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2 novembre 2014 7 02 /11 /novembre /2014 09:49

 

Oui, c'est bon merci, on sait que ça ne va (dans l'immédiat du moins) RIEN CHANGER. On sait que l'Armée a pris le pouvoir et va organiser la "transition", l'appareil de domination néocolonial (dont cette même armée est le pilier) restant absolument intact. De nouveaux gardes-chiourmes "démocratiquement élus" occuperont le devant de la scène...

Il n'empêche : ON EST TOUT DE MÊME CONTENTS de savoir que l'assassin de son propre "frère" Thomas Sankara (il y a 27 ans presque jour pour jour) sur les ordres de l'impérialisme bleu-blanc-rouge, ce même impérialisme au service duquel il jouera les bases arrières pour les carnages au Libéria (1989-97) et en Côte d'Ivoire (2002-2005 puis 2011), ne MOURRA PAS PRÉSIDENT DANS SON LIT - aux dernières nouvelles il aurait trouvé refuge en Côte d'Ivoire chez son pote Ouattara, qu'il a aidé à monter sa rébellion en 2002 puis à prendre le pouvoir en 2011 (1-2-3-4-5).

Ceci grâce à la grande et magnifique révolte de la jeunesse populaire burkinabé, qui s'est levée en masse contre le projet du despote de se représenter indéfiniment à la présidence et a même carrément incendié le Parlement :

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Il convient cependant de souligner quelques petites choses, sachant que cet article sera très lu et partagé notamment par des personnes africaines ou reliées culturellement à l'Afrique :

1°/ Si Compaoré a été "dégagé" aussi rapidement et sans grande effusion de sang (quelques morts et blessés), c'est aussi parce que l'Armée et la police sont restées relativement "l'arme au pied" face à la mobilisation populaire... Ce qui veut dire qu'un "feu vert" est venu "d'en haut" - de Paris - en faveur d'un renouvellement d'équipe dirigeante à Ouagadougou. Ceci est d'autant plus clair au vu du courrier adressé par Hollande à Compaoré il y a quelques semaines, lui donnant du "cher Blaise" et l'incitant à ne pas s'accrocher au pouvoir en lui offrant même de le "recaser" dans une quelconque instance internationale ou continentale. Voilà qui montre bien la véritable nature de tous ces satrapes (franç)africains : des gouverneurs, des intendants, de véritables commis de la "métropole" !

Il ne faut donc pas, quelle que soit l'admiration ressentie pour la sublime et combattive jeunesse burkinabé (qui marche toujours dans les pas de Sankara), perdre de vue cet autre aspect des choses - dans un mode de raisonnement dialectique. Ce qui vient de se produire ne peut-être compris que comme une étape, un épisode, un tout petit pas dans une longue marche forcément prolongée vers la libération révolutionnaire ! Mais un petit pas qui vaut mieux, bien sûr, que rien du tout. En d'autres temps, un Houphouët ou un Bourguiba pouvaient "prendre leur retraite" à un âge canonique lorsqu'ils n'avaient plus les capacités physiques de gouverner, il fallait des guerres civiles (dans le cadre de la concurrence inter-impérialiste) pour dégager un Mobutu ou un Habyarimana et il y a encore quelques années à peine, au Togo et au Gabon, les satrapes Bongo et Eyadéma transmettaient tranquillement le pouvoir à leurs rejetons. Tout ceci a changé depuis la grande tempête populaire qui a soufflé sur les pays arabes (donc le Nord du continent africain) en 2011. C'est le signe que tant dans les pays impérialistes que dans leurs semi- et néocolonies (nous employons ce terme lorsque l'"indépendance" est vraiment à un haut degré de bidonnage, comme c'est le cas en (Franç)Afrique avec le franc CFA dépendant de la Banque de France, les bases militaires tricolores jouant le rôle de véritable force de défense etc.) les classes dominantes ne peuvent plus maintenir leur domination sous une forme inchangée, qu'elles ne peuvent plus gouverner (et les masses populaires ne veulent plus être gouvernées !) comme auparavant ; ce qui est l'une des caractéristiques d'une situation révolutionnaire selon Lénine (et il est très clair que le début de la présente décennie a vu le monde entrer dans une telle situation).

2°/ La "dissidence" et l'"anti-impérialisme" en carton - comme par exemple ce site qui met en avant Kémi Séba etc. - faisaient depuis quelques temps leurs choux gras contre "l'assassin de Sankara" comme pour annoncer leur soutien à un possible soulèvement contre lui. Ceci ne doit pas duper les masses populaires africaines et afro-descendantes. Car ceci s'inscrit en réalité totalement dans la logique de ce qui précède, la logique impérialiste de "printemps démocratique" autrement dit de "ravalement de façade" de la domination néocoloniale, en faisant mine de "dénoncer" des "dictateurs" que l'on a soi-même porté au pouvoir 20 ou 30 ans auparavant et soutenus continuellement depuis - il s'agit en fait de la version fasciste de cela. Par exemple, on sait que Blaise Compaoré a pu prendre le pouvoir puis lancer les hordes de Taylor à l'assaut du Libéria notamment avec la bénédiction et le financement d'un certain Mouammar Kadhafi (le fameux "consortium de Ouaga" Kadhafi-Compaoré-Taylor)... qui était - et reste même après sa mort bien méritée - une idole absolue pour tout ce "panafricanisme" de pacotille. Quand la "communauté internationale" dit "regardez, maintenant il y a un fils de Kényan musulman à la Maison Blanche, vous voyez bien que tout est possible... Yes we can !", eux disent dans le même esprit "vous verrez quand le FN sera au pouvoir et que les américano-sionistes ne seront plus les maîtres à Paris, tout sera différent !" - certains néocolonisés ont en effet finalement (et malheureusement) le même raisonnement que beaucoup de personnes dans les classes populaires hexagonales : tous les partis bourgeois se sont alternés au pouvoir sauf le FN, alors... (bien entendu, comme nous l'avons expliqué, tout cela se terminera forcément en Nuit des Longs Couteaux pour les raisons que nous avons exposées : un véritable fascisme hexagonal AU POUVOIR ne pourra tolérer aucune affirmation militante - même "bourgeoise", même bourrée de "fantaisies réactionnaires" - des néocolonies et de leurs "représentants" en Hexagone, de même qu'aucune affirmation des Peuples historiquement emprisonnés dans l’État). "Tout sera différent" comme peut-être... un certain retour à la fameuse, la sacro-sainte "diplomatie indépendante gaulliste" ? Peut-être... sauf que c'est JUSTEMENT lorsque le champion de cette "diplomatie gaulliste" concernant l'Afrique, Jacques Foccart, était de retour aux affaires auprès de Chirac (première cohabitation 1986-88) que Sankara a été renversé et assassiné ! 

Tout cela, on le voit bien, n'a absolument aucun sens et n'est que sinistre mascarade et escroquerie intellectuelle. Mais qui sait, peut-être que dans le "nouveau Burkina sans Compaoré", Kémi Séba pourra monter un nouvel hôtel de passe qui marchera mieux que le précédent ! [En tout cas la "transition" est d'ores et déjà saluée sur le site d'E&R...]

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Intéressant aussi, la prise de position de la veuve de Thomas Sankara :

Mariam, veuve de Thomas Sankara : Blaise Compaoré «doit répondre de ses crimes»

Mariam Sankara, la veuve de Sankara relance le débat sur la mort de son mari

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13 février 2014 4 13 /02 /février /2014 13:52


Avec tambours et trompettes, comme d'habitude et 11 mois à peine après l'opération Serval au Mali, l'impérialisme "hollandais" BBR lançait en décembre dernier l'opération Sangaris dans cette ex- et néo-colonie (ancien "Oubangui-Chari") d'Afrique centrale (comme son nom l'indique).

Officiellement pour "mettre fin aux massacres", ces violences perpétrées par la coalition rebelle Séléka qui a renversé, voici bientôt un an, le président Bozizé, satrape arrivé au pouvoir 10 ans plus tôt avec le "feu vert" de l'impérialisme francouille, et déjà sauvé par celui-ci à plusieurs reprises en 2006 et 2007. Une Séléka que les médias dominants, bien sûr, ne manquent pas une occasion de nous présenter comme "musulmane" dans un pays "à 80% chrétien", sachant pertinemment l'effet mobilisateur d'une telle affirmation sur "l'opinion publique" aliénée (un "petit" pays, en fait plus grand que la "France" mais certes peu peuplé, livré à des "talibans noirs"), et comme auteure d'effroyables massacres alors que, comme dans toute guerre géopolitique africaine, c'est surtout une milice mi-combattants mi-pillards qui "vit sur le pays" en obtenant ce qu'elle veut par l'intimidation.

En réalité parce que la Séléka (héritière des guérillas anti-Bozizé de 2006-2007, rejointes par de nouveaux transfuges de son propre régime) c'est le Soudan, et le Soudan c'est la Chine, dont il est le premier partenaire et fournisseur de pétrole africain. Le régime tchadien d'Idriss Déby, qui intervient d'ailleurs en appui à Sangaris comme hier à Serval au Mali, avait lui aussi été menacé à la même période 2006-2008 par un rébellion financé par Khartoum, ce qui avait également nécessité une intervention BBR (camouflée sous une opération européenne d'aide aux réfugiés du Darfour). Le triangle Tchad-Centrafrique-Soudan (au Mali, c'est autre chose) est en fait depuis le milieu des années 2000 au cœur d’un grand affrontement géostratégique entre impérialismes français et chinois pour la suprématie sur le continent africain ; et la Séléka au pouvoir cela voulait dire les Chinois à Bangui, situation d'autant plus délicate que le grand voisin, le Congo "démocratique" de Joseph Kabila (avec ses amis angolais), se pose lui aussi (depuis 2006 environ) en grande "porte d'entrée" africaine de Pékin – du coup, l'impérialisme BBR s'est rapproché de l'Ouganda, puis carrément du Rwanda de Kagamé pour entretenir la sécession de fait de la région des Grands Lacs. Pointer la "menace islamiste", cela marche pratiquement à tous les coups, puisque cela amène dans 99,99% des cas à affronter 1°/ soit une expression militarisée du Capital arabe suraccumulé et "rebelle" du Golfe, 2°/ soit, lorsque les forces se rattachent au Soudan ou à l'Iran, des bras armés du nouvel impérialisme chinois (ou du cheval de retour russe) ; autrement dit les deux grandes menaces stratégiques actuelles pour les puissances occidentales [dans certains cas, comme en Syrie, les deux menaces s'affrontent entre elles, la consigne est alors de les laisser s'entre-égorger le plus longtemps possible].

20 ans après le Rwanda, vers un nouveau GÉNOCIDE FRANÇAIS en Centrafrique ?

Un scénario qui rappelle terriblement, quelque part, celui du Rwanda il y a 20 ans, lorsque la "racine du mal" pour l'hégémonie BBR en Afrique était l'Ouganda de l'ex-guérillero marxiste (reconverti en chantre du néolibéralisme) Yoweri Museveni ; le "fer de lance" le FPR à direction tutsie "dans un pays à 80% hutu" ; le deus ex machina l'impérialisme US remettant brutalement en cause le quasi-monopole tricolore sur le continent accordé pendant la Guerre froide ; et le discours médiatique – déjà – était si confus que nos jeunes cerveaux pré-adolescents avaient compris, pendant plusieurs semaines voire plusieurs mois, que c'était le FPR qui perpétrait les massacres. Un scénario si semblable... et aux mêmes conséquences ? Toute conscience progressiste ne peut qu'espérer (ou prier, pour les croyant-e-s) le contraire. Mais c'est malheureusement ce qui semble être en train de se dessiner ; où l'on voit ressurgir dans les mains des antibalakas (ces milices "d'autodéfense" pro-Bozizé formées à partir de 2009, rejointes depuis par des militaires et autres séides de l'ancien régime) les sinistres machettes qui au Rwanda fauchèrent atrocement, pendant trois mois terribles de 1994, près de 10.000 vies par jour :


La Centrafrique à l'heure de l'épuration ethnique

Le Monde

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Ils fuient sans se retourner. Ils entassent ce qu'ils peuvent sauver dans leur voiture et des camions, et partent vers ces pays qu'ils ne connaissent pas, le Tchad et le Cameroun. Ils fuient la haine et les machettes.

La Centrafrique est en train de vivre la pire « purification ethnique » de son histoire. Le pays, secoué depuis l'indépendance (1960) par une multitude de rébellions et de coups d'Etat, n'avait encore jamais connu une telle hémorragie de sa population, et encore moins sur une base communautaire ou religieuse.

Ils fuient, les musulmans. Le dernier ghetto musulman de Bangui, le quartier de PK5, se vide. Poumon du commerce traditionnel de la ville, PK5 accueille aussi les réfugiés des autres quartiers qui, tel Miskine récemment, ont été attaqués par des hordes de combattants chrétiens anti-balaka et de pillards.

Au fur et à mesure que l'étau se resserre, des convois d'évacuation sont organisés, protégés par des hommes en civil de l'ex-Séléka et par des soldats tchadiens de la force africaine, la Misca. Cela dure depuis des semaines.

Lire : Centrafrique : l'opération « Sangaris » entre dans sa 2e phase

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LA CURÉE 

Une gigantesque colonne d'au moins deux cents véhicules a de nouveau quitté Bangui le 7 février, meubles et sacs entassés sur des camions. Sur les bords de la route, les gens crient leur joie de voir les musulmans partir. Certains les insultent pour leur collaboration, réelle ou supposée, avec la Séléka durant son année au pouvoir.

Juché très haut sur un camion, un jeune homme est renversé sur la route, fauché par un câble électrique. Aussitôt les machettes apparaissent. C'est la curée. Mains, pieds et pénis coupés. D'autres, le même jour, subissent le même sort, au camp de réfugiés musulmans de l'aéroport et en bordure de PK5.

Lire notre reportage (édition abonnés) : Mémoire pillée en Centrafrique

Ce sentiment d'une impossibilité de vivre ensemble a gagné tout le pays. A Kaga-Bandoro, il est minuit moins cinq avant l'orage. Cette ville de la province de Nana Gribizi, dans le Nord, où chrétiens et musulmans cohabitaient fort bien jusqu'à il y a un an, est au bord du précipice.

La Séléka, qui se replie peu à peu de Centrafrique, tient encore la ville. Les milices anti-balaka ont mené une première attaque le 5 février et sont en embuscade dans la brousse. Les civils de chaque communauté sont piégés : les musulmans vivent dans le centre-ville commerçant et fuient chaque jour vers le Tchad, et les chrétiens dorment éparpillés dans la brousse, de crainte que la Séléka ne commette d'ultimes exactions avant de partir.

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« LES MUSULMANS NOUS EMMERDENT »

Après la première attaque des anti-balaka, qui se sont installés dans les villages de la commune de Botto, à cinq kilomètres de Kaga-Bandoro, les séléka ont mené un raid, tuant une femme et brûlant une cinquantaine de maisons. Les chrétiens de ces villages se sont réfugiés dans le quartier de Baiko, à la lisière de la ville, autour de l'église de la Nativité-du-Seigneur.

« Les gens de Botto viennent ici, nous les accueillons, et la nuit, nous dormons tous en brousse,raconte Richard Baganga, un vieux de Baiko. Les anti-balaka sont apparus il y a trois semaines, pour nous défendre. On leur a demandé de rester sur la réserve car s'ils attaquent, c'est nous qui sommes ensuite exposés. Les séléka ont promis de tous nous tuer et de tout détruire avant de partir. Nous sommes certains qu'ils viendront. Même les enfants savent que les séléka vont venir nous tuer… »

Richard raconte qu'après des décennies de coexistence, depuis 2013, « les musulmans se sont détournés de nous, se sont accolés avec la Séléka, et ils nous emmerdent. Alors oui, même s'ils étaient comme des parents, ils peuvent partir. Peut-être pourront-ils revenir un jour, s'ils changent de comportement, et à moins que toutes leurs maisons soient brûlées… »

Les chrétiens en veulent à la Séléka d'avoir non seulement commis des crimes et perturbé les relations avec la communauté musulmane locale, mais aussi d'être venue avec des mercenaires tchadiens et soudanais, et des éleveurs peuls. « Les Peuls tchadiens font paître leurs troupeaux dans la région, ils sont armés de kalachnikov et très dangereux », témoigne l'Abbé Martial Agoua, de l'église de Baiko. « S'ils voient l'un d'entre nous aller au champ avec sa machette, ils l'accusent d'être un anti-balaka et lui tirent dessus, raconte Richard. Nous ne pouvons plus cultiver nos champs, ni chasser en brousse, ni aller chercher le miel. Il est donc normal que nous commencions notre petite guerre, nous aussi, pour tuer les séléka et chasser les Peuls. »

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« C'EST DE LA PURIFICATION ETHNIQUE »

Au marché de Kaga-Bandoro, où transitent, ce 8 février, des camions partis de Bangui la veille, les musulmans de la ville entassent leurs biens dans les véhicules. « Nous ne savons pas ce que nous allons devenir, se lamentent Hassan et Moussa. Nous ne connaissons pas le Tchad. Et ici, en Centrafrique, c'est fini pour nous. Nos maisons et nos commerces sont systématiquement détruits. »

« C'est de la purification ethnique, même si personne de la communauté internationale n'a le courage de le dire », s'indigne un responsable de l'ONU à Bangui. Abdou Dieng, le coordinateur humanitaire des Nations unies, prudent, estime qu'« on ne peut pas dire que ce n'est pas du nettoyage ethnique et religieux ». En visite à Kaga-Bandoro, il sait, comme tout le monde, qu'« ici même, ça va basculer, et personne ne réagit ». « Il faudrait une grande réconciliation, mais l'urgence serait d'avoir davantage de troupes étrangères pour stopper cette hémorragie. »

Partout dans le pays, les anti-balaka, les pillards, les combattants de la dernière heure, et parfois simplement les gosses des voisins effacent les traces de décennies de coexistence, rasant les commerces, les mosquées et les habitations des musulmans. Le règne, bref et sanglant, de la Séléka s'achève en cauchemar pour la communauté qu'elle affirmait vouloir défendre.

Lire le diaporama Accédez au portfolio

Lire notre entretien (édition abonnés) : En Centrafrique, « la situation s’aggrave à l’intérieur du pays »

Rémy Ourdan (Bangui, Kaga-Bandoro, Centrafrique, envoyé spécial )
Le Monde


Intéressant aussi à ce sujet, un article du collectif Quartiers Libres qui pointe la manière dont ces grands affrontements géopolitiques, en Afrique, sont dissimulés sous une mythique "sauvagerie tribale" ; cette image hégémonique de l'Africain "bébête", généralement placide ("un rien les amuse, ils sont toujours à rire, ce sont de vrais gamins") mais capable, d'un coup d'un seul et sans raison rationnelle, un peu comme ces chimpanzés auxquels l'assimile l'idéologie raciste blanche, des pires accès de violence (ou des pires pulsions lubriques) :


Tribus gauloises et continent Africain 


La course aux matières premières fait rage. Elle dévore le continent africain. Aux millions de morts du Kivu, se rajoutent aujourd’hui ceux de Centrafrique.

Afin d’expliquer ces lointains massacres, on nous présente dans les médias d’inévitables guerres tribales. Explication confortable pour justifier l’intervention militaire française comme un geste humanitaire, le prélèvement de matières premières n’étant qu’un pourboire pour le gentil pacificateur.

20 ans après le Rwanda, vers un nouveau GÉNOCIDE FRANÇAIS en Centrafrique ?

 Cette manière de décrire les tensions économiques et sociales qui secouent le continent africain ne font que révéler la manière dont il est perçu depuis la France. C’est une terre de conquête, d’opportunités économiques, et cela parce qu’elle est peuplée de gens dont les dominants français pensent qu’ils sont Lire la suite 


Plus d'infos (mise à jour 15/02) :

Le génocide s'intensifie

Centrafrique : alerte au génocide !

Un génocide sur le compte de l'intervention militaire française

Le Nouvel Observateur : CENTRAFRIQUE. Amnesty international dénonce un "nettoyage ethnique"


Quoi qu'il en soit, génocide ou pas (et nul ne le souhaite bien entendu !) et que les victimes soient principalement chrétiennes ou musulmanes ou quoi que ce soit, en Afrique comme ailleurs, les Peuples sont encore et toujours les sempiternelles victimes de la voracité du Grand Capital.

Mais LE JOUR APPROCHE où le vent brûlant de la Révolution, de la GUERRE POPULAIRE qui se lève déjà partout de l'Inde à l'Amérique latine, balayera enfin toute cette pourriture et libérera à jamais l'Humanité !

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9 décembre 2013 1 09 /12 /décembre /2013 13:57

 

« Du vivant des grands révolutionnaires, les classes d'oppresseurs les récompensent par d'incessantes persécutions ; elles accueillent leur doctrine par la fureur la plus sauvage, par la haine la plus farouche, par les campagnes les plus forcenées de mensonges et de calomnies. Après leur mort, on essaie d'en faire des icônes inoffensives, de les canoniser pour ainsi dire, d'entourer leur nom d'une certaine auréole afin de "consoler" les classes opprimées et de les mystifier ; ce faisant, on vide leur doctrine révolutionnaire de son contenu, on l'avilit et on en émousse le tranchant révolutionnaire. »   Lénine - L'État et la Révolution 

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"L'ANC est une organisation terroriste typique, [...] quiconque pense qu'elle va diriger le gouvernement en Afrique du Sud vit au pays des merveilles." - Margaret Thatcher, 1987.

