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3 novembre 2010 3 03 /11 /novembre /2010 17:14

 

Communiqué de José Maria Sison (en français), ex-leader du PC des Philippines et actuellement président de l'ILPS (Ligue Internationale des Peuples en Lutte), en solidarité avec le mouvement social en France.

 

Joma avec nous !

 

Source

 

 

 

Eh oui, les "camarades"... Les héroïques travailleurs/euses et jeunes prolétaires de France "savent bien vendre leur spectacle" (private joke, les intéressés se reconnaîtront)...

 

 

 


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2 novembre 2010 2 02 /11 /novembre /2010 17:08

 

Les Philippines sont aujourd'hui un front méconnu, mais essentiel de la Révolution prolétarienne mondiale. Si la Nouvelle Armée du Peuple et le Parti communiste (marxiste-léniniste-maoïste) ne dévient pas des buts qu'ils se sont fixés, ils pourraient atteindre l'équilibre stratégique d'ici 5 ans, et passer de là à l'offensive pour la conquête du pouvoir !

Mieux que le petit Népal, écrasé entre deux géants de la contre-révolution, une révolution démocratique anti-impérialiste (Nouvelle démocratie) dans l'Archipel philippin ébranlerait non seulement le continent asiatique, mais le monde !

La lutte inlassable (depuis plus de 40 ans, et même plus de 110 ans pour l'indépendance nationale) du Peuple philippin pour cette Nouvelle démocratie a besoin de notre soutien internationaliste !

 

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Bientôt une réunion similaire se tiendra à Lyon (courant novembre normalement)...

 

 

 

 

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2 novembre 2010 2 02 /11 /novembre /2010 12:46

 

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Voici un nouveau communiqué des camarades Maoistes de l'universite de Marrakech ( traduction par nos soins. AGEN). 

 

 

                        Communiqué voix démocratique Basiste-Marrakech (28 Octobre 2010)

 

 

                 « Tous les impérialistes et les réactionnaires sont des tigres en papier »

 

                                                             (Mao)

 

 

Dans un contexte international caractérisé par l’approfondissement de la crise générale  de l’impérialisme et surtout après que la  crise financière ait atteint un nouveau stade qui a vu se propager la crise de la sphère financière à tous les autres  secteurs de l’économie et suite aux injonctions de nouvelles puissances montantes (Telle la Chine) qui réclament,  désormais,  la restructuration du FMI et de la Banque Mondiale – ce qui, au demeurant, correspond aux thèses léninistes sur les luttes inter-impérialistes pour le repartage du monde- les impérialistes vont mener, sous couvert de la nouvelle bannière de « mondialisation », des attaques barbares contre les droits des peuples.

 

Ainsi, les masses populaires de France vont initier de grandes rebellions en refusant la « réforme sur les retraites » et en s’affrontant violemment aux forces de répression ; alors qu’aux USA  les masses populaires subiront de plein fouet des politiques constantes d’austérité, de rigueur et de licenciements opérés dans tous les secteurs…Cette offensive générale contre les doits des peuples sera  confirmée par la tenue du forum de la « bonne gouvernance politique » qui s’est déroulé (les 26/ 27/ 28 octobre 2010) sur le sol de notre patrie exsangue. Or, l’hébergement de ce forum par le régime réactionnaire  marocain constitue un nouvel épisode d’une longue chaine  de crimes perpétrés contre le peuple marocain.


A commencer par l’accord de Boukraâ signé en 1975 avec le régime espagnol et permettant le pillage du phosphate marocain en faveur du régime franquiste en passant par le « programme de réformes structurelles » qui date de 1984, ou encore le forum de Davos qui s‘est tenu dans la capitale économique (Casablanca) et qui débouchera directement sur le rapport de la banque mondiale imposant la privatisation des secteurs de l’enseignement, de la santé…  ou encore la  nouvelle mascarade  de l’accord de « libre association » conclu en 2010 avec l’Union Européenne, jusqu’à l’ouverture de l’actuelle session du « forum économique mondial ».


Mais, face à ces multiples plans impérialistes, le peuple marocain a toujours répondu avec force en se soulevant violemment contre le régime réactionnaire. En lui emboitant le pas, le mouvement étudiant mènera des luttes héroïques dans l’ensemble des universités marocaines. Et c’est exactement dans ce contexte que le dit « plan d’urgence » verra le jour.

 

 Ce plan visera  la privatisation du secteur de l’enseignement en faveur des sociétés et des  holdings internationaux, à qui, le régime marocain (ce fils docile de l’impérialisme) offre une nouvelle occasion d’aggraver le fardeau de l’endettement que doit subir notre peuple. Mais la dernière offensive contre le mouvement étudiant,  qui a vu intervenir les services spéciaux de sécurité dans les cités universitaires, vise aussi à leur privatisation .


En réalité, toute cette politique programmée par le dit plan d’urgence (qui impose la sélection universitaire, l’augmentation des frais d’inscription, la baisse des bourses universitaire avant leur suppression…) vise la privatisation en bloc du secteur de l’éducation.


Mais comme à l’accoutumé, le mouvement étudiant ne restera pas inactif et répondra avec force et  détermination en déclenchant d’innombrables batailles au prix de nombreuses victimes dont les dernières en date sont les 7 militants Unemistes arrêtés.


Ces victimes rejoignent les deux camarades  Mourad Echouini et Khaled Meftah toujours embastillés (pour 7 ans) dans les geôles de la réaction. Or, ceci n’est pas étonnant puisque le bastion de Marrakech subira les coups les plus durs de cette offensive après avoir proposé «  le projet d’unification du mouvement étudiant », en vue d’unifier les luttes à l’intérieur de l’ Unem (union nationale des étudiants du Maroc)  et de contrecarrer l’ensemble des plans réactionnaires qui tendent à remettre en cause le droit à l’éducation des fils et des filles des masses populaires.

 


 

Pour conclure, nous déclarons à l’opinion nationale et internationale ce qui suit :

 

Nous réaffirmons :

 

- Notre attachement à notre identité Marxiste- Léniniste -Maoïste ;

- Le principe de l’autodétermination des peuples, en premier lieu des peuples      sahraoui et palestinien ;

 

Nous condamnons :

 

- Le forum économique mondial sur le Moyen Orient et l’Afrique du Nord qui s’est déroulé à Marrakeck ;


- L’attaque barbare sur le mouvement étudiant ;


- Les arrestations de ses militants (Marrakech, Meknès, Agadir, Taza, Fès,  Tanja, Kenitra…) ; 


- L’offensive sanguinaire contre le peuple sahraoui ;

 

Nous proclamons :

 

- Notre solidarité : Avec tous les prisonniers politiques ;


                              Avec les luttes des masses populaires ;

 

 

-  Notre volonté de lutter jusqu’à la libération de tous les prisonniers politiques ;  

 

UNEM-Université d' Elkadi Iaad- (voix démocratique basiste)    

 

link

 

Communiqué des prisonniers politiques marocains en grève de la faim !

 

Grève de la faim limitée de 48 heures des prisonnier(es) politiques marocains

 

 

Les prisonni(ères) politiques :

 

Mourad Echouini (prison locale d’Essaouira) ;


Khaled Meftah (prison Kalaat de Sraghna) ;


Ihlem Hassnaoui, Youssef El Hamdia, Abdelkrim Filali, Yassine El Krab (prison Boulmahraz de Marrakech).

 

- Après avoir entrepris de multiples négociations avec l’administration de la prison locale de Marrakech ;

 

- Après avoir mené plusieurs formes de luttes (refus de réintégrer les cellules, plusieurs sit-in devant le bureau du directeur de la prison…) ;

 

Nous, prisonni(ères) politiques embastill(ées) dans les prisons locales d’Essaouira, El Kalaa, Marrakech, avons décidé de mener une grève de la faim limitée de 48 heures à partir du lundi 1er Novembre 2010.


Cette grève constitue un premier pas pour la satisfaction de l’ensemble de  nos  justes et légitimes revendications :

 

- La libération sans conditions de tous les prisonniers politiques ;

 

-L’arrêt des poursuites judiciaires à l’encontre des démocrates et des progressistes         marocains ;

 

- L’arrêt de la militarisation des universités marocaines ;

 

- L’arrêt des harcèlements à l’encontre de tous les militants du Peuple Marocain ;

 

- L’ouverture de négociations sérieuses et responsables avec le syndicat étudiant 

  L’UNEM ;

 

- Notre séparation (en tant que prisonniers politiques) des prisonniers de droit

  Commun ;

 

- L’obtention des droits afférents au statut de prisonnier(es) d’opinion (notamment le droit à l’enseignement, à l’hygiène, aux visites, aux parloirs, à l’alimentation, aux promenades…) ;

 

Nous déclarons que cette grève de la faim n’exclu aucunement notre volonté de mener dans le futur toutes les autres formes de lutte possibles afin d’obtenir la satisfaction de nos revendications.


A cette fin, nous appelons tous les militants du Peuple  Marocain à appuyer notre lutte qui constitue une partie indissociable de la lutte du Peuple afin d’obtenir la libération politique et syndicale.

 

            

             Longue vie à vous tous pour plus de résistance et plus de luttes !

 

 

 

 

المعتقلون السياسيون

 

 

 

مراد الشويني : السجن المحلي بالصويرة

خالد مفتاح : السجن المحلي قلعة السراغنة

إلهام حسنوني- يوسف الحمدية – عبد الكريم الفيلالي – ياسين الكراب: السجن المحلي بمراكش ( بولمهارز)

 

 

بعد سلسلة من الحوارات  مع إدارة السجن المحلي بمراكش، وبعد خوضنا مجموعة من الأشكال النضالية ( الامتناع عن الدخول إلى الزنازن ، وقفات أمام مكتب رئيس المعقل ...) قررنا نحن المعتقلون السياسيون بكل من السجن المحلي بالصويرة ، السجن المحلي بالقلعة ، السجن المحلي بمراكش الدخول في إضراب إنذاري عن الطعام لمدة 48 ساعة ابتداءا من يوم الاثنين فاتح نونبر كخطوة أولية في سبيل تحقيق مطالبنا العادلة و المشروعة :

إطلاق سراح كل المعتقلين السياسيين بدون قيد أو شرط

وقف المحاكمات الصورية التي تطال كل شرفاء هذا الوطن الديمقراطيين التقدميين

رفع العسكرة عن الجامعات المغربية

وقف المتابعات في حق كل مناضلي الشعب المغربي

فتح قنوات الحوار الجادة و المسؤولة مع نقابة الطلاب أ و ط م

عزلنا عن معتقلي الحق العام

توفير الشروط الضرورية لنا كمعتقلي الرأي ( التعليم ، الصحة ، التغذية ، الزيارة ، الفسحة ...)

اننا إذ نخوض اضرابنا الانذاري هذا وإذ نرفع هذه المطالب فإننا عازمون كل العزم على خوض كل الاشكال النضالية المتاحة في سبيل تحقيقها لذا نناشد كل مناضلي الشعب الشرفاء الالتفاف حول معركتنا هاته التي تعتبر جزء من معركة الشعب المغربي في سبيل نيل الحرية السياسية و النقابية

وعشتم للنضال صامدين و مناضلين 

مراد الشويني : السجن المحلي بالصويرة

خالد مفتاح : السجن المحلي قلعة السراغنة

إلهام حسنوني- يوسف الحمدية – عبد الكريم الفيلالي – ياسين الكراب

السجن المحلي بمراكش ( بولمهارز)

 

Grève de la faim des détenus politiques de Marrakech

 

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2 novembre 2010 2 02 /11 /novembre /2010 11:22

 

Rebellyon

 

Informations et impressions des raffineurs de Feyzin

http://www.aid97400.lautre.net/IMG/jpg/Feyzin20100219.jpg

Rebellyon : Du point de vu de la mobi­li­sa­tion aujourd’hui il y a du monde sur le piquet de grève, vous en êtes où ?

Michel : On a la chance d’avoir la pré­sence de nos col­lè­gues de Lyon Sud CGT qui est venu nous sou­te­nir ce matin, encore une fois. Ce matin , on a vu encore JTEK qui est venu. Le groupe com­mu­niste de Vénissieux, les élus de Feyzin... qui ont débar­qué. Des étudiants, des jeunes chô­meurs... (ndr : quelqu’un s’agite à côté...)

Rebellyon:Tu veux par­ti­ci­per ?

HCL Lyon Sud : Non, non... mais c’est impor­tant d’être là sur les piquets de grève d’être là aussi, comme nous on le voit sur l’hôpi­tal aussi. Y a des che­mi­nots qui vien­nent nous sou­te­nir, des étudiants, les raf­fi­neurs et c’est ça qui est bien, parce que c’est la soli­da­rité entre tout le monde quoi. Y a des chô­meurs, des retrai­tés qui vien­nent sur nos piquets de grève et ça c’est hyper inté­res­sant.

Rebellyon : Mis à part aujourd’hui, où appa­rem­ment le Progrès est venu vous voir, on avait pas de nou­vel­les sur ce qui se pas­sait dans le cou­loir de la pétro-chimie, qu’est-ce que tu res­sent face à ça ?

Michel : C’est ce qu’on a pu repro­cher à tous les jour­na­lis­tes qui soient de la presse écrite ou de la presse audio­vi­suelle. Y a pas la prise en compte de tous les piquets de grève de tous les mou­ve­ments qui peut y avoir. Actuellement, il y a un piquet de grève à la Poste Bellecour impor­tant, y a les éboueurs, y a des actions de la part de tous les sec­teurs comme disait le copain.

Hier après midi, on était avec les étudiants devant l’UMP, puisqu’on à pu appren­dre lundi soir, que c’était le projet de Mme Parisot asso­cié à l’UMP qui était dis­cuté à l’Assemblée et au Sénat...

Il est évident que la contes­ta­tion bat son plein, que la presse ne joue pas son rôle puisqu’elle évite le sujet. Comme tu le dis par rap­port au Progrès qui fait des papiers le pre­mier jour et puis plus rien après, on parle pas des dépôts, on parle de rien , tout va bien... C’est la manière de faire de ce gou­ver­ne­ment et de ce qui s’asso­cie à ce gou­ver­ne­ment. Ce qui est grave, et qui ne nous permet pas d’avoir une véri­ta­ble coor­di­na­tion réelle de tout ce qui se passe. Les actions exis­tent, la lutte existe, l’ampleur de la par­ti­ci­pa­tion de tous les sala­riés qui vien­nent appor­tés du sou­tien, finan­cier, morale...

Rebellyon : Étonnant ces cais­ses de soli­da­ri­tés qui se sont mis en place .

Michel : Tout à fait. A la demande des gens qui veu­lent vrai­ment nous sou­te­nir, qui sou­tienne tous les com­bats actuels pour lutter contre ce projet de réforme et contre ce gou­ver­ne­ment qui appli­que ces réfor­mes en jouant avec sa majo­rité à l’Assemblée et au Sénat. C’est de la dic­ta­ture dégui­sée quoi. Une démo­cra­tie , tu peux en faire une répu­bli­que dic­ta­to­riale. On voit bien le pré­si­dent de ce pays qui ne fédère per­sonne et ne joue qu’avec une partie des fran­çais, style qui se veu­lent du MEDEF. Y a que le profit... On vient de décou­vrir que son frère était à la tête d’un nou­veau dis­po­si­tif de retraite par capi­ta­li­sa­tion.

HCL Lyon Sud : Et même pour aller plus loin, comme demain c’est la réforme de la Sécu et c’est elle qui va être remis en jeu par rap­port aux hôpi­taux des ser­vi­ces publics, donc on voit bien toute la magouilles de ce gou­ver­ne­ment. Et pour reve­nir sur la Presse. Elle est pas libre la Presse. On a par­ti­ci­per à une confé­rence de Presse avec la ville de Lyon, et on a parlé des Hospices Civils. Et le pro­blème c’est qu’il a paru 10 lignes dans les jour­naux... Mais on sait pour­quoi. Parce que 3 jours après ils sor­taient un 8 pages sur les Hospices Civiles de Lyon. Nous ont parle des pro­blè­mes de per­son­nels, ont parle pas des nou­vel­les tech­no­lo­gies, tout ce qui fait du bien à la santé par rap­port au patient, y a de la moder­ni­sa­tion, on le reconnaît. Mais qui on met dedans pour tra­vailler ? On met du per­son­nel ? Non... Donc nous on a cri­ti­qué toute cette forme qui est mis en place, sans vigi­lance, sans sécu­rité. Ça tenait 10 ligne, et vu les 8 pages qui sont paru ensuite, on a com­pris que la Presse était muse­lée.

