. C’est l’effet que ne manquera pas de produire la loi de criminalisation du harcèlement de rue, alors même que le foyer est le lieu où s’exercent la majorité des crimes sexuels recensés. Se joue, autour du viol, la question de la propriété de nos corps. Deux des points qui ont le plus causé d’émoi dans le livre de Houria Bouteldja[xlv] sont liés à cette question : le fait qu’elle attribue aux siens la propriété de son corps a été vécu comme un traumatisme par certains lecteurs. Quant à son exposé des raisons pouvant pousser une femme noire à ne pas aller en justice, qu’est l’affaire Ramadan sinon la démonstration de la justesse de son propos ?

La décolonisation du viol devra commencer par le constat que la qualité raciale du prévenu et de la victime influe plus sur le cours de la justice que les faits commis. Ce n’est pas faire l’apologie du viol que d’exiger que des actes similaires entraînent des procédures judiciaires équivalentes. Le cas Tariq Ramadan reflète le traitement inhumain auquel sont soumis prévenus et détenus non-blancs d’ordinaire, car bien qu’intellectuel issu d’une classe sociale élevée, il n’est ici qu’un indigène : à lui s’appliquent la présomption de culpabilité et la détention provisoire.

La réalité générale des premières heures de GAV ou de détention des indigènes relève de la même logique que le seasoning, précisément parce que ce traitement n’est pas infligé à tous de la même manière. Aux uns l’isolement, la privation de soins, d’hygiène, de nourriture, les techniques de soumission et d’avilissement, aux autres l’impunité car leur valeur sociale prime sur les crimes qu’ils ont commis. En sa forme actuelle, la prison ne permet pas de rompre avec la culture de la violence, elle est un des instruments de sa perpétuation.

Pierre-Just Marny, autre indigène arrogant sur qui s’est aussi abattue la vengeance d’Etat, parlait de justice coloniale. Le combat pour la dignité que les victimes de viols, ici en Centrafrique, en Haïti ou en Iraq ont dû mener, je le rapproche du combat mené par les colonisés face à la justice coloniale. Dans les deux cas, il s’agit de se battre pour rester un être humain, malgré les humiliations, malgré la volonté d’avilir, malgré les tentatives en face de briser et de rabaisser.

En mémoire d’Abeer Qassim Hamza al-Janabi, d’Ange et de Quyen Ngoc Nguyen

À Théo, Caïs, Sonia, Ali, Charneshia, ainsi qu’à toutes les cibles de la violence coloniale

Malika Salaün, membre du PIR

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5 mars 2018 1 05 /03 /mars /2018 08:56


À 200 ans d'écart exactement, martyres de l'infâme colonialisme q'ara

Mucho tiempo después querido Mao Zedong (Gloria Mendoza Borda)

Mi querido poeta Mao Zedong
en otro tiempo
me vestí como tú
di una lectura
de poesía
en Cuzco
tu verde olivo
se prendió
de mis años
de adolescente
colgué un cuadro con tu rostro
en mi cabecera

mucho tiempo después
querido Mao Zedong
no pensaba escribirte
en esta nueva ficticia
Revolución Cultural

un enjambre de abejas
salidas
de los panales
nos condenaron
nos empapelaron
pero no pudieron juzgarnos
somos la banda de las cuatro
a lo Chiang Ching
las santas de la historia
las amordazadas
en la miel
de los dedos
las aniquiladas
las míticas
las gitanas
desde el fondo del dolor
la poderosa
Chiang Ching
nos sonríe
actriz y política
acompaña nuestra vorágine
internacional / Premio Nobel / famosa
no lectora / fabuladora / ilustre
con una inspiración a borbotones
lejos de las moscas
cerca de los grillos
que reclaman
un nuevo canto
un invento
un invento
oh sagradas diosas
lejos del origen primitivo

una de las cuatro
toma el nombre de Edith Lagos
nos habla de Dora Oyague
la joven desaparecida
en tiempos de dictadura
la otra tiene el coraje
de hablar en la voz de Micaela
sobre Rosalía de Castro
o su madre actriz
y la otra
es la que lleva el nombre
de Bartolina Sisa
habla del destierro
de la hipocresía
no al descaro
Bartolina Sisa
heroína aymara
si vieras
estas nuevas contiendas