"Nelson Mandela aurait dû être fusillé." - Teddy Taylor, député conservateur britannique, vers la même époque.

"Cela ne m'a ni ému ni ravi. J'ai toujours eu une espèce de méfiance envers les terroristes, quel que soit le niveau auquel ils se situent." - Jean-Marie Le Pen, lors de la libération de Mandela en 1990.

Aux États-Unis, Mandela est resté sur la liste noire du terrorisme jusqu’en… 2008.

Et aujourd’hui… :

"Avec la mort de Nelson Mandela, c’est une grande voix de l’Afrique qui s’éteint. Je salue la mémoire de l’homme et de l’ancien président de la République d’Afrique du Sud qui, par patriotisme et par amour de son peuple, avait réussi à sortir son pays de la guerre civile en le préservant des déchirures. Par son autorité, Nelson Mandela a su imposer la paix et la réconciliation : cette victoire sur la division, la haine et la revanche marquera incontestablement l’histoire." - Marine Le Pen, la fille de son père...

"Nelson Mandela était un homme d'exception qui aura mis toute son intelligence et tout son charisme au service des valeurs les plus nobles : la liberté, l'égalité, la tolérance", une "figure légendaire du XXe siècle" - Jean-François Copé, très thatchérien président de l'UMP.

En revanche, le Président et le Premier ministre de l’État d’apartheid israélien, Shimon Peres et Benyamin Netanyahu, invoquant des raisons… budgétaires (!!! toute honte bue…), n’iront pas s’incliner sur le cercueil de celui dont le Mossad et le Shin Beth épaulaient les persécuteurs (voir aussi cette photo célèbre), le sinistre régime raciste de Pretoria fondé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale par d'anciens supporters locaux... du Reich nazi. Cohérents avec eux-mêmes, en quelque sorte...

mandela.jpgAlors certes Mandela n’était pas un marxiste-léniniste, pas même un communiste (bien qu’il y en ait eu dans son entourage, à commencer par Joe Slovo - son n°2 à la tête de la branche armée de l'ANC - ou encore Chris Hani assassiné en 1993 par l'extrême-droite blanche), a fortiori encore moins un maoïste. Il n'a d'ailleurs jamais rien prétendu de tel ; il a mené un combat principalement démocratique, pour l'égalité civile des habitants d'Afrique du Sud quelle que soit leur couleur de peau et sur ce point, grâce à l'ingouvernabilité du pays par le régime permise par la lutte de masse dans les années 1980 (état d'urgence proclamé en 1986) et aux revers militaires subis par celui-ci en Angola, associés à la fin de la Guerre froide supprimant la nécessité pour l'Ouest de tolérer cette "tâche sombre" sur le "Monde libre", il l'a emporté : l'apartheid a été officiellement aboli en 1991 et tous les Sud-Africains sont désormais égaux devant la loi.

Certes il aura aussi été, avec Yasser Arafat, une figure de ces grandes "réconciliations" des peuples avec leurs bourreaux qui ont marqué la fin de la Guerre froide et la soi-disant "Fin de l’Histoire" ; avant d’assurer 5 ans de présidence fantoche relooké en "Gandhi noir/vieux sage africain" puis 14 ans comme icône "morale" "embaumée vivante" pendant que le capitalisme néocolonial sud-africain se restructurait, s’ouvrant à une mince élite noire (souvent ceux qui étaient déjà des leaders communautaires sous l’apartheid) sous la direction politique de l'ANC et le mythe de la "Nation arc-en-ciel".  

mandela-et-de-klerk.1263570290C'est sur ce point qu'il a "trahi" : l'exigence de justice sociale que l'alliance avec le Parti communiste (SACP, dont il aurait même été secrètement membre à l'époque de son arrestation) et le COSATU (Congrès des Syndicats) avait imprimée au programme de l'ANC ; et l'exigence de justice tout court contre les assassins et les tortionnaires, pour la plupart toujours en vie et libres comme l'air, d'un régime d'oppression infâme ayant duré plus de 40 ans* (l'un d'entre eux, le nazi Eugène Terre'Blanche, a cependant reçu la Justice du Peuple en 2010).

Soyons justes : les hommages un peu puants qui lui sont rendus ne viennent pas absolument de nulle part ; sa "canonisation" impérialiste, il ne l'a pas totalement volée... La "Nouvelle Afrique du Sud" qu'il a fondée a certes mené des combats progressistes honorables, comme celui contre les monopoles pharmaceutiques pour la libre production de traitements génériques contre le virus du SIDA (qui ravage le continent) ou pour construire une "Afrique forte" face au "Nord" occidental ("Triade") comme russe ou chinois ; prenant position contre les guerres impérialistes à outrance pour le repartage du monde en crise, contre les crimes (et pour cause !) de l'apartheid sioniste en Palestine etc. etc. Mais la structure sociale demeure celle de ces pays "émergents" comme la Chine, l'Inde ou le Brésil, avec des inégalités effrayantes nullement réduites voire même creusées en 20 ans, faisant passer en quelques kilomètres d'un centre-ville "européen" au pire "tiers-monde" africain, Hani.pngvivier d'une criminalité mondialement notoire. Le pouvoir économique reste largement aux mains des mêmes familles anglo-saxonnes ou afrikaners que sous l'apartheid, flanquées désormais d'une nouvelle bourgeoisie noire souvent issue... de l'appareil politique même de l'ANC, tandis que dans les campagnes la grande propriété foncière boer engendre son lot de "sans-terres". La révolte du peuple est encore parfois écrasée dans le sang comme à Marikana, ou détournée contre les immigrés des pays voisins comme en 2008 ; quant aux guerres impérialistes en Afrique et ailleurs, le "Pays arc-en-ciel" y a parfois aussi participé, directement ou par ces sociétés de mercenaires qui sont un secteur "phare" de son économie.

En réalité, dans le rapport de force favorable instauré à la fin des années 1980 par l'Umkhonto et ses alliés namibiens (SWAPO), angolais, mozambicains et (surtout) cubains [l'Afrique australe était, en fait, le seul endroit au monde où le camp "rouge" - rouge bien pâle certes - était militairement gagnant], l'aile modérée (droite) de l'ANC (notamment Thabo Mbeki, futur président de 1999 à 2008 et très lié à la bourgeoisie "libérale" blanche) a tout simplement fait de l'abolition juridique de l'apartheid le prix à payer par l'Ouest pour mettre victorieusement fin à la Guerre froide en Afrique, éliminant ainsi (au passage) un régime exécrable et anachronique qui (avec le Chili de Pinochet) offrait à l'URSS une "dernière carte" de propagande contre l'Ouest malgré la faillite (économique et politique) de son "modèle" capitaliste d’État. Frederik De Klerk joua donc le rôle du Gorbatchev afrikaner et l'archevêque anglican Desmond Tutu celui du Jean-Paul II xhosa... et les "communisteries", les idées de "transformation sociale radicale" du pays furent remisées au rayon souvenirs - l'on peut dire sans crainte que l'assassinat de Chris Hani (1993) et la mort (cancer) de Joe Slovo en 1995 ne furent sans doute pas accueillis sans un "ouf" de soulagement dans certains milieux !   

Il n’empêche que les mots de Lénine, qui ne faisaient d’ailleurs nullement allusion aux seuls marxistes orthodoxes** (fort peu nombreux dans les livres d’histoire à l’époque), trouvent leur illustration parfaite dans les "hommages" rendus ces derniers jours à l'ancien "plus vieux prisonnier politique du monde" !

Enfin bon, il en reste quand même pour ne "rien lâcher" http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2013/12/06/deces-de-nelson-mandela-terroriste-communiste-anti-blancs-et-5239616.htmlhttp://medias-presse.info/nelson-mandela-le-communisme-le-racisme-et-le-terrorisme/3457 ou encore http://www.contre-info.com/mort-du-criminel-mandela-un-terroriste-marxiste-antiblanc ("non, rien de rien, noooon je ne regrette rien" comme chantaient leurs idoles les putschistes d'Alger en 1961).

                     4078502f2c.giffront.jpg

Nous rappellerons ici haut et fort que la France de Hollande et Sarkozy, qui "salue" l'homme enfermé 27 ans à Robben Island par l'apartheid boer, garde prisonnier depuis bientôt 30 ans GEORGES IBRAHIM ABDALLAH pour sa lutte révolutionnaire héroïque contre l'APARTHEID SIONISTE !

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* Fondé sur trois siècles de colonialisme et mis en place à partir de 1948 (non sans s'appuyer sur de nombreuses mesures antérieures) par... d'anciens partisans de l'Allemagne nazie durant la Seconde Guerre mondiale, qui propagandaient voire même sabotaient alors pour le compte du Reich contre l'engagement militaire du dominion aux côtés des Alliés - chose qui ne gênera pourtant nullement (par la suite) leurs amis et soutiens occidentaux et même israéliens... (voir ici un extrait de La Férocité blanche de Rosa Amelia Plumelle-Uribe 1 - 2 - 3).

** À cette époque, Lénine ne pouvait en effet parler que de révolutionnaires socialistes n'ayant pas fait de révolution (comme Marx et Engels), ou ayant échoué et été écrasés (les révolutionnaires de 1848, les Communards), ou alors de révolutionnaires démocratiques petits-bourgeois ayant finalement "tout changé pour que rien ne change" (comme Garibaldi, typiquement). Il est évident que ces trois cas de figure pouvaient aisément être "canonisés" après leur mort ; et Nelson Mandela rentre finalement assez bien dans le troisième. Les révolutionnaires qui, en revanche, auront mené pendant des années ou des décennies une véritable tentative de transformation radicale de la société vers le communisme (abolition de toute domination d'une classe sur une autre), non sans erreurs et fautes certes, éventuellement lourdes, car c'est le lot de telles expériences sans précédent dans l'histoire, sont quant à eux bel et bien voués à être couverts de boue par la Réaction pour l'éternité : Lénine ("heureusement" pour lui mort prématurément...), Staline et tous les communistes soviétiques et internationaux de cette époque (sauf ceux "purgés" dans les années 1930 ou 40, soudain parés de toutes les vertus), Mao bien sûr (avec ses "60 millions de victimes") mais aussi Hô Chi Minh ou même Fidel Castro (grand ami de Mandela qui lui réserva sa première visite à l'étranger et soutien décisif de la lutte contre le régime d'apartheid, dont il précipita la chute en l'humiliant militairement à Cuito Cuanavale, mais qui n'aura certainement pas droit au même éloge funèbre...).

 

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31 octobre 2013 4 31 /10 /octobre /2013 12:55

 

Voici un article d'un intellectuel démocratique de Guinée-Bissau, Carlos Lopes, publié sur le (bon) site État d'Exception et qui revient de manière très instructive sur la vie et la pensée du grand leader révolutionnaire africain Amilcar Cabral.

Il y a 40 ans, en novembre 1973, l'Assemblée générale des Nations Unies reconnaissait (fait assez rare) la déclaration unilatérale d'indépendance de la Guinée-Bissau et des îles du Cap-Vert (24 septembre) par le PAIGC de Cabral, qui contrôlait alors les 2/3 de ces territoires après plus de 15 ans de lutte héroïque et acharnée (la métropole portugaise reconnaîtra ces indépendances en 1974 et 1975, après la chute du salazarisme).

Une victoire que ne verra malheureusement pas Cabral, assassiné en janvier 1973 par des traîtres à la solde des services secrets portugais. Depuis lors, cet assassinat a évidemment porté ses tristes fruits : ni la Guinée ni le Cap-Vert ne retrouvèrent une capacité dirigeante à sa hauteur et petit à petit, jusqu'à la fin des années 1980, les deux pays seront ramenés dans le rang du système impérialiste mondial. Il faut dire que l'élimination de Cabral avait aussi été permise par des complicités africaines : les assassins eux-mêmes, des éléments ‘noiristes’ guinéens de son propre Parti qui n'aimaient pas ce capverdien métis, marxiste et théoricien brillant (ces ‘noiristes’ à la Mobutu dont la sacralisation de l'africanité ‘pure’ n'a d'égale que la prosternation devant l'impérialisme) ; les satrapies françafricaines alentour sans doute ; et peut-être même la Guinée-Conakry du despote pseudo-‘anti-impérialiste’ Sékou Touré, qui se voyait bien vassaliser ce petit voisin.

Marxiste conséquent, ayant su faire de la science révolutionnaire marxiste une réalité vivante et concrète dans son pays et non une récitation de mantra, Amilcar Cabral fait incontestablement partie de ces dirigeants révolutionnaires comme le Che qui, si les griffes de l’impérialisme ne les avaient pas fauchés trop tôt, auraient pu évoluer vers le maoïsme. Il y a aujourd'hui en Hexagone des très nombreuses personnes colonisées intérieures d'origine capverdienne, et plus largement africaine, qui doivent se réapproprier et s'inspirer de la mémoire de ce grand combattant ; car le traitement colonial intérieur n'est rien d’autre que le reflet, à l'intérieur de l’État impérialiste, du néocolonialisme outre-mer, et les deux libérations sont donc intrinsèquement liées.

Amilcar Cabral : une source d’inspiration contemporaine

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L’année 2013 marque le quarantième anniversaire de l’assassinat d’Amilcar Cabral, le révolutionnaire héros de l’émancipation du peuple africain, fondateur et dirigeant du mouvement indépendantiste en Guinée-Bissau et au Cap-Vert. Cabral a été assassiné à Conakry le 20 janvier 1973, trahi par certains de ses propres compagnons agissant pour le compte du régime colonial portugais.

Les plus de quarante années qui nous séparent de la libération de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert nous aident à comprendre à quel point la contribution de Cabral a été unique, et à quel point sa pensée reste pertinente aujourd’hui. Le monde a considérablement changé, tant sur le plan géopolitique que sur celui de la compréhension historique et sociologique du nationalisme, de l’édification des nations et des valeurs démocratiques. Et pourtant, les principales dimensions auxquelles la mondialisation nous confronte – la réduction des inégalités et de la pauvreté, la viabilité de la planète, les différentiels de pouvoir, les problèmes éthiques et religieux –, si présentes dans le mouvement nationaliste des années 1950 et 60, demeurent familières.

Cabral a été un point de référence pour beaucoup de gens : depuis les militants passionnés, qui voyaient en lui un modèle pour les chercheurs, aux penseurs et hommes d’État, qui admiraient sa vision et sa capacité à concilier théorie et pratique. Un grand nombre de travaux ont été consacrés à sa mémoire et à sa contribution et aucun n’est superflu. Toutefois, le moment est venu pour un autre type de célébration, qui fasse entrer Cabral dans le cercle de nos préoccupations contemporaines. Vu sa personnalité, Cabral aurait très probablement méprisé toute évocation hagiographique de sa personne et aurait certainement préféré de loin la possibilité de participer à un débat qui confronte les réalités d’aujourd’hui.

« Réalité » est un mot omniprésent dans le discours pédagogique de Cabral. Une célébration de la contribution de Cabral doit donc s’ancrer dans la réalité. Cabral avait l’habitude de dire qu’il faut se rappeler que les gens ne se battent pas pour des idéaux ou pour ce qui ne les intéresse pas directement. Les gens se battent pour des choses pratiques : pour la paix, pour de meilleures conditions de vie dans la paix et pour l’avenir de leurs enfants. La liberté, la fraternité et l’égalité sont des mots vides de sens s’ils ne signifient pas une véritable amélioration de la vie de ces gens qui se battent. 

Une vie source d’inspiration

Amilcar Cabral est né en 1924 à Bafatá, en Guinée-Bissau. Son père, Juvénal Cabral, professeur, et sa mère, Dona Iva Pinhel Evora, petite commerçante indépendante, étaient des Cap-Verdiens ayant émigré vers la Guinée-Bissau à la recherche d’une vie meilleure. Ils avaient laissé derrière eux la sécheresse et le désespoir, mais ils retournèrent finalement sur les îles, donnant à Amilcar une chance de commencer les études qui allaient tant l’enrichir intellectuellement. En 1944, au moment de la Deuxième Guerre mondiale, Amilcar terminait ses études secondaires à S. Vicente et explorait déjà les moyens d’exprimer son amour pour son pays, qu’il clamait dans des poèmes et des interventions culturelles. À l’automne 1945, il obtint, avec beaucoup de difficultés, une bourse pour poursuivre des études universitaires à Lisbonne : Cabral voulait devenir ingénieur agronome. En plus d’être un étudiant brillant, il était extrêmement actif dans le mouvement nationaliste émergent qui militait pour la libération des colonies portugaises. Il devint rapidement une référence pour le petit groupe d’intellectuels africains résidant à Lisbonne, qui mit bientôt en place un centre d’études africaines. 

Lorsqu’il revint en Guinée-Bissau en 1952, son but dans la vie était clair et son dessein était même connu de la redoutable PIDE (Polícia Internacional e de Defesa do Estado), les services de renseignement et de répression portugais. Cabral fut nommé ingénieur dans la fonction publique à Pessube. Il profita de sa position professionnelle pour entamer des recherches qui lui permirent d’approfondir sa connaissance du pays. Sa participation à un recensement agricole lui aurait donné la chance de se rapprocher du terrain et de se constituer un vaste réseau. Cependant, écoutant des conseils bienveillants, Cabral quitta la Guinée, repartit à Lisbonne et voyagea beaucoup en Angola, où il participa à la fondation du MPLA. En 1956, Cabral fonda le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), événement qui marqua la solidification d’une lutte clandestine ardue et un tournant pour le mouvement nationaliste dans les colonies portugaises. La génération qui a mené la lutte sera plus tard connue comme la « génération Cabral » en reconnaissance de son leadership intellectuel et stratégique et de son investissement personnel dans le rassemblement des mouvements unitaires. 

En 1960, l’année des « indépendances africaines », Cabral dénonça officiellement le colonialisme portugais et renforça encore la visibilité du mouvement nationaliste pour le monde extérieur. Les événements des années 1960 ont associé le nom de Cabral à ceux de Che Guevara et du général Vo Nguyen Giap, sans oublier Fanon, Nasser, Lumumba et Nkrumah [SLP respecte et admire les trois premiers, et Patrice Lumumba a connu le martyre très et sans doute trop tôt, ouvrant une ère tragique qui se poursuit aujourd'hui pour son Peuple ; mais nous sommes en revanche beaucoup plus réservés sur l'anticommuniste déclaré Nasser, qui a surtout restructuré le capitalisme bureaucratique-compradore égyptien, et le nationaliste bourgeois Nkrumah, qui a toutefois évolué plutôt positivement sur la fin de sa vie].

Cabral avait compris que les paramètres fondamentaux de la lutte de libération nationale étaient d’ordre politique et qu’il n’y aurait de victoire que si les mouvements de libération pouvaient formuler d’abord des positions politiques, qui justifieraient ensuite l’action militaire [ce que le maoïsme résume par ‘‘la politique commande au fusil’’, ‘‘la politique au poste de commandement’’]. Cabral a développé l’idée selon laquelle la lutte de libération était un acte de culture [conception gramscienne éminemment juste]. Il a propulsé le PAIGC dans une série d’innovations qui ont fait la gloire de sa lutte pour l’indépendance et qui lui ont valu d’être reconnu comme un élément central dans la chute du régime fasciste au Portugal, en avril 1974. Mais Cabral n’était plus en vie à l’indépendance de la Guinée-Bissau, proclamée en septembre 1973, ni lors de la Révolution des œillets, survenue au Portugal un an plus tard, qui ont ouvert la voie à l’indépendance de toutes les colonies portugaises restantes. 

Dans la nuit tragique du 20 janvier 1973, quelques mois avant que son rêve de proclamer unilatéralement l’indépendance de la Guinée-Bissau ne se réalise, des agents infiltrés de la PIDE ont assassiné Cabral à Conakry. Mais, comme Mario de Andrade l’a dit, l’histoire de la vie d’Amilcar Cabral était déjà entrée dans l’Histoire ! 

Une contribution théorique source d’inspiration 

Le nom d’Amilcar Cabral est associé à une lutte de libération victorieuse, une tactique de guérilla innovante, des structures efficaces de gouvernance participative dans les zones libérées, mais aussi à une importante contribution intellectuelle. Cabral n’a jamais opté pour la voie facile. Selon Basil Davidson, il considérait l’émergence de pays indépendants comme une évolution nécessaire dans l’histoire d’une Afrique recouvrant la maîtrise d’elle-même et donc en mesure, le temps et l’effort aidant, d’aller de l’avant pour devenir une véritable société postcoloniale. Il insistait sur le temps et l’effort, étant fermement convaincu qu’une simple continuation de l’héritage colonial, qu’il soit politique, économique ou culturel, serait désastreuse. Selon Cabral, ce n’est que par un processus de longue haleine de révolution sociale et structurelle, capable d’amener des peuples entiers à une participation active, que l’on créerait les conditions nécessaires pour que l’Afrique puisse réaliser son potentiel. 