Michel : C’est vrai que les syn­di­ca­lis­tes peu­vent pas se payer des pages dans les jour­naux. C’est vrai que l’on a une com­mu­ni­ca­tion qui est réduite à la simple volonté de celui qui veut bien faire une syn­thèse. Alors 10 lignes bien sûr... Il a pas parlé des heures de nuit des infir­miè­res qui a été com­plè­te­ment sup­pri­mées.

HCL Lyon Sud : Y a 9 € d’écart...

Rebellyon:Si vos machi­nes sont arrê­tées, l’essence dans les sta­tions, elle vient d’où ?

Michel : Alors les pro­prié­tai­res des sta­tions ser­vi­ces des réseaux de dis­tri­bu­tion disent qu’ils achè­tent du pro­duit en Italie, ils achè­tent du pro­duit dans le Sud... Mais je pense que les chauf­feurs rou­tiers font beau­coup de kilo­mè­tres. Puisque le dépôt, ça fait 15 jours qu’ils tapent dedans et y a pas la quan­tité sou­hai­tée , à proxi­mité... Alors ils font venir le pro­duit de très loin.

Rebellyon:Tout sim­ple­ment ?

Michel : Tout sim­ple­ment. Et au dépend des condi­tions de tra­vail des rou­tiers, même des règles de sécu­rité puis­que Mr Bussereau à auto­ri­ser à passer de 4 tonnes à 44 tonnes le char­ge­ment d’un poids lourd.

Rebellyon : Et sur cette fameuse cir­cu­laire de réqui­si­tion qui pou­vait se poin­ter, vous avez des pres­sions sur ça ?

Michel : Comme je te l’avait dit, nous on a peu de pro­duit en stock. On a de l’essence, mais du gazole , on en a que 4000 m3, donc... Ça fait 160 camion, le tra­vail d’une mati­née, à peine. On pro­duit pas, on reçoit pas de pro­duit. Il n’y a pas de pos­si­bi­lité de pro­duire, donc une réqui­si­tion, elle pour­rait bien arri­ver, de fait elle serait arrê­tée , blo­quée, obso­lète.

Rebellyon : Qu’est-ce que tu attends de cette AG ? Celle de ven­dredi pro­chain ?

Michel : Si il y a AG, for­cé­ment c’est les sala­riés qui déci­dent. Ils déci­de­ront de la pour­suite ou de la non pour­suite. Mais nous on sou­haite conti­nuer le combat, on a pas encore gagné. Il faut lutter. Il faut coor­don­ner toutes nos luttes, il y a une contes­ta­tion évidente et vio­lente de la part des sala­riés dans ce pays, il faut que ça conti­nue.

MP3 - 7.5 Mo

Notes du rédac­teur:On pour­suit avec un entre­tien réa­lisé avec les ouvriers raf­fi­neurs. On n’est jamais très à l’aise lors­que c’est la pre­mière fois que l’on vous tend un micro, alors cette entre­vue a été retrans­crite grâce à des prises de notes.

Conditions de tra­vail péni­ble, rou­le­ment en 3/8 et envi­ron­ne­ment pollué, les ouvriers raf­fi­neurs de Feyzin se racontent. Juste avant de partir en AG !

Rebellyon : Racontez moi vos jour­nées.

Qu’est-ce que tu veux qu’on te dise... On fonc­tionne en 3/8, le matin on prend à 6 h. Alors bon, du coup la vie de famille en prend un coup.

Ouais , et puis on tra­vail les week-end aussi. On a qua­si­ment 2 week-end sur 5 tout le long de l’année. On passe le réveillon et les fêtes à la raf­fi­ne­rie.

Rebellyon : Et vos condi­tions de tra­vail, quel­les sont-elles ?

Là dessus c’est poli­ti­que. On nous parle de sécu­rité et de qua­lité sans arrêt. Mais au niveau de la sécu­rité de tous, on sait que pour la direc­tion « faut pas que ça appa­raisse... » Ah ! ah !

Oui ! (Tout le monde acquiesce.)

La sécu­rité sur le site tout le monde veut bien en parler, tant que ça se passe bien... Il y a de l’hypo­cri­sie. Comme sur l’ air qu’on res­pire.

Rebellyon : C’est à dire ?

Via les direc­ti­ves envi­ron­ne­men­ta­les, la raf­fi­ne­rie se voit impo­sée des normes de rejet dans l’atmo­sphère. Et ça fonc­tionne selon des quotas. L’an der­nier nous avons dimi­nué nos rejets, et donc les quotas n’étaient pas rem­plis... Et bien on nous a demandé de raf­fi­ner jusqu’à être aux quotas maxi­mum !

Sinon Total perd des cré­dits... des sub­ven­tions qui per­met­tent, dans l’absolu, de moder­ni­ser l’outil de pro­duc­tion, pour l’écologie quoi.

On res­pire de la merde. Des matins c’est hor­ri­ble. On parle des retrai­tes, un copain , lui, n’a même pas eu le temps d’en pro­fi­ter, c’est dur ici.

Évidemment, comme ça , sur le moment, on peut pas dire si notre lieu de tra­vail nous bou­sille la santé, mais sur une car­rière com­plète ça joue, c’est sur. L’atmo­sphère est pollué de manière dif­fuse et conti­nue. Le gou­ver­ne­ment nous fait un amen­de­ment sur l’inva­li­dité, ça ne va pas. C’est de péni­bi­lité qu’il faut parler !

Rebellyon : On appro­che de l’hiver, et ici ça ne res­sem­ble pas vrai­ment à des emplois de bureaux...

Et oui. Comme tous les métiers de l’exté­rieur t’es soumis aux intem­pé­ries. A la dif­fé­rence que nous, on a pas de droit de retrait si il pleut ou qu’il fait trop mau­vais. Les gars qui tra­vaillent sur les chan­tier dans le BTP, eux, en ont un ! Qu’il pleuve, qu’il neige, qu’il fasse 40°, tu bosses.

Oh, l’été dans cer­tains sec­teurs si tu tra­vailles près des fours, tu perds 3 litres d’eau dans la jour­née... Et l’hiver t’es gelé.

Rebellyon : Comment vous voyez l’avenir ?

Actuellement, Total perd de l’argent sur ses raf­fi­ne­ries... Les bud­gets sont res­treint.

Rebellyon : Ça se res­sent au niveau des effec­tifs ?

Non... ça change pas grand chose.

Mouais..., t’avouera qu’on est « rick­q­rak ». Des fois c’est limite. On sait de toute manière que nos emplois ne sont pas renou­ve­lés. Comme dans l’Est de la France, où des jeunes se sont vus pro­po­sés des postes loin de leur lieu d’habi­ta­tion.

Du coup, régu­liè­re­ment on attend une fer­me­ture, tous les 2 ans, on a des annon­ces... Quand à des reclas­se­ments, il n’y a pas de boulot dans la région. La direc­tion fait tirer les anciens jusqu’au bout et refuse d’embau­cher des jeunes. Dans jeunes qui ont suivi une for­ma­tion, il leur faudra peut-être atten­dre 4 ou 5 ans au Pôle Emploi avant de trou­ver quel­que chose.

Oui , ils pré­fè­rent garder les vieux, l’effet direct c’est qu’il y a un manque de place pour les jeunes.

Eh les gars , ça part pour l’ AG !

Allez ciao.

Propos recueillis sur le piquet de grève de la raf­fi­ne­rie de Feyzin, le mer­credi 27 Octobre 2010 à 13h30.

 

http://www.risques-chimiques.com/images/feyzin3.jpg

 

 

 

 

 

 

 

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1 novembre 2010 1 01 /11 /novembre /2010 20:34

 

Apparue en 1968, la GP a marqué l'histoire de la lutte de classe dans l'Etat bourgeois de France. Même si il y a eu des erreurs, des fautes (y compris graves) et au final, de terribles trahisons, il faut en tirer les enseignements pour notre époque. Car si la GP n'a jamais été reconnue par les "affaires étrangères" du PC de Chine (c'est le PCMLF qui avait cet "honneur"), elle est de toutes les organisations, sans doute, celle qui a le mieux appliqué le maoïsme dans les conditions concrètes de l'Etat de France. Quitte à être, peut-être, parfois "plus maoïstes que Mao" : mais c'est ça, être maoïste !

 

Voici un article de membres du PCmF (blog Drapeau Rouge), qui ont la particularité d'être d'anciens GPistes :

 

(quelques corrections apportées, sur des fautes de frappe et un contresens - sur les augmentations au pourcentage, la CGT les prônait bien évidemment)

A partir des années soixante, un fort mouvement marxiste-léniniste (m-l) va se développer, les deux principales organisations vont être le P.C.M.L.F et la Gauche Prolétarienne. Les deux seront liquidées car les lignes développées par l'un et l'autre ne seront pas correctes. Ce mouvement va se développer à partir de la publication de la lettre en 25 points publiée par le P.C.C (Parti Communiste de Chine) en 1963, qui dénonce la ligne révisionniste de Khrouchtchev, et la critique des positions de Thorez et Togliatti, dirigeants du PCF et du PC d’Italie respectivement. Le premier regroupement des m-l va se constituer par la création des Amitiés Franco-Chinoises, puis par la constitution de la Fédération des cercles ml, du Mouvement Communiste de France puis du P.C.M.L.F en 1967 (Congrès de Puyricard). Le second va provenir de la lutte au sein de l'Union des Etudiants Communistes, qui va donner naissance à l'Union des Jeunesses Communistes Marxiste-Léniniste. Après les événements de 68, une partie va rejoindre le P.C.M.L.F. et une autre va fonder avec une partie du mouvement du 22 Mars et divers éléments de 68, la Gauche Prolétarienne.

Nous mettrons l’accent sur les aspects positifs de la Gauche Prolétarienne sur lesquels nous pourrons nous appuyer pour avancer. Certes elle avait un aspect spontanéiste, mais au-delà de ce grave défaut, la G.P a mené la lutte contre le révisionnisme, a révolutionné les luttes en s'appuyant sur les masses, a commencé une guerre populaire de basse intensité. C'est ce que nous allons montrer avec nos propres commentaires car nous avons connu cette époque et pouvons apporter une contribution pour que la jeune génération s'empare des idées justes, des aspects positifs, que ces idées aident à l’édification du parti maoïste. Notre parti doit participer pleinement à côté des autres partis maoïstes du monde à la nouvelle vague révolutionnaire initiée par le Parti Communiste du Pérou dirigeant la guerre populaire  depuis 1980, par le Parti Communiste du Népal (maoïste) depuis 1996, aujourd’hui engagé dans un processus démocratique après sa victoire aux élections, le Parti Communiste maoïste de Turquie, le développement important de la guerre populaire  dirigée par les maoïstes en Inde etc.

Nous ne négligerons pas dans une autre brochure d'analyser les déviations et leurs sources qui ont conduit à la liquidation du P.C.M.L.F et des autres groupes m-l et du courant pro-albanais ainsi que de la tentative courageuse mais erronée sur le plan théorique du groupe Action Directe. Nous devons apprendre des aspects positifs des uns et des autres, mais examiner sans faiblesse les erreurs qui ont été commises dans le but de résoudre le problème.

Chaque parti doit appliquer le marxisme-léninisme-maoïsme à sa réalité, en partant des acquis, des exemples de guerre populaire de son propre pays, sans négliger d'examiner ce que nous pouvons apprendre des autres peuples. Nous devons tirer les leçons des expériences historiques de la Commune de Paris et de la Résistance dirigée par le PCF pour la préparation de la guerre populaire. C'est pourquoi, nous avons fait un historique succinct le plus précis possible de la politique du P.C.F/P".C".F, pour montrer ce qui a été positif malgré son caractère très souvent opportuniste puis révisionniste. Et surtout, utiliser les aspects positifs de ce qui a été la meilleure application du maoïsme dans notre  pays par la Gauche Prolétarienne tout en examinant les aspects négatifs qui ont amené à sa liquidation.

LA GAUCHE PROLETARIENNE

La Gauche Prolétarienne est née d'une fraction de l'U.J.C.M.L dirigée par Beni-Lévy (Pierre Victor), d’éléments du 22 Mars et de Geismar dirigeant du SNES-UP en Mai 1968.

Ce qui nous intéresse dans la Gauche Prolétarienne, c'est que malgré son spontanéisme, son putschisme, elle avait su s'appuyer sur les masses, elle avait une ligne de masse.

Fin 68, la G.P a mis sur pied, un plan stratégique, un plan pour la guerre populaire. Ce plan n'a pas été jusqu'à son déclenchement, elle n'a pas franchi le pas. Ceci est un fait, pour autant la G.P a été l'organisation qui s'en est rapprochée le plus, malgré sa liquidation par la direction et les éléments petits-bourgeois de l'aile anarchisante qui était devenue dominante. Pendant la période du révisionnisme ouvert, c'est à dire dans les années soixante-dix, c'est l'organisation qui a été le plus loin dans la révolutionnarisation idéologique.

La G.P reprenant l'idée de "Servir le Peuple", a commencé par servir le prolétariat en partant de la révolutionnarisation de la jeunesse, notamment de la jeunesse étudiante mobilisée pendant Mai 68. Le principe d'aller aux masses, d’apprendre près des masses, s'est concrétisé en Mai 68 par la tentative de jonction des étudiants avec les ouvriers de Renault-Billancourt, liaison qui a été empêchée par les révisionnistes qui dirigeaient la C.G.T. dans cette usine. Il n'en a pas été de même à l'usine de Flins, où les ouvriers révolutionnaires assaillis par les C.R.S. et gardes mobiles qui voulaient les évacuer ont fait appel aux étudiants qui sont venus en masse se battre à leurs côtés. Aussi le premier souci de la G.P a été d'établir ses militants dans les usines, là où le prolétariat était concentré. Renault-Billancourt, en tout premier lieu, la citadelle ouvrière, Flins également, sur le bassin minier du Nord, dans les aciéries (vallée de la Fenche), sur les Chantiers Navals à St. Nazaire, dans le bassin d'usines de Creil, à Lyon, à Fos près de Marseille etc.

La répression des révisionnistes dans la C.G.T. contre les ouvriers révolutionnaires n'avait pas permis de consolider les sections syndicales CGT de lutte de classes car les militants étaient exclus manu-militari et que les ouvriers les plus résolus considéraient la direction de la C.G.T. comme vendeur d'ouvriers. Dans ces conditions ont été créés les comités de lutte d’atelier en dehors des syndicats.

La G.P a été l'organisation qui a le plus généré de nouvelles organisations de masses. Son grave défaut a été de ne pas se consolider et s’organiser sur des bases réellement marxistes-léninistes-maoïstes. Elle n'a pas su ou voulu édifier le parti de type nouveau bien qu'elle l'ait annoncé dès sa création.

Ceci dit ce n'est pas que la G.P n'est pas assumée ce rôle qui nous intéresse, c'est ce qu'elle a fait dans la pratique qui à bien des égards est éminemment révolutionnaire. Ce n'est pas par nostalgie du passé, mais parce que nous pensons que cela peut servir l'avenir. Dans notre pays nous avons comme exemples de guerre révolutionnaire, la Commune de Paris, la Résistance Antifasciste, Mai 1968 et l'organisation qui a tenté un moment de reprendre la voie menant à la guerre civile révolutionnaire, à la guerre populaire.

A Renault la G.P allait tenter de mettre en place des formes de luttes radicales, extra- syndicales, des luttes qui ne respectaient pas les normes habituelles.

 Dans la brochure "Renault-Billancourt - 25 règles de travail", la GP écrit : "En Octobre 1969, les Comités d'Action qui restaient à Renault après 68, avaient été détruits par les groupuscules..." Les forces de la G.P à ce moment là à Renault-Billancourt : "Deux intellectuels établis, deux ouvriers qui s'embauchent...autour d'eux...se constituent des petits groupes d'ateliers... 1ère campagne pour les 5 morts d'Aubervilliers - janvier 70 - qui nous rapprochent des travailleurs immigrés de l'usine… Campagne du métro...contre l'augmentation on passe sans payer... La résistance par l'action directe ! ... Le lundi les ouvriers de l'équipe se regroupent. Le mardi et mercredi, c'est à 400 qu'on sort de Renault, drapeau rouge en tête aux cris de Résistance Populaire. Aux guichets, 3 flics téméraires s'avancent : trois de moins, 3 ou 4 autres en prennent plein la gueule... Le Jeudi, les flics ont compris... c'est les ouvriers qu'ils doivent essayer d'empêcher de passer, au guichet on tombe sur 8 flics de la RATP, ils tentent de cogner. 8 gorilles à l'hosto." La direction C.G.T. révisionniste dénonce violemment les maoïstes.