y la otra
y la otra soy yo
miradme
hablo en nombre de Rita Puma
fabulosa revolucionaria andina
me descubro sin temor
mi nombre
es Isadora Tipula Quispe
me cambio de lentes
para que las frutas
de diosas
bajadas
de la memoria
de los pueblos
me pongan la medalla santísima
reflejada
en Santa Colonia
la marginal
símbolo enigmático
y con un espejo lago
de fondo

importa que se reafirme
el nombre de Edith Lagos
importa que se reafirme
el nombre de Micaela Bastidas
importa que se reafirme
el nombre de Bartolina Sisa
importa que se reafirme
el nombre de Rita Puma
l a s l e g e n d a r i a s
l a s l e g e n d a r i a s
l a s l e g e n d a r i a s
las que cambiaron
la historia de las mujeres
en las montañas
como Tania
las que no claudicaron
las que no hicieron panfleto
de la palabra
como la pasionaria
como Frida Kahlo

compañeros
compañeras
del panal
de mala fe
de buena fe
los recibimos
con un texao florecido
en la mañana azul
no importan
los mensajes que nos envían
la mano derecha osa silenciar
con ojos piadosos
en el clamor de los pobres
de mundo adentro
prendamos el fogón
que la paz de trinchera turquesa
nos aguarda
vamos a cantar
la verdadera victoria
de contar nuevas historias
en la lectura
y en la creación permanente
dejar florecer cien flores*
dejar florecer cien texaos
dejar florecer cien kantutas
brindemos a la mamapacha
la luna con nosotras
la luna
somos cuatro las de la banda
dejemos crecer cien palabras
terminemos con la fantasía
de cuenta cuentos modernos
que la posmodernidad
abrió puentes en los ríos
de una nueva inteligencia
y una nueva historia se construirá
sin nombres
como lo quería Borges
entonces se borrarán los nombres
entonces se borrarán personalismos
sin repertorio tradicional
sin incendios
estallará el globo
y sus parcelas
pareceremos desflorados
huérfanos
florecidos
en la copa de los árboles
junto a los pájaros

quedará una literatura poderosa
con santas y con santos
sin santas y sin santos
con guayabas y repollos
con lechugas y duraznos
con cerdos y sin cerdos
con uvas y sin uvas.

* Mao.

https://hawansuyo.com/.../amtasina-de-gloria-mendoza.../

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28 février 2018 3 28 /02 /février /2018 15:41


C'est le GAUCHISME. C'est la définition même du gauchisme, d'être un "chocolat" politique pour privilégiés qui se tapent un délire.

Ainsi, dans les conditions particulières de l'immigration en métropole impérialiste, qui ne sont pas exactement celles des pays-bagnes coloniaux, il n'est sans doute pas impossible, même si je ne l'ai jamais rencontré, que puisse existe un antiracisme gauchiste "chocolat".

De même qu'existe très clairement un anticapitalisme "chocolat" pour bobos de campus ou totos qui se croient prolos parce qu'ils ont quitté la cossue demeure familiale pour emménager dans un squat.

Et tout féminisme n'est pas gauchiste. Même si bon, c'est devenu rare et difficile à trouver.

 

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18 février 2018 7 18 /02 /février /2018 08:33


L'étau du fascisme postmoderne - dans toute sa splendeur jupitérienne macroniste - se resserre sur le "prédicateur controversé", poil à gratter de la bonne conscience "civilisée" et fille-des-lumières depuis plus de 15 ans.

Tariq Ramadan = prisonnier politique

Je ne sais pas si il a commis ces actes, mais ce que je sais c'est qu'il n'est pas en prison pour ça. Il est en prison parce qu'il est Tariq Ramadan.

Et Gérald Darmanin n'est pas libre parce qu'il n'a violé personne, ce dont je ne sais rien non plus, mais parce qu'il est Gérald Darmanin.

De manière générale, on est je pense rentré dans une espèce d'ère, qui va durer quelques années et bien sûr RIEN changer à la problématique du patriarcat dans la société, où ça va être en quelque sorte la mode de s'envoyer ce genre d'affaires à la tête dans l'arène politique ; ceci étant dit, encore une fois, en ignorance totale et sans présomption aucune du degré de fondement de chaque dossier en particulier.

