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20 novembre 2014 4 20 /11 /novembre /2014 14:28

 

Depuis plusieurs mois maintenant - en fait, depuis le début de l'été qui a également vu la terrible offensive de bombardements contre Gaza etc. - la tension est à son comble dans la ville de Jérusalem/Al-Qods et en particulier dans sa partie orientale (dite "arabe").

palestinien jeruLes affrontements, quasi-quotidiens, ont déjà fait plusieurs dizaines de mort-e-s ; principalement - il va sans dire - du côté palestinien, ce que tentent de nous faire oublier les médias en mettant en avant les quelques actions-suicides ayant frappé des Israéliens.

En toile de fond de ces affrontements, il y a bien sûr (comme le rappelle le FPLP, lien tout en bas) l'occupation, la colonisation et l'apartheid imposés par le sionisme en Palestine depuis 65 ans ; mais il y a plus spécifiquement un phénomène bien particulier de cette occupation-colonisation : un phénomène que l'on peut qualifier de "gentryfication ethnique" ou "gentryfication coloniale".

C'est à dire que nous avons finalement affaire comme dans nos métropoles européennes ou nord-américaines (voir ici et ici) à phénomène de "repoussement" et d'expulsion-"nettoyage" d'une population pauvre/défavorisée au profit de l'habitat d'une population nettement plus aisée - ici, en ce qui nous concerne, à grands coups de "réhabilitations" où l'explosion du prix du mètre carré vaut bien toutes les armes de guerres, mais aussi par des moyens de "quadrillage" et de harcèlement policier visant à rendre la vie impossible aux habitants de classe populaire. Mais à la différence (et donc avec un NIVEAU DE VIOLENCE BIEN SUPÉRIEUR, soulignons-le bien face aux "professionnels des procès d'intentions") que nous sommes en Palestine sur une ligne de front directe entre "Nord" et "Sud", dans une situation coloniale où une population de "Blancs occidentaux" sociaux dotée de forces productives supérieures s'est emparée du territoire d'une population indigène sociale moins "développée" - ces deux populations, à savoir les Israéliens et les Palestiniens, remplaçant les "catégories aisées" et les "revenus modestes". Donc avec une dimension "ethno"-nationale-coloniale et (on l'a dit) un niveau de violence sans comparaison : violence d'une armée et d'une police colonialistes et violence de la résistance populaire qui lui répond en conséquence, avec déjà plus de 80 ans d'héritage de lutte derrière elle. Mais nous sommes cependant bel et bien dans la même logique.

Dans cette perspective, les éléments extrémistes religieux et ultra-sionistes qui brandissent l'argument de la "promesse divine au Peuple juif" jouent simplement un rôle d'"avant-garde" ou d'"éclaireurs" : des éléments plus "laïcs" et moins politisés (et souvent aussi plus aisés !) ne tarderont pas à suivre... et le marché capitaliste qu'ils représentent avec eux, puisque c'est de cela qu'il s'agit en réalité - les autochtones palestiniens n'étant pas un "bon marché", un marché palestinien-pierre-manif_sn635.jpgsuffisamment lucratif (houla attention ! nous avons employé les mots "marché", "capitaliste" et "lucratif" beaucoup trop près du mot "juif" et cela - vous allez voir - va nous valoir les anathèmes de quelques bandes de conneaux bien connus...).

En réalité, les "arguments" historiques et religieux de part et d'autre donnent au conflit palestinien sa dimension passionnelle, mais pas son existence. La racine de ce qu'il se passe en Palestine (comme dans bien d'autres endroits du monde !) n'est tout simplement pas autre chose que la logique même du capitalisme : EXPANSION PERPÉTUELLE du marché/base d'accumulation comme condition de la REPRODUCTION DU CAPITAL et extension permanente du "domaine" des "gagnants" de celui-ci (ceux qui assurent, en produisant comme en consommant, un taux de profit optimal) au détriment des "perdants". Ceci dans une situation (on le répète) un peu particulière qui est une situation coloniale, c'est-à-dire "pipée dès le départ" : le déséquilibre intercontinental des forces productives au profit des arrivants-colons fait que ces derniers arrivent déjà gagnants.*

Nous avions déjà montré comment le sionisme n'était finalement qu'un sous-produit idéologique (à destination d'une population spécifique : la minorité juive opprimée d'Europe) et une expression spécifique locale (en Palestine) de cette logique intrinsèque du capitalisme dans un article consacré à la "mise en valeur"  - dans une logique absolument identique !! - des Landes de Gascogne au 19e siècle : créer une base d'extraction de plus-value (par la production ou la consommation ou les deux) en investissant et en "capitalisant" un territoire dont la population est soit transformée en force de production et/ou de consommation, soit chassée/reléguée soit même carrément liquidée. On pourrait également établir un parallèle (mais là encore attention aux procès en "antisémitisme", donc précisons bien qu'il s'agissait d'un projet particulièrement radical et d'ailleurs jamais réalisé) avec le Generalplan Ost nazi qui prévoyait de "tisser", jusqu'aux confins de la Sibérie et du Caucase, une "toile" de "cités idéales" germano-aryennes (marché/base d'accumulation "idéale") dans les interstices desquelles la population slave (les "perdants") aurait été vouée pour moitié à constituer une masse "hilote" (de force de travail esclave) et pour l'autre à mourir de faim - les Juifs et les Rroms étant quant à eux, à de rares exceptions près, des "improductifs indésirables" à faire disparaître. Rien de tel certes (gardez donc vos procès d'intentions !) en Palestine, où les plans les plus radicaux ne prévoient pas d'exterminer mais "simplement" de faire partir (en rendant la "vie impossible" par laisrael-bulldozer-palestine-mosque.jpg brutalité des troupes d'occupation, les bombardements meurtriers etc.) le plus possible de Palestiniens en ne gardant qu'une minorité prête à courber l'échine (produire de la plus-value) sans broncher ; mais le rapprochement avec la "toile" "tissée" par les colonies (reliées entre elles et au mainland par des routes réservées, séparées des Palestiniens par des murs et rétrécissant toujours plus leur espace disponible) peut toutefois laisser songeur...

Ceci NON PAS parce que "sionisme = nazisme" ; mais parce que sionisme comme nazisme (avec une barbarie sans comparaison dans ce dernier cas) comme colonialisme dans les Amériques, en Afrique et ailleurs, comme "Conquête de l'Ouest" par les États-Unis et même construction et "mise en valeur" des États modernes en Europe elle-même obéissent en dernière analyse à la MÊME LOGIQUE que nous venons d'exposer ! [sur ce sujet d'"Israël-Palestine comme microcosme des rapports Nord-Sud", l'on peut voir ici une traduction résumée de l'idée-force de cet article en anglais]

Ce qui fait - finalement - la particularité de la Palestine, c'est que son histoire très particulière (qui en fait la terre "sainte" des trois grandes religions "du Livre", regroupant ensemble plus de la moitié de l'humanité) ainsi que l'histoire particulière des parties en présence lui vaut un "éclairage" médiatique particulier ; lequel éclairage va "tomber" pile poil sur des mécanismes à l’œuvre de manière particulièrement flagrante... qui sont les mécanismes au fondement même (hier comme aujourd'hui !) du monde capitaliste dans lequel nous vivons tou-te-s !

Voici une petite revue de presse au sujet des actuels évènements à Jérusalem/Al-Qods :
Jérusalem occupée : qui a vendu les appartements de Silwan aux-colons ?
Des colons s'emparent de 23 appartements à Silwan
En photos et en détail : 26 maisons aux mains des colons à Silwan
Jérusalem en danger pendant que le monde dort
Colonies israéliennes : la construction de 78 logements approuvée à Jérusalem-Est
L'adolescent de Jérusalem blessé par un soldat israélien la semaine dernière est mort de ses blessures
58 mineurs palestiniens derrière les barreaux après un été de protestation à Jérusalem-Est
Vifs affrontements à Jérusalem
Affrontements entre Palestiniens et forces israéliennes dans le nord de Jérusalem
La révolte de la jeunesse à Jérusalem conduira-t-elle à un soulèvement ?
Jérusalem brûle
Israël fait d’Al-Aqsa une poudrière
La judaïsation de Jérusalem

Lire aussi : L'occupation est responsable de l'escalade à Jérusalem (FPLP)

Au sujet de ce qui vient d'être dit, nous ne pouvons aussi que vous inciter à découvrir la géographie sociale marxiste de David Harvey


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* Et c'est ce qui fait que, quels qu'aient été les idéaux généreux voire "socialistes" dont il a pu se parer à l'origine et le caractère ultra-opprimé des Juifs quittant l'Europe pour s'installer en "Terre promise" (toutes choses qu'aiment tant mettre en avant ses défenseurs "de gauche" voire "d'extrême-gauche"), le sionisme ne POUVAIT PAS DEVENIR AUTRE CHOSE que ce qu'il est devenu aujourd'hui. Car ce qui compte en dernière analyse, c'est ce déséquilibre des forces productives entre l'arrivant et l'autochtone (raison pour laquelle d'ailleurs, n'en déplaise à l'argumentaire des Le Pen et Zemmour et consorts, l'immigration n'est PAS une "colonisation inversée") et non le caractère opprimé de l'arrivant dans son pays d'origine.

Pour nous, Occitans, le fait que des opprimés partis vers une terre lointaine puissent s'y transformer en oppresseurs n'a rien de surréaliste puisque la communauté afrikaner d'Afrique du Sud REGORGE de descendants de huguenots occitans chassés par les persécutions de Louis XIV : le nazi Eugène Terre'Blanche (originaire de Provence), le docteur Malan (un fondateur et idéologue de l'apartheid) ou encore le "docteur de la mort" Wouter Basson (le Mengele sud-africain...)... C'est sans états d'âme que leurs ancêtres, victimes d'une répression atroce dans leur pays natal pour avoir représenté (l'espace d'un siècle) un intolérable contre-pouvoir occitan face à l'État centralisateur parisien, se transformèrent une fois au pays des "Cafres" en colons impitoyables persuadés de leur "droit divin" (que la "Divine Providence" leur avait "offert" cette terre...). 

L'on pourrait encore citer l'Australie où la plupart des colons massacreurs d'Aborigènes étaient des sous-prolétaires anglais, irlandais ou écossais déportés là-bas pour avoir enfreint les lois de leurs exploiteurs et (dans le cas des Irlandais, Écossais ou Gallois) de leurs occupants. Et c'est sans même parler du cas (peut-être) le plus sidérant et emblématique : celui des esclaves afro-descendants libérés aux États-Unis et "renvoyés" en Afrique pour y fonder le Libéria, un protectorat colonial (de fait) pour leurs anciens maîtres et tortionnaire, dédié notamment à l'extraction du caoutchouc et où ils formeront la caste dominante de cette "république" proclamée en 1847, privant les autochtones de tout droit civique...

Dans la plupart des colonies "françaises", l'appareil de domination était très largement constitué d'agents issus des Peuples "provincialisés" et périphérisés de "métropole" (Occitans, Corses, Bretons, Basques etc.), presque aussi méprisés (lorsqu'ils "montaient" travailler à Paris) que les immigrés maghrébins ou africains aujourd'hui mais se transformant tout naturellement en "race supérieure civilisatrice" (pour reprendre les mots de Jules Ferry, d'ailleurs lui-même lorrain, Peuple annexé et "provincialisé" à la fin du 18e siècle) lorsqu'ils abordaient les rivages d'Algérie, du Gabon ou du Tonkin.

L'on peut citer à ce titre l'(assez marxisant) historien belge Jacques R. Pauwels, parlant de l'Empire colonial de son pays : "Les gens trop pauvres, on pouvait s’en débarrasser en les envoyant dans les colonies. L’impérialisme était donc aussi une manière de résoudre les problèmes sociaux. Les pauvres pouvaient faire carrière dans ces colonies. De la sorte ils se muaient en patriotes, au lieu de rester des emmerdeurs. En les laissant intervenir de façon agressive dans les colonies, ils ne posaient plus le moindre problème dans la métropole. Il y avait par exemple pas mal de fils de fermiers sans travail, et ce du fait que l’agriculture devenait trop productive. Ces gars, on pouvait les envoyer au Congo comme missionnaires. On a expédié là-bas une vingtaine de missionnaires de chaque bled agricole flamand. On leur a collé un uniforme sur le dos et, dès lors, ils ont pu aller jouer au patron chez les Noirs."

Tout simplement parce que le statut d'opprimé, de relégué, de périphérisé voire pratiquement... de colonisé (Irlandais) du colon dans son pays d'origine est inopérant (à de rares exceptions près) une fois arrivé dans le pays à coloniser : c'est le rapport de force découlant de la possession (ou de la capacité d'appropriation rapide) de forces productives qui détermine la constitution mentale en "race supérieure" et (par conséquent) celle de l'autochtone en "race inférieure" (tout ceci s'enrobant par la suite d'"argumentaire" tant religieux que "scientifique"). Les États "métropoles" puis les Empires capitalistes, en tant que bases d'extraction de plus-value, se sont ainsi construits et développés en cercles concentriques de périphéries autour des Centres du pouvoir bourgeois ; et tant que les masses n'ont pas compris cela, un "cercle" de périphérisation plus proche du Centre peut se montrer (en apparence) plus oppresseur vis-à-vis d'un cercle plus "lointain" que le Centre en question lui-même, qui s'abrite confortablement dans ses tours d'ivoire et délègue les basses besognes.

 

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29 septembre 2014 1 29 /09 /septembre /2014 12:03

 

kurd2Après avoir évoqué la mort tragique d'Hervé Gourdel aux mains d'émules algériens du sinistre Daesh, et rappelé quel "phare" de la Révolution mondiale devait être - pour tout maoïste et même tout marxiste - la Guerre populaire en Inde, il nous faut maintenant parler de ce qui n'est peut-être pas encore un "phare" mais très certainement une lueur d'espoir dans la nuit d'horreur qui s'est abattue sur le Proche et le Moyen Orient : la résistance héroïque du Peuple kurde qui, notamment en Syrie mais aussi en "Turquie" et en Irak, combat aussi bien les régimes bureaucratiques-compradores à la solde de l'impérialisme (impérialisme occidental comme l’État turc ou bloc russo-chinois comme le régime Assad, peu importe !) que le nouveau monstre du clair-obscur du djihadisme ("État islamique"/Daesh, Front al-Nosra etc.), jailli des entrailles putrescentes de cet état de fait impérialiste.

Telle est en effet la réalité des choses : l'impérialisme, la concurrence (entre puissances) en son sein et les monstres qu'il engendre (de fait, les expressions armées de concentrations capitalistes locales qui n'acceptent plus la tutelle du "Nord") parsèment la planète de conflits sanguinaires, mais dans tous ces conflits ou presque existent des forces positives auxquelles les communistes se doivent d'apporter leur soutien. Au Proche et Moyen Orient, la résistance et surtout (bien entendu) la résistance PROGRESSISTE des Kurdes (PKK, PYD) en fait partie.

Nous l'avions déjà évoquée il y a quelque mois en traduisant un article maoïste états-unien qui y voyait l'embryon d'une Guerre populaire locale - en Syrie du moins, car en Irak les peshmergas luttent non moins héroïquement mais sous l'autorité d'un Kurdistan "autonome" (depuis 1992) totalement bourgeois et lié à l'impérialisme occidental (c'est même son "meilleur élève" dans la région).

kurd820Dans la région de l’État syrien appelée Rojava (ce qui signifie "ouest" en kurde : "Kurdistan occidental"), c'est en réalité depuis 2012 que les Unités de Protection du Peuple (YPG du PYD, lié au PKK du Kurdistan "turc") ont rejeté tant la botte du régime baasiste que celle de l'opposition pro-occidentale et djihadiste et ont conquis une autonomie de fait où sont mis en application les principes du "confédéralisme démocratique" (lire aussi ici et ici).

C'est une lutte inégale et difficile car si l'impérialisme occidental s'oppose lui aussi (officiellement) tant au régime de Damas et à son allié iranien qu'aux djihadistes (et l'impérialisme russo-chinois tant aux forces pro-occidentales de l'ASL qu'aux mêmes djihadistes), il ne souhaite évidemment pas voir se consolider dans la région ce qui pourrait bien devenir une BASE ROUGE de la Révolution mondiale.

Les combats font actuellement rage dans le secteur de Kobanê :
http://www.actukurde.fr/actualites/687/les-kurdes-syriens-seuls-mais-determines-a-vaincre-daesh.html
http://www.actukurde.fr/actualites/686/les-kurdes-avancent-en-syrie-et-en-irak.html
http://www.actukurde.fr/actualites/688/kurdistan-syrien-la-resistance-de-kobane-est-la-stalingrad-du-moyen-orient.html
http://www.dailymotion.com/video/x26tg9l_vive-la-resistance-de-kobane-au-kurdistan_news

Du côté "turc", la jeunesse prolétaire et paysanne kurde se rue à la rescousse de ses frères "syriens" pour combattre à leurs côtés, mais l’État turc (qui "combat" officiellement le Daesh au sein de la coalition occidentale) ne veut bien entendu pas entendre parler d'un tel sentiment populaire kurde transfrontalier et les réprime très brutalement :
http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20141008.OBS1410/kobane-les-emeutes-kurdes-ont-fait-14-morts-en-turquie.html
http://www.leparisien.fr/international/en-turquie-les-manifestations-kurdes-pour-kobane-font-14-morts-08-10-2014-4196665.php

En Hexagone, les communautés kurdes ont appelé à des rassemblements en solidarité avec la lutte là-bas, comme par exemple ce samedi à Marseille/Marselha.

À Paris, les militant-e-s d'Alternative Libertaire ont prononcé une allocution que (bien que maoïstes et non libertaires) nous partageons très largement dans les grandes lignes - et que nous reproduisons donc :

ALLOCUTION D’ALTERNATIVE LIBERTAIRE

kurd3Aujourd’hui, Kobanê, au Kurdistan occidental, est assiégée par les forces barbares de l’État islamique – Daech.

Aujourd’hui, Kobanê se bat pour la liberté, pour la démocratie et pour les droits des femmes.

Aujourd’hui, Kobanê se bat héroïquement, malgré le double jeu du gouvernement turc, malgré les atermoiements de la coalition dirigée par Washington.

Aujourd’hui, Kobanê est devenu le symbole de la résistance du Rojava syrien, mais pas seulement.

Si Kobanê tombe, ce n’est pas seulement tout le Rojava qui sera menacé, c’est aussi un modèle politique et social : celui du confédéralisme démocratique et de l’autonomie démocratique, édifié depuis le 19 juillet 2012.

C’est pourquoi, sous le drapeau des Unités de protection populaire (YPG) qui défendent Kobanê, on trouve côte à côte des miliciennes et des miliciens kurdes, arabes, turcs, qu’ils soient musulmans, yézidis, chrétiens ou athées. Toutes et tous se battent côte à côte contre les fanatiques.

C’est pourquoi la défense de Kobanê et du Rojava syrien intéresse non seulement le peuple et la diaspora kurde, mais aussi toutes et tous les partisans de l’émancipation, les féministes, les anticolonialistes et les anticapitalistes.

Kobanê doit pouvoir compter sur les milliers de jeunes gens, révolutionnaires, syndicalistes, anticolonialistes, libertaires qui sont venus de toute la Turquie pour défendre la ville, et qui aujourd’hui sont bloqués à la frontière par l’armée turque.

Car Kobanê et le Kurdistan n’ont pas pour seul ennemi l’État islamique.

Ils ont d’autres ennemis, plus sournois, qui aimeraient que Daech fasse le « sale boulot » à leur place : Bachar el-Assad et Recep Tayyip Erdoğan.

kurd1Quant aux États-Unis, après avoir longtemps hésité, ils ont bombardé les forces de Daech qui assiègent Kobanê. Cependant, il faut savoir que s’ils ne souhaitent pas la victoire de Daech, ils ne souhaitent pas non plus la victoire du modèle politique et social que représente le Rojava.