Autre exemple de démarcation d'avec la C.G.T. qui demande des augmentations mais au pourcentage, alors que les maoïstes disent : « L'augmentation au pourcentage, c'est faire la grève pour les chefs ! Pas d'augmentation hiérarchisée». Ce raisonnement est juste et il sera repris 3 ans plus tard, par des camarades maoïstes dirigeants du syndicat C.G.T. de Sanders-Juvisy (alimentation animale), en disant le kilo de beefsteak vaut le même prix pour les cadres. Ils obtiendront à ce que la moitié des augmentations soient uniformes, le reste au pourcentage parce que F.O. qui représentait les cadres ne voulait pas céder sur le fond.

Contre les cadences infernales un mouvement de sabotage avait eu lieu dans l'île Seguin, mais la répression était forte "chefs racistes, mouchards, régleurs"… l'idée était que les ouvriers actifs, français ou immigrés, syndicalistes ou non, portent un jugement contre un chef particulièrement haï. "La cible choisie :  c 'était Robert, un régleur qui faisait fonction de chef d'équipe ; fasciste militant, il est au syndicat indépendant Renault ; c'est un salaud qui n'est monté en grade que par fayotage, ce qui fait qu'il était même détesté des autres chefs d'équipe. L'équipe des partisans des G.O.A.F (groupe ouvrier anti-flic) l'attendaient à la porte de l'usine, un ouvrier le frappe devant 300 ouvriers pendant qu'un autre prend la parole  et qu'un autre jette des tracts avec le texte du jugement populaire... le lundi 2500 tracts sont distribués clandestinement dans l'usine... Enthousiasme dans les endroits où la maîtrise est très répressive..." Parmi les chefs les réactions sont contradictoires : "Les plus fascistes n'essaient pas de jouer au malin. D'autres se mettent à dire bonjour aux ouvriers. Ceux qui n'emmerdaient pas leurs ouvriers trouvent la sentence normale. Le terrorisme des chefs se relâche... Les syndicats sont divisés : de nombreux militants et même des délégués de base, trouvent l'action juste... l'idée de l'application de la justice populaire dès aujourd'hui à Renault pénètre les masses. Le tribunal populaire de Lens  (contre les Houillères)... le jugement d'un député U.D.R par les ouvriers de Boussac et le jugement du député U.D.R De Grailly, bénéficiaire du scandale financier de la Villette et rapporteur de la "loi scélérate" anti-casseur, l'exécution par les révolutionnaires basques du tortionnaire Manzanas ne sont plus des exemples lointains" Ces quelques citations montrent la ligne de démarcation entre les maoïstes et les révisionnistes à Renault. Les premiers reprenaient les traditions des communistes pendant la résistance avant que les liquidateurs dissolvent les milices ouvrières, les comités locaux et départementaux de Libération et pour finir qui ont rendu les armes. Les maos eux renouaient avec le passé glorieux du parti communiste.

Le premier comité de lutte d'atelier va voir le jour pour organiser l'occupation de l'usine. L'idée qu'il faut une organisation représentative de toute l'usine naît. Les luttes d'ateliers contre les cadences et la répression se développent. "On pense que l'instrument indispensable pour créer l'union des Comités de Lutte à Renault, c'est  d'avoir un embryon de parti dans l'usine, c'est ce qu'on va s'attacher à créer".

L'idée du parti, de considérer la G.P organisée dans l'usine comme un embryon du parti part de l'idée que le parti ne se crée pas en dehors des masses. Les maos de G.P eux-mêmes disent "il faut former des cadres maoïstes d'atelier", ce qui veut dire que la direction maoïste existe déjà, a une stratégie et adopte des tactiques sans perdre de vue la stratégie de la guerre populaire, de la guerre de guérilla pour détruire l'appareil de la bourgeoisie.
"Militer en appartenant à un syndicat, en ayant un mandat de délégué peut donner pendant un certains temps l'illusion de bons résultats. Mais quand il y a un mouvement de masse qui est brisé par les syndicats, si l'on a pas constitué auparavant par des luttes autonomes une organisation autonome par rapport aux syndicats capables de proposer une issue aux masses, c'est foutu : les masses sont désarmées, n'ont qu'une issue : l'écoeurement".
"Il faut répudier dans nos rangs toute idée, toute pratique syndicaliste" "développer toujours dans les actions que l'on impulse l'idée de prise du pouvoir, partielle, momentanée des travailleurs, de montrer que toute amélioration partielle, momentanée du sort des travailleurs naît de la force, du pouvoir partiel, momentané des travailleurs.
C'est simple : comment fait-on la percée dans une usine ?" Chaque fois que nous nous sommes battus, nous avons progressé. Chaque fois que nous avons hésité à nous battre quand il le fallait, nous avons stagné ou régressé C'est dans la lutte que l'on avance, et dans la lutte on ne peut avoir des pertes". "Dans une lutte on part des idées des masses, même si on a des pertes, les idées seront passées et on pourra reconstruire si on travaille avec un plan... L'idée "Il faut conserver nos forces". Cela reviendrait à tenter une accumulation pacifique des forces qui ne serait qu'un pas vers le révisionnisme."   
"Il faut distinguer les amis et les ennemis, il faut unir le plus possible pour attaquer la cible la plus restreinte possible. La question des syndiqués est importante : il faut riposter énergiquement à la police syndicale, mais traiter fraternellement les autres syndiqués."
    "Deux idées doivent être liées dans notre travail :
    - l'affrontement avec nos ennemis.
    - l'unité la plus large.
La question des syndicats est importante. Il faut riposter énergiquement à la police syndicale, mais traiter fraternellement les autres syndiqués.
C'est dans les ateliers, en partant des idées des ouvriers que l'on peut voir quels sont les syndicalistes flics et les syndicalistes proches des masses.

"Il faut mener le travail politique sur la base d'une zone et pas seulement de l'usine. Le contenu du travail politique doit être large (l'usine, les autres usines, les autres couches sociales contestatrices, les luttes démocratiques générales, les luttes des peuples du monde, etc..). Il faut répudier tout ouvriérisme étroit".
"L'usine est une base d'appui… campagne contre l'augmentation des prix des transports... action de la milice multinationale à Citroën pour casser la gueule aux indépendants... généraliser l'aide mutuelle des deux usines."
"Pour percer sur une usine, il faut trouver les travailleurs où ils sont en masse (porte, cafés, foyers, cités etc..) faire parmi  eux du travail de masse et pas attendre d'un ou deux contacts intérieurs."

"La révolution idéologique, c'est implanter l'idée "Il nous faut le pouvoir,  et pour cela il nous faut unir le peuple et faire une lutte armée prolongée" "La question du pouvoir, de l'union du peuple, de la guerre, ça ne peut pas se poser seulement à partir de l'usine. La révolutionnarisation des travailleurs se fait donc dans les luttes à l'intérieur et en dehors de l'usine."

"Il vaut mieux faire de petites choses... au début du travail à Renault. On s'est appuyé sur deux ateliers, pour  se lier aux masses et constituer au moins un petit groupe...et on a fait la première campagne quand on a été capables de saisir les idées des masses à Renault sur un problème... Il faut partir du besoin des masses, il faut aller partout où, il y a un mouvement de masse... Il y a toujours quelque chose à faire"... Il faut mener un travail de masse prolongée et pas du papillonnage "Il faut organiser tous ceux qui peuvent être organisés de la façon dont ils le peuvent et veulent... il faut laisser  chacun développer son initiative. Il faut être souple pour organiser..." "Exemples : actions de milice, de rue, traduction de tracts,  réunions par nationalités, etc. " Partir du besoin d'unité des masses, pour unir dans la lutte les éléments actifs d'opinions différentes, d'organisations différentes... pour impulser et consolider milice et comité de lutte, il faut s'attacher à faire un noyau mao qui impulse et dirige les luttes, développe une lutte politique constante, en particulier par l'édification de réseaux de diffusion et de  discussions de la Cause du Peuple"... Sur la base de la lutte des classe, il faut former un noyau dirigeant, ce n'est pas le conseil syndical, avec un représentant par section, c'est une direction politique".  

Dans  "Pour l'essor des luttes anti-hiérarchiques" est dénoncé la thèse révisionniste : "La théorie du complot... on ne peut réduire la lutte des classes à une sombre histoire faite de complots et d'intrigues. Pourtant pour la direction C.G.T., cette théorie est tout à fait logique. Voyons pourquoi ? La direction C.G.T. est CONTRE les luttes anti-hiérarchiques, elle est contre la contestation de l'actuelle division du travail, contre les augmentations uniformes de salaire, contre la contestation de la hiérarchie".
Pour certains : "sans la C.G.T., on ne peut rien faire"... C'est vrai : la direction C.G.T. détient une force importante d'IMMOBILISATION des masses... cette force d’immobilisation s'appuie sur la tradition C.G.T. et sur les idées de droite (peur, besoin fictif de sécurité) dans les masses" Mais la faiblesse de la C.G.T. est évidente... La direction C.G.T. ne peut pas MOBILISER les travailleurs comme ils aspirent : dans une lutte efficace contre le pouvoir patronal". Quand à la C.F.D.T. " elle est aussi pour L'UNITE DU PERSONNEL".

 "L'Union des Comités de lutte a été à l'origine de l'extraordinaire mouvement idéologique contre la hiérarchie et son rempart militaire : les milices patronales."
"La N.R.P (Nouvelle Résistance Populaire) doit partir de ce mouvement idéologique pour diriger les mouvements de masse autour des revendications de justice."
 "1° Dans les bases d'usine, il faut sans tarder aider les masses à établir démocratiquement leur cahier de revendications de justice
 2° Il y a des batailles qui se déclenchent dans des usines où il n'y a pas encore eu des efforts d'édification consciente de la force autonome. Que faut-il faire ? Y ALLER... se lier aux gars, donc avoir une présence constante et active... mettre la population dans le coup, les autres usines de la ville, ouvrir le débat de masse sur la question de l'heure ; comment défendre actuellement une grève... défendre la guerre, c'est à dire contre la milice fasciste ...autrement dit du début à la fin du mouvement, il faut agir comme les défenseurs les plus efficaces du mouvement, il faut critiquer l'irresponsabilité des syndicats, qui sont impuissants à conduire ces mouvements durs contre un patronat de combat" "Pour conclure, il faut clairement expliquer ce que doit être aujourd'hui le comité de lutte, absolument indispensable pour l'essor des luttes".

SUR LE PROGRAMME

Dans la brochure "Coup pour coup" La G.P dit : "Quand nous aurons pris l'usine, il n'y aura plus de patron...les ouvriers, les techniciens et les cadres politiques désignés par les masses coopéreront pour diriger la production et la gestion... ils produiront pour le peuple...Ils respecteront les grandes lignes du développement fixé par le pouvoir populaire...Les idées, les créations des travailleurs serviront de base pour l'innovation et le progrès technique. L'Université actuelle sera totalement détruite : actuellement il y a ceux qui pensent  et ceux qui triment et l'Université sert à renforcer cette division"

DE LA RESISTANCE A LA LIQUIDATION

Les cahiers prolétariens N°2 de Janvier 74 "Mai 68 - Lip - ET MAINTENANT, QUE FAIRE ?" sont les cahiers de la liquidation. Cette liquidation vient bien sûr de la ligne erronée, spontanéiste et putschiste de la Gauche Prolétarienne.

Une idée juste ; il faut lutter contre le pouvoir despotique qui "crée une discipline de caserne ('Capital' tome 2, page 105-106) "la base fondamentale du pouvoir de la bourgeoisie réside dans son pouvoir despotique à l'usine" et "l'extension du despotisme à toute la société"…    "Si le pouvoir despotique dans l'usine est la base, la matrice de tous les pouvoirs qui existent dans la société capitaliste il reste que le pouvoir d'Etat central est celui que la bourgeoisie doit conserver si elle veut être assurée de se maintenir et que le peuple doit conquérir" mais la conclusion que les liquidateurs en tire c'est que "Prendre le pouvoir peut durer une heure, une journée, trois mois, un contre-cours dans un lycée, la constitution de la commune ouvrière... des opérations de contre-pouvoir, voilà qu'à Lip toute une série d'opérations de contre pouvoir ."Prendre du pouvoir partout où c'est possible, afin de prendre tout le pouvoir dans une France de démocratie nouvelle". Cette phrase est typique de la démarche petite-bourgeoise mettant les luttes prolétariennes sur le même plan que les luttes du peuple en général et la démocratie nouvelle à la place de la dictature du prolétariat. Ce sont sur le fond les mêmes thèses que celles du P."C".F. sur la démocratie populaire, reprises par le P.C.M.L.F dans sa brochure" EN AVANT pour une démocratie populaire" qui se camoufle sous la seconde phrase "fondée sur la dictature du prolétariat !". C'est là que le bas blesse.  La G.P rejette à ce moment là, le marxisme-léninisme-maoïsme et la dictature du prolétariat, tout comme le P « C » F ou le PCMLF dès le programme de Puyricard.

Mais dans le chapitre suivant "défendre militairement le pouvoir populaire"et d'en conclure "A partir des forces locales, issues directement des masses, nous devons construire les milices clandestines, base du mouvement national" point de vue juste qui va être balayé 6 mois plus tard par la dissolution de la Nouvelle Résistance Populaire (embryon d’armée populaire) et de la Gauche Prolétarienne.

"Du pouvoir ouvrier de l'unité ouvrière" "L'antisyndicalisme n'est pas né d'un caprice. Il est sorti d'une pratique, il est sorti de la vie à la fin de Mai 68 dans la résistance ouvrière à la capitulation des syndicats" puis "la gauche ouvrière est passée d'une pratique antisyndicaliste à une autre : l'exercice du contrôle direct par la masse des ouvriers sur la direction de la lutte" "Conclusions" "Nous devons substituer à une organisation anti-syndicaliste qu'avait tendance à être l'UNCLA [Union Nationale des Comités de Lutte d’Ateliers], un mouvement qui soit un lieu d'échange, qui soit le plus souple possible, un mouvement extra-syndical d'être un initiateur de l'unité ouvrière et qui ne vise pas à organiser une tendance politique particulière". Puis la couleur est annoncée dans les thèses de "Pour un mouvement du 12 Octobre en quelque sorte" : " Chaque milieu social révolutionnaire construit son mouvement du 22 mars ; ces organismes n'ont pas besoin d'être doublés pour penser correctement, il n'est donc pas question de doubler le comité de lutte par une cellule communiste. Si l'organisation révolutionnaire (retour à la coordination des mouvements divers du 22 Mars en quelque sorte), " il est vital de doubler cette structure horizontale par des lieux de masse, des maisons pour tous...il n'y a pas de"révolutionnaires professionnels "".

Plus loin dans Regards Occitans "Sur les alliances de classe" : "Dans les régions comme la Bretagne ou l'Occitanie, la paysannerie joue un  rôle de "force principale" dans les luttes sociales". Ce qui est faux, car la classe ouvrière est bien plus nombreuse que la paysannerie, même si à certains moments des luttes paysannes importantes peuvent être un détonateur. "Le centralisme démocratique est inconcevable comme modèle d'organisation en France en 1973. Seul un principe "fédératif" peut convenir" et de se référer à la Commune de Paris, Narbonne, Marseille. "Notre critique du "nationalisme" comme fondement des mouvements des minorités ethniques conduit au fait que nous ne sommes pas pour la constitution de partis nationaux bretons ou occitans". Ce dernier point de vue est juste*, la réorganisation de la France ne peut se réaliser qu’à partir d'un plan central, basé sur l'enquête des besoins locaux d'un côté et de l'autre les moyens centraux mis en oeuvre pour que cette réorganisation tendant à une répartition correcte équilibrée de la population, des moyens de productions, d'échanges etc., ne peut être réalisée qu'avec un juste équilibre entre le centre et les différentes régions, en tenant compte des particularités, avec le droit à l’autodétermination des peuples. Ceci montre en tout cas que le MTA (mouvement des travailleurs arabes) qui écrit ce texte a bien vu les dangers du communautarisme.

