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20 octobre 2009 2 20 /10 /octobre /2009 18:12
Le révisionnisme moderne* désigne le processus d'abandon, en URSS et dans la plupart des PC du monde** (au pouvoir ou pas) des principes marxiste-léninistes et, là où ces PC sont au pouvoir, de l'économie socialiste et de la dictature du prolétariat, entre le milieu des années 50 et la fin des années 80.

C'est la définition communément admise par l'ensemble des marxiste-léninistes, maoïstes ou non, à l'exclusion bien sûr des trotskistes, des anarchistes et des gauchistes (luxemburgistes, "Gauche communiste") pour lesquels l'URSS n'a jamais été socialiste.

Cependant, ce concept donne lieu à des interprétations radicalement divergentes.

Pour certains, l'approche est totalement métaphysique, "magique", idéaliste. "Saint Staline" est mort - peut-être assassiné - et après une brève lutte de pouvoir, l'URSS a cessé d'être socialiste et internationaliste pour devenir capitaliste monopoliste d'État et social-impérialiste. Avant cette date, tout était parfait, mais des "vipères lubriques" tapies dans l'ombre attendaient leur heure.
Cette thèse est principalement celle des partisans du leader albanais Enver Hoxha (qui après la mort de Mao, attaqua violemment celui-ci comme un "démocrate bourgeois" et un "opportuniste de gauche"), mais également du PCMLM, dans sa vision générale dogmatique des choses, "tout blanc" ou "tout noir".

Nous rejetons cette thèse, dite "de l'interrupteur", comme "magique", anti-matérialiste : car rien ne tombe du ciel et, corollaire, rien ne se fait en un jour. Surtout pas le retour vers le capitalisme d'un pays engagé sur la voie du socialisme.

A l'opposé - en apparence - se trouve le point de vue des "refondateurs", les organisations qui ont quitté le P"C"F dans les années 90 (au moment de sa liquidation finale malgré la conservation du nom) : PRCF, URCF, Coordination du Nord, Cercles communistes...
Selon eux, tant que l'URSS et les pays "frères" conservent la plus petite apparence de socialisme, notamment la propriété d'État ou un secteur d'État écrasant, ils restent socialistes ("un malade n'est pas un mort" disent-ils) et doivent être défendus inconditionnellement (et non dans certaines circonstances seulement). Cette théorie s'applique à la Chine et au Vietnam aujourd'hui, comme hier à l'intervention soviétique de Tchécoslovaquie, d'Afghanistan, à la répression de Tienanmen...

Nous refutons bien entendu cette thèse également, comme niant la dialectique (transformation d'une chose en son contraire, malgré les apparences), la question de la direction (qui dirige et où va-t-on ?) et la théorie léniniste sur la nature de l'Etat.

Nous ne partageons pas, non plus, la position de Voie Prolétarienne (OCML) qui tend vers les thèses trotskistes : dès la fin de la NEP (1928, 29) et la collectivisation, l'URSS n'aurait jamais été socialiste, mais un capitalisme d'Etat.
Comme pour les trotskistes, cette thèse est incapable d'expliquer la victoire anti-fasciste de 1945, la défense inconditionnelle du système socialiste, du Parti et de la direction par les peuples soviétiques. La "répression", la "terreur" et la "discipline de fer" ne sont pas des explications suffisantes face à la machine de guerre nazie (on a vu en 14-18 que ça ne marche pas), pas plus que les crimes du nazisme (les soviétiques auraient pu laisser tomber Staline et résister ensuite).

En fait, très éloignées en apparence, ces interprétations ont en fait un point commun, selon nous très "français", "cartésien" : elles recherchent un "point de rupture" net, une "date butoir" avant laquelle tout serait parfait, l'URSS un paradis, et après laquelle tout serait abominable, social-fasciste et social-impérialiste.

Recherche contraire au matérialisme dialectique, l'idée selon laquelle tout se transforme (plus ou moins rapidement, mais jamais instantanément) dans l'affrontement des contraires : rien ne tombe du ciel, rien ne se fait d'un coup de baguette magique.

* : le premier révisionnisme, désigne à la fin du 19e siècle les thèses de Bernstein en Allemagne, et leur propagation au sein de la IIe Internationale (1889-1914). Ces thèses prônaient le "dépassement" du capitalisme par la simple action légale et parlementaire réformiste. S'y ajouteront une mauvaise compréhension de l'impérialisme capitaliste et finalement, en 1914, l'Union sacrée avec la bourgeoisie impérialiste dans la guerre. Leur critique par Lénine est à la base du marxisme-léninisme.

** : entraînant l'opposition des PC chinois et albanais (rupture sino-soviétique), et des scissions dans la plupart des PC du monde.

Une inversion du sens de l'Histoire

En réalité, le révisionnisme n'est pas un "stade" historique stable, ni un corpus idéologique défini, encore moins un mode de production.

Comme le socialisme est un processus, une transition, une série d'étapes du renversement du capitalisme au communisme, le révisionnisme est en fait une régression, une série d'étapes, d'abandons, de transformations des choses en leur contraire, conduisant d'une certaine étape du socialisme à la restauration du capitalisme.

Voyons ce qu'en dit le Nouveau Parti Communiste Italien, qui a réalisé pour ainsi dire la seule réflexion théorique profonde post-Mur de Berlin, et à laquelle nous souscrivons totalement : "On les décrit [les pays à direction révisionniste NDLR] comme ayant été des sociétés à " capitalisme monopoliste d'État " bien que " de type nouveau " ou ayant pris la forme d'un " capitalisme bureaucratique " (...)
S'il est clair que la phase socialiste est une phase de transition dans laquelle graduellement et par bonds, on liquide les rapports sociaux capitalistes et on développe les germes du communisme, il est clair aussi qu'une fois que la direction du parti et de l'État fut prise par les révisionnistes modernes (qui sont les représentants et porte-parole de la bourgeoisie typique et spécifique de la société socialiste), la nature de l'Union soviétique ne pouvait pas changer du coup.

En réalité, il y eut une inversion de la direction vers laquelle la société allait. Dans chaque domaine, pas à pas, furent graduellement étouffés les rapports communistes déjà construits, renforcés les rapports capitalistes qui subsistaient et réintroduites les relations capitalistes là où existaient des conditions pour le faire.

Accuser les révisionnistes soviétiques d'avoir été des sociaux-impérialistes dans le sens où leurs relations avec les partis communistes menées sous le drapeau du socialisme suivaient une ligne faite d'ingérence, de chantage et d'arrogance est une chose.

Soutenir que l'Union soviétique était devenue d'un coup un pays impérialiste en est une autre. Les communistes qui soutiennent que l'Union soviétique était un pays social-impérialiste n'ont jamais expliqué de quoi à leur avis le bond de 1989-1991 était constitué, quelles ont été ses causes et qu'est-ce qui est en cours actuellement dans les pays qui constituaient l'Union soviétique. Pourquoi n'essaient-ils pas de l'expliquer ?

Les communistes des ex-pays socialistes ne peuvent comprendre la lutte de classe qui se mène dans leurs pays et ce que sont leurs tâches que s'ils partent d'une conception matérialiste et dialectique de ce qu'ont été les pays socialistes avant l'arrivée des révisionnistes à leur direction et dans les décennies qui ont suivi."


( Résolution de la 4e Commission préparatoire du congrès de fondation du (n)PCI, point 5 "Le bilan des pays socialistes")

Également : "Ils [les ML/MLM ndlr] ont passé des années à se demander si l'URSS était un pays socialiste ou un pays capitaliste, dans une confrontation d'une quantité plus ou moins grande de faits avec leurs définitions du capitalisme et du socialisme.


Tandis qu'il était plutôt nécessaire d'étudier :

1.jusqu'à quel point la transition du capitalisme au communisme était avancée en URSS et 2.le processus concret de rétrocession au capitalisme commencé dans les années 1950.

Nous avons rompu avec cette attitude bigote à partir de 1990, avec l'autocritique publiée dans l'article La restaurazione del modo di produzione capitalista in Unione Sovietica dans Rapporti Sociali n°8 - Novembre 1990.

Ce travail nous a aidé à comprendre l'expérience des pays socialistes nés pendant la première crise générale du capitalisme et de déterminer les périodes qu'ils ont traversé : construction du socialisme (c'est-à-dire passage graduel à partir des rapports sociaux capitalistes et pré-capitalistes vers des rapports sociaux communistes), tentative de retour graduel et pacifique au capitalisme, tentative de retour au capitalisme à n'importe quel prix.


Il a suffi de s'enlever les œillères d'une scolastique pseudo-marxiste pour permettre que la riche et multiforme expérience des pays socialistes deviennent compréhensible et parlante, pour comprendre la stricte connexion de "l'effondrement " des régimes révisionnistes dans les années 1989-1991 avec la seconde crise générale du capitalisme"


((n)PCI, Lettre à Front Social, point 3 : le mouvement communiste international)

Les camarades transalpins décrivent très correctement, comment le révisionnisme qui a germé dans les erreurs, les graves défaillances de la construction socialiste (1928-1953) - qui ne suffisent pas, cependant, pour parler de capitalisme d'Etat et de révisionnisme à cette époque - a conduit à partir de 1953 (mort de Staline, et disparition générationnelle des bolcheviks "historiques") à l'abandon progressive de ce qui faisait le socialisme : la planification - qui devient de plus en plus indicative, le caractère collectif de la production - avec par exemple la liquidation des stations de machines et tracteurs (SMT) dans les campagnes, les machines agricoles sont remises aux kholkozes qui deviennent, de fait, des entreprises autonomes, la dictature du prolétariat et la démocratie populaire - le socialisme c'est la propriété d'Etat des moyens de production ET le contrôle démocratique du peuple sur l'Etat, etc. etc.

