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18 avril 2013 4 18 /04 /avril /2013 12:03

 

1. Depuis désormais plusieurs mois, la grande ‘question de société’ (démocratique) du mariage pour les couples homosexuels secoue la société (les masses populaires) d’Hexagone, et permet le développement de GRANDES MOBILISATIONS RÉACTIONNAIRES DE MASSE – mais ce pourrait être, à vrai dire, n’importe quelle autre question (comme la peine de mort ou l’école privée au début des années 1980), l’’important’, l’aspect déterminant, étant que la ‘gauche’ de la bourgeoisie ait ‘atterri’ par accident au pouvoir et que cette ‘parenthèse politique’ ouvre, comme toujours dans l’histoire, à une recomposition, une/de ‘nouvelle(s) synthèse(s)’ idéologique(s) et une remobilisation de la réaction la plus noire.

Printemps-Francais-LOLLa droite bourgeoise, dans toutes ses composantes depuis la libéral-démocratie ou la démocratie-chrétienne jusqu’aux semi-fascistes en passant par les ‘reagano-thatchériens’, a en effet dirigé l’État pendant 10 ans (2002-2012), et largement hégémonisé intellectuellement la ‘société civile’ hexagonale pendant cette période. Mais, face à la crise mondiale terminale du capitalisme, la tentative de ‘synthèse’ sarkozyste, la tentative de rassemblement ‘grand écart’ entre la chèvre semi-lepéniste ‘Droite populaire’ et le chou ‘républicain, humaniste et social’ à la Borloo, s’est avérée trop fragile et n’a pas résisté, tandis que de son côté, le ‘peuple militant’ d’extrême-droite, fascisant, déployait des stratégies (toutes) fort fructueuses, mais contradictoires entre elles : infiltration ‘classique’ de la droite ‘républicaine’ ‘dure’ (le plus éminent étant Patrick Buisson, conseiller de campagne de Sarkozy en 2006-2007 et 2011-12, passé depuis au service de... Copé) ; ‘réseautage métapolitique’ à base de ‘coups d’éclat’ médiatiques, de ‘maillage associatif’, d’élections locales et de ‘touchage’ de notables (Identitaires, UDN, national-catholiques) ; ‘dépassement’ de la traditionnelle haine anti-‘pas-blancs’ par la recherche de ‘valeurs communes’ avec les masses colonisées-intérieures les plus arriérées (Soral avec Dieudonné, Thomas Werlet avec Kemi Seba) ; ‘monolithisme oppositionnel’ FN sur une ligne souverainiste anti-‘Bruxelles’, ‘républicaine’ et social-populiste anti-‘système’, anti-‘UMPS’ etc. ; tout cela sans parler des contradictions dans la recherche d’alignement géopolitique de l’impérialisme BBR (ancrage occidentaliste ‘sans être les toutous des Américains’, ou anti-américanisme pro-russe quitte à se faire ‘tiers-mondiste’). Tout cela a donc finalement ouvert la voie à un retour aux ‘affaires’ de l’aile ‘libérale-démocrate de gauche’, ‘social-libérale’ de la bourgeoisie monopoliste, le PS ; mais avec une emprise idéologique de masse ridicule par rapport à 1981 ou même 1997 ; et, on l’a dit, à une profonde réorganisation et remobilisation du ‘peuple de droite’ le plus dur, à la préparation d’une CONTRE-OFFENSIVE qui, soyons-en sûrs, si la droite revient au pouvoir (ce qui est à peu près acquis) en 2017 avec un FN à 20 ou 25%, sera TERRIBLE.

Dans le contexte, donc, du débat autour du ‘mariage pour tous’, a émergé par exemple la mouvance informelle du ‘Printemps français’, dont ont parlé récemment les camarades d’Alternative libertaire Montpellier : reprenant l’appellation médiatico-bourgeoise du ‘Printemps arabe’ (les grands révoltes populaires qui ont secoué le Maghreb et le Proche-Orient depuis 2011), ce mouvement dans lequel convergent aussi bien des éléments FN, villiéristes, national-catholiques ou identitaires que des ‘radicaux’ de l’UMP, prône une action ‘non-violente, mais pas forcément légale’, et ne fait finalement que reprendre un classique de l’hégémonie intellectuelle de droite depuis plus de 20 ans (depuis, en gros, les ‘années Mitterrand’) : nous vivrions en ‘dictature’, une dictature imposée par la ‘bien-pensance de gauche’, les ‘lobbys communautaires’ (LGBT, musulmans, afro-descendants et ‘immigrés’ en général, parfois juif), la ‘racaille raciste anti-blancs’ que la ‘bien-pensance’ et les ‘lobbys’ font prospérer, sans oublier les ‘syndicats de fonctionnaires et autres payés-à-rien-foutre qui nous prennent en otage’ ; et il faudrait ‘organiser la résistance’… Mais tout cela n’est encore pas grand-chose par rapport à une mouvance qui a émergé récemment parmi les plus réactionnaires des décérébrés-francisés d’Occitanie, là où l’idéologie OAS importée par les ‘rats-pas-triés’ colonialistes d’Algérie est la plus fortement implantée : le Front de Défense des Français (ce qui, en Occitanie, ne manque pas de sel…), des ‘déçus’ du virage ‘respectable’ de Marine Le Pen (qui a, notamment, refusé de se joindre aux ‘manifs pour tous’ et serait ‘prisonnière d’un lobby gay’ au FN) qui appellent (et se préparent) d’ores et déjà à la GUERRE CIVILE, vers laquelle la crise terminale du capitalisme nous conduit inexorablement. L'on notera ici l'aspect 'nébuleux', protéiforme de cette mobilisation ultra-réactionnaire de masse, CARACTÉRISTIQUE du fascisme 'français' qui est historiquement plus une affaire de squadrisme musclé et (surtout) de 'chaudron d'idées' et de 'lobbying' en faveur d'un 'pouvoir fort', d'un 'homme providentiel' qui surgira tôt ou tard pour 'remettre les choses en ordre' (comme Pétain en 1940), que d'un parti structuré autour d'un chef en vue de la prise directe du pouvoir (ceci n'a guère connu que trois exemples : le PSF du colonel La Rocque ; le RPF de De Gaulle - qui a finalement pris le pouvoir, mais n'a pas mis en place un véritable fascisme, et a 'trahi' dans une large mesure sa base sur la question de l'Algérie ; et le FN sous la direction de Marine Le Pen - son père ne voulait pas réellement accéder au pouvoir).

Du côté de la ‘gauche radicale’, il ne faut pas oublier que la question démocratique des personnes homosexuelles et transgenre (et, à vrai dire, les questions démocratiques ‘de société’ en général) a longtemps été plus qu’un gros problème : pour le PCF de Thorez et Duclos, ‘la classe ouvrière (était) saine’, l’homosexualité (ou même simplement la liberté sexuelle) était un ‘vice petit-bourgeois’, et les homosexuel-le-s des ‘malades’ auxquel-le-s ‘le Parti ne veut pas de mal : nous allons les soigner’, car ‘les communistes sont de vrais hommes qui aiment de vraies femmes’… et du côté trotskyste, le PCI de Lambert (largement hégémonique jusqu’en Mai 68), ou même son clone de Frank et Raptis ne raisonnaient guère autrement (aujourd’hui, cela va se traduire, chez beaucoup d’organisations, non par une homophobie affirmée mais par – effectivement – un silence gêné sur la question, ou par l’affirmation qu’il y a là une ‘diversion’ par rapport aux 'vrais problèmes', un ‘débat de société indifférent à la classe ouvrière’, qu'il y a 'd'autres priorités', etc.).

printemps-françaisIl y a là une conséquence directe de l’IDÉOLOGIE RÉPUBLICAINE ‘française’, directement ‘décalquée’ sur le mouvement ouvrier : ‘staliniens’ comme trotskystes recherchaient une ‘identité républicaine et socialiste organique’ du peuple ‘français’, identité de laquelle ‘rien ne (devait) dépasser’. Et il faut dire que ni le marxisme-léninisme ‘kominternien’ (y compris le PC chinois de Mao et, plus tard, le PC cubain du Che…), ni le vieux barbichu depuis son exil mexicain, ne poussaient spécialement dans une autre sens (au milieu des années 1930, l’URSS rétablissait pratiquement toutes les conceptions les plus bourgeoises des relations sociales à caractère sentimental et sexuel : pénalisation de l’homosexualité, interdiction du divorce et de l’avortement qu’avaient autorisés la Révolution d’Octobre, etc.). Seul le mouvement libertaire mettait en avant ces ‘droits’, dans une conception idéaliste petite-bourgeoise ‘radicale’ de la ‘liberté individuelle’. Selon le marxisme, ‘l’humanité ne peut répondre qu’à des questions qui se posent à elle’, mais cela n’est pas un argument ici, puisque l’homosexualité existe (et ‘pose question’) depuis aussi longtemps qu’existe l’espèce humaine elle-même : répandue et socialement acceptée dans l’Antiquité esclavagiste, mais sous une forme élitiste et violemment patriarcale (mode de domination des hommes mûrs sur les jeunes), elle s’est ainsi trouvée rejetée (comme la libre sexualité en général) par les ‘religions révélées’ du Ier millénaire (christianisme, islam, judaïsme talmudique), idéologies 'révolutionnaires' du passage à la féodalité, car associée à la ‘dépravation institutionnalisée’ et à l’esclavagisme sexuel qui prévalait dans l’esclavagisme en crise générale de l’Empire romain ; puis, le processus (parallèle à l’émergence du capitalisme) de construction de l’État moderne, à partir des 12e-13e siècles, a ouvert une ère de répression institutionnalisée et atroce (personnes brûlées vives, etc.), tout comme elle a donné naissance à l’antisémitisme et à la xénophobie ‘existentiels’, au suprématisme ‘blanc’ et chrétien etc., dans une logique où tout ce qui était ‘différent’ du modèle défini comme dominant (la famille bourgeoise ou laboureuse européenne-chrétienne) était potentiellement ‘subversif’ (pour le compte des exploité-e-s, ou pour le compte d’un pouvoir capitaliste concurrent), et devait donc être soit soumis, soit éliminé. L’accusation de ‘sodomie’ (qui pouvait désigner l’homosexualité en particulier, ou le libertinage sexuel en général) était ainsi fréquemment employée contre les ‘dissidents’, par exemple les Templiers ou encore les Cathares, et le terme de ‘bougre’/’bougrerie’, longtemps synonyme avant de perdre sa signification, vient d’ailleurs de ‘bulgare’ qui désignait les Bogomiles, parents balkaniques des Cathares. Il n’y a donc, pour le mouvement marxiste (‘stalinien’ ou trotskyste) du 20e siècle, pas vraiment d’’excuse matérialiste historique’ quant à ses positions sur cette question, mais plutôt un dégagement insuffisant de l’idéologie bourgeoise, elle-même pas encore tout à fait dégagée des conceptions féodales dans lesquelles a ‘baigné’ l’accumulation primitive du capital...

C’est dans le contexte de Mai 68 qu’enfin, des forces marxistes (comme la Gauche prolétarienne et, plus encore, les ‘maoïstes libertaires’ de ‘Vive la Révolution’ (VLR), ou des courants trotskystes notamment dans et autour de la LCR) ont mis en avant cette question démocratique, et LES questionS démocratiqueS en général, rappelant au mouvement prolétarien qu’il n’avait pas vocation à n’émanciper que le prolétariat lui-même, mais aussi les masses populaires humaines dans leur totalité. Cependant, avec le grand recul connu par le mouvement communiste international depuis cette époque, ces conceptions ont tendu en effet à ‘régresser’ vers un ‘libéralisme-libertaire’ idéaliste et à s’aligner sur la gauche bourgeoise ‘moderniste’, perdant la capacité de compréhension du lien entre le modèle de société bourgeois (rejetant l’homosexualité, la liberté sentimentale et sexuelle etc.) et le mode de production lui-même (cf. ci-dessus). Aujourd’hui, cette hégémonie petite voire moyenne-bourgeoise (couches sociales urbaines, éduquées et aisées), ‘social-libérale-libertaire’, sur les mouvements d’émancipation féminine et homosexuelle, est une problématique réelle sur laquelle le mouvement communiste renaissant doit se pencher, problématique traduite notamment par la réaction des Indigènes au débat sur le ‘mariage pour tous’, réaction plus que critiquable, mais révélant bien l’état d’esprit ‘moyen’ du colonisé intérieur (et même du prolétaire ‘blanc’) des ‘quartiers’. Reste aussi en suspens, depuis longtemps, la question d’un mouvement d’affirmation lesbien autonome ; car, la ‘nature humaine’ léguée par des millénaires de société de classe étant ce qu’elle est, les ‘bonnes intentions’ ne suffisent pas et, souvent, les mouvements féministes sont ‘trustés’ par les femmes hétérosexuelles, et les mouvements homosexuels, par les homosexuels masculins… Les militantes lesbiennes se ‘réfugient’ alors, souvent, dans un ‘féminisme ultra-radical’ violemment gauchiste, anti-constructif et repoussoir pour les masses ‘lambda’ (tous sexes et genres confondus).