Si Caroline De Haas dit vrai, à savoir qu'au moins un homme sur deux a commis au moins une fois dans sa vie un acte qualifiable d'agression sexuelle, alors c'est simple et mathématique : on peut balancer ça dans les pattes de n'importe quel adversaire politique... sur deux (après, si la même quantité de ces "missiles" s'abat à parts égales sur tous les camps politiques... ça risque d'être un peu à somme nulle, non ? à moins que ça ne profite au FN, le parti que plus on attaque à coups d'affaires plus sordides les unes que les autres, plus il monte).

Et puis, et puis... ça retombera petit à petit, et comme je l'ai dit ça n'aura rien avancé d'un iota à la lutte contre les violences sexistes. Tout ce que ça aura fait, c'est montrer la solidité de la cuirasse sociale et politique, du statut et des protections des uns et des autres (of course quand tu t'appelles Tariq Ramadan l'homme à abattre, t'es mort), et tout continuera as usual... Deux ou trois accusations vraiment mal établies ou révélées fausses auront remis une pièce dans la machine de mettre systématiquement en doute toutes les dénonciations, et voilà.

Évidemment, toute accusation contre un mec respecté dans la communauté musulmane, ce sera "jurisprudence Ramadan" : complot des ennemis de l'islam, point... Car ce n'est même plus à ce stade la question que TR soit innocent ou coupable, condamné au final ou pas : le deux poids deux mesures flagrant dont il fait l'objet a plié le dossier, pour 90% de la communauté il est innocent et victime d'une machination, point.

****************************

Cet article a été supprimé par Médiapart mais nous avons pu le récupérer :

JUSTICE D’EXCEPTION DANS L’AFFAIRE TARIQ RAMADAN

Par ATIQUE JANJUA, Avocat au Barreau de Paris

La justice d’exception devient-elle la règle à l’endroit des personnes de confession musulmane ?

La procédure judiciaire mise en œuvre contre l’islamologue Tariq Ramadan semble le démontrer : l’égalité devant la loi, ce n’est pas toujours l’égalité devant le juge.

Cette affaire pose des questionnements sur la manière dont la procédure pénale est pilotée jusqu’à présent par les hautes instances.

En effet, alors qu’il s’agirait de deux viols qui se seraient produits en 2009 et en 2012, ce ne sont pas moins de trois juges d’instructions qui ont été sommés de se pencher sur ce dossier.

Le nombre important de magistrats est étonnant pour des faits plutôt classiques au regards des affaires criminelles plus lourdes impliquant des réseaux entiers de délinquants et des dizaines de suspects où un juge d’instruction seul est le plus souvent désigné.

Il y aurait, donc, besoin d’autant de juges pour sonder les reins de Tariq Ramadan ?

Le plus curieux est que la mise sous écrou de l’islamologue, fermement appelée de ses vœux par le Procureur de la République à l’issue de la garde à vue et ordonnée par le Juge des Libertés et de la Détention quelques jours plus tard semble avoir pour motif principal des intérêts extérieurs à l’article 144 du code de procédure pénal.

Cette disposition procédurale, bien connue des juristes, prévoit que l’embastillement d’une personne ne peut avoir lieu qu’en dernier recours et si aucune autre mesure ne peut être appliquée pour atteindre le même but.

Ce n’est donc qu’avec une impossibilité d’assigner le mis en cause à résidence ou encore de le placer sous surveillance judiciaire par d’innombrables procédés, que les juges peuvent ordonner, in extremis, la détention provisoire d’une personne puisqu’elle est censée bénéficier, encore à ce stade de la procédure, de la sacro-sainte présomption d’innocence.

Ainsi, la mise sous écrou de Tariq Ramadan ne peut s’expliquer que par la volonté de suppléer la carence probatoire des plaignantes : puisque les preuves fournies par le clan des anti-ramadan se révèlent insuffisantes, peut être vaut-il mieux courtiser et provoquer d’autres témoignages, quitte à racler les fonds de tiroir ?

C’est dire le niveau de dévoiement juridique et à peine masqué de la procédure de détention provisoire qui est, ici, illégalement employée.

C’est sans doute pourquoi, le jeudi 15 février, la Chambre de l’Instruction de Cour d’appel de Paris a préféré ne pas donner de suites immédiates à l’appel interjeté par Tariq Ramadan du fond de sa cellule.

Pour éviter de juger si les conditions légales de la détention étaient réunies, les juges ont ordonné une expertise pour que des médecins disent si l'islamologue peut être maintenu en détention.