Dans "QUESTIONS DE STRATEGIE" : "Un pouvoir populaire (Prolétarien selon nous) ne pourra s'établir durablement qu'au prix de combats armés pour briser la réaction des vieilles classes exploiteuses : cette certitude nous vient de l'expérience de tous les mouvements populaires (et prolétariens) en France et dans les autres pays. "
Le défaut de la Gauche Prolétarienne, c'est le même défaut que l'on retrouve avec tous les groupes qui se refusent à reconstituer le Parti ou qui se refusent à unir les maoïstes. Il en va de même de ceux qui ne veulent pas voir que l'ancien mouvement m-l a fait faillite après avoir répudié le maoïsme pour les uns ou pour d'autres qui ont abandonné la lutte ou ont rejoint la social-démocratie et le parti révisionniste lorsque Teng Xiaoping a pris le pouvoir et imposer la restauration capitaliste en Chine, comme Khrouchtchev l'avait fait en U.R.S.S. Ils repoussent la reconstitution du parti, ou sèment la division quand le processus est amorcé.

Les uns ne veulent pas voir les défauts de la Gauche Prolétarienne et ce qui a conduit cette organisation la plus dynamique et la plus proche des idées maoïstes à la liquidation. Les autres ne voient que la réactivation du courant m-l hoxhiste (tenants de l’expérience albanaise) sans voir qu’il n’a rien produit dans la révolutionnarisation idéologique, qu’il n’a même pas tenté d’utiliser, même de façon limitée, la violence révolutionnaire et essayer de l’organiser pour renverser la bourgeoisie et reprenant après Mao Zedong : « Le pouvoir est au bout du fusil ».

CONCLUSION

En premier lieu le Parti maoïste doit s’édifier principalement sur des bases d’usines, aller où sont les masses en lutte, entrer en contact avec les masses pour apprendre d’elles, et créer des organisations intermédiaires permanentes de syndiqués et de non-syndiqués et regrouper les éléments les plus avancés dans le Parti maoïste. Il faut établir des bases d’appui sur une zone géographique ouvrière et populaire.

La difficulté d’établissement de militants dans les usines est plus difficile qu’à l’époque de la G.P, pour la simple raison que le chômage est 5 fois plus important aujourd’hui. Il était facile de retrouver du travail, le lendemain même d’un licenciement, alors qu’aujourd’hui on n’est pas assuré d’en retrouver un. On est obligé d’accepter n’importe quel travail, car désormais on ne peut refuser plus de deux offres d’emploi car on risque alors la radiation de l’ANPE.

La crainte de perdre son emploi sans pouvoir en trouver un autre, freine la combativité des travailleurs. Les journées d’actions syndicales sans lendemain découragent les plus décidés à se battre.

Il faut dans cette nouvelle situation reprendre la démarche  des équipes de jeunes militants pour faire de l’agit-prop aux portes des usines. Un autre obstacle se dresse : la décentralisation des zones industrielles, artisanales ou commerciales.  Si l’établissement est moins aisé pour les jeunes étudiants, il est nécessaire comme on disait d’aller aux masses, donc de sortir de la fac pour aller aux portes des usines en choisissant les grandes usines à forte concentration ouvrière, mais aussi les usines en grève, les usines où les menaces sur l’emploi se font sentir. Il s’agit de mener une action prolongée, avec un travail régulier, pour avoir un ou plusieurs contacts dans un premier temps pour que la propagande colle au plus prêt des besoins des masses de l’usine, de l’entreprise.

Il faut essayer de lier les besoins et revendications des différentes couches de travailleurs dans l’usine. Pour autant, il faut isoler, lutter contre les pratiques des éléments réactionnaires de la hiérarchie, haïs par les masses, et gagner les cadres intermédiaires qui rechignent ou appliquent à contre-cœur les ordres d’en haut, la volonté des actionnaires.

Les augmentations de salaires doivent être basées sur le principe d’égalité et non au pourcentage, pour la simple raison que le « prix du beefsteak est le même pour tout le monde » et  que les plus pauvres ont encore plus de besoins insatisfaits.

De même il faut lutter contre la politique d’accompagnement, de cogestion, voire de collaboration de classes de certains délégués timorés, comme doivent être combattus les mouchards, les délateurs, ou les flics les plus réactionnaires du patronat. Il faut soulever la chape de plomb, la politique d’intimidation, l’attitude pessimiste, le travail de sape, les pressions, le chantage, organisés à l’intérieur de l’usine, de l’entreprise, pour libérer  l’initiative combative des masses. Il faut former un comité de lutte unissant syndicalistes de toutes tendances et non-syndiqués pour préparer l’offensive contre le patronat. Le Comité de lutte doit faire la distinction entre la masse des syndiqués et les éléments réformistes, gagner la masse des délégués honnêtes prêts à se battre sur des positions de classe, qui seront de plus en plus nombreux au fur à mesure du développement de la crise du capitalisme. Il faut distinguer « les contradictions au sein du peuple et celles entre l’ennemi et nous »
Dans les quartiers, les masses populaires peuvent reprendre l’initiative, la révolte des banlieues a montré que « une étincelle peut mettre le feu à toute la plaine » que plus que jamais « on a raison de se révolter ». De même dans les usines où malgré le chantage, la répression, le sabotage des réformistes, des luttes de plus en plus nombreuses se déroulent.

Au fond « les masses veulent la révolution ». Il est évident que sans stratégie politique pour la conquête politique du pouvoir, sans parti, il est impossible de combattre le réformisme et le révisionnisme. Nier qu’il faut un Parti de type nouveau maoïste c’est renouveler les erreurs spontanéistes de la G.P.

Ceci dit, nous devons reprendre à notre compte les aspects positifs de cette organisation, son esprit combatif, sa liaison avec les masses, non seulement ouvrières mais populaires, car un communiste doit lutter dans toutes les couches de la société sous la direction du prolétariat et sur la base de sa stratégie, afin d'organiser les différentes couches du peuple  et les unir dans le Front Populaire Uni, le troisième outil de la révolution pour unir le peuple, les deux autres étant le Parti et l’Armée Populaire.

La G.P a posé plusieurs questions d’importance :

  •     Briser les cadences.
  •     Refus de l’augmentation au pourcentage qui creuse les écarts.
  •     Contre la militarisation du travail (chefs-flics,…).
  •     La résistance populaire (rendre coup pour coup)
  •     La lutte contre la collaboration de classes dans les syndicats, pour un syndicat de lutte de classe, reconstruit à la base (par ateliers).
  •     La préparation révolutionnaire de l’opinion.
  •     La multiplication des luttes (grèves sauvages, baisses des cadences, séquestration des hauts cadres et du patron, blocage de la production, ralentissement de la production, occupation de masses, voire sabotage).
  •     Résistance contre l’Etat policier ;
  •     Lutte dans les centres d’éducation surveillée et les prisons.
  •     Délégués des comités d’Atelier révocables à tout moment.
  •     L’AG est souveraine.
  •     Action directe, pas de dépôt préalable de grève.
  •     Elargissement de la grève (débrayage, information etc.) sur les autres usines ou entreprises  du secteur ou/et du groupe.
  •     Dénonciation des collabos du patron.
  •     Actions exemplaires  contre les plus réactionnaires.
  •     Affirmation de la nécessité de la violence révolutionnaire.
  •     Unité français-immigrés.
  •     Non aux expulsions des logements.


Parti Communiste maoïste de France                28/11/2008

 

[* Note SLP : c'est effectivement une question complexe. D'un côté, SLP aurait tendance à considérer que l'Etat bourgeois est un (et indivisible !) et qu'il constitue donc un "front" militaire unique, par conséquent, face a un ennemi unifié et centralisé, il faut un commandement unifié et centralisé : le Parti communiste "DE FRANCE". De l'autre, la question des NATIONS EN LUTTE, le droit à l'autodétermination, plus largement encore les cultures populaires régionales (opprimées ou méprisées, comme la culture ch'ti), et bien sûr les minorités "colonisées intérieures" issues de l'ex-Empire colonial (et d'autres pays dominés), sont pour SLP un PRINCIPE ABSOLU.

Dans le cas des Peuples en lutte, ils n'ont pas été victimes de la révolution bourgeoise (comme certains veulent le faire croire, pour présenter ça comme un "progrès"), mais de l'absolutisme et de la "sélection naturelle" féodale, avec ses annexions militaires, ses mariages forcés, ses décès de souverains sans héritiers. La Corse avait même effectué une révolution bourgeoise (Pasquale Paoli) ! Elle a été conquise par les troupes de Louis XV : dans le contexte historique, c'était une guerre contre-révolutionnaire. La Bretagne et le Royaume de Navarre (Euskadi), eux, avaient les "cartes en mains" pour devenir des Etats modernes, dans lesquels aurait eu lieu une révolution bourgeoise ; mais ils ont été annexés au 16e siècle par la France et la Castille.

Ensuite, la révolution bourgeoise de 1789 a été dirigée par la bourgeoisie parisienne (et des grandes villes de l'Hexagone) ; et celle-ci a maintenu l'Etat construit par les rois. Il y a donc presque, dans ces questions nationales, une idée d'achèvement de la révolution démocratique, qui ne peut (et ne doit) être accompli que par le prolétariat, à la tête des classes populaires. C'est donc fondamental. D'autant plus qu'en situation révolutionnaire, le droit à l'autodétermination aurait plus de chance de déboucher sur différents degrés d'autonomie (et de réappropriation des droits nationaux) que sur une séparation, qui n'aurait pas beaucoup de sens vis à vis d'un Bassin parisien lui-même socialiste... Quand à la culture populaire, régionale mais aussi des quartiers-ghettos urbains (et des néo-colonies d'origine), elle doit bien sûr être portée bien haut comme un drapeau, contre la culture uniforme que la bourgeoisie fabrique à destination des classes populaires.

Peut-être la solution est-elle, en fait, d'inclure les organisations de libération nationale, de défense de la culture populaire, et de lutte contre le racisme et l'oppression des "quartiers", dans le Front Uni, autour (et sous la direction) du Parti (qui n'a pas vocation de toute façon à être parisiano-centré !).

D'ailleurs, pour SLP, il y a deux Fronts unis concentriques (pour imager) : le Front populaire démocratique, plutôt défensif (contre le fascisme, les politiques réactionnaires et antisociales, etc.), ouvert a des réformistes et des progressistes sincères mais idéalistes ; et le Front révolutionnaire, offensif, regroupant uniquement ceux et celles (principalement marxistes et libertaires) qui veulent renverser l'Etat bourgeois et le mode de production capitaliste, pour le socialisme et le communisme.]


 

Un autre document, de l'AGEN cette fois :

l'apport des maoïstes dans les luttes de classes en France.

 

http://cretinocratie.20minutes-blogs.fr/media/01/01/641221923.jpg

http://medias.lemonde.fr/mmpub/edt/ill/2008/04/30/h_4_ill_1039842_mai_68.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 


 

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1 novembre 2010 1 01 /11 /novembre /2010 09:38

 

Secours Rouge

 

Il y a dix jours à Calais, une centaine de manifestants avaient pris la direction du rond-point des abattoirs, à quelques pas du Channel. Ils bloquent le trafic des automobiles.

Une automobile qui veut forcer le passage a son pare-brise cassé. La police intervient violemment, les accès au rond-point sont évacués, tandis que les jeunes manifestants sont poursuivis jusque devant le Channel.

Pendants de longues minutes, les bombes lacrymogène répondent aux jets de cailloux, d’oeufs et de tomates. La tension monte petit à petit et atteint un niveau extrême lorsqu’un militant de la CGT au volant d’une Mercedes fonce en marche arrière vers les forces de l’ordre. Le véhicule s’arrête au milieu des policiers.

Les matraques sont utilisées, la lunette arrière de la voiture brisée. Celle-ci repart alors en marche avant et s’immobilise rue des Salines. Son conducteur en est extirpé et arrêté.


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31 octobre 2010 7 31 /10 /octobre /2010 22:18

 

Secours Rouge

 

Ces dernières semaines, à chaque manifestation, la permanence de l'UMP à Charleville-Mézières, dans les Ardennes,  est prise pour cible.

Les manifestants y jettent des oeufs, des yaourts, des pommes, des pétards, indique La Semaine des Ardennes.

Mais pour la 7ème journée nationale de mobilisation contre la réforme des retraites, des débordements ont eu lieu entre manifestants et forces de l'ordre.

Les gendarmes mobiles ont utilisé leurs bombes lacrymogènes pour tenter de disperser les manifestants avant de se retrancher... dans le local de l'UMP.

Un gendarme et deux manifestants ont été blessés.

Ils ont été évacués vers les urgences de l'hôpital Manchester de la ville.

 

Vidéo :

 

 


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30 octobre 2010 6 30 /10 /octobre /2010 12:02

 

En Argentine, du fait des dérives catastrophiques du PC (browderisme, alliance avec l'ambassade US contre Peron en 1945, soutien au coup d'Etat (!) en 1976), c'est le péronisme qui a joué le rôle de la "grande illusion de masse" qu'a pu être (chez nous) la SFIO jusqu'à la 2de Guerre mondiale, et le P"c" de Thorez (puis Waldeck puis Marchais) ou le "gaullisme social" sous la Ve République... (on peut considérer que c'est l'ère Menem (1989-99) qui a mis fin à cette illusion).

Dans ce cadre, la bureaucratie syndicale s'est toujours clairement inscrite dans le péronisme de droite, fascisant, se présentant comme un rempart au communisme, et pour un "capitalisme national" argentin (forcément à la solde de l'impérialisme, ou impérialiste, puisque la "3e voie" n'existe pas). Elle a collaboré avec TOUTES les juntes (sauf celle qui a directement renversé Peron, 1955-58) et joué un rôle de milice fasciste contre les "gauchistes", mais aussi les "péronistes de gauche" (ceux qui voyaient, à tort, le péronisme comme un processus révolutionnaire, ou comme une "étape indispensable" avant la révolution prolétarienne).

Aujourd'hui, cette bureaucratie syndicale lutte ouvertement contre le mouvement des masses travailleuses, toujours vif depuis décembre 2001 - juin 2002, et recrute ses hommes de main chez les hools des stades... Tout un programme.

Le 20 octobre dernier, Mariano Ferreyra, militant ouvrier trotskyste, en lutte pour l'intégration des salariés cheminots externalisés (vers des entreprises sous-traitantes), a été victime de cette vermine.

 

Amerikenlutte

Argentine: un militant assassiné par des hommes de main de la bureaucratie syndicale

 

Mariano Ferreyra, 23 ans, militant d'un parti trotskyste, a été assassiné par balles et deux autres personnes ont été blessées, dont une femme entre la vie et la mort, par un groupe de matons du syndicat Union Ferroviaire après que des travailleurs d'entreprises sous-traitantes aient tenté d'interrompre la circulation de trains à Avellaneda. 

Aussitôt un rassemblement d'organisations politiques et sociales a bloqué des avenues principales du centre de Buenos Aires tandis que les travailleurs du métro (eux aussi affrontés à la bureaucratie syndicale de la CGT) ont paralysé le service durant une heure.

La Centrale de Travailleurs Argentins (CTA) a convoqué à une grève et une mobilisation demain jeudi. Une mobilisation convoquée par organisations sociales et politiques se rendra place de Mai à 17h.

 

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Argentine: massive manifestation contre le meurtre de Mariano Ferreyra

 

Partis et mouvements de gauche, avec des organisations sociales, syndicales, étudiantes et de défense des Droits de l'homme, se sont mobilisé jeudi 21 dans la Ville de Buenos Aires pour répudier le meurtre du militant Mariano Ferreyra. Le rassemblement a commencé à 17 h, ensuite des dizaines de milliers de personnes se sont rendues Place de Mai, où a eu lieu la lecture du document consensué. L'exigence de la condamnation des responsables politiques et matériels - liés à des matons de l'Union Ferroviaire - a été la demande unanime des manifestants.

 

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Argentine: trois suspects du meurtre de Mariano Ferreyra arrêtés

 

La Justice argentine a identifié 3 suspects du meurtre du jeune militant, Mariano Ferreyra. L'un d'eux, Cristian Favale, a déclaré qu'il est innocent et a accusé un autre homme du crime.

Cristian Favale, le "hooligan" ("barrabrava") accusé de tuer par balle Ferreyra, a déclaré ce lundi devant la juge Wilma López.

Il a dit qu'il a participé à la manifestation "en soutien à l'Union Ferroviaire" mais il a assuré qu'il ne portait aucune arme. De plus, il a ratifié qu'il peut identifier l'assassin.

Selon la description qu'il a faite, il pourrait s'agir de Gabriel "el payaso" Sanchez, garde de train de la station Constitution et membre des "hooligans" du club de Racing.

Les déclarations de nouveaux témoins mettent en cause Aldo Amuchástegui, un employé de chemin de fer des ateliers de la ligne Roca.