On parle aujourd’hui d’une possible intervention terrestre contre Daech dans la région de Kobanê. Pourtant, ce serait une catastrophe si, demain, au nom de la lutte contre le djihadisme, l’armée turque occupait militairement le Rojava. Ce serait la fin de l’autonomie populaire, le démantèlement des milices d’autodéfense, la prison pour les révolutionnaires.

Le peuple kurde a besoin d’armes pour défendre Kobanê et le Rojava. Il n’a pas besoin de subir l’occupation de l’armée turque ou américaine.

Vive Kobanê libre, vive le Kurdistan libre, vive la révolution.

***************************************************************

On signalera aussi qu'à Strasbourg (Elsass), des militants kurdes ont subi l'agression de nationalistes turcs.

Les camps de la Révolution et de la Réaction mondiale se cristallisent de manière tous les jours plus claire, même lorsqu'au niveau des "relations internationales" et de la "géopolitique" le plus grand "méli-mélo" semble régner...

kurd6

De fait, si les conceptions de ces héroïques combattant-e-s kurdes (voir aussi ici) peuvent sembler fort éloignées des canons du marxisme voire apparaître comme "pure hérésie (pardon) révisionnisme" à d'aucun-e-s*, elles nous semblent bien - à nous - tendre vers notre conception de la société à construire : un "État" oui, au sens d'instrument politique d'une classe (en l’occurrence le prolétariat et les autres classes populaires, laborieuses) pour défendre ses intérêts et son projet politique (en l'occurrence la vraie démocratie qui est le socialisme, l'émancipation humaine totale qui est le communisme !), mais un "État" qui par sa nature de classe différente (non-bourgeoise) ne peut être que de type radicalement nouveau ; un État par et pour le Peuple consistant en une fédération des unités de base du Pouvoir populaire que nous appelons (en référence à notre histoire occitane et "française") les Communes (mais que les Kurdes et les autres peuples peuvent tout à fait appeler autrement), fondé sur la subsidiarité et la délégation du bas vers le haut et permettant au demeurant, comme expression des Peuples qui sont frères et non des bourgeoisies qui sont par nature concurrentes, d'unifier de vastes territoires en transcendant les appartenances "ethniques" et/ou religieuses et sans reposer sur la suprématie d'un groupe sur un autre - ne serait-ce pas d'ailleurs (justement) cette rupture avec la conception bourgeoise de l’État qui aurait été insuffisante chez les marxistes-léninistes du siècle dernier, tout juste (peut-être) esquissée dans la Chine de la Révolution culturelle ou l'effervescence cubaine des années 1960 ?

De fait et en définitive, avec leur confédéralisme qui veut faire coexister démocratiquement tous les Peuples et toutes les confessions, ils et elles sont les véritables héritier-e-s de Salah ad-Dine (kurde lui-même) À UN NIVEAU SUPÉRIEUR, n'en déplaise à tous ces sionistes musulmans djihadistes qui prétendent "restaurer le Khilafah" !

SOLIDARITÉ INTERNATIONALISTE AVEC L'HÉROÏQUE RÉSISTANCE DU PEUPLE KURDE !

 

kurd5.jpgKurds.jpg


* D'aucuns pourront notamment souligner la ressemblance de ces thèses avec la pratique des caracoles (communautés auto-gouvernées) des zapatistes (EZLN du "sous-commandant Marcos") au Chiapas, dont il n'est d'ailleurs pas improbable qu'elles s'inspirent, ou encore (à une bien moindre échelle) avec les squats de totos en Occident, telle ou telle expérience d'autogestion en entreprise (Lip etc.) ou coopérative agricole de babas cools dans les Cévennes ou ailleurs etc. ; pour les recouvrir bien évidemment de tous les épithètes qui leur servent d'arguments politiques : "petit-bourgeois", "idéaliste" etc. etc. Mais le problème de ces caracoles mexicains ou de ces entreprises autogérées, est-il vraiment là ? Est-il de ne pas être des formes d'organisation sociale et de rapports de production tendant vers le communisme ? NON, le problème n'est pas là. Les caracoles zapatistes du Chiapas sont des modèles très intéressants pour ce que nous appelons la Commune populaire. Les entreprises autogérées et les coopératives "néo-rurales" constituent des rapports de production tout à fait conformes à ce que nous appelons le socialisme. Leur problème, c'est de penser pouvoir coexister avec un État et une économie encore totalement capitalistes. Leur problème, c'est de penser que l’État et l'ordre social bourgeois se dissoudront devant eux et non qu'ils doivent être DÉTRUITS par une Guerre du Peuple. L'EZLN du "sous-commandant Marcos" assume ouvertement son refus de combattre l’État bourgeois (semi-féodal semi-colonial) mexicain pour le détruire : elle estime que les caracoles "peuvent" exister en son sein et que petit à petit, face à cette expérience sociale, l’État "évoluera", se "démocratisera" etc. etc. (et l’État, lui, s'est accommodé de cette "épine dans le pied acceptable" du moment que la situation est sous contrôle - si tel n'était pas le cas, bien évidemment, il mettrait tout en œuvre pour écraser le zapatisme). C'est également en substance (à une bien plus petite échelle on l'a dit) la conception de l'"autonomie" et des squats dans les pays occidentaux : l’État est contesté, confronté mais pas vraiment combattu au sens d'une véritable GUERRE pour le DÉTRUIRE. On s'imagine qu'il s'"effondrera" de lui-même devant le développement de l'auto-organisation populaire. Les entreprises autogérées et autres coopératives d'esprit égalitaire et collectiviste s'imaginent de la même manière pouvoir exister au sein d'un appareil productif national totalement capitaliste, espérant peut-être faire "tache d'huile" etc. etc.
Les Kurdes, pour le moment, luttent les armes à la main contre les États turc et syrien et la proposition étatique ("califat") des djihadistes sur le Nord de l'Irak et l'Est de la Syrie : l'idée d'une "coexistence" entre leur projet de société et celui de leurs adversaires ne semble donc pas leur effleurer l'esprit. Mais attention : les zapatistes, après tout, ont eux aussi pris les armes au début (le conflit, début 1994, a fait plusieurs centaines de victimes), nonobstant leur ligne de non-destruction de l’État... Et l'on sait que depuis l'an dernier des négociations ont pu s'amorcer entre le direction (emprisonnée) du PKK et l’État turc - de fait, le dialogue a commencé à se nouer voilà plus de 10 ans, dep uis qu'en 2002 le gouvernement AKP a mis partiellement fin à l'intransigeance kémaliste sur la question. Le "confédéralisme démocratique" kurde se trouve donc à cette croisée des chemins : s'il comprend et assume la nécessaire destruction des États qui emprisonnent les Kurdes au Proche et Moyen Orient (et le rejet radical de l'impérialisme dont ils sont la création et l'instrument), il devra nécessairement assumer la Guerre populaire et le maoïsme. S'il croit au contraire (comme l'EZLN de Marcos avant lui) pouvoir "coexister" avec eux (genre "sous la protection des Nations Unies" et autres fadaises), il dégénèrera en une nouvelle forme d'ultra-démocratisme "participatif'" petit-bourgeois...

 

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4 août 2014 1 04 /08 /août /2014 08:57

 

feiglin-019.jpgAprès avoir cité les propos de l'intellectuel progressiste états-unien Norman Finkelstein, nous saisirons ici l'occasion de parler de Moshe Feiglin. Le Likoud est un parti de droite et le principe d'un parti de droite, c'est qu'il y a toujours un ou deux gars pour dire tout haut ce que beaucoup sinon la majorité, par souci de "respectabilité", pensent tout bas : Moshe Feiglin est de ceux-là. Il est loin d'être un personnage "marginal" dans le paysage politique israélien : il dirige au sein du Likoud le courant Manhigut Yehudit ("Leadership juif"), qui est un peu en quelque sorte la "Droite forte" ou la "Droite populaire" locale, et il a réuni en 2007 près d'un quart des militants sur son nom dans des primaires l'opposant à... Netanyahu. Il incarne depuis 1993 la "désobéissance civile" réactionnaire israélienne contre les Accords d'Oslo, "désobéissance" qu'il veut cependant "non violente" contrairement à d'autres (comme les cousins locaux de la LDJ), bien qu'il ait pu soutenir "moralement" des actes violents comme le massacre de 23 Palestiniens à Hébron par le colon extrémiste Baruch Goldstein (en 1994). Il aurait également exprimé en 1995 une "certaine" admiration pour... Adolf Hitler : "Hitler était un génie militaire inégalé. Le nazisme a fait passer l’Allemagne d’un bas niveau à un niveau physique et idéologique fantastique. Les jeunes loqueteux ont été transformés en une catégorie propre et ordonnée de la société et l’Allemagne a disposé d’un régime exemplaire, d’un système de justice adéquat et de l’ordre public. Hitler aimait la bonne musique. Il pouvait peindre. Les nazis n’étaient pas une bande de voyous" ; avant d'affirmer que ses propos avaient été "déformés". Ses frasques lui ont valu d'être... interdit de séjour au Royaume-Uni, pourtant soutien indéfectible d'Israël s'il en est. Il incarne de fait, au sein du Likoud, l'esprit ouvertement ultra-nationaliste et "nettoyeur ethnique", fortement mâtiné d'incantations religieuses tout en restant ouvert aux Juifs libéraux (sur le plan de la religion) et laïcs, et saupoudré de quelques conceptions "libertariennes" (il milite ainsi pour la légalisation du cannabis, au nom de la "liberté individuelle absolue").

Il ne représente donc pas l'aspect du sionisme consistant en la "réaction" d'une minorité opprimée face à l'antisémitisme, la volonté de se "mettre à l'abri" (tant qu'à faire en "Terre promise") et même, pourquoi pas, de réaliser dans ce "refuge" un "idéal" démocratique et égalitaire - quand bien même cela aboutirait dans les faits à une réalité colonialiste donc réactionnaire ; mais bien l'aspect du sionisme qui veut ouvertement "copier" les nationalismes non-juifs (généralement antisémites) pour se "hisser à leur niveau", en être "respecté" et leur "parler d'égal à égal" - d'où les déclarations nauséabondes sur Hitler, qui se sont multipliées ces dernières années dans la droite dure israélienne comme par exemple avec l'actuel Ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman ("si j'étais allemand sous Hitler ? ma fidélité irait à l’État"). Cet aspect a toujours existé avec Jabotinsky, les Birionim d'Abba Ahiméir, le Lehi etc., mais la réalité coloniale en Palestine (et la résistance qu'elle suscite) a fini par le rendre clairement hégémonique ; alors que le premier aspect dominait évidemment à l'époque où l'antisémitisme faisait rage en Europe et où le sionisme, s'il voulait simplement exister politiquement, devait se présenter ainsi aux masses populaires juives. bombardement-GazaLogiquement, cette insulte à la conscience de Peuple juive devrait tôt ou tard provoquer de grandes ruptures jusque dans le mouvement sioniste lui-même - du moins faut-il l'espérer. Cela montre en tout cas la schizophrénie extrême de ces gens qui ne peuvent dissimuler leur sympathie pour le IIIe Reich tout en invoquant, à la première roquette qui tombe sur Israël, le souvenir de la Shoah et le risque d'une "nouvelle" !

Dans le récent conflit-massacre contre Gaza, Feiglin clame donc encore une fois "tout haut" ce que le Likoud - devenu hégémonique dans la société israélienne - pense "tout bas", sous couvert d'"antiterrorisme". Il a rédigé et adressé une lettre ouverte au Premier ministre Netanyahu dans laquelle il préconise tout simplement (ni plus, ni moins) de terminer la Nakba (le nettoyage ethnique de la Palestine) pour Gaza et ses 1,8 millions d'habitants ; et dont voici la source sur le site même de son courant (en anglais) afin de bien montrer que rien n'est "inventé" : http://www.jewishisrael.org/deal-gaza-letter-pm-netanyahu-moshe-feiglin/

Nous sommes obligés d'en traduire nous-mêmes quelques passages car le fait est qu'ici, on n'en trouve l'évocation que sur des sites antisémites ("Croah" de "Joe le corbeau" etc.) ou "islamistes" aux conceptions et connections parfois douteuses ; alors même que le débat fait rage sur la question des sources qui peuvent être partagées sur Internet au sujet de la Palestine... Mais la vraie question qui mériterait d'être posée ne serait-elle pas : comment se fait-il qu'il n'y ait PAS UN SEUL site non-antisémite, non-religieux, non-conspi, non-soralo-dieudonniste bref en un mot PROGRESSISTE pour relayer une telle information, dès lors que celle-ci est avérée et assumée sur le site même du mouvement de Feiglin et que la presse bourgeoise anglo-saxonne la plus sérieuse qui soit l'évoque sans aucun problème ???

Voici quelques passages traduits :

Gaza 357086b"Ce qu'Israël doit désormais intégrer, c'est que le temps d'Oslo est révolu : (la Palestine) est NOTRE pays et notre pays exclusivement, Gaza comprise. Il n'y a pas deux États, il n'y a pas deux Peuples. Il ne peut y avoir qu'un seul État pour un seul Peuple.

Après avoir intégré ceci, nous devons réviser profondément et minutieusement notre stratégie : définition de l'ennemi, définition des tâches opérationnelles, définition des buts stratégiques et, bien entendu, une nécessaire et appropriée éthique de guerre.

1. Définition de l'ennemi : l'ennemi stratégique est l'Islam extrémiste arabe sous toutes ses métastases (de l'Iran à Gaza) qui cherche à anéantir Israël entièrement. L'ennemi direct est le Hamas (pas les tunnels, pas les roquettes : LE HAMAS).

2.  Définition des tâches : conquête de la Bande de Gaza toute entière et élimination de toutes les forces combattantes et de leurs supporters [euh... à Gaza cela veut dire la grande majorité de la population !]

3.  Définition de l'objectif stratégique : faire de Gaza une autre Jaffa, une ville israélienne florissante avec un nombre minimal de civils hostiles.

4.  Définition de l'éthique de guerre : “Malheur à celui qui fait le mal et malheur à son voisin” [citation biblique]

À la lumière de ces quatre points, Israël doit conduire l'action suivante :

A. Les Forces de Défense d'Israël doivent désigner des zones vierges à la frontière du Sinaï, au bord de la mer, dans lesquelles parquer la population civile loin des zones construites qui servent pour le lancement de roquettes et le creusement de tunnels. Dans ces zones seront établis des campements de tentes, en attendant de trouver des destinations d'émigration sérieuses.nakba camp réfugié L'électricité et l'approvisionnement en eau des zones antérieurement habitées doivent être coupés.

B. Les zones antérieurement habitées seront bombardées avec une puissance de feu maximale. Les infrastructures civiles et militaires du Hamas, ses moyens de communication et sa logistique doivent être détruits entièrement, de fond en comble.

C. Les Forces de Défense d'Israël doivent quadriller la Bande de Gaza en long, en large et en travers, élargir significativement les routes, prendre le contrôle des points stratégiques et détruire les poches de résistance - s'il en reste.

D. Israël commencera à attribuer des pays d'accueil et des quotas d'immigration pour les réfugiés de Gaza. Ceux qui souhaiteront émigrer se verront offrir une aide économique généreuse et arriveront dans leurs pays d'accueil avec des capacités économiques significatives.

E. Ceux qui insisteront pour rester, s'il est prouvé qu'il n'ont aucune affiliation avec le Hamas, devront signer publiquement une déclaration de loyauté envers Israël. Ils recevront alors une carte d'identité bleue comme celle des Arabes de Jérusalem Est.

F.  Lorsque les combats auront pris fin, les lois israéliennes seront étendues à l'ensemble de la Bande de Gaza. Les personnes expulsées du Gush Katif (le bloc de colonies de Gaza, évacué par Sharon en 2005) seront invitées à regagner leurs villes et villages et la ville de Gaza sera reconstruite comme une ville touristique et commerciale israélienne."

Donc voilà : il est bien question de camps de concentration (regroupement forcé dans des campements de tentes), nullement de "camps d'extermination" contrairement à ce que prétendent "Croah" et compagnie (dans leur misérable tentative de réhabiliter le fascisme européen en montrant que "les Juifs font pire") mais bien, en revanche, du massacre de plusieurs dizaines de milliers de personnes (on voit mal comment un tel plan serait réalisable autrement) et du "nettoyage nakba_image_slide_10_430.jpegethnique" total de plus d'un million d'autres... Et tout ceci est, "dit tout haut", la conception de (sans doute) une majorité du Likoud et de la bourgeoisie israélienne dans le récent conflit, bien qu'obligée de présenter internationalement les choses comme une "défense contre le terrorisme" et pensant, peut-être, arriver au même résultat de manière plus subtile - en rendant la vie des Gazaouis tellement impossible qu'ils et elles s'en iront petit à petit...

Il n'y a là, comme nous l'avons expliqué, aucune "antithèse" de l'impérialisme, du capitalisme et du nationalisme européen-chrétien (en particulier "français") que ces "atrocités juives" "réhabiliteraient", ni sous sa forme "démocratique" ni encore moins sous sa forme fasciste (Reich hitlérien etc.) ; mais au contraire son prolongement total et de fait, tout simplement, son produit idéologique et son bras armé au Proche-Orient ; même si ménager les gouvernants arabes implique parfois de "hausser le ton" contre des pratiques trop "disproportionnées" : HONTE AUX IMPOSTEURS QUI PRÉTENDENT LE CONTRAIRE pour tenter de misérablement  "redorer le blason" du capitalisme, de l'impérialisme, du militarisme et du fascisme européen !

Mais il n'y a là, non plus, rien qui ressemble de près ou de loin à "deux camps bourgeois également réactionnaires" qu'il s'agirait de renvoyer dos à dos : HONTE AUX IMPOSTEURS notamment "antifascistes", d'"extrême-gauche", "marxistes" ou "anarchistes" qui prétendent le contraire !

Il y a là (car les choses ne sont pas terminées, tout au plus remises à plus tard) un plan de nettoyage ethnique ET SOCIAL, car les Gazaouis ne sont pas avant tout des non-juifs mais avant tout des PAUVRES et des INDIGÈNES non-occidentaux ; un plan qui est le produit de la crise générale du capitalisme et de sa fuite en avant criminelle contre les Peuples et un reflet en modèle réduit de la manière dont la pieuvre capitaliste-impérialiste étend ses tentacules sur la planète, de l'affrontement mondial entre l'impérialisme et les Peuples et entre révolution et contre-révolution. Et NON Gaza n'est pas et ne doit pas être le "ghetto de Varsovie" - lieu d'une résistance héroïque mais sans espoir ; comparaison visant à permettre une "solidarité" occidentale dégoulinante de paternalisme : GAZA DOIT ÊTRE STALINGRAD, GAZA DOIT ÊTRE HANOÏ, un défi à la barbarie impérialiste et peut-être un jour son tombeau !

Enfants-jouant-a-Gaza.jpg

PS : l'inénarrable Jacques Kupfer du Likoud de France (co-président du Likoud mondial) a lui aussi encore récidivé, après ses mémorables "Gaza doit pleurer" et "Vitrifier l'Iran"...


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11 juin 2014 3 11 /06 /juin /2014 11:53

 

Encore une nouvelle fois, les pays arabes sont en proie à des évènements montrant combien leur caractère stratégique (ressources et routes énergétiques, contrôle de la Méditerranée et des communications entre les mers) en fait un point de cristallisation des toutes les contradictions du monde impérialiste actuel.