Peu à peu, l'appareil d'Etat et du Parti, les cadres économiques (directeurs d'usines, de kholkozes) que la politique de Staline, au nom de l'efficacité, avait commencé à soustraire au contrôle démocratique populaire, et qui jouissaient déjà de privilèges excessifs, se sont mis à se comporter en bourgeoisie de fait, vivant dans le luxe en accaparant la plus-value du travail collectif.

Et l'internationalisme révolutionnaire, s'est peu à peu mué en domination et en exploitation des pays "frères", en hégémonisme, en basses visées géopoliticiennes... L'URSS s'est mise à se comporter en puissance impérialiste "comme les autres", même si stricto sensu les choses étaient un peu plus complexes.

Malgré tout, l'URSS a pu encore après les années 50 jouer un rôle progressiste, pour garder la confiance des masses mondiales et nuire aux impérialismes occidentaux : elle a par exemple soutenu, jusqu'en 1975, les luttes du peuple vietnamien et des colonies portugaises d'Afrique. Elle a même joué jusqu'aux années 80 un rôle positif contre le régime fasciste d'appartheid. Cependant, des années 50 aux années 80, le rôle néfaste va croissant au détriment du rôle positif.

A une époque, celle de la "stagnation brejnévienne" (1964-1982), on a pu avoir l'impression que le "système" s'était stabilisé, en "social-impérialisme" et en "capitalisme monopoliste d'Etat". Mais ce modèle économique "bâtard", s'est révélé (bien loin de "l'impérialisme suprême" fantasmé par certains) extrêmement vulnérable à la seconde crise générale du capitalisme (à partir des années 70), écrasé par un complexe militaro-industriel surdimensionné etc.

Il a fallu alors, non sans résistances dans la "vieille garde" de l'époque Brejnev, liquider ce qu'il restait d'apparences socialistes (devenues des boulets), un peu comme d'ailleurs les pays de l'Ouest ont renoncé à leur modèle social-démocrate keynésien, et revenir à un capitalisme libéral pur et dur.

Cependant, à ceux qui considèrent le "capitalisme d'Etat" comme une aberration théorique, au prétexte que la propriété d'Etat des moyens de production exclurait le capitalisme, nous répondrons : si l'on prend n'importe quelle grosse usine en France, on s'aperçoit qu'elle n'est souvent pas la propriété d'une famille bourgeoise, mais d'une personne morale dont les actionnaires et bien souvent, les actionnaires des actionnaires même, sont des personnes morales. Au stade monopoliste, le capitalisme devient de plus en plus un "système" où la propriété juridique des moyens de production appartient à des personnes morales, et qui fait vivre (grassement) une bourgeoisie de rentiers... ou de salariés juridiques, les "cadres supérieurs" ou "dirigeants".

Dans cette configuration, pourquoi l'Etat-propriétaire soviétique ne pourrait-il être considéré comme un "monopole unique", tenant toute la production du pays (et indirectement celle des pays du "bloc"), faisant vivre bourgeoisement une élite de cadres dirigeants ?

Simplement, ce sytème est bâtard, car dans le capitalisme la concurrence des entreprises (un peu comme la biodiversité dans la nature pour les catastrophes naturelles) est la condition - jusqu'à un certain point - de sa survie face aux crises. Ou pour prendre une autre image, la différence entre une planche (qui casse sous les coups) et un matelas (qui les amortit). Voilà pourquoi le révisionnisme soviétique, et des "pays frères", a conduit à la faillite économique et à une très dure "restructuration" pour passer au capitalisme monopoliste "classique", à l'occidentale.

A noter que dans les partis qui n'étaient pas au pouvoir, le révisionnisme n'a pas forcément attendu 1953 pour triompher. Ainsi, la reddition des armes et la participation à la reconstruction bourgeoise du capitalisme, par le PCF et le PC italien, est généralement considéré comme l'acte de naissance du révisionnisme dans ces pays.

Voire, en France, dès les années 30 avec les tendances au chauvinisme de Thorez, l'absence de clarté et les tergiversations sur la question coloniale - alors que la France a le 2e empire du monde. Ceci est bien illustré par les mots de Molotov aux ministres communistes, en 1946 ou 47 : "Alors camarades, comment se passe cette guerre contre les camarades vietnamiens ?"

Mais paradoxalement, le PCF clamera son attachement à Staline bien après le XXe Congrès soviétique, jusqu'au milieu des années 60.

Alors, de quand date le rétablissement du capitalisme en URSS ?

Concrètement, le processus restaurationniste commence entre 1953 (mort de Staline) et 1956 (20e Congrès, triomphe du krouchtchevisme) pour s'achever sur la restauration capitaliste proprement dite en 1991, résultat de la "perestroïka" (1985-90).
Processus qui voit l'abandon progressif de la planification (qui devient indicative) et du collectivisme productif, la liquidation de la démocratie populaire / dictature du prolétariat dans "l'Etat du peuple entier", la constitution d'une couche accaparatrice de la plus-value, stable (sous Staline il y avait des privilèges, mais pas de "sécurité de l'emploi" !) et auto-reproductrice (par cooptation, népotisme...).

Mais pour ce qui est des conditions matérielles de l'idée restaurationniste, qui ne tombe pas du ciel comme on l'a dit... nous dirons bien avant, à vrai dire dès le début, dès 1917 !

La faute à Lénine alors ??? NON, la faute à personne, ni à Lénine ni à Staline, ni à "l'arriération" ni à "l'isolement" de l'URSS, ni à la guerre civile ni à la "bureaucratie" (les cadres indispensables au début), ni aux destructions de la Seconde Guerre Mondiale...

C'est la grande différence avec les trotskistes pour qui la révolution a "dégénéré" PARCE QUE... et on en vient à renier toutes les thèses léninistes (et même marxistes) sur la possibilité du socialisme dans un seul pays, le rôle de la direction, la dictature du prolétariat, l'affermissement (et non l'affaiblissement) du Parti face à la guerre contre-révolutionnaire. On en vient à rejeter l'optimisme révolutionnaire : pour les trotskistes c'était toujours "foutu d'avance"...

En réalité, les causes matérielles du révisionnisme, de la restauration capitaliste, sont présentes objectivement et indépendamment de la volonté dans TOUTES les révolutions, surtout au début (plus on est près de l'ancien régime) et d'autant plus que la révolution est la première du genre, sans expérience antérieure qui serve de leçons.

Il s'agit tout simplement de la lutte de l'ancien et du nouveau, du poids matériel et moral de l'ancien système renversé, des anciens rapports sociaux... La dialectique quoi ! Rien ne tombe du ciel, rien ne disparaît non plus par enchantement.

L'empreinte de l'ancien, les vieilles idées, les réflexes, les comportements sociaux ne disparaissent pas comme ça, d'un coup, et se transmettent parfois sur plusieurs générations.

La vieille organisation sociale met longtemps à disparaître complètement : les contradictions intellectuels/manuels, qualifiés/non-qualifiés, cadres/exécutants, ville/campagne (et ville/banlieue), les différences de "capital culturel", les disparités régionales dans un vaste pays, les "privilèges" (même mérités !) des cadres... Et bien sûr l'influence des résidus des anciennes classes dominantes à l'intérieur, des "émigrés" réactionnaires et de la réaction internationale.
Autant de "facteurs" d'idéologie révisionniste.

Tout cela existe objectivement dans toute révolution, c'est une loi historique.

Là où se situe - et seulement - la différence (et où entrent éventuellement en jeu des facteurs d'arriération, d'isolement et de rapport de force, d'absence d'expérience antérieure, mais ces facteurs ne sont pas déterminants), c'est dans comment on lutte contre, comment on fait en sorte d'éliminer les bases matérielles de la restauration.

Sur ce point, en fonction des 1001 facteurs internes et externes de chaque période, Staline et la direction soviétique ont tantôt bien combattu, tantôt mal, tantôt pas, et tantôt même aidé les ferments restaurationnistes*.

C'est là, en revanche, que la théorie et l'action anti-révisionniste de Mao acquiérent toute leur importance, qui fait du maoïsme la 3e et supérieure étape du marxisme.

A noter que la contre-révolution, la restauration du capitalisme en Chine a été extrêmement rapide : commencée en oct. 1976 par l'arrestation de la "Bande des Quatre", en 1980 le capitalisme est ouvertement rétabli ("peu importe qu'un chat soit blanc ou noir...") dans ce pays. Cela malgré la puissance de la lutte anti-révisionniste sous la Révolution Culturelle, plus haut degré de socialisme jamais atteint au 20e siècle.