Ce lundi a aussi déclaré Pablo Díaz, le délégué de l'Union Ferroviaire. Il est accusé d'avoir recruté et coordonné les matons qui ont attaqué les travailleurs qui essayaient de couper les voies. 

Díaz a soutenu que la balle qui a tué Ferreyra est parti de son propre camp, tirée par des militants du Parti Ouvrier (PO) durant un supposé affrontement avec les employés de chemin de fer.

Devant ces déclarations, le dirigeant du PO, Marcelo Ramal, a dit que les employés de chemin de fer détenus "essaient d'embrouiller les cartes" avec la version d'avoir vu une arme à feu aux mains des travailleurs.

Mariano Ferreyra est mort mercredi dernier d'un tir d'arme à feu après une embuscade aux travailleurs d'entreprises sous-traitantes de la ligne Roca de la part d'hommes de main (du syndicat) de l'Union Ferroviaire.

Les travailleurs réclamaient leur réincorporation et les matons de l'Union Ferroviaire ont essayé d'empêcher cette protestation.

Agence Pulsar, 26 octobre 2010.

http://agenciapulsar.org/nota.php?id=18382

 

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Déclaration du Parti Communiste Révolutionnaire d'Argentine (maoïste) :

 

Châtiment pour les assassins de Mariano Ferreyra !

 El PCR en el acto de Plaza de Mayo

Le gouvernement national essaye de dissimuler sa responsabilité dans la « zone libérée » qu'a laissée la Police Fédérale à la bande (fasciste syndicale NDLR), et de cacher ses liens avec les dirigeants syndicaux.  Les responsables matériels et politiques de ce crime doivent être arrêtés sur le champ !

1. Ce crime ne restera pas impuni

Mariano Ferreyra, jeune militant de classe et membre de Parti Ouvrier, est tombé assassiné dans la lutte, dans une lâche embuscade de la bande syndicale organisée par la direction de l'Union Ferroviaire, avec l'appui de l'entreprise Ferrobaires, et la complicité de la « zone libérée » par la Police Fédérale du gouvernement K (Kirchner NDLR). D’autres militants du PO ont été blessés par balle. Le PCR et la JCR prendront part à la grande marche et au rassemblement Place de Mai pour exiger la punition des responsables matériels et politiques de ces crimes. Et nous accompagnons la douleur des parents et des compagnons de Mariano dans leur cortège funèbre.

Il y a des films et des témoignages. Le gouvernement est responsable de l'identification immédiate des assassins de Mariano et de ceux qui les ont commandités et protégés. Est démontrée, la participation de Pedraza et de ses complices de la direction de l'Union Ferroviaire, et de la direction de l'entreprise concessionnaire dans l'organisation de la  contre la mobilisation des cheminots externalisés. Et il est évident que la Police Fédérale leur a libéré la zone pour qu'ils opèrent. Depuis là partent les fils de la chaîne de commandement vers les responsables politiques.

Un business infâme

Pedraza et la direction de l'Union Ferroviaire, les concessionnaires ferroviaires, et le Secrétariat aux Transport du gouvernement K, ont constitué une trame d'affaires qui déplace des milliards de pesos. Les subventions du gouvernement nourrissent des concessionnaires, des amis patronaux du gouvernement K (comme Cirigliano, Roggio, etc.), l’une d'elles, le Belgrano Cargas (dont sont partenaires Moyano et Franco Macri), est gérée par Elsa Coria, conjointe de Pedraza. Ces entreprises sous-traitent le travail du chemin de fer à un réseau de coopératives que payent des salaires au noir, qui sont le tiers à peine de ce que perçoivent les cheminots. Celle qui est en lutte contre les licenciements et pour la reconnaissance comme cheminots, compte parmi ses propriétaires Maximiliano Pedraza, fils du dirigeant de l'UF, et participent à sa direction d'autres dirigeants de l'UF comme Armando Matarazzo et Raúl Castellano.

Les assassins ont été envoyés pour défendre le business infâme dans lequel on a transformé des directions syndicales en entreprises qui se sont rempli les poches par la surexploitation ouvrière la plus brutale. Ce sont des hiérarques associés avec le patronat et des clans politiques du gouvernement.

2. Le gouvernement doit s’expliquer

Le gouvernement des K, dès le début, a monté une opération politique dans laquelle il a prétendu se présenter comme « victime » d'une supposée « conspiration » de Duhalde et « de ceux qui cherchent un mort », comme a dit Cristina K. La présidente peut continuer avec ses discours autocentrés (ce permanent «j'ai dit, j'ai fait, j'ai vécu…», par lesquels elle croit se donner une importance).

Mais quand il y a du sang versé, et qu’il n'y a même pas le plus petit "persil" (militant de base) emprisonné, alors elle salit la victime et cherche à en prendre la place. Se sont prêtés pour cette infâme théorie K des "deux démons" (théorie argentine des années 70, renvoyant dos à dos fascistes et révolutionnaires, un peu comme la "théorie de la tension" des révisionnistes NDLR), Hebe de Bonafini et autres partisans K dans les mouvements démocratique, d’autres ont gardé le silence, comme Carta Abierta.

Duhalde a des responsabilités impunies pour le meurtre de Kosteki et Santillán, mais ce sont les mêmes que celles du Chef de cabinet K, Aníbal Fernández, qui était le secrétaire général de la Présidence dans le gouvernement de Duhalde.

Dans ses premiers discours, Cristina K a dit des énormités. Elle a défendu la Police Fédérale face aux accusations de « zone libérée » (de même que Aníbal Fernández). Elle a également dit qu'elle ne voulait pas d'un pays « avec des bâtons et des armes à feu ». Comment peut-elle mettre sur un pied d’égalité les assassins de Mariano, qui sont sortis pour tuer avec leurs armes à feu, avec les grévistes qui se sont défendus avec quelques bâtons contre les bandes syndicales-patronales et les groupes provocateurs des services ?

L'opération du gouvernement a échoué, et maintenant il y a beaucoup à expliquer, comme les photos montrant le responsable présumé du meurtre de Mariano, Cristian Favale, bras dessus bras dessous avec Sandra Russo, chroniqueur du programme K 6.7.8, et désignée par le gouvernement « biographe » de la présidente ; et aussi avec les ministres de l'Éducation, Sileoni, et de l'Économie, Boudou, organisateur de la fête dans laquelle ont été prises ces photos, à laquelle on ne pouvait entrer qu’avec invitation. Favale était-il un garde du corps d'un certain ministre ?

3. L'irruption de la jeunesse ouvrière

Ceux qui ont pris la décision d'organiser la bande assassine, et qui lui ont ordonné de tirer pour tuer contre une manifestation de travailleurs, sont ceux qui travaillent, depuis décembre 2001, à déloger des rues les protestations ouvrières et populaires, liquidant ainsi la plus importante conquête démocratique de l'Argentinazo (l’insurrection argentine de décembre 2001).

Maintes et maintes fois ils ont essayé. Les plus de 30 assassinés en décembre 2001, de Kosteki et Santillán à Avellaneda, à Cuéllar et Ibáñez à Libertador. La répression contre les travailleurs de l'Hôpital français et ceux du métro. Le meurtre de Carlos Fuentealba à Neuquén. Le délogement dans l'héroïque grève de Kraft et la répression contre les cheminots à Constitucion. Les meurtres de Diego Bonefoi, Nicolás Carrasco et Sergio Violettes à Bariloche. Et tant d'autres cas.

Chaque fois que se sont produits ces bourgeons fascistes, de forces de choc de l'État ou paraétatiques, la lutte de la classe ouvrière et le Peuple les a démasquées et les a empêché d'avancer.

Dans cette poussée, ces dernières années a fait irruption cette immense masse de jeunes travailleurs avec lesquels les patrons ont «changé le sang» dans leurs entreprises, pour aller au fond de la flexibilité du travail, de l’externalisation et du travail au noir, en les soumettant à de brutales journées de travail et à des rythmes de production infernaux. Surexploitation qui a été possible avec la participation des hiérarques syndicaux et de l'État, ce qui a provoqué la haine de cette jeunesse ouvrière contre les appareils syndicaux et politiques, putréfiés, du système. La réponse n'a pas tardé à arriver : les manifestations débordent les chefs syndicaux, et jettent dans l'air les appareils qui, avant, fonctionnaient comme outils pour contenir la lutte des classes.

4. La « gouvernabilité » au pilori

L'irruption de cette masse de jeunes travailleurs rejoint avec les vétérans de classe, en produisant les grands combats qui ont placé la classe ouvrière au centre de la scène politique. En particulier, à partir de l'emblématique grève de Kraft, qui a été précédée de la lutte qui a conquis la contractualisation de centaines de jeunes, qui imposent le fonctionnement dans des assemblées et des corps de délégués, et cherchent des chemins combatifs avec des barrages routiers. Face aux trahisons de leurs directions syndicales, ils trouvent appui dans des plurisectorielles, dans lesquelles ils peuvent être associés avec d'autres secteurs ouvriers et populaires en lutte.

Ces masses de jeunes ouvriers et travailleurs, font irruption là et dans le monde entier, comme on l’a vu en France et dans presque toute l'Europe, ou en Chine. Ils font face aux ajustements des gouvernements, et aux licenciements et au manque de travail que provoque la crise qui, comme celle des années 30, frappe sans miséricorde, et revient quand on annonce qu'elle est terminée.

Les Pedraza voient comment leur force est peu à peu minée. Mais pas seulement les Pedraza. Les monopoles et les propriétaires fonciers qui contrôlent le pouvoir, ceux qui soutiennent le gouvernement et ceux qui se sont bercés d’illusions selon lesquelles, de la main de Kirchner, ils allaient reconstruire la «gouvernabilité» du système, se trouvent maintenant face au fait que « la prospérité économique n'a été jamais été mise à profit - intentionnellement ou par impéritie - pour essayer de reconstruire un système politique qui a été pulvérisé par la crise de 2001 », comme l’a reconnu Van Der Koy (Clarin, 23/10).

5. Une blessure ouverte

La pourriture sort à la lumière après l'infâme meurtre de Mariano Ferreyra, avec Elsa Rodriguez luttant entre la vie et la mort, et d'autres blessés par balle dans l'embuscade de Barracas. Il va y avoir des conséquences très profondes dans la situation politique.

La blessure qui a été ouverte dans le mouvement ouvrier et populaire est très profonde.

S’effondre le mensonge du double discours kirchnériste. Le gouvernement devra faire beaucoup plus que ce qu'il fait, et devra bourrer beaucoup de têtes, s'il le peut.

Dans la propriété de Moyano (leader syndical péroniste CGT, farouche anticommuniste et ennemi du "péronisme de gauche", aujourd'hui soutien du gouvernement Kirchner), avec les Kirchner, n'y avait-il pas la bande de Pedraza ? Les photos de Yasky (leader de la Centrale des Travailleurs Argentins NDLR, scission de gauche de la CGT) avec les Kirchner, et de ses embrassades avec Moyano, éclairent aussi vers où était poussée la CTA, jusqu'à ce qu'il ait été balayé par le triomphe de la Liste d’opposition de Micheli et de Perillo. Les oppositions de droite qui appellent à la « réconciliation » avec les fascistes, et demandent des ajustements, savent bien que « le four n'est pas pour les pains » (la situation est compliquée, "il est urgent d'attendre" NDLR).

Les trente assassinés de l'Argentinazo, comme le camarade de la CCC, Daniel Rodriguez ; comme Kosteki et Santillán, Cuéllar et Ibáñez, Fuentealba, Diego Bonefoi, Nicolás Carrasco et Sergio Violettes, Mariano Ferreyra, et tant de d'autres, sont des drapeaux de la lutte ouvrière et populaire. Nous n'oublions pas, nous ne pardonnons pas. Nous les avons quittés en chantant :  Hasta la victoria, siempre ! Et nous allons remplir ce mandat.

 

Compañero Ferreyra, te vengaremos !
Burocratas y patronos, todos los ahorcaremos !

 

 

 

 

 

 

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30 octobre 2010 6 30 /10 /octobre /2010 11:19

 

Un (long mais passionant) texte, publié par les camarades de Coup pour Coup. À l'heure où le confusionnisme idéologique s'empare hélas de beaucoup de personnes des quartiers populaires, entre démagogie petite-bourgeoise interclassiste (personnes éduquées des minorités, qui ne trouvent pas leur place dans la société raciste), lobbyisme "gauche de la gauche", "antisionisme" obsessionnel (non, les sionistes ne dirigent pas les pays impérialistes, ils en sont l'instrument !) et repli sectaire religieux (pas forcément uniquement musulman !) ; il est plus important que jamais de faire vivre le souvenir d'un véritable mouvement de classe des minorités "colonisées intérieures" comme le Mouvement des Travailleurs Arabes !

Un mouvement armé d'une véritable théorie révolutionnaire, pour la révolution, la libération de l'oppression raciste ET du capitalisme, qu'il s'agit de faire renaître de ses cendres, à un niveau encore supérieur ! Pour un Black Panthers Party d'Hexagone !

 

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Mohamed Bachiri, alias Mokhtar, a été un pionnier des luttes de l’immigration ouvrière après Mai 68, des comités Palestine, du MTA (Mouvement des Travailleurs Arabes) et de l’expression culturelle de l’immigration. Il nous a quitté le 3 février 2010. Militants anti-impérialistes, nous affirmons qu'il est nécessaire de faire vivre cette histoire, celle du mouvement anti-impérialiste en France et ailleurs. 

 

“Chaque fois qu’on avance dans la libération du peuple arabe, on avance aussi dans la révolution française.” 

 

Cette interview de Mokhtar est extraite de l’ouvrage « les Maos en France », de Michèle Manceaux (Gallimard, 1972). Elle a été faite en 1971. Mokhtar a alors 24 ans. Il est en France depuis presque trois ans, et il travaille dans une grande usine de la région lyonnaise, comme manœuvre. Il évoque déjà la nécessiter d’organiser la lutte des travailleurs arabes. Et présente les comités Palestine.

 

Mokhtar.jpg MOKHTAR.- j’ai toujours vécu dans un village ouvrier. Au Maroc oriental il y a des villages miniers. Mon père est mineur depuis l’âge de quatorze ans, dans les mines de plomb. Il a travaillé jusqu’à sa retraite, enfin pas sa retraite, une maladie : il a perdu la vue. Moi, j’allais à l’école et j’ai réussi à avoir mon certificat d’études primaires, mais dans le village où j’étais il n’y avait pas de cours secondaire, fallait que j’aille dans la grande ville et ça demandait beaucoup d’argent. Je fais partie d’une nombreuse famille où on est treize enfants parce qu’il y a eu deux morts, on était quinze. Je suis l’aîné de la famille. Il y avait des problèmes avec mon père parceque je suis descendu à la ville, mais je faisais l’école buissonnière. A l’école secondaire, je me sentais un peu... tous les copains avaient plus ou moins de l’argent... ils parlaient de cinéma, ils parlaient de tas de trucs. Moi je me sentais gêné, j’avais pas du tout de fric, j’étais pas très bien habillé. Et puis, vu la façon dont j’allais à l’école avant, enfin à l’école primaire, j’apprenais jamais mes leçons, c’est-à-dire, non, j’apprenais mes leçons mais c’était pas en revenant chez moi : tout mon cartable, mes cahiers et tout, je les laissais à l’école. En sortant de l’école, j’oublie l’école, mais j’étais bien vu par les instituteurs parce que j’avais de la mémoire. J’avais toujours des bonnes notes mais c’était pas en étudiant chez moi. En sixième il y avait des tas de trucs à apprendre. Moi, j’avais jamais fait ça et c’était pratiquement impossible chez moi : on était nombreux et je ne pouvais pas me mettre dans un coin pour apprendre quoi que ce soit.