C’est, donc, par une non-décision et par le renvoi de l’affaire au milieu médical que s’est suspendu l’instance d’appel.

Il vaut, donc, mieux que les médecins jugent ?

Il faut aussi noter le côté cocasse de ce dossier, puisque face à cette sévérité appliquée au détenu, les services de police, eux, ont littéralement égaré pendant plusieurs mois la preuve d’un billet d’avion venant aux soutiens des droits de la défense, et ce sans que la chancellerie ne trouve rien à redire à ce grave dysfonctionnement sinon que : « c’est au juge de vérifier».

Ainsi, le Ministère de la Justice renvoie cette affaire aux juges, et les juges renvoient Tariq Ramadan aux médecins! Dans ces conditions qui pourrait croire que la perte opportune d’une pièce importante qui desservait la thèse du Procureur de la République et qui aurait pu mettre à mal toute détention avant jugement du mis en cause, n’ait pas été le fruit d’une main invisible, alors que parallèlement la détention obtenue ainsi, se prolonge, et que les juges ne semblent plus vraiment vouloir juger l’homme ?

Il faut croire que la polémique autour de cette détention ne se terminera pas et qu’elle a quelque chose de particulier et d’intimement politique: enfermer Tariq Ramadan, c’est peut être pour certains, enferrer ses idées.

Si la loi républicaine est, en théorie, celle qui s’applique à tout individu quelle que soit son origine ou sa religion, l’interprétation qui en est faite à l’égard de l'islamologue démontre un lent dévoiement de la procédure pénale au profit d’intérêts non judiciaires.

Comment expliquer que de nombreuses personnalités publiques mise en cause dans des affaires de même nature ne soient pas traitées de la même manière?

L'explication réside, en partie, dans le mouvement de sévérité et de suspicion qui pérennise pas à pas des pratiques d’exception opposées aux citoyens musulmans.

Pour s'en convaincre, faut-il rappeler que c’est cette même procédure pénale, pourtant protectrice des droits, qui a permis à des officiers de la police républicaine et sous la clameur publique née de l’émotion des attentats des 7 et 9 janvier 2015, d’enfermer un enfant de confession musulmane de 8 ans pour une phrase prononcée dans une école élémentaire ?

*********************

Lire aussi (voire surtout) : http://servirlepeuple.over-blog.com/2018/06/affaire-ramadan-l-excellence-politique-s-appelle-houria-bouteldja.html

**********************

L'affaire Ramadan aura (surtout) eu un INSIGNE MÉRITE : celui de pulvériser les délires gauchistes femrads 3e-vague-et-demie de renversement de la charge de la preuve en la matière, SUR LE MUR DE L’ÉPREUVE DES MASSES ; en l'occurrence les masses populaires indigènes qui représentent 30% de ce prolétariat dont le gauchisme petit bourgeois de cénacle safe ne cesse de se réclamer.

Pourquoi ? Tout simplement parce que les masses, qui font et peuvent tout, savent aussi instinctivement beaucoup de choses et en l'occurrence, savent que le renversement de la charge de la preuve, "solution" géniale de l'idéalisme postmo petit bourgeois, ne servira JAMAIS qu'à enfoncer encore plus ceux qui sont déjà défavorisés devant la "justice"... comme on a pu le voir avec les "sans-dents" de l'affaire d'Outreau, dans une ambiance d'appel au renversement de la charge de la preuve en matière de pédophilie.

Pour ce qui est de la haute société, la question du renversement est sans objet vu qu'ils s'en sortiront toujours tant qu'on n'aura pas détruit ce qui les protège, aka leur POUVOIR. Innocents ou coupables (car les innocents existent sans doute aussi, les règlements de comptes n'étant pas rares dans ces sphères qui ne sont pas les nôtres), ce n'est même pas la question : l'aspect principal est que de toute façon les conséquences ne seront JAMAIS les mêmes. Ce seront toujours des petits missiles dans la réputation ; pénalement il n'y aura rien.

Ce n'est pas, comme le pense l'antisexisme MORAL postmo (le postmo n'est JAMAIS qu'une lutte morale contre les oppressions), dans le droit pénal que la réponse se tient : le pénal n'est qu'un vulgaire ustensile dans une caisse à outils... Le problème est POLITIQUE (dixit une avocate indigène).