La raison en est que malgré la puissance de cette lutte anti-révisionniste, le bond qualitatif pour la théorie marxiste-léniniste qu'elle représente, la Chine partait de "beaucoup plus loin" que la Russie : l'arriération de la plus grande partie du territoire en 1949, était digne du moyen-âge.
Donc, en 1976, le niveau des forces productives chinoises restait inférieur à celui de l'URSS au milieu du siècle. De plus cette contre-révolution intervient dans le cadre de la seconde crise générale du capitalisme (depuis le début des années 70) qui était déjà en train de couler l'économie soviétique.
Il a donc fallu "agir vite", en faisant appel massivement aux capitaux étrangers et en se constituant rapidement une base sociale de petits entrepreneurs.

La clique révisionniste chinoise fut encore plus violemment réactionnaire que la clique soviétique. Il faut d'ailleurs rappeler que sa prise de contrôle prit la forme d'un véritable coup d'Etat de la droite du Parti, avec des dizaines de milliers d'exécutions, des centaines de milliers d'arrestations.

En fait, la Chine étant à l'origine un pays encore féodal, et sous domination étrangère, la révolution a d'abord été une Révolution de Nouvelle Démocratie, une révolution "démocratique bourgeoise" anti-féodale et anti-impérialiste, sous direction du PC. Du coup, la lutte entre la voie bourgeoise et la voie révolutionnaire communiste n'a jamais cessé entre 1949 et 1976, la Révolution Culturelle ne représentant qu'une victoire temporaire**.

[* On cite fréquemment la théorie des forces productives exposée dans L'Homme, le capital le plus précieux de Staline. Au nom du développement de la production à tout prix, explicable (l'analyse scientifique marxiste ne "justifie" pas, elle explique NDLR) par la course à la guerre et la nécessité de rattrapper très vite le niveau occidental (ce qui sera fait, entre 1924 et 1940), la contradiction "cadres et compétents"/exécutants a été renforcée, au détriment du pouvoir populaire et du contrôle démocratique, avec des écarts de niveau de vie parfois excessifs etc. Ou encore l'affirmation, dès 1935, de l'achèvement de la lutte des classes en URSS (la révolution étant donc, en quelque sorte, "terminée"). Staline reviendra sur cette erreur à la fin de sa vie, mais pour l'analyse maoïste c'est la source même de la restauration capitaliste en URSS.]


[**Dès l'affaire Lin Piao (1971) la droite revient sur le devant de la scène, avec notamment le retour de Deng Xiaoping aux affaires (août 1973-début 76)].
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20 octobre 2009 2 20 /10 /octobre /2009 09:52

Le processus de fascisation du champ politique bourgeois semble connaître, si cela se confirme, un bond en avant FONDAMENTAL.

C'est en tout cas ce qui ressort d'un article paru dans Le Monde d'aujourd'hui :

"Y a t-il une place, en France, pour un mouvement à l'image de la Ligue du Nord, parti italien populiste et xénophobe ? Le Bloc identitaire y croit" annonce le quotidien.

Le mouvement d'extrême-droite a tenu sa convention ce week-end, à Orange avec 500 participants, 2 fois plus qu'en 2007 !

Orange, ville connue de sinistre mémoire : avec son maire, toujours en place, Jacques Bompard, elle fut l'une des 4 villes de plus de 10.000 habitants conquises par le FN en 1995.

Depuis, Bompard a rejoint le MPF de De Villiers, après son exclusion du parti lepéniste en 2005.

Mais pour les régionales de 2010, il entend conduire une liste "Ligue du Sud" (!!!) avec les Identitaires de la région (connus pour leurs défilés aux flambeaux à Nice).

Or, comme chacun le sait, le MPF de De Villiers a récemment rallié l'UMP!

Issu du groupuscule Unité Radicale, dissout en 2002 après la tentative d'attentat d'un de ses membres contre Chirac, le Bloc Identitaire est selon Le Monde "en quête de respectabilité" : " c'est cette image que le mouvement, qui vient de se constituer en parti politique, veut effacer.
Se disant plus proche de la Ligue du Nord comme du FN, son président Fabrice Robert va jusqu'à affirmer que le nationalisme a été un drame pour l'Europe. "Nous sommes populistes, a-t-il déclaré au Monde. Ce que nous reproche l'extrême-droite, c'est d'avoir rompu avec l'antisémitisme et l'antisionisme (!!!!)."
A la tribune
(de la convention) le tête de liste "Ligue du Midi" en Languedoc-Roussillon, Richard Roudier, a affirmé "condamner l'antisémitisme"."

Ainsi, le Bloc Identitaire est en train d'assumer clairement la "ligne italienne". Tout en restant, "sous le manteau", attaché aux symboles (le Comité d'entraide aux prisonniers européens, présidé par Roudier, vendait encore récemment des cartes postales à l'effigie de Pétain, Brasillach ou du Waffen SS Saint-Loup...), les "Zids" abandonnent les archaïsmes les plus flagrants qui entravent la marche aux responsabilités : antisémitisme, antisionisme, "nationalisme étroit" anti-européen et hostile aux sentiments régionaux, et bien sûr hostilité dogmatique à la droite parlementaire... Tout ce qui a maintenu le FN sur le seuil pendant près de 20 ans.

Son modèle revendiqué est la Ligue du Nord italienne qui a su faire son nid au sein des coalitions berlusconiennes successives, abandonnant peu à peu un régionalisme étroit hostile à Rome et aux méridionaux pour se poser en parti national prônant un fédéralisme à la belge, xénophobe et jouant sur la peur de l'Islam, parfaitement dans la ligne de la bourgeoisie impérialiste européenne (renvoyer les immigrés travailler dans leurs pays-bagnes, et préparer les guerres impérialistes pour le contrôle du Moyen-Orient), euro-critique mais favorable à une "Europe des identités"...

[Rappelons que le MPF est lié au niveau européen à Libertas, mouvement populiste eurosceptique de l'irlandais Declan Ganley. Or celui-ci est suspecté de jouer pour les Américains, pour dynamiter une Europe "forte et indépendante" et maintenir l'ancrage atlantique.]

La fascisation en France va t-elle se poursuivre sur ce modèle  d'agrégation progressive, autour de l'UMP, des fascistes "acceptables" (après De Villiers, Bompard et Simonpieri - ex-maire ex-FN ex-MNR de Marignane ! -, les Identitaires ?), en plus de la "gauche réac" (après Bockel et Besson, Manuel Valls, voire André Gerin) ?

En Italie, c'est bel et bien ce modèle qui est en train de faire basculer le pays dans le fascisme (avec, tout dernièrement, les peines dignes de l'Espagne franquiste prononcées contre les "casseurs" de Gênes). Depuis sa réélection en 2008 (après une désastreuse parenthèse de centre-gauche de 2 ans), Berlusconi viellissant et assailli par les scandales, semble être devenu l'instrument de l'extrême-droite, et non plus celle-ci son instrument comme lors de ses précédents mandats.

Mais ce processus peut également exploser en vol, sous le poids des contradictions au sein de la bourgeoisie UMP (avec les derniers tenants du gaullisme social, du libéralisme orléaniste et de la démocratie-chrétienne humaniste).

Ouvrant alors la voie à une nouvelle extrême-droite recomposée, que ce soit autour de Marine Le Pen, Carl Lang (qu'une élection de Marine Le Pen à la succession de son père ferait rallier en masse), Bompard, De Villiers.... Nous ne sommes pas devins !

CE QUI EST SÛR, C'EST QUE LA TENDANCE CONTINENTALE EST AU FASCISME, QU'ELLE GAGNE UNE FRANCE QUI SE CROYAIT A L'ABRI, ET QU'ELLE EST LOURDE !!!

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19 octobre 2009 1 19 /10 /octobre /2009 18:56
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18 octobre 2009 7 18 /10 /octobre /2009 21:18

sanka-01Source : Blog des peuples en lutte

Thomas Isidore Noël Sankara, considéré par certains comme le Che Guevara africain est né le 21 décembre 1949 à Yako en Haute Volta et mort assassiné le 15 octobre 1987 à Ouagadougou au Burkina Faso. C'était un militaire et un homme politique panafricaniste et tiers-mondiste burkinabé. 

Il incarna et dirigea la révolution burkinabé du 4 août 1983 jusqu'à son assassinat lors d'un coup d'État qui amena au pouvoir Blaise Compaoré, le 15 octobre 1987. Il a notamment fait changer le nom de la Haute-Volta, issu de la colonisation, en un nom issu de la tradition africaine le Burkina Faso, le pays des hommes intègres et a conduit une politique d'affranchissement du peuple burkinabé jusqu'à son assassinat. Son gouvernement entreprit des réformes majeures pour combattre la corruption et améliorer l'éducation, l'agriculture et le statut des femmes. Son programme révolutionnaire se heurta à une forte opposition du pouvoir traditionnel qu'il marginalisait ainsi que d'une classe moyenne peu nombreuse mais relativement puissante. 

L'héritage politique et « identitaire » de Thomas Sankara — tout comme ceux de Patrice Lumumba, Amílcar Cabral ou Kwame Nkrumah — est considérable en Afrique et en particulier dans la jeunesse africaine dont une bonne partie le voit comme un modèle. 

