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28 octobre 2014 2 28 /10 /octobre /2014 10:29

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... mais bientôt en rejaillira le Soleil d'un monde NOUVEAU, le Soleil de la Libération révolutionnaire des Peuples et de son bras implacable de Justice qui s'abattra sur le Capital et ses milices d'assassins !

Que résonne d'una montanha a l'autra notre Hymne révolutionnaire de Libération :

Tu es mort sur la route qui mène au communisme, tué par le Capital et ses chiens de garde "socialistes"...

Onor a tu per totjorn companh !

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4 août 2014 1 04 /08 /août /2014 08:57

 

hollande_gauck.jpgCe dimanche, François Hollande et son homologue allemand Joachim Gauck (président au rôle essentiellement honorifique, l'essentiel des pouvoirs appartenant à la chancelière Merkel) étaient réunis sur le site du "Vieil Armand" (Hartmannswillerkopf), sur l'ancienne "ligne bleue des Vosges", pour commémorer les premiers coups de feu de la Grande Boucherie qui, en 4 ans, allait engloutir près de 18 millions de vies civiles et militaires des cinq continents : voir ici, ici, ici et ici.

Cela a évidemment été l'occasion de célébrer, sur un ton larmoyant pitoyable, l'actuelle "amitié" entre les deux puissances impérialistes ennemies d'hier tout en "rendant hommage" aux sacrifiés de l'infâme Moloch impérialiste ("Nos deux nations sont dans le même deuil") comme si celui-ci n'existait plus aujourd'hui (la véritable "religion civile" européenne depuis 30 ans ou plus...) ; ainsi que de lancer les traditionnels appels à "renforcer l'Europe" ("aventure exceptionnelle [...] parvenue à vaincre la guerre [et à] réunifier le continent dans la démocratie") et à lutter pour "la paix dans le monde", avec des trémolos dans la voix habituellement réservés aux hommes d'Église.

Des appels à la paix qui, concernant les deux pays ("que la volonté peut toujours triompher de la fatalité et que des peuples qui  ont été regardés comme des ennemis héréditaires peuvent en quelques années se  réconcilier"), sont bien sûr complètement ridicules : de 1910 à 1945, plus de trois décennies de tensions et de guerres ouvertes ont justement consisté à "régler" la question de la surproduction absolue de capital en Europe et les violentes rivalités entre États qu'elle suscitait ; et la "solution" a finalement été trouvée par le capitalisme dans ce que nous appelons l'Union européenne, dont le "pilier" est justement le fameux "couple" franco-allemand (le reste n'étant finalement qu'"emballage" : protectorats économiques purs et simples comme en Europe de l'Est, en Grèce, au Portugal, en Irlande etc., "poissons pilotes" ayant intérêt à suivre les Tardi2deux gros "requins" comme l'État espagnol, l'Italie ou la Belgique et États qui se demandent souvent ce qu'ils foutent là comme le Royaume-Uni, le Danemark, de plus en plus les Pays-Bas...) et dont l'idée, bien qu'elle ait également pu être portée par des progressistes antifascistes sincères comme Simone Weil, était déjà en germe dans la "gauche" vichyste issue du pacifisme des années 1930 - typiquement le RNP du "néo-socialiste" Déat.

Aujourd'hui, quand bien même la crise générale du capitalisme s'approfondirait et que continueraient à monter les "souverainismes" anti-UE comme on l'a vu aux dernières élections (c'était là aussi un grand enjeu des présentes commémorations, tout comme la poignée de main Mitterrand-Kohl de 1984 visait à préparer la "phase ultime" de la construction européenne, de l'Acte unique à Maastricht), la perspective d'une guerre entre les deux États est hautement improbable.

Au contraire, les États français et allemand partagent plus que souvent les mêmes intérêts impérialistes sur la planète, comme par exemple le soutien indéfectible à l'État sioniste qui massacre Gaza (déjà entre 1.500 et 2.000 mort-e-s, plus qu'en 2008-2009 lors de "Plomb durci") ou à la junte fasciste de Kiev qui écrase de bombes le Donbass (déjà près de 1.000 civil-e-s tué-e-s), et c'est en cela que les appels pacifistes larmoyants concernant ces deux conflits ("Tous nos efforts doivent être tendus pour imposer, aujourd’hui plus que jamais, le cessez-le feu à Gaza et en finir avec les souffrances des populations civiles") sont cette fois non seulement ridicules mais proprement honteux ; au même titre que l'évocation de l'intervention néocoloniale en Centrafrique, pour y "arrêter un possible génocide" dont les facéties de l'ancien protégé (le sous-préfet) Bozizé ont totalement créé les conditions - et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres.

Gaza-2014.jpgLe discours s'est par ailleurs éloigné à maintes reprises de la bluette pacifiste pour se tourner vers les très concrètes et actuelles préoccupations du Grand Capital européen ("L'Europe doit ouvrir une perspective de croissance, d'emploi, de solidarité, mais également de culture, d'éducation, de savoir, a déclaré François Hollande. Pour y parvenir, beaucoup dépendra de l'amitié entre la France et l'Allemagne") et la tonalité européo-"pacifiste" de l'évènement ne s'est nullement avérée incompatible avec des tirades patriotardes bleu-blanc-rouge du meilleur cru, invitant à "célébrer le patriotisme" mais en précisant bien que "célébrer le patriotisme, ce n'est pas s'éloigner de l'Europe" - tentative de synthèse bienvenue à l'heure où les tensions inter-impérialistes et les national-chauvinismes 1401897330 go-20réactionnaires qu'elles portent s'exacerbent d'un bout à l'autre de la planète et où (on l'a dit) les tendances à vouloir "retirer ses billes" de la construction UE explosent dans le bourgeoisie de nombreux pays (FN en "France", UKIP en Grande-Bretagne, Parti populaire au Danemark, Alternative pour l'Allemagne chez Gauck lui-même etc.) ; et puis après tout les Identitaires y ont déjà pensé, alors...

En bref, Hollande et Gauck qui rendent hommage aux victimes de la "Grande Guerre" et sanglotent au "plus jamais ça" c'est un peu comme Rajoy qui rendrait hommage aux victimes du franquisme ou Berlusconi à celles des Chemises Noires : deux pantins grotesques à qui il est grand temps de dire de fermer leurs gueules, et de lancer à la face qu'il y a une guerre qui ne s'arrêtera jamais jusqu'à la Victoire : NOTRE GUERRE DE CLASSE CONTRE EUX.

Au nom des millions d'assassiné-e-s de 14-18 et de tous ceux depuis lors et jusqu'aujourd'hui :

NI OUBLI NI PARDON !

tardi vivement larmisticeTardi1MAM Aniane 3

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11 juillet 2014 5 11 /07 /juillet /2014 13:59

 

Initialement publié sur le site de L'Humanité, ce reportage décrit le quotidien des masses populaires sur un territoire particulièrement relégué de la "région Aquitaine" (concentration de chômage, d'emploi précaire et sous-payé, de très bas revenus, de désocialisation etc.) : un "couloir" allant du Haut-Médoc (pointe de Grave à l'embouchure de la Gironde) jusqu'au nord d'Agen. Cette région occitane, après avoir été longuement disputée, a été globalement rattachée à l'entité-système "France" au milieu du 15e siècle (bataille de Castillon etc.) ; et d'après un récit de l'époque "ceux qui furent trouvés de la langue de Gascogne furent décapités et eurent leurs têtes tranchées"... De fait, ces territoires girondins au nord de Bordeaux (entre Blaye et Libourne, globalement) subirent une telle extermination de population lors de cette conquête (que l'histoire officielle retient comme la "fin victorieuse de la Guerre de Cent Ans"...) qu'il fallut les repeupler de paysans et autres travailleurs amenés du Poitou (entre autres), ce qui conduisit à une importante "oïlisation" de ce territoire jusque-là de langue et culture gasconne (Pays gabay ou "Gavacherie") - la toponymie (noms des lieux) continuant toutefois à trahir l'occitanité originelle.

La résistance se poursuivra cependant encore tout au long des siècles suivants (aux cris de "Vive Guyenne !", nom de la région alors) avec notamment la fameuse (et très démocratique) République de l'Ormée et même l'opulente bourgeoisie bordelaise mettra du temps avant de "rentrer dans le rang" (on pense aux fameux Girondins, députés hostiles au centralisme parisien pendant la Révolution) même si avec le commerce colonial, et notamment la sinistre traite esclavagiste, on peut considérer sa couche supérieure comme acquise - achetée - dès le 17e siècle (le grand patriciat mettra tout en œuvre pour écraser l'Ormée, mouvement populaire à direction petite- et moyenne-bourgeoise) ; la ville devenant alors le "centre-relais" BBR du "Sud-Ouest" qu'elle est actuellement (et que l'on voit bien en blanc sur la carte ci-dessus, "bavant" jusqu'à ses villégiatures du Bassin d'Arcachon mais comptant aussi, bien sûr, ses ghettos "ZUS").

Un "centre-relais" APPUYÉ sur l'immense "couloir de relégation" (en bleu sombre sur la carte) que nous allons découvrir ci-dessous ; un "couloir" où sont pourtant produits rien de moins que... les vins les plus chers de la planète, autre source (depuis l'époque gallo-romaine) de la prospérité des notables locaux !

Bien entendu, 90% de l'"extrême-gauche" du système-France nous rétorquera que "cela n'a rien à voir" et que nous "fantasmons sur de vieilles chimères" moyenâgeuses et "anticapitalistes romantiques"... C'est bien connu, quand un territoire et une population (autrement dit des FORCES PRODUCTIVES) sont rattachés à un système capitaliste de production de plus-value, "ce n'est pas" pour s'y voir attribuer et assigner une PLACE qui déterminera ensuite l'oppression subie par ladite population*.

LA VÉRITÉ c'est que l'entité francouille a conquis (pro vincia) et soumis dans le sang la Gascogne et la Guyenne comme tant d'autres terres et peuples, qu'elle les a PÉRIPHÉRISÉES dans le cadre de son État au service de la valorisation du Capital tout en faisant de Bordeaux l'un de ses grands ports transatlantiques et le siège d'une bourgeoisie-relais francouillisée qui se pâme aujourd'hui sur son Juppé et son tramway, et que ce "couloir" qui va du Haut-Médoc au Réolais (comme tant d'autres Terres d'Òc et d'ailleurs) est désormais une CAMPAGNE, une FUTURE BASE ROUGE de la Guerre populaire révolutionnaire que nous devons et voulons livrer contre le Capital !

Tout près de là, du côté de Lacanau ou de Royan, certain-e-s d'entre vous auront peut-être la chance de passer quelques agréables vacances. Vous aurez alors, n'en doutons point, une pensée pour ces hommes et ces femmes prolétaires qui n'ont même pas 14 euros pour se rendre à la ville voisine...

OCCITÀNIA, LIBERTAT, SOCIALISME ; per tots mejans necessaris !

L'ORA ES VENGUDA !

Bonne lecture.

ob medoc

Alors que le gouvernement a reçu le huitième rapport annuel de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale, l’Humanité est allée à la rencontre de ceux qui font face quotidiennement à la crise et au chômage en Aquitaine. Nous avons ainsi parcouru « le couloir de la pauvreté », territoire qui s’étend du Haut-Médoc jusqu’au Réolais, où 30% des habitants de moins de 65 ans survivent avec le RSA.

De Lesparre-Médoc...

11527563-0« Je suis prête à travailler dans tous les rayons, boucherie, poissonnerie, caissière mais je ne veux pas finir ma vie comme ça », dit Émilie, 21 ans, à une conseillère de la mission locale de Lesparre-Médoc. « Quelles sont vos priorités ? Est-ce que vous souhaitez rester sur ce territoire ? ». Émilie répond : « Je n’ai aucun objectif à part trouver du travail ». La conseillère lui suggère les emplois saisonniers. Émilie résiste : « Deux mois ici, deux mois là, ça ne m'intéresse pas trop». « Vous cherchez le CDI ? », lui rétorque la conseillère. « Oui, comme tout le monde », répond Émilie. « Bon, là, il va falloir se calmer... Chez Carrefour, Leader Price ou la vigne, c'est les CDD de deux mois ou rien ». Justement, Émilie vient de perdre son CDD de caissière à Leclerc, puis radiée par Pôle emploi. Dans cette région mondialement réputée pour ses vignobles d’exception, nombreux sont les jeunes qui, comme elle, se sentent pris au piège.

« La vigne, ça détruit. Ma mère s’est fait opérer plusieurs fois. Je connais, c’est très dur. Mais, je n’ai pas le choix, il va falloir que je dépose des CV dans les châteaux. Je calcule tout au centime près : essence, loyer et nourriture… Je me prive en permanence», lâche Émilie, fille de viticulteurs, native de Lesparre-Médoc. C’est dans cette petite ville située au cœur de la presqu’île du Médoc que commence le « couloir de la pauvreté ». Un territoire baptisé par l’Insee, la CAF et la MSA (Mutuelle de santé agricole) qui s’étend de la pointe du Médoc jusqu’à Agen, sur plusieurs départements bordant la Garonne et ses affluents. Ce couloir, qui alterne petites villes et zones rurales, a la particularité d’abriter une population faiblement qualifiée et peu rémunérée, soumise aux contrats saisonniers. Qu’il s’agisse de la vigne, soit près de 80 % de l’activité économique, ou du tertiaire, tous les voyants sont au rouge. Entre 2010 et 2013, le nombre de personnes percevant le RSA socle est passé de 90 000 à 98000. Résultat : plus d'un Aquitain sur huit vit sous le seuil de pauvreté, l’équivalent de moins de 950 euros disponibles par mois. Sur les 226 jeunes suivis par la mission locale à Lesparre et Gaillan-en Médoc, 41 % sont sans qualification et seuls 32 % possèdent le permis de conduire. « Ici on peut être sûr d’avoir du travail toute l’année avec la vigne, mais il faut le permis. Or, la plupart des jeunes n'ont pas les moyens de payer 1500 euros. La question de la mobilité est centrale dans une région où il n'y a qu'un train qui relie à Bordeaux et où les bus ne relient pas les villages entre eux », témoigne Vina Seedoyal, conseillère emploi.

ia194_txchom.pngSous une chaleur pesante, à quelques pas d'un centre-ville où un magasin sur deux affiche « bail à céder » ou « à louer », le local de l'association SOS emploi accueille une douzaine de chômeurs en formation. Son objectif : l'insertion durable dans le service à la personne, le bâtiment, la voirie, l'aménagement d'espaces verts... Durable mais souvent précaire. « Depuis quelques années, la crise est palpable. Il y a moins de CDI et une recrudescence de gens qui touchent les minima sociaux, qui n'ont pas le permis et qui manquent de formation, estime Daniel Keromnes, directeur de la structure. 80 % de la population est en dessous du niveau CAP. Le Médoc est une région enclavée. Certains jeunes n'ont jamais mis les pieds à Bordeaux. Et puis, il y a un côté seigneur ici... Qui aurait intérêt à ce que les ouvriers agricoles fassent plus d'études ? Sûrement pas les propriétaires des châteaux... ». Parmi le groupe en formation, Vanessa, 24 ans, mère célibataire, ne trouve pas d'emploi avec son CAP coiffure. Reste la restauration, la grande distribution ou la vigne... Comme toujours. « Je suis au RSA, seule avec deux enfants de 3 et 5 ans. J'ai fait les saisons avec des contrats de deux mois mais tout mon salaire passe dans le loyer et la nounou. Je n'arrive pas à me projeter. Et puis, les châteaux préfèrent embaucher des Marocains ou des Espagnols qui leur coûtent moins cher», témoigne-t-elle.

Mardi matin, c'est jour de marché à Lesparre-Médoc. On aperçoit les étals de légumes. Sur une des rues adjacentes, l'association Envols distribue ses colis alimentaires. Les chariots défilent. Un groupe de femmes marocaines arrive avec les enfants. Farida, 33 ans, raconte dans un espagnol parfait une vie d'exil. Celle de ses parents, celle de son mari, la sienne et celle de milliers d'autres. « Nous vivions à Bilbao depuis douze ans. Mon père y est arrivé bien avant nous pour chercher du travail et une vie meilleure. Je l'ai rejoins, je ne parlais pas espagnol. J'y ai rencontré mon mari qui travaillait dans le bâtiment et la restauration. La crise, on la regardait de loin et puis elle nous est tombée dessus vers 2007. Les salaires ont baissé. Les emplois sont devenus rares, on a tenu grâce aux aides. Mais au bout de deux ans, elles ont été supprimées. Par le bouche à oreille, on a appris qu'il y a avait du travail dans la vigne à Lesparre. On est ici depuis huit mois. La vigne, c'est très dur. C'est grâce aux aides qu'on ne meurt pas de faim. Grâce à la solidarité d'ici ». Dans les locaux de l'association Envols, les nouveaux migrants côtoient une classe moyenne ayant quitté Bordeaux il y a une vingtaine d'années pour devenir propriétaire et vivre aisément. C'est le cas de Kamel, professeur de danse, de sa femme, fonctionnaire territoriale et de leurs trois enfants. « Il y a quelques années, j'ai perdu mon emploi, dit Kamel avec son sac rempli de lait et de légumes. Mais les traites de la maison sont restées identiques, 1000 euros par mois. Ma femme gagne 2000 euros. Il faut payer l'essence, les charges, les études des enfants. À cinq, on ne s'en sort pas. L'été, je tiens un stand de kebab sur les marchés. Sinon, je ne sais pas comment on ferait».

à Pauillac...

ob dc7914 6-medoc-coret-006Nous quittons Lesparre-Médoc vers le sud. À une vingtaine de kilomètres, Pauillac, la ville des grands crus, fait partie du couloir de la pauvreté. Ici, l'union locale CGT croule sous les dossiers et les permanences juridiques. Licenciements, harcèlement au travail, maladies professionnelles, heures supplémentaires non payées, ruptures conventionnelles, droits syndicaux bafoués... Alain Curot, responsable de l'union locale CGT, a un agenda de ministre. « On a de plus en plus de dossiers à traiter, 800 personnes de plus en trois ans. Les licenciements pour inaptitude sont le gros du bataillon. La vigne oui, mais on a aussi les caissières et les salariés du commerce ». Fille d'un ouvrier de la vigne et d'une femme de ménage marocains arrivés en France dans les années 60, Khadija, maman célibataire, s'est adressée au syndicat lorsqu'elle a été confronté à du harcèlement dans la clinique où elle était agent d'entretien. Toujours en procès avec son employeur, elle cumule aujourd'hui neuf emplois pour à peine 1000 euros par mois. « Je travaille dans une maison de retraite de nuit, je fais des ménages, des extras dans la restauration et je suis aide à domicile. Mais je ne suis pas un cas isolé à Pauillac», s'empresse-t-elle de préciser. Khadija est née dans le salon bourgeois du château Fonréaud à Listrac, alors que sa mère lavait le parquet. « J'ai grandi dans les logements attenants au vignoble avec les Maghrébins et les Portugais que les patrons sont allés chercher dans les villages. Moi aussi j'ai travaillé très tôt dans la vigne. C'était l'esclavage, les cadences, le chaud, le froid. Mes parents sont déglingués. Et ça continue avec en plus les pesticides qui provoquent des cancers et des maladies d’Alzheimer».