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2. Cette question permet aussi, encore une fois, de démasquer la pratique au service éternel de la réaction des ultra-gauchistes. Car, une fois constaté ce que tout le monde est tout à fait capable de constater (qu’un nombre considérable de personnes réactionnaires sont capables de se mobiliser en masse contre les droits démocratiques des personnes homosexuelles), le ‘p’’c’’mlm’ concentre encore une fois, comme à son habitude, ses attaques sur l’’extrême-gauche’ (le mouvement révolutionnaire ou ‘radical’ – potentiellement révolutionnaire – d’Hexagone), et en particulier sur ce qui a vocation à devenir sa ‘locomotive’, les véritables maoïstes qu’ils qualifient (dans un grand sac avec les pires débris du révisionnisme thorézien) de ‘marxistes-léninistes’. Ceux-ci seraient coupables de ‘ne jamais parler’ de la question ; tandis que de son côté le mouvement trotskyste, ‘main dans la main’ avec la social-démocratie, mettrait en avant un discours ‘libéral-libertaire’, avec des éléments ‘dissidents’ (comme l’électron libre Ilan Simon, ex d’ARS Combat) qui rejoindraient la mobilisation homophobe (cela, par contre, est vrai et plonge ses racines dans le lourd passif du mouvement ouvrier hexagonal, cf. ci-dessus).

arton982-715ebSauf que cette affirmation est tout d’abord FAUSSE, puisqu’ont défendu les droits des personnes homosexuelles et combattu les mobilisations réactionnaires des organisations aussi variées que l’OCML-VP, l’Organisation communiste ‘Futur Rouge’ (ici et ici) – qui a précisément rompu avec le ROCML sur la question de ces ‘débats sociétaux qui n’intéressent pas le mouvement ouvrier’ ou le média communiste ‘Front pour la Libération de Classe’ (mais pas, en effet, le PCmF, sans doute très pris par son implication dans les luttes ouvrières concrètes de région parisienne) ; et ensuite, si position est prise, elle est de toute manière qualifiée de ‘libérale-libertaire’, ‘rejetant la social-démocratie mais ne la critiquant pas’ (???), etc. etc.

D’une manière générale, le ‘p’’c’’mlm’ pourfend le ‘silence’ (totalement imaginaire) de l’’extrême-gauche’ sur cette question, mais, lorsqu’une organisation ou un média, ou même un individu isolé, prend position, si ce n’est pas homophobe (en tout cas, refusant l’égalité des droits) comme l’électron libre Ilan Simon, c’est alors ‘libéral-libertaire’… Nous avons là une méthode très subtile d’argumentation et de ‘démolition’ de l’’extrême-gauche’ au service de la réaction, méthode dont le ‘p’’c’’mlm’ est vraiment devenu un spécialiste émérite.

Enfin, n’ayons pas peur de le dire, il y a tout de même du GRAND COMIQUE à s’ériger en donneurs de leçons absolus sur cette question, lorsque l’on se réclame de (et vénère à grandes prosternations) l’URSS de Staline et ‘le PCF des années 1930-40’, et que l’on connaît les positions de ces forces politiques sur l’homosexualité et les ‘questions morales’ à cette époque… (de même que lorsque l’on se pose en grands donneurs de leçons sur l’antisémitisme, et que l’on connaît les discours et pratiques de la direction ‘stalinienne’ sur cette question à la fin des années 1940/ début 1950). D’une manière générale, leur position vis-à-vis des personnes homosexuelles ou ‘transgenre’ est profondément ‘professorale’ et imprégnée de paternalisme.

anti-homophobie3. La position réellement communiste révolutionnaire, sur la question démocratique LGBTI, est que la bourgeoisie capitaliste ‘de gauche’, par sa nature même de classe, est incapable d’assumer jusqu’au bout son propre libéralisme démocratique [1] : à ce stade du processus révolutionnaire et DONC de la conception communiste du monde, il n’y a fondamentalement pas grand-chose à redire à la conception bourgeoise libérale sur ces questions (l’État et les lois n’ont rien à faire dans les chambres à coucher des masses populaires) ; les arguments basés sur le prétendu ‘équilibre de l’enfant’ sont des fumisteries obscurantistes sans aucun fondement scientifique (si les couples homosexuels devaient élever ‘automatiquement’ des enfants homosexuels ou ‘perturbés’, alors ‘automatiquement’ les couples hétérosexuels devraient élever des enfants hétérosexuels et/ou ‘équilibrés’ : cette seule affirmation suffit à démontrer le ridicule de l’argument) ; en revanche, refusant que le marché capitaliste subsume (absorbe) une autre activité humaine, les communistes s’opposent au marché de la procréation pour autrui.

En instaurant le ‘mariage pour tous’, la bourgeoisie capitaliste libérale ‘de gauche’ joue un rôle positif en faveur de l’égalité démocratique des personnes homosexuelles ; mais, dans le même temps, outre de valoriser et renforcer l’institution bourgeoise du mariage (au demeurant, tant les sociaux-démocrates que les ‘staliniens’ et les trotskystes n’ont jamais été très ‘avant-gardistes’ sur ce point au siècle dernier…) et de chercher (nature de classe oblige !), à chaque reconnaissance d’une liberté démocratique, à créer un marché pour le capital (comme cela s’est fait avec l’émancipation féminine dans les années 1960-80, la reconnaissance de ‘l’enfant/adolescent comme personne’, la ‘tolérance antiraciste’ des minorités etc. etc.), elle est incapable d’assumer de manière conséquente, à travers une véritable mobilisation progressiste de masse, ce petit bout de révolution démocratique véritable… pour la bonne et simple raison qu’aujourd’hui, au stade de l’impérialisme, seul le prolétariat révolutionnaire à la tête des masses populaires le peut !

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[1] Si l’on voulait résumer 800 ou 900 ans d’histoire du capitalisme en quelques mots, l’on pourrait dire les choses, présenter sa contradiction ‘existentielle’, ainsi : d’un côté il est un ‘centre d’impulsion’ d’humanisme, puisqu’il met en avant l’individu dans son individualité, contre l’individu ‘simple petit rouage’ de la société, ou simple chose que l’on peut s’approprier, utiliser et même détruire à volonté (conception esclavagiste qu’avaient déjà commencé à contester les grandes religions comme le christianisme, l’islam ou le bouddhisme) ; mais de l’autre, par ses contradictions mêmes et l’obligation de ‘gérer’ celles-ci, et même pour ‘forcer’ le développement de ses forces productives, il est obligé de s’appuyer sur un appareil politico-militaire et idéologique qui reprend, ‘rénovées’, les conceptions les plus barbares des temps médiévaux et antiques. Le capitalisme est apparu, aux 11e-12e siècles, dans des sociétés aux forces productives avancées où il a impulsé des modèles de société relativement ‘libéraux’ et humanistes (Italie, régions rhénanes, Espagne ‘maure’, Occitanie…) ; mais il n’a pu prendre réellement son essor qu’à partir du moment où il s’est/a été ‘recouvert’ de l’appareil politico-militaire et idéologique (d’encadrement des masses) qu’est l’État moderne, qui, lui, provient des terres les plus ‘moyennâgeuses’, aux forces productives les moins avancées : Nord de l’Hexagone ‘française’, Nord de la Meseta ibérique, Angleterre, Autriche des Habsbourg puis Prusse en Allemagne, etc. Pour réaliser sa véritable grande accumulation primitive, il a dû rétablir, pour les pays d’Europe de l’Est, un servage digne d’avant l’An 1000 qui avait pratiquement disparu et, dans les colonies des pays d’Europe de l’Ouest, l’institution antique de l’esclavage, qui le christianisme avait beaucoup fait reculer depuis la fin de l’Empire romain, mais en la limitant aux ‘nègres’ africains et aux indigènes d’Amérique, en arguant que ceux-ci n’étaient ‘pas tout à fait humains’ (ou en tout cas ‘païens’, ce qui peut justifier l’esclavage selon certains textes ‘sacrés’)… etc. etc. Là est, au niveau de la superstructure idéologique, la contradiction qui traverse toute l’histoire du capitalisme depuis la ‘renaissance médiévale’.

 

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16 avril 2013 2 16 /04 /avril /2013 09:28

 

C’est le printemps et, comme chacun et chacune le sait et le vit au quotidien, après des mois de grisaille hivernale, les sens s’éveillent : les températures clémentes favorisent la production, par l’organisme, de phérormones, l’’hormone du désir’ ; l’on met plus volontiers ‘le nez dehors’ et c’est le moment des rencontres… Mais les révolutionnaires ont-ils une position sur ce qu’il est convenu d’appeler le ‘désir’ et le ‘sentiment amoureux’ ? Ces pensées sont-elles ‘détachables’ de la réalité matérielle, de la vie sociale et de ses rapports/contradictions de classe ? Voyons les choses de plus près.

Voici un article de Zones subversives [proche des (bons) camarades ‘marxistes libertaires’ d’AL Montpellier et repris sur leur site] sur l'amour. A-t-il toujours existé? Comment fonctionne-t-il sous le capitalisme?

Cet article, pour ne pas être strictement de notre 'chapelle' politique (et se baser au demeurant, comme le souligne l'auteur, sur les travaux d'une sociologue petite-bourgeoise 'de gauche'), n'en expose pas moins bon nombre de vérités... pas toujours 'bonnes à dire' !


eros-erosion--miss-ticLe thème de la souffrance amoureuse traverse la littérature. Pourtant, la réflexion politique et sociale sur ce problème de la vie quotidienne semble inexistante. La sociologue Eva Illouz se penche sur les mutations des relations amoureuses et sexuelles à l’ère de la modernité marchande. Elle insiste sur les aspects les plus récents. En revanche elle a tendance à éluder la répression sexuelle ainsi que les contraintes sociales qui perdurent malgré l’émergence de nouvelles formes d’aliénations. Les manuels de développement personnel ne sont pas plus émancipateurs que la morale religieuse.

 Une sociologie de l’amour moderne

Eva Illouz évoque les différentes formes de souffrances. Trouver l’amour et les difficultés pour rencontrer une nouvelle personne alimente la souffrance, surtout avec la multiplication d’échecs. Lorsque la relation s’instaure, la souffrance prend « la forme de l’ennui, de l’angoisse ou de la colère, de disputes et de conflits douloureux, et aboutissent à la déconfiture, au doute sur soi-même, à la dépression engendrée par les ruptures ou les divorces », constate Eva Illouz. La psychologie insiste sur la responsabilité personnelle de chacun dans l’échec amoureux, considéré comme inévitable. Au contraire, « les vicissitudes et les malheurs de nos vies amoureuses sont le produit de nos institutions », souligne Eva Illouz. Les féministes estiment que la conception romantique de l’amour permet d’imposer une oppression patriarcale. Mais le féminisme postmoderne estime que le pouvoir devient le socle des relations humaines et amoureuses. Pourtant, l’amour renvoie également au désir et au plaisir, et pas uniquement au pouvoir. 

La réflexion critique ne doit pas se limiter à la sphère économique et sociale. Les problèmes de la vie quotidienne doivent également faire l’objet d’une analyse. « Mon but est de traiter l’amour comme Marx traita des marchandises: il s’agira de montrer que l’amour est produit par des rapports sociaux concrets ; que l’amour circule sur un marché fait d’acteurs en situation de concurrence, et inégaux ; et de soutenir que certaines personnes disposent d’une plus grande capacité à définir les conditions dans lesquelles elles sont aimés que d’autres », présente Eva Illouz. 

La sociologue montre bien l’analogie entre l’amour et la logique marchande dans la modernité néolibérale. L’émotionnel s’articule avec l’économique. En revanche, l’auteur occulte les normes morales qui évoluent mais perdurent. 

Progressivement, le mariage avec une personne n’est plus une décision imposée, mais devient un choix individuel. Pourtant « cette forme culturelle occidentale de modernité a provoqué des formes de misère affective, de destructions sans précédents des univers de vie traditionnel », souligne Eva Illouz. 

L’individu moderne semble tiraillé entre des injonctions contradictoires. L’institution du couple et du mariage s’opposent à l’amour romantique et passionné pourtant présenté comme un idéal. La colère, la frustration et la désillusion proviennent des ses contradictions sociales. Les expériences et les souffrances individuelles semblent en réalité collectives car liées aux normes et aux contraintes sociales.            

L’évolution historique de la morale et de l’amour  

L’amour n’est pas uniquement un sentiment désintéressé, irrépressible et passionné. Dans l’époque moderne, l’amour apparaît surtout comme un choix. Le partenaire est évalué et choisit selon des critères rationnels. Mais ce choix semble surtout déterminé par un environnement culturel et par les représentations dominantes. Les romans de Jane Austen permettent d’observer les déterminants du choix amoureux dans les sociétés du XIXème siècle. La conformité du partenaire avec ses propres valeurs morales prime sur le désir sexuel. La femme doit se soumettre à un code moral et à un contrôle patriarcal. L’amour semble alors lié à l’attachement et à l’habitude, et non pas à l’attirance instantanée. « L’amour n’est pas ici vécu comme une rupture ou un bouleversement dans la vie quotidienne. Il se développe plutôt avec le temps, l’intimité, la connaissance progressive et l’étroite fréquentation des familles de chacun, au quotidien », précise Eva Illouz. La dimension morale organise la vie affective. La séduction provient de la capacité à se conformer à des codes et à des normes. Cet aspect moral se traduit par l’intériorisation de valeurs mais surtout par des pratiques sociales. Le processus de séduction s’inscrit dans le cadre précis de la famille et du voisinage. Le jugement des proches et le contrôle de l’environnement social semblent déterminant. Des règles et des rituels sociaux encadrent la séduction. Les sentiments amoureux se conforment aux intérêts économiques et l’endogamie sociale doit être préservée. Le respect des promesses et l’engagement semblent déterminants. 