Faute de comprendre ces évidences matérialistes, le gauchisme postmodernoïde ne sert rien d'autre que... LE FASCISME POSTMODERNE, l'exercice TERRORISTE du Pouvoir par ceux qui le détiennent, n'épargnant même plus un homme de rang social bourgeois comme Ramadan ; mais "avec le sourire" hein, tout en "juste cause" et "progressisme" !!

Et pendant ce temps-là... THÉO, qui s'est pris 25 centimètres de tonfa dans le cul, n'aurait "pas été violé" : https://www.ladepeche.fr/article/2018/02/17/2744597-affaire-theo-jeune-homme-ete-viole-selon-deux-nouvelles-expertises.html

Et encore pendant ce temps-là, des gens appellent à se mobiliser... contre la "mafia de Poutine" à Biarritz (ou l'"internationalisme" comme synonyme de combattre le fascisme... uniquement chez les autres, les barbus basanés vociférants ou les finis-à-la-pisse-de-vodka)...

On en est au stade où un musulman n'est plus protégé ni par son genre masculin ni par sa classe sociale bourgeoise, MAIS c'est pas grave...

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16 février 2018 5 16 /02 /février /2018 09:37


http://www.huffingtonpost.fr/2018/02/14/floride-ce-que-lon-sait-de-nikolaus-cruz-lauteur-de-la-fusillade-du-lycee-de-parkland_a_23361981/

Léonidas le capitalo-consumérisme te demande de te lever et être "populaire", pécho, gagner, réussir sur tous les plans... jusqu'au jour où tu pètes un câble et chope une Kalash pour buter tout le monde.

Moi, Xerxès-Révolution, je ne te demande que de t'agenouiller et me servir, pour être le plus libre et heureux des hommes...

Askip, le tireur aurait été en lien avec des cercles suprématistes blancs. Bon, LOL... on va dire que c'est pas la niouze du millénaire. C'est le cas de globalement 90% des tireurs fous blancs là-bas, que le crime soit ensuite raciste de façon explicite et idéologique (Dylan Roof à Charleston) ou de manière moins, voire beaucoup moins évidente. Il faut dire que 1°/ la blanchité est, particulièrement là-bas, ce à quoi se raccrochent systématiquement les derniers des derniers, et 2°/ COINTELPRO et la chasse aux sorcières anticommuniste ayant fonctionné du tonnerre, l'idéologie "rebelle" que trouvera en premier lieu un Blanc qui la cherche pour justifier ce genre d'actes sera très probablement celle-là, bien avant d'être le marxisme. Donc, si un mec blanc (ou "à dominante blanche") est dans un rejet du "système" à ce niveau-là de violence potentielle, on a à peu près 9 chances sur 10 de lui découvrir après passage à l'acte (car évidemment, aucune chance auparavant d'être fiché "radicalisé" pour ça !) des kiffs d'extrême-droite. Il en ira d'ailleurs de même pour beaucoup d'Hispaniques (75% de cette population, qui n'est pas une race au sens statistique US, se déclare "blanche" en dépit de ses origines métissées) ainsi que de Juifs (pas rares du tout dans les mouvements suprématistes blancs), voire d'Arméniens ou même d'Arabes. Pour les autres, il y aura le djihadisme, ou les idéologies de type NOI.

Pour le reste, le profil du tireur est (surtout) le grand classique de ce genre de tragédie : un loser, un "solitaire" no life, un "impopulaire" ; dans un pays qui exalte le culte du beau gosse de teen movie à qui tout réussit, et laisse sur le carreau de la lose des millions d'adolescents pas beaux, pas sportifs ni zikos, pas promis à un brillant avenir, n'ayant pas leur voiture à 16 ans payée par papa-maman, n'osant même pas aborder une fille, ce que 25% des 18-30 ans considèrent comme une agression si elle n'est pas intéressée (ce qu'il est normalement difficile de savoir avant de lui avoir demandé... mais bon, quand on est "impopulaire" on doit avoir moyen de s'en douter), bref... Des millions parmi lesquels il n'y aura ensuite rien de surprenant d'en trouver quelques uns pour aller acheter une arme au supermarché (là où on les trouve...), et faire un massacre.

Des millions de victimes du darwinisme social dans le pire pays capitaliste de la planète, qui pourraient et DEVRAIENT être gagnés et devenir des soldats de la Révolution.