En Irak, ce sont les djihadistes de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL, issu du groupe Zarqaoui des années 2004-2006, voir une présentation ici), né en 2006 comme branche locale d'Al-Qaïda avant de s'en éloigner, qui ont pris le contrôle de Mossoul (deuxième ville du pays avec plus de 2 millions de personnes) et de plusieurs provinces de la vallée du Tigre, dans le Nord sunnite du pays, après s'être déjà emparés de la célèbre Falloujah en janvier :

Après la prise de Mossoul par les djihadistes, l'Irak est au bord de l'implosion

Irak : la violente offensive des jihadistes inquiète l'Occident

L'offensive djihadiste en Irak qui redessine le Moyen-Orient

Al Qaida Irak

Bénéficiant du soutien de nombreux chefs de tribus locaux et même d'anciens officiers baasistes de l'armée de Saddam (l'Armée baasiste de la Naqhsbandiyya d'Ezzat Ibrahim al-Douri en a également été une proche alliée dans les opérations de ce printemps, avant de rompre et de commencer à l'affronter), ainsi que de désertions en masse dans l'armée gouvernementale, l'organisation (7.000 à 10.000 hommes selon les estimations) avance de manière fulgurante et se trouve pratiquement aux portes de la capitale :

Irak : la ville de Tikrit tombée aux mains des jihadistes

Irak : les jihadistes se rapprochent de Bagdad

Irak : les djihadistes s'apprêtent à prendre Bagdad

Deux ans et demi après le retrait des derniers soldats US, le gouvernement fantoche de Nouri al-Maliki (dominé par les partis chiites) en appelle désespérément au "volontariat" et à "l'armement des citoyens volontaires" pour reprendre les territoires perdus.

Au-delà de la répugnance normale que peut inspirer ce groupe, son idéologie et ses agissements, c'est tout d'abord le constat d'une déroute complète pour l'ordre impérialiste et ses laquais qui s'impose. En 2003, les buts de guerre de la clique Bush-Cheney et de ses alliés étaient simples et clairs : 1°/ en finir avec le "terrorisme d'Al-Qaïda" et 2°/ contrecarrer "l'Axe du Mal" en tête de file duquel se trouvait l'Iran des mollahs. Onze ans, 4.500 soldats américains tués (+ 318 autres coalisés et plus de 3.000 contractors privés, sans compter les très nombreux décès hors d'Irak après évacuation, parfois des années après, non comptabilisés), 36.000 blessés et des centaines de milliers de mort-e-s irakien-ne-s plus tard, quitte à résumer un peu sommairement les choses, le 652763-irak l offensive djihadiste 30392 hdSud chiite est un protectorat iranien de fait tandis que le Nord sunnite est aux mains de djihadistes encore pires qu'Al-Qaïda (EIIL). Seul le Kurdistan autonome (tout au nord) semble d'une loyauté indéfectible, mais sert aussi de base arrière aux nationalistes kurdes qui combattent l’État turc (c'est l'une des multiples raisons de la prise de distance d'Ankara avec son alignement occidental traditionnel). C'est moins impressionnant qu'une chute de Saïgon, mais tout autant un fiasco stratégique que la guerre anticommuniste du Vietnam il y a 40 ans.

On peut également considérer que, comme au Mali en 2012 (où c'est notre impérialisme BBR qui a finalement dû jouer les gendarmes), c'est une nouvelle démonstration de la faillite des États semi-/néocoloniaux dans le cadre de la crise générale terminale du capitalisme planétaire. Il est plus que probable que là aussi, le régime de Bagdad ne puisse à lui seul résoudre le problème sans une intervention impérialiste étrangère (surtout que les provinces touchées sont parmi les plus riches en pétrole !), qui devrait logiquement être états-unienne :

Irak : les islamistes à 100 km de Bagdad, Washington envisage des frappes

Mais qui, au pays de l'Oncle Sam, est encore prêt à aller mourir sur les bords du Tigre ?

Autre État pur produit artificiel du colonialisme qu'une intervention impérialiste (se greffant cette fois sur un authentique soulèvement populaire) a fait se fragmenter complètement : la Libye. Nous avions beaucoup écrit à l'époque (2011) sur les évènements dans ce pays (1-2-3) et cela nous avait valu des torrents de fiel, d'attaques rampantes et minables à l'image de leurs auteurs, de dialogues de sourds etc. avec tout ce que le "communisme" hexagonal et international peut compter de "campistes" et d'"anti-impérialistes" borgnes voire aveugles ; nous avions même assisté (médusés) au ralliement "surprise" de nos vieux "amis" du 'p''c''mlm' à ces thèses qu'ils avaient pourtant toujours dénoncées. Nous disions clairement que OUI, faute de direction et de projet politique clairement posé et cohérent, la révolte spontanée du Peuple libyen avait été récupérée par un bloc impérialiste principalement constitué de la fRance sarkozyenne, de la Grande-Bretagne et des USA (paradoxalement "en retrait") afin de "jouer leur carte" contre leurs rivaux mieux placés et (surtout) de garder sous contrôle une situation qui semblait totalement partir en roue libre : éviter une Somalie en Méditerranée. Mais nous disions aussi que la "nouvelle Libye" post-Kadhafi ne serait jamais "pacifiée" ; qu'elle échapperait toujours au contrôle total des impérialistes occidentaux et même retournerait ses armes contre eux ; et que les rêves éveillés des clowns idéalistes à la BHL, faire-valoir de toutes les guerres impérialistes "humanitaires", trouveraient un réveil brutal.

C'est effectivement ce qui s'est produit en Cyrénaïque, berceau du soulèvement contre Kadhafi devenu l'emblème du fiasco des plans occidentaux après sa chute : ambassadeur US tué en septembre 2012 dans un contexte insurrectionnel, attentats et assassinats en série de "coopérants" impérialistes comme encore un ingénieur français au mois de mars, etc. À défaut de voir une véritable Guerre populaire conduite par un Parti révolutionnaire authentique, chose qui existe encore dans trop peu d'endroits au monde, la région (déjà foyer de résistance contre la colonisation italienne dans les années 1920-30) était tout au moins devenue définitivement un bourbier pour les plans impérialistes de domination totale de l'Afrique du Nord et les rêves BHLo-néocons de "Nouveau Moyen-Orient" ; Sarkozy, lui, étant gravement grillé auprès de la bourgeoisie impérialiste BBR elle-même pour avoir piétiné la "doctrine Foccart" qui veut qu'on "ne lâche jamais sauf cas extrême un despote africain ami sous peine de perdre la confiance et la loyauté de tous les autres" : il a contribué au renversement et à l'exécution sommaire de Kadhafi après que celui-ci ait généreusement financé sa campagne présidentielle de 2007 ; et de fait l'on voit depuis lors les chefs d’États africains y compris francophones (que Kadhafi arrosait grassement de ses largesses) se tourner massivement vers Washington, Pékin, les pays du Golfe voire Moscou...

1Khalifa-Haftar-on-TV-009Depuis la mi-mai c'est un haut-gradé militaire libyen, le général Haftar, passé aux États-Unis en 1986 après avoir été fait prisonnier au Tchad et y vivant depuis lors, qui a été chargé par l'impérialisme de reprendre la province rebelle en main - et de là tout le pays. Un scénario ressemblant fort à celui qui s'est joué l'été dernier en Égypte, avec le renversement des Frères musulmans (vainqueurs des élections de 2012) par le général moubarakiste Al-Sissi.

Nous avons beaucoup écrit dans les colonnes de ce blog au sujet de l'islamisme (voir notamment l'article sur l'Égypte en lien ci-dessus), que nous avons défini comme une expression politique du "capitalisme d'en bas" qui se développe spontanément dans les rapports sociaux populaires des pays musulmans (pays loin d'être "primitifs" lorsqu'ils sont passés sous la domination de l'impérialisme), opposé au "capitalisme d'en haut" bureaucratique-comprador impulsé par et au service de l'impérialisme, et dont la colonne vertébrale est généralement l'armée (qui s'avère souvent être aussi une juteuse entreprise !). Contrairement, en effet, à ce capitalisme bureaucratique-comprador "d'en haut", le capitalisme "spontané" "d'en bas" ne va pas permettre au surproduit (plus-value "sur-accaparée") de "remonter" correctement jusqu'aux monopoles impérialistes - qui vont donc le combattre en conséquence, dans leur perspective de domination totale des économies du "Sud". Cette expression politique va revendiquer la "tradition" islamique (y compris dans ses aspects les plus inhumains pour un regard occidental) comme moyen d'affirmation nationale bourgeoise ; mais elle va être aussi (bien évidemment) pénétrée de modernité impérialiste occidentale à l'heure de la mondialisation ; et souvent (de plus en plus) appuyée par les capitaux suraccumulés du Golfe et de la Péninsule arabique (Qatar, Arabie, Émirats, Koweït où se trouveraient la plupart des financeurs de l'EIIL etc. : éléments privés, fractions de l'appareil d'État à l'image des services pakistanais qui appuyèrent et appuient encore les talibans, voire sommets d'États comme dans le cas du Qatar) qui cherchent des terrains pour se réinvestir et se valoriser. D'ailleurs, jusqu'à présent, la forme armée (djihadisme) de cette expression semblait surtout avoir pour vocation de nuire aux puissances impérialistes européennes, nord-américaines ou asiatiques ; mais désormais, en Irak, c'est la deuxième région productrice de pétrole (après le Sud autour de Bassorah) qui est aux mains des djihadistes... et de leurs donneurs d'ordres, quelque part dans leurs gratte-ciels de Dubaï ou Djeddah.

L'islamisme se présente donc comme un curieux phénomène de "libération nationale" sans libération démocratique du Peuple. Il ne comprend pas, comme avaient pu le faire même des monarques féodaux comme ceux d’Éthiopie ou d'Afghanistan, que l'indépendance nationale à l'heure de l'impérialisme implique un minimum de mobilisation des masses populaires par des mesures d'émancipation et d'amélioration de leur vie quotidienne. S'il arrive qu'il soit bien accueilli au début pour son discours rigoriste contre la corruption et le crime, son apparente efficacité administrative voire ses œuvres sociales charitables (voir ici), dès lors que "l'infidèle" est chassé l'islamisme va immédiatement et durement frapper les masses pour leur signifier qu'elles ne sont pas là pour être libres et maîtresses de leur destin, mais pour être des bêtes de somme au service de la valorisation du Capital "sponsor" golfien, iranien, turc, pakistanais etc. (tel est l'objectif, et le seul, de la charî'a).

Ceci est évidemment contraire à toute ligne de masse, chez les djihadistes en tout cas (les Frères musulmans et les mouvements pro-iraniens savent être plus pragmatiques et "rassembleurs", voire "socialisants" dans la lignée de leurs maîtres à penser Sayyid Qutb - ou encore le "père" fondateur des Frères Musulmans syriens, Moustapha Siba'i - et Ali Sharî'ati). À cela va s'ajouter un autre problème, celui de la division des masses populaires selon des clivages religieux (car comme chacun-e le sait il y a différents courants dans la religion musulmane, sans même parler de la conception plus ou moins "littéraliste" ou interprétative des textes) au lieu d'unir le plus largement possible contre l'impérialisme (les "Croisés" dans leur terminologie). On semble en fait observer, au Proche et Moyen-Orient, la formation de blocs politico-capitalistiques non pas sur la base de la proximité linguistique (ainsi que se sont constitués les États "nations" européens) mais plutôt sur la base de la communauté confessionnelle, comme cela était un peu le cas dans la géopolitique des monarchies absolues entre le 16e et le 18e siècle : bloc chiite contre bloc sunnite, le premier étant assez homogène (piloté par Téhéran) tandis que le second est plus divisé entre ses différents pôles d'impulsion (axe Turquie-Qatar derrière les Frères musulmans, Arabie saoudite derrière les salafistes et financeurs privés de la péninsule et du Golfe derrière les djihadistes).

Les différentes alliances impérialistes viennent évidemment se greffer là-dessus pour faire avancer leurs intérêts et (dans tous les cas) entretenir une division qui leur est bien confortable, ce qui ne veut pas dire que les différentes forces sont de simples "agents" et "mercenaires" de l'impérialisme et n'ont pas leur agenda propre (conception erronée de beaucoup de marxistes-léninistes) : tout le monde voit bien les contradictions entre l'impérialisme occidental et les djihadistes sunnites qui ont conduit aux guerres d'Afghanistan ou du Mali, au camp d'internement de Guantánamo etc., bien que par ailleurs ils soient objectivement "alliés" contre le "croissant chiite" Iran-Syrie-Hezbollah. Ne pas comprendre cela conduit à des lectures "complotistes" et simplistes des évènements, qui ne favorisent pas la juste compréhension du monde pour le transformer.

Cette dichotomie entre "capitalisme d'en haut" et "capitalisme d'en bas" se retrouve par ailleurs sous d'autres formes dans d'autres parties du monde que l'impérialisme n'a pas non plus "cueillies" au stade de la communauté primitive, comme en Extrême-Orient ou en Amérique latine ; le "capitalisme d'en bas" s'y exprimant à travers le nationalisme bourgeois (l'islamisme est-il en définitive autre chose ?) ou encore de manière particulièrement agressive dans ce que les agences de police internationale appellent le "crime organisé", comme les cartels colombiens ou mexicains (avec lesquels l’État est en véritable guerre depuis bientôt 10 ans) ou encore les triades asiatiques, qui font effectivement du trafic de drogue et autres joyeusetés mais contrôlent aussi des pans entiers d'économie tout à fait légale (mais échappant ainsi au contrôle du capitalisme bureaucratique-comprador et de l'impérialisme). De ce fait, l'impérialisme et le "capitalisme d'en haut" impulsé par lui combattent ces forces de concert ; ce qui n'empêche pas ces dernières d'avoir un caractère profondément réactionnaire (les cartels latino-américains combattent les guérillas, les syndicats et autres mobilisations sociales tandis que les triades chinoises contribuèrent largement à massacrer les communistes pendant la Guerre populaire de Mao).

salafLors de la victoire du Front islamique du Salut (FIS) en Algérie, en décembre 1991, l'intellectuel démocratique Lahouari Addi avait émis la théorie de la "régression féconde". Nous ne dirions pas les choses exactement comme cela. Nous dirions qu'en l'état actuel des choses, de par le caractère même des pays musulmans (pays extrêmement développés au Moyen Âge puis ayant "traîné" dans leur développement capitaliste, et passés alors sous la coupe de l'Europe), si un régime bureaucratique-comprador arabe tombe, il est INÉVITABLE que les islamistes arrivent au pouvoir immédiatement derrière (ils sont la force d'opposition la plus "enracinée" dans la société) et qu'il faille alors les combattre - et nous savons tou-te-s quels ennemis redoutables ils sont pour les masses populaires. Cette lutte peut être perdue et l'on se retrouve alors avec un régime comme celui de l'Iran, du Soudan (dans ces deux cas, la couche dirigeante de la bourgeoisie et des forces militaires islamistes s'est muée en nouvelle bourgeoisie bureaucratique) ou de l'Arabie saoudite, pays où la charî'a a force de loi. Ou alors, comme en Égypte et maintenant en Libye, cela peut conduire à un retour en force militaire du "capitalisme d'en haut" bureaucratique-comprador s'appuyant justement sur le mécontentement d'une partie des masses (les personnes les plus éduquées et occidentalisées) envers les islamistes ; se présentant ainsi tranquillement comme une "libération". Mais la seule alternative à cela est le maintien en place des régimes "républicains" ou monarchiques bureaucratiques-compradores et militaro-policiers ; et les "démocrates" impérialistes occidentaux ADORENT ce chantage exercé sur les masses arabes et musulmanes : "soit vous vous accommodez de vos despotes, soit ce seront les islamistes qui prendront le pouvoir".

C'est véritablement là la première prison mentale à laquelle doivent s'arracher les Peuples arabes et musulmans : grâce à un marxisme "décolonisé" qui tienne compte de la réalité des Peuples qu'il prétend libérer (et qui reste encore à construire), rejeter à la fois les prétendus "modernité" et "développement" des régimes laquais de l'impérialisme et l'impasse politique réactionnaire de l'islamisme capitaliste bourgeois, et admettre une fois pour toute qu'il n'est pas possible que l'un tombe sans que l'autre ne prenne le pouvoir et devienne alors l'ennemi principal à combattre, jusqu'à ce que le développement suffisant de la Guerre du Peuple ait réussi à briser l'étau de cette pseudo-"alternative" infernale. Dans un cas comme dans l'autre, il est possible de démasquer les énormes contradictions entre le discours et les faits : les régimes "laïcs" et "modernistes" usent souvent d'une très forte rhétorique nationaliste et notamment anti-Israël mais en pratique c'est tout autre chose ; les islamistes promettent généralement la "justice sociale" mais comme on l'a vu en Iran (et comme c'était en cours en Égypte) lorsqu'ils arrivent au pouvoir ils s'"oligarchisent" comme les autres, etc. Bien entendu, en cas d'occupation impérialiste directe comme c'est le cas en Afghanistan, au Mali ou pendant 8 ans en Irak, les communistes et tous les progressistes conséquents ne peuvent considérer autre chose que cette occupation comme l'ennemi principal : c'est notamment la position de nos camarades maoïstes d'Afghanistan. Ce n'est pas que les islamistes (qui mènent en premier chef la résistance armée) soient des "amis" et qu'il faille les "soutenir", mais la priorité militaire n'est pas au combat contre eux, sauf en cas de légitime défense s'ils agressent les progressistes et/ou les masses populaires. Les progressistes et les marxistes palestiniens partagent d'ailleurs cette position vis-à-vis du Hamas ou du Djihad islamique (JIP).

4431555 3 889b des-combattants-fideles-au-general-khalifa-hConcernant cette caractérisation (de classe) du "modernisme" militaro-policier comme expression du "capitalisme d'en haut" et de l'islamisme comme expression de la "bourgeoisie jaillie d'en bas", on en trouve une démonstration intéressante dans les alliances "surprenantes" pour un œil non-averti qui se font jour. Ainsi, en Égypte, la prise du pouvoir par le général Al-Sissi a été saluée par l’État israélien (dont la ligne concernant le Caire est "tout sauf les Frères musulmans", liés au Hamas) et par la grande majorité de la pensée dominante occidentale comme une "libération" contre un Morsi en train de "mettre en place un régime à l'iranienne" ; mais l'une des toutes premières mesures de la junte a aussi été de bloquer le ravitaillement de la rébellion syrienne soutenue par l'Occident, dont les Frères musulmans sont une composante importante (voir ce site pro-Bachar dans le style meyssanico-délirant qui salue Al-Sissi comme un "nouveau Nasser"...).

En Libye, il se trouve que l'offensive du général Haftar piétine à l'Ouest du pays où les autorités de Tripoli le considèrent comme un putschiste, ce qui est la vérité nue mais derrière quoi (surtout) l'on peut sans doute voir la main des puissantes forces de Misrata, ville encerclée pendant plus de 6 mois par les troupes kadhafistes et devenue (avec Benghazi) l'autre "symbole héroïque de la révolution". Et voilà alors qu'intervient en appui, aux côtés de la CIA et autres forces spéciales US... l'Algérie, pays plutôt catégorisé jusque-là comme "nationaliste" et "anti-occidental" : 4-5. C'est tout simplement qu'entre le général réfugié un quart de siècle aux États-Unis, recruté par la CIA en 1990, et les généraux qui dirigent en sous-main à Alger (derrière le cadavre ambulant de Bouteflika) et prétendent maintenir comme ils peuvent le flambeau du nationalisme arabe de Nasser et consorts, il y a une profonde affinité de classe contre l'ennemi commun djihadiste qui infeste le Sahara algérien et a frappé en janvier 2013 (tout le monde s'en souvient) à In Amenas. Il n'en va pas autrement entre Al-Sissi, héritier du pro-occidental Moubarak, et le régime "anti-occidental" de Bachar el-Assad...

[Et plus "fou" encore, en Irak, on évoquerait une coopération militaire entre les États-Unis et... l'Iran : http://ww.rfi.fr/moyen-orient/20140616-etats-unis-disposes-parler-iran-crise-irak/ !!!]