Dans la modernité, le marché des rencontres devient dérégulé. L’amour est désencastré des codes sociaux pour devenir un choix individuel. Le sex-appeal codifie l’attractivité sexuelle. La séduction s’apparente alors à l’intériorisation d’un « ensemble de codes corporels, linguistiques et vestimentaires très consciemment manipulés et adaptés dans le but de susciter le désir sexuel de l’autre », résume Eva Illouz. L’amour se conforme à la logique consumériste. Le cinéma, les magazines, la publicité diffusent des normes érotiques. La jeunesse et la beauté façonnent l’imaginaire érotique de la société de consommation. En revanche, Eva Illouz exagère fortement la rupture de la modernité. La sociologue estime que le plaisir sexuel devient central. Mais, dans le monde réel, les valeurs morales et les contraintes sociales évoluent sans pour autant disparaître. Peu de femmes osent affirmer qu’elles aiment le plaisir sexuel. En revanche, la sociologue souligne à juste titre l’importance croissante de l’attrait physique dans le sentiment amoureux. Une standardisation du look caractérise la séduction. Le marché de la rencontre amoureuse semble désormais régi par la compétition. Mais la sociologue considère que la valorisation du plaisir sexuel dans les médias organise désormais la vie sociale. En réalité, ses représentations médiatiques alimentent la frustration. La misère sexuelle prime sur la jouissance dans la vie quotidienne. Mais l’amour s’apparente désormais à un grand marché rythmé par la concurrence. « La rencontre avec des partenaires potentiels est donc structurées dans et par un marché ouvert au sein duquel les gens se rencontrent et s’unissent en fonction de leur « goût », et rivalisent les uns avec les autres pour accéder aux partenaires les plus désirables », résume Eva Illouz. Une hiérarchie sexuelle se construit à partir de l’attrait physique et du capital érotique des individus. Des « capitalistes sexuels » tirent une fierté du grand nombre de leurs conquêtes. Le capital sexuel peut ensuite être réinvestit dans le champ professionnel puisqu’il révèle la bonne présentation de soi et la capacité à se mettre en valeur.    

Le patriarcat et le marché amoureux  

La liberté amoureuse se développe mais reste dans le cadre du patriarcat. La morale traditionnelle impose l’abstinence et le contrôle sexuel. L’engagement et le mariage déterminent la vie sociale. Les obligations familiales doivent être respectées. 

Dans les sociétés traditionnelles, le nombre de conquêtes féminines reflète le statut social de l’homme. Dans la modernité, la multiplication des partenaires est une condition pour accéder à un statut social élevé. Ils expriment leur capacité à triompher de la concurrence sur le marché sexuel. « Les hommes affirment leur pouvoir social sur les femmes et sur d’autres hommes en exerçant une domination sexuelle sur de nombreuses femmes », explique Eva Illouz. 

Les femmes restent attachées à une relation exclusive et monogame, conforme à la famille patriarcale. Les femmes subissent la contrainte normative et biologique de la grossesse. Les femmes doivent choisir des hommes plus âgés, plus cultivés et plus aisés pour se conformer à l’ordre social. Le marché de l’amour se rétrécit pour les femmes qui, de leur côté, deviennent plus cultivées et autonomes financièrement. Le choix d’hommes semble alors très limité. La phobie de l’engagement semble alors liée aux limites dans le choix amoureux. 

Le désir sexuel se conforme à la logique marchande. La rareté devient plus attirante. Une femme distante et désintéressée devient alors plus attirante qu’une femme amoureuse. 

Dans le choix amoureux, la rationalisation, l’évaluation, le calcul prime sur les sentiments et l’émotion. La  décision de l’engagement amoureux n’est plus intuitive mais repose sur un calcul rationnel. Cette évaluation diminue alors le désir de l’engagement par rapport au choix intuitif. 

Pourtant, l’analyse d’Eva Illouz repose sur un postulat largement erroné. Pour la sociologue, les difficultés de l’engagement proviennent d’une abondance de partenaires amoureux. En réalité, la misère affective et sexuelle semble plus largement répandue que l’abondance. Les choix amoureux, pour la plupart des gens, ne sont pas aussi importants que le prétend la sociologue. Surtout, la phobie de l’engagement peut provenir d’une crainte légitime face à l’embrigadement du couple. Cette conception de l’amour semble sclérosée dans ce carcan de la monogamie. Mais l’attachement des hommes à une « sexualité de rencontres » n’est pas tant lié au désir et au plaisir. Au contraire, les hommes acceptent plus facilement les relations sexuelles car elles renforcent leur statut social de séducteur. Mais la phobie de l’engagement devient alors plus importante chez les hommes qui peuvent ainsi bénéficier d’une domination affective sur les femmes.                

L’amour et la reconnaissance sociale  

L’amour participe à une demande de reconnaissance. « L’amour romantique rehausse l’image de soi à travers le regard de l’autre », décrit Eva Illouz. L’amour permet d’affirmer sa singularité et sa propre valeur. Cette demande de reconnaissance fonde l’identité personnelle.

Le désir de rencontre repose sur l’affirmation du moi. « Le fait de « se sentir bien avec soi-même » est devenu à la fois la cause et l’objectif de la rencontre amoureuse », explique Eva Illouz. L’assurance devient indispensable à la rencontre, et la rencontre renforce l’assurance. Les compliments ne correspondent pas à l’intensité de l’amour mais à une évaluation de la valeur sociale. Les femmes aiment les compliments pour obtenir une reconnaissance sociale. Selon le philosophe Axel Honneth, « l’image de soi […] dépend de la possibilité d’être continuellement validée par les autres ». La valeur sociale d’un individu s’établit à travers ses relations avec les autres. 
Le désir « est évalué à l’aune de critères multiples et fluctuants, tels que l’attrait physique, l’alchimie émotionnelle, la « compatibilité » des goûts et le caractère », décrit Eva Illouz. Le choix amoureux ne correspond plus à des codes sociaux. La « désirabilité » dépende de choix subjectifs et individuels. L’amour devient plus incertain. « La conséquence est que les hommes et les femmes peuvent difficilement prédire s’ils attireront un partenaire potentiel et/ou entretiendront son désir », souligne Eva Illouz. La reconnaissance en amour n’est jamais acquise. Les différents signaux envoyés pour renforcer la valeur du moi sont souvent contradictoires. La « peur du rejet » explique souvent la timidité et menace l’édifice de la valeur personnelle. Contrairement au contexte des sociétés traditionnelles, la souffrance amoureuse ne renforce pas la valeur individuelle, mais affaiblit l’estime de soi. 

Le modèle du couple et de l’engagement, valorisé par Eva Illouz, impose l’amour comme une relation de pouvoir. Un équilibre affectif doit être trouvé et la femme qui déclare son amour devient inférieure. Dans le cadre de la propriété sexuelle, les relations amoureuses sont régies par la logique du calcul économique. 

L’amour de soi remplace prime sur l’amour des autres pour se conformer à la norme de l’autonomie. Le besoin de reconnaissance, notamment chez les femmes, est considéré comme lié à cet amour de soi. Les échecs amoureux ne sont pas considérés comme le résultat de logiques sociales, mais de défaillances psychologiques. 

La sécurité, l’engagement et la ritualisation de la recherche du partenaire disparaissent dans la modernité. 

L’amour face à la rationalité marchande  

Le sociologue Max Weber oppose la rationalité moderne aux émotions. Pourtant, les deux ne s’opposent pas. Au contraire, la rationalité restructure nos émotions. Le désir amoureux n’est alors plus porté par la passion et l’érotisme.

L’amour enchanté fait irruption dans le quotidien pour le bouleverser. Il est inexplicable, irrationnel et se produit dès la première rencontre. La spontanéité du désir prime sur le calcul et le savoir rationnel. Le désenchantement amoureux est détruit par l’action rationnelle, routinière et méthodique, qui prédomine dans la modernité. Toute forme d’intensité émotionnelle disparaît. L’abandon de soi et le ravissement sont remplacés par la science, le contractualisme et la technologie.

La science et la psychologie contribuent à une rationalisation de l’amour. Le désir devient alors un sentiment excessif. « Le modèle de santé mentale qui pénétra massivement les relations intimes exigeait que l’amour soit aligné sur des définitions du bien être et du bonheur qui rejetaient en définitive la souffrance, et commandaient que l’on maximise ses intérêts », résume Eva Illouz. Ses intérêts personnels priment sur le désir de l’autre. La souffrance ne correspond plus à la norme émotionnelle. Les scientifiques vont même jusqu’à réduire l’amour à une chimie cérébrale. Selon Max Weber les explications scientifiques ne permettent pas de mieux comprendre le réel, La science semble même éloigner de l’expérience directement vécue. 

Le féminisme impose une conception contractuelle et libérale de l’amour. « Parce que le féminisme, aux côtés de la psychologie clinique et de la culture de consommation, a été l’agent culturel le plus puissant de la formation et du changement des relations hommes/femmes, il peut et doit être analysé comme ses deux autres formations culturelles », explique Eva Illouz. Pour des féministes, le désir érotique doit être encadré par des règles procédurales neutres et par des normes dans le discours et la conduite. La symétrie doit primer sur la liberté de sentiment au nom des nouvelles normes d’un équilibre du pouvoir. Les féministes s’attachent à encadrer et réguler le désir sexuel selon ses nouvelles normes. Dans les règlements des universités et des entreprises, « le lieu de travail prévaut sur les relations érotiques » observe Eva Illouz. Le consentement est exigé à chaque étape, pour la moindre caresse. Les rencontres érotiques sont codifiées comme une décision politique. La spontanéité et le désir sont alors éradiqués. Les sentiments sont évalués, quantifiés et comparés. « La norme d’équité introduit de nouvelles manières d’évaluer, de mesurer et de comparer les actes de chaque membre du couple dans la vie quotidienne », souligne Eva Illouz. Même les émotions font l’objet de calculs mesquins. Cette logique rationnelle et contractuelle transforme alors la nature du désir.

Internet impose une technologie du choix inspirée par la logique du marché. Les critères de sélection du partenaire se multiplient. La rationalisation prime sur l’émotion. « De tels critères ne sont pas seulement liés au statut social et à l’éducation, mais aussi à l’apparence physique, à la sexualité et, peut-être avant tout, au style émotionnel de l’autre », observe Eva Illouz. La psychologie impose que les deux personnes du couple partagent les mêmes goûts et le même mode de vie. Les sites de rencontres promettent des émotions amoureuses, mais à travers des méthodes rationnelles dans la sélection du partenaire. Un profil précis doit être définit. Le flux de rencontre doit être géré, car il est beaucoup plus important que dans la « vrai vie ». Les utilisateurs peuvent voir l’ensemble de leurs partenaires potentiels. Ses sites permettent donc de visualiser précisément l’offre et la demande. Une comparaison consciente est régie par des règles précises. Les partenaires potentiels deviennent mesurables, comparables, quantifiables. La compétition prime sur l’instinct. Le consumérisme permet de développer l’esprit de calcul et la maximisation des résultats devient un objectif. « Internet s’est de plus en plus organisé comme un marché, où il est possible de comparer les "valeurs" attachées aux personnes et d’opter pour la "meilleure affaire" » », résume Eva Illouz.

Cette rationalisation de l’amour détruit l’érotisme, le désir sexuel et la passion amoureuse. Des normes comme « le procéduralisme, la réflexivité scientifique, le contractualisme et la rationalité consumériste ont interférés avec les modalités traditionnelles d’érotisation des relations hétérosexuelles », souligne Eva Illouz. L’expérience érotique et sexuelle devrait au contraire apparaitre comme une activité épanouissante avec des sensations très agréables. Le désir, le plaisir et la jouissance s’opposent à la froide logique rationnelle. L’amour, plutôt qu’un contrôle permanent, suppose un abandon au plaisir et à la sensualité.                       

Un imaginaire amoureux atrophié

2999666579 1 3 tizLkbLfAdorno observe que l’imagination devient un moteur du capitalisme, mais demeure cantonnée à une sphère délimitée. « La diffamation, ou plutôt la relégation de l’imagination dans un domaine spécialisé délimité par la division du travail, est un phénomène originaire de la régression de l’esprit bourgeois », souligne Adorno. Les imaginaires fabriqués par la culture de masse déterminent le désir amoureux.