Véronique Lalanne exerce comme assistante sociale depuis 2009 à la Maison des solidarités de Pauillac. Elle pointe la question de l'habitat insalubre et du surendettement. « Les gens trouvent à se loger facilement dans le privé mais il s'agit d'un habitat énergivore qui entraîne des charges qu'ils ne peuvent pas assurer. Du coup, ils déménagent mais ne font que déplacer les problèmes », explique-t-elle. Depuis un ou deux ans, cette professionnelle voit de plus en plus de travailleurs pauvres venus de Bordeaux, envoyés par les bailleurs sociaux. Mais sans emplois, les nouveaux arrivants plongent encore un peu plus. « On est dans une zone sinistrée où l'emploi est rare et où la mobilité est un problème grave. Ce sont des familles entières qui touchent à peine le SMIC qui arrivent dans la région par nécessité et qui ne sont pas éligibles aux aides. Cela renforce automatiquement les poches de pauvreté déjà existantes ». Une réalité sourde qui tranche avec des paysages majestueux, les grands châteaux et les jardins soignés où des cars de touristes stationnent. Et puis, des pieds de vigne à perte de vue qui poussent silencieusement au soleil. Quelques fois, en bordure des champs, des camionnettes stationnées indiquent la présence d'ouvriers. On descend le long de l'estuaire. Nous roulons dans le couloir de la pauvreté.

en passant par Sainte-Foy-la-Grande 

ob f9ced7 14-medoc-coret-018Passé Libourne et Castillon-la-Bataille, nous entrons à Sainte-Foy-la-Grande, 2500 habitants, classée zone de sécurité prioritaire en février dernier par l'ex-ministre de l'intérieur Manuel Valls. Dans cette petite ville considérée comme un nouveau « ghetto urbain », 30% d'habitants dépendent du RSA et plus de 40 % des allocataires dépendent de la CAF pour plus de la moitié de leurs ressources. C'est le cas de Marie-Claire, maman célibataire de quatre enfants, vivant dans un petit HLM, à Pineuilh, à quelques minutes de Sainte-Foy. De contrats aidés en emplois à mi-temps, elle n'a cessé d'enquiller les boulots saisonniers dans la vigne et dans le maraîchage pendant dix ans. « Depuis 2006, je n'ai plus d'emploi. Que ce soit l'usine de pommes ou la vigne, c'est très physique, il faut se lever aux aurores et faire garder les enfants. À Sainte-Foy, on est peu aidés, il faut dire que trois quart des gens ici sont au chômage. On vit dans une ville en faillite qui s'enfonce dans la pauvreté », tranche-t-elle. À 34 ans, Marie-Claire survit avec 1000 euros tout net. « Vous enlevez les factures, le loyer, la nourriture, il ne reste plus grand-chose. Je suis obligée de garder des enfants la nuit pour d'autres mamans qui travaillent très tôt. C'est la débrouille permanente ». Chaque mois, le surendettement la guette. Il suffit d'une fois où un des enfants est malade et là voilà dans le rouge au 20 du mois. « J'ai la CMU mais il y a toujours des frais à avancer. L'orthodontie coûte très cher. Mes deux aînés auront un appareil dentaire. Sur 580 euros, le mois dernier, il a fallu que je paie de ma poche 170 euros. Les semelles orthopédiques ne sont pas remboursées non plus », détaille Marie-Claire.

Des situations de pauvreté comme la sienne, Marie-Claire en rencontre souvent aux Restos du Cœur où elle est bénévole. Là, elle a fait la connaissance d'Estelle, 27 ans, maman de deux enfants, dont une handicapée. Pour trouver du travail, elle a tout tenté : l'aide à domicile, le Mc Do, Lidl, Leclerc... Mais à chaque fois, c'est négatif. « Les caméras de vidéo-surveillance ne nous ont pas changé la vie ou amené du travail... La délinquance et les trafics se sont déplacés. L'hôpital a fermé des services entiers pédiatrie, chirurgie, maternité. On se sent lâchés de partout», poursuit-elle. À Sainte-Foy-la-Grande, il n'y a pas de Pôle emploi. Le plus proche est à Libourne, 14 euros l'aller-retour en train. « Je n'ai pas cet argent et je ne suis pas la seule dans ce cas. Les gens qui sont dans les villages autour, c'est pire. Du coup, on se fait radier et on abandonne». Ancien élu communiste, Claude Mirande a vu sa ville « dégringoler ». Pendant une dizaine d'années, il s'est battu pour empêcher la fermeture de l'hôpital, qui était le plus gros employeur de la ville et de ses environs. « L'argument, c'est qu'il n'y avait pas assez de fréquentation. Résultat aujourd'hui, l'hôpital fonctionne à minima et manque de personnel. Les femmes vont accoucher à Bergerac alors qu'on avait tout sur place. Depuis peu, on voit arriver des gens sans moyens de la banlieue bordelaise qui atterrissent chez les marchands de sommeil, dans des taudis. Au lieu de faire venir les flics, Valls aurait mieux fait de se préoccuper de l'emploi et des services publics ».

jusqu'à La Réole

ob 9e09b6 16-medoc-coret-024Aller de Sainte-Foy-la-Grande à La Réole, c'est quitter la Dordogne pour rejoindre la Garonne. S'enfoncer dans les terres du Réolais. Dernière étape de notre périple, ici encore, tout semble calme et même charmant. « On a beau avoir le label Ville d'art et d'histoire, on est une ville très pauvre », lance une des bénévoles des Restos du Cœur, dont le local est à quelques kilomètres du joli petit centre-ville. À La Réole, il reste une gare qui a failli fermer il y a quelques années parce que « soit-disant pas rentable », poursuit une autre. En augmentation constante, le nombre de familles ayant recours à l'association a doublé en cinq ans, alors que les barèmes se sont durcis. Comme à Pauillac ou Saint-Foy, les nouveaux arrivants viennent chercher des loyers modérés et une qualité de vie. « En fait, ils sont pris au piège parce qu'il n'y a pas de travail », explique Élisabeth Margot, présidente de l'association. Une fine silhouette sort du hangar où se fait la distribution de denrées. Sonia, 50 ans, ancienne secrétaire médicale n'a pas eu le choix. « Je suis tombée gravement malade et ma vie a basculé. J'ai perdu mon travail et je ne pouvais plus assurer le loyer. Je vis à La Réole depuis cinq ans dans une petite maison un peu humide. Je ne fais aucun extra, je n'ai pas de voiture car je ne pourrais pas payer l'essence. Les aides au logement sont bloquées alors que tout augmente. Jamais je n'aurais imaginé qu'à mon âge, je doive venir ici pour me nourrir... ».

Sous une pluie fine, Maria, 25 ans, s'empresse de ranger les légumes et les couches dans le coffre de sa voiture. Les yeux cernés, elle raconte comment les difficultés ont commencé : « Mon mari est parti. Je me retrouve seule avec un petit salaire et la garde des enfants. C'était pas prévu ». Ouvrière en CDI dans un abattoir, elle commence à 5 heures du matin et débauche à midi. Impossible avec les enfants. « Je me suis mise en congé parental et je touche 400 euros par mois. J'essaie d'être rigoureuse dans ma gestion, je ne veux pas me morfondre à mon âge. Je me dis que c'est une mauvaise passe et que ça ira mieux plus tard ». Les ménages monoparentaux sont très nettement sur-représentés, soit 30 % des ménages usagers et deux tiers des personnes qui ont recours sont des femmes. Le chassé-croisé continue. Un couple avec des jumeaux vient d'apprendre qu'il n'est pas éligible aux aides de l'association. « On dépasse de quelques euros. On est pourtant au RSA à 468 euros avec quatre enfants », explique la maman. En location dans une maison insalubre, ils ont du débourser près de 1800 euros en quatre mois pour l'électricité. Un gouffre. Le père, lui, a travaillé dans le gardiennage et ne trouve pas de travail dans cette branche. « Quand je dépose mes CV dans la manutention ou le BTP, on me dit que je suis trop qualifié. Depuis deux ans, on ne s'en sort pas ». Dans un mois, ils quitteront La Réole pour « tenter » Paris, dans l’espoir de trouver du travail.

Ixchel Delaporte

photos Olivier Coret

À retrouver sur le site de Humanite.fr, l'intégralité du reportage photo d'Olivier Coret

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* En lien avec l'actualité, et sans comparer le moins du monde l'État français à Israël et les classes populaires occitanes périphérisées aux Palestiniens (nous savons bien que la spécialité de certain-e-s est de faire dire aux autres ce qu'ils n'ont pas dit), il est d'ailleurs intéressant de remarquer comment les négateurs et les "moqueurs" de cela, ceux pour qui évoquer ces conquêtes-massacres d'il y a 5 ou 8 siècles relève du "romantisme identitaire", sont souvent les MÊMES qui nient la très actuelle oppression sioniste en Palestine (en renvoyant, par exemple, les deux camps dos à dos) et "antisémitisent" ceux qui la dénoncent. C'est que nous avons tout simplement là le reflet d'une IDENTITÉ MATÉRIELLE ET (donc) INTELLECTUELLE totale dont eux-mêmes n'ont pas conscience en raison (justement) du "différé" historique entre les deux situations, du caractère actuel du sionisme en Palestine et du caractère passé de la Conquista de l'Occitanie (et des autres "provinces"). L'État sioniste (colons venus principalement d'Europe, construction historique subjective) a prétendu, au 20e siècle et encore aujourd'hui, refonder le royaume hébraïque de Salomon (son mythe fondateur) en soumettant et niant le Peuple palestinien (produit objectif de l'histoire) qui vivait là. L'État français (construction historique subjective) a prétendu, de la monarchie capétienne des 12e-13e siècles jusqu'à la "Révolution" bourgeoise et aux régimes du 19e siècle, refonder la Gaule romaine (son mythe fondateur : celui d'une Gaule "fécondée" par Rome à travers la défaite héroïco-sacrificielle de Vercingétorix, et bien sûr le mythe des "frontières naturelles", leitmotiv de sa politique d'expansion qui n'échouera qu'au Nord) en soumettant et niant les Peuples (produits objectifs de l'histoire) qui l'habitaient. Dans un cas comme dans l'autre, la véritable question n'est pas celle du "mythe fondateur" et de ses élucubrations et contre-vérités historiques diverses et variées, mais simplement que toute classe dominante exploiteuse cherche à se constituer une BASE D'ACCUMULATION géographique par la soumission et la négation des masses populaires, quelles que soient les "subtilités" idéologiques et pratiques qui accompagnent le processus.

D'ailleurs si un certain sionisme religieux, messianique s'est développé depuis quelques années sous l'influence des milieux fondamentalistes chrétiens US, le sionisme est historiquement une idéologie LAÏQUE, "éclairée" et "civilisatrice" totalement fille de l'idéologie coloniale francouille de Jules Ferry & co (et les Juifs ultra-religieux, historiquement, y étaient plutôt hostiles).

Bien sûr, les milieux "antisionistes" réactionnaires BBR (national-catholiques, gaullistes, "souverainistes" de tout poil) sont eux aussi très hostiles à nos affirmations de Peuples niés ("destination Babel" comme dit leur icône Pierre Hillard... qui est au demeurant un fondateur et contributeur de Boulevard Voltaire et trouve plutôt grâce aux yeux de certains sur "Riposte laïque" 1 - 2, sites pourtant pas vraiment fans de l'"antisionisme" soralien, ce qui montre bien comment toute cette merde baigne dans les mêmes latrines !) ; mais nous avons également montré comment en Hexagone l'antisémitisme est indissociable de la construction de l'entité étatique, notamment aux dépens de l'Occitanie. De fait, il n'y a pas une idéologie francouille "philosémite" et une autre "antisémite" ; il y a, depuis un peu plus de deux siècles que le "débat" fait rage, deux écoles antisémites : ceux qui acceptent d'intégrer au monde franco-blanc les Juifs qui en assimilent les valeurs ET/OU, depuis la Seconde Guerre mondiale, les partagent via le sionisme ; et ceux qui refusent catégoriquement d'intégrer les Juifs au monde franco-blanc européen-chrétien (et a fortiori que des Juifs, en Palestine occupée, se retrouvent investis des attributs de la puissance étatique : les Palestiniens ne servent ici que de simples faire-valoir).

 

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12 juin 2014 4 12 /06 /juin /2014 07:49

 

Damien Camelio, anarchiste occitan du Groupe d'Action Directe Internationale (GADI) condamné à deux ans de prison ferme pour des attaques incendiaires contre une secte chrétienne servant de base arrière au Front National, une prison et un bâtiment militaire (communiqué reçu par le formulaire de contact) :

1Damien-CamelioC’est en solidarité avec Damien CAMELIO, prisonnier anarchiste, que nous dénonçons publiquement les difficiles conditions de détention ainsi que le traitement dégradant qu’il subit au centre pénitentiaire de Mont de Marsan (40).

Si les publications légales auxquelles Damien CAMELIO est abonné lui sont délibérément retenues plusieurs semaines avant de lui parvenir, celui-ci s’est également vu notifier par la direction de l’administration pénitentiaire un « refus pour entrées incessantes de livres » au motif qu’il n’a « pas à faire entrer des livres en quantité et à les remettre à [ses] codétenus une fois lus ».

Toutes ses demandes pour accéder aux salles de sport, réaliser des études ou de régime ouvert n’ont pas été étudiées ; Damien CAMELIO est le seul prisonnier politique de son bâtiment, cet isolement rend ses conditions de détention plus que difficiles.

Au mois de mai, après que l’administration pénitentiaire ait « ouvert par erreur » un courrier confidentiel d’un avocat, s’en sont suivis 6 nuits consécutives de privation de sommeil : flash de lumières, alarme en cellule, bruits incessants.
Dans son rapport du 19 avril 2012, le Comité européen de Prévention de la Torture (CPT) a dénoncé la pratique consistant à contrôler certains détenus en les réveillant plusieurs fois par nuit étant donné les « conséquences néfastes pour la santé des détenus ».

Dans le même sens, par une ordonnance du 18 avril 2014, le juge des référés du Tribunal administratif de Limoges a ordonné la suspension du régime de surveillance nocturne qui était imposé depuis le mois de juin 2013 à un détenu ayant le statut de « détenu particulièrement signalé » (DPS). Il a relevé que les contrôles nocturnes appliqués à l'intéressé, qui perturbent son sommeil et ont un impact sur sa santé, portent une atteinte grave et immédiate à sa situation. Il rappelle par ailleurs que l’inscription sur le répertoire des DPS ne saurait automatiquement entraîner l’application d’un tel régime de surveillance (Source OIP).

Le centre pénitentiaire de Mont de Marsan, inauguré en novembre 2008, fait partie de ces nouvelles prisons où les surenchères technologiques et sécuritaires déshumanisantes conditionnent le détenu en simple objet, engendrent de la violence et génèrent des drames humains. Dans sa dernière lettre, Damien CAMELIO le souligne tout particulièrement : «Les ailes probatoires sont réputées pour être les pires. Tout le monde veut se barrer de ces ailes, les gars préfèrent même l’isolement. Tous les morts ou presque, sont morts dans nos ailes. Un gamin de 19 ans est mort ici il y a peu, c’est le 5ème en deux mois. J’ai vu un mec s’arracher les veines parce qu’il n’a pas supporté le traitement qu’il a subit. Il y a un autre mec qui s’est coupé le doigt avec un couteau, il a fini de se l’arracher avec les dents pour l’envoyer au procureur pour qu’il bouge d’ici»

Pour soutenir Damien, vous pouvez lui écrire :
Damien CAMELIO
n° 5057
Centre de détention de Mont de Marsan
Chemin de Pémégnan
BP 90629
40006 MONT DE MARSAN CEDEX

201402071789-full

C'est donc manifestement par un régime carcéral digne de Guantánamo que la République vallsienne tente de briser cet "anarchiste entré en résistance".

N'oublions pas non plus le camarade indépendantiste de gauche breton Enguerrand Delanous, au cachot pour soi-disant "confection d'engins incendiaires" et "jets de pierres sur les forces de l'ordre" lors de la manifestation du 22 février contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (cliquer sur l'image pour la page de son Comité de Soutien).

1enguerrand naoned

On peut suivre aussi les communiqués de soutien et l'actualité le concernant ici : http://nantes.indymedia.org/groups/comité-de-soutien-à-enguerrand

Vous pouvez également lui écrire à :

Delanous Enguerrand
Écrou 59694
Rue de la Mainguais
BP 71636
44316 Nantes CEDEX 3

L'idéologie républicaine-bourgeoise francouille est un SYSTÈME TOTAL qui dans la crise générale du capitalisme et face à la contestation grandissante tombe de plus en plus ouvertement le masque "démocratique", conduisant au FASCISME ; les scores de plus en plus impressionnants du Front National sont un SYMPTÔME, un des symptômes de cela et non sa "cause". C'est l'idéologie républicaine-bourgeoise BBR qu'il faut dénoncer, combattre et détruire avec l'appareil politico-militaire qui la porte avant que demain sa dictature ne s'exerce de manière ouvertement fasciste, avec Marine Le Pen ou qui que ce soit d'autre au pouvoir ; et non, comme le prétendent de pseudo-"maoïstes", défendre sa version "républicaine" contre la version ouvertement fasciste.

Cette accumulation des emprisonnements fermes de militant-e-s par la justice "républicaine" est peut-être, pour ces "mao"-vallsistes, une "juste réponse" des Lumières-bourgeoises-à-défendre contre la "décomposition petite-bourgeoise d'ultra-gauche" ; mais en réalité, comme dans un tout autre registre le parcours intellectuel d'un Alain Finkielkraut aboutissant... à l'Académie française, elle révèle l'abandon croissant du masque "républicain-démocratique-droit-de-l'hommiste" par la dictature du Capital BBR et son idéologie française ; elle révèle le pourrissement réactionnaire de l'ordre bourgeois qui, achevé, pourra alors être nommé fascisme ; elle le révèle même de manière beaucoup plus significative que la montée du FN ou le succès des "Manifs pour tous" homophobes, autrement dit des gens qui ont toujours été des ultra-réactionnaires et des fachos. C'est cela, ce "retour de l'autorité", de "l'ordre et du travail" autrement dit la dictature "sans complexes" de l'ordre bourgeois sur les "masses dangereuses" que veut (que l'on a fait vouloir à) l'électorat FN ; le reste (sortir de l'Union européenne, revenir au franc, instaurer un certain protectionnisme commercial, sortir de l'OTAN et se rapprocher de la Russie, soutenir plutôt Poutine ou plutôt les nationalistes ukrainiens, plutôt Israël l'"avant-poste de l'Occident" ou plutôt Bachar el-Assad l'anti-"Nouvel Ordre mondial") il s'en fout un peu dans le fond, ce sont des préoccupations de cénacles intellectuels.