D’aucuns soutiendront que la plupart des régions de l’Afrique n’ont pas atteint ces objectifs, un fait qui peut s’expliquer, dans une large mesure, par l’absence d’objectifs et de volonté clairs, la définition que Cabral donne de l’idéologie. Il considérait l’absence d’idéologie comme la caractéristique la plus largement partagée par les élites africaines. Pour contrer cet obstacle, Cabral a beaucoup investi dans l’analyse des différents types de résistance. 

La résistance est apparue comme le moteur qui pourrait motiver la transformation de l’Afrique. Elle pouvait être politique, économique, sociale ou culturelle. Ainsi, le principal contexte de la résistance pratiquée par le mouvement de libération nationale réside dans l’utilisation des traits positifs de la culture du peuple aux côtés des traits similaires des cultures importées. En offrant une direction, il était possible d’inciter les gens à prendre leur propre destin en main, en faisant de leur résistance culturelle intuitive un facteur de transformation porteur de choix plus larges.

Les autres contributions importantes de Cabral sur le plan des idées comprennent :

  • la définition des facteurs sous-tendant la domination impérialiste (qui peut prendre l’une des deux formes bien connues : une domination directe, le colonialisme, ou une domination indirecte, le néocolonialisme) ;
  • l’idée de force motivationnelle historique (qui amène Cabral à ébaucher la théorie remettant en question le caractère central de la lutte des classes comme facteur déterminant) [NDLR : c’est ici une caricature petite-bourgeoise de la pensée de Cabral, qui remettait simplement en cause une vision MÉCANISTE de la lutte des classes, analyse rejoignant consciemment ou non celle de Gramsci] ;
  • la discussion sur le « suicide » de la petite bourgeoisie après l’indépendance (qui reconnaît dans la petite bourgeoisie un levier déterminant des sociétés africaines, indispensable à sa transformation) ;
  • et l’idée que la lutte de libération nationale n’est pas seulement un produit de la culture, mais aussi un facteur de la culture. 


Une orientation pour l’avenir :
citoyens, citoyenneté et engagement civique

Par « mondialisation », on entend communément la vague de changements importants qui a transformé le paysage planétaire. Jamais l’humanité n’a été autant en mesure de remédier aux déficiences des modèles traditionnels de croissance et d’accumulation. Nous avons aujourd’hui la capacité de réduire les inégalités, de combattre les grandes maladies transmissibles, de régénérer l’environnement et de créer un avenir meilleur pour tous. Pour y parvenir, nous devons élargir les libertés et les choix de l’individu ; nous devons nous montrer responsables, ensemble, dans la sauvegarde de la planète et la mise en commun des préceptes de vie. Mais, telle n’est pas forcément la manière dont beaucoup perçoivent la mondialisation. Il faut opter pour une mondialisation alternative et inclusive, chose possible à en juger par certaines victoires politiques importantes, dont la plus significative a été la campagne qui a eu raison de l’apartheid [SLP se dissocie évidemment de ces conceptions démocrates-réformistes de l’auteur, qui ne sont pas l’intérêt central du texte].

Communication, participation, appropriation et autonomisation sont des concepts qui ont galvanisé certaines des transformations politiques actuelles. Les frontières territoriales se réduisent tandis que de nouvelles frontières s’érigent. Ce qu’il faut, c’est comprendre les principaux facteurs entravant l’expansion des libertés démocratiques. Dans le débat actuel, un ensemble de questions apparaît comme essentiel pour la compréhension des dilemmes et des conflits africains : la définition de la citoyenneté, le rôle des citoyens et la promotion de l’engagement civique. 

Des chercheurs de renom continuent d’avancer des interprétations historiques importantes sur ces questions. Des pays aussi éloignés les uns des autres que la République démocratique du Congo, le Zimbabwe, la Zambie, le Sénégal, la Sierra Leone, la Guinée-Bissau, la Côte d’Ivoire, l’Éthiopie, l’Érythrée, le Rwanda, le Burundi, l’Ouganda, le Soudan, la Somalie, la Tanzanie, le Tchad, le Maroc, le Sahara occidental, le Mali ou le Niger ont connu ou connaissent des conflits qui ont leur origine dans des interprétations différentes ou dans l’utilisation à des fins politiques de la notion de citoyenneté. Rares sont les pays africains qui peuvent se prévaloir d’un processus constitutionnel inclusif et participatif qui fasse de la citoyenneté un vecteur d’expansion des droits à tous. La lutte mesquine pour le pouvoir, l’ethnicité et les intérêts économiques interviennent souvent pour saper la solidarité, l’engagement civique et le capital social. 

Au cours des trente dernières années, l’Afrique a vu les mouvements armés sans idéologie (au sens où Cabral l’entend) proliférer, mouvements avides de pouvoir et plus aptes à détruire qu’à construire, capables de commettre certains des pires massacres de l’histoire et capables même d’anéantir totalement les fondements de l’État. La jeunesse africaine grandit, démographiquement et politiquement, souvent sans avoir l’espace nécessaire pour canaliser son énergie dans la bonne direction. Des mouvements sociaux importants ont créé de nouvelles formes de militantisme. 

Le 20 janvier 1973, il y a précisément quarante ans, Cabral était assassiné devant son épouse par des traitres de son propre mouvement. Il avait détaillé quelques mois avant tous les contours d’un complot visant son élimination physique. Les conspirateurs étaient tous des membres de son mouvement ayant fait objet de sanctions disciplinaires. Et pourtant Cabral avait cruà tort !que la transparence suffirait pour les faire revenir à de meilleures attitudes. Ce choix dans la croyance de la transformation de chaque individu nous a privés de sa présence depuis ; mais il nous a donné une source d’inspiration encore plus forte. 

Carlos Lopes.

Carlos Lopes est un chercheur reconnu de la Guinée-Bissau. Il a fait carrière également aux Nations Unies où il est actuellement Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique, dont le siège est à Addis Abeba. Il a publié plus d’une vingtaine de livres sur l’Afrique et la thématique du développement.


Brève notice biographique 

Amilcar Cabral est né le 12 septembre 1924 à Bafatá, en Guinée alors portugaise.  Fils d’instituteur, il a été l’un des premiers Noirs à avoir accès à une formation universitaire à Lisbonne. Il a fait de brillantes études d’agronomie qui lui ont ouvert des possibilités professionnelles hors du commun dans l’appareil colonial, au Portugal, en Angola et en Guinée portugaise.

amilcar cabral 0Déjà profondément impliqué dans les mouvements nationalistes, il en a profité pour planter les jalons de plusieurs organisations, dont le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC). Fondé en 1956, ce parti amènera les deux pays à l’indépendance, tout en contribuant significativement à la chute du fascisme au Portugal.

Amilcar Cabral ne verra pas ces indépendances, atteintes en 1973 et 1974 respectivement, car il a été assassiné juste avant, le 20 janvier 1973 à Conakry. 

Amilcar Cabral a de facto été le leader de la lutte des peuples des colonies portugaises contre le colonialisme. Sa génération a été désignée par Mário de Andrade, fondateur et premier Président du Mouvement populaire pour la libération de l’Angola (MPLA), comme la « génération de Cabral », en hommage à son rayonnement intellectuel sur ses compagnons. 

Les contributions de Cabral ont été fondamentales pour asseoir le concept de panafricanisme.

 

À lire aussi : Amilcar Cabral et la Révolution panafricaine par Ameth Lo ; ou encore Amilcar Cabral, une lumière éclatante et un guide pour la révolution panafricaine et socialiste par Imani Na Umoja (site Afriques en Lutte).

 

Des textes d'Amilcar Cabral en anglais sont sur Marxists.org, et quelques uns en français ici :

Fondements et objectifs de la libération nationale et structure sociale (célébrissime discours à la Tricontinentale de La Havane, janv. 1966)
Discours à Dar-es-Salaam
Mettre en pratique les principes du Parti
Le Portugal est-il impérialiste?

ainsi que Intervention commune des mouvements de libération des colonies portugaises au festival panafricain d'Alger (1969)

 

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27 mars 2013 3 27 /03 /mars /2013 14:32


jpg Ange Diawara2-300x258Servir le Peuple vous offre aujourd'hui un nouveau document historique, portant sur des faits largement méconnus de cette Françafrique qui, pourrait-on dire en paraphrasant Marx (au sujet de l'Irlande et du prolétariat anglais), est réellement le secret de l'impuissance du prolétariat d'Hexagone métropolitain.

Il y a 40 ans, en avril 1973, au Congo-Brazzaville, était assassiné dans des conditions particulièrement sordides Ange DIAWARA, héroïque fils du peuple et révolutionnaire marxiste, qui avait pris la tête d'une lutte armée contre le pouvoir en place. Contrairement au cas de Pierre MULELE (lui aussi affreusement assassiné, 5 années plus tôt), au Congo-Kinshasa voisin, ce régime avait la particularité de se vouloir "marxiste", "république populaire", "sur la voie du socialisme", et c'est justement ce qu'il est intéressant d'étudier.

Retraçons donc rapidement l'histoire de cette néocolonie de l'Empire BBR. Lorsqu'il se voit, en 1960, octroyer sa pseudo 'indépendance' par la métropole impérialiste, le Congo voit placée à sa tête l'une des plus grotesques satrapies néocoloniales de la 'Françafrique' : celle de l'abbé Fulbert YOULOU, anticommuniste rabique, vouant (on ne sait trop pourquoi) une haine toute particulière à la République populaire de Chine ("Le péril qui menace l'Afrique aujourd'hui est teinté du jaune communiste de Pékin (...) C'est la race noire tout entière qui est menacée d'extermination sous l'occupation massive des vagues chinoises"), défenseur de "l'Occident chrétien", ami de Moïse Tschombé au Congo ex-belge voisin, etc. etc. Mais, en août 1963, un soulèvement populaire éclate et en trois jours Youlou est renversé : ce sont les 'Trois Glorieuses', qui donneront leur nom à l'hymne officiel du pays. C'est un enseignant 'de gauche', Alphonse MASSAMBA-DÉBAT, qui assume alors la présidence de l'État congolais. Le régime de Massamba est typiquement le genre de régimes que soutient à cette époque la Chine de Liu Shaoqi : un régime nationaliste bourgeois 'progressiste' et 'non-aligné', refusant aussi bien le néocolonialisme de l'ancienne métropole et des ses alliés occidentaux que l'alignement sur Moscou - pour le coup, les pires cauchemars de l'abbé Youlou semblent se réaliser. Des liens sont également noués avec Cuba : le Che rend visite à Massamba en janvier 1965 et dans la foulée (tandis que lui-même rejoint la Tanzanie puis l'Est du Congo-Léopoldville, futur 'Zaïre'), une brigade internationaliste cubaine baptisée 'Patrice Lumumba' (~ 200 hommes) et commandée par Jorge Risquet vient entraîner et appuyer les forces de Massamba ainsi que les divers mouvements de libération du continent, dont Brazzaville est devenue une 'Mecque' : MPLA angolais, ANC sud-africain et SWAPO namibienne, ZAPU et ZANU du ngouabi.jpgZimbabwe, maquis du Kwilu de Pierre Mulele etc. Mais l'expérience 'progressiste' de Massamba-Débat se révèle instable, traversée par le clivage Nord/Sud du pays (sur lequel nous reviendrons), menacée par la droite youliste (Bernard Kolelas, Pierre Kinganga) et contestée par de jeunes officiers 'marxistes' de l'armée, emmenés par le capitaine Marien NGOUABI. Le pays va vers la guerre civile et, entre août et décembre 1968, Ngouabi démet progressivement Massamba de ses fonctions et prend la direction du pays, à la tête d'un Conseil National de la Révolution. À la toute fin de 1969 celui-ci deviendra le Parti congolais du Travail (PCT), 'parti unique d’avant-garde, d’idéologie marxiste-léniniste', et le Congo sera proclamé 'République populaire'. Alors que les amitiés internationales de Massamba étaient plutôt chinoises et cubaines, le pouvoir de Ngouabi est clairement tourné vers l'URSS et le COMECON (en gardant des liens avec Cuba, qui a entre temps choisi l'orbite soviétique), mais aussi... vers l'ancienne métropole BBR, et notamment son monopole pétrolier ELF Aquitaine qui a ses 'hommes' dans l'aile 'droite' du PCT (Ngouabi lui-même représentant plutôt le 'centre'), en particulier dans la clique autour de Denis SASSOU-NGUESSO. C'est ainsi que, dès octobre 1968, le Congo-Brazzaville ngouabiste livre ignominieusement à son voisin Mobutu le héros révolutionnaire marxiste-léniniste Pierre Mulele, qui est massacré dans des conditions atroces... De fait, Ngouabi restait peut-être dans une certaine mesure un progressiste sincère, mais au fil du temps il se révèle de plus en plus l'otage de la clique Sassou. Quelques années plus tard, en 1977, ce dernier 'bouclera' définitivement la boucle en le faisant assassiner puis en accusant du crime Massamba et ses partisans, qui seront condamnés à mort et exécutés. Il règnera sur le Congo-Brazzaville jusqu'en 1992, puis reprendra le pouvoir en 1997 (son successeur Pascal Lissouba s'étant trop rapproché des Anglo-Saxons) au terme d'une guerre civile qui fera encore des centaines de milliers de victimes (on parle généralement de 400.000...). Il y est toujours. Tout cela au service commandé et au plus grand bénéfice d'ELF Aquitaine devenu TOTAL, ce que résumera parfaitement Albin Denis Sassou NguessoChalandon, PDG de la compagnie entre 1977 et 1983 (avant de devenir ministre RPR de la Justice, puis mentor d'une certaine Rachida Dati...), dans un fameux documentaire : "Il vaut mieux avoir un régime... comment dire... 'communisant', mais stable, que des régimes comme on a eu après... républicains, calqués sur notre République, nos mauvaises méthodes politiques et qui étaient tout le temps renversés. C’est pire que tout pour les industriels...". CQFD. 

C'est donc dans ce contexte troublé qu'émerge, au début des années 1970, la figure lumineuse d'Ange Diawara. Marxiste conséquent, homme intègre, il dirige sous Massamba la Jeunesse du Mouvement national révolutionnaire (MNR, le Parti dirigeant) ainsi que la Défense civile, milice populaire formant la garde rapprochée du président progressiste. C'est lui qui, finalement, 'tranche' en 1968 le conflit entre Massamba et Ngouabi en faisant pencher la Défense civile en faveur de ce dernier : elle sera alors intégrée dans l'armée, où Diawara reçoit le grade de lieutenant. Il intègre également le PCT, dont il devient rapidement un chef de file de l'aile gauche.

Il avait aussi, comme Massamba-Débat et ses partisans, la particularité d'être originaire du Sud du pays ('Pool' autour de Brazzaville et région atlantique de Pointe-Noire), alors que Ngouabi, Sassou et leurs 'jeunes officiers progressistes' prosoviétiques étaient plutôt originaires du Nord (région de la 'Cuvette'). C'est là une autre caractéristique absolue du colonialisme et du néocolonialisme en Afrique : l'hinterland arriéré est le siège de la féodalité tribale, qui engendre la bourgeoisie bureaucratique et la caste militaire garde-chiourme de l'impérialisme ; tandis que les régions côtières, aux forces productives plus avancées, sont le siège de la bourgeoisie nationale (entrepreneuriale, commerçante et intellectuelle), de la classe ouvrière et des classes populaires semi-prolétariennes, donc des forces qui vont contester la domination impérialiste. Nous avons pu voir, dans la dernière décennie, exactement le même schéma en Côte d'Ivoire, avec Ouattara l'aristocrate dioula du Nord et ses 'Forces nouvelles' nordistes, formées en fait... des meilleures troupes de l'armée ivoirienne d'avant-guerre civile (l'armée étant souvent le seul 'ascenseur social' des jeunes hommes de ces régions déshéritées), tandis que Gbagbo 'l'indocile' était typiquement le prof de lycée (petit-bourgeois intellectuel) d'Abidjan, originaire de la 'boucle du cacao' bété (Sud-Ouest, terre de prolétariat agricole produisant le cacao, première richesse du pays), le bourgeois national par excellence qui voulait desserrer l'étau françafricain sur son pays en se tournant vers les impérialismes concurrents, d'abord US/Anglo-saxons et Israël puis Russie/ChineFlag_of_the_Congo_Army_-1970-1992-.png/'émergents' (BRICS). Ou encore, de la même manière, l'une des premières mesures révolutionnaires de Thomas Sankara au Burkina a été d'abolir la chefferie coutumière... et l'une des premières de son assassin Compaoré fut de la rétablir.

Diawara conceptualisera brillamment cela à travers le terme d'OBUMITRI : oligarchie bureaucratique militaro-tribale ; éventuellement (comme dans le cas congolais) 'socialiste' (voire 'marxiste') et 'anti-impérialiste' en parole, mais toujours et systématiquement garde-chiourme des monopoles impérialistes dans les faits (analyse totalement valable, par ailleurs, dans des pays arabes comme la Syrie ou hier la Libye). Il sera d'ailleurs, pour cela, dénoncé non seulement (on s'en serait douté...) comme un 'agent de la CIA', mais aussi comme un homme de la 'revanche du Sud' massambiste contre les populations du Nord ; alors qu'il voulait au contraire en finir avec cette 'ethno-féodalité', cette 'division régionale et tribale des tâches' au service de l'impérialisme, pour forger, sur le découpage colonial dénommé 'Congo', une base rouge de la révolution anti-impérialiste en Afrique...

À partir de 1971, donc, Ange Diawara, avec l'aile gauche du PCT, va de plus en plus fustiger l'embourgeoisement, la corruption et les tendances au népotisme 'nordiste' du régime de Ngouabi ; ce qui lui vaudra d'être écarté de tout poste à responsabilité à la fin de l'année. Il tente alors un coup de force le 22 février 1972, qui échoue, et suite à celui-ci (sans doute était-ce prévu), il déclenche une guérilla révolutionnaire dans le 'Pool' autour de Brazzaville, à la tête du M22 (Mouvement du 22-Février). Celle-ci se battra vaillamment pendant un peu plus d'un an, mais, en avril 1973, Ange Diawara et 13 de ses camarades seront capturés et abattus ; sous la pression de Sassou-Nguesso, Ngouabi devra se livrer à la sinistre mise en scène de l'exposition publique des corps, affreusement profanés, dans le Stade de la Révolution à Brazzaville (au moins étaient-ils déjà morts, contrairement à Mulele quatre ans et demi plus tôt !). Il semblerait, en réalité, qu'ils aient été arrêtés au 'Zaïre' par les forces de sécurité de Mobutu, alors qu'ils tentaient d'y fuir après leurs revers militaires ; ce qui serait alors un joli 'renvoi d'ascenseur' de la part du sinistre satrape de Kinshasa, après la traîtreuse livraison de Pierre Mulele par Ngouabi en 1968...

jpg mobutuL'on pourra bien sûr dire, bien que Diawara ait été (d'après tous les témoignages) un marxiste 'solide', que tout cela est fort éloigné des 'canons' du marxisme-léninisme-maoïsme [et comme le signale un commentaire sous l'article, la Chine du 'retour à la normale' post-Révolution culturelle et pétage de plombs de Lin Piao n'apportera aucun soutien à la tentative de Diawara, qualifiée par elle et ses affidés (PCMLF etc.) d''aventurisme', de 'guérillerisme romantique' etc... il faut bien dire que paradoxalement, malgré les premières prémisses tortueuses de la "théorie des trois mondes" (appel aux prochinois hexagonaux à soutenir De Gaulle en 1965 par exemple), la politique internationale chinoise du milieu des années 1960 était beaucoup plus intéressante et positive que celle des années 1970 !]. Mais SLP a, d'une part, toujours eu pour ligne de témoigner le plus grand respect à ceux et celles qui sont tombé-e-s, sacrifiant leur vie avec abnégation, pour la cause de l'émancipation des travailleurs et des peuples contre les oppresseurs et les exploiteurs. Et d'autre part, dans un Congo-Brazza mis en coupe réglée, devenu la véritable propriété privée du monopole BBR TOTAL et de son contremaître Sassou-Nguesso, la figure héroïque d'Ange Diawara revêt une signification toute particulière, celle d'une lueur d'espoir sur un continent dévasté par la Françafrique, que celle-ci soit ouvertement bourgeoise et garde-chiourme ou peinturlurée de 'rouge'.

C'est donc d'un sincère élan internationaliste que Servir le Peuple, média communiste révolutionnaire marxiste-léniniste-maoïste, rend un vibrant et rouge hommage prolétarien au héros révolutionnaire Ange DIAWARA, combattant et martyr de la Libération africaine !


En 2009, l'intellectuel progressiste congolais Pierre EBOUNDIT a rendu hommage, dans un livre, à Ange DIAWARA et à la guérilla du M22 - dont il a, de fait, été un soutien "civil" (dans le milieu lycéen) à l'époque ; avant de présider aujourd'hui la Ligue panafricaine UMOJA.