 

Mais c’était pas surtout ça. Je me rappelle d’une chose : j’étais en classe et je pensais (j’étais jeune, j’avais onze ans je crois), bon, j’ai pas de fric, il faut que je vole un peut de fric à mon père. Un peu de fric ça veut dire un franc ou deux francs. Alors le matin en me réveillant pour aller à l’école, je fouille dans les poches de la veste de mon père, mais je trouve vingt centimes et c’est tout. J’ai dit : « Ça y est, voilà, mon père il est pauvre, il a pas d’argent » ; ça m’a vachement choqué. En étant à l’école, j’ai beaucoup réfléchi à ça. J’arrivais pas ce jour-là à suivre les cours, et celui qui nous faisait les cours, tout d’un coup, il me pose une question sur la leçon qu’il faisait. Je me lève, je ne savais pas ce qu’il disait, alors je n’ai pas pu répondre, et devant tous les copains de l’école il commence à me dire :»Voilà, si tu veux dormir, tu n’as qu’à rester chez toi, ici on vient pour étudier. » Alors tous les gars se foutaient plus ou moins de ma gueule. Depuis ce jour-là, j’ai pas osé retourner à l’école. Mon père m’a di t : « Bon tu vas travailler. »

Parce que mon père est ancien dans la mine, ils ont accepté de m’embaucher malgré que j’avais pas dix-huit ans. Ça me faisait un drôle d’effet de descendre dans la mine avec les vieux. J’ai quand même continué dans la mine mais j’ai commencé à voir toutes les injustices. La plupart des chefs dans cette mine, c’est des Français. Moi j’étais manœuvre mais, comme j’étais jeune, j’étais pas très fort. Le premier jour que je travaille on me donne une pioche et une pelle. On me dit : « Tu vas creuser. » Il fallait arranger des tas de pierres pour le passage d’une machine qui transporte le minerai. Je commence à taper mais comme j’étais encore maladroit, la pioche me paraissait très lourde, la pelle aussi, alors le chef, qui connaissait mon père et qui me connaissait un peu, me disait : « Tu vois, c’est bien fait pour toi. Il faut foncer c’est ce que tu as toujours voulu. Maintenant c’est plus l’école ici, on rigole pas ici, il faut creuser sinon tu vas être mis à la porte. » Je faisais mon possible mais je voyais que les gens ressentaient pas ce que je ressentais. Mon père me disait : « Si tu ne vas plus à l’école, si tu arrêtes, tu es plus un homme. » Moi, je réfléchissais, et je me disais : « C’est pas normal, l’école avant, elle n’existait pas et pourtant il y avait des hommes. C’est pas par l’école que ça veut dire qu’il y a des hommes. Il y a bien des hommes qui n’ont jamais été à l’école mais c’est des hommes quand même. Homme, ça veut dire sérieux et tout. » Vu que j’avais quitté l’école c’était comme si j’étais devenu quelque chose de mauvais. C’est ça que me disaient les chefs : « Bon maintenant tu vaux rien, il faut travailler parce que tu n’as pas été à l’école. »

 

Je me rappelle que les premiers jours en sortant du travail j’allais directement chez moi, je mangeais pas, je m’endormais directement, et le lendemain je me réveillais pour retourner à mon travail. Ma famille me disait : « Tu vois ce que ça veut dire le travail, c’est dur. » Je comprenais « c’est dur ». Après je me suis un peu habitué. Dans le village on se connaît entre nous et il y a un commissariat. Là-bas, les policiers avaient une allure de gens respectables, ils étaient invités par tout le monde. C’est ça qui me tracassait beaucoup. Dans les cafés, tout le monde leur offrait à boire. Et puis il y a eu une histoire : j’ai eu un petit frère qui se battait avec un autre garçon, des histoires de gosses, mais un policier est venu qui a pris mon frère qui avait à ce moment-là dix ans, et l’a battu. Le flic était un peu bourré je crois. Moi, j’étais dans un café et des gens m’ont dit : « Il y a ton frère qui est battu par un policier », alors je sors du café et je trouve le policier qui coince mon frère et lui met des menottes. Je dis : « Mais pourquoi tu le frappes ? » Il m’a dit : « De quoi te mêles-tu ? » J’ai dit : « C’est mon frère... » Alors il m’a donné un coup. Sur le moment, j’ai rien fait mais ça m’a vachement travaillé. Après, dès que je voyais ce policier, je ne me sentais pas très bien. Le jour de la paye, quinze jours plus tard, je vais au bar à côté pour boire un coup. Là, je trouve un mec qui parle de la politique, sur les syndicats et tout. Il commence à discuter avec moi : « Vous les jeunes vous avez un grand rôle à jouer... » J’écoutais pas très bien et tout d’un coup le policier entre avec un ouvrier que je connaissais bien. Le mec qui était avec le policier me dit : « Alors, Moktar, tu me payes à boire ? » Comme il était avec le policier j’ai dit : « Je paye ni à toi ni à personne ». Alors le flic me dit : « Ça y est vous êtes devenu grand, mais vous allez voir, maintenant on va s’occuper de vous. » Il m’a dit des tas de conneries et puis enfin : « Vous ne servez qu’à être enculé. « Alors je me lève et je dis : « Il y a pas un grand enculé comme toi. » Alors le policier me donne une gifle. Je ne sais pas comment j’ai fait, je me bagarre pas beaucoup, mais ce jour-là, je l’ai complètement esquinté, ça saignait, il avait le nez aplati. On m’emmène au commissariat. Les policiers dans le commissariat se foutaient pas mal de ce que j’avais fait. Dès qu’ils entraient, ils disaient : Voilà, celui-là qui a frappé Hamid « (le policier s’appelait Hamid), ça suffisait pour que je reçoive des coups de pieds. C’était comme si j’avais commis un crime. J’expliquais mais ça ne servait à rien. Je commençais à voir qu’il n’y a pas de justice mais c’était surtout quand on m’emmène au tribunal... c’était un tribunal de village. Là le policier dit : « Je passais dans le café. Lui, il faisait déjà la bagarre. Quand je suis entré il m’a tapé. « Moi j’ai dit : « Non, voilà ce qui s’est passé », mais le commissaire qui est aussi dans le tribunal avec le juge a dit : « Celui-là, on le connaît, il a quitté ses études », et on m’a mis un mois et demi de prison. C’est là que j’ai beaucoup réfléchi. Je me posais des tas de questions. C’était une petite pièce avec des gardes. Pas vraiment une prison, mais je pensais que même si on me disait que j’étais libre, que je pouvais sortir, en fait, je n’étais pas libre. « Même si tu n’es pas enfermé, tu n’es pas libre.. » C’est à ça que je réfléchissais beaucoup. Comment des gens ont le droit de me dire que je suis pas libre. Quand je réfléchissais que j’avais rien fait, que c’était une injustice, je pensais que je me vengerais de ce flic parce que c’est pas normal, parce que c’est lui qui doit être en prison et pas moi.

 

Quand enfin je suis sorti de ce truc, les gens voyaient en moi comme un voyou, comme quelqu’un qui a fait des crimes. Moi au contraire je pensais que la justice doit me revenir. Je retourne pour travailler, on refuse de me reprendre : « Le commissaire a dit qu’on ne peut pas t’accepter. » Je commence à chômer. J’ai chômé pendant un an. Qu’est-ce que je devais faire ? On parle beaucoup de l’étranger parce qu’il n’y a pas de boulot dans le pays. Il y a eu autre chose aussi. En 67, il y avait ce qui se passe en Palestine. Je ne quittais pas la radio une seconde. Avant je ne m’occupais pas de ces choses, mais pendant que je chômais j’avais toujours l’oreille à la radio, depuis le matin jusqu’à ce que j’en peux plus, je dors. En 68 également je quittais pas la radio, pour les bagarres qu’il y a eu ici... La France me paraissait, c’est ça qui court là-bas, un pays civilisé. J’écoutais beaucoup la radio française et je me disais : « C’est bien. la France, c’est pas comme Je Maroc. Il y a la justice, les gens trouvent du boulot. » Je me disais, c’est bien.

 

Mon père a toujours été dans les syndicats. Il a été dans un parti qui a fait la résistance contre le colonialisme, le parti de l’Istiqlal. Moi, dès que j’ai été dans la mine, je croyais à aucun parti au Maroc. Il y avait deux partis et deux syndicats. Ce que je ne comprenais pas c’est que si un syndicat lance une grève, c’est pour les salaires, pour des trucs qui intéressent tout le monde, alors pourquoi l’autre syndicat parce qu’il est pas d’accord avec l’autre parti, ne fait pas grève. Ça fait la division alors que le parti qui n’est pas d’accord c’est pour des choses qui n’intéressent personne. Avant il y avait un seul syndicat. Quand il y avait des grèves générales dans la mine, il y avait ni police, ni soldats, ni rien, mais quand il y a eu deux syndicats, deux partis, dès que l’un faisait grève, l’autre disait « non » et il y a eu la police, les soldats qui viennent dans le village. Il y a eu des morts, des ouvriers tués parce qu’ils ont travaillé alors que les autres ont fait grève. Ou vice versa. Des ouvriers qui se tuaient les uns les autres.

Mon père se trompait. Il restait dans ces trucs-là. Il disait que ceux qui dirigeaient l’autre parti étaient des salauds. Il me disait : « Je suis vieux maintenant et toute ma vie était dans ce parti. On a eu l’Indépendance grâce à ce parti. Maintenant si je fais quelque chose ça va servir à rien. » Je le comprenais plus ou moins. C’est le minerai qui lui a esquinté la vue. Quand sa vue a commencé à diminuer il a acheté des lunettes, au marché aux puces, des lunettes qui lui montraient les lettres plus grosses, mais après il pouvait plus lire. Il me prenait moi pour que j’achète le journal et que je lui lise. Pendant les Six Jours de la guerre d’Israël l’atmosphère a changé dans la ville. Les petits commerçants sortent leur radio, ils augmentent le son à fond quand il y a les informations, des groupes se font devant chaque boutique. Le parti U.N.E.F.P.L. a essayé de faire une manifestation. pour soutenir les Arabes, mais la police a matraqué tout le monde parce que tout le monde est pour la lutte du peuple palestinien.. Ce qui n’est pas clair, c’est la question sionisme, juifs, tout ça... Pour la Palestine, les gens disent : « Bon on va partir », ça s’est vu partout. C’est même pour ça qu’ Hassan II a voulu envoyer des soldats là-bas. Il les montrait à la télé, dans les journaux, en défilé dans toutes les villes pour calmer les gens qui disaient : « Nous, on veut partir volontaires », mais on n’enrôlait personne.

 

En écoutant les trucs de Mai 68 à la radio, en lisant le journal, ça m’a encore fait penser que la France c’était bien. Surtout quand il y avait des reportages des bagarres. La radio disait que même les journalistes étaient tapés par la police, même des journalistes de France-Inter étaient matraqués alors je voyais qu’il y avait le gouvernement, la police mais que tous les autres gens étaient contre. Les radios elles-mêmes disaient beaucoup de mal de la police. Je me suis dit : « Décidément la France c’est bien. »

 

Comment j’ai fait pour venir ? Il y a un bureau de placement et dès que le bruit court qu’il y a du recrutement pour l’étranger, les gens passent la nuit, font la queue devant le bureau de placement. Ils peuvent rester une semaine comme ça en se relayant entre copains pour aller chercher des casse-croûte. Moi, on m’a dit : « Qu’est-ce que tu sais faire ? » J’ai dit que j’étais mineur. On m’a dit : « Va à Djerada, c’est une mine de charbon. »

 

J’ai travaillé dans les mines de plomb, mais je ne savais pas qu’il y avait encore plus dégueulasse dans les mines de charbon. Quand je rentrais dans la mine de charbon je me considérais comme mort, et tous les ouvriers comme moi. En sortant de là j’hésite plus beaucoup à frapper n’importe qui parce que moi, maintenant, c’est fini, chaque fois que je descends, je rencontre la mort en bas. Je voulais pas mourir. J’en pouvais plus de ramper pendant des kilomètres avec des charges trop lourdes. Je suis resté deux mois, j’ai pas pu résister. J’ai même pas attendu mon compte. Ils me payaient six francs la journée pour le travaille plus dur. Au bureau de placement, on donne une carte pour venir voir chaque semaine, s’il y a du boulot. Je retournais, je retournais. Un jour, on me dit : « Est-ce que tu as fait de la soudure ? » Moi j’ai jamais fait de la soudure. J’ai dit : « Oui j’ai fait de la soudure. - Est-ce que tu as un certificat ? » J’ai dit : « Je l’ai mais je l’ai pas ici. - Va le chercher, Rabat nous a appelés, on a besoin de soudeurs là-bas. » J’avais un copain qui était avec moi à l’école, qui travaillait dans le bureau de cette mine où je travaillais avant. Je lui dis : « Il me faut un papier blanc avec l’en-tête de la mine. » Il me donne le papier, là je vais voir un autre copain qui, son père est commerçant, a une machine à écrire. Il écrit le certificat et je me présente au bureau de placement comme « soudeur ». On me dit : « C’est bien. »

 

Au bout de deux mois je reçois une convocation comme quoi je devais me présenter à l’Office français d’immigration à Casablanca. Je ne savais même pas où j’allais. Est-ce qu’il y a du travail à Casablanca ? On nous parle des usines Chausson à Paris. On nous dit : « Vous, vous allez partir pour la France, il faut que vous passiez des tests. » Ils discutaient avec nous pour savoir si on parlait le français. Ils nous disaient que là-bas c’était comme au Maroc, qu’il y avait pas le racisme, qu’il y avait aussi des « souks », etc., enfin la propagande. Ils nous passent une visite médicale. J’ai jamais vu une visite comme ça. On était en file tout nus, une infirmière passait. Elle nous regardait les dents. Pour une prise de sang, on tendait tous le bras. Chaque opération, elle la faisait comme ça, rapidement, comme si on n’était pas des hommes. C’était vraiment pas bien mais à ce moment-là, moi, j’étais très content, je pensais : « Maintenant, ça s’est arrangé. »

 

On nous avait dit que le voyage était payé, la nourriture et tout. On arrive à Casablanca, on nous donne un sac en papier avec deux petites boîtes de conserve pour tenir cinq jours de train de troisième classe. En France, ça n’existe plus, des trains avec des bancs de bois. On nous dit que des gens vont nous attendre à notre arrivée en France. On était malades tellement on était fatigués, sans manger. On arrive ici avec beaucoup de gens venus avec des contrats pour Chausson, pour Simca. Il y avait des cars qui attendaient ceux qui sont venus pour Simca. Nous, on se retrouve à huit dans la gare. On sait pas où aller. Aucun de nous n’a de l’argent. Il y en avait encore un qui avait des cigarettes, c’est tout. On est arrivé à six heures et on a attendu jusqu’à minuit. Là, un mec de Chausson est arrivé, il nous prend avec des voitures et nous emmène à Chausson. Celui qu’on a vu au Maroc est venu. Il a répété au moins cinq fois : « Surtout pas de politique. Vous êtes là pour travailler. Vous gagnerez assez d’argent pour l’envoyer à vos parents. » On faisait pas de politique à ce moment-là. On pensait que l’essentiel, c’est travailler. Mais à l’usine on voit que c’est pas bien. que le travail est très dur. On se rencontrait entre nous, on disait : « Ça va pas. » On pensait que la France, c’était pas ça.

 

On était logés dans des foyers de travailleurs, la société gérante dit que le foyer est pour le bien des travailleurs, qu’elle a pas de bénéfices, mais en voyant de près la chose, on voit qu’elle fait des bénéfices très importants. Ils louent des piaules à 15 000 balles. Il y a le lit où s’allonger et c’est tout. Et ce foyer-là était pas le plus dégueulasse. Souvent ils sont à dix par chambre. On n’a pas le droit que quelqu’un vienne nous rendre visite, pas le droit de faire du bruit, pas le droit de rentrer à une heure tardive, vraiment une prison. Je me suis dit : « C’est clair que c’est pas bien, alors je vais faire comme tout le monde, je vais résister. » Ça commence à travailler dans la tête ; je vais à l’usine, le travail est dur, les chefs gueulent, les cadences me rendent fou, la paye est mauvaise. Je reviens chez moi, le gérant gueule, j’ai pas le temps de faire la cuisine... Alors à peine le contrat fini - c’était un contrat de six mois on quitte tous Chausson. On dit qu’on va aller autre part. On parlait à ce moment-là de Renault.

 

Avant, dans le foyer j’écoutais toujours la radio, j’achetais beaucoup de journaux. J’avais beaucoup de copains qui quelquefois n’osaient pas parler avec le gérant pour des draps, pour toutes les histoires... enfin ils osaient pas, alors je descendais avec eux. Pour tous les papiers de Sécurité sociale les gens venaient me voir, ils me racontaient tout sur le gérant : un officier dans l’armée française en Tunisie, qui parlait bien l’arabe, et qui disait : « Moi, je suis comme les Arabes », mais en fait il était très raciste. Il rentrait dans les chambres à n’importe quelle heure, il réveillait les gens. Il disait : « Vous êtes dégueulasses, vous n’avez qu’à retourner chez vous, vous ne savez pas lire, ni écrire. Normalement vous ne devriez pas vivre, vous n’avez pas le droit de vivre. » Moi je l’engueulais, je lui disais : « C’est pas vrai ».