Ce ne sont pas les fascistes qui instaurent le fascisme, mais le ralliement des "démocrates" et des "républicains" bourgeois à leurs positions. C'est ce qui est en train de se produire à grands pas.


 

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14 mai 2014 3 14 /05 /mai /2014 09:34

bandeau CC PCR-Òc

Dans un peu plus d'une semaine, le 25 mai, se tiendront dans l’État français les élections des députés au Parlement européen. Nous rappellerons brièvement notre position à ce sujet :

parlement-strasbourg- Le Parlement européen de Strasbourg est une baliverne de démocratie et l'Union européenne une vaste imposture ; très largement fantasmée qu'il s'agisse de la glorifier comme un "avenir radieux" de paix et d'amour entre les Peuples ou d'en faire la cause de tous les malheurs de notre temps. En réalité, l'UE n'a d'existence réelle que comme paravent lorsqu'il s'agit de briser en miettes les modestes conquêtes sociales du siècle dernier (cible d'à peu près tous les traités conclus), d'organiser la coopération policière contre les militant-e-s démocratiques et révolutionnaires (mandat d'arrêt européen) ou contre les prolétaires néocolonisé-e-s qui tentent de venir en Europe récupérer un peu de ce qu'on leur a volé dans leurs pays, ou encore de coopérer diplomatiquement et militairement pour le pillage impérialiste en Afrique (1-2), en Bosnie (3-4-5) et dernièrement en Ukraine (dans un bain de sang effroyable perpétré par les hordes néo-nazies). L'UE n'est rien d'autre qu'un outil du Grand Capital EUFOR Althea(bourgeoisie monopoliste) des États qui pilotent la "construction", en premier lieu le "couple" franco-allemand, pour dominer et exploiter les petits pays (de l'Est et des Balkans, Grèce, Chypre, Portugal, "Espagne") et au-delà le "Tiers-monde" ; et pour "peser" sur la scène internationale face aux puissances-continents (États-Unis, Russie, Chine).

- Nous appelons donc le Peuple occitan et tous les Peuples prisonniers de l'entité "France" au BOYCOTT des élections européennes du 25 mai prochain, ce qui ne signifie pas la pêche à la ligne mais un BOYCOTT ACTIF et MILITANT : faire en sorte autour de soi, par tous les moyens, que le plus de personnes possibles s'abstiennent et (surtout) comprennent le pourquoi de cette abstention sur une ligne progressiste-révolutionnaire ; ou mieux encore : se rendre et faire se rendre aux urnes pour y déposer un bulletin NUL porteur d'un clair message révolutionnaire ; message que l'on peut rédiger soi-même ou imprimer sur internet (tracts d'organisations révolutionnaires rejetant le scrutin). Plus frappant encore pour les esprits seraient, si c'est trouvable, des photos de personnes suicidées 10299172 813884311973362 2891681924930624601 npour cause d'"austérité" (en Grèce, en "Espagne ou ailleurs), ou pourquoi pas des victimes carbonisées de la Maison des Syndicats à Odessa. Bref : à votre imagination ! C'est là la seule réponse authentiquement révolutionnaire à cette mascarade quinquennale de démocratie. La gauche radicale trotskyste (NPA, LO), qui se présente comme à l'accoutumée, tout en qualifiant correctement (pour citer le NPA) l'Union européenne de "machine de guerre contre les salaires, machine bureaucratique destinée à servir les multinationales et la finance" et son Parlement de "façade démocratique sans pouvoir, sinécure pour politiciens qui ne vous représentent pas", appelle les masses populaires aux urnes afin de "dire que nous ne sommes pas dupes, que nous ne nous laisserons pas faire, que nous voulons prendre nos affaires en main, dire notre opinion". Nous ne partageons absolument pas ces illusions électoralistes.

- Nous émettons un bémol à cette consigne pour la circonscription Ouest où se présente une liste "Pour une Europe des Peuples et des Travailleurs" emmenée par le NPA (Pierre Le Ménahès) et (surtout) Breizhistance, organisation progressiste de libération bretonne avec laquelle nous entretenons des rapports cordiaux [MàJ : le prisonnier politique anti-Ayraultport Enguerrand Delanous, incarcéré depuis le 1er avril pour avoir "lancé un fumigène" lors de la manifestation du 22 février à Nantes, est candidat sur cette liste ; ce qui nous fait une raison de plus (solidarité anti-rép)]. Cela signifie que nous apprécierons positivement les votes se portant sur cette liste, comme expression d'un terreau politique et social fertile et d'une volonté positive d'en finir avec la France ; même si notre position de principe est plutôt celle de l'organisation corse A Manca : "L’heure n’est donc plus à considérer comme légitime ce modèle de construction européenne. Nous savons désormais qu’il vide de sa substance la démocratie dont il NPA-Bzhistancene cesse pourtant de se réclamer. (...) de manière encore larvée, le monde du travail commence à comprendre que le modèle prétendument démocratique des élections est un leurre. (...) Force est de constater que les travailleurs rejettent ce système. (...) Nous appelons les travailleurs, les chômeurs, les retraités et l’ensemble de celles et ceux que ce système écrase à ne pas participer aux prochaines élections européennes". Il n'y aura pas d'autres listes (ou candidats sur des listes NPA ou autres) de (appelons-la ainsi) la gauche révolutionnaire d'affirmation des Peuples en Hexagone : A Manca ne se présente pas comme nous venons de le voir, Libertat! (Occitanie) non plus, etc. Les "régionalistes" réformistes (et très fana-UE) de Régions & Peuples solidaires se présentent dans les circonscriptions Sud-Est (liste Alfonsi), Ouest (c'est essentiellement l'UDB), Massif central-Centre (pour l'Auvergne et le Limousin occitans), Sud-Ouest (liste "Euskadi Europan" du PNV-EAJ) et Île-de-France (pour les "expatriés" dans la capitale). Il y aura également une liste du PNO (classable au centre-droite, "Occitanie pour une Europe des Peuples" de Martine Gros) et une candidate du Partit occitan (centre-gauche) sur la liste Bové (EELV) en circonscription Sud-Ouest ; ainsi que la liste "Nous te ferons Europe !" du "bonnet rouge" Christian Troadec dans l'Ouest (son Mouvement Bretagne et Progrès de centre-centre-gauche associé au Parti breton de centre-droite). Nous ne lèverons évidemment pas la consigne générale de boycott en faveur de ces forces autonomistes bourgeoises, social-libérales (voire libérales tout court) et européistes. Nous avons là ce qu'il reste de bourgeoisies nationales conscientes de l'être, infimes en dehors de la Corse et à la rigueur de l'Alsace ou de la pointe bretonne, et comptant (à tort) sur le renforcement de l'UE pour desserrer un peu l'étau bleu-blanc-rouge qui pèse sur elles. Nous en observerons toutefois les résultats à titre de données factuelles.

9782755401998- Nous alertons vivement, même si c'est sans doute peu utile concernant nos lecteurs/trices, sur le nécessaire et implacable rejet des listes "souverainistes" (cette année : le Front National bien sûr mais aussi "Debout la France !" soutenue par Dupont-Aignan, plus ou moins De Villiers etc. ainsi que l'UPR d'Asselineau). Il n'est guère besoin de faire un dessin concernant le FN, mais les autres forces "souverainistes" sont elles aussi du même acabit et, depuis 1999 en tout cas, si les élections européennes accordent généralement des scores plutôt faibles au Front National, elles voient régulièrement des "cartons" de ce type de listes. Nullement "antisystèmes", sur la question de l'UE ces forces ne sont que l'expression de la contradiction du Grand Capital bleu-blanc-rouge entre sa nécessité vitale européenne et ses intérêts spécifiques de grande puissance mondiale (membre du G7, du Conseil de Sécurité de l'ONU etc.). Sur les autres questions, ce sont des fascistes qui se répandent en appels à la dictature terroriste ouverte sur Boulevard Voltaire, Riposte laïque ou Égalité et Réconciliation ; de surcroît extrêmement hostiles à toute affirmation démocratique de nos Peuples niés.

Non moins illusoires, pour demeurer dans le champ de la "démocratie" bourgeoise, sont les discours sociaux-démocrates prônant une "Europe sociale" et/ou de redonner aux États une certaine latitude protectionniste (typiquement le Front de Gauche mais aussi certains courants du PS, autour d'Arnaud Montebourg par exemple). Ce ne sont là que les ultimes avatars du bon vieux "capitalisme à visage humain" keynésien ; et ils dégoulinent très souvent, eux aussi, d'idéologie jacobino-républicarde putride (6-7)...

En dernière analyse, à la question "plus de démocratie, de niveau de vie et de solidarité" (n'étant pas encore capables, pour l'essentiel, de formuler cela par "socialisme"), nous avons aujourd'hui (grosso modo) une moitié des masses populaires qui répond par "plus d'Europe, plus d'ouverture sur le monde" et une autre moitié par "plus de France". Ce sont là deux "solutions" dictées par la bourgeoisie, chacune par une fraction du Grand Capital BBR ; deux "solutions" auxquelles les communistes doivent opposer leur voie révolutionnaire de sortie de la crise générale du capitalisme.

Ces quatre points posent, à notre sens, les choses de manière suffisamment claire.

Lo Comitat


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24 mars 2014 1 24 /03 /mars /2014 14:58

 

Les élections municipales d'hier montrent une profonde évolution du paysage politique bourgeois hexagonal, ou plutôt une poursuite radicale de l'évolution entamée il y a déjà plusieurs années : en fait, il n'est pas vraiment possible de parler de "séisme politique", sauf dans quelques endroits précis (Marseille), de par le caractère ATTENDU de ce qu'il s'est passé.

Les trois grandes résultantes de ces élections sont (à peu près tel que nous l'avions prévu) :

1°/ Un vote SANCTION impitoyable pour la gauche bourgeoise au pouvoir, avec la perte dès le premier tour de bastion historiques comme Niort (Poitou), une défaite annoncée dans de multiples autres villes et le cas terrible de Marseille, où le PS avait jeté toutes ses forces dans la bataille (y voyant la grande ville non pas à conserver, comme Paris ou Lyon, mais à conquérir).

2°/ La poursuite de la montée continue de l'abstention, qui frôle désormais les 36% - voire 37 ou 38 selon les sources (27% en 1989, 30% en 1995, 33% aux dernières élections en 2008) [chiffres définitifs : 36,45%]. Nous avons déjà dit et répété ne pas sacraliser l'abstention, reflet selon nous d'une psychologie politique tout autant propice à la conscience révolutionnaire qu'à la dérive fasciste ou à l’apathie-résignation stérile. Mais nous notons la tendance, de surcroît dans des élections plutôt réputées "résister" (comme la présidentielle) au phénomène. À l'abstention proprement dite il faut ajouter les bulletins blancs ou nuls, beaucoup plus significatifs car montrant un rejet actif de l'offre politique en présence  : 5,5% des "votants" contre 4% en 2008 et 4,9% en 2001 (!) ; ainsi que les personnes même pas inscrites sur les listes électorales, que l'on estime désormais à près de 15% de la population majeure. Autrement dit, le "peuple qui vote" ne représente d'ores et déjà qu'à peine plus de la moitié des masses populaires... Vive la représentativité de "nos" élus (et de l'offre politique en présence) !

maxnewsworldthree4547343°/ Enfin, bien sûr, les résultats triomphaux du Front National - Rassemblement Bleu Marine. En apparence, au niveau hexagonal, il réalise le score ridicule de 4,6%. Mais c'est qu'il n'était en fait présent (et nous reviendrons sur cette question) que dans moins de 600 communes sur plus de 36.000, pour une population d'environ 20 millions de personnes soit moins d'un tiers de la population "française". Il faudrait donc déjà par "projection" multiplier ses scores par trois [c'est à peu près cela : aux résultats définitifs il aurait recueilli un peu plus d'un million de voix + 26.000 pour les autres extrême-droites (principalement les bompardiens du Vaucluse), en étant présent "pour" 20 millions de personnes soit une estimation de 9 millions de votants (il y a eu au total 29 millions de votants pour 66 millions de personnes en Hexagone) ; ce qui nous fait environ 12% soit l'ordre de grandeur des législatives]. Là où il est présent, ses résultats sont impressionnants et il fait tout simplement la course en tête dans plusieurs dizaines de communes (rappelons qu'au deuxième tour, s'il y a plus de deux listes en présence, il n'y a pas besoin de 50% pour gagner !) : pour ne citer que les plus importantes ou emblématiques, Béziers (Robert Ménard, 45%), Fréjus (David Rachline, 40%), Forbach (Florian Philippot, 35%), Perpignan (Louis Aliot, 35% environ), Avignon (Philippe Lottiaux, 30%), les villes "siamoises" languedo-provençales de Tarascon (Valérie Laupies, 39%) et Beaucaire (Julien Sanchez, 33%), Saint-Gilles (dans le Gard, Gilbert Collard, 42%), Brignoles (Laurent Lopez, 37%)... Et puis bien sûr, cela n'aura échappé à personne, dans l'emblématique Hénin-Beaumont, Steeve Briois est élu dès le premier tour avec un peu plus de 50% (nous y reviendrons aussi) ; tandis qu'à Marseille, la mairie est d'ores et déjà promise au vieux cacique UMP Jean-Claude Gaudin (connu au demeurant pour ses fricotages avec le Front dans les années 1980), mais le FN (Ravier), avec 22%, passe devant le PS de Patrick Mennucci dont il balaye définitivement les chances, dans une sorte de "mini-21-Avril". Le Front National arrive aussi en deuxième position dans d'autres villes comme Nîmes (Yoann Gillet 22%, devant la gauche à moins de 15%) ; les tristement célèbres Toulon (droite d'Hubert Falco élue au premier tour mais FN de Jean-Yves Wauquet à 20% devant la gauche à 10%) et Vitrolles, fief des Mégret de 1997 à 2002 (FN deuxième avec 24,4% mais cette fois la gauche est en tête avec 33,5%), villes que l'on aurait pu croire "vaccinées" par la désastreuse gestion d'extrême-droite qu'elles ont connue ; la Seyne-sur-Mer (voisine de Toulon, 26,3% derrière la gauche à 29%) ou encore Nice, où Christian Estrosi caracole en tête avec 45% mais Marie-Christine Arnautu (15,6%) devance le PS Patrick Allemand (15,25%). Dans cette dernière ville se présentaient également une liste FN dissidente ("Indignés du FN" de Michel Cotta, 0,5%), l'ancien maire ex-FN ex-UMP Jacques Peyrat avec notamment le soutien du Parti de la France de Carl Lang (3,7%) et l'identitaire Philippe Vardon (4,5%) ; soit finalement quatre listes d'extrême-droite totalisant plus de 24%. En terme d'extrême-droite hors-FN (et "gratinée" pour le coup), la liste d'Alexandre Gabriac et Yvan Benedetti (Œuvre française/ Jeunesses nationalistes) réalise également 11,5% à Vénissieux (60.000 habitants, banlieue de Lyon) ; où le FN n'a finalement pas réussi à présenter de liste (et a tenté de faire interdire celle du "parasite" Benedetti...).

Néanmoins, au niveau hexagonal, c'est la droite UMP et apparentée qui réalise un "carton" avec 46,5%, sans doute un de ses plus hauts scores historiques.

Quels sont les enseignements que l'on peut tirer de ces élections ? Ils sont de deux sortes.

ENSEIGNEMENTS AU PLAN GÉO-SOCIOLOGIQUE : on distingue non pas deux "Frances", comme se plaisent et se plairont à le rabâcher les commentateurs FN ou ultra-réactionnaires à la Zemmour en se basant sur les thèses du documentaire "La France en face" (qui ne font en réalité que confirmer les nôtres), mais plutôt QUATRE aux comportements politiques bien distincts.

- La "France" des "métropoles mondialisées" avec Paris bien sûr, Lyon (où la participation progresse même carrément, peut-être un des seuls cas en Hexagone), Lille, Nantes, Toulouse etc. etc. (Marseille étant un cas très particulier de "métropole périphérisée") ; où rien ne semble avoir changé depuis 2001 : (très souvent) mêmes têtes (ou alors les "dauphin-e-s"), mêmes rapports de force, mêmes enjeux, (relativement) bons scores de la "gauche radicale" et (surtout) des écologistes, etc. La "métropole mondialisée" azuréenne (de Cannes à Menton en passant par Nice) reste également fidèle à elle-même ; courants les plus réactionnaires de l'UMP et extrême-droite (plus plurielle qu'ailleurs, comme on peut le voir à Nice) se partageant le paysage politique (typique vote ultra-droitier métropolitain et bourgeois que l'on retrouve par endroit en région parisienne ou dans d'autres villégiatures huppées, à bien différencier du vote FN populaire ci-dessous).

- La "France" des ghettos urbains : c'est le territoire des très forts taux d'abstention ou de carrément non-inscrits ; et du caciquat politique en mode clientéliste pour ceux/celles qui votent (clientélisme généralement de "gauche" mais parfois aussi de droite, comme longtemps Serge Dassault à Corbeil-Essonne). Le Front National y est faible : forcément, la majorité de la population est constituée de ceux/celles qu'il stigmatise en permanence, immigrés et descendants, "racailles" et "assisté-e-s". Les votes "gauche radicale" et écolo y sont faibles également, car les personnes qui votent votent "utile". Pour ce qui est des listes "issues des quartiers" que nous avions évoquées, là où elles sont présentes, elles connaissent le même phénomène et ne font guère mieux : ainsi "Toulouse en Marche" d'Ahmed Chouki n'a récolté que 1,8% dans la capitale d'Òc, très en dessous des "Motivé-e-s" de 2001 qui avaient fait 12,5% - mais c'était une autre époque et déjà, ils n'avaient pas forcément "cartonné" dans les ZUP mais plutôt dans les milieux étudiants ou bobos centrurbains, bercés par le célèbre "tube" de Zebda. Dans la situation de crise profonde que nous traversons, les personnes des "quartiers" qui daignent se déplacer ne votent pas pour "se faire plaisir" mais pour des "valeurs sûres" qui mèneront une politique perçue comme "plus favorable", ou en tout cas non-hostile à leurs quartiers.