Dans le domaine de l’amour, l’imagination et la créativité peuvent permettre d’intensifier l’expérience vécue. Les médias diffusent une certaine conception de la vie et du bonheur personnel. La société de consommation impose des émotions et des fantasmes. Le capitalisme contrôle et oriente les désirs. Dans ce contexte, un nouvel imaginaire amoureux émerge. « L’imagination est donc une pratique sociale et culturelle qui constitue une partie significative de ce que nous appelons la subjectivité - le désir et l’acte de volonté. Elle façonne la vie émotionnelle et a un impact sur la perception qu’a le sujet de la vie quotidienne », souligne Eva Illouz. 

Les médias et la fiction diffusent un imaginaire et des émotions auxquelles s’identifier. Cet imaginaire impose une certaine conception de l’amour. Selon Eva Illouz, « la forme narrative de nos émotions, et notamment de nos émotions amoureuses, est fournie par les histoires que diffusent les médias et la société de consommation ». L’amour, dans la modernité, se caractérise par une distance très forte entre la réalité et des attentes. L’imagination et les fantasmes alimentent alors la désillusion. 

Cette déception provient de l’échec dans la vie quotidienne. Dans le couple la sécurité prime sur l’aventure et la passion. Le couple repose sur la rationalisation et sur la routinisation de la vie quotidienne. « Les vies familiales modernes sont prévisibles à l’extrême, et leur prévisibilité est agencée par un vaste ensemble d’institutions organisant la vie quotidienne : les livraisons à domiciles (nourriture, journaux, shopping sur catalogue) ; la télévision et ses programmes à heures fixes ; la sociabilité, pour l’essentiel planifiée à l’avance ; le loisir standardisé et les heures de repos », décrit Eva Illouz. 

Les sites de rencontres sur internet diffusent un nouvel imaginaire. L’amour est associé au tchat et à la webcam. La relation affective se construit à distance, par écran interposé. « L’intimité n’est pas fondée sur l’expérience ou centrée sur le corps, mais découle d’un savoir psychologique et des modalités de la mise en relation avec l’autre », analyse Eva Illouz. L’intuition et les gestes du corps ne sont plus le moteur du désir. L’évaluation d’autrui repose sur une accumulation d’attributs. 

Eva Illouz se contente d’une analyse, d’un constat certes éclairant, mais sans dessiner la moindre perspective révolutionnaire. Loin d’une libération sexuelle, la sociologue apparaît comme une social-démocrate de l’amour. Les relations affectives doivent être encadrées, régulées, pour éviter le moindre débordement affectif et sexuel. « L’une des principales thèses de ce livre est d’une grande simplicité : les hommes disposent aujourd’hui d’un choix sexuel et émotionnel bien plus grand que les femmes, et c’est-ce déséquilibre qui crée une domination affective », affirme Eva Illouz. Évidemment, dans la réalité, c’est le constat d’une généralisation de la misère affective et sexuelle qui s’impose. 

La sociologue décrit bien les nouvelles règles de la séduction et la généralisation de l’évaluation marchande dans la sphère amoureuse. Elle souligne également le triomphe de la rationalité qui détruit toute forme de passion. Mais Eva Illouz s’enferme dans la défense de l’engagement amoureux et du couple bourgeois étriqué. Elle ne remet surtout pas en cause la répression sexuelle et la cause fondamentale du désastre amoureux : la propriété sexuelle à travers le couple.  Contre la grisaille marchande et la morale sexuelle, son constat devrait au contraire plaider en faveur d’une révolution poétique et orgastique.

 

L'article nous montre bien, en substance, que ce que l'on peut appeler les 'relations sociales de séduction' sont en réalité un vaste MARCHÉ, régi par une LOI DE LA VALEUR, valeur dont les 'référentiels' varient, bien évidemment, selon les sociétés (époque, mode de production et 'stade' de celui-ci, culture sous-tendue) et, aussi... selon les classes sociales. L''Amour' comme notion abstraite, détachée de la réalité matérielle et du temps, n'a aucun début de commencement d'existence.

L'on sait par exemple que la minceur féminine n'est un 'culte' que depuis quelques décennies, que le bronzage n'est devenu à la mode, dans les classes 'supérieures', que dans l'entre-deux-guerres (avant, c'était une marque des 'culs-terreux'), qu'un homme 'costaud' était il y a encore un siècle un critère dans le monde ouvrier et paysan, mais pas nécessairement dans le monde bourgeois où c'était l''élégance' vestimentaire qui primait (aujourd'hui, les deux critères ont tendance à être devenus interclassistes, mais sans la moindre 'logique' puisque le travail - condition de reproduction de l'existence - dans les sociétés occidentales est de moins en moins physique et le vestimentaire perd quant à lui, du coup, sa symbolique de classe) ; quant à ce qui est des critères 'non-physiques' (activités, talents, culture et 'conversation', etc.), ils ont, évidemment, énormément varié à travers les époques et varient, à une même époque, d'un pays à l'autre...

Ce qui est certain, c'est que dans la société capitaliste pourrissante qui nous entoure, les relations humaines en général (pas seulement 'de séduction') tendent à devenir de plus en plus 'superficielles', 'intéressées', 'comptables' ; et que le processus révolutionnaire de négation du capitalisme par le communisme débouchera sur des rapports sociaux, y compris ceux-là, radicalement différents de ceux que nous connaissons aujourd'hui.


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28 janvier 2012 6 28 /01 /janvier /2012 23:02

 

Le collectif Coup Pour Coup 31 vous invite à une rencontre "Femmes en lutte!" le samedi 25 février à 14h.

Voir ci-dessous l'affiche et la présentation des intervenantes.

 

Venez nombreux !

Samedi 25 février à 14h

Amphi 9 (dans l'Arche) - Université du Mirail / Métro Mirail Université

afficheCPCfemmes.png

Présentations des intervenantes :

 

Soha Bechara est née à Beyrouth en 1967 dans une famille engagée au sein du Parti Communiste Libanais. Elle passe son enfance dans la capitale, ne retournant au Sud-Liban, région d'origine de sa famille, que pour les vacances. Mais avec l'occupation israélienne de 1978 - qui se poursuit avec celle de l'Armée du Sud-Liban, sous contrôle israélien -, elle ne peut plus retourner sur la terre de sa famille. Très jeune, Soha entre alors dans la résistance contre l'occupation. Étudiante de 21 ans, membre du Front national de la résistance libanaise (FNRL), elle tente en 1988 d'éliminer le général Antoine Lahal, chef de l'Armée du Sud-Liban. Son acte lui vaudra dix ans de détention sans jugement dans le camp de Khiam, mis en place par le pouvoir israélien en 1985. Elle y subira la torture et plus de six ans d'isolement. Une campagne internationale inlassable la fera libérer le 3 septembre 1998.
Symbole du combat contre l'occupation israélienne, elle témoignera de la place et du rôle des femmes dans la résistance palestinienne et libanaise.

GABRIELA (alliance nationale des organisations de femmes aux Philippines) a été fondée en avril 1984 après une manifestation à Manille (capitale des Philippines) de 10.000 femmes contre la dictature de Marcos. Son nom est en l'honneur de Gabriela Silang, qui a participé à une révolte contre le colonialisme espagnol dans la seconde moitié du XVIIIe siècle.
Gabriela regroupe plus de 250 organisations de femmes de tous les horizons sociaux : paysannes, ouvrières, religieuses et professionnelles. Ces organisations travaillent aux enjeux touchant les femmes tels que la négation de leurs droits, la violence contre les femmes et les enfants, la prostitution, le trafic sexuel et l'homophobie. Ses membres mettent en avant une approche intégrale de l’émancipation des femmes. Elles croient que celle-ci passera notamment par la résolution des problèmes issus de la domination étrangère et de la dépossession des terres.
Une représentante de GABRIELA viendra expliquer le rôle et l'action de son organisation pour les femmes philippines, dans un pays d'Asie dominé par l'impérialisme américain.

Femmes En Lutte 93 est une association née en Seine-Saint-Denis à l'automne 2010. Regroupant des femmes de tous âges et de toutes origines, Femmes En Lutte 93 se donne comme objectif de donner la parole aux femmes des milieux populaires, de construire des solidarités concrètes entre elles et de populariser les luttes des femmes en France et dans le monde.
Elles viendront témoigner des conséquences de la crise du capitalisme pour les femmes des quartiers populaires de France.

 

 


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19 mai 2011 4 19 /05 /mai /2011 17:21

 

Depuis bientôt une semaine, l'affaire DSK fait bien sûr l'effet d'un tremblement de terre dans le monde médiatico-bourgeois.

Pour SLP, les militantes antisexistes seraient très certainement les plus fondées pour s'exprimer sur le sujet. On vous tiendra au courant. Deux réflexions viennent spontanément :

- Même si la "présomption d'innocence", droit bourgeois oblige, est encore de mise, si les faits sont avérés, ils sont un véritable CAS D’ÉCOLE, un cas PHÉNOMÉNAL. La (présumée) victime aura en effet subi TROIS OPPRESSIONS simultanément : en tant que femme face à un satyre, réduite à un objet sexuel ; en tant que prolétaire, petite employée d'hôtel, face à un homme riche et de pouvoir, qui ne peut concevoir qu'on "résiste" à quelqu'un de son rang ; enfin, d'origine africaine, face au fantasme colonial de la femme noire "facile".

- Les Américains nous donnent une vision méconnue de leur culture nationale. C'est sans doute la raison de l'incrédulité qui a frappé de nombreuses personnes sincères au début de l'affaire. Dans le rapport de "sœurs ennemies" de la bourgeoisie française avec la bourgeoisie US, il est de bon ton de vilipender la "dureté extraordinaire" (et c'est vrai !) du système judiciaire américain. Mais enfin, quoi ? DSK sortant menotté du commissariat, c'est "insoutenable" ; mais le jeune prolétaire voleur de scooter, ça ne l'est pas ? Manuel Valls devrait pourtant être content : le pénitencier de Rikers Island manquait cruellement de "whites", de "blancos"...
Ce que nos bourgeois sont incapables de comprendre, c'est l'absence d'héritage féodal de la société US. Quelques voix se sont élevées contre la "solidarité de caste" dont bénéficie DSK, de la part de ses collègues du PS mais aussi de l'ensemble du "petit monde" politique, intellectuel (BHL) et journalistique. Et en effet, cette solidarité de caste est inconcevable outre-Atlantique. La société américaine est construite sur une idéologie bourgeoise protestante et rigoriste, où l'on a le droit d'être riche, très riche et puissant, mais où l'on doit alors être irréprochable. Les Américain-e-s aiment les histoires de chute des puissants "malfaisants". Dans les westerns, le "méchant" n'est-il pas, souvent, un homme riche, tyrannique et corrompu qui fait sa loi sur la ville, et finit avec une balle dans le caisson ? Aux États-Unis, on peut s'en sortir avec de l'argent : en achetant la victime, ou en se payant de bons avocats, dont la défense consistera plus à salir la victime, qu'à digresser sur votre enfance malheureuse... Mais on ne peut pas s'en sortir, automatiquement, par le "rang", par les "réseaux". Si l'on commet un acte comme celui reproché à DSK, vos "réseaux" ne vous connaissent plus, ne serait-ce que pour leur propre réputation.
Les États-Unis n'ont pas d'héritage féodal, où les nobles pouvaient tuer un roturier et être condamnés à une amende, et avaient bien sûr un droit de cuissage sur les servantes. Aux États-Unis, on ne passe pas son temps à trouver des excuses aux frasques des grands bourgeois. Voilà ce qui est inconcevable à nos médias et nos politiciens... grand bourgeois.

 

A lire, un assez bon article du collectif Les Mots Sont Importants :

 

Dominique Strauss-Kahn n’est pas un « séducteur »

Quelques remarques sur le traitement médiatique du harcèlement sexuel en France

 

En 2008, réagissant à un article de Libération, nous pointions déjà le traitement médiatique plus que partial d’une autre affaire impliquant Dominique Strauss-Kahn, mais déjà liée à des accusions de violence et de harcèlement sexuel. Sans se prononcer sur celle qui vient de surgir, nous republions ce texte pour souligner la similitude du vocabulaire utilisé aujourd’hui pour parler d’un homme dont les torts seraient simplement d’être un « séducteur », un « homme à femmes », un « coureur de jupons ». Sans jamais s’interroger sur la violence possiblement subie par des femmes dont une grande partie ne sont sans doute pas « séduites » par cet homme. Préoccupé avant tout par l’élimination plus que probable de son candidat favori, Libération use même d’un magnifique euphémisme, digne de l’affaire Polanski : un « immense gâchis ». Peut-être pas un gâchis pour tout le monde s’il pouvait contribuer à fissurer la chape de plomb qui règne en France sur la question de la violence, du harcèlement sexuel, et plus largement du sexisme (autre que banlieusard et « arabo-musulman »).

À chaque fois qu’une affaire d’abus de pouvoir masculin arrive à traverser la censure des médias, on peut entendre ce discours enchanté sur la France.Encore une « exception française » dans ce pays de la séduction et du libertinage, les violences faites aux femmes n’existeraient pas, ou si peu (sauf chez les arabes et les jeunes de banlieues). C’était le cas il y a plusieurs années quand une étudiante en thèse avait tenté (en vain) de porter plainte contre son directeur de thèse pour harcèlement sexuel. Que n’a-t-on pas entendu (déjà dans Libération) sur la judiciarisation des relations sociales, la police des mœurs, l’américanisation de la société, et autres épouvantails, qui ont efficacement fait oublier les corvées sexuelles auxquelles sont régulièrement soumises certaines étudiantes ou employées dans le monde du travail.