Voici la présentation de celui-ci :


Le M22, une expérience au Congo, devoir de mémoire


L’histoire contemporaine du Congo Brazzaville, dès l’aube des indépendances, est une histoire effervescente. A l’événement politique brutal, explosif, massif qui détruit les complexités sociales et psychologiques, s’ajoute le diptyque terrible suivant : Violence et Exclusion.

La Violence qui transforme l’événement politique en événement-traumatisme d’une part ; l’Exclusion, produit d’exclusivismes identitaires centrifuges (tribal, ethnique ou régional), menaçant en permanence l’altérité et le vivre-ensemble d’autre part, sont les deux faces de ce diptyque qui impose à la société congolaise, et plus particulièrement à son élite, des silences et des peurs, parfois, coupables. C’est ainsi qu’à la suite des différents épisodes douloureux qui jalonnent l’histoire du Congo Brazzaville, il n’y a presque pas de témoignages directs des protagonistes, pour la plupart encore en vie, laissant volontiers la place aux légendes et autres mystifications.

Le « M22 » (le mouvement du 22 février 1972), n’échappe pas à la règle. Le mouvement d’Ange Diawara traîne ainsi son lot de légendes, de mythes, de fantasmagories dans l’imaginaire des congolais, mais aussi, de mensonges nourris souvent par le discours officiel. C’est pourquoi le témoignage de Pierre Eboundit, l’un des acteurs du réseau urbain qui faisait jonction avec le maquis de Goma Tsé-tsé, rompt avec les conséquences du diptyque Violence/Exclusion, mais aussi servira d’aiguillon, nous l’espérons en tout cas, tel un pionnier, à d’autres acteurs encore en vie du « M22 » afin que toutes les facettes de cette histoire soient connues, au nom de la vérité historique.

Les mensonges du pouvoir d’alors

Groupe d’aventuriers hirsutes, tribalistes assoiffés de pouvoir, agents à la solde de la CIA (Central Intelligence Agency) donc contre la révolution… tels sont les arguments du régime d’alors pour justifier la répression aveugle contre les dirigeants du « M22 ». Evidemment, le résultat est éloquent : car dès l’échec de l’action du 22 février 1972, le pouvoir opère près de 1600 arrestations [1] sur tout le territoire national, trois camarades, compagnons de Ange Diawara, sont arrêtés et froidement assassinés : Prosper Mantoumpa-Mpollo à Pointe-Noire, Elie Théophile Itsouhou et Franklin Boukaka [2] à Brazzaville. Ensuite, un an plus tard après le lancement du « M22 », Ange Diawara et ses compagnons seront assassinés sans procès, respectivement le 16 mars 1973 pour Jean-Pierre Olouka, le 21 avril 1973 pour Ikoko Jean-Baptiste et Jean-Claude Bakékolo, et enfin le 23 avril 1973 pour Ange Diawara, suivie d’une scène macabre puisque son cadavre sera exposé devant le public au Stade de la Révolution, puis sillonnera par la suite dans les rues de la capitale congolaise.

Ange Diawara {JPEG}

Or, à la lecture du témoignage de Pierre Eboundit, on apprend que ceux que l’on a présentés comme étant un groupe d’aventuriers hirsutes, dès l’échec de leur action le 22 février 1972, avec les conséquences que l’on sait en termes de répression, sans en être impressionnés, se sont retirés dans la campagne au sud de Brazzaville, principalement à Goma Tsé-tsé. Leur première réaction est de publier une brochure pour expliquer aux populations le sens de leur combat.

C’est ainsi qu’un document intitulé « L’Autocritique du M22 », va circuler sous le manteau à Brazzaville et à l’intérieur du pays. Les groupes de discussion se forment clandestinement autour de ce document, preuve de sa puissance d’analyse. Si la verve est révolutionnaire, fruit du discours de l’époque, à savoir : « la destruction de l’appareil d’état bourgeois bureaucratique et néocolonial, instrument de domination et d’exploitation des masses populaires, au service de l’impérialisme et des classes dominantes », on y découvre surtout une dénonciation lucide des contraintes de servages économiques et les infirmités culturelles qui pèsent sur nos « pays nains » affectant ainsi son métabolisme de base. Par conséquent, si l’on peut discuter des moyens choisis par les dirigeants du « M22 » pour arriver à leur fin, on ne saurait par contre honnêtement nier la réalité des problèmes posés par ceux-ci.

L’autre accusation mensongère du pouvoir d’alors est de traiter les dirigeants du « M22 » de tribalistes assoiffés de pouvoir. Evidemment, dans un pays où 13 ans plus tôt, avait éclaté une guerre civile opposant Youlou le sudiste à Opangault le nordiste, événement que d’aucuns ont qualifié de « déterminisme historique », quand on sait que le président de la république d’alors, Marien Ngouabi était du Nord et Ange Diawara, leader du « M22 », originaire du Sud, les esprits simplistes se laissent naturellement abusés par une telle propagande.

Cependant, on y voyant de très près, on s’aperçoit que le « M22 » fut un mouvement basé réellement sur des idées, dépassant le cadre ethnique car comment expliquer la présence de nombreux compagnons de Ange Diawara tels que Ikoko et Olouka, assassinés comme lui et originaires de la région de la Cuvette, donc de la même région que le Président de la République ? Et plus particulièrement, le cas de Pierre Eboundit, jugé et condamné, qui n’avait que 21 ans et lycéen encore, neveu du Colonel Yhombi Opango, chef d’État Major Général des armées d’alors, et de surcroit cousin du Président de la République, le Commandant Marien Ngouabi ?

Par ailleurs, cette instrumentalisation du tribalisme par le pouvoir pour cacher les véritables revendications des insurgés était de bonne guerre d’autant que dans la brochure « l’Autocritique du M22 », Diawara et ces compagnons avaient magistralement mis à nu le tribalisme au sommet de l’Etat qui régnait comme dans une organisation scientifique de travail, à travers le slogan : O.BU.MI.TRI. (Oligarchie Bureaucratique Militaire et Tribale).

Enfin, agents à la solde de la CIA (Central Intelligence Agency) donc contre la révolution est un autre argument développé par les autorités d’alors pour discréditer le « M22 ». Or, dans un texte intitulé "Lettre du Zaïre", [3] et repris par Pierre Eboundit dans ce livre, on peut lire : (…) Diawara et ses amis s’étaient repliés sur le territoire zaïrois où ils disposaient de « complicités », semble-t-il pour des questions de ravitaillement (les contacts Brazzavillois étaient « grillés »). Ils sont tombés dans un piège sans aucune possibilité de retraite. Pour Mobutu et Ngouabi il ne restait qu’à négocier la livraison du groupe Diawara contre celle du groupe des douze militaires (dont deux généraux et un colonel) qui avaient tenté de renverser Mobutu pendant son voyage en Chine et s’étaient enfuis à Brazzaville à la suite de l’échec de leur tentative.

Comment alors traiter les dirigeants du « M22 » d’agents à la solde de la CIA, quand on sait qu’ils ont été livrés par Mobutu, élément notoirement reconnu comme étant l’allié des Américains en Afrique centrale, à un pouvoir se réclamant lui-même anti-impérialiste ? La ficelle, n’est-elle pas trop grosse ?

Le « M22 », vue de l’intérieur et le procès

A travers le témoignage de Pierre Eboundit, on découvre pour la première fois, l’organisation interne du « M22 », du maquis de Goma Tsé-tsé au réseau urbain avec différents tentacules dans toutes les couches sociales.

Autant, on est pris d’admiration devant le dévouement et la foi dans l’idéal qui anime les fugitifs dans le dénuement total, ce qui humanise ce combat ; autant, on y découvre aussi des amateurismes criards dus à l’inexpérience des dirigeants du « M22 ». Or, l’existence du maquis dépendant de la capacité du mouvement à trouver un fonctionnement quasiment clandestin, si les héroïsmes et la fidélité des compagnons ne manquent pas, comme le REMO (Réseau Moundélé, essentiellement constitué de ressortissants étrangers, blancs pour la plupart, dont Paule Fioux, Paule Deville, Kempf ou Mathis, Arthur ou Elico, Bernard Boissay ...), on relève aussi malheureusement l’existence de la traitrise, de la lâcheté, des agents doubles…

Enfin, arrive le procès. L’avant procès est caractérisé par les tortures d’une cruauté inimaginable sur les cadres du réseau urbain décapité. Ce qui donnera lieu, pour certains d’entre eux, aux aveux ; et pour d’autres, au reniement de leur appartenance au « M22 » ou d’une quelconque relation avec Ange Diawara.

Nous découvrons aussi les tractations entre le président de la Cour, Henri Lopès, représentant d’un pouvoir prétendument progressiste et anti-impérialiste, et l’avocate Gisèle Halimi, chargée de la défense des expatriés, associés au « M22 ». C’est ainsi qu’il y avait une différence dans le traitement des détenus. Les uns "épargnés" parce que ressortissants de la puissance coloniale, les autres (congolais) abandonnés à la merci des agents de la répression locale.

Pierre Eboundit, pionnier à contre courant

Les guerres civiles à répétition subies par les congolais ces dernières décennies ont, non seulement rendu vermoulue une conscience nationale, déjà bien tenue, en la minant avec les larves d’insectes, de plus, elles ont développé une espèce de mentalité conditionnée ethniquement où les faits socio-politiques du passé comme ceux du présent, avec leur lot de déformation, viennent valider. C’est pourquoi, il faut un sacré courage aujourd’hui pour ramer à contre courant tel un pionnier.

Lucien Febvre, grand historien français, disait, je cite : Le sort du pionnier est décevant : ou bien sa génération lui donne presque aussitôt raison et absorbe dans un grand effort collectif son effort isolé (…) ; ou bien elle résiste et laisse à la génération d’après le soin de faire germer la semence prématurément lancée sur les sillons. (…).

Dans ce rôle du pionnier contre les conséquences du diptyque Violence/Exclusion, l’hostilité à cette initiative de Pierre Eboundit pourrait d’ailleurs venir des siens propres. Car l’affaire « M22 », à l’instar des autres épisodes douloureux du Congo Brazzaville, a été conscientisée comme une validation d’une mentalité collective conditionnée ethniquement.

Mais « pionnier hérétique » déjà hier sous la « révolution » en rejoignant le « M22 », pionnier encore aujourd’hui en allant à contre courant d’une société dont la conscience nationale est en lambeau, c’est un nouveau défi à relever pour Pierre Eboundit.

Car l’Histoire vraie, assumée, peut servir de ciment social en faisant d’une population un Peuple, Uni et Solidaire dans la construction du présent et de l’avenir.

Panafricainement !

[1] Gisèle Halimi, “Avocate irrespectueuse”, éd. Plon, février 2002, p.164

[2] Prosper Mantoumpa-Mpollo est Lieutenant de l’armée - Elie Théophile Itsouhou est membre du Comité Central, ancien Ministre - Franklin Boukaka, Chanteur très populaire dans son pays et à travers l’Afrique pour ses chansons engagées.

[3] Publié dans l’ouvrage de Woungly-Massaga, « La Révolution au Congo », p.155 - p.157, Ed. François Maspero - Janvier 1974

 

Autres liens sur le thème :

http://www.mampouya.com/article-le-m-22-l-assassinat-de-ange-diawara-53368945.html

http://pierreboundit.unblog.fr/tag/ange-diawara/

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ange_Diawara

22 février 1972 – 22 février 2012 : Il y a 40 ans éclata la rupture au sein du P.C.T : récit de l’événement

22 février 1972, le M22 a 40 ans!

 

"La question de l'appareil d'État compte incontestablement parmi celles qui se posent communément à tous les pays désireux de lutter contre l'impérialisme. Lorsque nous analysons l’échec de N'Krumah au Ghana, nous constatons que l'erreur la plus importante que commit ce grand militant africain fut de ne pas s'être attaqué radicalement à l'appareil d'État." (Extrait de l'Autocritique du M22, L'Harmattan, p.60)

AfricaFistZm

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12 janvier 2013 6 12 /01 /janvier /2013 12:34


INTER-201242-Mali-intervention-vignette.jpgC'en est donc fait. Après des mois à jurer ses 'grands dieux' qu'il n'en ferait rien sans les 'partenaires africains', et moins de deux ans après la sanglante expédition néocoloniale en Côte d'Ivoire (plus de 2.000 mort-e-s rien qu'à Abidjan, massacres innombrables par les tirailleurs 'forces nouvelles' dans l'Ouest du pays, etc.), pour porter au pouvoir le FMIste Ouattara, et le début du 'licenciement musclé' de l'ex-laquais Kadhafi, l'impérialisme BBR est passé à l'offensive directe dans sa néocolonie malienne. Il faut dire que le déclenchement 'surprise', par les forces djihadistes du Nord, d'une attaque massive sur le 'goulet' qui sépare les ailes Nord et Sud du 'papillon' malien, menaçant le Mali 'utile' méridional (dans leur conception mystique du djihad, les islamistes recherchaient sans doute ainsi cet affrontement direct avec les 'Croisés'), a quelque peu bousculé l'agenda politico-militaire. Des frappes aériennes ont donc stoppé cette poussée vers le Sud, avec également des moyens d'intervention plus 'rapprochés' (hélicoptères, un pilote aurait déjà été tué par une riposte à l'arme automatique), et très certainement des troupes terrestres 'd'élite'.

lepen_desir_cope.jpgPar la voix de politiciens d'extrême-droite ou à la 'gauche de la gauche', Kadhafi ou Laurent Gbagbo bénéficiaient d'un certain nombre de soutiens dans la mouvance des monopoles BBR : 'risque d'instabilité régionale', de 'mettre les islamistes au pouvoir', de 'se battre encore une fois pour Washington et le Nouvel Ordre Mondial' etc. etc. Cette fois-ci, le soutien à l'intervention est assez unanime dans la 'classe' politique, hormis quelques réserves d'ordre formel, du côté de Mélenchon ou de Noël Mamère, sur la nécessité de 'consulter le Parlement' ou 'd'associer les pays africains' (histoire que cela ne fasse pas trop néocolonial...) [depuis s'y sont ajoutés Villepin, qui tente certainement ainsi - encore une piètre fois - d'exister politiquement, ou encore... Giscard d'Estaing, qui met en garde contre une... "dérive néocolonialiste" (!), ce qui ne manque pas de sel pour l'homme de Kolwezi et des diamants de Bokassa...]. Même le Front national soutient à 100%, déplorant simplement que la situation au Mali soit le 'fruit' de la liquidation de Kadhafi (qu'il soutenait) et de la déstabilisation qu'elle a provoqué.

mali-ansar-dine-combattants-reuters-930620-02.07.12 scalewiIl faut bien souligner ici quelle est la nature de cette guerre contre la 'menace djihadiste'. Cela est important, pour bien tordre le cou, par exemple, à certaines analyses tendant vers le complotisme : les 'islamistes' seraient des 'agents' de l'impérialisme, financés par les pétrodollars du Golfe, servant à 'donner un prétexte' à des expéditions impérialistes pour le contrôle des ressources naturelles (de quel 'prétexte' peut-il y avoir besoin dans un pays aussi néo-colonisé que le Mali ??) ; de même qu'il faut tordre le cou à certaines analyses minoritaires voyant dans les djihadistes des forces 'révolutionnaires' et 'anti-impérialistes'. Comme l'a déjà - et justement - analysé Servir le Peuple, les forces 'djihadistes' à travers le monde sont bel et bien l'expression militaire des grandes oligarchies capitalistes multi-milliardaires basées dans le Golfe arabo-persique et la Péninsule arabique. Ces forces capitalistiques, depuis près d'un quart de siècle, sont avec les grandes puissances impérialistes (occidentales ou orientales) dans un rapport d'unité et lutte. Unité, car leur base d'accumulation repose entièrement sur leurs ressources hydrocarbures, et donc sur les pays industrialisés qui les leurs achètent (et qui eux-mêmes en dépendent, de manière vitale, pour leur vie productive et sociale en général) : pour cela, l'affrontement direct est impossible et, du côté sud du Golfe, ces pays font figure d'alliés indéfectibles de la 'Triade' Amérique du Nord – Europe occidentale – Asie-Pacifique (sauf Chine) ; l'Iran, lui, penchant plutôt vers l'axe russo-Soldats-intervention-Mali-armee-francaise_pics_390.jpgchinois 'de Shanghai'. Unité... mais LUTTE, car ces États réactionnaires producteurs d'énergies fossiles, 'inféodés' à l'impérialisme occidental, ont aussi leurs propres ambitions, leur propre agenda. La vente de ces gigantesques ressources hydrocarbures génère en effet des milliards et des milliards de pétro-dollars, dont le millième suffit largement à assurer aux pétro-oligarques, ainsi qu'à leurs héritiers pour deux ou trois générations, toute une vie de jet set sans jamais fournir le moindre travail. Et le reste... qu'en faire ? Car, dans le système capitaliste qui domine notre monde, un dollar n'est réellement un dollar que s'il 'vit', s'il fructifie, s'il est investi. Après ce que l'on peut qualifier d''accumulation primitive' de pétro-dollars (globalement, des années 1930 aux années 1970-80), les oligarchies des pays producteurs sont donc en quête de terrains d'investissement, que ce soit à travers leurs 'fonds souverains' ou des initiatives privées. C'est le sens des très nombreux investissements jusqu'au coeur même des métropoles impérialistes, comme les investissements qataris en Hexagone, dans les quartiers populaires (suscitant "l'inquiétude de la droite") ou dans le secteur sportif avec le rachat du PSG, suscitant la colère des identitaires parisiens... C'est le sens du soutien aux forces politiques 'islamistes' (Frères musulmans, salafistes etc.), dans le contexte des mouvements populaires arabes qui déstabilisent voire mettent à bas des régimes à la botte aussi bien des Occidentaux (Tunisie, Égypte) que des Russes et des Chinois (Libye, Syrie) - dans ces derniers cas, les agendas 'golfiens' et occidentaux coïncident (et c'est la grande incompréhension de la grande majorité des forces progressistes et marxistes anti-impérialistes : comment se fait-il donc que 'nous' -notre impérialisme BBR- allions combattre, au Mali, des 'islamistes' que 'nous' soutenons en Libye et en Syrie ???). Et lorsque 'ça coince', lorsque la contradiction atteint un certain degré d'antagonisme, l'affrontement direct restant impossible, surgit 1815474 5 1769 le-conseil-de-securite-a-demande-un 9c91539balors une force militaire 'par procuration' : les 'djihadistes', animés par la même idéologie wahhabite  que celle des États de la péninsule arabique, une idéologie dont le puritanisme religieux et le messianisme évoquent d'ailleurs – non par hasard, le hasard n'existant pas pour les matérialistes – les temps de l'accumulation primitive capitaliste en Europe (avec le calvinisme, le jansénisme etc.). De même et de plus, dans le panier de crabes que constitue le 'concert' des États fantoches néocoloniaux africains, il est fréquent que les groupes armés soient utilisés par tel ou tel pour déstabiliser ses voisins : il est ainsi de notoriété publique que les 'islamistes' somaliens sont appuyés par l'Érythrée (État à 50% musulman, 50% chrétien et... 100% laïc) pour emmerder son grand rival éthiopien, qui appuie quant à lui le gouvernement 'internationalement reconnu' ; que le Soudan 'islamiste' appuyait les rébellions armées au Tchad et réciproquement ainsi que 'l'Armée de Résistance du Seigneur' (fondamentaliste... chrétienne !) en Ouganda ; que l'Algérie à longtemps appuyé le Front Polisario (Sahara occidental) dans sa rivalité régionale avec le Maroc etc. etc. Au Mali le premier mouvement à être passé à l'action, le MNLA (nationaliste touareg laïc), était à l'origine une 'légion' touarègue de Kadhafi pour 'faire pression' sur ses voisins du Sud, et qui s'est retrouvée 'sans maître' après la chute de celui-ci. L'Algérie soutient certains groupes islamistes et a été l'un des plus farouches opposants à une intervention militaire BBR et/ou CEDEAO...

Intervention-au-Mali article mainFinalement, après avoir été pendant quatre décennies le 'gendarme' du continent africain face à la 'menace communiste', puis avoir été contesté dans ce 'pré carré' par la superpuissance US (une fois ce rôle devenu obsolète), l'impérialisme BBR se retrouve à nouveau propulsé 'gendarme de l'Afrique' face à la 'menace islamiste' – d'ailleurs, concomitamment à l'intervention au Mali, se déroulait une autre opération plus limitée en Somalie, visant à libérer un otage tricolore, 'détaché' de la DGSE pour former les forces de sécurité de l'État fantoche et enlevé par les 'islamistes' locaux. Une 'menace' qui n'a pas, loin de là, les aspects progressistes de la précédente – et c'est bien tout le dilemme des internationalistes. Il n'y a pas d''islam révolutionnaire', les forces djihadistes sont des forces nationalistes réactionnaires (elles sont généralement d'ancrage national, même s'il y a des 'volontaires' étrangers), leur idéologie wahhabite est celle de leurs maîtres 'golfiens' : amputation des voleurs, lapidation des femmes adultères etc. Ces limites idéologiques, déjà soulignées par un article du (n)PCI, les empêchent de gagner la sympathie des larges masses : au Mali, il est clair que les masses du Sud (80% de la population), musulmanes mais pratiquant un islam maraboutique et 'souple', n'ont aucune sympathie pour les djihadistes du Nord et soutiennent, dans l'ensemble, leur gouvernement et l'intervention BBR. Mais une ‘menace’, néanmoins, - presque - toute aussi STRATÉGIQUE... Car pouvoir investir, valoriser leur masse de pétro-dollars, cela veut dire, pour les pays producteurs, s’émanciper, être en mesure de ‘poser leurs conditions’ dans l’arène impérialiste internationale - or, on l’a dit, les ressources de ces pays sont VITALES pour le système impérialiste mondial.