- Les périphéries rurales profondes : c'est le domaine des petites communes (moins de 5.000 habitants) dont les états-majors parisiens, il faut le dire, n'ont pas grand-chose à faire (y compris voire surtout le FN qui est totalement dans une stratégie de "coup d'éclat") ; bien que mises ensembles on arrive peut-être à un bon tiers de la population ; ces communes avec leurs candidatures "sans étiquette" de petits "notables" locaux et/ou "vouées" sociologiquement à un "divers gauche" ou un "divers droite", mais où très souvent les considérations de personnes ("c'est un bon maire") ont une certaine importance ; où très souvent aussi la population se divise entre "le clan du maire" et celui de son opposant, etc. etc. L'abstention n'y est pas particulièrement élevée car les personnes âgées, réputées "civiques", y sont nombreuses ; mais une étude par tranche d'âge révèlerait peut-être une "fracture générationnelle" à ce niveau-là. Contrairement à une idée reçue tenace, le FN y est traditionnellement très faiblement implanté et même s'il monte comme partout ("dédiabolisation" oblige), c'est en conservant ce retard historique. Dans les petites communes (aux municipales), il fait même souvent 0% vu qu'il n'est tout simplement pas présent. Il est même absent de communes beaucoup plus importantes comme Mende (12.000 habitants, chef-lieu de département) en Lozère, Millau (21.000) au pied des Grands Causses, ou carrément Tarbes en Bigorre (43.000 !) : en fait, on s'émeut de ses scores impressionnants dans certaines villes, mais le FN ne se présente tout simplement pas là où il n'a aucune chance de faire "du gros score" ! Dans une ville occitane typique de ces territoires, Rodez (24.000 habitants environ), la liste "divers droite" qu'il soutenait (Matthieu Danen) ne récolterait que 11% des suffrages... En péninsule bretonne, repaire des "abominables" Bonnets rouges qui étaient, à en croire certains, l'une des pires manifestations fascistes de ces dernières années, le FN est à son niveau le plus bas de l’État français, ne dépassant jamais les 10% là où il est présent. L'un des principaux chefs de file du mouvement, Christian Troadec ("régionaliste" sur une ligne sociale-libérale de centre-gauche), est confortablement réélu dès le premier tour dans son fief de Carhaix (avec près de 66%).

- Enfin, la "France" des "périphéries des Centres". C'est le domaine du fort voire très fort vote FN, ce que nous avions déjà évoqué en mettant en parallèle cette carte des "fragilités sociales" et celle du vote Marine Le Pen à la présidentielle 2012. Comme nous l'avions dit, on y voit clairement le fort vote frontiste entourer les zones blanches de la carte (zones de forte "inclusion", "métropoles mondialisées") et non occuper les zones d'un bleu profond (zones d'"exclusion", fortement reléguées-périphérisées, y compris les taches bleues dans le blanc qui sont les ghettos urbains). Ainsi, contrairement à ce que peut affirmer un Éric Zemmour (et peuvent répéter d'autres jusqu'au mouvement "communiste"), le vote Front National n'est pas un vote périphérique mais un vote de personnes coincées entre Centres et Périphéries, entre "inclusion arrogante" et "exclusion qui fait peur" (peur de ses "agressions" et peur d'y tomber à son tour) ; ce qui est la sociologie historique du fascisme à discours "social" et se retrouve, naturellement, dans les données socio-géographiques...

                 

C'est notamment le cas, en Occitanie, de la "ceinture frontiste" vallée du Rhône - pourtour méditerranéen - axe Narbonne-Toulouse-Bordeaux (à l'exclusion nette de ces deux métropoles) ; là où le FN est le plus souvent arrivé en tête hier ; mais l'Occitanie "profonde" (zones alpines, pyrénéennes et Massif "central"), où (soit dit en passant) la conscience "régionaliste" occitane est la plus présente, vote peu FN. On peut classer dans ces "périphérie des centres", par assimilation, la "métropole ghettoïsée" marseillaise où, on vient de le dire, le FN passe devant le PS ; c'est aussi le cas de la "ceinture FN" qui borde les frontières Nord (comme Hénin-Beaumont) et Est du pays, "périphérie proche" des métropoles parisienne, lyonnaise et de la "colonne vertébrale" européenne (Bénélux-Allemagne-Suisse).

On retrouve cela dans les études "sociologiques pures" du comportement électoral, comme le montre la carte ci-dessus : le vote Le Pen le plus élevé (35,8%) se trouve chez les ouvriers NON-PRÉCAIRES, ce que les marxistes appellent classiquement l'"aristocratie ouvrière" et qui formait le gros de l'électorat Mitterrand et Marchais en 1981 (mais aussi des "jaunes" militant "syndicat maison" et votant à droite), alors qu'il retombe à 22,4% chez les ouvriers précaires (qui votent à plus de 50% à gauche... pour ceux/celles qui votent), c'est-à-dire le "vrai" prolétariat. L'électorat FN est clairement moins précaire qu’apeuré de le devenir ; un de ses terreaux les plus fertiles est la peur du déclassement. 

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ENSEIGNEMENTS POLITIQUES : le principal, nous l'avons dit, est le "triomphe" électoral du FN sur lequel nous allons nous pencher plus en détail.

Le FN/Rassemblement Bleu Marine, nous l'avons donc dit, peut considérer ce premier tour des municipales comme un grand succès, et sortira sans doute gagnant dimanche prochain dans plusieurs villes (comme déjà à Hénin-Beaumont). Pour autant, sans céder d'un pouce à l'aveuglement "confortable", nous considérons qu'il n'est pas encore vraiment au seuil du pouvoir et même que, seul et sans changement de sa part (ce qui revient au même), il ne le sera peut-être jamais. Car il lui manque quelque chose.

Que manque-t-il au FN de Marine Le Pen ? Prenons les choses dans l'ordre.

Un parti pouvant prétendre au gouvernement, comme le PS et l'UMP actuellement, est un parti qui réalise (éventuellement et même souvent en alliance) entre 25-30% et 45-50% des suffrages aux élections réellement représentatives du tissu politique et militant, à savoir les législatives et les municipales. À ces municipales, on l'a dit, le FN ne gagne finalement "hexagonalement" que 4,6% des voix, que l'on peut extrapoler autour de 15% en ne tenant compte que des électeurs qui avaient un bulletin FN dans leurs possibilités de choix. L'ensemble de la droite (UMP, UDI, Modem, divers), on l'a dit, a totalisé 46,5 % et la gauche (PS, radicaux, écologistes, Front de Gauche et divers) un peu moins de 38%. Au premier tour des législatives de juin 2012, le PS avait obtenu 29% des suffrages et le total des gauches soutenant Hollande (sans le FdG donc) un peu moins de 40%, l'UMP 27% et le total des droites "républicaines" 35%, tandis que le FN (présent pour le coup à peu près partout) avait recueilli 13,6% des bulletins. On peut donc estimer autour de 15% le nombre d'électeurs qui manquent au parti fascisant pour réellement mettre en danger le "système UMPS" qu'il dénonce. En réalité, ce qui manque au Front National ce sont trois choses :

- Un véritable réseau de notables qu'il cherche justement à se constituer avec sa stratégie de "dédiabolisation" depuis 2010, son "ouverture à la société civile" à travers le Rassemblement Bleu Marine, les Collard, Ménard etc. ; lui permettant de "mailler" réellement tout le territoire hexagonal ce qui, on le voit clairement avec ces municipales, est loin d'être le cas. Mais voilà : les territoires ont une sociologie à laquelle s'ajoute (c'est très important, sauf pour les "marxistes" mécanistes et abstraits) une histoire ; et une sociologie et une histoire cela veut dire une "psychologie politique". N'y aura-t-il pas des psychologies politiques locales irréductiblement hermétiques à toute véritable implantation lepéniste ? Nous pensons clairement que oui. Un autre problème, comme l'ont montré notamment les expériences de Marignane et Orange, c'est que lorsque les élus FN se "notabilisent" ils ont également tendance à se "pragmatiser" (sans pour autant modérer leurs idées), et à s'éloigner de la posture "antisystème-seuls-contre-tous" que maintient la direction du parti [ces deux cas intéressants montrent une gouvernance d'ultra-droite qui s'est inscrite dans la pérennité : à Orange on l'a dit, Jacques Bompard est réélu dès le premier tour avec près de 60% (tandis qu'à Bollène toute proche, avec 49%, son épouse élue maire en 2008 devra passer par un second tour de "formalité", gagné d'avance) ; à Marignane en revanche, Daniel Simonpieri (passé au MNR mégrétiste en 2001 puis... à l'UMP en 2008) est tombé devant le divers droite (UMP dissident) Éric Le Dissès en 2008 (réélu au premier tour avec 52% dimanche, le FN fait 17,8%) puis s'est effondré sous les affaires (favoritisme, fausses factures et emplois fictifs) en 2011, mais enfin il est tout de même resté 13 ans au pouvoir]. 

- Des alliances et c'est très clairement, au contraire d'autres forces d'extrême-droite en Europe, un gros handicap pour lui : après quelque rapprochements esquissés dans les années 1980, puis les tentatives de 1998 dans les conseils régionaux (vite avortées et suivies de la scission-expulsion de Mégret qui en était le principal instigateur), un "rideau de fer" s'est abattu entre le Front et la droite dite "républicaine", les uns et les autres rejetant catégoriquement toute alliance, ce qui persiste encore largement aujourd'hui. C'est pourquoi pendant toute cette semaine jusqu'au deuxième tour, il faudra scruter très attentivement les "ouvertures" et autres "mains tendues" en ce sens de part et d'autre. Depuis 2012 déjà, l'abandon par l'UMP de Copé de la ligne de "front républicain" (désistement systématique au profit de la gauche, et réciproquement, en cas de risque de victoire FN dans une commune ou une circonscription) constitue un précédent historique fondamental. Car la réalité est qu'il n'y aucun exemple dans l'histoire de "France" d'instauration d'un régime fasciste par un parti monolithique et isolé, "seul contre tous" comme le NSDAP en Allemagne. Si l'on considère sans rentrer dans les détails les cas de 1940 (Pétain) et de 1958 ("coup de force" de De Gaulle, le régime instauré étant "édulcoré" par la prospérité économique de l'époque), le régime d'"exception" a été instauré sur la base d'une très large combinazione de forces politiques, allant dans les deux cas jusqu'à la "gauche" de l'époque... Nous voyons mal comment cela pourrait se passer autrement la prochaine fois (s'il y en a une).

- Enfin, on l'a dit, très simplement et mathématiquement (par soustraction), il manque au FN une portion du corps électoral que l'on peut estimer autour de 15% (sur, on l'a dit aussi, des élections d'implantation durable et non des élections de "coup d'éclat" comme peuvent l'être la présidentielle, les européennes, les régionales etc.). Nous avons déjà identifié socio-géographiquement les secteurs populaires où le FN est implanté et se développe : ni trop centrurbains ni trop ruraux, ni bien sûr cités-ghettos que le Front désigne comme des territoires ennemis. Sur le plan socio-politique, l'une des stratégies (pas la seule) du FN, qui est peut-être en passe d'avoir réussi, est d'occuper les secteurs sociaux qui formaient l'électorat du PC de Georges Marchais dans les années 1980. C'est en réalité très clairement sa stratégie depuis plus de 20 ans, depuis la "Chute du Mur" et de l'URSS ; stratégie que cherchait notamment à contrer la ligne "national-social-républicaine" du PC autour de dd188e86a117354976f023e53c161c5acadf39b9Pierre Zarka et (déjà) Alain Soral, avant d'être écrasée par la ligne social-démocrate de Robert Hue en 1993-94. Le moins que l'on puisse dire est que cette stratégie a plutôt bien réussi, tout comme l'autre qui était la récupération de l'électorat populaire de droite déçu par l'abandon de la ligne très "gaulliste" et souverainiste du RPR de Chirac à ses débuts. Le problème, c'est que c'est aussi cette ligne qui a provoqué pratiquement toutes les scissions et les départs du parti frontiste depuis 1999 (Mégret), avec des figures historiques comme Jacques Bompard (seul maire élu en 1995 encore en place, réélu au premier tour avec près de 60%), Carl Lang, Martine Lehideux, Martial Bild, Robert Spieler, Jean-François Touzé, Guillaume Peltier qui a finalement atterri à l'UMP pour y fonder le courant "Droite forte", etc. Tous ces "dissidents" reprochent au FN des choses très différentes, pour ainsi dire tout et son contraire (trop d'isolement ou au contraire trop d'intégration au "système", trop d'atlantisme ou d'européisme ou au contraire trop de "national-souverainisme", discours "immigrationniste" d'Argenteuil ou "programme économique à la Mélenchon") mais ont finalement, si l'on cherche bien, un dénominateur commun : le REFUS DU "PLÉBÉIANISME" assumé depuis plus de 20 ans par Le Pen père et aujourd'hui sa fille. En réalité, ils représentent ce que prophétisait déjà en 1997 (au sujet de la stratégie lepéniste) Henry de Lesquen, ex-UDF très réactionnaire, fondateur du think tank "national-libéral-conservateur" de l'Horloge et (accessoirement) dirigeant actuel de Radio Courtoisie : "il y a un électorat qui attend quelque chose, un électorat plus bourgeois, moins populaire, moins focalisé sur l'immigration, plus attaché aux libertés économiques que celui du Front national", pour lequel il faudrait que "le Front national cesse d'être un parti de contestation fixé sur le nationalisme" ; un électorat - comme typiquement les lecteurs de Valeurs Actuelles, en somme - que Lesquen estimait alors à... 15%, soit précisément ce que nous estimons manquer au FN aujourd'hui. CQFD ; ceci rejoignant le problème susmentionné du réseau de notables (comme vous l'aurez remarqué, les trois problèmes sont étroitement liés).

Le Front National, groupusculaire à sa naissance dans les années 1970 et encore au début des années 1980, a suivi une stratégie qui lui a fait conquérir des secteurs sociaux considérables : en fin de compte, il a occupé l'espace politique laissé vide par l'effondrement du PCF de Marchais et le virage plus centriste et/ou libéral et européiste de l'ancien RPR. Mais il s'est considérablement coupé d'autres : des secteurs plus aisés et éduqués (à la ville comme à la campagne, à Paris comme en "province"), plus CENTRAUX (ou "centrisés") en définitive, qui demandent plus de "responsabilité", de "réalisme" et de "pragmatisme" à un parti politique pour lui accorder leur confiance. Et il n'est pas dit qu'il puisse facilement faire machine arrière. Or, en dernière analyse, dans un système BOURGEOIS, ce sont bien de tels secteurs sociaux BOURGEOIS qui sont finalement décisifs ! Par ailleurs, et pour briser une vieille "légende urbaine" (d'analystes bords-de-Seine en l'occurrence), il n'y a pas que des gens d'un "certain niveau de vie et de diplôme" qui soient ainsi rétifs au discours Le Pen : dans les "périphéries profondes" urbaines comme rurales, même sans forcément saisir la nécessité révolutionnaire, le "bon sens" ouvrier ou paysan de beaucoup de personnes voit bien que le programme du FN c'est tout et son contraire, l'incohérence voire le nihilisme total (du genre "on sort de l'euro et de l'UE" - tout en restant dans le capitalisme bien sûr - et "après on verra"), que l'on ait une vision capitaliste libérale, keynésienne, "humaniste chrétienne", républicaine sociale ou socialiste de la société "idéale"... Le FN mobilise sur l'irrationnalité de gens pris entre villes et campagnes, entre Centres et Périphéries, absolument coupés de tout y compris du "bon sens paysan" conservateur qui, là où il est présent, donne des scores frontistes relativement faibles.

Pour le moment, il y a des scores "coups d'éclat" (ce qui était précisément le but recherché) du Front National et la tentation de crier au loup, de céder à la panique ; mais en réalité qu'en est-il vraiment ?

7766775647 robert-menard-ici-le-6-juin-2013-est-au-coude-a-Laissons de côté deux minutes (non, à bien y penser, plutôt définitivement) cette autre vieille légende urbaine (de droite) tenace, entretenue depuis les législatives à la proportionnelle de 1986 (que la droite avait remportées confortablement), selon laquelle le FN serait une "créature de la gauche pour empêcher la droite de gagner". Tous les faits démontrent le contraire. Hormis les dernières années du mandat Sarkozy (où forcément, avec une campagne signée Patrick Buisson suivie d'une politique avec Borloo, NKM, Kouchner etc. il allait y avoir des déçus...), c'est toujours sous les gouvernements de gauche (1981-86, 1988-93, 1997-2001 et aujourd'hui) que le Front National progresse et accumule des forces. Lorsque la droite est au pouvoir, sa progression se tasse voire carrément s'infléchit ; en 2007, cinq ans de politique sécuritaire sarkozyste l'avaient mis à son plus  bas niveau depuis au moins 20 ans (mis à part la crise de la scission Mégret en 1999). C'est un candidat PS, Lionel Jospin, qui a été éliminé par Le Pen au premier tour de la présidentielle en 2002, offrant ensuite un score de 82% à la droite (Chirac) au second. Et c'est bien de Jean-Claude Gaudin, UMP, que le FN passant devant Mennucci à Marseille est en passe d'assurer la réélection triomphale ; tandis qu'à Hénin-Beaumont, où Steeve Briois est élu dès le premier tour, la liste divers droite plus ou moins UMP-UDI récolte moins de 4% : il est évident que Briois a su s'imposer comme la droite locale (un proche du candidat divers droite reconnaît d'ailleurs ouvertement ses "qualités" !) et que le "peuple de droite" n'a aucune difficulté à voter FN lorsque c'est la seule "alternative crédible" au PS !

Lorsque le FN monte, la droite joue les victimes, comme encore Copé et compagnie en ce moment, du haut de leurs presque 47% et de leur victoire quasi-assurée dans des centaines de villes importantes, peut-être même à Paris. Mais la réalité, c'est que le FN sert surtout à la droite pour dire que "la gauche a perdu l'électorat populaire" etc. etc. ; c'est-à-dire pour bien imprimer dans le paysage politique, après la "mort du communisme", celle de la social-démocratie ; et se poser ensuite en recours, en dernier rempart de dirigeants "responsables" contre l'"extrémisme alimenté par la politique de la gauche". Il ne s'agit pas là de dire que le FN est un "épouvantail" sans réalité ou un "complot" de la droite UMP, mais simplement de constater dans les faits quelle est l'attitude de l'UMP vis-à-vis du phénomène frontiste, que son discours réactionnaire "décomplexé" n'alimente sans doute pas moins que les trahisons et l'amateurisme des sociaux-démocrates. Très prosaïquement, un FN qui "remplace" le PC de Marchais dans ses anciens bastions sociaux et géographiques, c'est un PS qui ne gagnera jamais plus une élection "nationale" sinon par accident, car si le FN décide finalement de s'allier ou de reporter ses voix sur quelqu'un, ce ne sera sûrement pas sur le PS et ses alliés, contrairement au PC d'autrefois. Mais cela, on l'a dit, le coupe irrémédiablement d'un électorat plus aisé-éduqué-"responsable" tout aussi important (c'est bien pour cela que le PC n'avait jamais eu la moindre chance d'arriver au pouvoir seul par des élections, ni même jamais vraiment fait plus de 20%). Dans les secteurs qui, en revanche, formaient l'électorat populaire du "RPR de Cochin", l'UMP sait que le pragmatisme l'emportera généralement et qu'elle sera toujours préférée aux "socialos" (perçus comme l'antichambre de la Corée du Nord). Et en attendant, avec son discours "décomplexé", ses Copé et ses Peltier [l'un et l'autre sont d'ailleurs triomphalement élus dès ce premier tour, le premier avec 64,3% à Meaux (Brie, Île-de-France) et le second avec 61,84% dans la petite bourgade de Neung-sur-Beuvron (1.250 habitants) en Sologne (près d'Orléans)], elle capitalise les "15% de Lesquen", quitte à ce que ce soit un vote "faute de mieux" !