Ce sont les mêmes arguments qui ont été avancés lors de la récente affaire impliquant Dominique Strauss-Kahn, galant homme et homme à femmes, séducteur invétéré, coureur... de jupons justement !, égaré au pays des corsets et du politiquement correct. Il aurait – récompense pour services rendus ? manière de réduire au silence une éventuelle insoumission ? – fait verser par son institution des émoluments généreux à sa maîtresse. On se souvient qu’avant sa nomination au FMI, des réactions indignées avaient accueilli le seul article, paru sur le site Rue89, qui avait osé évoquer les formes de drague très insistantes dont le membre du parti socialiste était coutumier.

La presse et la classe politique font bloc, comme un seul homme si on peut dire, autour de DSK : même minimisation des faits (une affaire de « jupons », franchement...), même opposition entre la France de la liberté sexuelle et l’Amérique puritaine, et mêmes contre-feux : l’article de Libération (centré autour de la question de savoir, on croit rêver, si la carrière de DSK est mise en péril par cette affaire !) se termine en évoquant les critiques suscitées au sein du FMI par l’enquête menée contre le Français.

Une « chasse à l’homme » contre DSK !

« Des arrière-cuisines du FMI [qui] ne sont pas reluisantes », conclut la journaliste. Tandis qu’on fait remarquer, à grand renfort d’anti-américanisme et clins d’oeil entendus, que notre Asterix DSK, « sur la sellette », n’a quand même pas de compte à rendre aux électeurs américains ! Depuis quelques jours, enfin, c’est le grand classique de la « campagne de déstabilisation » [1], et sous la plume de Daniel Schneidermann, qui parle de « chasse à l’homme », Dominique Strauss-Kahn est définitivement devenu une victime.

La question des inégalités hommes/femmes et des innombrables manières dont elle se traduit (y compris dans la sphère privée) est, en France, encore très largement niée. Arrêtez de tout sociologiser : c’est l’AMOUUUR, on vous dit !!! Quand elle n’est pas brutalement niée, elle est, c’est un autre classique, reléguée au second rang des préoccupations. Les esprits supposément contestataires ne sont d’ailleurs pas en reste, et pas forcément moins franchouillards en la matière. On entend déjà certains estimer peu opportun de s’intéresser à des « frasques sexuelles » alors qu’il y a bien mieux à faire à dénoncer le ralliement aux dogmes néo-libéraux ou encore les positions sionistes de Dominique Strauss-Kahn.

Et bien non. Il faut revendiquer le droit de s’intéresser aux « frasques sexuelles ». Non pas pour plonger dans le détail des ébats de Dominique Strauss-Kahn (perspective pas vraiment excitante, il faut bien l’avouer), mais pour que les nôtres soient, dans un pays qu’on voudrait moins aveugle à la réalité du sexisme, enfin joyeuses, intenses, multiples et... égalitaires !


 

Dessin de Manu

 

 

 

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22 mai 2010 6 22 /05 /mai /2010 13:14

 

Sur le site des camarades

 

avortement: si je veux quand je veux!

 

La bataille pour l’interdiction de l’avortement est un combat emblématique des fascistes.

Les antifascistes, eux, luttent pour le droit de pouvoir choisir. Si nous sommes opposés, c’est parce que notre analyse du monde et notre projet de société ne sont pas les mêmes.

Les fascistes veulent principalement que les femmes produisent des enfants pour en faire des soldats au service de la « France » (pas uniquement des militaires !). Certes, tout cela est enrobé de verbiage religieux sur la « création » et certains intégristes ou naïfs vont même jusqu’à y croire. Cependant, il ne faut pas être dupe.

Nous, nous partons de la vie réelle du peuple - femmes et enfants - pour analyser la situation.

Tout d’abord, il est important de dire que pour une femme, un avortement n’est pas un geste anodin ni une partie de plaisir. L’angoisse d'être enceinte, la culpabilité, les regrets, l'auto-dénigrement en plus des séquelles physiques, des effets secondaires, sans parler du coût financier, de la perte de temps, du regard des médecins gynécos souvent infantilisants ainsi que malheureusement une certaine réprobation sociale sont non négligeables.

L’image que tentent de répandre les fascistes comme quoi une femme qui avorte est une femme qui ne pense qu’à elle et à son plaisir est fausse.

Pour comprendre la question de l’avortement au sein du peuple, il faut partir de la réalité de la société capitaliste dans laquelle on vit. C'est-à-dire que même si avoir des enfants voulus est une grande joie, il n’empêche que c’est très coûteux en termes de temps, d’argent et de carrière. Et c’est bien entendu les femmes qui doivent supporter la majorité de ce poids.

Élever un enfant dans la société bourgeoise nécessite beaucoup de temps de la part des parents et vu que les enfants y sont élevés en couple et que la prise en charge par la société est minime (crèche, école, activités diverses…)c'est souvent la mère qui s’occupe de la plus grande part tandis que le père supervise généralement.

Au niveau financier, même s’il existe certaines aides, elles ne sont pas suffisantes.

 

avortement: si je veux quand je veux!

 

Enfin, il est prouvé que les femmes qui ont des enfants ont des perspectives professionnelles encore plus faibles que celles qui n’en ont pas.

Et le plus important : des parents veulent le bonheur de leurs enfants et ils savent bien que si eux-mêmes ne sont pas heureux un enfant non désiré a très peu de chances de devenir un enfant puis un adulte heureux. C’est le bonheur de leur possible enfant qui justifie la possibilité de l’avortement. Et comme chacun sait : le bonheur ne se décrète pas !

Bien sûr, certains vont nous dire que ces femmes n’ont qu’à mener à terme leur grossesse et laisser l’enfant une fois né à des parents adoptifs.

D’une part, ce serait oublier que dans la société bourgeoise emplie de sa morale, une femme célibataire enceinte est très mal vue. Et c’est encore pire si elle ne veut pas la mener à terme et/ou élever l’enfant. Elle est notamment moquée du fait qu’elle ne saurait pas gérer sa contraception, qu’elle aurait une vie légère ou qu’elle serait bête parce que n’ayant pas réussi à garder le père…

De toutes façons, dans cette société patriarcale, c’est toujours la femme qui est jugée fautive !

Dans la société dans laquelle on vit actuellement, une grossesse est non seulement pénalisante au niveau social mais également au niveau financier (habits, baisse de productivité due à l’état de santé, temps passé en rendez-vous médicaux, préparation de l’accouchement, arrêt de travail…). Dire que les femmes n’ont qu’à aller au bout de la grossesse pour confier ensuite l’enfant à une autre famille est un discours idéaliste complètement coupé de la réalité.

 

avortement: si je veux quand je veux!

 

Par ailleurs, il est bon de rappeler que l’avortement, n’est pas un choix que l’on fait avant de tomber enceinte, que personne ne se sert de l’avortement à la place d’un contraceptif et que si des femmes se retrouvent enceinte sans l’avoir voulu, quand ce n’est pas à la suite d’un viol, c’est à cause de la défection ou de l’inadaptation d’une contraception dont le poids repose en grande partie sur les femmes.

Par exemple, si les contraceptifs masculins sont inexistants (hors préservatif), les contraceptifs féminins ne sont pas bien développés. De plus, ils ne sont en général pas ou mal expliqués comme le stérilet sur lequel circulent toutes sortes de rumeurs infondées (Cf site Martin Winckler) et quand on en trouve un qui convient, il est bien souvent non remboursé et à la charge de la femme. Sur ce site internet, on peut d’ailleurs voir comment certains gynécologues se vengent un peu sur les femmes par des gestes, des discours et l'emploi de certaines méthodes inutiles ou inappropriées pour punir les femmes.

Il ne faut pas non plus oublier, que si tomber enceinte n’est pas forcément voulu, et si c’était souhaité à un moment, cet avis peut changer entre la conception et l’accouchement notamment si les conditions économiques changent ou bien entendu si les sentiments amoureux entre les futurs parents s’éteignent.

Un enfant désiré peut également se révéler être un fœtus anormal qui donnerait un enfant handicapé. Or quand on voit comment sont traités les handicapés dans cette société bourgeoise, il faut être cruel pour souhaiter à d’autres de vivre cette vie.

Pour toutes ces raisons, pouvoir avorter doit donc être un droit. Et si l’avortement n’est certes pas la panacée, il n’empêche que c’est un droit à défendre, à consolider et à élargir comme la possibilité de ne pas avorter pour celles qui le souhaitent doit aussi être un droit.

 

avortement: si je veux quand je veux!

 

Enfin, avorter est un choix et comme tout choix, certaines peuvent le regretter a posteriori mais, si en fonction des circonstances, ce regret peut être compréhensible, en revanche, il est inacceptable de chercher à transmettre ce regret individuel à d’autres, voire à interdire cette possibilité de choisir aux autres femmes.

Pour terminer un rappel de ce qui pourrait paraître une évidence. Ce choix appartient à la femme ! tout simplement car, dans cette société patriarcale, c’est elle qui en subit les plus grandes conséquences et si les fascistes veulent interdire l’avortement, c’est aussi parce qu’enlever cette possibilité aux femmes permet aux fascistes de maintenir leur domination sur l’esprit et le corps des femmes en contrôlant leurs tensions érotiques, en leur refusant le droit au plaisir simple, non calculé et non préparé: un droit pourtant d’autant plus compréhensible en regard de la pression que les femmes subissent dans cette société.

Pour l’avortement libre et gratuit.
Contre les arguments réactionnaires des cléricaux, mobilisons-nous pour que l’avortement ne soit plus stigmatisé.
AABDX
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10 mars 2010 3 10 /03 /mars /2010 11:43

Toulouse 7 News

Après deux ans et demi de concubinage, ponctués d’un PACS enregistré il y a 14 mois, un homosexuel étranger vivant à Toulouse est sous le coup d’une mesure d’expulsion.

Des suites judiciaires ?

Pour son comité de soutien « En dépit des circulaires en vigueur et de la jurisprudence du Conseil d’Etat, Dominique Bur, le Préfet de Haute-Garonne persiste à refuser un titre de séjour vie privée et familiale au requérant. »

De nombreux élus locaux et nationaux ont apporté leur soutien à Aabed.

Mais, et toujours selon le comité de soutien  « la Préfecture de Haute-Garonne continue à faire la sourde oreille, infligeant au demandeur un traitement qui relève désormais du harcèlement. En effet, les services préfectoraux usent de manœuvres dilatoires pour priver un étranger d’un droit qui lui est dû ».

Pour faire avancer la situation les requérants ont alerté  le Collectif Contre l’Homophobie qui est intervenu le 6 janvier 2010 dernier auprès du préfet pour plaider la cause du demandeur puis auprès d’Eric Besson Ministre de l’immigration 21 janvier dernier pour « dénoncer les dysfonctionnements manifestes et l’abus de pouvoir dont est victime le requérant » .

Aujourd’hui face à ce mutisme jugé  « scandaleux » le Collectif Contre l’Homophobie invite toutes les associations et tous les citoyens à manifester leur réprobation et à accentuer la pression sur le Préfet de Haute-Garonne. Des suites judiciaires pourraient également être engagées.

 

 

 

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7 mars 2010 7 07 /03 /mars /2010 16:20

lescommunistes.org

La création d’une "Journée des femmes" a été proposée pour la première fois en 1910, lors de la conférence internationale des femmes socialistes, par la communiste Clara Zetkin, et s’inscrivait dans une perspective révolutionnaire.

La date n’est tout d’abord pas fixée, et ce n’est qu’à partir de 1917, avec la grève des ouvrières de Saint Pétersbourg, et l’impulsion de Lénine en 1921, que la tradition du 8 mars se met en place. Après 1945, la Journée internationale des femmes devient une tradition dans le monde entier.

C’est la journaliste allemande Clara Zetkin qui a lancé l’idée d’une Journée des femmes

Klara zetkinDirectrice de la célèbre revue Die Gleichheit (L’égalité), qu’elle a fondé en 1890, Clara Zetkin (1857-1933) organise les conférences internationales des femmes socialistes de Stuttgart (1907) et de Copenhague (1910) où elle impose son point de vue et est élue secrétaire.

C’est à Copenhague, en 1910, lors de la seconde conférence internationale des femmes socialistes, qu’elle propose d’organiser une "Journée des femmes" en vue de servir à la propagande pour le vote féminin. La conférence réunit une centaine de militantes, venues de 17 pays. Elles adoptent aussitôt cette proposition, inspirée des manifestations d’ouvrières qui se sont déroulées aux Etats-Unis en 1908 et en 1909. Le 8 mars 1914, les femmes réclament le droit de vote en Allemagne. Elles l’obtiennent le 12 novembre 1918.