D'une manière générale, ce capitalisme "d'en bas" (jailli "spontanément" des "entrailles" de la société) que représentent les "islamistes" par opposition au capitalisme "d'en haut" bureaucratique-compradore (impulsé par et au service de l'impérialisme - les régimes de tous ces pays) ne va pas permettre au surproduit (plus-value "sur-accaparée") de "remonter" correctement jusqu'aux monopoles impérialistes - qui vont donc le combattre en conséquence, dans leur perspective de domination totale des économies du "Sud". De même que, lors de la première vague de la révolution prolétarienne (1918-années 1980), la ‘menace rouge’, outre son antagonisme avec le système capitaliste en tant que tel, avait aussi le ‘malheur’ d’affecter principalement la ‘région intermédiaire’ mondiale, région stratégique pour les ressources naturelles de toute sorte, de l’Afrique jusqu’à la Sibérie... Ces considérations entraient nécessairement en ligne de compte, aux côtés de la lutte de classe contre-révolutionnaire de la bourgeoisie monopoliste mondiale. Les champs pétroliers de Bakou étaient un objectif militaire d'Hitler, au même titre que l’anéantissement du Komintern...

hollande.jpgLe rôle de ‘gendarme’ d’un continent, comme celui de l’impérialisme BBR en Afrique, n’est jamais gratuit : il permet également de faire main basse sur toutes les forces productives (matières premières, ressources énergétiques, force de travail) du continent en question, pour engraisser les caisses des monopoles. En ce qui concerne le Mali, celui-ci est, après l’Afrique du Sud (Azanie) et le Ghana, le troisième producteur africain d’or, métal qui n’a pas de véritable valeur productive en lui-même, mais sert, comme chacun le sait, de ‘mesure’ internationale de la valeur - un instrument sur lequel les impérialistes peuvent s’appuyer dans leurs rivalités. Son sous-sol recèle, en outre, de l’uranium dont on connaît le caractère essentiel pour l’impérialisme BBR (75% de sa consommation énergétique est nucléaire), et des hydrocarbures (pétrole et gaz) qui intéressent évidemment le monopole hexagonal Total... tout comme ses concurrents anglo-saxons, chinois, russes ou encore la compagnie nationale algérienne.

int-36247Pour tout cela, comme hier en Côte d’Ivoire et en Libye (dans ce dernier cas, il fallait toutefois combattre sur le plan idéologique la ‘kadhafomania’ de certains révisionnistes, le social-libéral Gbagbo n’ayant quant à lui pas la ’chance’ d'un tel engoument), quelle que soit la nature de ‘ceux d’en face’, la position de tous les révolutionnaires et de tous les internationalistes doit être celle d’une OPPOSITION FERME et TOTALE, par tous les moyens, à la ‘politique de la canonnière’ de l’impérialisme, SURTOUT lorsque c’est le nôtre, l’impérialisme BBR, opérant dans son ‘pré carré’ françafricain ! Comme le disait déjà Lénine en 1919 ou 1920 (cité par Staline dans les Principes du léninisme, 1924), « La lutte de l’émir d’Afghanistan pour l’indépendance de son pays est objectivement une lutte révolutionnaire malgré le monarchisme de l’émir et de ses lieutenants, car elle affaiblit, désagrège, sape l’impérialisme ; alors que la lutte de démocrates, de « socialistes », de « révolutionnaires » et de républicains comme [toute une ribambelle de Hollande-Ayrault-Le Drian de l’époque], pendant la guerre impérialiste, était une lutte réactionnaire, car elle avait pour résultat de maquiller, de consolider, de faire triompher l’impérialisme ».

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À BAS L’INTERVENTION IMPÉRIALISTE BBR AU MALI !

‘FRANCE’ HORS D’AFRIQUE !

VICTOIRE AUX PEUPLES OPPRIMÉS D’AFRIQUE ET DU MONDE DANS LEUR LUTTE POUR LA LIBÉRATION !!!

 


Les premières réactions africaines et internationalistes à l’intervention (attention, SLP n'a pas forcément d'affinité idéologique avec les auteurs de celles-ci ; ces prises de position sont là à titre informatif) : 

Guerre au Mali : Les dessous d’une "intervention contre le terrorisme"

Comment se fait-il que lorsque des criminels coupent, au nom d’un certain islam, des mains et des pieds aux gens au Mali, les intérêts de l’Europe seraient en jeu ?.... Pourquoi des mausolées détruits et des coups de fouet administrés aux Nègres qui ne sont "pas assez entrés dans l’histoire" au Mali constituent-ils une menace pour la sécurité de l’Europe ? Eh bien vous allez comprendre ce qui se joue au Mali, territoire où les États-Unis d’Amérique travaillent sur l’ouverture d’une base de lancement de drones après celles ouvertes en Ouganda, en Éthiopie et à Djibouti aux côtés des flottes aériennes de surveillance basées en Mauritanie, Burkina et au Soudan du Sud. 

Ayant refusé de nous organiser pour acquérir la capacité de lire les évènements et entre les lignes et ainsi savoir de quoi il est question et comment nous positionner, voici ce que dit Yves Le Drian, ministre français de la défense dans Libération : "Nous avons appelé l’attention de nos partenaires sur le fait que la sécurité de l’Europe est en jeu au Mali. Les Britanniques et les Allemands ont répondu présents. Nous avons alors mandaté Catherine Ashton pour qu’elle établisse un concept d’opération, dont nous discuterons le 19 novembre à vingt-sept. Au Mali, ce n’est pas la France qui va aider les Africains à mener cette opération, mais bien l’Europe...On ne peut pas laisser s’installer un sanctuaire terroriste majeur à nos portes." Voilà qui est clair : LA SÉCURITÉ DE L’EUROPE EST EN JEU AU MALI. Ceci pour plusieurs raisons. Mais comme Jean-Yves Le Drian ne mentionne pas ces raisons, nous allons le faire à sa place :

1- La sécurité de l’Europe est en jeu au Mali parce que toute la région sahélo-saharienne est en reconfiguration. L’idée étant de morceler davantage l’espace pour mieux le contrôler et maîtriser ses ressources : En 2011, on a eu la naissance du Sud Soudan sous l’instigation du trio Israël, USA et Europe avec l’acceptation de la Chine qui a réussi à sauver sa part d’approvisionnement en pétrole en s’accrochant au Soudan de Béchir. En 2012, on est allé dans le même sens au Mali avec le squelettique Azawad. En toile de fond, l’or et bien d’autres ressources.

2- La sécurité de l’Europe est en jeu au Mali parce que pas loin de là l’Europe (l’Allemagne en tête) réalise actuellement un énorme projet d’installation de panneaux solaires géants appelé DESERTEC. Ce parc solaire fournira de l’électricité à l’Europe gratuitement. Donc, il faut faire en sorte que cet espace soit sécurisé.

3- La sécurité de l’Europe est en jeu au Mali parce que, des orpailleurs français appelés des chercheurs avaient découvert en début de cette année 2012, de gigantesques réserves d’eau dans le Sahara. La guerre de l’eau qui se déroule actuellement sous nos yeux dans le monde et qui va s’accentuer eu égard à la rareté vers laquelle on se dirige pousse l’Europe à parler de sa sécurité au Mali.

4- La sécurité de l’Europe est en jeu au Mali parce que la France qui n’a pas d’uranium sur son sol est quand même le premier exportateur de l’énergie nucléaire au monde. Pourquoi ? Tout simplement parce que la France dispose sur sa préfecture du NIGER des mines gigantesques d’uranium qu’elle exploite depuis 60 ans bientôt gratuitement. Une mine énorme est découverte à Imouraren au Niger. Ce qui a poussé AREVA à investir actuellement au moins 1,5 milliards d’euros en vue de racler proprement cette mine. Des centaines de français et d’européens affluent actuellement dans le coin où ils sont en train de construire une sorte de ville minière. Les prises d’otage et autres révoltes armées peuvent gêner un peu la chose. La Chine n’est pas loin non plus de là. Donc, l’Europe a ici aussi sa sécurité en jeu.

5- La sécurité de l’Europe est en jeu au Mali parce qu’il faut que l’Europe démontre à ses ressortissants qui aiment le tourisme exotique que leur sécurité est et sera garantie un peu partout, notamment dans cette région.

6- La sécurité de l’Europe est en jeu au Mali parce qu’après avoir armé et utilisé ces islamistes pour détruire la Libye, la France surtout espérait qu’avec ce "geste d’amitié", ces gars libéreraient ses ressortissants. Il n’en est rien. Les gars disent que ce ne sont pas eux qui détiennent les français, mieux qu’ils ne savent pas où ils sont exactement. Parfois, ils disent "on va vous aider à les libérer" puis, c’est Jacques où es-tu ? La patience a ses limites. Même si les otages risquent la mort, eh bien, mieux vaut une fin effroyable qu’un jeu de nerfs sans fin, surtout que l’Europe sait ce qu’elle gagne par rapport à la vie de 3 ou 5 otages.

Voilà quelques-unes des raisons pour lesquelles les bruits de bottes résonnent là. Qu’on détruise des mausolées ou qu’on coupe des mains, des pieds aux Nègres, ou qu’on viole les filles africaines sous l’autel d’un islamisme poussiéreux là-bas, ça n’est pas le problème de l’Occident. Au demeurant, comme ces faits criminels émeuvent la masse, eh bien, les stratèges les mettent devant pour mieux atteindre, avec le consentement tacite ou expresse des spectateurs que nous sommes, leurs buts. En parlant uniquement de la sécurité de l’Europe avec la mise en avant du TERRORISME qui serait aux portes de l’Europe, le ministre français de la défense nous montre l’arbrisseau qui cache mal la forêt.

Quant au rôle des petits préfets tels que Blaise Compaoré, Alassane Ouattara, Faure Gnassingbé...et leur CEDEAO, il a suffi qu’on lance la bombe mensongère d’une alliance future avec les coupeurs de mains au Mali avec leurs fameux opposants en vue de leur ravir leur trône pour qu’ils enfilent leurs costumes de petits chefs de guerre. Nul autre que Ouattara, le préfet du territoire de Côte d’Ivoire ne symbole mieux ce petit spadassin au garde-à-vous. On lui a dit que les partisans du président Laurent Gbagbo "sont en contact avec les islamistes" et qu’après le Mali, cette mythique alliance marcherait sur son territoire. Cela a largement suffi pour le mobiliser. Ces gens là également, ce n’est pas les mains et les pieds coupés des Africains du Mali qui les préoccupent. Si ces gars là étaient des "humanistes" ou des Africains de cœur, on l’aurait su. Eux-mêmes sont de grands massacreurs des peuples qu’ils régentent au profit de qui on sait. Qu’est-ce qui mobiliserait un Blaise Compaoré assassin de son compagnon d’armes, Thomas Sankara et de bien d’autres dont Norbert Zongo ? Des petits mains coupées au Mali ? Faure Gnassingbé, le tueur, héritier du trône qu’il conquit en 2005 après avoir sacrifié au moins 1000 personnes et qui depuis lors assassine et qui, par sa soldatesque, fait régulièrement ouvrir le crâne aux populations qui manifestent contre lui ? Ou bien, est-ce Alassane Ouattara, le boucher transporté dans les chars français encadrés par l’ONU qui serait offusqué par des pieds coupés et des mausolées détruits ? Ou encore est-ce Soro Guillaume, l’éventreur, en bon chrétien qui n’a jamais vu couler une goutte de sang qui serait révolté de voir à la télévision pour la première fois de sa vie de moine isolé des mondanités des gouttes de sang ? Allons ! Allons !

15 novembre 2012 mis à jour le 12 janvier 2013

KPOGLI Komla.

Web. http://lajuda.blogspot.com/


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Parti communiste révolutionnaire de Côte d'Ivoire :  L’intervention militaire française au Mali : un péril pour l’avenir de l’Afrique !  

La situation au Mali avec la menace d’interventions extérieures constitue un sujet de préoccupation depuis quelque temps. La position des partis communistes d’Afrique de l’ouest a été synthétisée dans une déclaration partagée en date du 10 décembre 2012.  Dans l’ambiance des menaces d’interventions armées annoncées par des gouvernements africains avec la bénédiction des puissances occidentales, les signataires de la déclaration citée ont estimé que la situation était grave et lourde de dangers pour le prolétariat et les peuples du Mali et des autres pays de la sous-région ouest-africaine. Ils ont :

1) Dénoncé la présence  des troupes d’agression étrangères impérialistes en Afrique de l’Ouest, particulièrement dans la zone sahélo-saharienne et exigé leur départ.

2) Condamné les pouvoirs fantoches qui ont ouvert leurs territoires à ces troupes (notamment le Mali, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Niger, le Sénégal, la Mauritanie)

3) Condamné le plan réactionnaire de la CEDEAO, de l’UA et des impérialistes notamment français pour l’envoi des troupes des pays membres de la CEDEAO et de l’UA au Mali.

4) Condamné la politique aventuriste et criminelle du clan mafieux de Blaise Compaoré qui représente un danger pour le prolétariat et les peuples du Mali, du Burkina Faso et l’ensemble de la sous-région ouest africaine. Dénoncé et condamné la politique de va-t-en-guerre de Boni Yayi, Président en exercice de l’Union Africaine, porte-voix des agresseurs impérialistes français et américains et chaud partisan de l’intervention militaire au Mali.

5) Condamné la proclamation de l’indépendance de l’État de l’AZAWAD par le MNLA comme  la manifestation d’un complot ourdi par l’impérialisme français contre les peuples du Mali afin de les diviser pour mieux les asservir et les exploiter. Appelé les révolutionnaires maliens à  veiller à la mise en œuvre d’une juste politique nationale permettant à chaque Malien (quelles que soient sa nationalité, sa race, ses origines) de se sentir à l’aise dans un Mali indépendant et unifié) ; car dans tous les pays africains, la question nationale se pose et nécessite d’être traitée avec beaucoup de circonspection sur des bases correctes.

6) Soutenu fermement les exigences des forces patriotiques et démocratiques maliennes qui s’opposent à toute intervention étrangère sur leur sol et demandé que les propres problèmes du Mali soient réglés en toute souveraineté par le peuple malien lui-même sans ingérence étrangère.

7) Dénoncé et condamné les crimes perpétrés contre les peuples du Nord-Mali par le groupe terroriste AQMI, le MNLA et les groupes djihadistes Ansar Dine, MUJAO. Soutenu la résistance courageuse des peuples notamment les jeunes contre l’oppression et les politiques moyenâgeuses de ces groupes réactionnaires et obscurantistes.

8) Réaffirmé leur opposition au terrorisme et au putschisme qui ne sont pas les voies indiquées pour la révolution et l’instauration du socialisme.

9) Affirmé leur engagement sur  la base de l’internationalisme prolétarien  à :

- Travailler pour mobiliser et organiser le prolétariat et les peuples de leurs pays respectifs pour lutter contre l’intervention des troupes étrangères au Mali, pour exiger le départ de l’Afrique de l’ouest des troupes d’agression des grandes puissances (USA-France-UE)

- Soutenir de manières multiformes le prolétariat et les peuples du Mali dans la situation difficile qu’ils connaissent.

Le rôle du président ivoirien, Alassane Ouattara, en sa qualité de président en exercice de la CEDEAO a été dénoncé en tant que l’un des maîtres d’œuvre de la construction de la coalition paravent de l’intervention impérialiste au Mali et de la consolidation de la domination impérialiste, notamment française en Afrique de l’Ouest.

Les partis adhérant à la déclaration ont lancé un appel au prolétariat, aux peuples, aux forces démocratiques et révolutionnaires des pays impérialistes pour qu’ils s’opposent à l’intervention militaire de pays impérialistes au Mali, pour qu’ils se solidarisent avec la lutte du prolétariat et des peuples du Mali et de l’ensemble de la sous-région Ouest-africaine.

L’issue que les partis communistes de la région redoutaient a commencé à se produire le vendredi 11 janvier 2013 avec le début de l’intervention française. Le gouvernement français a décidé d’engager 750 militaires au Mali, des avions et des chars. Les objectifs affichés de cette intervention sont :

- Stopper la progression des islamistes vers Bamako ;

- Éviter l’effondrement du pouvoir de Bamako et la déstabilisation de l’Afrique de l’ouest.

Comme conséquence immédiate de cette situation, l’ONU dénombre déjà 150.000 réfugiés et 230.000 déplacés du fait des affrontements armés. 

Malgré le caractère salvateur que veulent conférer les acteurs et soutiens de cette autre intervention à leur opération, celle-ci, n’est pas différente de celle qui s’est produite en Côte d’Ivoire et en Libye en 2011. Cette intervention suggère les observations essentielles suivantes :

- Le caractère néocolonialiste de l’intervention visant à préserver les intérêts économiques et stratégiques de l’impérialisme international, français en particulier, ne peut échapper aux observateurs avisés ;

- La faillite des régimes néocoloniaux africains n’en est que plus visible ; ces régimes honnis, incapables de défendre leurs peuples, n’ont pas trouver mieux à faire que de transformer les armées nationales en supplétifs de l’armée française ; c’est une raison de plus pour que ces régimes aient de plus en plus de mal à diriger les peuples africains ;

- Le peuple malien qui voulait, pour préserver l’avenir, engager le combat pour sa souveraineté, en a été empêché ; il a été empêché, par la CEDEAO d’entrer en possession de ses armes qui devaient être débarquées dans différents ports africains ; pour les régimes pro-impérialistes africains et leurs maîtres, il faut empêcher les exemples montrant que les peuples sont capables de se battre pour leur liberté et leur souveraineté ;   

- En Côte d’Ivoire, tous les bourgeois, sans exception, acclament cette intervention ; même le Front Populaire Ivoirien (FPI), anticolonialiste de circonstance, s’est joint à cet unanimisme, confirmant son caractère pro-impérialiste que le Parti Communiste Révolutionnaire de Côte d’Ivoire a toujours dénoncé ; ces partis sont entrain de légitimer le rôle de l’impérialisme français en tant que gendarme de l’Afrique avec la Côte d’Ivoire  comme plaque tournante de l’intervention française contre la volonté des peuples africains ; ces bourgeois ivoiriens, toute tendance confondue, consciemment ou inconsciemment, préparent le terrain pour le choix du prochain président ivoirien par la France.

Le peuple malien a été soumis à des pressions de toutes sortes afin que, exténué par les multiples souffrances, l’intervention extérieure apparaisse comme une opération de sauvetage, que l’armée française apparaisse comme le seul recours, comme un « sauveur suprême ». Le peuple malien et avec lui les peuples africains  viennent de perdre une bataille, mais pas la guerre. Comme en Afghanistan, en Somalie et ailleurs,  les armées impérialistes ne feront que disperser les djihadistes et autres terroristes. Ces derniers n’ont d’ailleurs pu s’installer dans le nord Mali et menacer d’autres régions d’Afrique qu’à cause de la misère engendrée par le système capitaliste et sa politique néocolonialiste. La destruction des économies africaines par les programmes d’ajustement structurel depuis les années 1980 et le développement prodigieux de la misère qui a suivi, sont parmi les causes des crises politiques et sociales endémiques et le développement des mouvements djihadistes et terroristes.

Lorsque les objectifs des impérialistes qui ne sont pas nécessairement les mêmes que ceux des travailleurs et des peuples auront été atteints, ils laisseront ces derniers à leur sort. L’expérience montre que les interventions armées impérialistes ne résolvent pas les problèmes essentiels (Irak, Afghanistan, Somalie, etc.). Les masses maliennes paupérisées seront abandonnées face à leurs difficultés et elles continueront avec l’appui des révolutionnaires et démocrates à chercher des solutions à travers diverses stratégies. Les questions fondamentales de la conquête des libertés politiques, de l’obtention de meilleures conditions de vie demeurent des préoccupations majeures pour les masses africaines et maliennes en particulier. Ces préoccupations seront satisfaites dans l’adoption de stratégies révolutionnaires qui apparaissent de plus en plus incontournables. L’impérialisme et les régimes fantoches qui le servent finiront par apparaître comme les cibles privilégiées à abattre pour ouvrir la voie à des pouvoirs aux mains des travailleurs et des peuples. Les leçons de choses qui se déroulent sous nos yeux accélèrent la conscience que seule la révolution est susceptible de mettre l’Afrique sur le chemin de la sortie de l’asservissement, de la misère et de la honte.

                                               Fait à Abidjan, le 15 janvier  2013.

                                          Le Parti  Communiste Révolutionnaire de Côte d’Ivoire


Voir aussi : Déclaration du 20 janvier 2013 de la Ligue Panafricaine - UMOJA

           Communiqué du Parti algérien pour la Démocratie et le Socialisme (PADS)


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['Gauche radicale'] 

Déclaration du PCF Paris 15, repris sur le site Solidarité Internationale PCF

Le pays et la représentation nationale sont devant le fait accompli.