6325265-municipales-a-marseille-un-sondage-donne-le-fn-devaLe véritable paysage politique hexagonal actuellement, il est là. Il suffit d'ouvrir les yeux (à moins d'être aveugle) pour se rendre compte de l'atmosphère ultra-réactionnaire/fascisante dans laquelle nous baignons. Le FN à son niveau actuel en est une manifestation, mais PAS LA SEULE. Il existe un puissant courant fasciste en Hexagone et il est devenu pluriel, comme l'était devenue l'extrême-droite des années 1930, qui ne se résumait plus du tout au seul national-royalisme anti-républicain de l'Action française. Mais jamais il n'y a eu et jamais il n'y aura de régime fasciste en "France" sans le renfort essentiel du puissant tissu socio-politique ultra-conservateur qui structure le "pays profond" depuis des générations ; et même (comme Vichy et 1958 l'ont montré) sans celui d'éléments réactionnaires venus de la "gauche". C'est pourquoi selon nous, et nous le dirons ici clairement, le discours le plus dangereux qui se développe en ce moment n'est pas "j'en ai marre de tous ces cons, je vote FN"  mais, chez des gens accordant plutôt leurs suffrages à l'UMP, "en quoi est-il plus abominable de nous allier avec le FN que les socialistes avec les communistes ?" ("aux 100 millions de victimes" rajouteront-ils généralement)... discours que l'on entend ou lit de plus en plus fréquemment sur la Toile et dans la vie de tous les jours. Tel est le véritable grincement des portes du pouvoir s'ouvrant devant le Front. Le FN n'arrivera jamais au pouvoir si on ne lui en ouvre pas les portes, c'est aussi simple que cela... et les portes en question ne s'ouvrent que de l'intérieur !

Le FN et l'extrême-droite activiste en général prennent place dans un dispositif qui se construit petit à petit, sans résumer ce dispositif à eux-seuls. Un dispositif complexe dans lequel il n'est pas vraiment possible de dire d'où viendra le coup décisif (et "l'homme providentiel" qui le portera). Ce qui est certain, c'est que se ranger béatement derrière la bourgeoisie "républicaine" de "gauche" comme de droite face à l'épouvantail FN, comme y ont appelé pour le deuxième tour de prétendus "maoïstes", c'est JUSTEMENT tomber dans le premier et plus terrible piège de ce dispositif. De tous les régiments de l'ennemi de classe, le FN est sans doute le plus féroce ; mais la riposte contre les ennemis du peuple doit être POPULAIRE et AUTONOME : on ne s'allie pas à des ennemis contre d'autres, fussent-ils "plus terribles" !!!

Pour le reste, ce scrutin de dimanche montre (et confirme) la tendance à l'effondrement de la "gauche de la gauche" : après Laguiller puis Besancenot, la baudruche Mélenchon s'est dégonflée à son tour. C'est absolument logique, puisque ce que les uns comme les autres ont voulu faire c'est occuper "mécaniquement" l'espace politique du PCF du Programme Commun (Mélenchon ayant à la rigueur plus de légitimité à le faire, puisqu'il s'est allié au PC himself). Le problème, c'est que cet espace politique n'existe plus. Le terreau socio-politique sur lequel reposaient les scores du PC de 1980 ou 1985 a été capté par le FN, car son niveau politique et culturel était celui-là (soigneusement entretenu par le "produisons français", le populisme "social"-patriote et le légalisme républicain à outrance) ; ou alors il s'est réfugié dans l'abstentionnisme, mais il ne pense en tout cas absolument pas se tourner vers une "gauche radicale" perçue comme centrurbaine, étudiante, bobo, "privilégiée" (fonctionnaires et salariés publics). Le champ politique maximal de cette dernière, ce sont donc (au niveau hexagonal) les 13-14% recueillis par Hue, Besancenot et Laguiller additionnés en 2002 : des milieux d'ores et déjà conscientisés très-à-gauche, militants, syndiqués (travailleurs ou étudiants) ou sous cette influence politique-là, et les "anciens" jusqu'au-boutistes du PC (c'est ainsi que dans les classes populaires urbaines, plus on est âgé plus on vote et on vote à gauche, tandis que les jeunes sont beaucoup plus fortement abstentionnistes ou FN). Tel est le "peuple gauche-de-la-gauche" d'aujourd'hui. De surcroît, au niveau municipal, le PC qui pense à garder des élus voire des fauteuils de maire a pris ses distances avec la posture d'opposition radicale au PS de Mélenchon, provoquant la colère de celui-ci et (surtout) favorisant les piteux résultats enregistrés. Le "communisme municipal" est de toute façon porté à bout de bras par le PS depuis au moins 20 ans, donc forcément, si celui-ci s'effondre...

Et puis, pour les personnes réellement "radicales" ayant une perception minimum de la nature de l’État, il y a une contradiction évidente entre vouloir "changer radicalement les choses" et postuler à la gestion de la dernière courroie de transmission de l’État capitaliste : cela a forcément dû en conduire beaucoup à l'abstention.

L'abstention a vraisemblablement (comme en 2002) concerné surtout des électeurs de gauche, marquant par là leur déception sans aller jusqu'à changer de bord ; de même qu'une abstention principalement de droite (ou des passages ou retours au FN sans report au second tour) avait sans doute été fatale (d'une courte tête) à Sarkozy en 2012.

SHàgauchetouteConcernant un autre type de listes que nous avions évoquées, à savoir les listes d'affirmation des peuples niés sur une ligne un minimum progressiste (défi non-réactionnaire de peuple à l’État centralisateur ou, au choix, "régionalistes au service des notables" pour certains "maoïstes" préférant soutenir l'"antifasciste" Valls contre Dieudonné) : en Bretagne, outre (comme on l'a dit) le "bonnet rouge" Troadec définitivement seigneur en son Poher natal (mais le girouettisme politique du personnage le rend difficilement classable), la liste Saint-Herblain à Gauche toute (Breizhistance avec le soutien un peu surréaliste du PG mais bon) rassemble un joli score de 10% (1.500 voix) dans sa commune ; il y aura second tour (le candidat en tête n'a pas eu 50%) et nous espérons fortement qu'elle ne fera pas l'erreur de fusionner et ira au bout de sa démarche en se maintenant [c'est chose faite, ils se maintiennent]. Nous espérons avoir prochainement d'autres résultats [MàJ 27/03 : c'est chose faite sur le site de Breizhistance]. L'UDB y allait généralement en liste commune avec (a minima) le PS et/ou d'autres forces de la gauche de gouvernement (comme les Verts, leurs alliés historiques, avec lesquels ils sont toutefois en bisbille au sujet de l'écotaxe) ; elle suit donc la destinée de ces forces, bonne ou mauvaise - en général plutôt moins mauvaise qu'ailleurs. Des listes UDB autonomes se présentaient toutefois à Lanester (Morbihan) et Kemper/Quimper (contre le très-proche-de-Hollande maire socialiste Bernard Poignant) ; elles y ont recueilli respectivement 7% et 6% des suffrages.

Trugarez merciIl en allait de même pour les candidats de l'initiative occitane Bastir 2014 (présents sur des listes de gauche mais aussi du centre ou carrément de droite, donc pas sur une ligne progressiste claire de toute manière). Là, de plus, les listes sur lesquels ils/elles se présentaient subissent de plein fouet la montée du FN (seul parti avec lequel, pour un minimum de dignité, il était exclu de pactiser).

À Baiona (Bayonne), une liste plus ou moins social-démocrate et écologiste autonomiste menée par Jean-Claude Iriart remporte un respectable 10,3% (*). En Corse, à Bastia, l'indépendantiste Gilles Simeoni (avocat d'Yvan Colonna) talonne avec 32% le podestat local (farouchement pro-français) Émile Zuccarelli : l'indépendantisme dans ses diverses tendances (plus ou moins progressistes...) s'est définitivement ancré ces dernières années, à un très haut niveau, dans le paysage politique insulaire.

Tout cela vaut ce que cela vaut et nous ne partirons pas dans des débats sans fin : ce sont des constats et non des "hourras" (ou des "aupa", en basque). Nous constatons un mouvement continu, depuis plusieurs années, vers une réappropriation et une réaffirmation par les Peuples de leur identité populaire réelle, de leur "non-francité" ; et pas uniquement (bien au contraire) sur une ligne réac-identitaire-maurrassienne (qui affirmerait la "francité" au-dessus des identités "locales", de toute façon...), même si l'on est encore (souvent) très loin d'une ligne qualifiable de "révolutionnaire". C'est un phénomène dont la moindre des choses (si l'on se prétend communiste donc "analyste concret de la situation concrète") est de prendre acte et de commencer à réfléchir dessus ; et que nous (SLP), au regard de nos analyses développées depuis plusieurs années, jugeons plutôt positivement quelle que soit la petitesse du pas réalisé, en terme de dynamique sociale (démarche des électeurs qui mettent le bulletin dans l'urne) et non de programme de ces candidats (que nous ignorons généralement) et d'éventuelles manigances et/ou "grattages" de concessions et de "places" ultérieurs...

Comme nous l'avons dit précédemment, nous n'avons pas de vision suffisamment générale sur les listes "asso-militantes" issues des quartiers populaires de "banlieue", mais à Toulouse c'est un fiasco (1,8%). Ce qui apparaît en réalité, c'est que ce type de démarche dans les quartiers-ghettos et les colonies intérieures semble totalement dépassé en terme d'exigence de radicalité de la population - que cette radicalité se tourne ensuite vers une voie de garage réactionnaire (intégrisme religieux, dieudonnisme) ou dans un sens progressiste-révolutionnaire (comme nous l'observons quasi-quotidiennement et c'est vraisemblablement le phénomène social le plus occulté de la "république" en ce moment). 

 

631481-des-drapeaux-aux-couleurs-basques(*) Un (très bon) camarade basque nous a transmis les infos suivantes : 

"Les abertzale progressistes (on va dire), parfois en alliances avec des "écolos" et des "de gauche" (mention "pas que abertzale") progressent à peu près partout, voici la plupart des résultats significatifs : 

Maule/Mauléon : 13,25% 

Sohüta/Chéraute : 45,39% (pas que abertzale ) 

Baigorri (duel de deux listes) : 53,5% (pas que abertzale) - remportent donc la mairie par déduction

Donibane Garazi / St-Jean-Pied-de-Port : 33% (pas que abertzale)

Donapaleu/St-Palais : 14% (pas que abertzale)

Aiherra/Ayherre : remportent la mairie

Hazparne/Hasparren (duel de deux listes) : 23,6%

Uztaritze/Ustaritz : de 25,61% en 2008 à 37,90%

Donibane Lohitzune/St-Jean-de-Luz : 25,84%

Ziburu/Ciboure : 21,1%

Kanbo/Cambo (duel de deux listes) :  27,7%

Urruña/Urrugne : de 19,57% en 2008 à 25,64%

Arbona/Arbonne : 42,34%

Hendaia/Hendaye : 12,6%

Le FN fait 658 voix soit 5 % dans sa seule liste à Miarritze/Biarritz, mais à noter qu'ils avaient augmenté dans pas mal de coins en 2012, en Lapurdi/Labourd ("côte basque" et son immédiat arrière-pays) surtout.

http://www.enbata.info/articles/abertzaleak-aintzina-hainbat-herritan/

Les résultats dans le tableau où tu peux sélectionner toutes les villes et villages (en euskara) : http://euskalirratiak.info/"

Concernant cette situation des listes abertzale progressistes au Pays Basque, et encore une fois sans "sacralisation" aucune de qui que ce soit (tout cela nous semble gentiment social-démocrate, point) ni de l'électoralisme de la démarche, de nouveaux développements méritent d'être portés à la connaissance de nos lecteurs ; notamment avec la FUSION de la liste de Jean-Claude Iriart avec celle du Front de Gauche à Baiona (un "Front de Gauche" sans le PCF, qui faisait liste commune avec les socialistes dès le premier tour), fusion qui a provoqué la fureur du jacobin Mélenchon et de l'état-major du Parti de Gauche (nous aurions aimé être là pour le voir !), et le retrait de l'investiture à la liste :
Le Parti de Gauche retire son investiture au Front de gauche de Bayonne

Pays basque: les nationalistes gagnent du terrain, pèsent sur le 2e tour
JEAN-LUC MÉLENCHON DÉNONCE L’ALLIANCE BAIONA2014/FRONT DE GAUCHE

La présence du PC sur la liste PS va sans doute pousser la direction du Parti de Gauche à soutenir ceux qu'ils qualifie à longueur de temps de "sociaux-libéraux" vendus au "pouvoir des banques", plutôt que d'affreux "nationalistes"...

En définitive, Ipar Euskal Herria semble avec les résultats de ces élections locales s'acheminer vers une situation "à la corse", c'est-à-dire où le clivage de fait, soit au sein du "peuple de gauche" soit tout court, passe entre affirmation de la nationalité réelle et tenants du centralisme français. On est encore (sans doute) très loin des thèses de Libération révolutionnaire des Peuples (LRP) que nous avons pu exposer ici ; la revendication la plus radicale (outre un "programme commun" de gauche classique sur le plan économique et social, et des revendications écologistes) semble être la création d'un département basque à statut spécial et à côté, EH Bildu (au Pays Basque Sud, "espagnol") fait figure de dangereux maoïstes... Mais cela pourrait bien créer un terreau qui, semé de thèses telles que les nôtres, pourrait voir fleurir des choses intéressantes !punopunopuno

En Bretagne :  Le point sur les élections municipales 2014


Concernant la nouvelle misérable attaque du 'p''c''mlm' pseudo-"maoïste" contre le PCmF (point n°3 de l’article en lien), nous allons encore une fois nous efforcer de répondre mais sans disserter outre mesure :

- Le 'p''c''mlm' qualifie de "ridicule" la thèse du PCmF (texte de décembre 2009) mais évite BIEN SÛR soigneusement d'aller sur le fond du propos : sa thèse RIDICULE comme quoi il y aurait une "bourgeoisie industrielle-traditionnelle" (incarnée par Sarkozy) et une "bourgeoisie financière-impérialiste" (incarnée aujourd'hui par le FN... mais rappelons-nous qu'à l'époque leur bête noire était Villepin, "rayé" depuis de la carte politique), alors que le b-a-ba du léninisme depuis plus d'un siècle nous enseigne qu'au stade historique des MONOPOLES, la bourgeoisie industrielle et la bourgeoisie financière (bancaire) ont FUSIONNÉ en BOURGEOISIE MONOPOLISTE impérialiste – ce qui n'exclut pas que celle-ci ait différentes tendances qui s'affrontent parfois durement, comme lorsque par exemple elles prônent des alignements géopolitiques opposés sur des puissances qui au niveau mondial s'affrontent (comme les USA et la Russie en ce moment). Cette thèse ridicule est pour le coup TOTALEMENT ISSUE de la cupule dirigeante petite-bourgeoise de la Gauche Prolétarienne (les Glucksmann, Lévy, July etc.).

- Le PCmF n'a quant à lui  jamais fait mystère de ses origines historiques, et les assume même avec une honnêteté rarement rencontrée dans le mouvement communiste/révolutionnaire. Ses fondateurs sont issus des composantes OUVRIÈRES de la Gauche Prolétarienne et du PCMLF, et se sont un temps (après la trahison du maoïsme par beaucoup de ses hérauts) égarés dans le hoxhisme (le marxisme-léninisme "albanais", dogmatique, "ossifié") avant de revenir au maoïsme sur la question de la Guerre populaire au Pérou. Ils se sont dès lors TOUJOURS revendiqués de la composante ouvrière-populaire de la GP et nullement du PCMLF (en tout cas de sa ligne directrice "prochinoise", "théorie des trois mondes" etc.).

- En décembre 2009, le PCmF affirmait effectivement que le Front National et les groupes ultras d'extrême-droite étaient une menace secondaire par rapport à la politique ultra-policière, économiquement thatchérienne et culturellement berlusconiste de Sarkozy... Et dire cela à l'époque n'avait RIEN D'ABERRANT si l'on se basait sur les scores électoraux (3,8 millions de voix pour le FN à la présidentielle et 1,1 million aux législatives 2007, 150.000 aux municipales 2008 et encore 1,1 million aux européennes de juin 2009) comme sur l'activité concrète des groupes militants. Les temps ont changé depuis ; PERSONNE N’A JAMAIS DIT LE CONTRAIRE.

- SURTOUT, la critique lamentable du 'p''c''mlm' fait comme si avant la position de force actuelle du Front National il n'y avait pas eu 5 et même 10 ans de sarkozysme et que celui-ci n'avait aucune responsabilité dans tout cela ; avec son discours xénophobe, sécuritaire, contre "l'ennemi intérieur" et pour la "France qui se lève tôt" soigneusement imprimé dans les consciences populaires, et même si bien imprimé qu'à l'arrivée sa politique réelle a déçu les masses mobilisées sur ces thèmes ; tandis qu'en même temps sa politique économique plongeait les classes populaires dans l'appauvrissement et le désarroi. Le sarkozysme a certes été le seul régime de droite, dans ses deux dernières années en tout cas, qui a vu monter le Front National. Mais regardons les choses sur une plus longue séquence historique. En 2002 (date cruciale dont ne parle pourtant jamais le 'p''c''mlm', lui préférant le référendum européen de 2005 pour des raisons inconnues), Jean-Marie Le Pen fait un "coup d'éclat" en éliminant, avec 4,8 millions de voix, Lionel Jospin et en se qualifiant pour le second tour de la présidentielle, où il est toutefois largement battu par Chirac. En réalité, la campagne très violente menée pendant plus de deux ans (dès l’an 2000), notamment sur le thème de "l'insécurité", contre le gouvernement PS-PC-PRG-Verts afin d'assurer la réélection de Chirac a eu des effets dépassant ceux escomptés. Ce dernier, réélu, affirme alors avoir "entendu le message" et place Nicolas Sarkozy (qu'il déteste pourtant personnellement) au très stratégique Ministère de l'Intérieur, avec pour mot d'ordre (selon les mots de l’ancien nervis fasciste Devedjian) de "mettre le bleu marine (des forces de répression) à la mode". Dès lors, le Front National marque un recul sensible à toutes les élections : 3,5 millions de voix (14,7%) aux régionales et 1,7 millions (9,8%) aux européennes en 2004, et, on l'a dit, 3,8 millions à la présidentielle et 1,1 millions aux législatives en 2007. Pendant toute cette période, le chef de file de la mobilisation réactionnaire de masse est Nicolas Sarkozy et non Jean-Marie Le Pen. Ce qui l'amène enfin à réaliser son rêve matinal "pas seulement en se rasant" : être élu triomphalement à la présidence de la République du Capital en mai 2007, épaulé alors par le très maurrassien "conseiller de l'ombre" Patrick Buisson. Mais ensuite (2007-2012)... bousculé par la gauche aux législatives qui ont suivi (on frôle alors la cohabitation dès le début du mandat !), il prône "l'ouverture" et mène une politique de droite modérée avec François Fillon à Matignon ; et IL DÉÇOIT ceux et celles pour qui il avait été un "Le Pen jeune", "moderne" et surtout capable d'amener ses idées au pouvoir, contrairement au vieux tribun. La fille de celui-ci (élue à la tête du parti en janvier 2011, mais de facto déjà aux commandes depuis le mauvais score de 2007) entamant dans le même temps une politique de "dédiabolisation", de rupture avec la posture purement "protestataire" de son père et d'alignement sur le mainstream zemmourien anti-islam et anti-"racaille" plus qu'anti-immigrés au sens strict (l'antisémitisme étant quant à lui totalement remisé à la cave), le FN reprend son ascension et "cartonne" en 2012. Depuis, avec la "gauche" bourgeoise au pouvoir, il accumule encore plus de forces comme toujours dans ce cas de figure ; et prétend désormais disputer à l'UMP la place d'opposition n°1 à la politique du PS. C'est aussi simple et "mathématique" que cela et ne nécessite absolument pas d'aller chercher des distinctions ridicules entre une prétendue "bourgeoisie industrielle" et une "bourgeoisie impérialiste" qui, dans un pays impérialiste, aurait réussi le tour de force... de NE PAS ÊTRE AU POUVOIR pendant 5 ans !