Biographie 

Thomas Sankara était un « Peul-Mossi » issu d'une famille catholique. Son père était un ancien combattant et prisonnier de guerre de la Seconde Guerre mondiale. Il a fait ses études secondaires au Lycée Ouézin Coulibaly de Bobo-Dioulasso, deuxième ville du pays. Il a suivi une formation d'officier à Madagascar et devint en 1976 commandant du centre de commando de Pô. La même année, il fait la connaissance de Blaise Compaoré avec lequel il forme le Regroupement des officiers communistes (ROC) dont les autres membres les plus connus sont Henri Zongo, Boukary Kabore et Jean-Baptiste Lingani. 

En septembre 1981, il devient secrétaire d'État à l'information dans le gouvernement du colonel Saye Zerbo. Il démissionne le 21 avril 1982, déclarant « Malheur à ceux qui bâillonnent le peuple ! » 

Le 7 novembre 1982, un nouveau coup d'État portait au pouvoir le médecin militaire Jean-Baptiste Ouédraogo. Sankara devint Premier ministre en janvier 1983, mais fut limogé et mis aux arrêts le 17 mai, après une visite de Guy Penne, conseiller de François Mitterrand. Le lien entre la visite de Guy Penne et l'arrestation de Sankara reste sujet à controverse, même si les soupçons d'une intervention française restent forts. 

Un nouveau coup d'État, le 4 août 1983 place Thomas Sankara à la présidence. Il définit son programme comme anti-impérialiste, en particulier dans son « Discours d'orientation politique », écrit par Valère Somé. Son gouvernement retira aux chefs traditionnels les pouvoirs féodaux qu'ils continuaient d'exercer. Il créa les CDR (Comités de défense de la révolution), qui eurent toutefois tendance à se comporter en milice révolutionnaire faisant parfois régner une terreur peu conforme aux objectifs de lutte contre la corruption. 

Le 15 octobre 1987, Thomas Sankara fut assassiné lors d'un coup d'État organisé par celui qui était considéré comme son frère, Blaise Compaoré. Plusieurs jours plus tard, il fut déclaré « décédé de mort naturelle » par un médecin militaire. L'absence de tout procès ou de toute enquête de la part du gouvernement burkinabé a été condamnée en 2006 par le Comité des droits de l’homme des Nations unies .Par ailleurs, le gouvernement français de l'époque (cohabitation entre Jacques Chirac qui gouverne et François Mitterrand qui préside) est soupçonné d'avoir joué un rôle dans cet assassinat, ainsi que plusieurs autres gouvernements africains gouvernés par des amis de la France. Kadhafi pourrait être impliqué et avoir utilisé ce meurtre pour redevenir un ami de la France. C'est notamment la famille Sankara, réfugiée en France, qui soutient ces hypothèses. Cette hypothèse est aussi soutenue par la plupart des historiens africains. Si la décision de condamner l'absence d'enquête constitue une première mondiale dans la lutte contre l'impunité, elle est insuffisante, puisqu'elle n'a conduit à aucune condamnation. Thomas Sankara a été proclamé modèle par la jeunesse africaine au forum social africain de Bamako 2006 et au forum social mondial de Nairobi en 2007. 

Depuis le 28 décembre 2005, une avenue de Ouagadougou porte son nom, dans le cadre plus général d'un processus de réhabilitation décrété en 2000 mais bloqué depuis lors. Diverses initiatives visent à rassembler les sankaristes et leurs sympathisants, notamment par le biais d'un comité national d'organisation du vingtième anniversaire de son décès, de célébrer sa mémoire, notamment par des manifestations culturelles, tant au Burkina Faso qu'en divers pays d'implantation de l'immigration burkinabé. En 2007, pour la première fois depuis 19 ans, la veuve de Thomas Sankara, Mariam Serme Sankara a pu aller se recueillir sur sa tombe présumée lors des 20es commémorations à Ouagadougou. 

Actions politiques 

Thomas Sankara était en premier lieu un des chefs du Mouvement des non-alignés, les pays qui durant la Guerre Froide ont refusé de prendre parti pour l'un ou l'autre des deux blocs. Il a beaucoup côtoyé des militants d'extrême gauche dans les années 1970 et s'est lié d'amitié avec certains d'entre eux. Il a mis en place un groupe d'officiers clandestin d'influence marxiste : le Regroupement des officiers communistes (ROC). Dans ses discours, il dénonce le colonialisme et le néo-colonialisme, notamment de la France, en Afrique (notamment les régimes clients de Côte d'Ivoire et du Mali, lequel lance plusieurs fois, soutenu par la France, des actions militaires contre le Burkina Faso). Devant l'ONU, il défend le droit des peuples à pouvoir manger à leur faim, boire à leur soif, être éduqués. Pour redonner le pouvoir au peuple, dans une logique de démocratie participative, il créa les CDR (Comités de défense de la révolution) auxquels tout le monde pouvait participer, et qui assuraient la gestion des questions locales et organisaient les grandes actions. Les CDR étaient coordonnés dans le CNR (Conseil national de la révolution). Les résultats de cette politique sont sans appel : réduction de la malnutrition, de la soif (construction massive par les CDR de puits et retenues d'eau), des maladies (grâce aux politiques de « vaccinations commandos », notamment des enfants, burkinabe ou non) et de l'analphabétisme (l'analphabétisme passe pour les hommes de 95% à 80%, et pour les femmes de 99% à 98%, grâce aux "opérations alpha"). Sankara est aussi connu pour avoir rompu avec la société traditionnelle inégalitaire burkinabe, par l'affaiblissement brutal du pouvoir des chefs de tribus, et par la réintégration des femmes dans la société à l'égal des hommes. Il a aussi institué la coutume de planter un arbre à chaque grande occasion pour lutter contre la désertification. Il est le seul président d'Afrique (et sans doute du monde) à avoir vendu les luxueuses voitures de fonctions de l'État pour les remplacer par de basiques Renault 5. Il faisait tous ses voyages en classe touriste et ses collaborateurs étaient tenus de faire de même. Il est célèbre aussi pour son habitude de toujours visiter Harlem (et d'y faire un discours) avant l'ONU. 

À lire :

Thomas Sankara

Portrait d'un homme intègre 

Notes sur la révolution et le développement national et populaire dans le projet de Sankara

Le "Che" africain. Il y a 20 ans : Thomas Sankara était renversé

Qui était Thomas SANKARA ? (AGEN)

Thomas sankara, leader d'un authentique processus révolutionnaire (Bruno Jaffré, le Monde Diplomatique, 2007)

Thomas Sankara, précurseur des luttes d’aujourd’hui (du même auteur, MàJ octobre 2014)


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18 octobre 2009 7 18 /10 /octobre /2009 21:09

Gênes 2001 : un siècle de prison contre les "black bloc"


Un siècle de prison pour les manifestants qui ont "dévasté" et "pillé" Gênes lors du G8 de 2001. 48h après l’acquittement du préfet Gianni De Gennaro, pleuvent des mesures très dures contre 10 présumés Black bloc : 98 années et 9 mois d’incarcération en tout. Prescription et acquittement pour 15 autres inculpés qui ont participé aux désordres, mais avec la circonstance atténuante d’avoir réagi à une charge illégitime des forces de l’ordre [Il s’agit bien sûr des dissociés de Tute bianche, devenus Disobbedienti].


La deuxième section de la Cour D’appel du chef-lieu ligure a lu le verdict vers midi : Vincenzo Puglisi est condamné à 15 ans de prison, Vincenzo Vecchi à 13 ans et 3 mois, Marina Cugnaschi à 12 ans et 3 mois. "Des peines qu’on n’inflige pas même à des assassins. Et si ces jeunes ont commis un délit, c’est contre des choses, des objets. Pas des personnes", "En frapper 10 pour en éduquer des millions" a protesté le public dans la salle. Les avocats sont décontenancés et attendent les motivations écrites du verdict (il faudra encore 3 mois) mais parlent en attendant de décision "incroyable" : "On avait l’intuition, après les sentences plus récentes, qu’il soufflait un air mauvais : mais il y a ici des inculpés qui ont pris plus de 10 ans pour avoir brisé une vitrine, et c’est tout", commente l’avocat Roberto Lamma.


Maria Rosaria D’Angelo, présidente du tribunal, a partiellement changé la décision prise en première instance en décembre 2007 : par rapport à avant, le total des peines diminue un petit peu (10 années en moins), mais se durcit contre les dénommés Black Bloc. Les juges ont confirmé que la charge des forces de l’ordre via Tolemaide, en début d’après-midi du 20 juillet, était illégitime. Cet assaut contre le cortège des No-global a déchaîné l’enfer où trouvera ensuite la mort Carlo Giuliani [assassiné par les flics alors qu’il tentait de défoncer une jeep de carabiniers, Ndt]. Massimiliano Monai, le jeune qui se trouvait à côté de lui lors de l’attaque contre la Jeep Defender des carabiniers avait été condamné en première instance à 5 ans de prison : la prescription a en revanche maintenant définit qu’il n’effectuera pas de peine.