François Hollande a déclaré que la France était en guerre au Mali le lendemain des premiers affrontements. Depuis des semaines, il préparait l’opinion à cette intervention. Mais il promettait de placer de la chair à canon africaine en première ligne, ce qui s’est révélé impossible. Il y a déjà un soldat français mort au Mali et au moins deux dans le ratage de l’opération coordonnée en Somalie. Hollande se réjouit de « lourdes pertes chez les adversaires ». Oui la guerre, ça coûte et ça tue !

Personne ne peut être dupe des raisons avancées le Président. On connaît trop les refrains à la George Bush sur la guerre « humanitaire » et la « lutte contre le terrorisme » et les résultats des guerres d’Irak, d’Afghanistan ou d’ailleurs.

En Libye, les impérialistes français et britanniques ont servi de sous-traitants à l’impérialisme américain pour des questions principalement de pétrole. Cette guerre a décomposé le pays, ravivé et militarisé des conflits préexistants dans plusieurs pays d’Afrique noire dont le Mali. Elle a fait le lit d’une radicalisation politique « islamiste ».

Maintenant, les intérêts impérialistes, notamment français, l’accès aux minerais, à l’uranium du Niger par exemple, se trouvent menacés par la déstabilisation de toute la région.C’est là qu’il faut chercher les vrais objectifs de guerre de l’État français. Certainement pas dans les appels à l’aide du président fantoche placé par l’Occident à Bamako.

Le déroulement militaire et les conséquences politiques de cette nouvelle aventure guerrière , en Afrique mais aussi ailleurs, sont imprévisibles. Afghanistan, Irak, Libye : la terreur de la guerre n’a fait que renforcer les « terroristes » ou les « islamistes » que l’OTAN prétendait combattre. La population du Mali, dans toutes ses composantes, du nord et du sud, vit des heures sombres. Mais l’issue d’une guerre menée par la puissance néocoloniale qui poursuit l’exploitation du pays, le maintient dans une extrême pauvreté et une dépendance politique, condamne une partie de sa jeunesse à l’émigration est douteuse.

François Hollande se prévaut d’un appui international général. Les puissances impérialistes chinoise et russe n’ont pas d’intérêts économiques et géopolitiques divergents avec les États-Unis et l’UE , dans le cas du Mali, contrairement à celui de la Syrie. Elles ne bloqueront pas les résolutions de l’ONU.

En France, les médias prétendent qu’il existe un consensus en faveur de cette guerre, de la gauche à l’extrême-droite. Là encore, le changement, ce n’est vraiment pas pour maintenant. Hollande met ses pas dans ceux de ses prédécesseurs, Sarkozy en Libye et en Côte d’Ivoire, Jospin en Afghanistan, sans remonter la sinistre guerre mitterrandienne au Tchad. 

Communistes, nous ne rentrerons pas dans cette « Union sacrée », pas plus aujourd’hui qu’hier.

Nous demandons l’arrêt immédiat des opérations militaires françaises au Mali et l’ouverture de pourparlers de paix entre tous les belligérants.

Plus que jamais, nous demandons le retour en France de tous les soldats déployés en « opérations extérieures » : Plus un seul soldat français hors de France ! 

Nous demandons la sortie de la France de l’OTAN et de la politique extérieure intégrée de l’Union européenne.

Plus un homme, plus un sou pour la guerre impérialiste !


Toujours dans la mouvance PCF, la position (très voisine) de la JC des Bouches-du-Rhône : Non à la guerre impérialiste française au Mali 

NPA (communiqué laconique...) :  Non à l'intervention militaire française au Mali 

Lutte ouvrière : À bas l'intervention militaire française au Mali ! 

Collectif 'Afriques en Lutte' (proche NPA) : Sur l’intervention de la France au Mali et Mali La France en pompier pyromane

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[Mouvement ML et MLM] 

Déclaration de l'OCML - Voie prolétarienne : Non à l'intervention militaire au Mali ! Ceux qui ont mis le feu sont mal placés pour éteindre l'incendie !


Depuis le vendredi 11 janvier, l’armée française intervient par des moyens aériens et au sol pour bloquer l’avancée des jihadistes vers Bamako. Nous connaissons et condamnons les crimes commis par ces derniers contre les hommes et les femmes maliennes des régions qu’ils contrôlent. Nous savons aussi qu’une bonne partie du peuple malien et parmi eux les travailleurs immigrés en France approuvent cette intervention qu’ils voient comme la seule issue immédiate.

Pourtant, en tant que communistes et anti-impérialistes, nous condamnons cette intervention militaire, car nous savons que ceux qui mettent le feu, et qui prétendent ensuite jouer les pompiers, sont le problème, la cause, et non la solution des crises qui frappent de nombreux pays d’Afrique.

La déstabilisation du Mali a pour origine immédiate l’éclatement de la Libye dans lequel la France a joué un grand rôle. Elle a permis aux divers groupes islamistes de s’équiper d’un matériel de guerre puissant avec lequel ils ont mis en déroute l’armée malienne. Mais l’incapacité du Mali à se défendre, à assurer la sécurité des étrangers (français) qui y résident n’est pas une fatalité. Le Mali est dit « pauvre » mais son économie est pillée et étouffée par les exigences des impérialistes qui organisent le commerce mondial. Son or est exploité au bénéfice de sociétés étrangères. Son coton est concurrencé par le coton américain subventionné. Ses créanciers pompent ses ressources financières. Ses principales entreprises sont contrôlées par des sociétés étrangères dont beaucoup sont françaises. Ses terres irrigables sont louées à des États étrangers. La faiblesse du Mali est là, aggravée par la corruption de ses bourgeois prêts à brader à leur profit les ressources de leurs pays. La force du Mali est l’énergie de ses travailleurs, de ses paysans, de ses immigrés qui tentent de pallier les défaillances de l’État.

Pillage de ses ressources et du travail de son peuple : voilà pourquoi le Mali n’est pas en mesure de se défendre, d’assurer son indépendance nationale et doit s’en remettre à un « protecteur impérialiste ». Voilà aussi pourquoi la France ne peut apporter une solution à la crise, car elle défend le système économique (FMI, Banque Mondiale, privatisations) qui appauvrit le pays. Les impérialistes n’ont pas d’amis, seulement des intérêts. Et les gouvernements français, de droite ou soi-disant de gauche, agissent pour préserver ces intérêts.

La France en intervenant renforce son rôle et sa position dans une région où sa présence économique a régressé au profit d’autres pays, dont la Chine. De plus, la reconquête du Nord du pays, qui sera autrement plus difficile que les opérations récentes d’interception de convois armés, permettra d’affirmer une présence dans une région riche en pétrole et en divers métaux rares. Enfin la stabilité du Sahel est stratégique pour la France qui exploite au Niger l’uranium qui alimente ses centrales et lui assure une soi-disant « indépendance énergétique », assise sur la dépendance du Niger. Enfin, la déstabilisation du Mali entraînerait une immigration nouvelle d’hommes et de femmes en France. La « France généreuse » de « gauche » poursuivant la politique sarkozyste, est l’« amie des maliens », pourvu qu’ils supportent leur misère chez eux.

L’armée française a contribué à arrêter l’avancée de jihadistes, mais l’intervention étrangère n’est pas la solution, et reste le problème.

En tant que communistes, nous affirmons notre solidarité avec le peuple malien et nos camarades immigrés. Nous soutenons leur lutte pour le développement d’un Mali véritablement indépendant et juste, ce qu’il ne peut être que si les travailleurs et paysans maliens :
- contrôlent les richesses qu’ils créent par leur travail et pour cela chassent du pouvoir la bourgeoise corrompue docile aux impérialistes,
- exproprient les entreprises étrangères qui exploitent les ressources de leur pays,
- dénoncent la dette qui les saigne,
- reçoivent l’appui des travailleurs des autres pays, en particulier de leurs camarades de classe d’ici, appui qui implique l’exigence de la régularisation de tous les sans papiers (qu’ils soient maliens ou non) et l’égalité totale des droits politiques et sociaux entre travailleurs français et immigrés.

Le 13 janvier 2013

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Déclaration du collectif anti-impérialiste Coup Pour Coup 31.


Non à l'intervention de l'impérialisme français au Mali ! 


François Hollande avait déclaré que la Françafrique était finie, s'il fallait une preuve de son hypocrisie la voilà.

Après avoir joué au grand intermédiaire, défenseur d'une pseudo conciliation pacifique, le voilà qui annonce que la France entre en guerre au Mali.

On nous vend une intervention contre les islamistes radicaux djihadistes pour «sauver » les musulmans du Sud (80% de la population) qui se réclament d'un islam maraboutique et souple. En somme une guerre de civilisation. Mais derrière cette façade se disant démocratique et en soutien au peuple se cache les vrais enjeux de l'intervention impérialiste.

Le Mali est, après l’Afrique du Sud et le Ghana, le troisième producteur africain d’or. De plus, son sous-sol recèle de l’uranium (qui sert dans le nucléaire). Uranium qui a un rôle clef dans l'impérialisme français puisque la France créée 75% de son énergie avec. Ce n'est pas pour rien si AREVA vient récemment d'investir 1,5 milliard d'euro au Niger (pays frontalier du Mali). Enfin le sol malien est riche en hydrocarbures (pétrole et gaz) qui intéressent évidemment des groupes comme Total.

Il est nécessaire pour les impérialistes européens, et en particulier pour l'impérialisme français, de « stabiliser » cette région afin de continuer son pillage tranquillement.

On le voit cette intervention sous direction française avec ses « alliés » africains repose donc sur des enjeux géostratégiques clairs, stabiliser la région pour pouvoir profiter pleinement du pillage des ressources du Mali ainsi que de pouvoir disposer pleinement de son peuple afin de mieux l'exploiter. Enfin, en retour, François Hollande passe pour le sauveur du Mali contre les terroristes, tout comme les américains qui allaient en Afghanistan pour y sauver les femmes des talibans !

Arrêt immédiat de l'offensive militaire !

Troupes impérialistes hors d'Afrique !


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PCmFÀ bas les interventions impérialistes en Afrique !  

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À peine les troupes combattantes d’Afghanistan retirées (1400 restent tout de même sur place pour la « formation » et la « logistique »), l’impérialisme français intervient au Mali.

Lorsque nous parlons d’intervention militaire :

  • Nous ne saurions oublier que ce sont les impérialistes américains qui ont soutenu les forces réactionnaires en Afghanistan pour lutter contre l’invasion du social-impérialisme soviétique.
  • Nous ne saurions oublier l’intervention impérialiste américaine qui a détruit l’Irak et qui laisse le chaos.
  • Nous ne saurions oublier les résolutions jamais appliquées de l’ONU contre la politique colonialiste d’Israël en Palestine.
  • Nous ne saurions oublier l’intervention des différents impérialistes dans les pays arabes pour soutenir de nouvelles forces réactionnaires, conquérir des marchés et des zones d’influence et dévoyer la juste révolte populaire.


L’Afrique est devenu le champ de bataille économique entre les impérialistes occidentaux et les nouveaux impérialistes (Chine, Russie) et grands pays émergents (Brésil et Inde). Les anciens impérialistes qui détiennent des intérêts en Afrique grâce à la colonisation et au colonialisme moderne veulent les défendre jusqu’au bout, tandis que les nouveaux impérialistes et les émergents cherchent à tout prix à en conquérir de nouveaux.

C’est dans ce contexte que l’impérialisme français intervient régulièrement en Afrique sous différentes formes pour préserver ses intérêts, comme récemment en Côte d’Ivoire. Il se prépare aussi à renforcer sa présence en Somalie. Plusieurs pays sont même concernés par des clauses confidentielles d’intervention française en cas de déstabilisation du pouvoir.

Aujourd’hui l’impérialisme français, qui soutient les anciens chiens de garde au Mali, a pour objectif de préserver les intérêts de la France, c’est-à-dire poursuivre et développer le pillage organisé des matières premières. L’intervention contre les groupes islamistes est le prétexte qui sert à la France pour justifier l’intervention militaire.

Bien sûr, les forces islamistes fondamentalistes sont réactionnaires et sont des ennemis du peuple qui s’appuient sur la misère causée par l’impérialisme. Mais ce qu’il faut voir ici c’est que le « danger islamiste » est utilisé comme prétexte par les impérialistes pour combattre les révoltes populaires en Afrique et dévier la colère du peuple en Europe et dans les autres pays. Cette manœuvre participe à dresser une partie de la classe ouvrière contre l’autre et à préparer ainsi les solutions fascistes à la crise. A terme, la mobilisation pour une nouvelle guerre de repartage au niveau mondial n’est pas à exclure. L’objectif des gouvernements, de droite ou de gauche, est de maintenir à tout prix la domination du capitalisme sur l’ensemble des peuples du monde.

Mais dans le monde des forces se dressent contre les exploiteurs et les oppresseurs et mènent la guerre populaire sous la direction des partis communistes maoïstes comme en Inde, aux Philippines, en Turquie, pendant que dans de nombreux pays se développent et se reconstruisent les nouveaux partis communistes maoïstes pour préparer et étendre la guerre populaire contre les impérialistes et les chiens de garde, quel que soit le masque sous lequel ils se dissimulent, laïcs ou religieux.

Comme il a été déclaré à la Conférence Internationale de Soutien à la Guerre Populaire en Inde, qui a regroupé des représentants des forces révolutionnaires de 20 pays, le meilleur soutien aux peuples en lutte que nous pouvons apporter est de développer la lutte révolutionnaire dans nos pays respectifs. Ici en France, notre tâche première est de nous opposer à notre propre impérialisme. C’est la seule façon d’en finir avec l’impérialisme, le système capitaliste d’exploitation et d’oppression, la seule façon d’en finir avec la guerre.


À bas les interventions et les manœuvres de l’impérialisme en Afrique !

Vive la lutte des peuples contre les chiens de garde et les réactionnaires de tous bords ! 


PC maoïste de France


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Comité anti-impérialiste : LE MALI NE SERA JAMAIS LIBÉRÉ PAR LES TROUPES DE L’IMPERIALISME FRANÇAIS !

Vendredi 11 janvier, une intervention française au Mali, baptisée « opération Serval », a été lancée. Chacun a pu en voir les premières images et apprendre la mort au combat de l’officier français Damien Boiteux, membre des forces spéciale [1]. Selon les déclarations de F. Hollande, président de l’Impérialisme Français, cette guerre est justifiée car  il s’agit  de « sauvegarder un pays ami » et de combattre le « terrorisme ». La quasi-totalité des partis politiques a applaudi l’initiative. Comme souvent, les guerres de la France en Afrique consacrent l’Union Sacrée drapée sous les plis du drapeau national.
 
Pourtant, les pays occidentaux avaient d’abord juré durant des mois qu’ils n’enverraient pas de troupes au sol. Il y a quelques mois, cette mission au Nord-Mali avait même été proposée au Maroc, en sous-traitance, en échange de l’effacement de sa dette militaire. Mais, l’occasion d’intervenir directement a été saisie par les forces françaises et dans une moindre mesure allemandes et anglaises. Une colonne d’une coalition de djihadistes et d’indépendantistes touaregs avançait vers la ville malienne de Mopti, un des derniers verrous sur la route de la capitale Bamako. Cette coalition regroupe Ansar Eddine, Aqmi, Mujao, qui avec le MNLA, contrôle le Nord du pays depuis 10 mois. La colonne  « qui met en cause l'existence même du Mali » est composée de 1000 hommes armés et d’une centaine de 4x4 selon J. M Merchet, journaliste à Marianne et itélé, spécialiste de la Défense.
 
Les partisans de l’intervention avancent des arguments nobles. Face à l’horreur des mains coupées,  face à la barbarie des viols collectifs pour refus de mariage avec un « djihadiste », face à la lapidation des couples non mariés, face à la destruction des mausolées de Tombouctou, une intervention armée pourrait sembler salutaire à beaucoup. Mais cette guerre n’est pas une guerre juste. C’est une guerre réactionnaire. C’est une guerre impérialiste. Elle peut transformer la région en enfer pour les peuples comme c’est le cas au Moyen-Orient. Elle ne servira pas le peuple malien ni les peuples de la sous-région ouest-africaine. Elle servira le capitalisme français et ses sous-préfets africains et elle renforcera l’islam politique à visage barbare.
 
Le rôle de notre Comité Anti-Impérialiste est en premier lieu de combattre les mensonges de guerre de notre propre pays. Aujourd’hui, le grand désarroi des populations maliennes, leurs aspirations légitimes à se débarrasser de la barbarie mais aussi l’extrême vulnérabilité d’un État malien en décomposition permettent de faire gober n’importe quoi. La bonne conscience impérialiste fait consensus national et dégouline de partout. Les médias vont couvrir avec excitation les opérations éblouissantes  de « bombardements de choc » et de « frappes chirurgicales » en expurgeant docilement les images gênantes. Mais, la vérité c’est que le Mali ne sera pas libéré de la terreur des fondamentalistes par cette intervention. Les interventions impérialistes faites au nom du combat « contre la terreur islamiste » ont toutes abouti à le renforcer. Les précédents de l’Irak et de  l’Afghanistan et les résultats de la « guerre contre la terreur » devraient vacciner définitivement ceux qui pensent qu’une première « victoire » des impérialistes sera gage de paix civile. Les grands barnums militaires de la démocratie capitaliste renforcent les courants les plus réactionnaires tout en piétinant la dignité des peuples.
 
Qui sont les « ennemis » au Mali ? Selon le discours de la guerre antiterroriste il s’agit des « terroristes », c’est-à-dire d’Aqmi (Al Qaïda au Maghreb islamique) ou sa dissidence le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao). Pourtant ces groupes fanatiques sont aujourd’hui liés à des mouvements qui ont un réel ancrage dans les populations locales : Ansar Eddine qui revendique aussi l’instauration d’un régime de l’Islam politique au Mali et d’autre part le Mouvement National de Libération de l'Azawad (MNLA) qui est séparatiste touareg. Dans cette situation complexe, la guerre sera indifférenciée et les racines de la rébellion touareg resteront. De nombreux Maliens veulent à juste titre en finir avec ces forces rétrogrades. Mais miser sur l’intervention des puissances impérialistes c’est creuser son propre tombeau.
 
En dix mois, le Mali s’est vu amputé de 2/3 de son territoire avec une imposition de la charia. Pourquoi cet effondrement si subit? Il faut comprendre que le Mali paye la note de la guerre impérialiste en Libye et des stratégies impérialistes de contrôle du sous-sol sahélien.
La guerre en Libye a transformé ce qui devait être la protection de la ville de Benghazi en renversement du régime libyen, suivi de la mise mort de Khadafi. Ce viol de la résolution 1973 du Conseil de sécurité s’est réalisé par une alliance entre des mercenaires de « l’islam radical », de l’OTAN et des pétromonarchies (Qatar en tête). Ces mercenaires ont ensuite rejoint les séparatistes touaregs avec un arsenal issu de la guerre en Libye. Les forces qui déstabilisent le Mali ont donc été armées par la France ou par ses alliés. Le Qatar par exemple, que les autorités françaises veulent étrangement intégrer à l’Organisation de la Francophonie, est le sponsor officiel d’Ansar Eddine. Les coupeurs de mains sont financés par le patron du PSG comme l’a révélé le journaliste Claude Angéli du Canard Enchaîné. De son côté, l’État malien est dirigé par une clique bourgeoise véreuse, corrompue et compradore. Elle n’a pu aligner qu’une armée de pacotille, spécialiste des putschs à répétition et des débâcles. En 2012, l’aide extérieure a été supprimée grevant le budget de 429 milliards de francs CFA et créant un drame économique. Les autorités maliennes ont été sommées d’accepter l’intervention militaire pour que l’aide reprenne. Finalement, le président par intérim, Dioncounda Traoré, symbolise bien l’humiliation nationale en mendiant une intervention française. Le Mali de Modibo Keïta, qui depuis 1960 a toujours refusé l’installation d’une base militaire française à Mopti, va se retrouver sous contrôle total de l’ancienne puissance coloniale.
 
Le contrôle du sous-sol malien et régional est le second aspect à comprendre. Le Mali n’est pas un « État ami » de l’impérialisme français contrairement à ce que dit F. Hollande, c’est un État vassalisé. Un État dont les relations monétaires sont gérées par la Banque de France.  Les rapports France-Mali sont toujours ceux qui existent entre le prédateur et la proie. La région regorge de gisements d’uranium et d’or. F. Hollande ment lorsqu’il dit que la guerre n’a pas « d’autre intérêt et d’autre but que la lutte contre le terrorisme » (déclaration du dimanche 13 janvier). Pourquoi cacher les intérêts économiques et stratégiques français dans cette affaire ? Areva est le groupe nucléaire spécialiste de l’extraction de l’uranium et il gère les immenses mines du Niger. Cette multinationale bataille depuis plusieurs mois pour obtenir l’exploitation du minerai de Faléa à 350 kilomètres de Bamako. Les experts en énergie de la société internationale Golder Associate indiquent que « le Mali offre un environnement de classe mondiale pour l’exploitation d’uranium ». Les entreprises canadiennes Rockgate et française Foraco s’occupent  actuellement des forages. La France semble donc bien engagée sur le dossier de l’uranium malien. D’ailleurs, son ambassadeur au Mali, Christian Rouyer, déclarait il y a quelques mois qu’ « Areva sera le futur exploitant de la mine d’uranium à Faléa ». Il y a aussi d’autres intérêts stratégiques comme  le projet à long terme nommé « Désertec », un projet géant de centrales solaires et éoliennes. C’est un enjeu immense dans la guerre économique avec les groupes asiatiques et américains, c’est-à-dire dans la guerre pour s’emparer des ressources de la planète.
 