- Personne ne peut nier, et même le 'p''c''mlm' ne dit pas vraiment le contraire (il aurait du mal, bien que le ridicule ne l’effraie guère), que 1°/ le capitalisme traverse une crise générale profonde, nécessitant une toute aussi profonde RESTRUCTURATION de son système (organisation de la production et de la vie sociale), une "guerre pour le taux de profit" qui se mène à l'extérieur contre les forces capitalistes-impérialistes rivales, et à l'intérieur contre

 les maigres droits acquis par les classes populaires au cours du siècle dernier et contre toute agitation et menace d'explosion ou de "dislocation" de la société, MAIS 2°/ l’État bourgeois du Capital n'est pas confronté à un mouvement révolutionnaire puissant qui le menacerait sérieusement (pour le moment), ce qui fait (oui oui…) une différence fondamentale avec le "seuil des années 1930". La thèse du "fascisme moderne" n’a jamais consisté à dire autre chose : il y a une situation actuelle qui présente 1°/ une similitude frappante et 2°/ une différence fondamentale avec celle des années 1920-30 (il ne s’agit nullement de dire que le capitalisme aurait "changé de nature"). Dans la configuration où écrivait André Glucksmann, au début des années 1970, c’était exactement l’inverse : agitation révolutionnaire préoccupante pour le pouvoir gaulliste ; mais période d’accumulation et de prospérité capitaliste qui permettait (aidé en cela par la social-démocratie et surtout le PCF) de tenir l’essentiel des masses populaires "sous contrôle". Là encore cela ne pouvait pas être le "fascisme de type ancien", le fascisme du "seuil des années 1930", bien que les groupes fascistes (alors extrêmement violents) comme Occident, Ordre Nouveau, le Groupe Charles-Martel etc. proliféraient ; et André Glucksmann avait raison de dire cela.

 

- De toute manière, tout ce débat n’est que blabla à blanc. Car le seul objectif de la thèse du 'p''c''mlm', c’est de circonscrire le fascisme aux seuls courants "eurasistes/tiers-mondistes" (violemment anti-israéliens) et à la rigueur "eurorussistes" de celui-ci (en gros, c’est à peine si ça commence timidement à Zemmour), ainsi qu'aux courants ultra-souverainistes violemment anti-UE et/ou à discours "social" ; et si possible aux seuls courants assumant un discours antisémite contre le "lobby sioniste" etc. ; à l’exclusion de tous les autres (qui seraient "bourgeois industriels-traditionnels" et "conservateurs", "réactionnaires certes, mais pas fascistes") car en réalité le 'p''c''mlm' est au service des courants "euratlantistes" et "occidentalistes" de la mobilisation réactionnaire de masse, les courants au discours économique "libéral", défenseurs d’Israël et rejetant (en apparence du moins)  l’antisémitisme. Le masque est de toute façon d’ores et déjà totalement tombé au sujet des récentes mobilisations "radicales" et antifascistes de ces derniers mois :

Rejet du CRIF dans la ville de l'affaire Merah : l'affaire

Violences anarchistes à Nantes et Rennes: une expression de décomposition politique

"Dieudonné-Valls : ni peste ni choléra !" : une position anti-antifasciste

Affaire Dieudonné : comment on retrouve les mêmes positionnements que lors de l'affaire Dreyfus 

etc. etc.   

 

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17 mars 2014 1 17 /03 /mars /2014 10:12

 

7770303721 la-campagne-officielle-pour-le-premier-tour-des-Le premier tour des élections municipales se tient dimanche prochain. Un rappel et, en même temps, une clarification nous semble nécessaire quant à la position que nous avons donnée sur les élections municipales et européennes à venir.

Tout d'abord, le postulat de départ : pour nous communistes, les élections sont un instrument d'emprise idéologique ("mentale") de la bourgeoisie sur les classes populaires. Elles visent à faire croire aux "citoyens" qu'ils "sont en démocratie" alors qu'en réalité, comme le disaient déjà Marx et Engels il y a un siècle et demi, ils n'ont là que la "liberté" de choisir tous les 5 ou 6 ans qui va gérer leur exploitation, les voler et s'il le faut, les matraquer et les gazer. NOUS DÉNONÇONS DONC, PAR PRINCIPE, LA FARCE ÉLECTORALE. De surcroît, pour nous qui assumons la Libération révolutionnaire du Peuple occitan (LRP) des griffes de l'entité "France" qui l'enferment depuis 800 ans, se pose évidemment la question de la légitimité des institutions de cet État qui dans un sens nous "occupe" ce problème est cependant relativisé par notre longue tradition de municipalisme urbain et de "républiques" villageoises rurales, et surtout de résistance des communautés à l'État central, héritage historique qui irrigue profondément la réalité sociale de nos communes d'Òc ; on le retrouvait notamment dans les municipalités socialistes du "Midi rouge" à la fin du 19e/ début du 20e siècle (révolte languedocienne de 1907).

Toutefois, lorsque la légalité bourgeoise et l'état de leurs forces le leur permettent, il peut arriver que les communistes présentent des candidatures populaires-révolutionnaires aux élections. En effet, toute mascarade qu'elles sont, les périodes électorales n'en sont pas moins une réalité politique et sociale qu'il ne s'agit pas de nier, et un champ de bataille sur lequel dans tous les cas porter le fer – sans JAMAIS en faire pour autant un front principal de la lutte, ni une fin en soi. L'objectif n'est pas d'avoir des électeurs pour avoir des électeurs, mais plutôt de transformer chaque bulletin de vote en compagnon de route de la révolution. Il ne s'agit pas d'avoir des élus pour "gérer" localement le capitalisme, encore moins de penser "changer radicalement les choses" par le biais des institutions ennemies, mais bien d'agir comme un grain de sable dans le système bourgeois, de balancer une clé de huit dans l'engrenage de la machine. Si nous venions par exemple à conquérir des mairies, toutes nos premières mesures reposeraient évidemment sur le seul mot d'ordre "servir le peuple" et ce serait alors (immédiatement) une GUERRE DE TRANCHÉES avec la préfecture (qui veille au grain de l'ordre capitaliste), ce qui rendrait en quelques mois ces communes ingouvernables et obligerait le préfet à les placer sous sa tutelle administrative directe, démontrant ainsi le caractère antidémocratique de l’État bourgeois... Dans tous les cas, la participation électorale des communistes et des révolutionnaires doit être au service de la lutte et non l'inverse - ce qu'on appelle l'électoralisme.

En dehors de ce cas spécifique, donc, les communistes ne donnent pas de consignes de vote aux élections bourgeoises. Pour autant, ils ne sont pas idiots ni bornés et ne mettent pas toutes les candidatures ni (surtout !) tous les électeurs en présence dans le même sac ; pas plus qu'ils ne sacralisent aveuglément l'abstention qui, pour un anticapitaliste révolutionnaire potentiel, peut très bien contenir deux futurs fascistes et trois pêcheurs à la ligne (dépolitisés et résignés absolus).

MUNICIPALES : Qui se présente ? C'est en fait absolument impossible à dire pour 36.000 communes (1/3 d'entre elles en Occitanie), qui sont 36.000 réalités sociales et politiques différentes.

- Nous savons qu'ici et là, il y aura des listes d'émanation populaire sur une claire affirmation démocratique-progressiste, comme par exemple "Toulouse en Marche" dans notre historique capitale d'Òc (en revanche pas de listes "Émergence" en région parisienne, où le mouvement "asso-militant" d'Almamy Kanouté avait recueilli 12.242 voix aux régionales 2010 et présenté 9 candidats (obtenant de 0,5% à 2,2% des voix) aux législatives 2012 ; et appel clair du mouvement à ne pas se laisser duper par des usurpateurs de l'étiquette, appel que nous relayons). Il y a également une Liste des Sans-Voix à Paris 18e - mais il s'agit là en pratique d'un vote nul, puisque les candidats d'origine extra-communautaire ne sont pas éligibles. Nous avons dit que nous ne jetterions pas la pierre aux personnes qui voteraient pour ces listes ; bien que nous ne considérions les élections comme un réel front de lutte uniquement si les candidatures s'inscrivent dans le Front révolutionnaire du Parti et en aucun cas comme une fin en soi ni comme un front de lutte principal. Nous ne sommes pas, en effet, des "machines" stupides et bornées et nous n'avons pas pour logique de nous adresser uniquement à des personnes "révolutionnaires à 100%". Nous nous adressons également à des personnes qui peuvent l'être "à 75%" voire "à 50%" voire moins ; ce qui compte c'est d'être "sur le bon chemin" et c'est le cas des personnes qui voteraient pour ce type de listes (alors que ce n'est pas forcément celui de l'ensemble des 30 ou 35% d'abstentionnistes qu'il y aura peut-être !). Nous n'avons pas non plus pour logique de "décortiquer" chaque liste à la recherche de "dossiers" sur tel ou tel candidat : ce sont les électeurs et la démarche que ce vote représente pour eux qui nous intéressent, pas la "pureté" des candidats. En somme, nous ne "soutenons" pas ces listes progressistes émanant des classes populaires (au sens de faire campagne activement pour elles), mais nous apprécierions positivement un bon score de leur part, comme une évolution positive de la conscience des classes populaires (d'une frange conséquente de celles-ci en tout cas).

- Dans les "provinces" périphérisées de la Prison-des-Peuples "France" se présenteront également des listes d'affirmation des Peuples niés sur une ligne clairement progressiste (clairement SHàgauchetoute"de gauche"), comme typiquement Breizhistance-IS en Bretagne. Même raisonnement dans ce cas.

Une initiative du nom de "Bastir 2014" a vu le jour en Occitanie, mais elle ne remplit clairement pas cette condition de claire identité politique progressiste. Il ne s'agit (c'est important) pas de listes mais de glisser des candidats (une centaine au total) sur des listes de toutes les obédiences politiques (à l'exception du FN, "faut quand même pas déconner")... Autant dire que ça promet ! À Toulouse (deuxième métropole urbaine et capitale culturelle d'Òc), Bastir vient de capituler (en échange d'un strapontin éligible) devant le caciquat "socialiste" et radical "de gauche" de Pierre Cohen, après avoir dans un premier temps approché les Verts (alliés plus "naturels" et historiques du "régionalisme de gauche"). Ailleurs, ce sont carrément des liens avec l'UDI (10 listes) voire l'UMP (deux dont celle du très réactionnaire Élie Aboud à Béziers...) qui sont assumés. Bref, encore une de ces typiques "initiatives" interclassistes et "interpolitiques" dont la cause périphérique occitane n'a que trop souffert...

- L'"extrême-gauche" trotskyste (NPA ou LO) va évidemment se présenter dans beaucoup de communes. Là encore, nous ne jetterons pas la pierre aux gens qui verraient un intérêt de voter pour ces listes, même si nous ne le voyons pas aussi clairement qu'eux/elles. Nous disons également clairement que les positions politiques et nombre de pratiques de LO nous déplaisent. En revanche, le POI (lambertiste) est un mouvement clairement "rouge-brun" et ultra-jacobin pour lequel nous appelons clairement à ne pas voter (au même titre que le PCRF, sa version "stalinienne" qui se présentera peut-être ici et là dans le Nord de l'Hexagone).

- Le Front de Gauche sera également présent à beaucoup d'endroits. Nous sommes conscients que pour beaucoup de personnes, il représente la seule "opposition de gauche" crédible à la politique du gouvernement actuel... Il ne s'agit pas de "jeter la pierre" à ces personnes et de les décréter "ennemies du peuple" ; mais de les ALERTER sur la nature selon nous 100% réactionnaire de sa figure de proue Jean-Luc Mélenchon : son ultra-jacobinisme à l'encontre de nos Peuples, son culte de la "République" des monopoles et du drapeau tricolore, de "l'influence" impériale française à travers le monde (discours de Toulouse en avril 2012), son "socialisme des monopoles" en dernière analyse. Il y a des gens qui votent pour cela en connaissance de cause, et ce ne sont pas nos amis. Mais il y en a d'autres qui votent FdG sans savoir, ou "faute de mieux" : ce sont des amis qui se trompent et nous les alertons. Nous savons cependant que le Parti et le Front de Gauche ont des réalités locales diverses qui ne s'identifient pas toujours avec Jean-Luc Mélenchon, allant parfois jusqu'à s'allier... avec des forces autonomistes voire indépendantistes de gauche, comme à Saint-Herblain (banlieue de Nantes). Il faut aussi tenir compte de ces réalités locales. Néanmoins, il est évident que l'évolution politique des prochaines années va contraindre beaucoup de ces forces sincèrement progressistes, actuellement membres ou alliées du FdG, à clarifier leur position vis-à-vis de Mélenchon et de ses déclarations répétées. Cela fera partie de l'incontournable et indispensable élévation de la conscience (et de l'identité politique) progressiste en Hexagone.

- Pour le reste, il est évident que le Parti "socialiste" va subir la sanction qu'il a méritée après quatre promesses de "changement" non tenues (1981, 1988, 1997 et 2012) ; et qu'EELV, bien que pas totalement comparable, va être entraîné dans sa chute (ils font liste commune dans la plupart des municipalités de toute façon). Le Parti d'Ayrault et de Valls est l'équivalent actuel du Parti radical sous la 3e République : il est l'aile "gauche" de l'ennemi de classe, pas un "ami hésitant" ni même un "moindre mal" ; même si nous sommes conscients qu'il reste encore des gens à convaincre de cela (beaucoup moins toutefois qu'il y a 20 ou 30 ans).

- Tout ce qui se situe à la droite du PS est bien entendu l'ennemi de classe sans la moindre discussion possible. Ceux pour qui ce vote correspond à leur intérêt de classe sont nos ennemis déclarés. Ceux qui votent contre leur intérêt, nous les appelons à se détromper et ne disons pas que c'est impossible dans les prochaines années ; mais pour ceux qui ne veulent pas se détromper, nous ne pouvons rien faire et nous les combattrons. C'est l'aile droite de l'ennemi de classe et le Front National en est l'aile la plus radicale, celle qui veut une dictature terroriste ouverte de l’État bourgeois (certains éléments de l'aile droite de l'UMP n'ont cependant pas grand-chose à lui envier, divergeant peut-être sur les questions géopolitiques – UE, atlantisme etc. – ou économiques – euro, protectionnisme, intervention de l'État dans l'économie – mais guère sur la manière de "tenir" les "classes dangereuses").

Dans ces cas-là où il est question de l'ennemi de classe déclaré, ce n'est donc pas seulement que nous ne donnons pas de consigne de vote (nous n'en donnons jamais), mais que nous appelons toute personne du peuple dotée d'un minimum de "bon sens" à NE PAS VOTER pour ses oppresseurs et exploiteurs. Le programme se voulant "social" et "pour le peuple" du Front National, en particulier, ne doit pas tromper l'électorat populaire. De très nombreux démontages progressistes de cette mascarade existent en ligne (c'est important car contrairement à l'UMP et au PS il n'a jamais gouverné sauf très localement, donc jamais eu l'occasion de trahir ses promesses).

- Au deuxième tour prévu pour le 30 mars, là où il aura lieu, il n'y aura généralement plus (dans les communes de plus de 1.000 habitants en tout cas) que des listes des gros partis bourgeois (UMP, PS, FN) ou "apparentées", dans le "meilleur" des cas une liste Front de Gauche, et des éléments d'autres liste leur ayant prêté allégeance (il faut avoir fait 10% pour se maintenir et 5% pour fusionner ; s'il n'y a pas de 2d tour en revanche, toutes les listes au-dessus de 5% ont des élus). Là, nous souhaitons évidemment le plus massif désaveu populaire possible pour ces aspirants caciques de l'ordre bourgeois.

EUROPÉENNES : Notre position là-dessus est plus claire (il n'y a pas 36.000 situations différentes mais une seule, continentale).
parlement-strasbourgNous affirmons que le Parlement européen est une mascarade de "démocratie" et nous considérons que son boycott est le seul acte progressiste réellement militant. Les seules institutions européennes réellement décisionnelles ne sont même pas la Commission, mais le "Conseil" des ministres concernés par chaque sujet (tous les 3 mois en général) et celui des chefs d’États et de gouvernements (deux fois par an). Ces institutions sont littéralement des fumoirs, ces petits salons où la bourgeoisie de la "Belle époque" du capitalisme s'enfermait après le dîner pour parler de "choses sérieuses" (politique, affaires) loin des oreilles des femmes, des enfants et des domestiques. De la même manière, en Conseil de l'UE les "décideurs" décident (comme leur nom l'indique) loin du contrôle de la moindre assemblée représentative (qui vaut déjà ce qu'elles vaut). La Commission entérine ces décisions en textes (directive ou règlement) et le Parlement enregistre, rien de plus.

Nous appelons donc à ne pas cautionner cette mascarade, c'est un appel clair.

Après dépôt définitif des listes (et étude de celles-ci de notre part), nous nuancerons peut-être cette position à condition que telle liste ou candidat reconnaisse explicitement le caractère de cache-sexe "démocratique" du Parlement européen dont nous venons de parler, et annonce clairement qu'en cas d'élection il/elle ne siègera pas. Nous lèverons peut-être dans ce cas la consigne absolue d'abstention, sans pour autant donner de consigne de vote. Évidemment, cela ne veut pas dire que nous considérons toute personne qui irait voter comme un(e) ennemi(e) ; mais nous lui disons clairement qu'il/elle fait une grave erreur car "l'Europe" est un terrible outil de contournement, par la bourgeoisie, de sa propre "démocratie" ; et qu'il faut absolument priver cela de toute légitimité électorale. Nous savons de toute façon que la perspective de voter aux européennes concerne finalement peu nos classes populaires : "l'Europe" est surtout un centre d'intérêt de classes moyennes et "supérieures" (ce qui explique par exemple, historiquement, les bons scores des écologistes à ces élections).