"Je m’honore d’avoir participé en homme libre à une journée de contestation contre l’économie capitaliste" avait déclaré Vincenzo Vecchi. Carlo Cuccomarino a été condamné à 8 années, Luca Finotti à 10 années et 9 mois, Alberto Funaro à 10 années, Dario Ursino à 7 années. Antonino Valguarnera, qui avait effectué son service militaire en Bosnie avant le G8 et même décoré, accusé d’avoir jeté des molotovs, a pris 8 années (...)


Traduit de l’italien de La Repubblica, 9 ottobre 2009

"Cette Semaine" n°95, printemps 2008, p.34-35 avait publié la déclaration d’un anarchiste devant le tribunal en première instance, ainsi qu’un tract des compagnons de Gênes suite au verdict.

 

LE FASCISME EST EN MARCHE EN ITALIE !!!

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18 octobre 2009 7 18 /10 /octobre /2009 19:55

Hoy, hebdo du Parti Communiste Révolutionnaire d'Argentine, traduction Servir Le Peuple.


Hoy n°1288 / la Chine célébre sa marche vers une nouvelle superpuissance

L'imposant déploiement  militaire et technologique du 1er octobre dernier a exhibé devant le monde les résultats et les objectifs de 30 ans de restauration capitaliste.

 

S'appuyant sur les réussites immenses des trois décennies antérieures de révolution populaire et socialiste, la bande de bourgeois monopolistiques qui a accaparé le pouvoir avec Deng Xiaoping en 1978 [pour nous la contre-révolution en Chine commence avec l'arrestation de la "bande des Quatres", en octobre 1976 NDLR] après l'échec de la Révolution Culturelle, a restauré le capitalisme (et avec lui l'exploitation impitoyable des masses laborieuses), elle s'est approprié les fabriques, les champs et les biens étatiques, a retiré aux ouvriers et les paysans le pouvoir de décision que jusqu'alors ils avaient exercée au travers des organismes de démocratie directe dans les fabriques et les communes populaires, et a constitué d'immenses monopoles aux intérêts présents sur tous les continents.

Elle a ainsi transformé  la Chine en nouvelle puissance impérialiste, et s'est graduellement mise à disputer des marchés et des "sphères d'influence" à l'impérialisme rival. L'impressionnante exhibition militaire (des avions avec des radars avancés et des missiles de croisière, des véhicules avec des missiles intercontinentaux Dongfeng 31 capable de décharger des têtes atomiques à plus de 10.000 kilomètres, etc.) constitue un avertissement à ses concurrents sur la détermination de l'impérialisme chinois à protéger et défendre ses intérêts partout dans le monde.

Une campagne intense idéologique de la bourgeoisie mondiale a essayé de confondre les peuples en présentant les célébrations de 1er octobre dans certains cas comme la commémoration de "60 ans de communisme", et dans les autres comme la célébration des "succès" de 30 ans de réformes capitalistes qui - affirment - ils - auraient tiré "beaucoup de personnes de la pauvreté".

Mais les centaines de millions de travailleurs, d'ouvriers et les paysans chinois(indiens) expulsés des terres communes, surexploités dans les fabriques ou poussés au désœuvrement, le savent bien : l'actuelle Chine n'a rien à voir avec la grandiose expérience révolutionnaire, que la victoire obtenue en 1949 sous la conduite de Mao Tsetung et le Parti communiste de la Chine a permis de commencer à construire.
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18 octobre 2009 7 18 /10 /octobre /2009 19:47
Malgré de nombreuses rencontres, réunions, discussions, amendements, etc., entre le PCNU-maoïste, l'UML et le Congrès Népalais, ces derniers ne sont parvenus à aucun consensus sur la résolution du conflit politique actuel. Le Congrès Népalais (en bloc) et l'UML (quelque peu divisé) refusent que la question du rôle du Président dans la réinstauration du chef de l'Armée en mai dernier et que la question de la suprématie civile ne soient discutées au parlement.

Quelques figures politiques affirment même publiquement que l'intervention de l'Armée est une possibilité qui se dessine de plus en plus. A ce sujet, la ministre de la Défense continue à promouvoir le rôle de l'Armée et a été jusqu'à affirmer à propos de Katawal (ex-chef de l'armée) : "Nous devons tous accepter le fait que Rukmangad Katawal a joué un rôle vital en établissant la suprématie populaire et en institutionalisant le changement politique dans le pays." "Il a fait du bon travail et il devrait donc avoir un travail correspondant." "On devrait lui dire de porter des responsabilités plus importantes." Il y a peu à rajouter à cela quand on sait que c'est ce même Katawal qui a refusé d'obéir aux ordres du gouvernement lorsqu'il été dirigé par les maoïstes...

Le premier ministre Madhav Kumar Nepal a déclaré que l'armée devait aller de l'avant dans le recrutement de nouveaux soldats (en contradiction avec les Accords de Paix). La ministre de la Défense a répété qu'il était possible d'amender ces Accords de Paix pour faciliter le réarmement et le recrutement de l'Armée Népalaise... Baburam Bhattarai, vice président du parti maoïste a répondu à cela que : "le gouvernement fantoche prend des décisions l'une après l'autre qui violent l'Accord de Paix et la constitution." "Nulle part dans le monde n'ont été amendés des accords de paix. C'est au delà de notre entendement si elle le dit consciemment." De même, Bhattarai a dénoncé la dissolution des Comités pour la Réforme Agraire, pour les Femmes et pour la Paix par le gouvernement dirigé par l'UML.

Le Secrétaire du PCN-maoïste, CP Gajurel 'Gaurav', a déclaré que le parti était conscient que des tentatives étaient faites pour dissoudre l'Assemblée Constiutante et que cela ne laissait aucun autre choix aux maoïstes de se diriger vers une révolte populaire. Bhattarai a également affirmé qu'un consensus était peu problable et que les maoïstes déclareraient la révolte populaire après Tihar (vers la fin octobre).

La situation se tend encore plus.


Par Comité de Solidarité Franco-Népalais - Publié dans : Actualités du Népal
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18 octobre 2009 7 18 /10 /octobre /2009 19:41

13/10/09

 

Ce soir vers 21 h 30 la police espagnole a investi les locaux du  syndicat   LAB, le plus représentatif au Pays Basque, à Donostia (Saint Sebastien).

 

Les travailleurs présents ont été contrôlés et isolés pendant deux  heures.

Une dizaine de responsables de  la gauche abertzale présents dans les locaux ont été arrêtés, dont Arnaldo Otegi, Rafa Diez et Rufi Etxeberria.

 

L'ordre de Madrid est clair : il faut a tout prix empêcher l'expression démocratique de la gauche aberzale qui porte les revendications et l'espoir du peuple basque.

 

(source : GARA)

 

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18 octobre 2009 7 18 /10 /octobre /2009 19:04

 

SourceMediapart

 

Malgré les tractations politiques sur la voie du dialogue, la répression continue au Honduras. Betti Matamoros, représentante du Frente Nacional Contra el Golpe de Estado, était récemment en tournée européenne pour demander le soutien des mouvements sociaux européens. Rencontre lors de sa conférence à Lausanne du 7 octobre.

 

Les images sont dures : parallèlement à la conférence de Betti Matamoros, une suite de photos de la répression est projetée sur écran. La représentante du Frente Nacional Contra el Golpe de Estado fait le point sur la situation depuis le coup d’Etat du 28 juin. Le mouvement social représenté par Betti Matamoros comprend des organisations sociales et politiques, des syndicats, des coopératives, des comités de quartiers, des mouvements féministes et indigènes etc. Depuis 3 mois, ce mouvement manifeste dans les rues pour le retour du président déchu Manuel Zelaya, mais surtout pour le respect des droits constitutionnels et humains et la mise en place d’une Assemblée constituante. Les militantes des mouvements féministes, explique Betti, doivent manifester en bande, jamais seules, car pendant les manifestations, une grande violence s’exerce contre les femmes, avec des viols, des tortures.

 

 La volonté d’Assemblée constituante a mis le feu aux poudres au Honduras. Ce genre d’assemblée reprend certains points de la démocratie semi-directe qu’on retrouve en Suisse. C’est en fait la « 4e urne ». Cette urne aurait permit une consultation citoyenne sur une réforme constitutionnelle. Le projet d’Assemblée constituante suivait les réformes faites en faveur du peuple par le Président déchu Zelaya. Mais en fait, la vraie raison du coup d’Etat serait les réformes sociales entreprises par Zelaya notamment l’augmentation du salaire minimum.[1] C’en était trop pour les oligarques et certaines transnationales US.  

 

Essayant de jauger si la conférence à laquelle j’assiste abuse d’une sorte d’antiaméricanisme primaire, je provoque l’auditoire en demandant des preuves de l’implication étasunienne dans le coup d’Etat. En effet, il est de bon ton chez certains altermondialistes de toujours voir la main de Washington derrière toutes les répressions néolibérales, certains seraient même prêts à parier que Bush a ordonné à Sarkozy de supprimer la publicité sur France Télévision en prime time.

 

La réponse des intervenants m’a plutôt convaincu au point que j’ai senti le malaise d’avoir posé la question. A savoir.

