Chers amis républicains, au nom du Mouvement pour la Souveraineté des 32 Comtés, je vous accueille ici aujourd’hui.
Le peuple, c’est la nation. En tant que républicains concernés par le bien-être de notre nation, nous sommes concernés par le bien-être de notre peuple. Nous continuons de lutter pour ses droits nationaux, de sorte que l’entier potentiel du bonheur de notre peuple soit réalisé. Ces droits continuent d’être niés.
Autour de ce déni, évolue une politique malveillante qui se nourrit des divisions que la partition a créée. Cette politique a besoin de la partition pour préserver la base de son pouvoir, ce qui explique le caractère implacable de leur hostilité envers l’unité irlandaise. La réunification de notre pays est la panacée contre les maux qu’ils s’emploient à envenimer.
Pearse et Connolly étaient bien conscients de cela. C’est pourquoi ils étaient des adversaires implacables de la Home Rule. Ils savaient fort bien que la Home Rule était le cadre dans lequel les éléments pro-britanniques dans la société irlandaise pouvaient se développer. La Home Rule ne pouvait pas apporter les changements exigés pour la vraie libération du peuple. Il ne s’agissait que d’une autre couche de la domination britannique, trempée dans le sang de la chair à canon de la Somme.
Que ceux qui entonnent le refrain qui condamne la tradition de la force physique se ressouviennent de ce fait saillant : le nationalisme constitutionnel a envoyé à la mort cinquante mille Irlandais pour une promesse de Home Rule, une promesse qui fut brisée sous la menace de la violence unioniste. Telle est la nature de la domination britannique en Irlande, et telle est la nature de ceux qui l’administrent pour son compte.
1916 était une affaire de choix. Il en est de même aujourd’hui. En 1916, la Proclamation déclara une République et demanda au peuple Irlandais de choisir entre souveraineté et occupation. Ceux qui prirent les armes firent le serment de défendre leur droit de choisir, contre les armes britanniques déterminées à interdire ce choix. Lorsque nous fîmes ce choix, nos leaders furent exécutés, notre gouvernement fut déclaré illégal et notre pays fut découpé.
Le choix qui nous fait face aujourd’hui est celui-ci : avons-nous en tant que peuple souverain le droit inaliénable d’auto-détermination, ou bien est-ce le droit anglais qui doit prévaloir, selon lequel nous n’avons pas un tel droit et selon lequel la partition est légitime?
On ne peut pas choisir les deux, on ne peut pas arborer les principes de la Proclamation et en même temps administrer la domination britannique. On doit choisir l’un ou l’autre. Nous avons fait notre choix et sommes profondément engagés à le défendre.
L’Accord du Vendredi saint ne concerne pas la question de la souveraineté nationale irlandaise. Ceux qui ont signé cet accord avaient déjà accepté l’idée qu’une telle souveraineté n’existe pas. Ce qu’ils ont accepté, c’est le droit absolu de la part du parlement britannique d’imposer des lois qui déterminent la gouvernance d’une partie de l’Irlande.
C’est ce que Wolfe Tone avait rejeté, tout comme le firent Emmet et Lalor, Davis et Mitchell, tous les Fenians, le Mouvement Gaélique, Thomas Clarke et les autres Signataires [de la Proclamation de 1916], le peuple en 1918, les deux premières Daileanna [Assemblées indépendantistes de 1919-21], Tom Barry et Liam Lynch, Russel et McCaughey, South et O’Hanlon, Drumm et Sands, Hughes et McLoughlin, et tant d’autres.
L’insulte de ceux de Stormont contre nous est aussi portée contre eux [référence à l'insulte de "traîtres" proférée par Martin McGuiness contre les républicains authentiques].
Stormont n’est pas un nouveau commencement. Stormont est le produit de la non-résolution du conflit. L’idée que la légitimation de la partition abolira la partition, a fait faillite. La quantité d’ordures hystériques déversées sur nous par ceux qui siègent à Stormont le confirme.
S’ils nous traitent de traîtres, alors ils traitent aussi les 7 Signataires de traîtres. c’est un langage que nous avons déjà entendu autrefois, lorsque de Valera fit venir les Anglais. Rebaptiser Stormont en l’assemblée et le RUC en PSNI c’est le même dialecte, seul les gens qui le parlent ont changé.
Nos grands patriotes à travers l’Histoire ont lutté pour trouver un équilibre entre les droits nationaux du peuple et les droits des individus et de leurs communautés. Lalor et Connolly soutenaient que la lutte pour les droits de l’un était la lutte pour les droits de tous. Ils avaient tous les deux raison. Le républicanisme ne peut pas exister dans une tour d’ivoire. Nous ne pouvons pas nous détacher du peuple que nous prétendons représenter. Mais jamais nous ne pourrons être tout pour tous. Tel est l’équilibre que nous devons rechercher. Nous devons être clair au sujet de nos actions politiques et nous devons être clairs envers notre peuple au sujet du pourquoi de nos actions.
1916 apporta la clarté dans le débat politique. Si nous nous armons de cette clarté, nous ne pourrons pas nous égarer ou dévier du chemin politique vers la liberté de l’Irlande. La Proclamation est un document inclusif, il est pertinent pour toutes les sections de notre peuple. Apporter une égale sollicitude pour tous les enfants de la nation, cela commence maintenant. Cela implique de les protéger, eux et les communautés dans lesquelles ils vivent.
Nous n’avons pas les moyens d’un Etat pour répondre à tous leurs problèmes, mais nous nous tiendrons en première ligne pour affronter ceux qui empoisonnent et violentent notre peuple. Ce fléau est la source de nombreux maux sociaux, et notre volonté de combattre ce fléau ne sera pas déviée par les condamnations de ceux qui sont mieux placés pour traiter le problème, mais qui choisissent de ne pas le faire.
Notre mouvement croît, notre message se répand. Nous le savons car nos adversaires se sentent forcés de parler de nous. Plus tard, ils devront nous parler directement et la souveraineté de l’Irlande sera fermement posée sur la table. Ils ont tenté de nous ignorer et ont échoué. Ils ont tenté de nous marginaliser et ont échoué. Ils sont en train de tenter de nous criminaliser et il y échoueront aussi.
Nous portons la Proclamation à notre peuple, dans nos communautés, et nous leur montrons qu’il y a une autre voie. Les gens n’ont pas à devenir les prisonniers des barons de la drogue, ni des développeurs, des banquiers et des politiciens corrompus. Le combat mené en 1916, nous le menons aujourd’hui, et avec la prise de pouvoir dans nos communautés, nous allons obtenir ce qui nous revient de droit, une république souveraine pour tout notre peuple.
Beir Bua.