La mise sous tutelle du Mali est une opération de brigandage. Le Mali est un otage des pays impérialistes. Pas seulement des impérialistes français mais aussi des USA qui vont installer des bases de lancement de drones au Mali, via le projet Africom, après ceux déjà installés en Ouganda, en Éthiopie et à Djibouti et des forces de surveillance aériennes US basées en Mauritanie. Transformer le Sahel en « sanctuaire terroriste » permet de légitimer des buts stratégiques planifiés. 
 
Les impérialistes prétendent mener partout des « guerres contre le terrorisme » qui sont en réalité des prétextes rêvés pour contrôler des ressources et des États fantoches. Là où le chaos n’existe pas, ils lui donnent vie comme en Libye et en Syrie. Pour contrôler des ressources, détruire la résistance des peuples opprimés, installer leurs bases militaires et contrecarrer les appétits des autres pays impérialistes. Notre devoir ici est de dénoncer sans relâche le maintien des pays africains dans un statut de soumission. Notre devoir est de démasquer la soi-disant « guerre contre l’islamisme » qui aboutit à détruire la vie sociale des peuples là-bas, loin de la Métropole, et qui alimente ici une psychose raciste « décomplexée ».  
 
NON A LA MISE SOUS TUTELLE DU MALI!
 
A BAS L’IMPÉRIALISME FRANÇAIS !
 
UN PEUPLE QUI EN OPPRIME UN AUTRE NE SERAIT ÊTRE LIBRE !
 
Comité Anti-Impérialiste (13 janvier 2013)
 
[1] La biographie du lieutenant Boiteux diffusée par l'armée de terre confirme pour la première fois de manière officielle la présence, depuis 2010, de militaires français des opérations spéciales en Mauritanie et au Burkina Faso
 
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Un nouveau communiqué de l'Organisation communiste "Futur rouge" (rien à voir avec le défunt blog qui avait lamentablement attaqué SLP). Celle-ci est issue d'une scission du ROCML-JCML : SLP ne prend aucunement parti dans ces dissensions entre des forces qui ne se réclament pas du MLM. Le communiqué est simplement reproduit parce qu'il dit des choses intéressantes et justes : 

 

481370 246352992163708 67316163 nAu Mali comme ailleurs, l’impérialisme français n'a pas ôté son costume de colon. Ce jeudi 11 janvier, la France a demandé une réunion d'urgence à l'ONU, dans le but d'organiser l'intervention militaire dans le cadre d'une coalition internationale. L'impérialisme français va donc intervenir, une fois de plus, militairement sur le territoire du Mali, l'une de ses anciennes colonies. Les premiers renforts militaires français et allemands sont déjà arrivés. Une fois de plus, le parti «socialiste» décide de semer la guerre pour défendre les intérêts de la bourgeoisie française, sous couvert bien sûr de lutte contre une «menace terroriste islamiste».

 

La soit disant «guerre contre le terrorisme» c'est en réalité une guerre contre les classes populaires maliennes, une guerre de rapine menée par l'État français, et ses alliés locaux pour défendre leurs intérêts de classe et s'assurer une main mise toujours plus importante sur les ressources naturelles au Mali (or, uranium, hydrocarbures...). La situation au Mali est depuis un an explosive et la France en est elle même directement responsable. Le mercredi 10 janvier, le président malien Dioncounda Traoré a envoyé une lettre à la France pour demander urgemment son aide militaire. Cela faisait plus d'un an que l'État français cherchait a imposer son intervention militaire au Mali sous prétexte de mettre fin au chaos qu'il avait lui même suscité en envahissant la Libye.

 

L'intervention en Libye a en effet surarmé les touaregs qui ont ensuite mené une offensive contre le gouvernement malien. Un mouvement séparatiste existe depuis longtemps au Nord Mali., l'Azawad. Après l'intervention en Lybie, les touaregs du MNLA (Mouvement National de Libération de l'Azawad) ont mené des opérations militaires contre le gouvernement de Bamako. Un coup d'état militaire a eu lieu contre le gouvernement, accusé d’être corrompu et incapable de rétablir la situation. Pourtant l’armée n’est pas parvenu à reprendre le contrôle du Nord, et le MNLA a perdu à son tour du terrain face à ses anciens alliés islamistes d’Ansar Dine .

 

La scission du Mali a servi de prétexte à l’État français pour réclamer une intervention militaire. Depuis un an, de fortes résistances se manifestaient au sein des peuples du Mali et des éléments progressistes et patriotes de l'armée pour refuser cette ingérence impérialiste, en mettant en avant l’idée que c’est aux peuples du Mali de régler leurs propres problèmes et non aux impérialistes. Par ailleurs l'État algérien freinait des quatre fers, en exigeant de la France des garanties sérieuses pour que l'armée française ne profite pas d'une guerre pour violer l'intégrité nationale algérienne et mettre la main sur le pétrole du Sahara, dont l'impérialisme français n'avait jamais fait le deuil. Nous ne savons pas ce qu'Hollande a négocié lors de son récent voyage en Algérie, mais nous pouvons d'ores et déjà constater que la fraction de la bourgeoisie malienne la plus soumise à l'impérialisme l'a emporté en soutenant cette intervention de l'ancienne puissance coloniale qui a toujours dénié aux peuples du Mali leur droit à l'indépendance réelle, en s'ingérant régulièrement dans leurs affaires depuis le renversement du président Modibo Keita en 1968.

 

Les armées coloniales ont toujours été et resterons les bourreaux des peuples. Les guerres impérialistes ne sont jamais justes, en tant que prolétaires nous n'avons jamais à les soutenir. L'intervention au Mali n'est en aucun cas dans l'intérêt des peuples du Mali, elle sert au contraire les intérêts coloniaux de la bourgeoisie impérialiste de l'État français. Dans l'échiquier politique Français, pas une voix ne s'élève pour dénoncer l'agression impérialiste au Mali. Quand il s'agit de piller un peuple, toutes les forces de la bourgeoisie hexagonale oublient leurs querelles pour crier à l'union nationale et chanter à la gloire de la patrie. Même les réformistes du Front de gauche y vont de leurs couplets patriotiques toute en gardant quelques réserves d'ordre formel (il fallait consulter les députés, attendre une résolution de l'ONU...).

 

Notre rôle en tant que militants communistes est de combattre notre propre impérialisme, où qu'il s'exprime et quelle que soit la forme qu'il prenne. Nous sommes solidaires des peuples du Mali comme de tous les peuples victimes des agressions militaires des impérialistes. Nous reconnaissons le droit à l'autodétermination des Touaregs, pris dans les feux croisés d'impérialismes concurrents depuis la colonisation. Nous ne soutenons pas les islamistes qui sont une force réactionnaire ne portant pas l'intérêt des peuples du Mali. Nous nous étonnons de voir que l'État français prétend faire la guerre a des islamistes soutenus par le Qatar, qui ressemblent comme des frères a ceux que l'État français arme et soutient en Syrie [NDLR c'est simple comme bonjour : en Syrie (comme hier en Libye) les intérêts BBR et qataris convergent, au Mali ils sont contradictoires... tout simplement].

 

Le MNLA a annoncé son soutien à l'intervention française, il se met ainsi à la traîne des impérialiste et des factions pro-impérialistes des classes dominante du Mali. Nous ne soutenons pas les chiens de guerre de l'État français et leurs alliés sur place. Nous souhaitons la défaite militaire de la France. Notre devoir est d'organiser la résistance face à son intervention militaire au Mali avec l'ensemble des forces anti-impérialistes conséquentes de l'Hexagone. Après la Libye et la Côte d'Ivoire, les interventions militaires se succèdent à un rythme effrayant, à nous de réagir.

 

Histoire de ne pas faire de "jaloux", le communiqué du ROCML :

COMMUNIQUE DU ROCML et de La JCML –FRANCE –

Halte A la recolonisation de l’Afrique

par l’impérialisme français   

Après l’intervention armée en Côte d’Ivoire pour écarter Laurent Gbagbo, après l’agression militaire contre la Libye pour éliminer Mouammar Kadhafi, après la guerre internationale menée pour se débarrasser de Bachar El Assad, c’est maintenant le tour du Mali d’être reconquis militairement par l’impérialisme occidental avec l’État impérialiste français aux premiers postes.

Les prétextes sont toujours les mêmes : combattre les dictatures, combattre les terroristes, installer la démocratie. Qu’en Libye et en Syrie on arme les groupes terroristes de même obédience que ceux qu’on pourchasse au Mali permet pourtant de douter des intentions et des buts réels des puissances impérialistes occidentales [NDLR : ibidem supra].

Les vraies raisons sont différentes en effet, géostratégiques et économiques. Il s’agit de contrôler l’exploitation (en fait le pillage) des richesses naturelles et humaines des régions du monde où elles se trouvent et leurs voies d’acheminement vers les métropoles impérialistes.

Le Mali est le troisième producteur d’or d’Afrique, et récemment on a découvert dans le nord du pays d’importantes réserves de gaz et de pétrole. Proche du Niger, le sous-sol du Mali contient sans doute aussi des réserves d’uranium.

La vraie raison de l’intervention française au Mali est là : rétablir sa domination coloniale sur ce pays africain qui fait partie de son pré carré et où les monopoles français comme TOTAL et AREVA pourront à piller le sol et le sous-sol.

Dans la situation de crise générale où se trouve désormais l’impérialisme mondial, le contrôle des richesses de la planète est devenu une question de vie ou de mort pour les puissances impérialistes, et la guerre est devenue pour eux la seule solution pour atteindre ce but.

Le ROCML condamne cette nouvelle aventure militaire menée par l’État français en Afrique. et dénonce les mensonges du gouvernement socialiste qui prétend combattre les terroristes  djihadistes au Mali alors que c’est  l’État impérialiste français qui les a armés en Libye pour supprimer Kadhafi, et alors qu’il les soutient maintenant financièrement et militairement en Syrie.

Le ROCML observe que des organisations communistes et anti-impérialistes s’opposent à cette nouvelle aventure militaire africaine de l’État impérialiste français. Il souhaite que ces organisations manifestent leur volonté de la combattre dans l’unité d’action. Le ROCML, pour sa part, est prêt à participer à toute initiative allant dans ce sens.

Paris Le 13 janvier 2013


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Mouvement libertaire :
Guerre au Mali, merci AREVA (Alternative libertaire Montpellier)


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Articles de l'association SURVIE France : Luttes d’influences au Sahara et La France intervient au Mali et réaffirme son rôle de gendarme en Afrique


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31 août 2011 3 31 /08 /août /2011 17:02

 

Après la "reprise en main" musclée de la Côte d'Ivoire en avril, le mouvement de contestation populaire qui a ébranlé en juin le laquais et protégé Abdoulaye WADE (qui voulait instaurer un pouvoir héréditaire) pousse l'impérialisme francouille à déployer sa "prévention stratégique" tout azimut.

A la légitime résistance des masses contre la domination françafricaine et ses garde-chiourmes (là où il y a oppression, il y a résistance !), s'ajoutent des préoccupations d'ordre "géostratégique" (inter-impérialiste) : après 15 ans à lutter contre les visées US sur le continent (dans les Grands Lacs, au Libéria et en Sierra Leone, en Côte d'Ivoire...), l'impérialisme bleu-blanc-rouge est maintenant confronté à la montée en puissance des "BRICS" (cartel de grands capitalistes russes (R), chinois (C), brésiliens (B), indiens (I) et sud-africains (S), et de leurs Etats respectifs, pour tenter de briser la domination mondiale de la "Triade" Amérique du Nord - Europe de l'Ouest - Japon) et au développement des "relations Sud-Sud"... La crise mondiale aiguise les mille et uns appétits capitalistes de la planète et la compétition entre eux, en même temps qu'il développe la poussée objective libératrice des masses (auxquelles manque encore le facteur subjectif : les Partis communistes et leur Internationale), annonçant (si nous n'y sommes déjà, sous forme "non-déclarée") une nouvelle guerre impérialiste mondiale.

Voici un article des Jeunes Communistes (pour répondre par avance aux critiques des critiqueurs professionnels : vous préfèreriez pas d'info du tout ?) :

 

La France sécurise ses intérêts impérialistes au Sénégal

 

Le mouvement Jeunes Communistes de France est inquiet par rapport aux actions réactionnaires et anti-démocratiques que peuvent prendre le clan Wade après le revers populaire qu’il a connu. En effet, le peuple sénégalais, avec à l’avant-garde sa jeunesse, a rejeté massivement la volonté de modification de la constitution par le clan Wade qui prévoyait de reconduire Abdoulaye Wade comme président et son fils, Karim, comme vice-président en obtenant moins de 25% des suffrages.
Face à ce mouvement populaire, le gouvernement sénégalais, d’après plusieurs sources, font appel aux actions les plus réactionnaires pour tenter de stigmatiser et de réduire en poussière l’opposition. Après la déroute du Parti Démocratique du Sénégal (PDS) le 23 juin 2011, Karim Wade a sollicité l’Elysée en contactant Robert Bourgi, le M. Francafrique du Président Sarkozy, pour que la France fasse intervenir les 1200 soldats français présents sur le territoire sénégalais.
Officiellement la réponse de la France fut négative en indiquant que les ressortissants français n’étaient pas en danger. Malgré tout, au vue de l’attitude guerrière de notre président et pour conforter les intérêts des puissances financières, il y a lieu de s’inquiéter dans les vélléités impérialistes de la France dans toute l’Afrique de l’Ouest et de son imposition à renforcer son contrôle (Côte d’Ivoire, Mauritanie, Guinée, Burkina Faso, Maroc, etc.).
Ce contexte ne peut être déconnecté des prises de conscience de ces populations à plus de liberté, d’égalité, de dignité et d’autonomie, mais aussi de l’émergence de pays comme la Chine, l’Inde ou l’Amérique Latine. La nomination de Ouattara en Côte de d’Ivoire et l’attitude de l’armée française est un des premiers signe de cette stratégie de renforcement. Tout cela n’a qu’un seul but, conforter les positions des grandes multinationales et le contrôle des matières premières aux mains des capitalistes.
En s’interressant plus précisement au Sénégal, Nicolas Sarkozy vient de nommer à la tête du contingeant français, le Général Saint Quentin, une sorte de préfet de la Francafrique. Ce Général a démontré par le passé ces actes sanguinaires à réprimer toutes émergences populaires et démocratique mais aussi à manipuler les populations entre elles. Cet homme est le « présumé génocidaire » du massacre au Rwanda, celui là même où la France refuse de le présenter devant le « Tribunal Pénal International », pour des faits corroborés dans un rapport de l’ONU. Le Parti de l’Indépendance et du Travail (PIT) comprend bien les enjeux qui se jouent et a adressé une lettre ouverte à Nicolas Sarkozy (http://cinquieme-congres-du-pit-sen...).
Le soutien appuyé des jeunes communistes français envers l’UJDAN et le PIT n’est pas seulement le rapprochement entre des organisations progressistes mais un lien stratégique et durable pour contrer l’impérialisme et le nationalisme. C’est pourquoi il nous apparaît necessaire de renforcer ces liens. L’UJDAN et le PIT font apparaître un espoir de voir émerger des forces populaires révolutionnaire et démocratique dans cette région.
L’expèrience récente du BENNO SIGGIL et du M23 (sorte de front populaire) avec la participation active de l’UJDAN et du PIT montrent leurs capacités de rassemblement à l’intérieur du Sénégal mais aussi au delà de leur frontières en essayent de reconstruire un lien avec d’autres forces progressistes dans cette région non sans difficulté. Le MJCF réitère son soutien fraternel au mouvement populaire sénégalais et aux organisations sœurs que sont l’UJDAN et le PIT pour la démocratie, le développement productif, les services publics et la justice sociale.
Nous condamnons fermement toute intrusion potentielle de la France pour soutenir les actions anti-démocratiques du clan Wade et du PDS qui vont à l’encontre du mouvement populaire sénégalais. La connivence de Sarkozy avec le clan Wade (cf http://www.youtube.com/watch?v=3bSL...) est un signe du néocolonialisme encore existant, le MJCF combat et combattra toujours les forces qui vont à l’encontre du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes !


Et voici la lettre ouverte du Parti de l'Indépendance et du Travail :

Lettre Ouverte à Nicolas SARKOZY, Président de la République Française

 

Monsieur le Président : Que veut faire Votre Gouvernement au Sénégal ?

 

Monsieur le Président, Vous venez d’envoyer au Sénégal le Général Saint Quentin,  « présumé génocidaire au Rwanda », que la France refuse de présenter devant le « Tribunal Pénal International sur le Rwanda » qui l’a convoqué à plusieurs reprises pour l’entendre sur les faits graves qui lui sont reprochés dans le «  Rapport de l’ONU sur le Rwanda ».

 Le Général Saint Quentin vient, dans notre pays, pour prendre le Commandement de ce qui reste, au Sénégal, des troupes françaises, rebaptisées «  Eléments Français au Sénégal » (EFS).

Vous comprenez dès lors, Monsieur le Président, qu’il soit légitime de vous interroger sur les raisons d’un tel choix, dans un contexte pré électoral au Sénégal, marqué par la «  stratégie de chaos » de Wade, qui veut à tout prix imposer sa candidature inconstitutionnelle pour un 3ème mandat, en vue  de mettre en œuvre son plan de dévolution monarchique du pouvoir à son fils.

Du reste, il se dit que Vous avez, jusqu’à récemment, soutenu ce projet et même tenté  de le « vendre » à OBAMA, de la manière que l’on sait …

Toujours est-il,  que l’envoi de ce  Général « présumé génocidaire »  à Dakar fait suite à la demande de Votre Ambassadeur à Dakar, qu’il a adressée à l’Opposition sénégalaise, de « permettre à Wade de briguer un 3ème mandat », en violation flagrante de notre Constitution et de la déclaration fracassante de Votre Ministre, chargé de la Coopération,  soutenant que «  c’est au peuple Sénégalais de résoudre cette question de candidature » !

Cette attitude de Votre Gouvernement sur la question du 3ème mandat de Wade,  disqualifie d’office le Conseil Constitutionnel du Sénégal, qui vient pourtant  d’achever une mission de concertation avec son homologue français à Paris.

L’on devrait donc s’attendre, en suivant Votre logique, à ce que le Conseil Constitutionnel du Sénégal se « déclare incompétent », pour permettre au peuple  sénégalais de trancher la question !

Or, notre Peuple ne la trancherait que dans  la « Rue »,  précisément parce qu’il serait ridicule d’organiser un référendum sur la question, à sept mois des élections présidentielles auxquelles Wade veut se présenter.

Encore une fois, ce qui précède autorise à se demander  si le Gouvernement français a  déjà pris fait et cause pour la « stratégie de chaos » de conservation du pouvoir de Wade, même si Vous  semblez, personnellement ne plus soutenir son projet de succession monarchique au profit de son fils biologique.

C’est donc à cette confrontation majeure avec le peuple, que  Wade se prépare, même s’il  déclarait récemment, par pure démagogie, qu’il se conformerait aux décisions du Conseil Constitutionnel, dont les Autorités Françaises attendent qu’il se  déclare « incompétent ».

Cependant, tout en demandant, par pur esprit de propagande,  à l’opposition,  de s’en remettre au Conseil Constitutionnel, Abdoulaye Wade peaufine en même temps sa « stratégie de chaos » et mobilise publiquement des nervis pour se préparer à imposer sa candidature dans la « Rue »,  le cas échéant.

En envoyant un Général « présumé génocidaire » à Dakar, dans un tel contexte, vous émettez un signal fort et sans équivoque de votre soutien à cette stratégie de Wade !

Ainsi, les conditions vont donc être réunies, pour rééditer au Sénégal, la tragédie du peuple de Côte d’Ivoire.

En effet, nous ne pouvons jamais oublier  que la crise en Côte d’Ivoire a eu pour origine la question de « l’inconstitutionnalité de la candidature de OUATTARA » que BEDIE, appuyé par la France sous CHIRAC, avait fait adopter par référendum à son peuple.

Le caractère ouvertement « ethniciste »  et réactionnaire de cette Constitution, n’avait pas empêché la France, sans hésitation aucune, d’appuyer BEDIE pour  lui  permettre d’écarter OUATTARA, plongeant ainsi ce peuple dans une décennie de tragédie innommable.

Aujourd’hui, et vous le savez bien, l’inconstitutionnalité de la candidature de Wade à un 3ième  mandat résulte de considérations fondamentalement démocratiques, inscrites dans la Constitution de notre pays, en phase avec l’évolution du monde moderne vers le progrès du genre humain.