 

En travaillant à Renault-Flins, c’est là que j’ai commencé à voir des tracts, à entendre qu’il y avait des maoïstes. Sur la Chine, je savais que c’était très bien. J’ai jamais vu quelqu’un dire que la Chine est mauvaise. Je comprenais que c’était un pays progressiste, mais différent des autres vu que personne ne dit de mal de la Chine, pas comme la Russie. Le fait que la Chine était pas à l’O.N.U. c’était très bien aussi. Et même j’expliquais aux gens pourquoi la Chine, c’est bien ; la Chine sait que les autres gouvernements sont tous des salauds, alors elle va pas à l’O.N.U. J’ai vu des tracts signés « les maoïstes » qui étaient distribués à Flins. Je lisais et je faisais la différence avec les autres tracts distribués par la C.F.T.C. et tous les autres syndicats. Les tracts des maos expliquaient, s’il y a un chef dégueulasse, voilà comment il faut faire. Pour les cadences, voilà comment il faut faire. En prenant un tract de la C.G.T. on voyait des tas de chiffres pour les coefficients machin et tout, je comprenais pas. Enfin, je savais que ça intéressait personne. Que les ouvriers aient une grille de salaire de plus ou de moins, c’est pas ça qui va diminuer les cadences. C’étaient aussi les seuls tracts qui défendaient les immigrés, qui disaient qu’il n’y avait pas de différence entre Français et immigrés, qu’ils ont tous les mêmes droits et que tous doivent s’unir. La chose qui m’a frappé aussi, c’est les ouvriers qui sont à la C.G.T., en fait, c’est pas les ouvriers qui parlent, c’est la C.G.T. Si la C.G.T. voit que les immigrés ont pas les mêmes droits que les Français, elle voit aussi que le gouvernement ne leur donne pas ces droits. Comme elle dit qu’elle est contre le gouvernement, moi, je dis que la seule chose à faire, c’est que les immigrés soient délégués eux aussi, qu’ils aient les mêmes droits. Mais la C.G.T s’intéressait pas aux immigrés.

 

Avant de connaître les copains maoïstes pour organiser des luttes, je faisais des trucs surtout sur le foyer. Ça veut pas dire qu’il y a eu des victoires, j’ai pas su m’y prendre. Mais il y avait un ouvrier qui s’est engueulé avec le gérant pour payer le loyer... Ça criait fort. Moi, je travaillais la nuit, j’étais encore en pyjama, je sors à la fenêtre et je trouve tous les gens aux fenêtres pour voir ce qui se passait en bas. Alors je suis descendu et j’entends le gérant qui dit à l’ouvrier : « Tu n’as pas le droit de parler parce que tu ne sais pas lire. T’as intérêt à monter dormir. » Moi, je gueule aussi : « C’est ça, tu crois que s’il sait pas lire, c’est une bête, c’est un animal. » Et je dis aux autres ouvriers : « Il faut descendre. » Tous les ouvriers sont descendus mais je ne savais plus quoi faire. Les ouvriers ont dit : « Il faut que le gérant choisisse, soit il s’en va, soit on le tue. Et même si la police vient, on va tout brûler. » Ils disaient n’importe quoi. On est resté, dans le foyer, à peu près 350 personnes, en bas. Le gérant avait peur, la femme du gérant voulait me parler, elle me disait : « Vous ne comprenez pas ! » Les gens de l’Amicale - ce sont les représentants du gouvernement algérien - viennent et commencent à dire : « Du calme ! on est bien d’accord que le gérant est salaud avec vous, on va arranger ça. » Qu’est-ce qu’ils font ? Ils entrent avec le gérant pour discuter. La majeure partie des ouvriers de ce foyer sont des Algériens, un peu moins des Marocains et puis beaucoup moins des Tunisiens. Les gens de l’Amicale disent : « C’est nous les représentants des Algériens, on va lutter. » Moi, je dis : « Mais y a aussi des Marocains. C’est pas l’Amicale qui va s’occuper de ça, c’est nous. » Ils m’ont dit : « Nous, on est pour l’intérêt de tous les ouvriers. » C’est pas vrai... Il y a même pas trois jours, j’ai eu une discussion avec un Algérien. Il m’a dit : « Tu as raison, ce qui se passe dans l’Amicale c’est que dans chaque section, si c’est un chef kabyle, tous les autres, c’est uniquement des Kabyles. Si c’est un chef qui n’est pas kabyle, il n’y a pas de Kabyles », etc. Si l’Amicale représentait vraiment les ouvriers, elle devrait déjà unir les gens sur ces trucs simples et pas favoriser ces contradictions de rien du tout.

 

Donc au foyer, un grand responsable de l’Amicale arrive - un vieux qui était dans le F.L.N. ici, en France - il passe dans toutes les chambres et il dit : « Ce soir, on va avoir une grande réunion pour discuter. » On descend. Primo, il ne parle que de l’Algérie, que des Algériens, que du F.L.N., que du gouvernement algérien, et à la fin il dit qu’il jure, au nom du sang qui a coulé, des martyrs qui sont tombés pendant la guerre d’Algérie, que le gérant quittera avant la fin du mois, et cela, grâce aux démarches faites par Je Consulat d’Algérie. Alors les ouvriers disent : « Si c’est comme ça, on est d’accord, le gérant va quitter, c’est ce qu’on veut. » Il a jamais quitté ! Maintenant, quand les gens de l’Amicale viennent, on se fout pas mal d’eux.

 

C’est après cette histoire que j’ai commencé à rencontrer les copains maoïstes. Avant j’achetais La Cause du peuple, j’étais très content parce que c’était simple. Ce qu’ils disaient était vrai. La rencontre avec les maoïstes a changé mes perspectives parce que j’ai vu qu’il fallait s’organiser, j’ai vu déjà comment faire. Dans le foyer, il y avait des copains qui avaient des idées, des expériences mais je ne savais pas ce qu’on pouvait faire de plus. J’ai pas fini sur le foyer parce qu’après j’ai fini par être expulsé.

 

Je voyais que c’était très bien quand on est descendus, qu’on était tous contents, et que le gérant avait peur mais je ne savais pas comment continuer pour qu’on ait la parole et que le gérant parte. Après, dès que quelqu’un avait un problème, c’était moi qui descendais engueuler le gérant, jusqu’au jour où il est venu avec des gendarmes. Il m’a dit : « Tu vas être expulsé. » J’ai dit : « Donne-moi un papier. » Il avait peur de me donner le papier. Je savais pas ce que je pourrais faire avec ce papier, mais comme il avait peur, je me disais il me faut un papier. Il me l’a pas donné, mais après j’ai dit aux copains : « Je vais pas partir comme ça. Je veux rester pour voir jusqu’où il peut aller ».

 

Un jour, je vais au boulot et quand je reviens je trouve dans ma chambre des nouveaux qui installent leurs bagages. Je leur dis : « Qu’est-ce que vous faites là ? » Ils me disent : « C’est le gérant qui nous a donné la chambre ». Moi, je dis : « Non, il faut sortir. » Ils voulaient se bagarrer avec moi. Alors, je leur ai expliqué que nous sommes pareils, que si c’est le gérant qui leur a donné la chambre, ils doivent retourner au gérant pour lui demander pourquoi il donne une chambre où il y a quelqu’un dedans. Ils ont compris et on est descendus ensemble voir le gérant qui a dit : « Bon, je vais appeler la police. » Je suis allé avertir mes amis, on est restés dans la chambre à attendre. A onze heures tout le monde est allé se coucher parce qu’ils travaillaient le lendemain. Je suis resté avec un type. Alors y a quatre gendarmes qui entrent. Le gérant dit : « C’est un rebelle, il porte atteinte à la sûreté de l’État, c’est un agitateur, c’est un maoïste. » Moi, je comprenais pas ce qu’il disait. C’est vrai, j’étais seul avec les ouvriers, j’avais jamais eu de contacts avec d’autres personnes, je connaissais pas encore les camarades. Je savais pas ce que ça voulait dire : maoïste. Quand il me disait : « Tu es maoïste », je me disais : « Si les maoïstes font comme je fais, alors c’est très bien. » Les gendarmes me prennent à deux, par les épaules, ils me descendent jusqu’en bas. Deux se mettent à la porte du foyer et me disent : « Barre-toi. » C’était la nuit, vers onze heures, minuit. Je dis : « Je remonte prendre mes bagages pour aller à l’hôtel, j’ai pas où aller. Non, non. Ce soir tu ne rentres pas. Un autre jour peut-être, mais pas aujourd’hui. » Ils avaient peur que j’aille réveiller tous les copains. Alors je suis parti seul dans la nuit.

 

C’est là que j’ai contacté des camarades et qu’on a vu beaucoup plus sérieusement ce qu’on pouvait faire. J’ai vu qu’il y a beaucoup à faire. On est sur la même route. Dans le foyer, je me disais que je suis peut-être tout seul à voir comme ça ; peut-être je pense mal, mais quand j’ai vu qu’il y avait beaucoup de gens, beaucoup d’ouvriers qui réfléchissaient comme moi, qui se disaient : « Ça va me servir à quoi devenir ici en France : ramasser des petites économies, retourner chez soi, revenir ici. » Je voyais que ça n’avait aucun sens de continuer comme ça. Qu’il fallait qu’on se retrouve ensemble, même ceux qui avaient peur, même ceux que la famille empêchait de lutter. La lutte que je mène ici et la lutte que je mènerai chez moi, c’est la même. La question de l’unité avec les travailleurs français doit venir des travailleurs immigrés parce qu’ils sont beaucoup plus disposés à s’unir : ils ont échappé à toute l’intoxication du parti communiste français, il y a pas beaucoup de choses qui les arrêtent. Les travailleurs immigrés sont conscients du besoin d’unité avec les travailleurs français. Par exemple, ce qui s’est passé dernièrement à Chausson : la concentration du travail le plus dur est pour les Marocains et les Arabes, c’est eux qui déclenchent le mouvement. La C.G.T. sort un tract pour calmer. La réaction des Français à ce moment, c’est : « Les Arabes, ils en veulent. » Être maoïste, pour moi, ça veut dire qu’ici, en France, les ouvriers et surtout les ouvriers immigrés vont relever la tête.

 

Je me dis que le jour où je décide de retourner chez moi, ce sera beaucoup plus simple qu’ici parce que chez nous les gens sont pauvres et c’est clair : il y a pas toutes ces C.G.T. qui trompent les gens. Là-bas, ils comprendront tout de suite. Je lutte ici vu qu’actuellement les ouvriers immigrés sont exploités ici. Je lutte pas uniquement pour retourner chez moi, mais pour faire la révolution ici en France et chez moi.

 

Si les travailleurs immigrés sont une force pour la révolution en France ? Sûrement. S’il n’y a pas de participation des ouvriers immigrés dans la révolution en France, il y aura peut-être quelque chose mais ce ne sera jamais une révolution en France, il y aura peut-être quelque chose mais ce ne sera jamais une révolution, - ce ne sera jamais les ouvriers au pouvoir. Tous les ouvriers immigrés doivent penser comme moi, mais pour nous, les Arabes, c’est rare de penser qu’on est définitivement en France, alors beaucoup disent : « Ça va me servir à quoi ? D’accord je suis exploité, les ouvriers sont exploités, il faut lutter mais on va retourner chez nous et ça va pas servir à grand-chose. » Moi je pense que si on lutte pas ici, on va rien faire chez nous non plus. Si on vient ici où il y a tous les ennemis, les patrons, et tout, on doit faire l’unité avec les travailleurs français : c’est la meilleure solution pour écraser les patrons, mais la C.G.T. empêche les Français de lutter, alors que la lutte est claire à ce moment-là, pour les cadences et tout. Si le mouvement de lutte se déclenche à la base, si c’est les ouvriers qui décident la grève, ils la suivent tous, que ce soit les immigrés ou les autres, mais comment veux-tu que les ouvriers immigrés suivent un mot d’ordre de la C.G.T. alors qu’ils savent que la C.G.T. ne fait rien pour eux ? C’est comme si la C.G.T. disait que les immigrés et les Français c’est pas la même chose. La C.G.T. lance des mots d’ordre, comme « La retraite à 60 ans ». Tout le monde voudrait bien avoir sa retraite à 60 ans, même les immigrés, mais les immigrés pensent qu’ils vont rester ici trois ans, cinq ans (dans la réalité ils sont forcés de rester beaucoup plus), mais la retraite à 60 ans, ça les concerne pas vraiment. C’est pas tant la peur de la répression qui empêche les immigrés de lutter mais qu’ils ne voient souvent pas le but de la lutte qu’ils vont mener. Les ouvriers français de leur côté, se rendent pas compte encore des conditions réelles de la vie des immigrés, parce que s’ils se rendaient compte, il y aurait beaucoup de choses de changées.

 

Sur l’unité avec les Français, avant, je pensais qu’il y avait des Français pas racistes, mais qu’en général, ils étaient tous des racistes. Je pensais pas qu’un jour des Français puissent s’unir comme des frères pour mener une bataille où les risques et les buts sont les mêmes, comme on le fait maintenant. Je me disais : il y aura peut-être des exceptions comme pendant la guerre d’Algérie où il y a des Français qui ont participé au truc, mais je pensais qu’il y avait beaucoup d’idées racistes chez les Français. Maintenant je le pense plus et je vois qu’on avance à grands pas vers l’unité entre les immigrés et les Français. Si la majeure partie des Français ont des réactions racistes, c’est qu’ils tombent dans le panneau des patrons, mais jamais ils tombent au point de se mettre contre la lutte des immigrés. Ils disent que les immigrés c’est une chose, eux, c’est autre chose. Pourtant je sens que ça a changé et que ça change de plus en plus, parce que les travailleurs français sentent de plus en plus leur exploitation. Avec la nouvelle génération d’ouvriers français c’est beaucoup plus facile. Les jeunes échappent à l’expérience des vieux ouvriers français. J’ai discuté avec pas mal d’ouvriers français. Le niveau de conscience des vieux ouvriers est vachement net sur la question des patrons, mais sur la question des immigrés, c’est dur. Le barrage de la langue n’est pas le principal parce que les immigrés, dès qu’ils sont en France, font beaucoup d’efforts pour parler le français. L’alphabétisation, c’est une bonne chose pour la compréhension entre les ouvriers, mais la question de l’unité c’est dans la lutte à l’usine que ça va s’apprendre, en multipliant les luttes ici et en soutenant les luttes des peuples arabes. L’étape de la prise de conscience et l’étape de l’agitation sont largement dépassées. On est dans une étape beaucoup plus sérieuse, il faut penser à l’organisation. Maintenant, on peut parler d’une force des travailleurs en France.

 

La question de la Révolution française et de la Révolution arabe est très liée. Si je prends ce qui s’est passé au Maroc le 10 juillet (Skirat), d’après tous les gens que j’ai vus, c’était l’affolement total à la télévision française. Ça prouve que le gouvernement français tire encore beaucoup de profits des pays des pays arabes, ne serait-ce que la main d’œuvre.Y a même un ouvrier qui a fait enregistrer une chanson populaire vachement connue - c’est pas politique la chanson - mais il raconte très bien la situation dans laquelle vit un ouvrier ici. La chanson s’appelle Le Passeport : il raconte comment l’ouvrier a eu le passeport, comment il arrive ici, comment il se réveille le matin, la pluie, la chambre à six, l’usine, le racisme, etc. Le racisme est toujours présent mais il y a des victoires sur ce racisme, c’est ça que je voulais dire.

 

Chez les larges masses immigrées, quand il y a le truc des élections ils disent que si un jour c’est Duclos ou le parti communiste qui gagne, on va nous chasser. Sur le parti communiste, les immigrés ont les idées claires. La prise de conscience des ouvriers se forge. Ils comprennent bien que si tous les ouvriers ne luttent pas pour la victoire, ça ne veut rien dire de continuer de trimer pendant toute la vie et, à la fin, il y a la mort.