Comme nous l'avions évoqué pour les municipales, nous sommes en revanche favorables à toute initiative de VOTE NUL sur la base d'un message clair, progressiste et dénonçant le caractère antidémocratique de l'UE et la mascarade de ces élections.

Dans tous les cas, comme à chaque fois, nous étudierons attentivement les grandes tendances qui se dégageront des résultats de ces élections. Nous pouvons d'ores et déjà anticiper qu'elles verront une rude sanction du PS au pouvoir et une traduction électorale du "Mai 68 de droite" que semble vivre l'Hexagone depuis fin 2012, mais aussi une démonstration implacable des limites de la "gauche radicale" électoraliste.

 

 

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17 mars 2014 1 17 /03 /mars /2014 09:07

 

Sur la manifestation pour le logement à Saint Denis du samedi 15 mars (La Cause du Peuple)

 

http://4.bp.blogspot.com/-nHOb-miOhaU/UyYfYUP4ZmI/AAAAAAAAE3E/1VpyhhPxgGo/s1600/manif_logement_st_denis_CARA_BARAS_ATTIEKE_15_mars_2014+(2).jpgSamedi 15 mars dernier s'est déroulée une manifestation à Saint Denis contre les expulsions et la rénovation urbaine imposée, à laquelle ont participé trois collectifs en lutte pour le logement : le centre social auto-organisé l'Attiéké de Saint Denis, le Collectif Action des Résidents du CARA de Saint Ouen et le collectif des Baras de Montreuil/Bagnolet. 

Une manif vivante, dynamique, qui a rendu hommage sur son parcours aux différentes luttes pour le logement et notamment aux morts de l'incendie du 39 rue Gabriel Péri.

Les flics ont essayé de jouer la provoc en voulant interpeller un manifestant dans la manif mais la solidarité collective les a empêcher de rentrer. 

La journée s'est terminée à l'Attiéké, bâtiment occupé qui mêle logement et activités politiques, sociales et culturelles. 

Cette initiative porte la perspective d'un Front de Lutte pour le Logement nécessaire, regroupant la diversité des situations de lutte pour le logement. Une suite qu'il va falloir encourager, soutenir, et suivre de près !

Prochains RDV : 

Lundi 17 mars 2014 - 9h30

Procès de l'Attiéké au tribunal de Saint Denis

Vendredi 21 mars 2014 - 17h 

Manifestation du collectif des Baras

 

Ci-dessous le tract diffusé par la Cause du Peuple :

Des logements il y en a ! Par la lutte on les aura !

http://1.bp.blogspot.com/-vLuymcEDhTA/UyYfbIGijuI/AAAAAAAAE3g/DD4KSdsj4b8/s1600/manif_logement_st_denis_CARA_BARAS_ATTIEKE_15_mars_2014+(4).jpgLe printemps arrive et avec la fin de la trêve hivernale, les expulsions fleurissent. Elles seront encore très nombreuses cette année, voire plus que les années précédentes au vu de l’approfondissement de la crise que la bourgeoisie fait payer aux travailleurs et travailleuses. La question du logement ne peut pas être prise à part du contexte d’offensive de la bourgeoisie à l’encontre de la classe ouvrière et des masses populaires : fermetures de boites, licenciements,  hausse des taxes, réduction des droits, chômage massif, etc.

Au niveau du logement, cette offensive se traduit par une politique de « rénovation urbaine » qui signifie en réalité des loyers plus chers et des logements qui ne sont pas destinés à celles et ceux qui en ont le plus besoin. En Île de France, c’est le Grand Paris, où les anciennes usines sont remplacées par des « éco-quartiers » et des immeubles de bureau ; où les pauvres sont chassés pour faire place aux riches.

Face à cette situation, plusieurs collectifs se mobilisent pour résister et combattre la logique capitaliste de la recherche du profit maximum au détriment des droits les plus basiques comme celui du logement. Certains occupent des logements vides pour y trouver refuge et affirmer que le droit au logement passe avant le droit de propriété, d’autres occupent des bâtiments et les transforment en véritables lieux de vie ouverts sur le quartier afin que nous puissions reprendre nos affaires en main et élargir la résistance, d’autres, comme les Rroms, se battent contre la destruction de leurs lieux de vie, d’autres encore s’organisent contre les expulsions et pour le relogement, ou simplement pour l’application de la loi DALO.

http://2.bp.blogspot.com/--D9RD0fhclM/UyYfTcYP4bI/AAAAAAAAE2A/BhT01HSua3I/s1600/manif_logement_st_denis_CARA_BARAS_ATTIEKE_15_mars_2014+(12).jpgLes situations liées au logement sont très diverses et nombreux sont celles et ceux qui se retrouvent isolés face à une expulsion et aux difficultés. La question des papiers est souvent importante dans ces luttes et est directement liée à celle du logement.

Dès aujourd’hui, nous devons faire en sorte d’élargir la résistance et de mener des actions communes sur le terrain concret de la lutte pour le logement. L’initiative liant aujourd’hui la lutte du Centre Social auto-organisé l’Attiéké, le Collectif Action des Résidents du Foyer de Jeunes Travailleurs CARA et du collectif BARA est un premier pas vers un nécessaire Front de Lutte du Logement.

  • Entre 2,5 et 3,5 millions de logements sont vides en France, dont 320 000 en Ile de France,
  • Il y a 3,6 millions de personnes non ou mal logées dont plus de 685 000 n’ont pas de logement,
  • En plus, ce sont 5,2 millions de personnes qui ont des conditions de logement difficiles.
La loi de réquisition des logements vides existe, nous devons exiger son application !
Arrêt total des expulsions !
Des papiers pour toutes et tous !
Relogement stable et digne pour toutes et tous !
Réhabilitation et construction massive de logements accessibles !
Pour un Front de Lutte du Logement, élargissons la résistance !
 

 

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2 mars 2014 7 02 /03 /mars /2014 09:20

 

La manifestation anticoloniale et antiraciste prévue hier sur Paname, à laquelle se joignaient les principales forces maoïstes implantées dans la capitale française, a apparemment été interdite à la dernière minute.

D'après les infos glanées sur les réseaux sociaux, les quelques centaines de personnes ayant tout de même tenté de se rassembler ont été encerclées selon la procédure de "rétention à ciel ouvert" déjà expérimentée à Lyon en 2010, et libérées au compte-goutte par petits groupes de dix...

Après les vociférations contre "l'ultra-gauche" suite à la manifestation anti-"Ayraultport" de Nantes, le Ministère de l'Intérieur (un "allié" pour certains dans la lutte contre le fascisme, enfin contre certains courants surtout, ceux qui ont leurs habitudes à la Main d'Or ou à Saint-Nicolas-du-Chardonnet, faut quand même pas déconner, on va pas interdire Zemmour d'antenne non plus) montre là clairement sa nervosité devant l'affirmation d'un antifascisme populaire et autonome pour qui les luttes anticapitalistes, anti-impérialistes et antifascistes sont absolument INDISSOCIABLES ; le fascisme n'étant rien de plus ni de moins que la forme ultra-agressive du capitalisme impérialiste. Une nervosité partagée par les "maoïstes" crypto-sionistes bien connus des "materialistes.com"...

Plus d'informations très très vite, promis. Ci-dessous l'appel du PCmF à participer à la manif, interdite donc comme nous venons de le dire :

Contre l'impérialisme : Manif anticoloniale samedi 1er mars

Nous serons présents à la manif anticoloniale du samedi 1er mars à 14h, place de la République à Paris, derrière la banderole "À bas l'impérialisme et ses chiens de garde !"

 

PC maoïste de France


L'IMPERIALISME FRANÇAIS POURSUIT SA POLITIQUE NEO-COLONIALE EN AFRIQUE

Dans les années 60, alors que les colonies d’Afrique réclament l’indépendance, De Gaulle charge Foccart, chef des services secrets, de mettre en place des dirigeants africains favorables à la France en renversant et éliminant physiquement les leaders progressistes. Une fois les chiens de garde mis en place, ils sont encadrés par la « cellule africaine de l’Elysée », les services secrets, des conseillers et une police politique. Des accords sont signés :

  • de coopération militaire, ce qui signifie l’implantation de bases militaires (Sénégal, Tchad, Djibouti, Gabon, Côte d’Ivoire) et l’intervention militaire française en cas de «déstabilisation du pouvoir» ;
  • monétaires, avec l’adoption du franc CFA indexé sur le franc français, puis sur l’euro, ce qui signifie le contrôle des impérialistes ;
  • économiques, ce qui signifie la garantie de l’exclusivité ou de la plus grosse part dans l’exploitation et le pillage des matières premières (uranium, lithium, hydrocarbure,etc.).

Pour maintenir sa domination, l’impérialisme français incite les services secrets à fomenter des guerres en Afrique. Ils approvisionnent en armes différentes factions, ce qui profite aux marchands d’armes comme Dassault et divise le peuple. Des « aides » sont accordées aux régimes, alimentant la corruption massive, dont les projets sont confiés aux entreprises françaises amies pour des montants surévalués. La politique de dumping agricole (subventions à l’exportation) a ruiné des centaines de millions de paysans et paysannes, les forçant à peupler les immenses bidonvilles des zones urbaines ou à immigrer pour survivre.

Durant la « guerre froide », les Américains et « Soviétiques » voient dans la décolonisation le moyen d’affaiblir les États européens et de participer au pillage de l’Afrique. Aujourd’hui, avec la crise économique, le pillage de l’Afrique s’est amplifié et est la scène de nouveaux affrontements pour le contrôle des richesses dont les acteurs principaux sont les impérialistes américains, russes, chinois et occidentaux, les expansionnistes indiens, le Brésil, l’Iran, l’Arabie Saoudite et le Qatar.

Dans ce contexte, pour préserver ses intérêts face à cette concurrence, la France impérialiste multiplie les interventions.

À chaque intervention, le Président de la France impérialiste déclare intervenir pour défendre la « démocratie », venir au secours des populations civiles. Il « oublie » de préciser que c’est en réalité pour préserver les intérêts de la bourgeoisie impérialiste française, c’est-à-dire les intérêts de ses monopoles comme Areva, Bouygues, Bolloré, etc. et mettre en place de nouveaux chiens de garde qui sauront faciliter l’exploitation de leur propre peuple. La véritable motivation des impérialistes, c’est de contrôler l’exploitation des sources de matières premières : or, uranium (Niger – Mali), phosphate (Mauritanie), diamant et bois précieux (Centre Afrique), pétrole (Gabon, Golfe de Guinée), etc. Pour compléter leur intervention militaire et défendre leurs intérêts économiques, les impérialistes coordonnent et financent leurs ONG ; c’est la forme moderne du « sabre et du goupillon ».

Militairement, la France impérialiste redéploye son dispositif sur le continent africain sur un axe allant de la Mauritanie à Djibouti. Elle met en place la « régionalisation de l’action » et la formation de groupes d’élite, la planification des forces d’intervention africaines. La présence militaire de la France en Afrique, c’est 11 bases permanentes et 20 900 militaires déployés !

La coopération est totale entre chiens de garde et impérialisme français : sous la houlette de Le Drian, ministre français de la Défense, et en consultation avec les dirigeants Congolais, Gabonais et Camerounais, le président tchadien Déby a réuni à N’Djamena le 9 janvier dernier la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale pour imposer un nouveau chien de garde en Centre Afrique.

Les élections ne servent qu’à l’alternance de cliques corrompues au service de leurs maitres impérialistes qui garantissent leur pouvoir, et entretiennent une opposition leur servant de recours si ceux élus et choisis ne remplissent plus leur boulot.

L’expérience des révoltes dans les pays arabes montrent que la révolte populaire, les élections, l’adoption d’une constitution ne sont pas suffisantes pour en finir avec la domination, l’ingérence économique et militaire des impérialistes et les profits qu’en tirent leurs chiens de grade. Dans les pays arabes, en Afrique, de la Mauritanie à la Mer Rouge, au sein de la population, peu à peu émerge l’idée que la révolution est la seule alternative possible, qu’il faut sortir du cercle infernal de l’alternance des cliques réactionnaires, obscurantistes, corrompues, des classes exploiteuses, chiens de garde de l’impérialisme.
Pour nous anti-impérialistes de l’Etat français, le meilleur soutien que nous pouvons apporter à nos frères et sœurs des peuples d’Afrique, c’est de mener ici la lutte contre notre propre impérialisme, mener la lutte contre l’Etat bourgeois, quelle que soit la clique politique qui nous gouverne, et contre la frange la plus réactionnaire que la bourgeoisie pourrait utiliser contre le peuple.

Ici comme là-bas, les élections ne servent qu’à préserver le système d’exploitation et son cortège de misère, de guerres. Il est nécessaire de détruire ce pouvoir de fonds en combles afin que les exploités d’aujourd’hui prenne la tête de la société ! Ici, mettre à bas l’impérialisme et que le prolétariat s’empare du pouvoir ; là-bas, développer la Démocratie Nouvelle formulée par Mao Zedong afin de virer l’impérialisme, ses chiens de garde et les féodaux qui en profitent.

Sans un Parti Communiste authentiquement révolutionnaire, un Parti Communiste maoïste, les justes révoltes des peuples ne pourront se transformer en révolutions. Construire ce Parti, le renforcer et le développer est la tâche principale des communistes,  dans le feu de la lutte de classe, en lien étroit avec les masses. Les Partis les plus avancés sont déjà engagés dans la guerre populaire, comme en Inde et aux Philippines. C’est la seule alternative possible, adaptée aux conditions concrètes propres à chaque pays, pour engager la rupture totale avec le système impérialiste et la société capitaliste.


Organisons nous pour vaincre notre propre bourgeoisie et abattre l’impérialisme !

Pour que le prolétariat et les peuples opprimés construisent un monde nouveau, débarrassé de l’exploitation, de la misère et de la guerre !

 

À BAS L'IMPERIALISME ET SES CHIENS DE GARDE !

VIVE LA LUTTE DES PEUPLES OPPRIMES PAR L'IMPERIALISME !

Contre l'impérialisme : Manif anticoloniale samedi 1er mars
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21 février 2014 5 21 /02 /février /2014 16:19

 

POSITION DES COMMUNISTES RÉVOLUTIONNAIRES DE LIBÉRATION OCCITANE SUR LES ÉLECTIONS MUNICIPALES ET EUROPÉENNES DES PROCHAINS MOIS

bandeau CC PCR-ÒcNous, communistes révolutionnaires authentiques, considérons que le seul "changement" réel pour les masses populaires exploitées et opprimées s'appelle la RÉVOLUTION et consiste en un renversement radical de la classe dominante au pouvoir, la bourgeoisie. Il ne peut donc pas passer par le biais d'élections "démocratiques" dans le cadre des institutions de cette bourgeoisie, de ses règles du jeu. A fortiori dans un État comme la "France", "République" fondée sur la négation d'une bonne dizaine de peuples (sans compter l'outre-mer) derrière une baliverne de "citoyenneté française", "citoyenneté" de bons petits esclaves salariés au service de la production et des profits du Capital, du CAC40 aux PME.

C'est la raison pour laquelle les communistes révolutionnaires authentiques NE DONNENT PAS DE CONSIGNES DE VOTE aux élections bourgeoises qui, dans les systèmes "démocratiques" ou "républicains" comme le "nôtre", ne sont qu’une saynète périodique participant à l'encadrement mental des masses, au maintien de la "société civile" (Gramsci) ; SAUF lorsque nos forces nous permettent de présenter nos propres candidatures et d'utiliser d'éventuels élus révolutionnaires comme tribunes politiques pour nos idées et "grains de sable" dans le système[i] ; ou lorsque la situation permet d'imposer à certaines forces démocratiques bourgeoises le dilemme entre s'allier avec nous contre le fascisme ou être écrasées par lui - mais même dans ces deux cas, il faut être attentifs aux dérives d'un tel communisme de gestion (car c'est bien de cela qu'il s'agit), dont le siècle dernier nous offre quantité d'exemples.

Nous n'appellerons donc à voter pour AUCUNE liste aux élections municipales du 23 mars prochain, ni a fortiori pour le second tour du 30 mars, où le choix devrait être encore plus restreint (globalement : PS ou apparenté, UMP ou apparenté et FN ou "Bleu Marine").

Il est cependant possible, en fonction de la pratique politique des différentes forces en présence ces dernières années, d'appeler clairement à NE PAS VOTER pour telle ou telle d'entre elles ; car nous sommes bien conscients que beaucoup de personnes du peuple tiendront quand même à se déplacer aux urnes pour "s'exprimer" (tandis que l'abstention, de son côté, ne recouvre pas forcément que de bonnes choses, et encore moins forcément une conscience révolutionnaire en développement), et nous tenons donc à dire clairement pour qui ça ne le fait pas du tout de voter selon nous – ou dit autrement, nous invitons les personnes qui nous lisent et souhaiteraient se "faire entendre" dans les urnes le 23 mars à sanctionner les forces politiques suivantes :

1°/ Nous appelons, cela va de soi, à NE PAS VOTER pour toute liste à la droite du Modem (inclus), a fortiori pour les frères jumeaux (bientôt siamois ?) de la fascisation rampante UMP et FN ; y compris des forces drapées dans un discours "social" ou "régionaliste" ou encore "tiers-mondiste" et "antisioniste" (dieudonnisme) – il faut dire qu’ici, en Occitània, se proclamer "anti-impérialiste" sous un drapeau bleu-blanc-rouge a le don de nous faire bien rigoler. Nous insistons sur le fait qu'il n'y aurait rien de plus imbécile que de vouloir ainsi "dire merde" au gouvernement en place. Les élections, d’ailleurs, ces vermines réactionnaires s’en moquent un peu puisque, alors même qu’un triomphe les attend vraisemblablement pour 2017, certains ne semblent même pas avoir la patience d’attendre cette date et appellent (à mots à peine voilés) au coup d’État. Dès à présent, notre Comité comme toutes les forces progressistes et révolutionnaire de l’État "France" œuvre à la riposte populaire sans concession contre ces forces et idéologies réactionnaires qui engloutissent lentement mais sûrement la société, comme les dunes engloutissaient jadis parfois les villages sur la côte gasconne. Nous n’insistons pas davantage, tant il est peu vraisemblable que les personnes nous ayant lus jusqu’ici envisagent, de toute manière, un tel vote.

2°/ Il ne sera sans doute pas utile d'appeler à ne pas voter pour les listes du PS (ou de ses alliés radicaux bien implantés chez nous) : deux ans de politiques calamiteuses et de trahisons des (pourtant bien maigres) espoirs placés en le "changement (c'est) maintenant" s'en seront efficacement chargé. Osons simplement espérer qu'après les désillusions de l’ère Mitterrand (1981-95) et Jospin (1997-2002), et vu l'improbabilité d'une autre "alternance" électorale dans notre République-une-et-indivisible, de plus en plus de gens auront pris conscience de l'impossibilité d'un quelconque "changement" par la voie des institutions bourgeoises.