En l'occurrence, il y a les affirmations de l'Anti-Defamation League (la LICRA locale, jouant le même rôle de police politique anti-antisioniste), mais à ce stade aucun groupe d'extrême-droite blanche n'a revendiqué l'acte de Nikolaus Cruz comme émanant de ses rangs. En revanche, la tuerie en ce jour de Saint Valentin a été saluée par un site du "mouvement incel" (les "célibataires involontaires"), comme une "revanche en ce jour d'exclusion" pour cette "communauté"...

http://www.wehuntedthemammoth.com/2018/02/14/incels-hail-our-savior-st-nikolas-cruz-for-valentines-day-school-shooting/

Le (faux) débat va bien sûr, comme à l'accoutumée, se porter sur le "contrôle" des armes ; opposant les fascistes de la NRA et les "libéraux" bourgeois des côtes Est et Ouest.

Nous, communistes, sommes pour la Mer du Peuple en Armes ; nous ne considérons pas l'armement des masses populaires comme un problème en soi (contrairement à la NRA qui défend le droit aux armes pour les propriétaires blancs réacs, mais pas pour les "voyous" c'est à dire les masses prolétaires et colonisées intérieures, appelant dans les années 60 à désarmer les Black Panthers par exemple).

Ce que nous considérons, c'est que L’IDÉOLOGIE COMMANDE AU FUSIL. C'est à dire que les armes, le cas échéant, doivent êtres tenues en main au service d'une idéologie qui soit RÉVOLUTIONNAIRE.

Les 3/4 de la population peuvent être armés dans un pays, comme aux États-Unis mais aussi en Suisse (service militaire tout au long de la vie, les gens gardent leurs armes chez eux), sans que cela n'amène aucune révolution dès lors que l'hégémonie idéologique dans la société est anti-révolutionnaire ; et que (aux States) ne s'exprime à travers le barillet des flingues que les contradictions antipopulaires d'une société de lutte de tous contre tous, de "lève toi et marche... ou crève".

LE PROBLÈME CE N'EST PAS LES ARMES EN ELLES-MÊMES, LE PROBLÈME C'EST L’IDÉOLOGIE DOMINANTE (que les révolutionnaires doivent combattre et remplacer par une idéologie révolutionnaire).

Don't give up guns... Check your ideology !

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15 février 2018 4 15 /02 /février /2018 14:09


C'est un sujet sur lequel on pourra dire que j'ai spammé bien comme il faut.

En gros, toute la "classe" politico-médiatique (dont Ramadan fait partie : c'est une "personnalité", un mec connu avec des positions politiques) est prise dans le tourbillon de ce mouvement de révélations... qui au final 1°/ retombe à plat sur une évidence : les hommes dotés d'une certaine position de pouvoir (et pas qu'eux mais là c'est d'eux qu'il est question) ne sont pas safes, la norme est plutôt qu'ils ne le soient pas, donc si on ouvre grand la boîte c'est très vite pas 3 moutons noirs mais tout le monde qui y passe ; et 2°/ ne met en évidence qu'une seule chose : la différence de traitement sur le seul critère possible, le critère RACIAL puisqu'en dehors de ça tous sont des mecs et des mecs plutôt bien placés socialement.

Quand aux solutions politiques, pour le moment on a celle (géniale) de Caroline De Haas : aller sur Tinder... la non-solution par excellence, dans 3 ans on se rendra compte que la drague online peut être aussi violente et oppressive qu'IRL.

Mais ça montre vers quoi le truc s'oriente pour le moment : pas un mouvement révolutionnaire de réflexion et de lutte contre les rapports sociaux patriarcaux, mais un mouvement "moderniste" façon "Meilleur des Mondes" qui consiste en gros à dire d'aller rencontrer l'âme sœur (ou la/le partenaire d'un moment) sur des sites qui feront tourner la machine à fric et où les gens seront plus que jamais des marchandises en vitrine (super safe !) ; la rencontre IRL étant EN SOI une violence comme déjà aux States où un quart des 18-30 ans considèrent qu'inviter quelqu'un à boire un verre est une agression...