Premièrement, la base militaire étasunienne au Honduras est une des plus puissantes de la région. Située à 97 km de la capitale, la base US de Soto Cano fonctionne depuis 1981. Les conférenciers rappellent qu’elle a joué un rôle clé dans la diffusion de la « contra » nicaraguayenne, force paramilitaire qui luttait contre les mouvements de gauche en Amérique latine sous l’ère Reagan. La base de Soto Cano est en fait partagée entre militaires US et honduriens. Il faut savoir que le Président Zelaya avait décidé récemment de transformer cette base en aéroport civil financé par les fonds de l’ALBA.[2] Il est clair que les USA ne pouvaient pas laisser faire ça.

 

Deuxièmement, souligne Mme Matamoros, le Honduras est idéalement situé sur le couloir aérien entre les USA et le Venezuela. Le Honduras est donc géo-stratégiquement parlant un point capital en cas d’attaque du Venezuela par l’Oncle Sam.

 

Troisièmement, soutenir les putschistes permet à Washington de freiner l’unification latino-américaine. Celle-ci se consolide avec plusieurs blocs régionaux, dont l’ALBA, que le Honduras a rejoint sous la présidence de Zelaya.

Enfin, en diplomatie, le poids des mots est capital, l’administration Obama n’a jamais utilisé les termes « coup d’Etat », dans le cas contraire cela aurait obligé Washington à rompre les relations diplomatiques avec le Honduras.

 Les putschistes : deux pas en arrière, un pas en avant Ces dernières semaines ont vu le président auto-proclamé Micheletti prendre peu à peu ses distances avec la répression militaire, car il commence à sentir le poids des pressions internationales et sait qu’un jour il devra négocier une sortie honorable.

 

Il essaye de tâter le terrain en faisant les yeux doux à Lula, le Président brésilien. En effet, questionnée sur la position de Lula dans l’affaire, sachant que Zelaya s’est réfugié dans l’ambassade du Brésil à Tegucigalpa, Betti explique que Micheletti est en tractations avec le Président brésilien. Sachant que le Brésil est devenu ce mois-ci la 10e puissance économique mondiale, Lula mène la danse dans la négociation, et les USA sont trop isolés dans ce dossier pour renverser le rapport de force.

 

Néanmoins, des médias français flairent les « pétrodollars » d’Hugo Chavez derrière le soutien de Lula à Zelaya.[3] Encore plus simplistes que ces altermondialistes qui voient la main de Washington derrière toutes les répressions de la planète, voici les affirmations de ces journalistes mainstream. Ceux-ci, subissant la censure des groupes financiers qui détiennent les médias français, doivent convaincre leurs lecteurs que les pétrodollars d’Hugo Chavez mettent à sa botte tous les régimes réformistes d’Amérique latine. Prendraient-ils les lecteurs pour des idiots ?

 

 Betti Matamoros explique que les maquilas (usines sous-traitantes pour des firmes US installées en Amérique latine) sont très présentes au Honduras. Usines dans lesquelles les salaires sont misérables. Sachant le Honduras est un pays très inégalitaire, Betti rappelle que 80% de la population est pauvre et 35% vit avec moins de 1 dollar par jour. Dans ce contexte, la tentation est grande pour les multinationales US de ne pas renoncer aux bénéfices générés par l’exploitation des travailleurs dans les maquilas. Alors que le pays est riche en ressources naturelles, la majorité de la population vit dans la pauvreté. 


[1]http://www.michelcollon.info/index.php?view=article&catid=7&id=2321&option=com_content&Itemid=12

[2] http://mai68.org/spip/spip.php?article295

[3] http://www.michelcollon.info/index.php?view=article&catid=7&id=2321&option=com_content&Itemid=12

 


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18 octobre 2009 7 18 /10 /octobre /2009 18:35

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Par Eric Simon (15 octobre 2009)

Le Forum social des quartiers populaires s’est réuni pendant trois jours, fin septembre, dans le quartier du Petit-Bard à Montpellier. Un quartier symbole du délitement urbain et cadre d’une lutte mémorable de ses habitants pour la reconquête de leurs droits. Les participants, venus de plusieurs agglomérations et banlieues, ont pris acte des limites de l’action associative et franchissent le pas : ils entrent officiellement en politique. Une décision qui n’était pas tout à fait inattendue.

 



Ce 25 septembre, le portrait géant d’Abdenour Tataï, tendu sur une façade, semble accueillir les participants au troisième Forum social des quartiers populaires (FSQP) qui se réunissent entre quatre barres d’immeubles aux murs délabrés et aux volets dévorés par la rouille. Abdenour Tataï, mort il y a un an dans un accident de voiture, était le président de l’association montpelliéraine « Justice pour le Petit-Bard » et militant du Mouvement immigration et banlieue (MIB). Pendant des années, il a été le porte-voix des habitants contestant les politiques désastreuses menées sur le quartier et la gestion prédatrice des différents syndics de « la plus grande copropriété de France ». Difficile de trouver meilleur parrainage et lieu plus symbolique pour le troisième rendez-vous de ce Forum social, après ceux de Saint-Denis et de Nanterre en banlieue parisienne.

Cette fois, le programme est minimal : de la dizaine de thèmes développés les années précédentes, de l’éducation à la mémoire de l’immigration, de l’islamophobie à l’apartheid urbain, seules subsistent les luttes contre les violences policières et une matinée consacrée aux solidarités internationales avec la Kanaky, la Palestine et l’Afrique

« On a vécu les limites des expériences locales »

La raison en est simple : les discussions tourneront essentiellement autour de la naissance d’un « mouvement politique des quartiers populaires ». On est venu pour cela des quatre coins de France : outre les Montpellierains, on croise des militants de l’agglomération lyonnaise, regroupés pour la plupart dans l’association DiverCité, les Toulousains de Motivé-e-s, des Rouennais, des Strasbourgeois, des Nîmois ou des Provençaux, et bien sûr les franciliens du MIB ou d’AC Le Feu, association de Clichy-sous-Bois née au moment de la révolte des banlieues de 2005. 

Partant de l’expérience du Petit Bard et de la mobilisation locale de 2004, Tarek Kawtari, président du FSQP et militant francilien du MIB, pose le débat : « Que les institutions le veuillent ou non, le pouvoir doit être partagé avec les habitants ! Créer une force politique permet notre auto-organisation, c’est notre responsabilité, parce que personne ne luttera à notre place, au Petit Bard, à la Paillade, à Lyon, Saint-Etienne ou Paris ! » Salah Amokrane, de Toulouse, renchérit : « On a vécu les limites de nos expériences locales, le national nous fait défaut. Et si on n’existe pas, jamais les sujets qui nous concernent ne seront traités dans le champ politique »

Le FSQP est-il à la recherche d’un second souffle ou franchit-il une nouvelle étape ? Les feux de 2005 avaient imposé l’urgence de dépasser les mobilisations locales. Entre un débat police-justice avec un Black Panther américain et un documentaire sur la grève des McDo, le forum social de Saint-Denis en 2007 a lancé une petite dynamique, où chacun mesurait déjà les limites des expériences électorales autonomes. Nanterre l’année dernière a confirmé l’essai : de jeunes participants noirs ont fait leur entrée dans un espace traditionnellement animé par des générations de militants issus de l’immigration maghrébine. 

A Montpellier, il s’agit de dépasser le cap d’une histoire qui a commencé pour la plupart avec les Marches pour l’égalité de 1983. Les participants se sentent porteurs d’une mémoire plus ancienne qui comprend les guerres coloniales, les premières vagues d’immigration ouvrière, les luttes menées par le Mouvement des travailleurs  arabes [mouvement d'inspiration maoïste, lié à la Gauche Prolétarienne NDLR] dans les années 70, en passant par les campagnes pour un logement décent, contre les violences policières ou contre la Double Peine. Certains se sont investis contre la loi sur le voile en 2004 et contre l’islamophobie.

 

L’esprit des sans-culottes

Le voile ! L’Islam ! Horresco referens ! Le communautarisme est-il de retour ? Les spectres des convertis d’Al-Qaeda, de l’antisémite Dieudonné ou de l’extrémiste afrocentriste Kemi Seba hantent-ils les allées du Petit-Bard ? Les porteurs de préjugés ou les adeptes de la doctrine de l’ennemi intérieur resteront perplexes en écoutant ces jeunes filles voilées qui invectivent un de leurs aînés : « Qu’est-ce que tu discutes avec l’UOIF [1] ? Ce sont des frèristes (partisans des Frères Musulmans), des bourgeois qui n’en ont rien à f… des pauvres ! En plus, ils ont invité Dieudonné et Alain Soral lors de leurs dernières rencontres : on ne discute pas avec les fachos ! »*. « Ce ne sont pas des vrais musulmans : ils ne luttent pas contre les injustices sociales », ajoute fermement Abdelaziz Chaambi, pilier du FSQP sur la région lyonnaise, cofondateur de l’Union des jeunes musulmans (UJM), du Collectif des musulmans de France (CMF), de DiverCité et militant de tous les combats sociaux. Le deuxième Forum, à Nanterre, a mis les choses au point dans un texte sans nuance, toujours en première page du site du FSQP : « L’extrême-droite drague les basanés » renvoient dos à dos, sur fond de citations de Fred Hampton des Black panthers, tous les partisans black-blancs-beurs de la guerre raciale et les nouveaux « tirailleurs coloniaux » du FN regroupés autour de l’ancien comique du théâtre de la Main d’Or.