Paradoxalement, la France dont le Gouvernement mène une guerre contre la Lybie au nom de la Démocratie, de la Liberté et de l’Etat de Droit,  soutient Wade dans son refus de se conformer à cette Constitution, et semble s’inscrire, ouvertement, dans sa stratégie pour imposer sa candidature au peuple dans la « Rue » !

Ainsi, les risques d’ « ivoirisation » du Sénégal sont énormes et ne peuvent, par conséquent être conjurés  que par une puissante campagne d’information sur ce drame qui se trame contre notre peuple.

Nous sommes décidés de faire porter cette campagne, dans le pays et dans la Diaspora, par un vaste rassemblement de toutes les Forces Vives de notre Nation qui sont  prêtes à faire face à la forfaiture que prépare Wade.

C’est  d’ailleurs de cette manière  que l’on a pu obliger Votre Gouvernement, le 23 Juin 2011,  à prendre acte de la volonté du peuple Sénégalais qui, ce jour là, dans la « Rue »,  avait  rejeté, sans ambigüité, le projet de Wade de  transmission monarchique du pouvoir à son fils biologique.

C’est dans  cette perspective que nous exigeons le départ immédiat  du Sénégal, de ce Général « présumé génocidaire », et la fin de toutes Vos immixtions dans les affaires politiques intérieures de notre pays.

Car, ce n’est pas à la France de décider du choix de qui va gouverner demain le Sénégal, mais bien notre  peuple dans le respect  strict des dispositions de la Constitution qu’il s’est donnée.

Cinquante ans après les Indépendances africaines, les Patriotes, Démocrates et Républicains sénégalais ne sauraient plus  tolérer de voir leur pays réduit en succursale  ou filiale des Entreprises Françaises du CAC 40.  Pas plus qu’ils ne peuvent accepter que les dirigeants de leur Etat soient  choisis par des officines au service du  Gouvernement Français.

Plus vite Vous et Votre Gouvernement  comprendrez ce tournant historique dans les relations entre nos Etats, davantage sera fraternelle et mutuellement bénéfique la coopération entre nos deux pays et nos deux peuples.

C’est dans la paix et la stabilité qu’une telle coopération se construit et non dans le chaos et dans la tragédie, comme en atteste éloquemment la Côte d’Ivoire, après plus d’une décennie de guerre civile dans laquelle, la France était partie prenante du début jusqu’à son épilogue tragique  récent.

Dans le même temps, nous attirons l’attention  du Conseil de Sécurité de l’ONU,  des Autorités de l’Union Européenne, et de l’Union Africaine, sur la responsabilité pleine et entière de Votre Gouvernement, dans la tragédie que Wade est entrain de planifier contre le peuple Sénégalais, et que Vous et Vos services êtes activement et publiquement entrain d’appuyer.

 Du fait de leur responsabilité dans le maintien de la paix et de la sécurité des peuples dans le monde, ces Institutions sont interpelées, pour éviter que le Sénégal ne plonge dans l’horreur, avant qu’elles ne soient  contraintes à agir en « sapeurs pompiers » pour mettre notre peuple sous tutelle, sous prétexte de sauver des vies.

Elles doivent peser de tout leur poids, dès maintenant, pour empêcher le Gouvernent de la France de parrainer une nouvelle tragédie au Sénégal, après celles de la Côte d’Ivoire et de la Lybie.

C’est cela aussi que nous attendons des authentiques amis français du Sénégal, qui sont soucieux des récents développements de Votre politique envers notre pays et qui tiennent à  bâtir avec nous de solides relations de coopération entre nos peuples, dans  le cadre de nos valeurs partagées  d’indépendance nationale, de liberté,  d’égalité , de démocratie et de fraternité.

Le Sénégal ne saurait être  ni la Côte d’Ivoire, encore moins la Lybie.

Votre Gouvernement ne devrait jamais l’oublier et devrait, dès maintenant, en tirer toutes les conséquences avant qu’il ne soit trop tard.

Le Secrétariat du Comité Central

Fait à Dakar le 9 Août

 

 

Certes, on pourra toujours dire que ces sources sont "révisios" ou réformistes (notamment l'appel du PIT aux "institutions internationales")... Mais le scandale, c'est qu'il n'y ait qu'eux qui en parlent !

 

La Françafrique est le SECRET DE L'IMPUISSANCE du prolétariat d'Hexagone !

 

LE DEVOIR DE TOUT COMMUNISTE EST DE LA COMBATTRE SANS MERCI !

 

AfricaFistZm

 

 

 

 

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28 juin 2011 2 28 /06 /juin /2011 17:42

 

Sur LE JURA LIBERTAIRE :

 

[Sénégal] Émeutes contre les coupures de courant / Le pouvoir recule face aux émeutiers

Au Sénégal, l’été sera chaud
Dakar et sa banlieue théâtre de nombreux incendies

Depuis jeudi, et la forte mobilisation face au très controversé projet de loi d’Abdoulaye Wade qui a rapidement viré à l’émeute dans le centre-ville de Dakar, les violences continuent. Excédées par les coupures de courant, de plus en plus longues et de plus en plus fréquentes, les populations se sont principalement attaquées, lundi, aux locaux de la société publique d’électricité.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1309271643.jpg

Dakar et sa banlieue en flammes ! Lundi, des bâtiments publics, des mairies et des locaux de la Senelec, la société publique d’électricité, ont été saccagés et incendiés par des jeunes en colère. Ce nouvel embrasement du pays intervient seulement quatre jours après une précédente journée de violences, jeudi. Face au projet de réforme constitutionnelle d’Abdoulaye Wade visant à se faire réélire l’année prochaine en compagnie d’un vice-président pouvant lui succéder avec seulement 25% des voix, des milliers de Sénégalais avaient fait le siège de l’Assemblée nationale pour réclamer le retrait du projet. La contestation avait rapidement tourné à l’émeute, faisant une centaine de blessés dont 13 policiers.

Malgré l’abandon du projet de loi par le président Wade, la température ne retombe pas. Et la contestation à caractère politique légitime a laissé place au vandalisme et au pillage. En proie à des coupures régulières d’électricité depuis des mois, qui se sont aggravées ces dernières semaines, durant parfois jusqu’à 24 heures d’affilée dans certains quartiers, les Sénégalais sont à cran. Il n’en fallait pas plus que de longs délestages ce lundi pour rallumer la mèche. Les barrages de fortune faits de pierres ou de pneus enflammés se sont répandus dans la ville comme une traînée de poudre. Une éruption brutale à la mesure de la frustration des Sénégalais.

Des agences de la Senelec et des bâtiments publics incendiés

Lundi soir à Dakar, les agences de la Senelec étaient en feu dans le quartier de la Patte d’Oie ainsi qu’à Ouakam. Des locaux de la société d’électricité ont également été incendiés dans la banlieue à Yeumbeul, à Daroukhane et aux Parcelles assainies. La mairie des Parcelles a également fait les frais du ras-le-bol des Sénégalais. Dans la banlieue de Guédiawaye, c’est le siège des services fiscaux qui a été totalement saccagé et incendié. D’après la police, les pillards n’auraient évidemment rien laissé sur place et surtout pas le coffre-fort. Un déferlement de violences qui a eu lieu un peu partout dans la capitale et sa banlieue obligeant en plusieurs endroits, les forces de l’ordre à intervenir et à disperser les manifestants à coup de gaz lacrymogènes.

Plus tôt dans la journée, une violente manifestation avait éclaté à Mbour, à 80 km au sud de la capitale, plongée dans le noir depuis deux jours. Des forces de l’ordre sont intervenues pour les disperser à coups de grenades lacrymogènes. Les protestataires se sont alors disséminés dans différents quartiers de la ville, bloquant des voies, brûlant des pneus, et saccageant les locaux de la Sénelec.

L’armée en renfort

Dans le quartier de Yoff à Dakar, c’est carrément le domicile d’Oumou Khairy Guèye Seck, ministre de l’élevage, qui a été attaqué par les manifestants lundi soir. Même chose dans le quartier des Maristes où la maison de Serigne Mbacké Ndiaye, porte-parole du gouvernement, a été incendiée. Les forces de police n’étant plus en mesure de contenir la situation, les autorités ont eu recours à l’armée pour protéger des sites stratégiques et les domiciles de certaines personnalités de l’État face à cette flambée de violence. Des jeunes étaient alors en route vers le monument de la Renaissance africaine et vers le siège du parti au pouvoir.

Ce n’est certes pas la première fois que les Sénégalais descendent dans la rue et saccagent des agences de la compagnie publique d’électricité pour protester contre les coupures de courant, un problème qui empire d’année en année. Mais, jamais autant de foyers de contestation se sont allumés en même temps. Dans la ligne de mire, le ministre de l’Energie, qui n’est autre que Karim Wade, a du souci à se faire. Depuis plusieurs jours, les appels à Abdoulaye Wade se multiplient afin qu’il renonce à se présenter à la prochaine élection présidentielle, prévue en février. De son côté, le président, qui ne s’est toujours pas exprimé depuis les évènements de jeudi poursuit ses consultations. Il a ainsi convié au Palais de la République ses proches collaborateurs vendredi, ses alliés de la coalition « Sopi pour toujours » samedi, et le comité directeur de son parti dimanche. Dans un communiqué, ce dernier estime que « l’intention de certains des organisateurs de ces manifestations de jeudi dernier était de déstabiliser le pays et de l’installer dans la violence ». Le comité directeur du Parti démocratique sénégalais prévient qu’il « veillera au strict respect du calendrier républicain qui sera poursuivi jusqu’à son terme ». Le bras de fer engagé entre le régime et une partie de la population risque de durer, les violences aussi.

Leur presse (Simon Maro, Afrik.com), 28 juin 2011.

 

Nouvelles manifestations violentes après celles du « 23 juin » : La rue contre la loi des délestages

La capitale du Sénégal, a renoué hier, avec les manifestations contre les coupures intempestives d’électricité. Dans les différents quartiers de la capitale, la nuit a été mouvementée, avec des manifestants très remontés contre les délestages, et qui ont entrepris de saccager les édifices publics et les bureaux de la Senelec.

Faute d’être dans le réseau, l’électricité était hier dans l’air. Des jeunes ont encore mis le feu sur Dakar, hier. Sacré-Cœur 3, Sicap-Liberté 1, 2, 3, Médina, Grand-Dakar, ou les Parce­lles Assainies, entre autres, ont été transformés en théâtre de contestation par des groupes de jeunes frustrés par le manque de courant. Armés de pierres, les manifestants ont pris d’assaut la Voie de dégagement nord (Vdn), à hauteur du terrain de football et les principales artères de Sicap-Liberté. Surexcités, ils ont dressé des barrières, en brûlant des pneus. Les nuages de fumée noire s’apercevaient de loin. Automobilistes, piétons, sportifs étaient contraints de rebrousser chemin. Car au-delà des flammes, des pierres jaillissaient de partout.

Quelques minutes après le début des échauffourées, environ 16 véhicules de la Légion de gendarmerie d’intervention (Lgi) font irruption sur la Vdn. Quelques minutes suffisent aux gendarmes, armés de lance-grenades, pour disperser la foule. Pollué par le gaz des grenades lacrymogènes, l’air ambiant dans cette zone est irrespirable.

 

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9 juin 2011 4 09 /06 /juin /2011 21:47

 

Le tigre en papier de la Françafrique tremble...

 

Chronologie du 4 mai au 4 juin 2011 : Le Burkina entre chaos et mouvement social

 


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9 mai 2011 1 09 /05 /mai /2011 19:15

 

 

Source

04.05.2011

ABIDJAN – Les bombardements aériens de l’aviation onusienne ont repris mercredi matin dans la commune populaire de Yopougon, jugée acquise au Président Laurent Gbagbo, a constaté un journaliste de DirectScoop.

« Vers 10 heures, nous avons vu survoler les hélicoptères MI-24 de l’ONUCI survolé la capitale en direction de l’ouest », rapporte-t-il. D’autres témoignages situent les premiers bombardements aux alentours de 10 heures 30 où « de fortes détonations ont été entendus jusqu’à Angré », un quartier de la commune de présidentielle de Cocody, jouxtant le quartier nord d’Abobo ».

Les forces loyales à Alassane Ouattara ont lancé lundi un nouvel « assaut final » sur les positions tenues par les résistants à Yopougon.

Selon plusieurs sources concordantes, les combats feraient rage, les deux camps ayant  enregistré de sérieuses pertes. Des communes avoisinantes auraient été gagnées par les affrontements. Des affrontements ont été signalés à Dabou, une petite ville située à 30 km.

Mardi, c’était autour du Plateau, quartier des affaires séparés de Yopougon par la lagune, de faire les frais de la farouche opposition FRCI-Résistants. L’on a signalé aussi des échanges de tirs à Adjamé. Le retour au calme espéré par les nouvelles autorités installées par la communauté internationale  semble de plus en plus incertain.

Les forces d’Alassane Ouattara font face depuis la capture du Président Laurent Gbagbo à une résistance farouche de la part de ses partisans. Les nombreux assauts répétés se sont soldés par des échecs, les pro-Ouattara essuyant de sérieux revers.

Des négociations ont été engagées et ont abouti vendredi à une cérémonie de dépôt d’armes par une cinquantaine de combattants. Pour les résistants, il s’agissait de montrer leur bonne foi après tous les nombreux appels.  Pour l’essentiel de leurs revendications, les résistants exigent la cessation immédiate des exactions commises envers les populations jugées proches du Président Gbagbo.

Source DirecScoop

 

Yopougon bombardé par l'onu et la France

 

Yopougon bombardé par l'onu et la France

 

Yopougon bombardé par l'onu et la France

 

Yopougon bombardé par l'onu et la France

 

Yopougon bombardé par l'onu et la France

 

Yopougon bombardé par l'onu et la France

 

 

 

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Petites considérations sur le sionisme et l'identification-"obsession" palestinienne
Considérations diverses : une mise au point nécessaire sur nos positions internationalistes et aux côtés des Peuples

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POSITION DES COMMUNISTES RÉVOLUTIONNAIRES DE LIBÉRATION OCCITANE SUR LES ÉLECTIONS MUNICIPALES ET EUROPÉENNES DES PROCHAINS MOIS

L'affaire Dieudonné-Valls :
Plutôt bon article sur la ‘Déclaration de guerre de la République à Dieudonné’ (la pseudo-controverse réactionnaire entre l’antisémite dégénéré et les gardiens du temple républicain)
Quelques mises au point complémentaires (et conclusives) sur la ‘‘question Dieudonné’’ (et Dreyfus, le Front populaire, l’antisémitisme etc.)
Réflexion théorique : loi Gayssot, lois antiracistes et "mémorielles", "antifascisme" bourgeois etc., quelle position pour les communistes ?

Dossier Breizh :
Breizh : comment l'étincelle écotaxe a mis le feu à la lande
"Esclave", "identitaire", chouan, cul-terreux arriéré de service : pour paraphraser Césaire, "n'allez pas le répéter, mais le Breton il vous EMMERDE"
Considérations diverses – en guise de ‘‘petit debriefing’’ de ces derniers mois : Bretagne, fascisme, ‘‘Lumières’’ et Kaypakkaya… (point 1)
Considérations diverse (26/11/2013) : eh oui, Servir le Peuple a toujours quelques petites choses à vous dire ;-) (point 1)
Appel de la gauche indépendantiste bretonne (Breizhistance) pour le 30 novembre (avec notre critique de la position du ROCML)
Le Top Five des drapeaux qui n'ont PAS été inventés par un druide nazi  (mortel !)
Et en guise (provisoire) de conclusion : La Gauche indépendantiste bretonne revient sur la mobilisation de Karaez/Carhaix

Comité de Construction du PCR des Terres d'Òc : Déclaration du 11 Novembre

La phrase du moment :

"La tyrannie cessera parmi mon peuple ; il n'y aura que liberté, liberté toute nue, sans déguisement. Bouleversements d’États entiers : je les renverserai de fond en comble, il n'y aura rien de reste. Il va y avoir de terribles renversements de conditions, de charges et de toutes choses. Je veux faire un monde nouveau, je veux tout détruire. Je veux appeler à moi la faiblesse, je veux la rendre forte. Pleurez gens du monde, pleurez grands de la terre, vos puissances vont tomber. Rois du monde, vos couronnes sont abattues !"

Élie Marion, "prophète" et guérillero camisard cévenol, 1706.

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La Horde, portail d'information antifa

Rebellyon - rubrique "Facho"

Redskins Limoges

Droites extrêmes - blog Le Monde (site d'information bourgeois bien fourni, parfait pour le "watch")

Document : Ascenseur pour les fachos (série de 6 vidéos Youtube, Antifascisme.org, site social-démocrate)

 

Guerre pop' - Asie du Sud :

Inde Rouge (nouveau site "officiel" francophone)

Comité de Soutien à la Révolution en Inde

Comité de solidarité franco-népalais

Fil d'actu "Inde - Népal" du Secours Rouge - APAPC

J. Adarshini (excellent site en français)

Revolution in South Asia (en anglais)

Maoist Resistance (guérilla maoïste indienne - en anglais)

NaxalRevolution (Naxalite Maoist India, en anglais)

Banned Thought (en anglais)

Indian Vanguard (en anglais)

The Next Front (Népal - anglais)

Signalfire (sur la GPP en Inde et aux Philippines, le Népal et les luttes populaires dans le monde - en anglais)

Communist Party of India (Marxist-Leninist) Naxalbari (a fusionné avec le PC d'Inde maoïste le 1er mai 2014)

New Marxist Study Group (maoïste, Sri Lanka)

Parti communiste maoïste de Manipur (page Facebook)

 

Guerre pop' - Philippines :

Philippine Revolution (en anglais)

The PRWC Blogs

(tous deux remplacés apparemment par ce site CPP.ph avec notamment les archives d'Ang Bayan, l'organe officiel du Parti)

Solidarité Philippines

Fil d'actu "Philippines" du Secours Rouge - APAPC

 

Guerre pop' & Luttes armées - Amérique latine :

CEDEMA - actualité des mouvements armés en Amérique latine (+ qqs documents historiques)

 

Nuevo Peru (Pérou, basé en Allemagne, en castillan et allemand principalement)

Guardias Rojos (Pérou, page FB)

Fil d'actu "Amérique latine" du Secours Rouge - APAPC

Archives

Autres documents théoriques

 

Récapitulatif des "grandes thèses" de Servir le Peuple


À lire également, les Considérations Diverses, petits "billets" trop courts pour faire un article et donc regroupés par trois, quatre ou plus, exprimant notre CONCEPTION DU MONDE sur toute sorte de sujets. 


Même étude sur l'État espagnol (1 et 2) ; le Royaume-Uni (1 et 2) et l'Italie.

 

APRÈS 8 SÈGLES… (Huitième centenaire de la bataille de Muret 1213 & DÉCLARATION FONDATRICE de notre Comité de Construction du PCR-Òc)

 

 






 

 

 


 


 

 

Le 'centre mlm' de Belgique, la Guerre populaire et le (n)PCI (sur la stratégie révolutionnaire en pays impérialiste) ; et dans la continuité :

Gramsci et la théorie de la Guerre populaire en pays capitaliste très avancé (1ère partie)

et Gramsci et la théorie de la Guerre populaire en pays capitaliste très avancé (2e partie)

 

 

 

EXCLUSIF : Lotta Continua - "Prenons la Ville !" (1970) [avec un salut rouge et fraternel à l'AA Bordeaux ]

Manifeste Programme du (n)PCI

Présentation

du chap. 1 du Manifeste pour les lecteurs/trices francophones (valable pour tout le Manifeste)

 

(Chapitre I): PDF - WORD

 

 

 MANIFESTE COMPLET

(version non-définitive ; chap. 4 et 5 pas encore validés par les camarades italiens)

 

IMPORTANT pour la compréhension du Manifeste :

La crise actuelle, une crise par surproduction absolue de capital (en PDF)

article de 1985 paru dans Rapporti Sociali n°0

[en bas de la page en lien, icône
PDF - Télécharger le fichier pour télécharger le document]

Autres analyses d'actualité









Situation décisive au Népal 

En matière de conclusion sur la situation au Népal, et ses répercussions dans le Mouvement communiste international 

Questions-réponses sur la situation au Népal

 

Discussion sur la "gauche" en Amérique latine et la bourgeoisie bureaucratique

 

Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria : l'analyse d'un communiste abertzale

Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria, 2e partie

Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria, 3e et dernière partie  

 

 

 

 


Considérations diverses 03-2013 - et un peu de polémique/critique, ça fait pas de mal ! (sur Chavez, le 'bolivarisme', le 'fascisme' de celui-ci et autres choses...)

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25 avril 1945 : le Peuple italien terrasse le fascisme

 

 


 




Et en guise de récapitulatif/synthèse : Considérations diverses sur les États, les Nationalités, la Subsidiarité et le Pouvoir populaire ; ici (point 1) : Considérations diverses – fin octobre 2013 : État et révolution bourgeoise et ici : Considérations diverses : 1/ Le cœur des nations est aujourd’hui le Peuple