3°/ Nous appelons également à NE PAS VOTER pour les listes du Front de Gauche soutenues par Jean-Luc Mélenchon, eu égard au dépassement de notre seuil de tolérance par ses déclarations social-impérialistes, social-cocardières, social-républicardes, social-réacs, social-flicardières bref social-franchouillardes à répétition[ii] ; et bien que nous soyons conscients que nombre de personnes sincèrement progressistes y voient encore la "grande gueule" dont la "vraie gauche de gauche" a besoin, le seul "vote utile" pour "ceux qui souffrent". Mais justement, il est temps de "décrasser les esprits" de tous ces mirages social-républicards, de dire les choses telles qu'elles sont et que les masses populaires prennent conscience de qui sont leurs amis (qui éventuellement se trompent) et qui sont leurs ennemis qui se cachent (parfois à peine...). Le mélenchonisme n'est rien d'autre que la gauche de l'aile gauche de l'idéologie républicaine des monopoles bleu-blanc-rouges. Outre les débris du "communisme" saucisson-pinard Thorez-Marchais (CC59/62 et autres "cercles communistes") et les momies du "marxisme-léninisme" albanais (PCOF) qui ont déjà rejoint ledit Front, il en va bien sûr de même (localement) pour les autres maisons hantées "ML" comme trotskystes baignant dans le même jus jacobinard tricolore putride (trouvant, en fait, Mélenchon pas assez jacobinard et chauviniste bleu-blanc-rouge !) : PRCF, POI etc. Les personnes qui souhaiteraient absolument exprimer, par un bulletin dans l’urne dont tout le monde se foutra le lendemain, une "opposition de gauche" au gouvernement actuel devraient pouvoir ici et là trouver des offres politiques nullement moins "de gauche", bien au contraire, et certainement bien moins opportunistes dans leur "opposition de gauche" au PS. Nous n’apprécions guère non plus les forces (typiquement LO côté trotskystes) qui maquillent leur négation de nos peuples (pourtant fondamentale et fondatrice pour le capitalisme français qu’ils disent combattre) sous un "ouvriérisme" aussi outrancier que leurs dirigeant-e-s sont bien au chaud dans les salles des profs ou devant les machines à café des fonctions publiques, ou encore sous une "laïcité" délirante et totalement occidentalo-centrée (question du voile musulman) ; pour parfois ne pas hésiter ensuite (LO encore une fois) à passer des accords municipaux avec le PS... Nous appelons là aussi une sanction de ces forces par les "travailleurs, travailleuses" qu’elles prétendent représenter. Certaines de ces forces (comme la CNT-AIT en Occitanie) ont ouvertement déclaré la guerre à nos luttes contre la négation ; il est cependant peu probable qu’elles présentent des candidatures aux élections bourgeoises. Si c’était toutefois  le cas, la consigne ci-dessus s’appliquerait également bien entendu.

Nous appelons donc à NE PAS VOTER pour tout ce qui précède ; nous en faisons (pour dire les choses clairement) nos ENNEMIS PRINCIPAUX dans le champ politique bourgeois "français" (de ces forces bien sûr, pas des personnes du peuple qui, hélas encore nombreuses, voteront pour elles, sans quoi il faudrait "changer de peuple").

Nous n'appelons pas pour autant à voter pour d'éventuelles autres listes, cependant,

4°/ Nous ne jetterons pas la pierre, bien que nous n'y voyions qu'une perspective fort limitée, aux personnes des classes populaires qui voudraient "faire entendre leur voix" en votant pour des forces progressistes défendant sincèrement (si modestement que ce soit) leurs intérêts de classes populaires travailleuses et/ou de Peuples périphérisés/"provincialisés" et/ou de colonies intérieures ("indigènes") ; ou n’ayant pas en tout cas (dans leurs propos comme dans leur pratique militante) déclaré la guerre ou eu quelque pratique hostile sur ces questions. Ceci, évidemment, relève de l'appréciation locale des masses. Nous pensons notamment à des listes qui émaneraient directement des masses du peuple, qui ne seraient pas constituées de "professionnels" de la politique ni du "militantisme".

Nous sommes particulièrement bien placés pour savoir qu'il n'y a pas, à ce jour, de force révolutionnaire suffisamment puissante pour proposer à des centaines de milliers de personnes une autre perspective que de "faire entendre leur voix" (à travers un ou deux élus, avec de la chance) dans les institutions du Capital... Aussi comprenons-nous les personnes du peuple qui raisonnent ainsi.

Nous ne croyons pas aux élections car nous ne croyons pas que le système soit fait pour "écouter nos voix" ; les "décideurs", bardés de leurs diplômes, sont faits pour décider et "entendre nos voix" s'appellerait la démocratie authentique, autrement dit le SOCIALISME. Mais nous ne sommes pas stupidement bornés, ni à ce point déconnectés de la réalité du peuple : nous savons faire une différence qualitatives entre les votes de ceux et celles qui se déplaceraient malgré tout. Nous ne mettons pas sur le même plan le vote de droite ou d'extrême-droite contre ses intérêts ou plutôt, pour ce que l'on croit être ses intérêts de petit privilégié illusoire pris entre les "gros d'en haut" (l'"hyperclasse", la "finance" etc.) et la "racaille" ou les "assistés" d'en dessous ; l’illusion d’"éviter le pire" et/ou la démarche clientéliste de voter PS malgré ce que celui-ci a pu montrer dans le genre "moins pire" que la droite depuis deux ans ; le piège mortel (sur lequel nous insistons particulièrement, ce qui ne veut pas dire que le mettons sur le même plan que voter FN) pour les consciences progressistes qu'est le social-républicanisme franchouillard de Mélenchon et consorts (socialisme des monopoles) ; et le vote pour des forces progressistes sincères qui se font (encore) des illusions sur ce "faire entendre nos voix" par les urnes et les éventuels strapontins municipaux (et qui comptent, sans aucun doute, quelques arrivistes en leur sein, nous croit-on idiots ?). De même que nous savons faire la différence entre l'abstentionniste qui a compris ce que nous venons d'exposer sur les élections, et celui ou celle qui n'ose simplement pas encore voter Le Pen. Nous ne nous plaçons pas dans une posture abstraite et (il faut bien dire) confortable d’appeler les classes populaires à ne pas voter pour, ensuite, nous féliciter des X% d’abstentionsans la moindre idée du niveau de conscience politique réel de ces millions d’abstentionnistes !

POUR LES EUROPÉENNES : pas de consigne, la grande majorité (et cette année sans doute plus que jamais) des masses populaires n'en a strictement rien à faire et la carte de la participation à ces élections (historiquement) montrerait d'ailleurs une sociologie très "centrale"/"métropolitaine", aisée et éduquée des votants. Les masses populaires savent que beaucoup de choses se décident au niveau de "Bruxelles", mais que justement "Bruxelles" n'est pas Strasbourg : le Parlement est un pur cache-sexe "démocratique" qui ne fait que de la figuration. Les décisions de "Bruxelles" sont en réalité celles des ministres compétents (ou pas...) de chaque État en chaque domaine, réunis en Conseil européen et s'affranchissant ainsi du peu que les parlements "nationaux" représentent de "souveraineté du peuple" – ces "représentations nationales" étant ensuite "condamnées" (sous peine de poursuites par la Commission) à ratifier et transcrire les oukases dans la législation de l’État membre... Il n'y a pas de "démocratie européenne" (comme on pouvait s'en douter sous le capitalisme) et les masses populaires n'ont pas à en cautionner la parodie.

Bien que les bulletins de ce type (on se demande pourquoi…) ne soient pas comptabilisés, nous sommes évidemment en faveur de toutes les initiatives de vote blanc ou plutôt NUL, à condition d’inscrire sur le bulletin vierge un message révolutionnaire explicite (faucille et marteau ou autre symbole révolutionnaire, slogan etc.). Afin de contrer la non-comptabilisation "républicaine" des personnes ne se sentant pas représentées par l’"offre" politicarde bourgeoise, nous invitons les personnes qui le feraient à garder un scan du bulletin qu’elles déposeront dans l’urne le dimanche fatidique, et à le partager sur les réseaux sociaux.

Il va de soi que nous encourageons également à voter (nul également, selon la loi électorale) pour les éventuelles listes progressistes (définies au 4° ci-avant) qui auraient été invalidées, sous quelque prétexte foireux que ce soit, par la dictature "républicaine" du Capital : ici, le geste de solidarité prime sur le refus de principe de la vaste blague électorale.

Quoi qu’il en soit, nous nous emploierons durant tout ce "moment électoral" allant jusqu’à fin mai (au terme des européennes) à multiplier les initiatives militantes pour diffuser parmi les exploité-e-s et opprimé-e-s le message révolutionnaire ; et encourageons toute personne ou force révolutionnaire conséquente, en Occitanie et où que ce soit, à en faire autant.

 

Comité de Construction du Parti communiste révolutionnaire des Terres d’Òc /

Comitat de Construccion pel Partit comunista revolucionari de las Tèrras d’Òc

 

24 février 2014

elections

[i] Ainsi Gramsci était-il député 1924 à 1926, défiant Mussolini lui-même dans l’hémicycle !

[ii] "Je suis persuadé que tous ici vous vous sentez aussi patriotes que moi, aussi attaché que moi à l'unité et l'indivisibilité de la République française, et dignes continuateurs de l'ordonnance de Villers-Cotterêts, qui a établi le français comme langue du royaume, permettant à chacun de se défendre, de témoigner et d'attaquer en justice en étant entendu par les autres. Pour moi, fier d'être jacobin, ne parlant que la langue française (...)"(sur la Charte des Langues minoritaires et régionales, en 2008) ; "La France de la VIe République que nous voulons construire n'est pas une nation occidentale, (...) du fait qu'elle est présente dans tous les océans du monde, du fait qu'elle existe, vit et rayonne à proximité des cinq continents, de la Nouvelle Calédonie, la Polynésie, la Réunion, Mayotte, les Caraïbes, la Guyane française qui a la plus longue frontière de France, huit cent kilomètres avec le Brésil" (discours de campagne à Toulouse, avril 2012) ; "On ne porte pas le foulard à l'école, parce que c'est comme ça chez les Français !" (lors des débats sur l'interdiction raciste du foulard à l'école, en 2004) ; Quimper les esclaves manifesteront pour les droits de leurs maîtres" (au sujet des salarié-e-s breton-ne-s frappé-e-s par les plans "sociaux", manifestant le 2 novembre dernier dans la capitale du Finistère) ; "Nous les rejetons, ils n’ont rien à voir avec la contestation de la société capitaliste. C’est le contraire ! Ils en sont les larbins, les fourriers, les bouffons" (au sujet des prolétaires émeutiers d'Amiens, août 2012).


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juin 2014

POSITION DES COMMUNISTES RÉVOLUTIONNAIRES DE LIBÉRATION OCCITANE SUR LES ÉLECTIONS MUNICIPALES ET EUROPÉENNES DES PROCHAINS MOIS

L'affaire Dieudonné-Valls :
Plutôt bon article sur la ‘Déclaration de guerre de la République à Dieudonné’ (la pseudo-controverse réactionnaire entre l’antisémite dégénéré et les gardiens du temple républicain)
Quelques mises au point complémentaires (et conclusives) sur la ‘‘question Dieudonné’’ (et Dreyfus, le Front populaire, l’antisémitisme etc.)
Réflexion théorique : loi Gayssot, lois antiracistes et "mémorielles", "antifascisme" bourgeois etc., quelle position pour les communistes ?

Dossier Breizh :
Breizh : comment l'étincelle écotaxe a mis le feu à la lande
"Esclave", "identitaire", chouan, cul-terreux arriéré de service : pour paraphraser Césaire, "n'allez pas le répéter, mais le Breton il vous EMMERDE"
Considérations diverses – en guise de ‘‘petit debriefing’’ de ces derniers mois : Bretagne, fascisme, ‘‘Lumières’’ et Kaypakkaya… (point 1)
Considérations diverse (26/11/2013) : eh oui, Servir le Peuple a toujours quelques petites choses à vous dire ;-) (point 1)
Appel de la gauche indépendantiste bretonne (Breizhistance) pour le 30 novembre (avec notre critique de la position du ROCML)
Le Top Five des drapeaux qui n'ont PAS été inventés par un druide nazi  (mortel !)
Et en guise (provisoire) de conclusion : La Gauche indépendantiste bretonne revient sur la mobilisation de Karaez/Carhaix

Comité de Construction du PCR des Terres d'Òc : Déclaration du 11 Novembre

La phrase du moment :

"La tyrannie cessera parmi mon peuple ; il n'y aura que liberté, liberté toute nue, sans déguisement. Bouleversements d’États entiers : je les renverserai de fond en comble, il n'y aura rien de reste. Il va y avoir de terribles renversements de conditions, de charges et de toutes choses. Je veux faire un monde nouveau, je veux tout détruire. Je veux appeler à moi la faiblesse, je veux la rendre forte. Pleurez gens du monde, pleurez grands de la terre, vos puissances vont tomber. Rois du monde, vos couronnes sont abattues !"

Élie Marion, "prophète" et guérillero camisard cévenol, 1706.

Amb l'anma d'un Camisart, Pòble trabalhaire d'Occitània endavant !

 

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  • KKE(m-l) (marxiste-léniniste 'maofriendly', partie en anglais, le reste en grec)
  • ANTARSYA (Coordination de la gauche anticapitaliste pour le renversement, avec des trotskystes, des 'maos' etc., en grec)
  • ANTARSYA - France (site en français)
  • Laïki Enotita ("Unité populaire") - France (en français et en grec, scission anti-capitulation de SYRIZA, pour s'informer)
    EKKE (Mouvement communiste révolutionnaire de Grèce, 'maoïsant' et membre d'ANTARSYA, présentation en anglais, le reste en grec)

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Occitània Antifascista (page Facebook)

Breizh Antifa (page Facebook)

Perpignan Antifa (page Facebook)

Action Antifasciste de Pau

Union Antifasciste Toulousaine

Ipar Euskal Herria Antifaxista (Pays Basque du Nord antifasciste)

REFLEXes - site d'informations antifascistes

La Horde, portail d'information antifa

Rebellyon - rubrique "Facho"

Redskins Limoges

Droites extrêmes - blog Le Monde (site d'information bourgeois bien fourni, parfait pour le "watch")

Document : Ascenseur pour les fachos (série de 6 vidéos Youtube, Antifascisme.org, site social-démocrate)

 

Guerre pop' - Asie du Sud :

Inde Rouge (nouveau site "officiel" francophone)

Comité de Soutien à la Révolution en Inde

Comité de solidarité franco-népalais

Fil d'actu "Inde - Népal" du Secours Rouge - APAPC

J. Adarshini (excellent site en français)

Revolution in South Asia (en anglais)

Maoist Resistance (guérilla maoïste indienne - en anglais)

NaxalRevolution (Naxalite Maoist India, en anglais)

Banned Thought (en anglais)

Indian Vanguard (en anglais)

The Next Front (Népal - anglais)

Signalfire (sur la GPP en Inde et aux Philippines, le Népal et les luttes populaires dans le monde - en anglais)

Communist Party of India (Marxist-Leninist) Naxalbari (a fusionné avec le PC d'Inde maoïste le 1er mai 2014)

New Marxist Study Group (maoïste, Sri Lanka)

Parti communiste maoïste de Manipur (page Facebook)

 

Guerre pop' - Philippines :

Philippine Revolution (en anglais)

The PRWC Blogs

(tous deux remplacés apparemment par ce site CPP.ph avec notamment les archives d'Ang Bayan, l'organe officiel du Parti)

Solidarité Philippines

Fil d'actu "Philippines" du Secours Rouge - APAPC

 

Guerre pop' & Luttes armées - Amérique latine :

CEDEMA - actualité des mouvements armés en Amérique latine (+ qqs documents historiques)

 

Nuevo Peru (Pérou, basé en Allemagne, en castillan et allemand principalement)

Guardias Rojos (Pérou, page FB)

Fil d'actu "Amérique latine" du Secours Rouge - APAPC

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Récapitulatif des "grandes thèses" de Servir le Peuple


À lire également, les Considérations Diverses, petits "billets" trop courts pour faire un article et donc regroupés par trois, quatre ou plus, exprimant notre CONCEPTION DU MONDE sur toute sorte de sujets. 


Même étude sur l'État espagnol (1 et 2) ; le Royaume-Uni (1 et 2) et l'Italie.

 

APRÈS 8 SÈGLES… (Huitième centenaire de la bataille de Muret 1213 & DÉCLARATION FONDATRICE de notre Comité de Construction du PCR-Òc)

 

 






 

 

 


 


 

 

Le 'centre mlm' de Belgique, la Guerre populaire et le (n)PCI (sur la stratégie révolutionnaire en pays impérialiste) ; et dans la continuité :

Gramsci et la théorie de la Guerre populaire en pays capitaliste très avancé (1ère partie)

et Gramsci et la théorie de la Guerre populaire en pays capitaliste très avancé (2e partie)

 

 

 

EXCLUSIF : Lotta Continua - "Prenons la Ville !" (1970) [avec un salut rouge et fraternel à l'AA Bordeaux ]

Manifeste Programme du (n)PCI

Présentation

du chap. 1 du Manifeste pour les lecteurs/trices francophones (valable pour tout le Manifeste)

 

(Chapitre I): PDF - WORD

 

 

 MANIFESTE COMPLET

(version non-définitive ; chap. 4 et 5 pas encore validés par les camarades italiens)

 

IMPORTANT pour la compréhension du Manifeste :

La crise actuelle, une crise par surproduction absolue de capital (en PDF)

article de 1985 paru dans Rapporti Sociali n°0

[en bas de la page en lien, icône
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Autres analyses d'actualité









Situation décisive au Népal 

En matière de conclusion sur la situation au Népal, et ses répercussions dans le Mouvement communiste international 

Questions-réponses sur la situation au Népal

 

Discussion sur la "gauche" en Amérique latine et la bourgeoisie bureaucratique

 

Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria : l'analyse d'un communiste abertzale

Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria, 2e partie

Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria, 3e et dernière partie  

 

 

 

 


Considérations diverses 03-2013 - et un peu de polémique/critique, ça fait pas de mal ! (sur Chavez, le 'bolivarisme', le 'fascisme' de celui-ci et autres choses...)

Autres articles historiques

 

25 avril 1945 : le Peuple italien terrasse le fascisme

 

 


 




Et en guise de récapitulatif/synthèse : Considérations diverses sur les États, les Nationalités, la Subsidiarité et le Pouvoir populaire ; ici (point 1) : Considérations diverses – fin octobre 2013 : État et révolution bourgeoise et ici : Considérations diverses : 1/ Le cœur des nations est aujourd’hui le Peuple