[À lire aussi sur le sujet : http://servirlepeuple.over-blog.com/2018/06/affaire-ramadan-l-excellence-politique-s-appelle-houria-bouteldja.html]

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DOSSIER PALESTINE (conflit de juillet 2014) :
Sionisme, islamisme et ennemi principal : quelques précisions
Post-scriptum important : le cas Feiglin
Le sionisme, "fils de France"
Au cas où il serait utile de le préciser...
Deux clarifications importantes
Flash info en direct : ils ont semé la hoggra, ils ont récolté l'Intifada !
Flash info - importance haute : la manifestation pro-palestinienne de demain à Paris est INTERDITE
Le problème avec la Palestine...
Grande manif contre les crimes sionistes à Paris (13/07)
Magnifique manifestation pour la Palestine à Tolosa, capitale d'Occitanie occupée
Petites considérations sur le sionisme et l'identification-"obsession" palestinienne
Considérations diverses : une mise au point nécessaire sur nos positions internationalistes et aux côtés des Peuples

juin 2014

POSITION DES COMMUNISTES RÉVOLUTIONNAIRES DE LIBÉRATION OCCITANE SUR LES ÉLECTIONS MUNICIPALES ET EUROPÉENNES DES PROCHAINS MOIS

L'affaire Dieudonné-Valls :
Plutôt bon article sur la ‘Déclaration de guerre de la République à Dieudonné’ (la pseudo-controverse réactionnaire entre l’antisémite dégénéré et les gardiens du temple républicain)
Quelques mises au point complémentaires (et conclusives) sur la ‘‘question Dieudonné’’ (et Dreyfus, le Front populaire, l’antisémitisme etc.)
Réflexion théorique : loi Gayssot, lois antiracistes et "mémorielles", "antifascisme" bourgeois etc., quelle position pour les communistes ?

Dossier Breizh :
Breizh : comment l'étincelle écotaxe a mis le feu à la lande
"Esclave", "identitaire", chouan, cul-terreux arriéré de service : pour paraphraser Césaire, "n'allez pas le répéter, mais le Breton il vous EMMERDE"
Considérations diverses – en guise de ‘‘petit debriefing’’ de ces derniers mois : Bretagne, fascisme, ‘‘Lumières’’ et Kaypakkaya… (point 1)
Considérations diverse (26/11/2013) : eh oui, Servir le Peuple a toujours quelques petites choses à vous dire ;-) (point 1)
Appel de la gauche indépendantiste bretonne (Breizhistance) pour le 30 novembre (avec notre critique de la position du ROCML)
Le Top Five des drapeaux qui n'ont PAS été inventés par un druide nazi  (mortel !)
Et en guise (provisoire) de conclusion : La Gauche indépendantiste bretonne revient sur la mobilisation de Karaez/Carhaix

Comité de Construction du PCR des Terres d'Òc : Déclaration du 11 Novembre

La phrase du moment :

"La tyrannie cessera parmi mon peuple ; il n'y aura que liberté, liberté toute nue, sans déguisement. Bouleversements d’États entiers : je les renverserai de fond en comble, il n'y aura rien de reste. Il va y avoir de terribles renversements de conditions, de charges et de toutes choses. Je veux faire un monde nouveau, je veux tout détruire. Je veux appeler à moi la faiblesse, je veux la rendre forte. Pleurez gens du monde, pleurez grands de la terre, vos puissances vont tomber. Rois du monde, vos couronnes sont abattues !"

Élie Marion, "prophète" et guérillero camisard cévenol, 1706.

Amb l'anma d'un Camisart, Pòble trabalhaire d'Occitània endavant !

 

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  • ANTARSYA - France (site en français)
  • Laïki Enotita ("Unité populaire") - France (en français et en grec, scission anti-capitulation de SYRIZA, pour s'informer)
    EKKE (Mouvement communiste révolutionnaire de Grèce, 'maoïsant' et membre d'ANTARSYA, présentation en anglais, le reste en grec)

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Ipar Euskal Herria Antifaxista (Pays Basque du Nord antifasciste)

REFLEXes - site d'informations antifascistes

La Horde, portail d'information antifa

Rebellyon - rubrique "Facho"

Redskins Limoges

Droites extrêmes - blog Le Monde (site d'information bourgeois bien fourni, parfait pour le "watch")

Document : Ascenseur pour les fachos (série de 6 vidéos Youtube, Antifascisme.org, site social-démocrate)

 

Guerre pop' - Asie du Sud :

Inde Rouge (nouveau site "officiel" francophone)