 

J’ai reparlé avec mon père, surtout sur le Maroc. Je lui ai montré qu’il n’y avait même pas la liberté d’expression au Maroc, et que l’on ne peut pas attendre que la loi ou je ne sais quoi donne la parole ou la démocratie. « La seule chose, maintenant, c’est les armes. » Il paraissait plus ou moins d’accord, mais mon père respecte la religion. La question de la religion chez les travailleurs immigrés a perdu tout son sens. La religion, c’est devenu comme un rite. La seule chose que pratiquent encore les immigrés c’est le carême et le Ramadan, mais la façon dont ils pratiquent - est totalement différente de ce que dit la religion. D’année en année ça change, les gens commencent à arranger à critiquer, à dire : « Ça sert à rien.” Non, la question de la religion ne pose pas de problèmes. Dans la religion musulmane, il y a d’ailleurs beaucoup de bonnes choses, sur la question de l’égalité des hommes. C’est clair pour tous les émigrés, et surtout les Arabes, que la meilleure solution pour gagner c’est la violence, la lutte violente et les armes. C’est rare de trouver quelqu’un qui dira qu’il faut discuter. Si demain, par exemple, la révolution palestinienne avait besoin de volontaires, il y en a des millions qui voudraient partir. La question des armes pour les immigrés s’est vachement propagée. Les Français, eux ont tendance à régler les problèmes pacifiquement et c’est ça qu’il faut combattre.

 

Il faut une organisation maoïste de tous les travailleurs en France, avec une autonomie, de mouvement pour les travailleurs immigrés, enfin surtout pour les travailleurs arabes, je ne connais pas les problèmes pour les autres nationalités. On est entrain de constituer cette organisation au même titre qu’on est en train de constituer celle de tous les travailleurs. C’est dans le mouvement qu’on voit comment il faut faire et ce qu’on veut concrètement. J’ai travaillé dans des usines de voitures et je sais ce que sentent tous les ouvriers : qu’ils sont pas en train de faire des voitures mais qu’ils sont entrain de faire n’importe quoi. L’important c’est que les gens comprennent ce qu’ils font pour le faire mieux. L’organisation de la lutte, c’est que les gens comprennent qu’ils doivent compter sur leurs propres forces pour changer ça. Un maoïste arabe, quand il lutte ici contre les patrons, contre la bourgeoisie, en même temps il lutte et il s’organise contre les réactionnaires des pays arabes. Pour arriver à la libération de la Palestine et des pays arabes il faut qu’il y ait un front de lutte pas seulement en Palestine. Il faut que les fronts soient dans tous les pays contre les réactionnaires.

 

Un militant maoïste arabe qui aura acquis ici une expérience de lutte fera l’effet d’une bombe atomique quand il retournera dans un pays arabe. Là-bas, il y a les paysans et peu d’ouvriers et puis, il y a ceux qui gouvernent, c’est le féodalisme. On n’aura pas à régler les problèmes P.C.F., C.G.T., etc. ; ce sera beaucoup plus simple et plus rapide, mais il faut savoir qu’un militant maoïste, là-bas, ne pourra pas bouger. Il ira directement en taule. Tout de suite en débarquant, parce que les gouvernements ont déjà tous les renseignements sur lui. Il faudra avoir des méthodes de travail clandestines que nous, ici, on a pas encore. J’ai lu l’autre jour le rapport du parti maoïste de l’Inde. C’est un truc analogue qu’il faut faire au Maroc. Pour un pays comme le Maroc, où la répression est à un haut niveau, il faudra physiquement éliminer les ennemis de classe. Dans le rapport indien c’est très clair.

 

Pour la France, c’est pas ça. En septembre 70, il y a eu une levée, dans les cafés,dans tous les foyers, partout, des travailleurs arabes qui ont commencé à discuter, à bouger, à bouillonner. La répression féroce du peuple palestinien a fait que tous les travailleurs arabes se sont reconnus dans le peuple palestinien parce qu’il faut avoir ça en tête : même ici, les travailleurs arabes, ils appartiennent au peuple arabe. En septembre 70, on a compris qu’il existe, ici, un peuple arabe, un peuple uni, que nous, ouvriers arabes, nous sommes l’avant-garde pour la lutte de libération du peuple arabe. C’est ce qui nous permet d’entrer dans la lutte ici en France parce que la question nationale et la question de la lutte de classes sont, pour nous, deux choses qui sont unies. Les comités Palestine naissent en septembre 70. Il y avait un certain nombre de militants maoïstes arabes qui, d’ailleurs, pour dire la vérité, se posaient des questions : « Qu’est-ce qu’on fait ici ? » Pour nous, faire la révolution en France c’était un problème. Le travailleur immigré, il pense toujours qu’il va rentrer, qu’ici c’est pas la peine de lutter. S’ils ne pensaient pas ça, tous les travailleurs arabes seraient déjà avec nous. C’est contre ça qu’on doit lutter. Maintenant, c’est clair, les Arabes comprennent, la solution est apportée par septembre 70.

 

Avant septembre 70, l’esprit c’était souvent : « Tu vas lutter ici mais qui est-ce qui va aller au pouvoir, c’est les Français. Alors pourquoi lutter ? » Avant septembre 70, c’était l’esprit national. Les Arabes disaient : « Les patrons, c’est tous des sionistes ». Quand on disait pas : « C’est tous des Juifs ». Maintenant, le courant maoïste, l’esprit de la lutte de classes, est passé : les Arabes savent qu’ils ont le même ennemi que les Français, ça se voit à la Goutte d’Or quand les Arabes sont entrés chez la boulangère parce que c’est une raciste. Ils lui ont pas tout saccagé, ils ont tout vidé mais pas saccagé. Pourquoi ? Parce qu’ils ont pensé : « Si on fout tout en l’air, après les Français comprendront pas ».

 

Maintenant, il y a vraiment des ouvriers maoïstes arabes. C’est comme ça que l’autre semaine à Barbès pour Djellali(1), les frères algériens sont descendus avec le drapeau algérien, pas celui de la Révolution bourgeoise de Boumediene, celui de la Révolution algérienne. Et aussi avec le drapeau rouge, de la Révolution française. Chaque fois qu’on avance dans le sentiment qu’on est des Arabes, chaque fois qu’on avance dans la libération du peuple arabe, on avance aussi dans l’unité avec les Français, on avance dans la Révolution française. Tout est lié. Dans la lutte commune, le racisme, il tombe. Ça, on le voit déjà au moment des grèves...

 

Note : 1. Djellali Ben Ali, un jeune Algérien de seize ans, assassiné dans le quartier de la Goutte d’Or à Paris, en novembre 1971, par un concierge Français.

 

 

 

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30 octobre 2010 6 30 /10 /octobre /2010 11:10

 

LEMONDE.FR | 30.10.10 | 10h50

 

Des Roms dans un campement à Fleury-Mérogis, le 6 septembre 2010.

 

Le commissariat de Poissy (Yvelines) a ouvert une enquête après l'intrusion de plusieurs hommes cagoulés et armés, dans la nuit de mercredi 27 à jeudi 28 octobre, dans un camp de Roms situé dans la plaine de Triel-sur-Seine.

Selon les témoignages recueillis par les enquêteurs, ces hommes ont fait irruption dans le camp vers deux heures du matin dans une voiture munie d'un gyrophare. Ils ont pénétré dans des caravanes avec des fusils et des matraques, arrachant certaines portes.

"HABILLÉS COMME DES POLICIERS"

Plusieurs personnes du camp ont indiqué avoir été molestées et menacées avec des armes à feu, une femme précisant avoir été obligée de se déshabiller. L'agression aurait duré une demi-heure, les hommes cagoulés tirant en l'air à plusieurs reprises.

Les habitants du camp ont précisé que leurs agresseurs "étaient habillés comme des policiers".
"Ces familles ne pourront jamais oublier ce qu'elles ont vécu. Le plus dramatique est que ces hommes sont repartis avec les papiers d'identité de plusieurs personnes du camp", selon Annick Omond, du Collectif de soutien aux familles roms de la plaine de Triel-Chanteloup.

Une trentaine de familles roms, menacées d'expulsion, vivent depuis plusieurs années dans des conditions précaires sur un terrain privé dans la plaine de Triel-sur-Seine. Elles réclament un autre terrain pour pouvoir vivre dans de meilleures conditions et notamment être raccordées à un réseau d'eau potable.

AFP
Encore un pas de plus, dans l'atmosphère de pogrom et le vichysme rampant qui règne sur l'Hexagone, produit par le pourrissement réactionnaire du capitalisme et de la "démocratie" bourgeoise...
Préparons, organisons la riposte populaire !
A Lyon, à Nanterre, à Montreuil, à Aubervilliers, et sans doute dans les Yvelines, la jeunesse prolétaire a compris qu'elle était invincible, et que quand elle se lève, tout tremble !

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DOSSIER PALESTINE (conflit de juillet 2014) :
Sionisme, islamisme et ennemi principal : quelques précisions
Post-scriptum important : le cas Feiglin
Le sionisme, "fils de France"
Au cas où il serait utile de le préciser...
Deux clarifications importantes
Flash info en direct : ils ont semé la hoggra, ils ont récolté l'Intifada !
Flash info - importance haute : la manifestation pro-palestinienne de demain à Paris est INTERDITE
Le problème avec la Palestine...
Grande manif contre les crimes sionistes à Paris (13/07)
Magnifique manifestation pour la Palestine à Tolosa, capitale d'Occitanie occupée
Petites considérations sur le sionisme et l'identification-"obsession" palestinienne
Considérations diverses : une mise au point nécessaire sur nos positions internationalistes et aux côtés des Peuples

juin 2014

POSITION DES COMMUNISTES RÉVOLUTIONNAIRES DE LIBÉRATION OCCITANE SUR LES ÉLECTIONS MUNICIPALES ET EUROPÉENNES DES PROCHAINS MOIS

L'affaire Dieudonné-Valls :
Plutôt bon article sur la ‘Déclaration de guerre de la République à Dieudonné’ (la pseudo-controverse réactionnaire entre l’antisémite dégénéré et les gardiens du temple républicain)
Quelques mises au point complémentaires (et conclusives) sur la ‘‘question Dieudonné’’ (et Dreyfus, le Front populaire, l’antisémitisme etc.)
Réflexion théorique : loi Gayssot, lois antiracistes et "mémorielles", "antifascisme" bourgeois etc., quelle position pour les communistes ?

Dossier Breizh :
Breizh : comment l'étincelle écotaxe a mis le feu à la lande
"Esclave", "identitaire", chouan, cul-terreux arriéré de service : pour paraphraser Césaire, "n'allez pas le répéter, mais le Breton il vous EMMERDE"
Considérations diverses – en guise de ‘‘petit debriefing’’ de ces derniers mois : Bretagne, fascisme, ‘‘Lumières’’ et Kaypakkaya… (point 1)
Considérations diverse (26/11/2013) : eh oui, Servir le Peuple a toujours quelques petites choses à vous dire ;-) (point 1)
Appel de la gauche indépendantiste bretonne (Breizhistance) pour le 30 novembre (avec notre critique de la position du ROCML)
Le Top Five des drapeaux qui n'ont PAS été inventés par un druide nazi  (mortel !)
Et en guise (provisoire) de conclusion : La Gauche indépendantiste bretonne revient sur la mobilisation de Karaez/Carhaix

Comité de Construction du PCR des Terres d'Òc : Déclaration du 11 Novembre

La phrase du moment :

"La tyrannie cessera parmi mon peuple ; il n'y aura que liberté, liberté toute nue, sans déguisement. Bouleversements d’États entiers : je les renverserai de fond en comble, il n'y aura rien de reste. Il va y avoir de terribles renversements de conditions, de charges et de toutes choses. Je veux faire un monde nouveau, je veux tout détruire. Je veux appeler à moi la faiblesse, je veux la rendre forte. Pleurez gens du monde, pleurez grands de la terre, vos puissances vont tomber. Rois du monde, vos couronnes sont abattues !"

Élie Marion, "prophète" et guérillero camisard cévenol, 1706.

Amb l'anma d'un Camisart, Pòble trabalhaire d'Occitània endavant !

 

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  • ANTARSYA - France (site en français)
  • Laïki Enotita ("Unité populaire") - France (en français et en grec, scission anti-capitulation de SYRIZA, pour s'informer)
    EKKE (Mouvement communiste révolutionnaire de Grèce, 'maoïsant' et membre d'ANTARSYA, présentation en anglais, le reste en grec)

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Redskins Limoges

Droites extrêmes - blog Le Monde (site d'information bourgeois bien fourni, parfait pour le "watch")

Document : Ascenseur pour les fachos (série de 6 vidéos Youtube, Antifascisme.org, site social-démocrate)

 

Guerre pop' - Asie du Sud :

Inde Rouge (nouveau site "officiel" francophone)

Comité de Soutien à la Révolution en Inde

Comité de solidarité franco-népalais

Fil d'actu "Inde - Népal" du Secours Rouge - APAPC

J. Adarshini (excellent site en français)

Revolution in South Asia (en anglais)

Maoist Resistance (guérilla maoïste indienne - en anglais)

NaxalRevolution (Naxalite Maoist India, en anglais)

Banned Thought (en anglais)

Indian Vanguard (en anglais)

The Next Front (Népal - anglais)

Signalfire (sur la GPP en Inde et aux Philippines, le Népal et les luttes populaires dans le monde - en anglais)

Communist Party of India (Marxist-Leninist) Naxalbari (a fusionné avec le PC d'Inde maoïste le 1er mai 2014)

New Marxist Study Group (maoïste, Sri Lanka)

Parti communiste maoïste de Manipur (page Facebook)

 

Guerre pop' - Philippines :

Philippine Revolution (en anglais)

The PRWC Blogs

(tous deux remplacés apparemment par ce site CPP.ph avec notamment les archives d'Ang Bayan, l'organe officiel du Parti)

Solidarité Philippines

Fil d'actu "Philippines" du Secours Rouge - APAPC

 

Guerre pop' & Luttes armées - Amérique latine :

CEDEMA - actualité des mouvements armés en Amérique latine (+ qqs documents historiques)

 

Nuevo Peru (Pérou, basé en Allemagne, en castillan et allemand principalement)

Guardias Rojos (Pérou, page FB)

Fil d'actu "Amérique latine" du Secours Rouge - APAPC

Archives

Autres documents théoriques

 

Récapitulatif des "grandes thèses" de Servir le Peuple


À lire également, les Considérations Diverses, petits "billets" trop courts pour faire un article et donc regroupés par trois, quatre ou plus, exprimant notre CONCEPTION DU MONDE sur toute sorte de sujets. 


Même étude sur l'État espagnol (1 et 2) ; le Royaume-Uni (1 et 2) et l'Italie.

 

APRÈS 8 SÈGLES… (Huitième centenaire de la bataille de Muret 1213 & DÉCLARATION FONDATRICE de notre Comité de Construction du PCR-Òc)

 

 






 

 

 


 


 

 

Le 'centre mlm' de Belgique, la Guerre populaire et le (n)PCI (sur la stratégie révolutionnaire en pays impérialiste) ; et dans la continuité :

Gramsci et la théorie de la Guerre populaire en pays capitaliste très avancé (1ère partie)

et Gramsci et la théorie de la Guerre populaire en pays capitaliste très avancé (2e partie)

 

 

 

EXCLUSIF : Lotta Continua - "Prenons la Ville !" (1970) [avec un salut rouge et fraternel à l'AA Bordeaux ]

Manifeste Programme du (n)PCI

Présentation

du chap. 1 du Manifeste pour les lecteurs/trices francophones (valable pour tout le Manifeste)

 

(Chapitre I): PDF - WORD

 

 

 MANIFESTE COMPLET

(version non-définitive ; chap. 4 et 5 pas encore validés par les camarades italiens)

 

IMPORTANT pour la compréhension du Manifeste :

La crise actuelle, une crise par surproduction absolue de capital (en PDF)

article de 1985 paru dans Rapporti Sociali n°0

[en bas de la page en lien, icône
PDF - Télécharger le fichier pour télécharger le document]

Autres analyses d'actualité









Situation décisive au Népal 

En matière de conclusion sur la situation au Népal, et ses répercussions dans le Mouvement communiste international 

Questions-réponses sur la situation au Népal

 

Discussion sur la "gauche" en Amérique latine et la bourgeoisie bureaucratique

 

Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria : l'analyse d'un communiste abertzale

Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria, 2e partie

Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria, 3e et dernière partie  

 

 

 

 


Considérations diverses 03-2013 - et un peu de polémique/critique, ça fait pas de mal ! (sur Chavez, le 'bolivarisme', le 'fascisme' de celui-ci et autres choses...)

Autres articles historiques

 

25 avril 1945 : le Peuple italien terrasse le fascisme

 

 


 




Et en guise de récapitulatif/synthèse : Considérations diverses sur les États, les Nationalités, la Subsidiarité et le Pouvoir populaire ; ici (point 1) : Considérations diverses – fin octobre 2013 : État et révolution bourgeoise et ici : Considérations diverses : 1/ Le cœur des nations est aujourd’hui le Peuple