 

 

En fait de voile et de communautarisme, c’est plutôt l’esprit des bras-nus de 1793 qui plane sur le Petit-Bard. Une référence assumée par tous, filles voilées ou en tee-shirts, participants « gaulois » ou issus des « générations difficiles », et même revendiquée à plusieurs reprises pendant le week-end. Un Montpelliérain : « Vous êtes ici au cœur d’un système féodal, celui de George Frêche. Un système dont nous sommes les gueux. Pourtant, il y a ici au Petit-Bard les gens les plus conscientisés de la République. Nous sommes les nouveaux Sans-culottes ! » [NDLR : de là aux nouveaux partisans, il n'y a qu'un pas !] « La révolution française n’est pas terminée, elle est toujours à atteindre », lance un participant. « Nous sommes en train de créer quelque chose d’inédit depuis la Révolution Française », déclame avec emphase le Lyonnais Pierre-Didier Tchétché-Apéa, aux lointains airs d’un Toussaint Louverture ou d’un Gracchus Babeuf noir. Hier les faubourgs, aujourd’hui les banlieues populaires : c’est bien une géographie urbaine et de classe qui marque prioritairement l’identité du Forum. Tout le reste découle de cette histoire.

Les héritiers « idéologiques » ne s’y sont pas trompés. Olivier Besancenot est venu représenter le Nouveau parti anticapitaliste (NPA), invité avec Tarek Ben-Hiba, de la Fédération « pour une alternative sociale et écologique » (ex Verts et communistes « unitaires ») et vétéran des luttes de l’immigration. Le député communiste Patrick Braouzec s’est excusé et le Vert Alain Lipietz n’est pas venu. Les discussions sont dures. Besancenot sait qu’il marche sur des œufs. Sa discrète présence aux derniers FSQP lui vaut toutefois un certain capital de sympathie dont ne bénéficient pas forcément ses camarades. De fait, beaucoup vilipendent ces militants « révolutionnaires » au discours emprunt de paternalisme. Bon nombre d’entre eux, venus avec le leader du NPA, se font vertement rabrouer sans même avoir le temps de finir une phrase**. 26 ans de trahison, de récupération, d’instrumentalisation de la gauche en général depuis les Marches de 83 ont laissé des traces profondes. Personne n’oublie que l’ex-LCR a fait partie de l’aventure de SOS-Racisme, qui a « folklorisé la situation de l’immigration » et est demeurée silencieuse, du fait de ses divisions internes, face à la loi sur le voile. [La LCR a même été à l'origine de cette loi, par le biais de 2 militants enseignants !]

 

Ici, certains habitants n’ont même pas de boîtes aux lettres

Les débats sont d’autant plus violents que les participants se savent proches politiquement sur la plupart des problématiques. Besancenot se voit reprocher le fait qu’il existe une commission « quartiers populaires » au NPA, comme s’il s’agissait d’une « commission exotisme », ce qui agace notre postier : « Des militants de chez nous vivent et militent dans les banlieues. Grâce à eux, les problèmes des quartiers sont enfin discutés, jusqu’au sommet du parti ! » « On n’a pas été absents, rétorque la stéphanoise Sakina Bakha. Nous avons été invisibilisés, dans les partis et les syndicats ! » Mais ici, pas question de déballer le programme électoral : seule importe la vie quotidienne, le « cœur de la politique » : « Vous nous parlez de lutter contre la privatisation de la Poste, c’est bien beau, mais ici, il y a des gens qui n’ont même pas de boîte aux lettres », lance Hamza, 20 ans, né au Petit-Bard. 

Car les habitants des immeubles alentours se sont, prudemment, mêlés aux débats. Les vieux Chibanis, piliers des mobilisations de 2004, n’ayant pas hésité alors, malgré leur âge, à descendre à pied vers le centre-ville ou à coller des affiches, hochent la tête en entendant Tarek Kawtari s’écrier : « On n’a plus envie d’être des figurants. On veut être à la fois auteurs et acteurs ». Eux ont beaucoup donné. Place aux jeunes. C’est cette nouvelle génération qui intervient, parle des rats près des poubelles pleines « qui vivent mieux que nous », des dettes phénoménales de leurs parents trompés par les syndics et manipulés par la SERM (Société d’équipements de la région montpelliéraine, une entreprise immobilière) qui est censée rénover la cité et rachète à vil prix les appartements, l’argent évaporé, le taux de chômage à plus de 30%… Ce sont ces jeunes qui ravalent leur fureur devant les « cadeaux de la Mairie » : une proprette « Maison pour Tous », une jolie médiathèque et… un commissariat clinquant, pendant que les immeubles et la situation sociale continuent à se dégrader. « Pour nos parents, pour les anciens, c’est aussi à nous à faire quelque chose », souffle Hamza.

 

Parti de la gauche concrète ?

Quelle forme prendra le mouvement politique ? Les Lyonnais ont pris l’initiative d’écrire une plate-forme programmatique. Elle sera discutée et amendée dans chaque ville du réseau. Tout sera passé au crible : le programme, la représentation, le respect des mandats, les mots. « Personnellement, je suis pour qu’on réfléchisse sur le mot même d’immigration », déclare Abdelaziz Chaambi. Le 25 novembre, des « pré-Etats-généraux » seront organisés à la Bourse du travail de Saint-Denis, avant un congrès fondateur que les animateurs espèrent en février 2010. La question des urnes ne sera pas évitée et il semble évident pour tout le monde que des listes se présenteront aux élections locales. En autonome ou dans le cadre d’alliances au niveau national, ce qui permettra au mouvement d’avoir une visibilité et d’étendre son audience dans les quartiers.

Côté alliances, les débats agités avec le NPA et la Fédération n’ont pas empêché le FSQP d’envoyer une délégation d’observateurs la semaine suivante à une rencontre en vue des élections régionales, rassemblant les partis à gauche du PS [2]. A gauche toute et surtout sans le PS : l’amertume face aux récupérations, manipulations et trahisons passées est trop grande. Mais quid des seconds tours ? Y aura-t-il un positionnement national ou des choix à géométrie variable en fonction des particularités locales ? C’est sur le terrain que le FSQP jugera de l’honnêteté de ses partenaires. « Nous avons été longtemps seuls à porter nos thèmes, à nous battre contre les violences policières, le rôle de l’école ou les multiples discriminations. Si le discours de ces gens n’est pas du vent, on les attend. C’est là seulement que nous verrons si on peut travailler ensemble à plus long terme », prévient l’un des animateurs.

 

Eric Simon

Notes
[1] Union des organisations islamiques de France

[2] NPA, FASE, PCF, Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon…

 

* Où l'on voit bien la rupture de classe très nette entre le prolétariat issu des ex/néo-colonies et la bourgeoisie "communautaire", et ce que valent les fantasmes de certains (y compris chez les communistes !) sur l'audience réelle de ces groupes dans les quartiers... De fait, la nébuleuse islamiste et communautariste qui gravite autour de Dieudonné et Alain Soral n'est autre que l'expression politique du "Parti de l'Ordre" qui s'est exprimé avec les fatwa anti-émeutiers en novembre 2005, et qui tente de se refaire une image dans un "antisionisme" à forte connotation antisémite et complotiste.

** On voit bien là la faillite du réformisme dans les quartiers, et la soif de révolution ! L'envie de révolution est là, l'organisation commence à se faire, ne manque plus qu'une théorie révolutionnaire !!!

 


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Les articles des derniers mois :

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octobre 2014
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août 2014
juillet 2014

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servirlepeuple.eklablog

DOSSIER PALESTINE (conflit de juillet 2014) :
Sionisme, islamisme et ennemi principal : quelques précisions
Post-scriptum important : le cas Feiglin
Le sionisme, "fils de France"
Au cas où il serait utile de le préciser...
Deux clarifications importantes
Flash info en direct : ils ont semé la hoggra, ils ont récolté l'Intifada !
Flash info - importance haute : la manifestation pro-palestinienne de demain à Paris est INTERDITE
Le problème avec la Palestine...
Grande manif contre les crimes sionistes à Paris (13/07)
Magnifique manifestation pour la Palestine à Tolosa, capitale d'Occitanie occupée
Petites considérations sur le sionisme et l'identification-"obsession" palestinienne
Considérations diverses : une mise au point nécessaire sur nos positions internationalistes et aux côtés des Peuples

juin 2014

POSITION DES COMMUNISTES RÉVOLUTIONNAIRES DE LIBÉRATION OCCITANE SUR LES ÉLECTIONS MUNICIPALES ET EUROPÉENNES DES PROCHAINS MOIS

L'affaire Dieudonné-Valls :
Plutôt bon article sur la ‘Déclaration de guerre de la République à Dieudonné’ (la pseudo-controverse réactionnaire entre l’antisémite dégénéré et les gardiens du temple républicain)
Quelques mises au point complémentaires (et conclusives) sur la ‘‘question Dieudonné’’ (et Dreyfus, le Front populaire, l’antisémitisme etc.)
Réflexion théorique : loi Gayssot, lois antiracistes et "mémorielles", "antifascisme" bourgeois etc., quelle position pour les communistes ?