Rosa LuxembourgClara Zetkin est emprisonnée en 1915 en raison de ses convictions pacifistes. En 1916, elle joue, avec Rosa Luxemburg, un rôle essentiel dans la création du parti communiste allemand. En 1920, élue au Reichstag, Clara Zetkin assiste à la montée du nazisme en Allemagne. Le 30 août 1932, à 75 ans, elle est chargée, en sa qualité de doyenne du Reichstag, de prononcer le discours d’inauguration du Parlement où dominent les chemises brunes. Elle lance un vibrant appel à lutter contre le nazisme. Ce sera sa dernière manifestation publique. En exil à Moscou, elle meurt le 20 juin 1933.

Ses convictions lui ont survécu. Elle a défendu une conception du couple au sein duquel les partenaires sont égaux en droits. Elle était favorable au divorce par consentement mutuel et pensait que les garçons, comme les filles, doivent prendre part aux soins du ménage. Mère de deux garçons, elle a vécu elle-même en union libre.

C’est Lénine qui décrète le 8 mars journée internationale des femmes

Le 8 mars 1921, Lénine institue la Journée internationale des femmes, dont il fixe la date en souvenir des ouvrières de St-Pétersbourg.

Le 23 février 1917 (du calendrier Grégorien, cette date correspondant au 8 mars dans notre calendrier Julien), à Petrograd (Saint Pétersbourg), la capitale russe de l’époque, les femmes manifestent pour réclamer du pain et le retour de leurs maris partis au front, la paix et... la République ! Les difficultés d’approvisionnement liées au froid poussent un grand nombre d’ouvriers des usines Poutilov, les plus importantes de la ville, à faire grève et à se joindre au défilé. Cette manifestation pacifique marque le début de la fin du règne du tsar Nicolas II, empêtré dans les difficultés de la Grande Guerre (1914-18) qu’il a contribué à provoquer trois ans plus tôt. Du textile, la grève s’étend rapidement et spontanément à l’ensemble du prolétariat de Pétrograd. Au cri "du pain", s’ajoutent vite ceux de "paix immédiate", "à bas l’autocratie" et "à bas le tsar". En quelques jours, la grève de masse (200 000 personnes dans les rues) se transforme en insurrection, avec le passage de la garnison à la révolution. Dans la capitale russe, les manifestations se succèdent et s’amplifient pour aboutir en cinq jours à la chute de l’empire.

Lénine donne dans la Pravda du 8 mars 1921 les explications suivantes :

La Journée internationale des ouvrières

Un des traits essentiels du bolchévisme et de la Révolution russe a été d’attirer à la politique ceux qui étaient le plus opprimés sous le capitalisme. Dans les monarchies et les républiques démocratiques bourgeoises, la majorité de la population est opprimée, trompée, pillée par les capitalistes. Cette oppression, cette tromperie, ce pillage du travail populaire sont inévitables tant que subsiste la propriété du sol, des fabriques, des usines.

L’essence du bolchévisme, du pouvoir des Soviets, consiste en ce qu’il dévoile le mensonge et l’hypocrisie de la démocratie bourgeoise, abolit la propriété privée de la terre et des usines et réunit tout le pouvoir entre les mains des masses travailleuses et exploitées. Ce sont ces masses elles-mêmes qui prennent en mains la politique, c’est-à-dire l’édification de la société nouvelle. L’oeuvre est difficile, mais il n’est pas d’autre issue à l’esclavage du salariat.

Pour entraîner les masses dans la politique, il faut y entraîner les femmes. Car, sous le régime capitaliste, la moitié du genre humain est doublement opprimée. L’ouvrière et la paysanne sont opprimées par le capital ; en outre, même dans les plus démocratiques des républiques bourgeoises, elles restent devant la loi des êtres inférieurs à l’homme ; elles sont de véritables « esclaves domestiques », car c’est à elles qu’incombe le travail mesquin, ingrat, dur, abrutissant de la cuisine et du ménage.

La révolution bolchévique a coupé les racines de l’oppression et de l’inégalité de la femme, ce que n’avait encore osé faire aucun parti, aucune révolution. De l’inégalité de la femme devant la loi, il ne reste pas trace chez nous. L’inégalité odieuse dans le mariage, le droit familial, la question des enfants a été totalement abolie par le pouvoir de Soviets.

Ce n’est là qu’un premier pas vers l’émancipation de la femme. Mais pas une seule République bourgeoise, même parmi les plus démocratiques, n’a osé le faire, et cela de crainte d’attenter au principe sacro-saint de la propriété individuelle.

Le second, (le plus important) a été la suppression de la propriété privée sur la terre et les usines. Voilà ce qui ouvre la voie à l’émancipation effective et intégrale de la femme et à son affranchissement de « l’esclavage domestique » par la substitution de la grande économie collective à l’économie domestique individuelle.

Cette émancipation est chose difficile, car il s’agit de transformer des coutumes, des mœurs enracinées depuis des siècles. Mais nous avons déjà un début, le branle est donné et nous sommes engagés dans la vole nouvelle.

Aujourd’hui, journée internationale des ouvrières, dans tous les pays du monde d’innombrables réunions d’ouvrières voteront des adresses de félicitation à la Russie des Soviets, qui a inauguré l’œuvre difficile, mais grande et féconde, de leur libération ; les leaders du mouvement féminin exhorteront à ne pas perdre courage devant la sauvage réaction bourgeoise. Plus un pays bourgeois est « libre » ou « démocratique », plus les capitalistes répriment avec cruauté le mouvement ouvrier. Nous en avons un exemple dans la République démocratique des Etats-Unis. Mais les travailleurs se réveillent. La guerre impérialiste a tiré de leur torpeur les masses laborieuses d’Amérique, d’Europe et même d’Asie.

Le monde entier est en effervescence. La libération des peuples du joug de l’impérialisme, la libération des ouvriers et des ouvrières du joug du capital progresse irrésistiblement. Elle s’accomplit, grâce à la poussée de dizaines et de centaines de millions d’ouvriers et d’ouvrières, de paysans et de paysannes. C’est pourquoi la cause de l’émancipation du travail triomphera dans le monde entier.

En 1977, les Nations Unies officialisent la "Journée Internationale des Femmes".

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6 mars 2010 6 06 /03 /mars /2010 11:30

The Marxist-Leninist - traduction SLP

En tant qu'élément de la série continue d'articles sur la libération des femmes en l'honneur du mois de l'histoire des femmes et de la journée internationale des femmes (8 mars), The Marxist-Leninist publie l'article suivant par Soong Ching Ling.

Soong Ching Ling est plus célèbre en tant qu'épouse de Sun Yat-sen, le fondateur du parti nationaliste du Kuomindang en Chine. Elle était une grande révolutionnaire dans son propre droit et fut co-présidente de la République populaire de Chine de 1968 à 1972, et a été honorée peu avant sa mort en 1981 par la récompense du titre honorifique de présidente de la RPC.  En Union Soviétique également, elle a été fortement honorée, recevant en 1951 le prix Staline de la paix.

Pour en savoir plus de sa vie exemplaire, voir l'article Soong Ching Ling et le mouvement des femmes en Chine du dernier numéro de Lalkar.

La libération des femmes en Chine (Peking Review, février 1972)

par Soong Ching Ling

L'HISTOIRE a montré que la libération des femmes en Chine - que les femmes obtiennent un statut égal avec les hommes - a commencé par la révolution démocratique, mais sera accomplie seulement dans la révolution socialiste.

Qu'est-ce que la révolution démocratique ? C'est une révolution pour renverser le régime féodal d'une classe de grands propriétaires, une révolution à laquelle participe le Peuple dans son ensemble sous la conduite d'un Parti politique. Elle a eu lieu la première fois en Chine en 1911, quand une monarchie a été renversée, l'empereur - le plus grand propriétaire terrien du pays - a été détrôné, et l'aristocratie a été dispersée. Mais cette révolution n'a pas été accomplie jusqu'en 1949, moment où la terre de tous les grands propriétaires a été confisquée. Les paysans et les propriétaires étaient hostiles les uns aux autres. Les premiers ont participé au mouvement révolutionnaire de 1927, et seulement après une longue période de lutte de classe, ils ont réussi à renverser les seconds.

Qu'a à faire le renversement de la classe des grands propriétaires avec le mouvement de libération des femmes ?
Au printemps de 1927, notre grand Président et leader Mao Zedong nous a donné clairement l'explication correcte : "L'autorité politique des propriétaires est l'épine dorsale de tous les autres systèmes d'autorité. Lorsque cela est renversé, l'autorité de clan, l'autorité religieuse et l'autorité du mari commencent toutes à chanceler…. Quant à l'autorité du mari, elle a toujours été plus faible parmi les paysans pauvres parce que, hors de la nécessité économique, leurs femmes doivent faire plus de travail manuel que les femmes des classes plus riches, et donc ont plus leur mot à dire et un plus grand pouvoir de décision dans les sujets de la famille.
Avec la faillite croissante de l'économie rurale ces dernières années, la base pour la domination des hommes sur les femmes a été déjà affaiblie. Avec l'élévation du mouvement paysan, les femmes dans beaucoup d'endroits ont maintenant commencé à organiser des associations des femmes rurales ; l'occasion est venue pour qu'elles relèvent leurs têtes, et l'autorité du mari devient plus précaire chaque jour. En un mot, le système et l'idéologie féodal-patriarcale dans sa totalité chancelle avec la croissance du pouvoir paysan".


Inutile de dire qu'avant la révolution démocratique les femmes en Chine, avec leur statut social, étaient de diverses manières opprimées et exploitées. Les femmes des classes plus riches et même de la majorité des classes plus pauvres ont été occupées dans leurs familles et n'ont maintenu aucun métier social. Les employées, particulièrement les domestiques, recevaient de très faibles salaires. En effet très peu de femmes ont maintenu leur indépendance économique ! Dans le même temps, très peu de filles ont été inscrites dans les écoles. Les femmes diplômées sont généralement revenues à leurs maisons, seulement très peu sont devenues des professeurs dans les écoles primaires et les collèges de filles.

Le rythme du mouvement de libération des femmes a suivi de près l'avance de la révolution démocratique.
Le statut des femmes en Chine a été nettemment élevé après 1930, à la veille de la guerre contre l'agression japonaise. Il y avait déjà à ce moment-là des universités et même des collèges où l'éducation mixte avait été établie. Des femmes diplômées, plus que quelques unes, ont été employées comme professeurs, médecins et infirmières d'hôpital. La plupart des diplômés des écoles et des universités de missionnaires chrétiens, cependant, n'ont pris aucun métier et sont restées dans leurs familles pour devenir "des vases sociaux", alors le surnom pour celles qui étaient occupés dans des divertissements sociaux mais n'avaient aucune profession propre. Ces femmes, mariées ou célibataires, libérées des étiquettes féodales, devenaient des jouets sociaux et des parasites des bourgeois.
A l'époque, il y avait aussi beaucoup de femmes occupées dans les industries textiles, mais elles étaient sous l'exploitation capitaliste, recevaient des faibles salaires et souffraient de la pauvreté.

À la fin de la guerre contre l'agression et l'occupation japonaise, le peuple chinois sous la conduite du Parti Communiste Chinois a accéléré le mouvement révolutionnaire. Ainsi de nombreuses femmes se sont jetées dans toutes sortes de travail révolutionnaire, certaines d'entre elles ont rejoint les services militaires. Elles ont gagné leur indépendance économique. Les membres du Parti se sont consacrées au travail de propagande, dans les villages et les usines. Bon nombre d'entre elles étaient des femmes diplômées des collèges. En faisant leur travail, les femmes ont gagné un statut égal avec les hommes. Elles étaient très actives dans le mouvement de réforme agraire, elles ont aidé à éliminer la propriété terrienne des grands propriétaires. Elles se sont ardemment consacrées à leurs diverses tâches, avec esprit d'abnégation pour accomplir les ordres donnés par le Parti.
C'est sur la base de cette révolution démocratique que le peuple chinois pouvait lancer, et a lancé la révolution socialiste actuelle.

Quand en octobre 1949, avec la défaite des forces militaires japonaises, avec le renversement de la dictature de Chiang Kai-shek, avec les agents étrangers impérialistes chassés, la République populaire de Chine a été proclamée, notre révolution démocratique est arrivée à sa conclusion. Dès lors notre révolution socialiste a commencé. Au tout début du régime actuel, le Ministre de la Justice et le Ministre de la Santé publique étaient deux femmes. Beaucoup d'autres femmes sont entrées dans les services gouvernementaux à Pékin aussi bien que dans les provinces. Dans l'administration de divers services collectifs, il ne manquait pas de cadres femmes.

Dans les vingt dernières années, de plus en plus de femmes se sont enrôlées dans l'armée, la marine et l'armée de l'air. Elles sont volontairement entrées dans ces services après avoir réussi un examen physique.
De plus en plus de femmes ont rejoint les travaux sur les terres agricoles, les pâturages, les mines, la fonderie, l'irrigation, la communication, le transport, toutes sortes d'usines, le commerce, le travail de magasin, et les divers autres services publics. Depuis 1966, la première année de notre révolution culturelle, qui est une partie de la révolution socialiste, le nombre de femmes médecins et des infirmières a été considérablement augmenté. 
Au cours des toutes dernières années, dans quelques grandes villes, toutes les femmes en bonne santé au-dessous de quarante-cinq ont été affectées au travail dans les usines, le commerce, la communication, le transport, et d'autres services publics. Des diplômés de collège, garçons aussi bien que filles ont été assignés pour travailler dans les usines, les champs et les magasins. Tout ce que les hommes peuvent faire dans ces services, les femmes peuvent également le faire. Généralement chaque femme qui peut travailler peut prendre sa place sur le front du travail, sous le principe de salaire égal. Une grande majorité des femmes chinoises ont maintenant atteint leur indépendance économique.