Lire absolument cet excellent (encore une fois) article de Quartiers Libres : Leçons irakiennes 

Sur État d'Exception est publié en deux parties un article aux prises de positions politiques ("islamistes") que nous ne partageons pas, mais intéressant d'un point de vue FACTUEL car démontant bien des simplifications dans la couverture médiatique occidentale des évènements [ainsi le mythe hallucinant de la "prise de Mossoul par 800 hommes" (qui deviennent automatiquement dans l'esprit collectif des monstres surhumains et terrifiants) s'effondre : l'insurrection du Nord irakien contre le régime Maliki est bien plus large que cela, elle va bien au-delà de l'EIIL qui n'en est qu'une petite partie, peut-être une sorte d'"avant-garde" (à voir...) activiste et visible sans plus, mais qui va évidemment être mise en avant pour justifier sa répression, en plus de la conduire dans le mur par son idéologie].

L'auteur insiste aussi sur la commodité pour l'impérialisme du pseudo-"clivage" entre sunnites et chiites : L'EIIL EN IRAK, PRISE D'ASSAUT OU SIMPLE PION ?

1ère partie : http://www.etatdexception.net/?p=7568
2ème partie : http://www.etatdexception.net/?p=7582

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7 mai 2014 3 07 /05 /mai /2014 13:05


Voici un excellent texte d'un maoïste états-unien (s'exprimant à la première personne dans plusieurs passages), publié sur le tout aussi excellent website  Maosoleum. Il présente des positions originales et intéressantes sur l'universalité de la Guerre populaire et des principes maoïstes en général, appliqués au cas concret de la guerre en Syrie – nous renverrons ceux qui nous diraient que c'est "cosmopolite" et "sans intérêt pour la réalité française" au nombre de personnes, particulièrement de jeunes culturellement musulmans ou convertis, qui se passionnent pour ce conflit au point d'aller y combattre - si nombreux que le gouvernement vient de prendre des mesures extraordinaires contre eux.

Ce qui est écrit est par bien des aspects exactement ce que nous aurions pu écrire lorsque nous avons mené la bataille idéologique sur ces affaires libyenne, syrienne etc. ; mais que nous n'étions pas parvenus à formuler aussi clairement. Et une leçon éclatante pour tous ces "communistes" (trotskystes comme "marxistes-léninistes" et même "maoïstes") qui vers l'Orient compliqué volent avec des idées simples – avec des schémas livresques pour être exact.

C'est plutôt long, mais encore plus intéressant ! Bonne lecture.


Notes sur l'universalité de la Guerre populaire prolongée : ni Assad ni OTAN


djihadistesIl a beaucoup été débattu, ces dernières années, de la guerre civile en Syrie au sein de la gauche au sens large, des mouvements socialiste et communiste et y compris des divers courants marxistes. Récemment, toutefois, on a pu voir fleurir les commentaires et la lutte de lignes au sujet de la récente déclaration de soutien militaire ouvert à l'"Armée syrienne libre" (ASL) par l'OTAN et les États-Unis. Ceci a notamment conduit à une lutte de lignes informelle dans notre propre entourage, online comme offline. C'est ainsi qu'un sujet certes important, mais pas urgent est devenu urgent, en particulier parce que j'y vois certaines confusions au sein des forces maoïstes, en particulier un suivisme éclectique et parfois opportuniste vis-à-vis des forces révisionnistes et nationalistes à la fois en Syrie et en dehors, mais aussi un abandon de la lutte pour affirmer le principe central du socialisme scientifique maoïste : l'universalité de la Guerre populaire prolongée.

Cet article n'est pas en tant que tel un article sur la Syrie en général (sujet complexe qui peut difficilement être abordé dans un seul article), pas plus qu'il ne s'adresse aux forces qui dans la gauche soutiennent l'ASL - c'est-à-dire le miroir inversé de la gauche pro-Assad. Il est une tentative de mener la lutte de lignes au sein du maoïsme, afin de clarifier et développer une ligne particulière que nous avons compris être la ligne correcte, maoïste, et l'ordre de marche sur cette question. Il a donc en tant que tel un champ limité, et merci d'avoir cette délimitation à l'esprit si vous souhaitez y répondre.

Siria anti-imperioCes confusions représentent un abandon du maoïsme et un embrassement du révisionnisme et de certaines formes de stalinisme ou de trotskysme ; elles représentent une régression si elles sont largement adoptées, et une régression aussi dans la lutte pour établir sinon l'hégémonie, du moins une position différenciée par rapport à d'autres courants et traditions, ce qui est nécessaire dans la lutte politique de masse.

Ces confusions dans le camp maoïste portent essentiellement sur trois axes :

1) Confondre le principe de lutte contre l'impérialisme avec soutenir un régime donné sur la seule base de sa posture envers l'impérialisme, principalement l'impérialisme US. Appelons cette confusion une erreur sur la nature de l'impérialisme.

2) Confondre le principe d'internationalisme prolétarien avec la défense de la libération nationale ; en général s'agissant d'un antagonisme entre un État-nation semi-colonial semi-féodal et des pays impérialistes ; en particulier s'agissant d'un État multinational créé arbitrairement par l'impérialisme britannique [et français NDLR] en 1920 comme la Syrie. Appelons cette confusion erreur nationaliste.

3) Confondre le principe d'universalité de la Guerre populaire avec le principe de Front uni pour la libération nationale. La tâche des communistes, partout, est de faire la révolution, car nous savons que l'on a raison de se révolter, mais qu'il est mieux de faire la révolution. Une des choses qui différencie le maoïsme des autres marxismes et même de la pensée Mao Zedong, c'est que nous avons compris le principe de Guerre populaire prolongée comme universel. Cela ne veut pas dire que l'aspect militaire est toujours l'aspect principal (ce qui serait de l'ultra-gauchisme), mais cela veut dire que lorsque l'aspect militaire devient principal (comme c'est le cas en Syrie, sur ce point nous ne pensons pas qu'il y ait discussion) la perspective doit être de développer la Guerre populaire prolongée dans les conditions spécifiques de classe d'une situation révolutionnaire donnée. Les lignes "maoïstes" qui ne mettent pas cela au premier plan laissent de côté l'universalité de la Guerre populaire prolongée (GPP) et la remplacent par d'autres perspectives, principalement de nature éclectique et opportuniste. Appelons cette confusion erreur d'éclectisme et d'opportunisme.

Nous allons tenter d'aborder successivement ces trois erreurs, mais nous nous pencherons d'abord sur une erreur secondaire de méthode qui est présente derrière toutes ces confusions.

L'erreur de manque d'investigation

Kurdish women Syria
Ni Assad ni OTAN : les femmes kurdes montrent la voie !

Ma position initiale sur les évènements a été relativement différente de celle sur la Libye (pour laquelle j'ai milité contre l'intervention impérialiste depuis une perspective de ne choisir aucun camp) : les spécificités des guerres en Libye et en Syrie (bien que partageant des similitudes) sont suffisamment importantes pour ne pas se contenter de copier-coller les positions.

Ce que nous avons là est une confusion secondaire par rapport aux trois principales au-dessus : c'est une erreur de science, appelons-la une erreur de manque d'investigation. Le maoïsme doit toujours rejeter le culte du livre. Mao traite du phénomène directement dans le titre de la quatrième section  de son ouvrage Contre le Culte du Livre : "L'absence d'enquête sur la situation réelle donne lieu à une appréciation idéaliste des forces de classe et à une direction idéaliste dans le travail, ce qui conduit soit à l'opportunisme soit au putschisme".

Plus loin dans cette section il écrit : "Nous devons nous débarrasser de l'idéalisme et nous garder des erreurs opportunistes et putschistes si nous voulons réussir à gagner les masses et vaincre l'ennemi. Et la seule manière de nous débarrasser de l'idéalisme est de faire l'effort d'enquêter sur la situation réelle".

Décortiquons tout cela :

1) L'idéalisme désigne ici le procédé de partir d'une idée et de substituer celle-ci à la confrontation dialectique avec la réalité matérielle. Ceci inclut le maniement d'un empirisme vulgaire - par exemple, privilégier certains faits matériels sur d'autres lorsque l'on élabore une ligne particulière. Dans le cas syrien, par exemple, l'idéalisme est présent dans la description du régime Assad comme "anti-impérialiste", alors qu'il est en réalité pro-impérialiste : il sert les intérêts de l’impérialisme russe et opprime nationalement les peuples non-arabes et arabe sunnite en Syrie, ainsi que d'autres groupes nationaux minoritaires. Il administre également un État semi-colonial/néocolonial dont les frontières ne résultent nullement d'un processus d'autodétermination nationale, mais des caprices de l'Empire ottoman (d'abord) puis de l'impérialisme britannique. Ceci est un exemple et nous ne nous plongerons pas davantage dans d'autres spécificités, mais cela suffit à montrer que l'idéalisme ne consiste pas seulement en une pensée abstraite (ce qu'il est souvent), mais aussi en un prétendu empirisme ou un matérialisme incomplet, qui ne s'est pas soumis à un large et ouvert travail d'investigation.

Coalition2) L'opportunisme désigne ici l'abandon des principes politiques dans le but d'avancer une perspective stratégique ou tactique particulière. Dans le cas de la Syrie, l'opportunisme tend principalement à s'exprimer dans le mouvement communiste sous la forme de "l'ennemi de mon ennemi est mon ami". Bien que ce ne soit pas toujours une mauvaise perspective, dans le cas syrien ça l'est : dès lors qu'il y a des amis disponibles non seulement sur la base d'un ennemi commun, mais aussi d'un commun objectif dans la lutte contre l'ennemi, il n'y a pas de raison de placer la barre aussi bas. Ceci a une longue tradition dans le maoïsme : rechercher l'alliance avec des forces qui suivent le même chemin et ont le même ennemi que nous, plutôt qu'avec des forces qui n'ont en commun avec nous que l'ennemi. Nous avons un ennemi commun aussi bien avec Assad qu'avec l'ASL, et ces ennemi dans les deux cas est l'impérialisme en général. Les opportunistes postulent que défendre Assad est anti-impérialiste, mais ce n'est pas le cas : la question du Kurdistan suffit à démolir cette affirmation.

3) Le putschisme désigne ici le point de vue que ce qui importe réellement est le contrôle central de la machine d’État, plutôt que l'organisation des masses populaires. Dans l'exemple syrien, ceci débouche sur l'idée que le régime Assad représente la seule force capable de s'opposer aux intérêts et aux positions politiques du bloc US-OTAN-Israël. Ce n'est pas le cas : il a lui-même démontré depuis longtemps être un tigre en papier. Les semeurs d'illusions putschistes ne tiennent pas compte – a priori – de la base populaire du soulèvement contre Assad et pire encore, convoquent au débat des thèses conspirationnistes paranoïaques et des affirmations que l'insurrection est totalement orchestrée par les services secrets impérialistes depuis le début. Aujourd'hui, il ne faut pas se voiler la face : les services secrets impérialistes sont partout dans l'ASL et ont pénétré tous les niveaux de l'insurrection. Pour autant, assumer cette réalité comme centrale est anachronique, et revient à abandonner le matérialisme dialectique et à décrire la lutte des classes comme de simples conspirations entre élites, niant tout rôle aux masses populaires. Soyons claires là aussi : les masses commettent des erreurs. Mais ce sont les erreurs des masses, pas de conspirateurs qui utiliseraient leur juste révolte à leurs fins. Les putschistes croient ainsi que les masses sont de pauvres pions dans un jeu joué par des forces supérieures, plutôt que des acteurs concrets de leur destinée. En Syrie, le soulèvement a débuté dans le prolongement d'une vague de révolte partie de Tunisie et entrant désormais dans sa troisième année avec les révoltes en Turquie. Les revendications initiales du mouvement étaient raisonnables et justes : plus de droits démocratiques, résolution de la question des nationalités [et autres communautés] opprimées incluant l'autonomie régionale et locale, et des élections pluralistes et libres. Dès le départ, bien entendu, des forces libérales et pro-US étaient présentes, ainsi que des islamistes, mais il y avait aussi des communistes, des nationalistes kurdes et d'autres forces de gauche et progressistes. La réaction initiale du régime, pour être brutale, n'a pas été "anormale" même selon des standards occidentaux : coups, gaz lacrymogènes, arrestations de masse etc. Il a même tenté d'instaurer un dialogue avec les forces du soulèvement initial ayant un clair positionnement anti-OTAN, incluant les Kurdes. La Coordination des Comités locaux (CCL) émergea comme une solide aile gauche du mouvement, dirigée par un anarchiste et comprenant des forces issues d'une gauche large et vivante. Puis, soudainement et sans avertissement, Assad opta pour une solution militaire. La brutalité d'une telle répression était à la fois sans précédent et injustifiable. Cela poussa de larges sections des masses d'une position de neutralité vers une complète opposition. Et cela a transformé ce qui était une lutte essentiellement politique en conflit militaire. Dans ce contexte, le militaire venant à prédominer, il était naturel que les forces ayant initialement cherché une juste réparation de leurs torts se retrouvent dos au mur et tombent dans l'erreur de chercher un soutien à tout prix. La CCL s'effondra comme alternative de gauche, l'ASL se peupla d'anciens Assad l'assassinpersonnages du régime retournés par les services d'intelligence étrangers, et la situation prit la tournure qu'elle a actuellement.  

Clairement, l'absence d'une force communiste révolutionnaire capable à la fois d'affronter le régime Assad et de maintenir son indépendance vis-à-vis de l'impérialisme US et de l'OTAN a engendré une situation dans laquelle aucun camp n'est soutenable. Pour autant, il faut bien le comprendre, cela ne signifie pas que les revendications initiales soient soudain devenues irrecevables. Ne pas être capable de mettre en œuvre une ligne politique correcte est une chose, perdre tout espoir en ces lignes pour choisir un camp en est une autre. Les putschistes considèrent que les masses qui ont manqué de clarté doivent être abandonnées à leur triste sort, et choisissent dès lors le camp de ce qu'ils voient comme l'allié principal. C'est une erreur, ainsi que le signalait Mao. 

Maintenant, il est vrai que c'est là une œuvre précoce de Mao, et nous ne voulons pas commettre nous aussi l'erreur contre laquelle nous mettons en garde et tomber nous-mêmes dans le culte du livre. Mais il n'y a aucune preuve en pratique, ni aucune formulation théorique démontrée par la pratique qui contredise cette position scientifique. Je pense Mao a fourni là un principe politique universel à travers ces observations, et qu'elles restent aujourd'hui valides pour l'essentiel. Si Mao n'a pas développé jusqu'au bout le maoïsme, il en a clairement été le point de départ. Une méthode maoïste ne consiste pas en l'exégèse de ce que Mao a dit ou voulu dire, mais plutôt à poser clairement les principes et à la soumettre à une critique scientifique. En citant Mao, nous ne cherchons pas à faire vainement autorité mais plutôt à montrer qu'un principe, vieux de plus de 80 ans, reste valide et s'applique à une situation présente, et illustre parfaitement l'erreur de manque d'investigation.

En bref, ceux qui soutiennent le régime capitaliste bureaucratique, pro-impérialiste et chauviniste arabe d'Assad ne sont définitivement pas des maoïstes mais des idéalistes, cherchant à s'aligner sur le révisionnisme lui-même à la remorque du capitalisme bureaucratique. Ceux qui affirment être maoïstes et au nom du maoïsme font cela n'appliquent pas la rigueur scientifique maoïste, et abusent donc les masses en prétendant représenter le maoïsme alors qu'ils représentent en fait autre chose. En tant que maoïste hétérodoxe, je ne crois pas qu'avoir une divergence de vue avec la majorité ou l'orthodoxie soit problématique en soi : le maoïsme c'est la lutte de lignes, et pour qu'il y ait lutte de lignes il faut bien qu'il y ait des lignes différentes. Mais l'essence de l'erreur d'idéalisme consiste, plutôt qu'à défendre des lignes inscrites dans un débat scientifique, à embrasser éclectiquement des assertions et des suppositions non-scientifiques basées non pas sur une étude attentive de la situation concrète, sur une concrète analyse de classe, mais sur les dogmes superficiels et à l'emporte-pièce du révisionnisme (et de ses proches cousins le stalinisme et le trotskysme).

La lutte entre des lignes rigoureuses et scientifiques fait partie du processus de découverte de la vérité, et d'établissement d'un correct ordre de marche. La lutte contre l'erreur de manque d'investigation est une lutte contre des positions qui dissimulent la vérité derrière un écran de fumée de dogmes éclectiques, conduisant à l'opportunisme ou au putschisme.

Cela ne veut pas dire que les maoïstes ne peuvent pas développer des Fronts unis avec d'autres forces de gauche, progressistes, socialistes et communistes. Nous le pouvons et le devons comme partie intégrante de la lutte des classes, y compris avec des personnes avec lesquelles nous avons de profonds désaccords (bien sûr dans un esprit de réciprocité et non de suivisme). Pour autant, nous sommes des maoïstes recherchant fermement l'écoute et le soutien des masses, et nous devons à un moment donné dire : ceci n'est pas du maoïsme, c'est autre chose. Tel est le cas que nous présentons ici : la différence entre une lutte de ligne au sein du maoïsme, basée sur des principes, et quelque chose qui n'est pas du maoïsme mais une falsification de celui-ci.

Erreur sur la nature de l'impérialisme

00881 PPPAL'impérialisme n'est pas une simple et vague définition au sein du corpus marxiste-léniniste. Il a une signification bien déterminée : c'est un terme scientifique avec une base scientifique qui, bien qu'ayant des traits communs avec certaines définitions non marxistes-léninistes du terme, a aussi de grandes différences avec elles. Le texte "canonique" pour cette définition est l'ouvrage de Lénine "L'Impérialisme, stade suprême du capitalisme", basé sur des travaux antérieurs de Karl Kautsky avec des ajouts personnels de Lénine.

Synthétiquement : l'impérialisme représente le stade suprême du capitalisme, suprême dans le sens d'un développement de la période précédente du capitalisme, qui cesse d'être un phénomène européen pour devenir un phénomène mondial. L'impérialisme tel que le comprend le marxisme-léninisme est effectivement la perspective de la domination d'une nation/pays ou groupe de nations/pays sur un autre, mais il explique aussi comment cette domination a pu se produire, et définit les contradictions que cela génère au sein du capitalisme comme système. C'est par rapport à cette spécificité que fait souvent défaut, chez ceux qui parlent d'anti-impérialisme, une compréhension scientifique de l'impérialisme ; ce qui les conduits à appliquer des schémas d'une époque révolue (la Guerre froide) pour élaborer une ligne politique sur des évènements actuels.

En particulier, on tend à observer une confusion entre le fait que depuis la Seconde Guerre mondiale l'impérialisme dominant dans le monde a été l'impérialisme US, et le fait que ce soit une réalité figée et que ce soit systématiquement l'ennemi principal. Ceci a pu, ou pas, être correct par le passé (ce serait le sujet d'une toute autre discussion), mais la réalité aujourd'hui est que l'impérialisme US n'est pas seul au monde. Il n'y a pas seulement des impérialismes qui sont ses alliés, comme le britannique ou le canadien, ou qui ont des relations cordiales bien qu'assez souvent contentieuses avec lui, comme l'Union européenne et en particulier les impérialismes français et allemand, mais aussi des impérialismes qui émergent et mettent en cause sa prédominance ; en réalité, il existe un "bloc de contre-hégémonie" qui est lui aussi impérialiste. Le principal exemple est bien sûr celui de la Russie, qui a en partie hérité du social-impérialisme soviétique mais a aussi développé depuis la dissolution de l'URSS son propre empire, souvent constitué des morceaux que l'impérialisme US laisse derrière lui à mesure que son hégémonie s'effrite progressivement. Cette confusion a pour racine des croyances erronées sur ce qu'est l'impérialisme comme système.

L'impérialisme peut être vu, de la manière la plus précise, comme un "système de systèmes" : il est le résultat d'une phase d'interdépendance internationale du capitalisme, et il fait donc partie de la compétition entre les différentes classes dominantes pour leurs profits. Il n'a rien à voir avec d'autres formes culturelles, religieuses, ethniques etc. de domination et d'oppression : il s'agit en essence d'exploitation. Aujourd'hui, l'impérialisme fait bien sûr usage de ces formes culturelles, religieuses ou ethniques de domination et d'oppression comme partie intégrante de son fonctionnement, mais seulement dans la mesure où cela lui permet d'engranger des profits. En tant que tel, l'impérialisme ne répond devant rien d'autre que le profit, il n'a d'autre loyauté qu'envers le capital, et d'autre camp que celui de la bourgeoisie. L'impérialisme n'est pas seulement la domination d'un pays sur un autre, mais l'exploitation d'un pays par un autre - de fait, l'impérialisme peut être présent même sous les apparences d'une relation cordiale et égalitaire entre l'impérialiste et son sujet.