Dossier Breizh :
Breizh : comment l'étincelle écotaxe a mis le feu à la lande
"Esclave", "identitaire", chouan, cul-terreux arriéré de service : pour paraphraser Césaire, "n'allez pas le répéter, mais le Breton il vous EMMERDE"
Considérations diverses – en guise de ‘‘petit debriefing’’ de ces derniers mois : Bretagne, fascisme, ‘‘Lumières’’ et Kaypakkaya… (point 1)
Considérations diverse (26/11/2013) : eh oui, Servir le Peuple a toujours quelques petites choses à vous dire ;-) (point 1)
Appel de la gauche indépendantiste bretonne (Breizhistance) pour le 30 novembre (avec notre critique de la position du ROCML)
Le Top Five des drapeaux qui n'ont PAS été inventés par un druide nazi  (mortel !)
Et en guise (provisoire) de conclusion : La Gauche indépendantiste bretonne revient sur la mobilisation de Karaez/Carhaix

Comité de Construction du PCR des Terres d'Òc : Déclaration du 11 Novembre

La phrase du moment :

"La tyrannie cessera parmi mon peuple ; il n'y aura que liberté, liberté toute nue, sans déguisement. Bouleversements d’États entiers : je les renverserai de fond en comble, il n'y aura rien de reste. Il va y avoir de terribles renversements de conditions, de charges et de toutes choses. Je veux faire un monde nouveau, je veux tout détruire. Je veux appeler à moi la faiblesse, je veux la rendre forte. Pleurez gens du monde, pleurez grands de la terre, vos puissances vont tomber. Rois du monde, vos couronnes sont abattues !"

Élie Marion, "prophète" et guérillero camisard cévenol, 1706.

Amb l'anma d'un Camisart, Pòble trabalhaire d'Occitània endavant !

 

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Grèce :

  • KOE ('maoïsant', allié à la gauche bourgeoise SYRIZA, en anglais) [dissous dans SYRIZA en 2013, publie maintenant Drómos tis Aristerás, en grec]
  • KKE(m-l) (marxiste-léniniste 'maofriendly', partie en anglais, le reste en grec)
  • ANTARSYA (Coordination de la gauche anticapitaliste pour le renversement, avec des trotskystes, des 'maos' etc., en grec)
  • ANTARSYA - France (site en français)
  • Laïki Enotita ("Unité populaire") - France (en français et en grec, scission anti-capitulation de SYRIZA, pour s'informer)
    EKKE (Mouvement communiste révolutionnaire de Grèce, 'maoïsant' et membre d'ANTARSYA, présentation en anglais, le reste en grec)

Karayib (Antilles-Guyane) & Larényon (Réunion) okupé : 

Monde arabe / Résistance palestinienne :

État turc / Kurdistan : 

  • Maoist Komünist Partisi (PC maoïste de Turquie/Kurdistan-Nord)
  • DHKP-C (ML, tendance 'guévariste')
  • TKP/ML (maoïste)
  • MLKP (ML, site francophone)
  • ATİK (Confédération des Travailleurs de Turquie en Europe, maoïste, en anglais)
  • Nouvelle Turquie (information et soutien à la Guerre populaire et aux luttes, en français) [ancien blog]
    Nouvelle Turquie (nouveau site)
  • YPG (Unités de Protection du Peuple, Kurdistan "de Syrie", en anglais)
    PKK (Kurdistan "de Turquie", site en anglais)
    PYD (Parti de l'Union démocratique, Kurdistan "syrien", site en anglais)
    ActuKurde (site d'information en français)

Afrique :

Asie & Océanie :

Antifa :

Action Antifasciste Bordeaux (plus mis à jour, mais "cave aux trésors")

AA Alsace (idem)

Union Révolutionnaire Antifasciste du Haut-Rhin (URA 68, page Facebook)

Collectif Antifasciste Paris - Banlieue

Action Antifasciste Paris - Banlieue

Montpellier Antifa

Collectif Antifasciste 34

Collectif Antifasciste Rennais (AntifaBzh)

Cellule Antifasciste Révolutionnaire d'Auvergne (CARA, page Facebook)

Carcin/Quercy Antifascista (page Facebook)

Occitània Antifascista (page Facebook)

Breizh Antifa (page Facebook)

Perpignan Antifa (page Facebook)

Action Antifasciste de Pau

Union Antifasciste Toulousaine

Ipar Euskal Herria Antifaxista (Pays Basque du Nord antifasciste)

REFLEXes - site d'informations antifascistes

La Horde, portail d'information antifa

Rebellyon - rubrique "Facho"

Redskins Limoges

Droites extrêmes - blog Le Monde (site d'information bourgeois bien fourni, parfait pour le "watch")

Document : Ascenseur pour les fachos (série de 6 vidéos Youtube, Antifascisme.org, site social-démocrate)

 

Guerre pop' - Asie du Sud :

Inde Rouge (nouveau site "officiel" francophone)

Comité de Soutien à la Révolution en Inde

Comité de solidarité franco-népalais

Fil d'actu "Inde - Népal" du Secours Rouge - APAPC

J. Adarshini (excellent site en français)

Revolution in South Asia (en anglais)

Maoist Resistance (guérilla maoïste indienne - en anglais)

NaxalRevolution (Naxalite Maoist India, en anglais)

Banned Thought (en anglais)

Indian Vanguard (en anglais)

The Next Front (Népal - anglais)

Signalfire (sur la GPP en Inde et aux Philippines, le Népal et les luttes populaires dans le monde - en anglais)

Communist Party of India (Marxist-Leninist) Naxalbari (a fusionné avec le PC d'Inde maoïste le 1er mai 2014)

New Marxist Study Group (maoïste, Sri Lanka)

Parti communiste maoïste de Manipur (page Facebook)

 

Guerre pop' - Philippines :

Philippine Revolution (en anglais)

The PRWC Blogs

(tous deux remplacés apparemment par ce site CPP.ph avec notamment les archives d'Ang Bayan, l'organe officiel du Parti)

Solidarité Philippines

Fil d'actu "Philippines" du Secours Rouge - APAPC

 

Guerre pop' & Luttes armées - Amérique latine :

CEDEMA - actualité des mouvements armés en Amérique latine (+ qqs documents historiques)

 

Nuevo Peru (Pérou, basé en Allemagne, en castillan et allemand principalement)

Guardias Rojos (Pérou, page FB)

Fil d'actu "Amérique latine" du Secours Rouge - APAPC

Archives

Autres documents théoriques

 

Récapitulatif des "grandes thèses" de Servir le Peuple


À lire également, les Considérations Diverses, petits "billets" trop courts pour faire un article et donc regroupés par trois, quatre ou plus, exprimant notre CONCEPTION DU MONDE sur toute sorte de sujets. 


Même étude sur l'État espagnol (1 et 2) ; le Royaume-Uni (1 et 2) et l'Italie.

 

APRÈS 8 SÈGLES… (Huitième centenaire de la bataille de Muret 1213 & DÉCLARATION FONDATRICE de notre Comité de Construction du PCR-Òc)

 

 






 

 

 


 


 

 

Le 'centre mlm' de Belgique, la Guerre populaire et le (n)PCI (sur la stratégie révolutionnaire en pays impérialiste) ; et dans la continuité :

Gramsci et la théorie de la Guerre populaire en pays capitaliste très avancé (1ère partie)

et Gramsci et la théorie de la Guerre populaire en pays capitaliste très avancé (2e partie)

 

 

 

EXCLUSIF : Lotta Continua - "Prenons la Ville !" (1970) [avec un salut rouge et fraternel à l'AA Bordeaux ]

Manifeste Programme du (n)PCI

Présentation

du chap. 1 du Manifeste pour les lecteurs/trices francophones (valable pour tout le Manifeste)

 

(Chapitre I): PDF - WORD

 

 

 MANIFESTE COMPLET

(version non-définitive ; chap. 4 et 5 pas encore validés par les camarades italiens)

 

IMPORTANT pour la compréhension du Manifeste :

La crise actuelle, une crise par surproduction absolue de capital (en PDF)

article de 1985 paru dans Rapporti Sociali n°0

[en bas de la page en lien, icône
PDF - Télécharger le fichier pour télécharger le document]

Autres analyses d'actualité









Situation décisive au Népal 

En matière de conclusion sur la situation au Népal, et ses répercussions dans le Mouvement communiste international 

Questions-réponses sur la situation au Népal

 

Discussion sur la "gauche" en Amérique latine et la bourgeoisie bureaucratique

 

Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria : l'analyse d'un communiste abertzale

Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria, 2e partie

Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria, 3e et dernière partie  

 

 

 

 


Considérations diverses 03-2013 - et un peu de polémique/critique, ça fait pas de mal ! (sur Chavez, le 'bolivarisme', le 'fascisme' de celui-ci et autres choses...)

Autres articles historiques

 

25 avril 1945 : le Peuple italien terrasse le fascisme

 

 


 




Et en guise de récapitulatif/synthèse : Considérations diverses sur les États, les Nationalités, la Subsidiarité et le Pouvoir populaire ; ici (point 1) : Considérations diverses – fin octobre 2013 : État et révolution bourgeoise et ici : Considérations diverses : 1/ Le cœur des nations est aujourd’hui le Peuple