Comité de Soutien à la Révolution en Inde

Comité de solidarité franco-népalais

Fil d'actu "Inde - Népal" du Secours Rouge - APAPC

J. Adarshini (excellent site en français)

Revolution in South Asia (en anglais)

Maoist Resistance (guérilla maoïste indienne - en anglais)

NaxalRevolution (Naxalite Maoist India, en anglais)

Banned Thought (en anglais)

Indian Vanguard (en anglais)

The Next Front (Népal - anglais)

Signalfire (sur la GPP en Inde et aux Philippines, le Népal et les luttes populaires dans le monde - en anglais)

Communist Party of India (Marxist-Leninist) Naxalbari (a fusionné avec le PC d'Inde maoïste le 1er mai 2014)

New Marxist Study Group (maoïste, Sri Lanka)

Parti communiste maoïste de Manipur (page Facebook)

 

Guerre pop' - Philippines :

Philippine Revolution (en anglais)

The PRWC Blogs

(tous deux remplacés apparemment par ce site CPP.ph avec notamment les archives d'Ang Bayan, l'organe officiel du Parti)

Solidarité Philippines

Fil d'actu "Philippines" du Secours Rouge - APAPC

 

Guerre pop' & Luttes armées - Amérique latine :

CEDEMA - actualité des mouvements armés en Amérique latine (+ qqs documents historiques)

 

Nuevo Peru (Pérou, basé en Allemagne, en castillan et allemand principalement)

Guardias Rojos (Pérou, page FB)

Fil d'actu "Amérique latine" du Secours Rouge - APAPC

Archives

Autres documents théoriques

 

Récapitulatif des "grandes thèses" de Servir le Peuple


À lire également, les Considérations Diverses, petits "billets" trop courts pour faire un article et donc regroupés par trois, quatre ou plus, exprimant notre CONCEPTION DU MONDE sur toute sorte de sujets. 


Même étude sur l'État espagnol (1 et 2) ; le Royaume-Uni (1 et 2) et l'Italie.

 

APRÈS 8 SÈGLES… (Huitième centenaire de la bataille de Muret 1213 & DÉCLARATION FONDATRICE de notre Comité de Construction du PCR-Òc)

 

 






 

 

 


 


 

 

Le 'centre mlm' de Belgique, la Guerre populaire et le (n)PCI (sur la stratégie révolutionnaire en pays impérialiste) ; et dans la continuité :

Gramsci et la théorie de la Guerre populaire en pays capitaliste très avancé (1ère partie)

et Gramsci et la théorie de la Guerre populaire en pays capitaliste très avancé (2e partie)

 

 

 

EXCLUSIF : Lotta Continua - "Prenons la Ville !" (1970) [avec un salut rouge et fraternel à l'AA Bordeaux ]

Manifeste Programme du (n)PCI

Présentation

du chap. 1 du Manifeste pour les lecteurs/trices francophones (valable pour tout le Manifeste)

 

(Chapitre I): PDF - WORD

 

 

 MANIFESTE COMPLET

(version non-définitive ; chap. 4 et 5 pas encore validés par les camarades italiens)

 

IMPORTANT pour la compréhension du Manifeste :

La crise actuelle, une crise par surproduction absolue de capital (en PDF)

article de 1985 paru dans Rapporti Sociali n°0

[en bas de la page en lien, icône
PDF - Télécharger le fichier pour télécharger le document]

Autres analyses d'actualité









Situation décisive au Népal 

En matière de conclusion sur la situation au Népal, et ses répercussions dans le Mouvement communiste international 

Questions-réponses sur la situation au Népal

 

Discussion sur la "gauche" en Amérique latine et la bourgeoisie bureaucratique

 

Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria : l'analyse d'un communiste abertzale

Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria, 2e partie

Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria, 3e et dernière partie  

 

 

 

 


Considérations diverses 03-2013 - et un peu de polémique/critique, ça fait pas de mal ! (sur Chavez, le 'bolivarisme', le 'fascisme' de celui-ci et autres choses...)

Autres articles historiques

 

25 avril 1945 : le Peuple italien terrasse le fascisme

 

 


 




Et en guise de récapitulatif/synthèse : Considérations diverses sur les États, les Nationalités, la Subsidiarité et le Pouvoir populaire ; ici (point 1) : Considérations diverses – fin octobre 2013 : État et révolution bourgeoise et ici : Considérations diverses : 1/ Le cœur des nations est aujourd’hui le Peuple