La compétition entre les impérialistes, cependant, offre des opportunités au camp révolutionnaire. L'exemple classique de cela est la mise à profit de ces contradictions par les bolchéviks, qui a permis leur victorieuse prise du pouvoir d’État. Ils ont utilisé l'impérialisme allemand contre l'impérialisme russe tout en avançant leur propre ligne, et en luttant à la fois contre les tsaristes et le gouvernement provisoire.

PRC-internationaleUn autre exemple classique est celui de la Révolution chinoise, où le Parti communiste a su utiliser correctement les contradictions entre impérialistes japonais et occidentaux, ainsi qu'au sein de la Nation chinoise, pour établir son hégémonie en luttant à la fois contre les nationalistes chinois (Kuomintang) et l'impérialisme japonais, remplacé plus tard par l'impérialisme occidental/US (nous commençons là à voir que ces luttes n'ont pour ainsi jamais été entre deux camps bien définis, mais plutôt en général entre trois camps, ce qui est très important pour ma démonstration de l'universalité de la GPP).

Historiquement - et c'est là une erreur que l'on peut faire remonter jusqu'à l'époque de Lénine - le Komintern a assumé une position mécanique voulant qu'il y ait, systématiquement et à tout moment, une ligne de classe exprimée dans l'espace politique concret et que cette ligne de classe se manifeste dans le monde entier, si bien que les membres du Komintern devaient avoir une position sur absolument tout ["campisme"], sous peine d'être qualifiés d'"abstentionnistes" ["ni-ni" diraient nos détracteurs et expulseurs de forums lorsqu'ils n'ont plus que cet argument - ici].

Pratiquement toutes les traditions puisant dans cette perspective kominternienne souffrent de cela, et le maoïsme ne fait pas exception. C'est une erreur car cela ouvre la porte à des applications mécaniques et dogmatiques de principes abstraits, ce qui, comme Mao (et cela ne manque pas d'ironie) l'a expliqué conduit à l'idéalisme, qui conduit à son tour à l'opportunisme ou au putschisme. Nous devons rompre avec cette logique erronée.

J'assume considérer que ce "péché originel", si je puis m'exprimer ainsi, doit être rectifié. La disparition finale de l'URSS nous en donne l'opportunité. En l'absence de toute possible lutte politique interne en Russie, avec le renversement complet et absolu de même la simple fiction de pouvoir prolétarien, la situation mondiale s'est clarifiée d'elle-même : où que l'on aille, il n'y a plus que l'impérialisme (alors que la ligne de "social-impérialisme", bien que scientifiquement correcte, rend la situation moins claire). Et cette clarification nous force aussi à revenir à une analyse de classe minutieuse, une étude attentive du concret, même si cela nous conduit à dire qu'il n'y a pas de camp à soutenir, car il n'y a même plus nécessité de défendre les acquis réels ou imaginaires du soi-disant "camp socialiste". Se dire maoïste et ne pas se saisir de cela et le défendre bec et ongles, c'est permettre au révisionnisme de revenir par la porte de derrière, effacer des décennies de lutte idéologique pour déboucher sur rien, et priver les masses mondiales de la guidance et de la perspective scientifique du maoïsme - donc, en définitive, de cesser d'être maoïste et commencer à être autre chose.

Nous sommes revenus au début du 20e siècle [NDLR combien de fois n'avons-nous pas dit cela !]. Plus vite nous nous débarrasserons de nos mauvais réflexes de la Guerre froide et plus vite nous pourrons revenir "à nos moutons", à notre lutte prolongée de construction de la révolution communiste plutôt qu'à des postures défensives de résistance envers un segment de l'impérialisme via des alliances (plus souvent non-récompensées que l'inverse) avec un autre, ce que les révisionnistes nous proposent de faire. On a raison de se révolter, mais c'est encore mieux de faire la révolution.

Erreur de nationalisme

arabmaoistNationalisme et impérialisme vont main dans la main. Les nations telles que nous les connaissons aujourd'hui n'existaient pas même en tant que concept avant l'émergence du capitalisme, et n'ont pas acquis leur forme actuelle jusqu'à ce qu'émerge l'impérialisme. De fait, dès lors que l'impérialisme est impliqué dans un conflit la question nationale arrive sur le devant de la scène et de même, dès que la question nationale émerge, nous devons prendre en considération l'impérialisme.

Le cas de la Syrie offre un exemple très complexe de cela. Comme nous l'avons dit précédemment, c'est un État fabriqué et multinational qui existe au sein d'un bloc impérialiste (l'impérialisme russe avec son partenaire expansionniste régional iranien) ; donc à la fois soumis à l'oppression et l'exploitation impérialiste et participant, dans le même temps, à l'impérialisme et à l'oppression et l'exploitation de nationalités. Une élite arabe alaouite domine les Alaouites non-membres de l'élite, les Arabes sunnites, chiites et chrétiens, un petit nombre de Druzes et une population conséquente de Kurdes, ainsi que d'autres nationalités opprimées plus petites.

Dans ce contexte, l'affirmation révisionniste que le régime Assad "défend l'indépendance nationale syrienne" et qu'il est donc "objectivement anti-impérialiste" est profondément erronée. Le régime Assad est une continuation du dépeçage impérialiste de l'Empire ottoman après que cet Empire ait perdu la Première Guerre mondiale. Il dirige un pays dont l'existence même est une volonté et un résultat de l'impérialisme. Certes, nous ne pouvons pas passer par pertes et profits l'émergence d'un droit à l'autodétermination nationale pour la Syrie, et la nécessité de le défendre, mais si nous faisons cela, nous devons être attentifs à ne pas soutenir objectivement l'oppression et l'exploitation continuelle des nationalités opprimées par des États et des découpages territoriaux colonialistes qui ne s'appuient pas sur le solidarité nationale de leurs citoyens, mais sur l'imposition d'une minorité par la force. La Syrie a finalement beaucoup plus en commun avec, disons, l'Afrique du Sud d'apartheid qu'avec disons le Liban aujourd'hui [NDLR nous ne sommes pas franchement d'accord sur ce point : un système qui ressemble à l'apartheid sud-africain c'est l'occupation sioniste en Palestine, et le Liban a un système confessionnel qui discrimine aussi très largement les non-chrétiens et en particulier les chiites, base sociale du Hezbollah, sans parler bien sûr des plus de 400.000 réfugiés Palestiniens littéralement ghettoïsés]. Bien sûr, la condition des nationalités opprimées était meilleure que dans l'Afrique du Sud d'apartheid ou cette autre créature colonialiste qu'est Israël jusqu'à la récente répression amenée par la guerre civile, mais nous ne devons pas nous faire d'illusions quant à la relation oppressive et exploiteuse du régime chauviniste arabe envers ses nationalités.

Ceci est la base de l'erreur de nationalisme. L'une de ces personnes peut dire quasi-littéralement : "Les Kurdes ne représentent que 10% de la population. Vous voulez sacrifier la majorité arabe aux Kurdes"... Le chauvinisme national est ici prégnant, et de fait facile à réfuter : nous refusons que les nationalistes arabes sacrifient les Kurdes pour maintenir leur suprématie, nous défendons l'internationalisme prolétarien contre le chauvinisme national. La lutte n'est pas une somme nulle : nous pouvons à la fois avoir l'autodétermination nationale pour les Kurdes et des Arabes libérés de la prédation impérialiste. Il faut admettre que de telles prc-peopleunited-1960s-posterconceptions capitalistes à somme nulle laissent perplexe, en particulier parce que le maoïsme prône quelque chose de complètement différent : la résolution correcte des contradictions au sein du peuple.

Nous avons ici un parfait exemple de pourquoi Assad est une force en faillite, et pourquoi le soutenir est une position faillitaire. Si le soulèvement contre Assad avait réellement été (comme le clament les révisionnistes et consorts) dès le départ une attaque impérialiste contre la souveraineté syrienne, la position logique aurait alors été de réunir un large front anti-impérialiste pour combattre cette attaque. Au lieu de cela, sa réponse a été une attaque tous azimuts et sectaire contre toutes les forces qu'il identifiait comme dangereuses pour la suprématie alaouite et le chauvinisme arabe. Parmi toutes les forces soumises à cette brutale attaque, seuls les Kurdes ont été capables de mettre en place une défense effective, et de combattre Assad jusqu'à l'équilibre stratégique puis mener une offensive qui a effectivement libéré la plus grande partie du Kurdistan syrien. Pour autant, ces mêmes forces sont restées fermement anti-OTAN.

L'existence de cette troisième voie kurde est un clair inconvénient tant pour les supporters d'Assad que pour ceux de l'ASL et du CCL : elle expose à la fois l'absence de toute réalité anti-impérialiste du côté d'Assad et la trahison finie d'accepter l'aide de l'OTAN. La troisième voie mise en avant par les Kurdes ne va pas sans problèmes certes, parmi lesquels se trouve la nécessité de lutter pour une perspective internationaliste prolétarienne. La lutte kurde n'est ni nouvelle ni limitée à la Syrie et nous avons leur exemple en Turquie : les principales forces de libération kurdes ont de fait hébergé et protégé, pendant des décennies, les bases de nombreuses organisations turques (dont des maoïstes) qui respectent et luttent pour la libération des Kurdes, en même temps que pour la révolution communiste. Les Kurdes se sont montrés aptes à la fois à comprendre la GPP et à s'engager dans l'internationalisme prolétarien, même en ayant des lacunes sur d'autres points. Ceci donne une opportunité aux Syriens non-kurdes dont nous avons précédemment parlé. Mais cette opportunité est une opportunité perdue si l'on insiste dans le révisionnisme.

Erreur d'éclectisme et d'opportunisme.

L'éclectisme, dont nous allons parler plus longuement, et l'opportunisme (dont nous avons brièvement parlé plus haut) s'interconnectent de manière intéressante concernant la Syrie et le maoïsme. Nous avons vu des maoïstes mettre en avant des arguments et s'engager dans des politiques identiques à celles des révisionnistes et consorts. Tout en étant possible sans diverger de la méthode maoïste, en particulier la plus générale qui soit ("le capitalisme c'est vilain-pas-beau"), ceci engendre les problèmes les plus spécifiques qui soient (la nature du régime Assad). 

chapt18img05L'une des premières assertions éclectiques qu'il m'ait été donné de voir est que le rapport de classe, et donc la position de classe, doit être déterminée par rapport au rapport entre Assad et l'impérialisme, principalement US. Ceci n'est pas du maoïsme, mais du campisme stalinien ou trotskyste. Si les maoïstes peuvent tout à fait défendre un régime qu'ils n'apprécient guère parce qu'il est attaqué par l'impérialisme, c'est seulement après une enquête approfondie sur les conditions concrètes internes au régime : à moins que ce ne soit un État prolétarien, ce qui n'existe pas dans le monde aujourd'hui, il n'y a aucune raison d'affirmer automatiquement que tout État attaqué par l'impérialisme doit être défendu en tant que régime. Combattre l'impérialisme ne veut pas dire défendre systématiquement ses ennemis, même si ce peut être une manière de le faire. C'est là la confusion fondamentale : que quelque chose puisse mener à quelque chose d'autre ne veut pas dire que ce soit la seule manière, ni que cela y mène toujours. Un marteau-piqueur peut tuer une mouche, mais une tapette à mouche vaut mieux : si vous essayez de tuer une mouche avec un marteau-piqueur, vous risquez plus de vous déchirer un muscle qu'autre chose. Soutenir un régime en contradiction avec l'impérialisme peut mener tout à fait à l'effet inverse de celui escompté. Il y a de nombreux exemples historiques où le "campisme" a explosé au visage des communistes qui l'ont prôné ; dans le cas présent cela a conduit à couper les masses syriennes du mouvement communiste international, et encore pire à identifier le communisme non à une force révolutionnaire voulant renverser l'existant, mais à une force réformiste défendant l'ordre établi.

Cela ne veut pas dire que nous ne nous opposons pas systématiquement aux agressions impérialistes : nous nous y opposons. Mais l'idée que nous ne pourrions le faire sans défendre politiquement et/ou militairement le régime en question n'est pas une idée maoïste mais une idée marxiste-léniniste, que l'on retrouve de part et d'autre de la ligne séparant staliniens et trotskystes. Les maoïstes sont capables de comprendre que si l'opposition à l'impérialisme peut requérir des alliances peu ragoûtantes, il ne les requiert pas systématiquement. Et ceci est une lutte de lignes : il y a ceux qui voudraient (au nom du maoïsme) adopter éclectiquement les positions anti-impérialistes des révisionnistes, sans même un semblant d'étude et d'investigation, mais avec des faits tirés non des conditions concrètes et des contradictions matérialistes historiques, mais des dogmes du révisionnisme et du trotskysme.

Ils ne se basent pas sur des principes, mais sur l'idéalisme dans sa forme opportuniste. Ils voient la lutte contre l'impérialisme US comme centrale et plus importante que quoi que ce soit d'autre, ignorant que l'impérialisme US est un tigre en papier qui a pris l'eau. Il ne s'agit pas d'oublier le danger qu'il présente : l'impérialisme US est toujours un danger pour le monde. Mais la position d'une nécessité absolue d'alliance contre l'impérialisme US, présentée comme une opposition à l'impérialisme en général, dans le contexte où ils opèrent est une manière de se mettre à la remorque du nationalisme. Beaucoup de nationalistes (des Premières Nations/Amérindiens, Afro-américains, Porto-ricains ou encore exilés arabes, philippins etc.) priorisent la lutte contre En-Syrie-la-repression-se-renforce article mainl'impérialisme US sur toute autre considération, car c'est la première considération dans leur lutte nationale. Avoir une ligne dogmatique sur l'anti-impérialisme permet de se lier à ses forces sans avoir à s'encombrer de trop d'explications, et de se mettre à la remorque des éléments les plus arriérés parmi ces forces. Ceci est la base de l'opportunisme que nous voyons.

En réalité, en tant que communistes nous devons prôner l'internationalisme prolétarien, expliquant patiemment et défendant consciencieusement la ligne communiste, utilisant les méthodes de la ligne de masse pour à la fois éviter d'offenser inutilement les nationalistes des nationalités opprimées et développer des liens non pas avec les forces arriérées en leur sein mais avec les forces avancées voire communistes, pour établir l'hégémonie de la ligne maoïste. L'erreur de nationalisme rejoint là l'opportunisme.

Le problème ici est que s'agissant d'éclectisme et d'opportunisme, cela représente une entrave empêchant les forces maoïstes émergentes de se confronter avec la réalité depuis une perspective correcte... Comme celle de l'universalité de la Guerre populaire prolongée.

La Guerre populaire prolongée est universelle, nier cela est de l'éclectisme

Explorons la question dans le contexte syrien :

1) Le matérialisme historique démontre que la stratégie de la GPP est applicable universellement pour conquérir le Pouvoir d’État [NDLR : lire ici et ici]. Même des forces non-maoïstes l'ont copié avec un certain succès, les limites de cela étant inhérente à l'éclectisme que cela implique par rapport aux évolutions de la lutte politique et militaire. Le maoïsme est ainsi synonyme d'application universelle de la théorie de la GPP, dans les conditions locales données. Comme l'explique l'article de M-L-M Mayhem! en lien plus haut, cela ne veut pas dire mener des opérations militaires d'entrée de jeu mais que toute agitation révolutionnaire culmine forcément dans un affrontement militaire entre forces révolutionnaires et contre-révolutionnaires. Lorsque l'affrontement militaire n'est pas immédiatement à l'ordre du jour, même si nous considérons la GPP comme universelle, s'y lancer s'appelle de l'aventurisme. En revanche, lorsque la situation politique est telle que l'affrontement militaire est la forme immédiate de la politique, il n'est pas possible de contourner cette perspective. C'est le cas en Syrie.

PYD checkpoint Afrin Syria2) L'universalité de la GPP signifie qu'elle s'applique en Syrie. La question première pour les maoïstes lorsque l'on parle de la Syrie est donc de savoir comment la GPP doit être menée et à quel moment élever la lutte à un stade militaire. Il n'y a pas de forces maoïstes organisées en Syrie, ce qui pose la question sous une forme encore plus complexe : dans une situation où l'aspect militaire a pris le dessus, de quel côté doivent se situer les communistes ? Les révisionnistes nous disent que la défense du régime Assad est prioritaire mais les masses syriennes, elles, nous disent que le régime doit tomber. Alors, que faire ? Le Kurdistan est la clé de la réponse. Les Kurdes ont réussi à instaurer un équilibre stratégique avec le régime tout en chassant l'ASL du Kurdistan "syrien". Ce n'est pas rien. Ces réalisations impressionnantes de libération nationale, toutefois, ont été obtenues de manière responsable : il n'y a pas eu de tentative de diviser formellement la Syrie, seulement de délimiter des zones de contrôle autonome. Il ne fait aucun doute que cela suive une patiente stratégie de construction nationale de la part des Kurdes, qui reconnaissent la nécessité d'un futur Kurdistan mais aussi l'inévitable complexité d'une telle construction. En substance, ils suivent une stratégie similaire à la GPP mais sans contrôle prolétarien ni direction idéologique communiste. Ceci n'en crée pas moins une convergence stratégique et une possibilité d'union entre les forces maoïstes et la lutte kurde.

3) Les communistes syriens qui veulent lutter contre l'impérialisme doivent comprendre que le régime Assad est un régime profondément compradore, qui n'a nullement l'intérêt national syrien à l'esprit et qui n'a pas une relation égalitaire avec l'impérialisme russe mais plutôt une relation néocoloniale, de même qu'avec l'expansionnisme iranien. La Syrie n'est pas qu'une simple marionnette du fait d'être une semi-/néocolonie : elle ne fait pas qu'exécuter les ordres des Russes, elle bénéficie d'une marge de manœuvre bien réelle à ce niveau, mais elle fait néanmoins office d'avant-poste de l'impérialisme russe et de l'expansionnisme iranien, défendant leurs intérêts même si cela présente un risque pour les intérêts nationaux syriens. De ce fait, on a raison de se révolter contre Assad et encore plus de mener la révolution contre lui. Défendre Assad, comme le font les révisionnistes, revient à défendre le Kuomintang contre le Parti communiste chinois.

4) Pour autant, nous devons reconnaître que l'Armée syrienne 'libre' est dominée par une coalition des forces partisanes de l'impérialisme US et de l'expansionnisme saoudien, de djihadistes et d'aspirants compradores. Étant la principale force militaire combattant Assad sur le terrain, ceci pose une contradiction claire : il n'y a pas au niveau pan-syrien d'opposition militaire à la fois à Assad et à l'OTAN, et il serait suicidaire de tenter d'en construire une dans l'immédiat [NDLR : pourquoi ? Pas franchement d'accord sur ce point, des tas de zones en Syrie autres que le Kurdistan peuvent très bien se prêter à un "contrôle populaire autonome", notamment le Djebel druze autour de Deraa d'où est partie la contestation].

5) L'heure est donc à la Longue Marche vers le Kurdistan : pour rompre avec le régime Assad, pour développer et coordonner les forces avec le mouvement kurde, pour s'opposer aux liquidateurs nationaux ASL-US-saoudiens, pour reconstruire une base populaire de masse pour une Nouvelle Syrie démocratique. Les Kurdes ont effet créé un sanctuaire libre de toute interférence, tant impérialiste-djihadiste que du régime. Ils ont aussi une longue histoire d'internationalisme prolétarien, sur la base du respect des traditions et de l'autonomie kurde. Ceci crée les conditions concrètes et matérielles parfaites pour le développement d'une troisième voie capable de prendre l'initiative stratégique, quand bien même les Kurdes eux-mêmes n'en auraient pas la volonté ou la capacité.