Si nous demandons, cependant, si le mouvement de libération des femmes en Chine est parvenu à son terme, la réponse est certainement non. Il est vrai que le système des grands propriétaires a été supprimé depuis presque vingt années, mais une grande partie de l'idéologie féodale-patriarcale règne toujours parmi les paysans ou plutôt les fermiers. Cette idéologie apporte toujours des choses malfaisantes dans les endroits ruraux et certaines des petites villes. C'est seulement quand l'idéologie féodal-patriarcale est supprimée que nous pouvons nous attendre à l'égalité sexuelle entièrement établie.

Afin d'établir une grande société socialiste, il est nécessaire d'avoir les larges masses des femmes occupées dans l'activité productive. Avec les hommes, les femmes doivent recevoir un salaire égal dans la production.
Aujourd'hui dans notre pays il y a des communes populaires dans les régions rurales où les femmes reçoivent moins de salaire que les hommes pour un travail égal dans la production. Dans certains villages, les idées patriarcales ont toujours leur effet. Proportionnellement, plus de garçons que des filles vont à l'école. Les parents ont besoin des filles pour effectuer les travaux ménagers. Certains estiment même que les filles rejoindront par la suite une autre famille et donc ne payent pas pour les envoyer à l'école. D'ailleurs, quand des filles doivent être mariées, leurs parents demandent souvent une somme d'argent ou divers articles à la famille du mari potentiel. Ainsi la liberté de mariage est affectée. FInalement, comme les fermiers veulent ajouter de la main-d'oeuvre dans leurs familles, la naissance d'un fils est attendue tandis que celle d'une fille est considérée comme une déception. Ce désir répété d'avoir au moins un fils exerce un effet nuisible sur le contrôle et la planification des naissances. Une femme avec beaucoup d'enfants trouve naturellement trop difficile de participer à tout travail productif. Une autre chose entravant une travailleuse active est sa participation dans le travail ménager. Ceci empêche beaucoup de femmes d'une pleine, sincère participation aux services publics.

De la situation actuelle il n'est pas difficile de comprendre que l'égalité véritable entre les sexes peut être réalisée et que le mouvement de libération des femmes sera fini quand et seulement quand, sous la conduite d'un Parti politique marxiste-léniniste, le processus de transformation sociale de la société dans son ensemble sera achevé, quand la classe ou les classes d'exploitation sont eliminées, et quand les idéologies féodales-patriarcales et d'autres classes d'exploiteurs seront complètement déracinées.

NDLR : il est évident que sans le coup d'Etat réactionnaire de Deng Xiaoping, la condition des femmes en Chine aurait encore progressé, par l'élévation des forces productives et l'élimination continue des forces et des idéologies féodales et bourgeoises. Avec la contre-révolution de 1976-77, la condition des femmes de Chine a au contraire stagné voire régressé. Non seulement elles sont toujours derrière les hommes, que ce soit dans le travail ou dans la vie quotidienne, mais des phénomènes comme la prostitution ont refait leur apparition, d'autres qui n'avaient pas totalement disparu, comme l'esclavage domestique, sont revenus en force.

http://marxistleninist.files.wordpress.com/2010/03/50535444.jpg?w=232&h=300http://marxistleninist.files.wordpress.com/2010/03/soong.jpg?w=253&h=300
Mme Soong Ching Ling                                          Soong Ching Ling et Mao, sous un portrait de Sun Yat Sen

http://www.dinosoria.com/tragedie/chine_02.jpg
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5 mars 2010 5 05 /03 /mars /2010 15:09

http://www.nuovopci.it/voce/ind60.gif
Lundi prochain 8 mars, se tient au niveau mondial la Journée Internationale des Femmes, journée instituée à l'origine par Lénine en Russie soviétique.

Nous publierons de nombreux articles à cette occasion. Voici la contribution de nos camarades du (n)PCI à l'évènement :



Communiqué CP 02/10 - 3 Mars 2010

8 Mars - Journée Internationale des Femmes

L'histoire de l'humanité, c'est à nous femmes et hommes de la faire, si nous nous rebellons contre la condition dans laquelle cette société nous confine et le destin à laquelle elle nous condamne !

Il n'y pas de fatalité. Les femmes peuvent s'émanciper du patriarcat, du clergé et de la bourgeoisie. Elles seules peuvent s'émanciper elles mêmes.

Le prolétariat, toutes les classes exploitées et tous les peuples opprimés ont besoin de l'émancipation des femmes. Sans émancipation des femmes, il n'y a pas, pour personne, émancipation de la bourgeoisie et du clergé. Chaque membre des masses populaires doit soutenir la lutte des femmes pour leur émancipation du patriarcat, du clergé et de la bourgeoisie.

Femmes et hommes des masses populaires, italien-ne-s de naissance ou immigré-e-s, unissons nous pour nous émanciper des barbaries qui nous étouffent, du patriarcat, du clergé et de la bourgeoisie, pour faire de l'Italie un nouveau pays socialiste, pour créer ensemble avec tous les peuples du monde une nouvelle humanité !

A l'occasion de la Journée Internationale des Femmes, comme contribution à renforcer la lutte des femmes des masses populaires pour s'émanciper de la bourgeoisie, du clergé et de l'oppression masculine (du patriarcat), nous anticipons et diffusons annexé à ce Communiqué l'article "C'est vrai : il y a un futur à conquérir !" écrit par notre camarade Tonia pour le prochain numéro de La Voce et dédié aux femmes des masses populaires qui luttent pour leur émancipation.

Certains se demanderont : "Mais quel rapport entre cet article qui parle du 16e Congrès de la CGIL et l'émancipation des femmes ?".

Simone de Beauvoir disait il y à quelques années : « on ne naît pas femmes, on le devient » et ajoutait qu'une fille apprend depuis l'enfance une dure leçon : « Le monde se définit sans elle ».
C'est vrai et cela signifie que les femmes s'émancipent du patriarcat dans la mesure du rôle que les femmes elles-mêmes jouent dans la lutte qui définit le nouveau monde dans lequel vivra l'humanité du futur.
Du rôle qu'elles jouent dans la lutte que toutes les masses populaires, autochtones et immigrées, mènent pour faire face à la crise économique, politique et écologique qui s'aggrave ; dans la lutte par laquelle toutes les masses populaires font levier sur le bouleversement que la crise produit dans tout le système national et international, pour créer un nouveau système social sans division en classes sociales, sans division entre dirigeants et dirigées, entre travail intellectuel et travail manuel, entre hommes et femmes, entre adultes et jeunes, entre ville et campagne, entre secteurs, zones et pays avancés et secteurs, zones et pays arriérés.

Instaurer un tel système social est possible. C'est même nécessaire pour que l'humanité entière reprenne son histoire plurimillénaire de progrès et se relève des barbaries dans lesquelles la persistance du système capitaliste l'a fait tomber. C'est même l'unique moyen pour mettre fin à la crise environnementale que le capitalisme dans sa phase de décadence provoque et qui menace la survie de l'humanité. Le pillage et la pollution de la Planète et l'interruption de l'oeuvre de conservation et d'amélioration de la Planète que durant des millénaires l'humanité a menée, font déjà aujourd'hui tomber en morceaux pays et ville, montagnes et côtes. C'est particulièrement évident dans notre pays, mais c'est ce qui arrive dans tous les pays : la tempête d'il y à quelques jours en France voisine le confirme.

Dans le cadre du système de barbarie, d'exploitation, d'ignorance, de misère et de guerres produit par le capitalisme en décadence, les femmes et les jeunes sont particulièrement exploité-e-s dans chaque pays et les peuples des pays opprimés sont victimes d'un racisme féroce. Les nouveaux camps de concentration, les Camps d'Identification et d'Expulsion des immigrés, et la noyade en mer sont les emblèmes des barbaries racistes de la République Pontificale.

L'Église Catholique et le Vatican sont un important pilier idéologique et politique de l'impérialisme US et européen et de son système de barbarie, de guerre, d'exploitation et de mort.
En particulier, l'Église Catholique cherche même à rejeter les femmes dans les rôles que son idéologie médiévale et féodale réserve aux femmes : vierge, mère ou putain.
Elle a un rôle de pointe dans l'oppression des femmes, dans la marginalisation des femmes de la direction et de la gestion de la vie sociale. Ce n'est pas une question de religion : c'est question de système social, de pouvoir politique et d'exploitation économique. L'Église Catholique impose l'idéologie dont la bourgeoisie a besoin pour exploiter et opprimer.

La libération et l'émancipation des femmes de notre pays de l'exploitation bourgeoise et du patriarcat, exigent aussi la fin de la République Pontificale et l'élimination du Vatican et de son appareil de pouvoir qui suce et pollue toute la societé italienne. En accomplissant cette oeuvre nous apporterons une grande aide à tous les peuples du monde. Pour leur émancipation ils ont besoin de se libérer du système impérialiste, dont le centre mondial est l'impérialisme des USA et qui a comme pilier idéologique et politique le Vatican. Le couple Reagan et Wojtyla l'a mis en lumière comme on ne pouvait pas mieux.

La combinaison entre le Vatican et les Organisations Criminelles pour lesquelles la bande Berlusconi a assumé le rôle de gouvernement de la République Pontificale depuis plus de 15 ans en succédant au régime DC, a montré et montre encore aujourd'hui que le Vatican et sa structure de pouvoir sont une maladie qui pollue et débilite toute la societé italienne, crée l'"anomalie italienne" et entrave toute reprise. La lutte pour les éliminer est aussi la bataille pour instaurer le socialisme et pour l'émancipation des femmes du patriarcat.

La constitution d'un gouvernement d'urgence pour faire face à la crise, du Gouvernement de Bloc populaire, est le pas immédiat qu'il est aujourd'hui possible de faire et le premier pas pour faire de l'Italie un nouveau pays socialiste.
C'est l'objectif qui doivent viser aussi toutes les femmes avancées qui ont déjà compris clairement que l'oppression de genre et toutes les discriminations sociales basées sur les différences de sexe, dans notre société, sont inextricablement liées au pouvoir de la bourgeoisie et du clergé.

Le 16e Congrès de le CGIL, le syndicat auquel sont inscrits tant de femmes parmi les plus avancées, offre une importante occasion, une occasion qui peut être décisives, pour avancer vers la constitution d'un gouvernement d'urgence. C'est pourquoi le Comité Central du nouveau Parti communiste italien à l'occasion du 8 Mars a dédié aux femmes des masses populaires cet écrit de notre camarade Tonia, une femme qui a joué un rôle important dans la construction de Parti et dans la bataille pour faire de l'Italie un nouveau pays socialiste.

Le nouveau Parti communiste italien fait appel aux femmes avancées des masses populaires pour qu'elles s'organisent et promeuvent l'organisation des femmes et des hommes des masses populaires pour faire face à la crise économique, à la crise politique avec les connexes "tentatives de fascisme", à la crise environnementale.

Le nouveau Parti communiste italien fait appel aux plus généreuses parmi les femmes avancées des masses populaires pour qu'elles s'engagent dans Parti et renforcent et multiplient les Comités clandestins du Parti.

Ce ne sont pas les aumônes, la compassion, les bons mots et l'assistance des prêtres et des bienfaiteurs, mais l'organisation et la lutte de tou-te-s les travailleurs/ses, italien-ne-s de naissance et immigré-e-s, qui changeront le cours des choses !

Mobiliser, organiser et unir tous les travailleurs, italiens de naissance et immigrés, femmes et hommes dans la bataille pour faire valoir le droit à une vie digne et pour faire de l'Italie un nouveau pays socialiste !


Aucune entreprise ne doit être fermée !

Convertir toutes les entreprises qui polluent !

Aucun travailleur ne doit être licencié !

À chaque entreprise ce qu'il faut pour fonctionner !

À chaque adulte un travail digne !

À chaque individu des conditions de vie dignes !

Assez des guerres d'agression !


Imposer à tout prix et par tout moyen aux Autorités et aux patrons les mesures urgentes indispensables pour faire face vite au moins aux effets plus graves de la crise et mettre fin à l'exploitation sauvage des immigrés !

Créer les conditions pour instaurer un gouvernement d'urgence constitué des Organisations Ouvrières et des Organisations Populaires !

Briser à la naissance chaque tentative de fascisme ! Éliminer des quartiers populaires les foyers de l'infection fasciste et raciste !

Les Organisations Ouvrières et les Organisations Populaires doivent se coaliser et former elles-mêmes un gouvernement d'urgence, le gouvernement de Bloc Populaire, qui réalise immédiatement les mesures les plus urgentes et nécessaires pour faire face immédiatement aux effets les plus graves de la crise du capitalisme !

Constituez clandestinement dans chaque entreprise, dans chaque zone et dans chaque organisation de masse un Comité du Parti !