6) Pour ceux d'entre nous hors de Syrie, il est crucial de s'opposer à l'impérialisme mais tout aussi crucial de chercher à établir des liens avec ceux qui en Syrie sont d'accord avec nous, de leur apporter notre soutien mais aussi de nous lier et de militer pour la GPP en alliance avec les forces nationales kurdes de Syrie. Nous devons chercher à développer un Front uni avec toutes les forces souhaitant s'opposer à l'impérialisme en termes concrets au sein de nos pays impérialistes, nonobstant nos différences et comment la lutte se développe sur le terrain ; seules des considérations de sécurité nous amenant à écarter des groupes de ce Front (par exemple des groupes connus pour être des mouchards des services syriens ou occidentaux). Notre objectif premier doit être de mener l'agitation contre l'intervention et l'ingérence impérialiste en Syrie, ceci incluant la dénonciation de l'ASL et de ses apologistes pour les instruments de l'impérialisme USaoudien qu'ils sont. Dans le même temps, en dehors de ce Front uni, nous devons assumer clairement la critique du régime Assad et la défense des revendications Communistesoriginelles pour la démocratie, la libération/autodétermination nationale et une véritable libération de l'impérialisme (pas seulement US et saoudien) que portaient les masses syriennes avant que l'OTAN n'intervienne. Nous devons lutter aussi pour un compte-rendu correct des évènements sur le terrain, et combattre les mensonges et travestissements de la réalité par les deux bords.

Telle est la position maoïste : libre d'illusions, profondément matérialiste et résolument opposée au révisionnisme et autres courants qui voudraient sacrifier l'indépendance du prolétariat sur l'autel d'un anti-impérialisme de pacotille. La révolution n'est pas un pique-nique ni un jeu où vous choisissez une équipe. Vous luttez pour être un partisan, et pour construire une équipe composée des couches les plus avancées du prolétariat. Assad n'est pas dans le camp du prolétariat. Les Kurdes le sont ; ceci est le pivot. Les plus vite nous le réaliserons, le plus vite la confusion disparaîtra de nos rangs et le plus clair sera notre plan de bataille : nous pourrons alors avancer dans notre tâche de construire la révolution là où nous sommes. En saisissant l'opportunité offerte par les Kurdes, le Mouvement communiste international se donne la possibilité d'acquérir une expérience de grande valeur et de redonner une nouvelle vigueur à la pratique maoïste dans une région du monde qui en a cruellement besoin. En nous alignant sur le révisionnisme, nous anéantissons nos possibilités de créer la confiance parmi les masses, d'assumer une perspective de ligne de masse et en définitive, de lutter contre le révisionnisme pour l'hégémonie dans la lutte du prolétariat.

Ces réflexions, pour extensives qu'elles soient, sont loin d'être aussi exhaustives qu'elles devraient l'être et je ne peux que souhaiter qu'elles engendrent le débat nécessaire sur ce sujet complexe. La lutte de lignes doit cependant être claire : capituler devant le révisionnisme et ses cousins, ou lutter pour le maoïsme et l'universalité de la Guerre populaire prolongée. Tel est l'enjeu.

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En substance, ce qu'il faut retenir de cet excellent (disons-le encore une fois) article, c'est que :

1°/ Il ne devrait pas être permis, pour quelqu'un se voulant "communiste", de disserter sur un sujet d'actualité sans l'avoir LONGUEMENT étudié sous TOUS SES ASPECTS, sans avoir enquêté dessus. Ce n'est pas une position communiste que de faire "rentrer au forceps" l'analyse d'une situation dans des schémas dogmatiquement préétablis. Cela, nous l'avons dit et répété des dizaines de fois contre toutes sortes de points de vue aussi bien "révisios"/"marxistes-léninistes" que "maoïstes" sur toute une série de situations, depuis les pays "bolivariens" d'Amérique latine jusqu'aux révoltes populaires arabes (y compris et surtout en Libye et en Syrie, là où cela a été "problématique") en passant par la Côte d'Ivoire.

2°/ À présent que la situation mondiale (nous l'avons dit et répété des dizaines de fois...) est revenue au stade du "Grand Jeu" impérialiste du début du 20e siècle, nous devons "nous débarrasser des habitudes intellectuelles de la Guerre froide" : ces sinistres réflexes "campistes" des années 1970-80 qui ont littéralement "plombé" le premier Mouvement communiste international dans ses deux dernières décennies d'existence. Réflexes "campistes" automatiquement (pavloviennement) pro-soviétiques mais aussi automatiquement/pavloviennement anti ; le bloc social-impérialiste d'hier étant aujourd'hui remplacé par un "bloc anti-occidental" incarné par la Russie de Poutine, la Chine, l'Iran, Cuba et le Venezuela etc. etc. En réalité, "abandonner les vieux réflexes de la Guerre froide" ne veut pas seulement dire ne pas défendre aveuglément tout ce que font ou soutiennent Poutine, Pékin, Téhéran ou encore Fidel Castro dans ses "réflexions" quasi-quotidiennes : cela veut dire apprendre à voir au-delà de la première et apparente surface des évènements ; première et apparente surface systématiquement "Nouvel Ordre Mondial vs Résistance" pour les uns (conduisant droit au "rouge"-brunisme) mais tout aussi systématiquement "conflit inter-impérialiste on-s'en-fout pas-de-camp-à-choisir" pour les autres, pouvant conduire tout aussi droit au pro-occidentalisme de fait, et dans tous les cas à l'impuissance et l'absence de ligne de masse ("être audible et convaincant auprès des gens"). De fait, si le maoïsme nous apprend à correctement rechercher et définir la contradiction principale dans une situation donnée, il est également porteur d'une possible grave déviation à ce niveau-là : ne rien voir ou vouloir voir d'autre que cet aspect principal. C'est finalement de cette manière que l'on peut, chez les maoïstes ou les marxistes-léninistes "mao-inspirés", trouver autant de pro-Assad que de "ni-ni" aux penchants pro-opposition mal dissimulés sur la question de la Syrie, ou autant de pro-russes que de partisans mal dissimulés du mouvement EuroMaidan sur la question de l'Ukraine.

Quel est l'aspect principal en Syrie ? Depuis 2012 (deux ans voire plus) il ne fait aucun doute que c'est un affrontement entre les impérialismes (Russie, Chine) et les expansionnismes (Iran) qui soutiennent le régime et ceux (Amérique du Nord, Europe de l'Ouest, Arabie, Qatar, Turquie d'Erdoğan) qui appuient la rébellion ; et non plus une légitime révolte populaire contre un régime corrompu, bureaucratique-compradore, réactionnaire et policier comme au printemps 2011. POUR AUTANT, nous voyons bien avec cet article de Maosoleum que si l'on plonge la tête sous la surface de cet aspect principal, on trouve la lutte et les grandes réalisations méconnues du PYD kurde ainsi que les légitimes revendications et les forces progressistes du début de la révolte, qui n'ont pas disparu même si elles ne sont plus principales. Si nous nous étions arrêtés au premier et principal aspect, nous n’aurions tout simplement jamais rien vu de cela !

Et il en va exactement de même en Ukraine, où le conflit est pour le coup depuis le début (et à 200%) une lutte d'influence entre la Russie et un bloc US-UE... Mais où cet aspect principal ne peut en aucun cas nous faire passer pour "quantité négligeable", en dépit de tout sentiment progressiste humain, la mort atroce de plus de 40 personnes pour la plupart authentiquement progressistes et antifascistes, opposées au nouveau régime pro-UE de Kiev !

 

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22 août 2013 4 22 /08 /août /2013 14:38

 

1egyptesoldats_0.jpegC'est donc la "grande" actualité politique internationale de l'été, sur laquelle nous faisons notre 'grand retour' de notre parenthèse-détente : en Égypte, les Pinochets du Nil menés par le général Abdel Fattah al-Sissi sont passés à l'action militaire contre les Frères musulmans qui, depuis un mois et demi, réclament le rétablissement de leur leader Mohamed Morsi, premier président élu dans des conditions "démocratiques" bourgeoises depuis 60 ans que le pays est une république... On compte plus de 600 mort-e-s de l'aveu même des militaires (plus de 2.000 selon la Confrérie...) et plusieurs milliers de blessé-e-s (les semaines ayant conduit à la chute de Moubarak avaient déjà fait dans les 800 à 1.000 victimes). L’état d’urgence, en vigueur de 1981 (assassinat de Sadate) jusqu’en mai 2012, a été de nouveau proclamé le 14 août. La "communauté internationale" s'indigne, mais ne retire pas son soutien aux putschistes, notamment la colossale aide financière US (1,3 milliards de $ en 2013, joli plat de lentilles !) versée à l’Armée égyptienne depuis les accords/capitulation face au sionisme de Camp David ; et elle persiste à appeler à une "solution politique" mettant en avant son "champion", le "libéral" comprador El Baradei. Dans la foulée, la "justice" du pays vient d'annoncer la libération de l'ancien despote Moubarak...

egypt-protest-sisi_2606953b.jpgNous assistons donc, là, à la malheureusement prévisible "reprise en main" d'Oum al-Dunya ("la Mère du Monde", surnom de l’Égypte en raison de son antique civilisation) par la caste militaire, pilier de l’État depuis deux siècles, au service des secteurs les plus agressifs et réactionnaires de l'impérialisme occidental et du sionisme - ceux qui, précisément, ne s'expriment pas par la bouche d'Obama, Clinton, Hollande et Fabius, ceux qui n'appellent pas à une "solution" intégrant les Frères musulmans, à des "élections démocratiques", à "respecter les représentants élus du peuple" etc. etc. Et le pire, c'est que ce coup d’État du 3 juillet dernier et, à présent, le massacre sans discernement de milliers de personnes trouvent le soutien d'une grande partie de la gauche ‘socialiste’ et 'communiste', dans le pays lui-même comme dans les autres pays arabes ainsi qu’en Occident, tandis que d'autres adoptent un silence gêné : Morsi n'était-il pas en train d'imposer une "théocratie" sous le règne de la charia, ne soutenait-il pas les "pseudo-révolutionnaires syriens" qui combattent le régime "progressiste et anti-impérialiste" de Bachar el-Assad, n'était-il pas un "adepte du néolibéralisme" mettant en pièce "ce qu'il restait d'héritage de Nasser" ; les Frères musulmans n'ont-ils pas, d'ailleurs, "toujours été des marionnettes de l'impérialisme" ? Un coup d’État militaire qui serait "populaire", "progressiste" et "révolutionnaire", deux ans à peine après la chute d'un satrape absolu de l'impérialisme... qu'il est aujourd'hui question de libérer, voilà une incongruité qui ne semble pas gêner toute une "gauche anticapitaliste", "progressiste" et "révolutionnaire", des personnalités comme Samir Amin en tête...

2013-08-02T122231Z_1661078117_GM1E9821K9001_RTRMADP_3_EGYPT.JPGIl est vrai, et il faut le dire, que Morsi et les Frères musulmans ont largement cherché le bâton pour se faire battre. Même sans en attendre beaucoup de leur nature de classe, ils auraient pu mettre en place une politique quelque peu offensive face à l'impérialisme occidental et Israël, notamment sur la question de la Palestine et (surtout) de Gaza assiégée (dont les habitant-e-s attendaient beaucoup, c'est notoire, du "changement" dans le grand pays voisin). Ils auraient pu mettre en place une politique de justice sociale qui, brisant les grands monopoles bureaucratiques (notamment... le pouvoir économique de l'armée !) et assurant un tant soit peu de redistribution du produit national (pourquoi pas sur la base du zakât, cet impôt islamique au bénéfice des pauvres), adoucisse légèrement la misère des masses. Au lieu de cela, la priorité a été d''islamiser' la société avec des législations morales rétrogrades (mais ne satisfaisant jamais, pour autant, les milieux islamistes ultras, salafistes, par ailleurs liés à l’Arabie et non au Qatar, qui ont soutenu le coup d’État) ; de se faire les serviteurs zélés de leur grand soutien et argentier l'émir du Qatar (dont l'abdication "surprise", fin juin, a annoncé leur chute), tout comme leurs "partis frères" d'Ankara, Tunis ou Gaza, notamment sur le dossier syrien où la juste révolte populaire a dérivé en sanglante guerre par procuration inter-impérialiste et inter-expansionniste, offrant à l'impérialisme et au sionisme une grande victoire tactique ; et de se "placer" dans les rouages de la machine politico-économique, tout en laissant intact le "cœur" du problème semi-colonial égyptien, l'Armée, qui les a finalement renversés et aujourd'hui les massacre. Dans le même temps, il faut bien le dire aussi, pendant que toute une "gauche" internationale dénonçait les "religieux marionnettes de l'impérialisme et du sionisme", les secteurs ultras de l'impérialisme et du sionisme en question ne faisaient rien pour faciliter la tâche du nouveau gouvernement, fondamentalement illégitime à leurs yeux. Le résultat, comme c'est souvent le cas (et tout le problème) avec ce genre de courants politiques, a été de profondément diviser les masses, au lieu de les unir et de les mobiliser largement pour tenter de dégager, un tant soit peu, le pays des griffes de l'impérialisme. Il est clair que Morsi, en à peine plus d'un an de pouvoir, a perdu une grande partie des plus de 13 millions de soutiens qui s'étaient portés sur sa candidature face au représentant de l'ancien régime (Ahmed Shafik) en 2012, et sans doute, même, beaucoup des près de 6 millions qui l'avaient choisi dès le premier tour. Et ce n'est un secret pour personne que le coup d’État est intervenu après (et s'est appuyé sur) des mois de très larges mobilisations populaires contre la politique présidentielle,3461963_6_9a03_l-instauration-de-l-etat-d-urgence-et-du_712.jpg rassemblant des millions de personnes ; auxquelles ont désormais succédé les immenses mobilisations en faveur du "président légitime" déchu : une impression de pays coupé en deux au grand soulagement de tous ceux qui, de Paris à Londres et de Washington à Tel-Aviv, redoutent avec des sueurs froides le jour où cette masse de plus de 80 millions d'hommes et de femmes se dressera d'un seul bloc face à eux.

L'affrontement qui a inondé de sang les rues du Caire, de Port-Saïd et de dizaines d'autres villes et bourgades est l'expression de ce que nous avons défini, depuis un certain temps déjà, comme la contradiction entre un capitalisme "d'en haut", BUREAUCRATIQUE, produit et "rouage" de l'impérialisme dans les pays dominés, représenté dans les pays arabes par des régimes républicains ‘laïcs’ ou des monarchies 'modernistes' et dont la colonne vertébrale en Égypte (comme dans de nombreux autres pays) est l'Armée, à la fois force de répression et... (de fait) première entreprise du pays ; et un capitalisme "d'en bas", le capitalisme qui émerge spontanément de la vie sociale quotidienne et qui, dans les pays de tradition musulmane, trouve son expression dans ce qu'il est devenu commun d'appeler l'islamisme. Contrairement au capitalisme bureaucratique-comprador "d'en haut", ce capitalisme "spontané" "d'en bas" ne permet pas au surproduit (plus-value "sur-accaparée") de "remonter" correctement jusqu'aux monopoles impérialistes - qui le combattent donc en conséquence, dans leur perspective de domination totale des économies du "Sud". L'"islamisme" peut aussi exprimer, dans un sens, le 'cri' de résistance d'une certaine vie sociale traditionnelle, 'holiste', pas franchement folichonne à nos yeux d'occidentaux mais cohérente et que la 'modernité' impulsée par l'impérialisme (ou le social-impérialisme en son temps), au service de ses intérêts, vient pulvériser "d'en haut" avec une brutalité inouïe.

Egypte-repression-e1324370532541.jpgRien n'est donc plus simpliste et ERRONÉ que de résumer l"'islamisme" à une simple "expression de l'aspect semi-féodal" de ces pays semi-coloniaux semi-féodaux - un aspect que l'on retrouve bien plus sûrement, par exemple, dans la caste militaire qui "tient" tous les rouages du pouvoir !

Cette contradiction, sous des formes différentes, se retrouve dans à peu près tous les pays dominés du "tiers-monde", où un tel capitalisme bureaucratique impulsé par l'impérialisme monopolise la vie économique et (par conséquent) l’État. En Amérique latine et caraïbe, par exemple, elle s'exprime à travers les "cartels" du crime organisé avec leurs capos partis de rien, souvent nés dans des cahutes misérables, qui utilisent la drogue et autres trafics comme base d'accumulation mais règnent ensuite sur toute sorte d'activités "propres", et qui prennent le contrôle de villes et de régions entières en formant de véritables États dans l’État qui court-circuitent et ridiculisent l’État "officiel", tout en se drapant dans le costume de "Robin des Bois" (le modèle absolu restant le colombien Pablo Escobar, l'un des rares d'ailleurs à se revendiquer 'de gauche', 'contre l'oligarchie corrompue', pour la 'justice sociale' etc. etc.) : les États bureaucratiques-compradores et l'impérialisme US, qui ne peuvent tolérer cela, lancent alors leurs forces spéciales et la DEA à leurs trousses...

Bien entendu, lorsqu'il y a péril rouge en la demeure, lorsqu'une menace révolutionnaire conséquente se lève, capitalismes "d'en haut" et "d'en bas" serrent les rangs pour y faire face. Il est notoire que les cartels sud-américains ont collaboré avec les États bureaucratiques-compradores contre les forces révolutionnaires ; comme en Colombie dans la guerre d'extermination lancée contre l'Union patriotique, "vitrine politique" des FARC (plus de 5.000 assassinats entre 1985 et 1991), puis dans la création et le financement des groupes paramilitaires AUC. Certains cartels sont même directement issus de 'rebuts' des forces militaires contre-révolutionnaires d'État, comme les Zetas mexicains.

CommunistesDans les pays musulmans, comme l'explique bien l'article du (n)PCI ci-dessous, lorsqu'il y avait un mouvement communiste puissant, impulsant (malgré la répression féroce dont il faisait souvent l'objet) des secteurs nationalistes bourgeois et militaires qui défiaient l'impérialisme occidental et le sionisme (se transformant, généralement, en castes bureaucratiques pro-soviétiques, mais bon...), ces derniers et les castes bureaucratiques pro-occidentales appuyaient et finançaient (avec le concours des monarchies moyenâgeuses du Golfe) les forces politiques islamistes contre le "communisme apostat". Dans les années 1980 s'ajouta une autre menace, l'expansionnisme "révolutionnaire" iranien, appuyé sur les communautés chiites (de l'Irak au Liban) mais aussi quelques forces sunnites comme le Jihad palestinien : l'islamisme sunnite fut aussi mobilisé contre cela, et cette ligne de fracture affecte encore profondément la politique de cette partie du monde.

imageMais lorsque la "menace" fut conjurée, avec la contre-révolution en Chine, la faillite du révisionnisme soviétique et des ‘nationalismes’ liés à lui (entraînant dans leur chute toutes les forces progressistes/marxistes qui s’y étaient attelées par opportunisme), et le relatif "retour dans le rang" de l'Iran après la mort de Khomeyni (jusqu'à Ahmadinejad), l'impérialisme occidental - principalement US - prétendit imposer un "nouvel ordre mondial" synonyme d’impérialisation totale, débridée et sans limites de la région comme de tout le "tiers-monde" ; ce qui fut perçu (non sans raisons) comme une trahison par leurs anciens alliés, une nouvelle croisade ; d'autant que ce furent souvent... les nationalistes bourgeois et les "communistes impies" précédemment combattus (militaires égyptiens dès la fin des années 1970, Kadhafi et Assad à partir des années 1990, Fatah palestinien, ex-apparatchiks en Asie centrale, clan Bhutto au Pakistan etc.) qui furent "recyclés" comme gardes-chiourme locaux de ce "nouvel ordre mondial". Ceci conduisit à la rupture, et de la rupture à l'affrontement ; stimulé par dessus le marché par les milliards de pétro-dollars sur-accumulés des oligarchies du Golfe, "libérées" de la menace révolutionnaire rouge et en quête de débouchés et d'affirmation sur la scène internationale : émirat du Qatar (particulièrement offensif depuis la prise de pouvoir d’Hamad bin Khalifa al-Thani en 1995), soutenant les Frères musulmans ; et oligarques divers, ‘à titre privé’, d’Arabie et des autres intifada egyptémirats (Dubaï, Koweït etc.) finançant la ‘nébuleuse djihadiste’ (les monarchies elles-mêmes restent plus soumises à l’impérialisme US et soutiennent les salafistes non-djihadistes, ‘quiétistes’).