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3 mars 2010 3 03 /03 /mars /2010 17:44

Un article intéressant et sympa que nous vous faisons partager :

Source

(De Johannesbourg) « 100% black et 100% lesbiennes », voilà le slogan d'une équipe féminine de foot d'Afrique du Sud qui réunit des lesbiennes pour jouer au foot et défendre la cause LGBT dans la solidarité et l'entraide. Elles tentent d'oublier grâce au foot les violences dont elles sont souvent victimes, et la précarité. Notre envoyée spéciale TÊTUE les a rencontrées.

Dans la cour de l'ancienne prison des femmes de Johannesbourg, les filles enfilent leurs tenues de foot. Puis elles descendent vers leur terrain d'entraînement, un terrain vague coincé entre un parking et une station-service au cœur de la mégapole de huit millions d'habitants. L'équipe des Chosen Few regroupe « quelques élues », footballeuses, lesbiennes, blacks, militantes, pauvres, jeunes des townships de Jo'burg. « 100% black et 100% lesbiennes » : c'est leur slogan.

Pour faire partie de l'équipe des Chosen Few, « il faut avoir fait son coming out », savoir jouer au foot et défendre la cause des droits des homosexuels en Afrique du Sud, résume Deekay, joueuse et manager de l'équipe.

Deekay travaille pour Few, un forum pour l'émancipation des femmes, qui a lancé l'équipe des Chosen Few en 2004. L'organisation a ses locaux à deux pas de la Cour constitutionnelle, sur une colline qui accueillait autrefois les deux prisons, pour hommes et pour femmes, de la capitale de l'Afrique du Sud.

« C'est là que j'ai appris à me connaître »

Plus qu'une équipe de foot, les filles décrivent Few comme « leur famille ». Maki joue dans l'équipe depuis 2006. Elle explique :

« C'est là que j'ai appris à me connaître. Avant, je devais me cacher, mentir… Quand j'ai finalement dit à ma famille que j'étais lesbienne, ils m'ont chassée. Je n'avais pas de boulot, pas d'endroit où aller, je n'avais que Few. »

Certaines filles de l'équipe ont été brutalisées, violées, chassées de chez elles. Beaucoup ont arrêté l'école, poussées dehors par une discrimination permanente. La majorité des joueuses est au chômage.

C'est toute l'ambiguïté de l'Afrique du Sud. Le pays bénéficie d'une des constitutions les plus progressistes au monde. À l'instar de toutes les communautés réprimées par le régime d'apartheid, les homosexuels ont obtenu la reconnaissance de leurs droits. Mais la législation est loin devant la réalité.

La goal de l'équipe des Chosen Few en 2010 (Magali Reinert/Têtue)

Aujourd'hui, les joueuses se décrivent toutes comme des activistes et des féministes. Entourées par diverses organisations de défense des droits des homosexuels, elles sont devenues des militantes efficaces, expertes en slogans et banderoles, chanteuses forcenées dans les manifs ou devant les tribunaux.

Elles sont devenues la mascotte des Gay Games de Chicago

Les Chosen Few ont aussi leurs lettres de noblesse dans le monde footballistique. En 2006, elles rapportent la médaille de bronze des Gay Games de Chicago. Rebelote deux en plus tard avec une autre médaille de bronze gagnée cette fois à la coupe du monde de l'Association internationale gay et lesbienne de football à Londres. Cette année, elles se préparent à conquérir Cologne. Deekay se rappelle :

« Un jour, je reçois un coup de fil : “Tu vas jouer au foot à Chicago.” Je ne pouvais pas y croire. C'était la première fois que j'allais à l'étranger. »

L'équipe s'envole en effet vers les Etats-Unis, après avoir bataillé pour trouver les financements et obtenir les visas.

« On était les seules à chanter dans les stades.Tout le monde voulait nous interviewer. »

Avec leurs chants militants sur les conditions des lesbiennes en Afrique du Sud, les Chosen Few sont devenues la mascotte des jeux de Chicago. Elles sont revenues comblées avec une médaille et un mécène qui s'engage à financer leur participation aux prochains Gay Games à Cologne. Elles ont conquis également le public londonien et sont reçues par l'association de football de Londres avec les VIP, se souvient Leigh-Ann, alors entraîneuse de l'équipe. Ntombi raconte en souriant :

« Avant qu'on parte pour Londres, ma mère allait à l'église avec des prospectus sur les Chosen Few en criant : ça, c'est ma fille, elle va aller à Londres, priez pour elle »

L'équipe se prépare à conquérir les Gay Games de Cologne

À chaque fois, le retour est rude. Maki vit aujourd'hui à nouveau chez sa mère à Soweto. Sa famille la tolère dans la mesure où elle fait ses « trucs de lesbiennes ailleurs ». « Mais dans le township, je ne suis pas en sécurité, j'ai toujours peur. Je ne sors pas le soir », précise-t-elle.

Aujourd'hui, il ne reste plus que deux joueuses de l'équipe formée en 2004. Les Chosen Few, c'est une étape vers l'insertion. Les filles reçoivent des formations et certaines trouvent du travail ou reprennent leurs études. Paradoxalement, c'est aussi souvent la fin du rêve.

Maki a eu un peu plus de chance. Elle a trouvé un travail de caissière dans un supermarché d'un quartier aisé de la ville, à deux heures de transport de Soweto. Son patron lui laisse un après-midi par semaine pour jouer au foot. Quand on évoque les Gay Games de Cologne en juillet prochain, ses yeux s'allument. « On ramènera l'or ! »

Deux joueuses de l'équipe des Chosen Few en 2010 (Magali Reinert/Têtue)

Photos : Les joueuses de l'équipe des Chosen Few (Magali Reinert/Têtue)
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DOSSIER PALESTINE (conflit de juillet 2014) :
Sionisme, islamisme et ennemi principal : quelques précisions
Post-scriptum important : le cas Feiglin
Le sionisme, "fils de France"
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Deux clarifications importantes
Flash info en direct : ils ont semé la hoggra, ils ont récolté l'Intifada !
Flash info - importance haute : la manifestation pro-palestinienne de demain à Paris est INTERDITE
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juin 2014

POSITION DES COMMUNISTES RÉVOLUTIONNAIRES DE LIBÉRATION OCCITANE SUR LES ÉLECTIONS MUNICIPALES ET EUROPÉENNES DES PROCHAINS MOIS

L'affaire Dieudonné-Valls :
Plutôt bon article sur la ‘Déclaration de guerre de la République à Dieudonné’ (la pseudo-controverse réactionnaire entre l’antisémite dégénéré et les gardiens du temple républicain)
Quelques mises au point complémentaires (et conclusives) sur la ‘‘question Dieudonné’’ (et Dreyfus, le Front populaire, l’antisémitisme etc.)
Réflexion théorique : loi Gayssot, lois antiracistes et "mémorielles", "antifascisme" bourgeois etc., quelle position pour les communistes ?

Dossier Breizh :
Breizh : comment l'étincelle écotaxe a mis le feu à la lande
"Esclave", "identitaire", chouan, cul-terreux arriéré de service : pour paraphraser Césaire, "n'allez pas le répéter, mais le Breton il vous EMMERDE"
Considérations diverses – en guise de ‘‘petit debriefing’’ de ces derniers mois : Bretagne, fascisme, ‘‘Lumières’’ et Kaypakkaya… (point 1)
Considérations diverse (26/11/2013) : eh oui, Servir le Peuple a toujours quelques petites choses à vous dire ;-) (point 1)
Appel de la gauche indépendantiste bretonne (Breizhistance) pour le 30 novembre (avec notre critique de la position du ROCML)
Le Top Five des drapeaux qui n'ont PAS été inventés par un druide nazi  (mortel !)
Et en guise (provisoire) de conclusion : La Gauche indépendantiste bretonne revient sur la mobilisation de Karaez/Carhaix

Comité de Construction du PCR des Terres d'Òc : Déclaration du 11 Novembre

La phrase du moment :

"La tyrannie cessera parmi mon peuple ; il n'y aura que liberté, liberté toute nue, sans déguisement. Bouleversements d’États entiers : je les renverserai de fond en comble, il n'y aura rien de reste. Il va y avoir de terribles renversements de conditions, de charges et de toutes choses. Je veux faire un monde nouveau, je veux tout détruire. Je veux appeler à moi la faiblesse, je veux la rendre forte. Pleurez gens du monde, pleurez grands de la terre, vos puissances vont tomber. Rois du monde, vos couronnes sont abattues !"

Élie Marion, "prophète" et guérillero camisard cévenol, 1706.

Amb l'anma d'un Camisart, Pòble trabalhaire d'Occitània endavant !

 

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Document : Ascenseur pour les fachos (série de 6 vidéos Youtube, Antifascisme.org, site social-démocrate)

 

Guerre pop' - Asie du Sud :

Inde Rouge (nouveau site "officiel" francophone)

Comité de Soutien à la Révolution en Inde

Comité de solidarité franco-népalais

Fil d'actu "Inde - Népal" du Secours Rouge - APAPC

J. Adarshini (excellent site en français)

Revolution in South Asia (en anglais)

Maoist Resistance (guérilla maoïste indienne - en anglais)

NaxalRevolution (Naxalite Maoist India, en anglais)

Banned Thought (en anglais)

Indian Vanguard (en anglais)

The Next Front (Népal - anglais)

Signalfire (sur la GPP en Inde et aux Philippines, le Népal et les luttes populaires dans le monde - en anglais)

Communist Party of India (Marxist-Leninist) Naxalbari (a fusionné avec le PC d'Inde maoïste le 1er mai 2014)

New Marxist Study Group (maoïste, Sri Lanka)

Parti communiste maoïste de Manipur (page Facebook)

 

Guerre pop' - Philippines :

Philippine Revolution (en anglais)

The PRWC Blogs

(tous deux remplacés apparemment par ce site CPP.ph avec notamment les archives d'Ang Bayan, l'organe officiel du Parti)

Solidarité Philippines

Fil d'actu "Philippines" du Secours Rouge - APAPC

 

Guerre pop' & Luttes armées - Amérique latine :

CEDEMA - actualité des mouvements armés en Amérique latine (+ qqs documents historiques)

 

Nuevo Peru (Pérou, basé en Allemagne, en castillan et allemand principalement)

Guardias Rojos (Pérou, page FB)

Fil d'actu "Amérique latine" du Secours Rouge - APAPC

Archives

Autres documents théoriques

 

Récapitulatif des "grandes thèses" de Servir le Peuple


À lire également, les Considérations Diverses, petits "billets" trop courts pour faire un article et donc regroupés par trois, quatre ou plus, exprimant notre CONCEPTION DU MONDE sur toute sorte de sujets. 


Même étude sur l'État espagnol (1 et 2) ; le Royaume-Uni (1 et 2) et l'Italie.

 

APRÈS 8 SÈGLES… (Huitième centenaire de la bataille de Muret 1213 & DÉCLARATION FONDATRICE de notre Comité de Construction du PCR-Òc)

 

 






 

 

 


 


 

 

Le 'centre mlm' de Belgique, la Guerre populaire et le (n)PCI (sur la stratégie révolutionnaire en pays impérialiste) ; et dans la continuité :

Gramsci et la théorie de la Guerre populaire en pays capitaliste très avancé (1ère partie)

et Gramsci et la théorie de la Guerre populaire en pays capitaliste très avancé (2e partie)

 

 

 

EXCLUSIF : Lotta Continua - "Prenons la Ville !" (1970) [avec un salut rouge et fraternel à l'AA Bordeaux ]

Manifeste Programme du (n)PCI

Présentation

du chap. 1 du Manifeste pour les lecteurs/trices francophones (valable pour tout le Manifeste)

 

(Chapitre I): PDF - WORD

 

 

 MANIFESTE COMPLET

(version non-définitive ; chap. 4 et 5 pas encore validés par les camarades italiens)

 

IMPORTANT pour la compréhension du Manifeste :

La crise actuelle, une crise par surproduction absolue de capital (en PDF)

article de 1985 paru dans Rapporti Sociali n°0

[en bas de la page en lien, icône
PDF - Télécharger le fichier pour télécharger le document]

Autres analyses d'actualité









Situation décisive au Népal 

En matière de conclusion sur la situation au Népal, et ses répercussions dans le Mouvement communiste international 

Questions-réponses sur la situation au Népal

 

Discussion sur la "gauche" en Amérique latine et la bourgeoisie bureaucratique

 

Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria : l'analyse d'un communiste abertzale

Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria, 2e partie

Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria, 3e et dernière partie  

 

 

 

 


Considérations diverses 03-2013 - et un peu de polémique/critique, ça fait pas de mal ! (sur Chavez, le 'bolivarisme', le 'fascisme' de celui-ci et autres choses...)

Autres articles historiques

 

25 avril 1945 : le Peuple italien terrasse le fascisme

 

 


 




Et en guise de récapitulatif/synthèse : Considérations diverses sur les États, les Nationalités, la Subsidiarité et le Pouvoir populaire ; ici (point 1) : Considérations diverses – fin octobre 2013 : État et révolution bourgeoise et ici : Considérations diverses : 1/ Le cœur des nations est aujourd’hui le Peuple