Dans ce contexte, les forces islamistes, hier parties prenantes de la lutte contre-révolutionnaire mondiale, furent amenées à se placer à la tête des résistances populaires contre l'impérialisation totale : un exemple très représentatif de cela fut notamment le Hamas palestinien. Dans la "rue arabe" (ou encore pakistanaise, par exemple), les bannières islamistes peintes de versets du Coran remplacèrent le drapeau rouge et les drapeaux nationalistes ; et l'islamisme devint, dans cette partie du monde abritant un milliard et demi d'êtres humains et les principales ressources énergétiques de la planète, la nouvelle "menace globale" après la "chute du communisme".

Évidemment, si de nouveau une réelle menace révolutionnaire venait à se lever, capitalismes "d'en haut" (bureaucratique) et "d'en bas" (islamiste) se retrouveraient à nouveau main dans la main : c'est d'ailleurs déjà (un peu) à l’ordre du jour, et c'est pourquoi l'on observe tout un courant (disons) "pragmatique" de l'impérialisme mondial, d'Obama à Hollande en passant par Merkel et Sarkozy, prônant face aux "printemps arabes" une solution "inclusive" où "islamistes", castes militaires, "démocrates", "libéraux" et "gauches" opportunistes s'uniraient dans une grande mascarade "démocratique" pour maintenir intacte la surexploitation impérialiste ; tandis que de leur côté, les tenants d'une ligne impérialiste dure penchent plutôt pour faire parler la poudre, pour maintenir dans le sang la "verticalité" bureaucratique-militaire, fut-elle "anti-impérialiste" à la Kadhafi ou Assad, du moment que les masses sont maintenues sous une botte de fer (pour s'en convaincre, voir ici et ici) : c'est ce qui vient de se produire en Égypte.

PHO88bbf152-05c4-11e3-bf3e-4c1259c003d3-805x453Entre "capitalisme d'en haut" bureaucratique-militaire et "capitalisme d'en bas" islamiste, nous pouvons évidemment clamer : "les masses n'ont pas à choisir !" - telle est notre position de principe.

Mais lorsque le capitalisme BUREAUCRATIQUE, dont le marxisme-léninisme-maoïsme nous enseigne qu'il est le représentant DIRECT de l'impérialisme dans un pays dominé, profite des contradictions et des faillites des "capitalistes d'en bas" islamistes pour reprendre en main, dans un bain de sang, un pays qui avait amorcé un début de mouvement réel d'émancipation de masse, l'ennemi principal ne peut être que le capitalisme bureaucratique en question et sa colonne vertébrale militaire. C'est la position de toutes les organisations véritablement maoïstes à travers le monde, qui sont nos camarades. Et lorsque le peuple opprimé et affamé se dresse et résiste, au prix de centaines de mort-e-s, à cette oppression, quel que soit le drapeau sous lequel il se mobilise, LE CAMP DU PEUPLE EST NOTRE CAMP : telle est la position maoïste authentique.

Egypte_pics_390.jpgCar si l'on analyse le problème en termes de classes, quelles sont les classes sur lesquelles s'appuie la révolution anti-impérialiste dans un pays dominé ? Le maoïsme nous enseigne que ce sont la classe ouvrière, des grands ensembles industriels mais aussi des petits ateliers (il n'y a pas de "sous"-classe ouvrière !) ; la paysannerie pauvre, généralement très importante et qui, chassée des campagnes vers les villes par les ravages de l'impérialisme, y forme une "plèbe informelle" de petits boulots façon Mohamed Bouazizi ; et les éléments petits-bourgeois (petits entrepreneurs), paysans moyens ou étudiants/intellectuels avec lesquels il est possible de passer des alliances (jamais la totalité de ces classes, et souvent pas la majorité). Et quelle est la situation en Égypte ? Elle est celle que l'on rencontre dans la plupart des pays arabes et musulmans : paysannerie pauvre et moyenne-pauvre, "plèbe informelle" des taudis, classe ouvrière "en petit" (ateliers) et petit entrepreneuriat penchent plutôt vers les Frères musulmans et l''islamisme' en général (dont les dirigeants, eux, sont des bourgeois : entrepreneurs, paysans riches, ingénieurs, professions libérales etc.) ; tandis que les milieux intellectuels, éduqués, moyens-bourgeois urbains sont, sinon partisans de l'ancien régime, du moins anti-islamistes ('démocrates', 'libéraux', 'sociaux-démocrates' ou 'sociaux-libéraux') et de là, prêts à tous les opportunismes à courte vue ; de même que la classe ouvrière et les employés "en grand" (grandes entreprises publiques ou privées, administrations etc.), "aristocratie ouvrière" dans un sens, encadrée par ce qu'il reste de 'gauche' syndicale et 'socialiste' ou 'communiste'. En somme : plus l’Égyptien(ne) est modeste et/ou (en tout cas) peu éduqué(e), peu connected to the world, bidonvillois(e) ou provincial(e), en un mot périphérique, plus il/elle penche vers l''islamisme' ; en tout cas, il/elle a d'autres priorités que de pouvoir poser nu(e) sur un blog. C'est la fameuse "rue arabe" dont parlent les médias de l'impérialisme. Plus il/elle est centrurbain(e), aisé(e) et/ou éduqué(e), occidentalisé(e), en un mot central, plus il/elle est favorable au coup d’État sanguinaire qui se déroule en ce moment ; une ‘libération’ à ses yeux... Voilà qui devrait faire réfléchir le 'camarade' Amin, grand théoricien des centres et des périphéries !

PRC-internationaleL'unique porte de sortie du Peuple égyptien, comme de tous les peuples du "tiers-monde", face à la domination impérialiste qui l'écrase, n'est ni dans le "capitalisme d'en haut" ni dans le "capitalisme d'en bas" : elle est dans le chemin de la GUERRE POPULAIRE pour la révolution démocratique anti-impérialiste, le socialisme et le communisme. Mais pour cela, il faut d'abord FORGER UNE CONSCIENCE révolutionnaire, et celle-ci se forge précisément dans des évènements comme ceux en cours en Égypte depuis février 2011 : chute d'un tyran en place depuis près de 30 ans ; lutte contre un "gouvernement d'urgence" militaire tentant de sauver à tout prix l'ordre ancien ; déception face à des islamistes, opposants historiques à la "république" militaire, "enfin" parvenus au pouvoir ; et enfin, résistance actuelle au coup d’État et à la restauration de l'ancien régime. Elle se forge... à condition que les forces révolutionnaires, le mouvement communiste, dans le pays comme dans le monde entier, sache reconnaître où sont les forces de classe dont il s'agit de prendre la tête en priorité ; sous quel drapeau sont les masses qu'il s'agit d'amener sous le drapeau rouge ! Tel n'est pas le cas, pour le moment, de toute une "gauche" internationale absolument incapable de comprendre ce que nous venons d'exposer, se limitant à rabâcher ses vieux schémas brejnévoïdes de la Guerre froide, ses masturbations kémalo-baathistes ou son anticléricalisme "libre-penseur" faisant office de science révolutionnaire.

Nous ne sommes pas d'accord, et nous l'avons dit maintes fois, avec la tactique suivie actuellement en Italie par les camarades du (n)PCI, de soutien au mouvement de Beppe Grillo : nous voyons mal comment un mouvement que Gramsci aurait qualifié de subversiviste, petit-bourgeois 'radical' et ambigu de type Arditi, voué à éclater entre mobilisation fasciste et antifasciste/révolutionnaire, pourrait être le 'centre' d'une mobilisation révolutionnaire de masse... Pour autant, sur les récents évènements en Égypte, leur communiqué est d'une grande justesse (avec quelques raccourcis, impliquant de lire ce qui précède...) et nous vous en présentons donc la traduction.   

Les Frères musulmans sont un mouvement bourgeois, incapable de représenter la moindre perspective libératrice pour le Peuple d’Égypte ; mais les Pinochets du Nil, la caste militaire bras armé du capitalisme BUREAUCRATIQUE, de l’impérialisme et du sionisme, les restaurateurs de l’ordre Moubarak, sont l’ENNEMI PRINCIPAL face auquel le Peuple égyptien doit se mobiliser et ÊTRE SOUTENU SANS RÉSERVES !

 

Égypte : la résistance héroïque des masses populaires au coup d’État renforce les masses populaires du monde entier !     

Dans aucun pays la Communauté Internationale des groupes impérialistes européens, américains et sionistes ne réussit à donner une forme stable à sa domination !

La lutte et la victoire des masses populaires égyptiennes renforceront la seconde vague de la révolution prolétarienne qui avance dans le monde entier !

Le premier pays impérialiste qui rompra la chaîne de la Communauté Internationale des groupes impérialistes européens, américains et sionistes montrera la voie et ouvrira le chemin aux masses populaires du reste du monde. 

resist iraqLes masses populaires égyptiennes livrent ces jours-ci une lutte acharnée et héroïque contre les forces armées au service de la Communauté Internationale des groupes impérialistes européens, US et sionistes. Aux masses populaires égyptiennes va et doit aller la solidarité de toutes les forces progressistes et du mouvement communiste de la planète. Leur lutte renforce la nôtre. La victoire des masses populaires égyptiennes renforcera les masses populaires dans le monde entier. Elle contribuera à la renaissance du mouvement communiste déjà en cours, car c'est seulement sous la direction du mouvement communiste et de sa conception du monde, le marxisme-léninisme-maoïsme, que les masses égyptiennes réussiront à consolider leur victoire, à surmonter leurs divisions actuelles sur lesquelles s'appuient les groupes impérialistes, et à emprunter une voie de progrès.

Les bannières et les mots d'ordre religieux ne sont pas l'aspect principal de la lutte héroïque que mènent ces jours-ci les masses populaires égyptiennes contre les forces armées. Imbécile est celui qui évalue un mouvement principalement, voire uniquement par ses bannières et ses mots d'ordres, par la conscience  que celui-ci a de lui-même. L'aspect principal est que les masses égyptiennes ont empêché la Communauté Internationale des groupes impérialistes européens, US et sionistes de rétablir en Égypte l'ordre secoué par la révolte de janvier et février 2011, qui renversé Moubarak, et de faire de l’Égypte un terrain encore plus ouvert qu'avant à leurs opérations.

La Communauté Internationale des groupes impérialistes européens, américains et sionistes veut faire de l’Égypte, comme des autres pays opprimés par le système impérialiste mondial, un terrain ouvert pour ses spéculations, pour ses affaires, pour ses investissements, pour ses délocalisations, pour son commerce. Dans les pays impérialistes eux-mêmes, pour faire face à la crise du capitalisme, elle cherche à dissoudre le tissu social créé lors de la première vague de la révolution prolétarienne, à faire des peuples une foule d'individus à exploiter comme travailleurs et comme clients. Dans les pays dominés, elle détruit également les bases primitives sur lesquelles vivent encore une grande part de la population et jette des millions d'hommes et de femmes dans l'émigration et la marginalité. En l'absence d'un mouvement communiste fort, ce sont les groupes et les fraternités fondées sur les relations et les conceptions du passé qui, à leur manière, se mettent à la tête de la résistance des masses populaires. Par leur nature, ces forces ne sont pas à même d'aller jusqu'au bout, car pour aller jusqu'au bout la révolution des masses populaires d’Égypte doit confluer dans la révolution dont toute l'humanité a besoin. Mais pour le moment, elles réussissent à fonctionner comme centres d'agrégation et de résistance. C'est aux communistes de prendre la place qui leur revient à la tête des luttes et de la révolution socialiste et de nouvelle démocratie : la conception communiste du monde fournit les instruments adéquats.

00881_PPPA.jpgLorsque le mouvement communiste était fort dans le monde, dans les pays coloniaux et semi-coloniaux se développait la révolution de nouvelle démocratie : la révolution anti-féodale et anticoloniale était inspirée et dirigée par le mouvement communiste. Contre cette révolution, les groupes impérialistes mobilisèrent et soutinrent toute sorte de groupes et mouvements féodaux et cléricaux. Aujourd'hui, le mouvement communiste est encore faible, mais la crise du capitalisme se déploie avec une telle férocité contre les masses populaires que même ces groupes et mouvements féodaux et cléricaux doivent se mettre, à leur manière, à la tête de la résistance. La lutte en cours en Égypte fait partie de ce cadre général.

Seule la renaissance du mouvement communiste créera à nouveau une grande unité populaire anti-impérialiste et progressiste. Contribuer à la renaissance du mouvement communiste est la forme la plus haute et décisive de solidarité que nous, communistes italiens, et toutes les masses populaires italiennes pouvons et devons apporter à la lutte héroïque des masses populaires égyptiennes contre les forces armées de la Communauté Internationale des groupes impérialistes européens, américains et sionistes.

 Par les massacres de ces derniers jours, les généraux égyptiens révèlent la nature criminelle, la véritable et intime nature des Obama, des Bergoglio, des Merkel, des Hollande, des Letta-Napolitano-Berlusconi et autres chefs de file du système impérialiste mondial, de leur pouvoir. La guerre d'extermination non déclarée que ceux-ci mènent contre les masses populaires, jusque dans les pays impérialistes, montre ces jours-ci en Égypte son visage sanguinaire et brutal. Le MUOS montre là sa véritable utilité. 

La Communauté Internationale des groupes impérialistes européens, américains et sionistes est prise dans la tourmente de la crise générale du capitalisme. Elle ne réussit dans aucun pays à bâtir un ordre stable en sa faveur. Elle avance péniblement et recourt toujours plus à des méthodes ouvertement criminelles, à la Silvio Berlusconi ou Abdel Fattah Sissi, pour se maintenir au pouvoir : sa force réside principalement dans la faiblesse du mouvement communiste. La renaissance de celui-ci sera sa fin. La révolte contre la Communauté Internationale des groupes impérialistes européens, américains et sionistes grandit partout dans le monde, jusque dans les pays impérialistes et aux États-Unis eux-mêmes. Le premier pays impérialiste qui brisera ses chaînes ouvrira la route et montrera la voie aux masses populaires du monde entier.

L'impérialisme est un tigre en papier !

Lire aussi : Égypte : un coup d’État reste un coup d’État

 

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22 août 2012 3 22 /08 /août /2012 12:18

Source

 

Le Mouvement de Libération Sociale - Guerre populaire, sous la direction du Parti Communiste de Turquie / Marxiste-Léniniste - Armée de Libération des Ouvriers et Paysans de Turquie (TKP/ML - TIKKO), et le Mouvement de Libération Nationale kurde sous la direction du Parti des Travailleurs du Kurdistan - Forces de Défense du Peuple (PKK-HPG), résistent et luttent conjointement dans l'alliance et la solidarité contre les Forces militaires turques qui ont lancé des opérations militaires massives, avec des dizaines de milliers de soldats, des avions et des hélicoptères, dans la région du Kurdistan en Turquie.

Malgré les attaques massives des forces militaires, le succès des attaques tactiques de la guérilla a reçu le soutien des masses de la Nation kurde. Chaque jour, il y a de nombreux affrontements dans différentes parties du Kurdistan et de nombreux soldats perdent la vie, et des guérilleros tombent également en martyrs. 
D'après un communiqué de presse du Commandement régional TIKKO dans le Dersim, une unité de guérilla conjointe TIKKO et HPG a attaqué l'ennemi commun avec succès en juin dans la région de Hozat-Dersim, et tué au moins 4 soldats.
Toujours selon un communiqué de presse du HPG, le 10 juillet, des unités conjointes de femmes guérilleras TIKKO et HPG ont attaqué le poste de police et une caserne de l'armée à Cemisgezek-Dersim, tuant 3 policiers et 8 militaires. Les affrontements de sont poursuivis pendant 45 minutes et les femmes guérilleras ont abandonné la région sans aucun dommage.


Les guérilleros maoïstes ont également appelé tous les jeunes à lutter pour la libération sociale et nationale, contre l’État fasciste turc.

La solidarité et les succès des attaques tactiques des forces de guérilla suscitent la motivation et l'enthousiasme des masses.

Vive la Guerre populaire dans l’État turc !!!

Tikko
guerillatikko
191
202008

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10 septembre 2011 6 10 /09 /septembre /2011 11:01

 

Info Palestine

L’ambassade israélienne au Caire, saccagée par une foule de manifestants

samedi 10 septembre 2011 - 07h:00

Al Jazeera

 

Des centaines de manifestants ont été blessés durant les affrontements avec la police égyptienne devant l’ambassade israélienne au Caire. Le ministère de l’Intérieur a déclaré l’état d’alerte dans la capitale égyptienne.
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Moment particulièrement jubilatoire où les manifestants investissent l’immeuble où se trouve l’ambassade sioniste !

Un bâtiment abritant l’ambassade d’Israël au Caire a été pris d’assaut par les manifestants qui ont démoli l’un des murs extérieurs de l’ambassade puis jeté des milliers de documents à la rue par les fenêtres.

La foule en colère a également remplacé le drapeau israélien par le drapeau égyptien après avoir investi le bâtiment la nuit de vendredi à samedi.

Suite aux évènements, le Premier ministre égyptien Essam Sharaf, a convoqué une cellule de crise de son cabinet pour discuter de la situation, et le ministère de l’Intérieur a décrété l’état d’alerte.

Des centaines de soldats égyptiens, appuyés par des véhicules blindés ont été envoyés dans le quartier des ambassades et se sont affrontés avec les manifestants qui ont incendié des camions de police et attaqué le siège de la police régionale à proximité.

Les manifestants ont joué au chat et à la souris avec la police toute la nuit, au milieu des nuages ​​de gaz lacrymogènes et de fumée de pneus enflammés. Les forces de police ont progressivement pris le dessus et la situation était calme samedi matin.

A trois heures du matin, heure locale, le ministère égyptien de la Santé a déclaré qu’il y avait officiellement 520 blessés à la suite des affrontements autour de l’ambassade. Un communiqué précédent faisait savoir qu’une personne serait morte d’une crise cardiaque.

Les manifestants qui a envahi l’ambassade avaient auparavant quitté une démonstration de masse à proximité de la place Tahrir Square, où un rassemblement organisé appelle à des réformes par les militaires, qui dirigent désormais l’Egypte.

« Des milliers de documents ont été jetés par les fenêtres, mais on ignore de quel étage, ils venaient », a dit notre correspondante Sherine Tadros.

Scènes de chaos

« Tout indique que c’est une situation chaotique. des manifestants ont mis le feu à au moins deux véhicules de police. »

Nora Shalaby, une manifestante devant l’ambassade d’Israël, a justifié les actions des manifestants.

« Je pense que c’est la seule façon dont nous pouvons faire valoir notre point. Ici, on nous traite avec du gaz lacrymogène. Il y a des balles en caoutchouc. On nous attaque de tous côtés », a-t-elle dit, se référant aux forces de sécurité gouvernementales.

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Les manifestants égyptiens sont très déterminés !

Quelques heures plus tard, notre correspondant a affirmé que l’armée égyptienne était intervenu aux côtés de la police pour réprimer les manifestations.

« L’armée est en fait en train de commencer à tirer des balles réelles en l’air. Une fois encore, les manifestants tentent de prendre d’assaut le siège [égyptien] de la sécurité. »

« Pour autant que nous voyons, ces manifestants ne sont pas armés, et ils sont là depuis des heures », a déclaré Sherine Tadros.

La télévision d’Etat, citant un responsable du ministère de l’intérieur, a dit que « des mains étrangères » étaient derrière les violences. Les dirigeants égyptiens blâment souvent les étrangers pour les troubles dans le pays.

Fuite de l’ambassadeur israélien

L’ambassadeur israélien, Itzhak Levanon, sa famille et le personnel de l’ambassade se sont précipités vers l’aéroport du Caire et ont pris un avion pour Israël, selon la télévision d’Etat égyptienne et des responsables aéroportuaires.

La télévision d’Etat a également indiqué que Levanon a rencontré un général du Conseil des Forces armées égyptiennes avant son départ, et que l’ambassadeur semblait « « anxieux et même paniqué. »

Levanon était récemment retourné au Caire après des vacances en Israël, alors que les manifestations devant l’ambassade faisaient rage depuis le mois dernier.

Obama et Clinton volent au secours des Israéliens

Le président américain Barack Obama a été le premier à réagir, demandant à l’Egypte de protéger l’ambassade et « d’honorer ses obligations internationales pour assurer la sécurité de l’ambassade d’Israël. »

(JPG)
Une poutre métallique est utilisée comme bélier improvisé pour s’attaquer au mur protégeant l’ambassade sioniste

Une déclaration de la Maison Blanche fait savoir que « le Président a exprimé sa grande préoccupation au sujet de la situation à l’ambassade et de la sécurité des Israéliens qui y travaillent. »

La déclaration dit aussi que Barack Obama s’est entretenu par téléphone avec Benjamin Netanyahu, le premier ministre israélien, et les deux acolytes ont convenu de « rester en contact étroit jusqu’à ce que la situation soit calmée. »

Hillary Clinton, la secrétaire d’Etat américaine, a aussi appelé Mohamed Kamel Amr, ministre égyptien des Affaires étrangères, pour l’exhorter à répondre aux obligations de l’Egypte par rapport à la la Convention de Vienne qui protège les propriétés diplomatiques.

Mur de l’ambassade endommagé

L’incident a débuté lorsque près de 1000 personnes ont attaqué un mur récemment construit à l’extérieur de l’ambassade israélienne au Caire et destiné à protéger le bâtiment.

Utilisant des marteaux et une grande barre métallique (comme bélier), les manifestants ont réussi à partiellement détruire le mur, qui fait environ deux mètres de haut.

Un manifestant a escaladé le bâtiment de l’ambassade et a retiré le drapeau sioniste, le jetant dans la foule absolument ravie.

Le mois dernier, les Egyptiens ont organisé d’énormes manifestations devant l’ambassade et ont appelé à l’expulsion de l’ambassadeur israélien après l’assassinat de policiers égyptiens par l’armée israélienne qui pourchassait un groupe d’attaquants.

L’Egypte a demandé à Israël des excuses officielles et a exigé une enquête sur le décès de cinq policiers.

10 septembre 2011 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/news/m...
Traduction : Info-Palestine.net

 

 

 

ISM

Beit Ommar - 9 septembre 2011

La rage des Palestiniens contre l'occupation (vidéo)

Par ISM-France

10mn de caillassage non stop de la tour de guet installée par les sionistes à l'entrée du village de Beit Ommar, au sud de la Cisjordanie. La scène a eu lieu le 29 janvier 2011, les habitants du village et des environs s'étaient rassemblés par milliers pour participer aux funérailles de Yousef Fakri Ikhlayl, 17 ans, assassiné d'une balle dans la tête par des colons sionistes la veille.

 

 

La rage des Palestiniens contre l'occupation (vidéo)

Au moment où l'énorme cortège passait au pied de la tour militaire pour aller au cimetière, les soldats cachés à l'intérieur de celle-ci ont commencé à tirer des bombes assourdissantes et des grenades lacrymogènes sur la foule, qui a riposté par des tirs nourris de cailloux. L'armée sioniste a aussitôt envoyé des renforts pour protéger ses pauvres recrues assiégées.

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22 août 2011 1 22 /08 /août /2011 18:03

 

La semaine dernière, une attaque "terroriste" frappait la station balnéaire très touristique d'Eilat, dans l'Etat sioniste, faisant 7 morts et 29 blessés. Une attaque extrêmement mystérieuse, revendiquée par aucun groupe palestinien ou autre (islamiste etc.), comme le souligne cet article d'International Solidarity Movement :

Cette attaque n'intervient pas n'importe quand : elle intervient à un moment où le front intérieur sioniste est ébranlé par le plus grand mouvement social en 63 ans d'histoire, inspiré par le "Printemps arabe" et les mouvements "indignés" en Europe, mobilisant des centaines de milliers de personnes, aussi bien issues de l'immigration sioniste que Palestiniennes autochtones (les fameux "Arabes israéliens", sans oublier qu'une part importante de la population juive est palestinienne, antérieure au projet sioniste). Le gouvernement Netanyahou, qui pensait que la mentalité d'assiégé insufflée dans la population par son parti fasciste (Likoud) et celui (Israël Beitenou) de son allié russe Lieberman garantirait éternellement la paix sociale, est absolument débordé (voir aussi ici et ici).

Bien sûr, dans une telle occasion historique qui ne reviendra (peut-être) pas de sitôt, les mots d'ordre sont de la première importance, et le seul mot d'ordre réellement révolutionnaire est celui d'un Etat unique judéo-arabe, de nouvelle démocratie ; imposant l'égalité sociale et la fin des mesures d'appartheid, etc. Il semble que les mots d'ordres soient restés flous, et ne soient pas allé jusque là...

En attendant, l'affaire "mystérieuse" d'Eilat a porté un sérieux coup d'arrêt au mouvement. Et pour la population de Gaza, enfermée dans son CAMP DE CONCENTRATION géant, c'est à nouveau les bombes, les mort-e-s, les blessé-e-s, les horreurs de la guerre que répand, depuis 60 ans, l'avant-poste de l'impérialisme occidental dans le Machrek arabe :

 

Israël bombarde, Gaza résiste

Par Ziad Medoukh

 

Bonjour de Gaza.
Quelques photos prises par un ami journaliste des derniers bombardements israéliens sur Gaza qui ont visé les maisons, les immeubles, les écoles, les marchés et les routes partout dans la bande de Gaza.

Israël bombarde, Gaza résiste

Malgré ces raids et ces bombardements aveugles qui visent les civils, Gaza et ses habitants résistent et résistent.
Amitiés de Gaza la résistante
Ziad

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Des affrontements ont également eu lieu à Jérusalem/Al-Qods :

Les forces israéliennes donnent l'assaut à Al-Aqsa

Par Palestine Info

 

La police israélienne a fermé Bal Al-Amud (la Porte de Damas), une des principales portes de la Vieille Ville de Jérusalem occupée, pour coïncider avec la fermeture de la Mosquée Al-Aqsa sur ceux qui étaient restés à l'intérieur après minuit.

La police de l'occupation a dit que la mesure était prise après qu'un officier ait été poignardé pendant la marche nocturne de masse dans la ville sainte. Les participants à la marche, qui a débuté à Bab al-Amud, protestaient contre l'attaque israélienne sur Gaza et ont entonné des slogans contre l'occupation.

Les policiers israéliens ont arrêté de nombreux jeunes protestataires et attaqué les équipes médicales et ambulancières palestiniennes.

L'occupation a envoyé des forces supplémentaires dans le secteur qui ont forcé et fouillé les maisons de Bab al-Amoud.

Les gardiens d'Al-Aqsa ont raconté que des policiers ont fait irruption sur l'esplanade de la Mosquée et ont provoqué les 1500 fidèles qui étaient restés à l'intérieur du lieu saint.
Les forces de l'occupation avaient empêché les fidèles de se rendre aux prières de l'après-midi (asr) à la Mosquée Aqsa dimanche et avaient matraqué ceux qui protestaient.

Source : Palestine Info

Traduction : MR pour ISM

 

 

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7 juillet 2011 4 07 /07 /juillet /2011 18:29


SOLIDARITÉ AVEC LA RÉVOLTE DES MASSES POPULAIRES DE SYRIE

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Le régime d’Assad se réclame du socialisme (Parti Baas). C’est un parti « socialiste » en paroles, fasciste dans les faits.

Depuis de nombreuses semaines, à la suite des autres peuples arabes frères, la révolte contre le régime sanguinaire d’Assad, digne fils de son père qui avait déjà fait tirer à la mitrailleuse sur les manifestants, se propage parmi la jeunesse et les masses populaires.

Les impérialistes américains et européens, les sionistes, considèrent que le régime syrien n’est pas assez docile, qu’il se veut non-aligné.

Les mêmes impérialistes veulent remplacer les anciens dictateurs dans les pays arabes, ainsi que dans d’autres pays opprimés, et la dictature du parti unique soumis ou rebelle à leurs intérêts par des régimes multipartis.

Ils interviennent militairement en Libye et sont prêts à le faire en Syrie, voire à mener une guerre d’agression contre le régime fasciste iranien.

Pour  autant, les vrais communistes ne peuvent être qu’aux côtés des masses arabes en lutte et non des régimes fascistes prétendument anti-impérialistes.

Ceux qui sous le prétexte que les impérialistes risquent d’intervenir ne soutiennent pas les masses en lutte sont de faux communistes, de faux anti-impérialistes.

Ils tentent de freiner la révolte des masses parce qu’elles ne seraient pas prêtes pour la révolution, faute de parti, de programme. Ils ne veulent pas comprendre que ce sont les masses qui font l’histoire, qu’elles ont raison de se révolter et que nous devons être à leur côté, les aider à former leurs  organisations de lutte pour faire triompher  la démocratie nouvelle, premier étape dans la construction du socialisme.

Ne pas agir en ce sens, c’est laisser agir les forces pro-impérialistes, c’est abandonner les masses entre les mains des massacreurs.


PC maoïste de France

 

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DOSSIER PALESTINE (conflit de juillet 2014) :
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Considérations diverses : une mise au point nécessaire sur nos positions internationalistes et aux côtés des Peuples

juin 2014

POSITION DES COMMUNISTES RÉVOLUTIONNAIRES DE LIBÉRATION OCCITANE SUR LES ÉLECTIONS MUNICIPALES ET EUROPÉENNES DES PROCHAINS MOIS

L'affaire Dieudonné-Valls :
Plutôt bon article sur la ‘Déclaration de guerre de la République à Dieudonné’ (la pseudo-controverse réactionnaire entre l’antisémite dégénéré et les gardiens du temple républicain)
Quelques mises au point complémentaires (et conclusives) sur la ‘‘question Dieudonné’’ (et Dreyfus, le Front populaire, l’antisémitisme etc.)
Réflexion théorique : loi Gayssot, lois antiracistes et "mémorielles", "antifascisme" bourgeois etc., quelle position pour les communistes ?

Dossier Breizh :
Breizh : comment l'étincelle écotaxe a mis le feu à la lande
"Esclave", "identitaire", chouan, cul-terreux arriéré de service : pour paraphraser Césaire, "n'allez pas le répéter, mais le Breton il vous EMMERDE"
Considérations diverses – en guise de ‘‘petit debriefing’’ de ces derniers mois : Bretagne, fascisme, ‘‘Lumières’’ et Kaypakkaya… (point 1)
Considérations diverse (26/11/2013) : eh oui, Servir le Peuple a toujours quelques petites choses à vous dire ;-) (point 1)
Appel de la gauche indépendantiste bretonne (Breizhistance) pour le 30 novembre (avec notre critique de la position du ROCML)
Le Top Five des drapeaux qui n'ont PAS été inventés par un druide nazi  (mortel !)
Et en guise (provisoire) de conclusion : La Gauche indépendantiste bretonne revient sur la mobilisation de Karaez/Carhaix

Comité de Construction du PCR des Terres d'Òc : Déclaration du 11 Novembre

La phrase du moment :

"La tyrannie cessera parmi mon peuple ; il n'y aura que liberté, liberté toute nue, sans déguisement. Bouleversements d’États entiers : je les renverserai de fond en comble, il n'y aura rien de reste. Il va y avoir de terribles renversements de conditions, de charges et de toutes choses. Je veux faire un monde nouveau, je veux tout détruire. Je veux appeler à moi la faiblesse, je veux la rendre forte. Pleurez gens du monde, pleurez grands de la terre, vos puissances vont tomber. Rois du monde, vos couronnes sont abattues !"

Élie Marion, "prophète" et guérillero camisard cévenol, 1706.

Amb l'anma d'un Camisart, Pòble trabalhaire d'Occitània endavant !

 

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État français : 

Quartiers populaires - Colonies intérieures :

Peuples en Lutte (Hexagone) :

Autres pays francophones :

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Italophones :

Anglophones (Îles Britanniques & Amérique du Nord)

Germanophones et scandinaves : 

À l'Est, du nouveau : 

Grèce :

  • KOE ('maoïsant', allié à la gauche bourgeoise SYRIZA, en anglais) [dissous dans SYRIZA en 2013, publie maintenant Drómos tis Aristerás, en grec]
  • KKE(m-l) (marxiste-léniniste 'maofriendly', partie en anglais, le reste en grec)
  • ANTARSYA (Coordination de la gauche anticapitaliste pour le renversement, avec des trotskystes, des 'maos' etc., en grec)
  • ANTARSYA - France (site en français)
  • Laïki Enotita ("Unité populaire") - France (en français et en grec, scission anti-capitulation de SYRIZA, pour s'informer)
    EKKE (Mouvement communiste révolutionnaire de Grèce, 'maoïsant' et membre d'ANTARSYA, présentation en anglais, le reste en grec)

Karayib (Antilles-Guyane) & Larényon (Réunion) okupé : 

Monde arabe / Résistance palestinienne :

État turc / Kurdistan : 

  • Maoist Komünist Partisi (PC maoïste de Turquie/Kurdistan-Nord)
  • DHKP-C (ML, tendance 'guévariste')
  • TKP/ML (maoïste)
  • MLKP (ML, site francophone)
  • ATİK (Confédération des Travailleurs de Turquie en Europe, maoïste, en anglais)
  • Nouvelle Turquie (information et soutien à la Guerre populaire et aux luttes, en français) [ancien blog]
    Nouvelle Turquie (nouveau site)
  • YPG (Unités de Protection du Peuple, Kurdistan "de Syrie", en anglais)
    PKK (Kurdistan "de Turquie", site en anglais)
    PYD (Parti de l'Union démocratique, Kurdistan "syrien", site en anglais)
    ActuKurde (site d'information en français)

Afrique :

Asie & Océanie :

Antifa :

Action Antifasciste Bordeaux (plus mis à jour, mais "cave aux trésors")

AA Alsace (idem)

Union Révolutionnaire Antifasciste du Haut-Rhin (URA 68, page Facebook)

Collectif Antifasciste Paris - Banlieue

Action Antifasciste Paris - Banlieue

Montpellier Antifa

Collectif Antifasciste 34

Collectif Antifasciste Rennais (AntifaBzh)

Cellule Antifasciste Révolutionnaire d'Auvergne (CARA, page Facebook)

Carcin/Quercy Antifascista (page Facebook)

Occitània Antifascista (page Facebook)

Breizh Antifa (page Facebook)

Perpignan Antifa (page Facebook)

Action Antifasciste de Pau

Union Antifasciste Toulousaine

Ipar Euskal Herria Antifaxista (Pays Basque du Nord antifasciste)

REFLEXes - site d'informations antifascistes

La Horde, portail d'information antifa

Rebellyon - rubrique "Facho"

Redskins Limoges

Droites extrêmes - blog Le Monde (site d'information bourgeois bien fourni, parfait pour le "watch")

Document : Ascenseur pour les fachos (série de 6 vidéos Youtube, Antifascisme.org, site social-démocrate)

 

Guerre pop' - Asie du Sud :

Inde Rouge (nouveau site "officiel" francophone)

Comité de Soutien à la Révolution en Inde

Comité de solidarité franco-népalais

Fil d'actu "Inde - Népal" du Secours Rouge - APAPC

J. Adarshini (excellent site en français)

Revolution in South Asia (en anglais)

Maoist Resistance (guérilla maoïste indienne - en anglais)

NaxalRevolution (Naxalite Maoist India, en anglais)

Banned Thought (en anglais)

Indian Vanguard (en anglais)

The Next Front (Népal - anglais)

Signalfire (sur la GPP en Inde et aux Philippines, le Népal et les luttes populaires dans le monde - en anglais)

Communist Party of India (Marxist-Leninist) Naxalbari (a fusionné avec le PC d'Inde maoïste le 1er mai 2014)

New Marxist Study Group (maoïste, Sri Lanka)

Parti communiste maoïste de Manipur (page Facebook)

 

Guerre pop' - Philippines :

Philippine Revolution (en anglais)

The PRWC Blogs

(tous deux remplacés apparemment par ce site CPP.ph avec notamment les archives d'Ang Bayan, l'organe officiel du Parti)

Solidarité Philippines

Fil d'actu "Philippines" du Secours Rouge - APAPC

 

Guerre pop' & Luttes armées - Amérique latine :

CEDEMA - actualité des mouvements armés en Amérique latine (+ qqs documents historiques)

 

Nuevo Peru (Pérou, basé en Allemagne, en castillan et allemand principalement)

Guardias Rojos (Pérou, page FB)

Fil d'actu "Amérique latine" du Secours Rouge - APAPC

Archives

Autres documents théoriques

 

Récapitulatif des "grandes thèses" de Servir le Peuple


À lire également, les Considérations Diverses, petits "billets" trop courts pour faire un article et donc regroupés par trois, quatre ou plus, exprimant notre CONCEPTION DU MONDE sur toute sorte de sujets. 


Même étude sur l'État espagnol (1 et 2) ; le Royaume-Uni (1 et 2) et l'Italie.

 

APRÈS 8 SÈGLES… (Huitième centenaire de la bataille de Muret 1213 & DÉCLARATION FONDATRICE de notre Comité de Construction du PCR-Òc)

 

 






 

 

 


 


 

 

Le 'centre mlm' de Belgique, la Guerre populaire et le (n)PCI (sur la stratégie révolutionnaire en pays impérialiste) ; et dans la continuité :

Gramsci et la théorie de la Guerre populaire en pays capitaliste très avancé (1ère partie)

et Gramsci et la théorie de la Guerre populaire en pays capitaliste très avancé (2e partie)

 

 

 

EXCLUSIF : Lotta Continua - "Prenons la Ville !" (1970) [avec un salut rouge et fraternel à l'AA Bordeaux ]

Manifeste Programme du (n)PCI

Présentation

du chap. 1 du Manifeste pour les lecteurs/trices francophones (valable pour tout le Manifeste)

 

(Chapitre I): PDF - WORD

 

 

 MANIFESTE COMPLET

(version non-définitive ; chap. 4 et 5 pas encore validés par les camarades italiens)

 

IMPORTANT pour la compréhension du Manifeste :

La crise actuelle, une crise par surproduction absolue de capital (en PDF)

article de 1985 paru dans Rapporti Sociali n°0

[en bas de la page en lien, icône
PDF - Télécharger le fichier pour télécharger le document]

Autres analyses d'actualité









Situation décisive au Népal 

En matière de conclusion sur la situation au Népal, et ses répercussions dans le Mouvement communiste international 

Questions-réponses sur la situation au Népal

 

Discussion sur la "gauche" en Amérique latine et la bourgeoisie bureaucratique

 

Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria : l'analyse d'un communiste abertzale

Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria, 2e partie

Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria, 3e et dernière partie  

 

 

 

 


Considérations diverses 03-2013 - et un peu de polémique/critique, ça fait pas de mal ! (sur Chavez, le 'bolivarisme', le 'fascisme' de celui-ci et autres choses...)

Autres articles historiques

 

25 avril 1945 : le Peuple italien terrasse le fascisme

 

 


 




Et en guise de récapitulatif/synthèse : Considérations diverses sur les États, les Nationalités, la Subsidiarité et le Pouvoir populaire ; ici (point 1) : Considérations diverses – fin octobre 2013 : État et révolution bourgeoise et ici : Considérations diverses : 1/ Le cœur des nations est aujourd’hui le Peuple