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4 février 2013 1 04 /02 /février /2013 09:19

 

Depuis quelques mois, une organisation maoïste d'Amérique latine, le Parti communiste d’Équateur - Comité de Reconstruction, a lancé au niveau international un débat fort intéressant et vivifiant, avec pour objectif la renaissance véritable du mouvement communiste international. Un récent document, très intéressant, de cette organisation, intitulé 'Expériences, débats et perspectives', a été traduit en français et publié sur le site Voie Lactée (que, non, personne ne refuse de mettre en lien pintaslorsqu'il publie des choses intéressantes...). Servir le Peuple n'est qu'un modeste média d'information et de réflexion révolutionnaire basé sur le marxisme-léninisme-maoïsme, ni une organisation ni un collectif ayant vocation à le devenir ; et il se rattache plutôt à un courant du maoïsme international que le PCE-CR qualifierait de 'centriste' voire d''éclectique'... Néanmoins, la démarche engagée par le PCE-CR apparaît intéressante, CONSTRUCTIVE pour le MCI, contrairement à celle de certains autres groupes. Les points d'accords avec ce document, comme avec d'autres précédemment, sont comme vous le verrez nombreux. C'est pourquoi il nous a paru important, sans se donner (et, surtout, sans que le PCE-CR ne nous donne) plus d'importance que nous n'en avons, d'apporter notre point de vue sur les différents points soulevés. Pour SLP, le débat engagé par le PCE-CR soulève de nombreuses questions de CONCEPTION DU MONDE, en particulier du phénomène 'révolution prolétarienne', qui sont essentielles pour renforcer le marxisme-léninisme-maoïsme comme idéologie guidant la nouvelle vague mondiale de la révolution prolétarienne.
Nous aborderons successivement les points d'accord (à peu près) total, les points 'tangents' et les points de désaccord et de de critique.

POINTS D'ACCORD :

bananero- L'analyse économique de l’Équateur rejoint et confirme, très largement, ce qu'a pu développer SLP dans son article Bref panorama historique révolutionnaire des Amériques : le développement des forces productives, des techniques et des sciences, entraîne une forte augmentation de la population (l’Équateur, par exemple, a vu sa population doubler, de 6,5 à 13 millions, en 30 ans de 1973 à 2003, et a encore gagné 2 millions d'habitant-e-s depuis lors, pour dépasser les 15 millions en 2011) ; la grande propriété terrateniente mute en agro-capitalisme, disloquant la société rurale 'traditionnelle' sans même parler des organisations sociales communautaires primitives d'Amazonie ou des vallées andines reculées ; mais le secteur industriel, tel que le décrit de visu le PCE-CR, ne permet pas d'absorber cette force de travail excédentaire qui ne peut plus être employée dans la production rurale et va donc s'entasser dans les sinistres barriadas des grandes villes (favelas au Brésil), devenues mondialement et tristement connues, enfers sur terre livrés à la misère noire, la sous-alimentation, l'insalubrité d'une fosse septique, la criminalité (milliers de mort-e-s par an), la drogue et la prostitution. Nous avons là, comme l'expliquait SLP dans ledit article, une situation comparable à la Grande-Bretagne des enclosures (16e-18e siècles), mais ce pays avait alors résolu le problème (de manière antidémocratique) par l'émigration coloniale et le système (semi-esclavagiste) des workhouses, points de départ de sa révolution industrielle et de son impérialisme. Le royaume de Prusse, avec la mutation agro-capitaliste des junkers, s'apprêtait au 19e siècle à être submergé par le même phénomène, mais a pu y remédier par l'acquisition (en 1815) de la Rhénanie-Westphalie industrielle, puis par l'unification allemande. L’État moderne de 'France' l'a évité par une révolution anti-féodale Bild5radicale (1789-94), instaurant le règne de la petite propriété parcellaire qui a ensuite, par 'sélection naturelle', régressé (remembrement) en alimentant progressivement le prolétariat industriel des grands centres et la petite industrie rurale (ainsi que quelques colonies de peuplement : Algérie, Kanaky ; et une certaine émigration notamment... vers l'Amérique du Sud). Aujourd'hui, cette situation ne peut être surmontée que par une révolution démocratique qui relève de la mission historique du prolétariat, organisé derrière son Parti communiste.

- Le point de vue du PCE-CR, sur le processus de construction de l'avant-garde révolutionnaire communiste, rejoint celui de SLP sur la décantation et l'agrégation des forces révolutionnaires avancées, guidées par le maoïsme ou pouvant potentiellement évoluer vers lui ; processus se déroulant à travers le sain débat idéologique, constructif, et la 'saine concurrence' sur le terrain de la pratique, dans la lutte de classe au quotidien ; les différentes organisations révolutionnaires s'efforçant de contribuer, par l'échange de pratiques et le débat franc et ouvert entre communistes, à l'élévation idéologique du mouvement tout entier. 160 ans d'histoire du mouvement communiste international, depuis les premières bases du socialisme scientifique jetées par Marx et Engels, avec 1son bilan en positif et négatif, et, surtout, la désintégration sous l'effet de la retraite stratégique mondiale du mouvement communiste dans les années 1970-90, nous ont laissé en héritage une situation d'atomisation des forces révolutionnaires (et de cloisonnement dans les petits sectarismes) que notre première tâche de communistes révolutionnaires est aujourd'hui de surmonter. Précisément pour cette raison, SLP émettrait une réserve sur le point "entendu que le prolétariat n'a pas deux ou trois expressions organisationnelles, mais une seule, et centralisée" : il semble y avoir là une erreur 'volontariste'. L'état de dislocation des forces révolutionnaires, y compris les plus avancées (en Équateur, déjà deux organisations différentes, dont le PCE-CR, se réclament du marxisme-léninisme-maoïsme 'conception Gonzalo'), est un legs de l'histoire du mouvement communiste international, de la première vague mondiale des révolutions prolétariennes (1917-92), et il semble illusoire d'y remédier par la seule force de la volonté. Cette histoire est désormais trop riche en expériences et en bilans de celles-ci, pour que l'intégralité du prolétariat et des classes populaires avancées en partagent la même analyse dans une seule et même organisation ; en tout cas, au stade où nous en sommes. Il faudra sans doute attendre d'en être au seuil de l'équilibre stratégique de la Guerre populaire (double pouvoir, forces armées révolutionnaires consolidées et permanentes), ou même au-delà, au seuil de l'offensive stratégique, pour voir un Parti émerger de manière incontestée comme force dirigeante du processus, les autres fusionnant avec elle ou intégrant son Armée et/ou son Front uni. Dans le processus actuel de décantation qu'évoque très justement le PCE-CR, les efforts de chaque organisation qui croit en sa propre ligne (ce qui semble être un minimum...) doivent tendre à agréger autour de celle-ci le maximum de forces, qu'il s'agisse de militant-e-s recrutées, ou d'autres organisations qu'elle amène à travailler sainement avec elle. Elle doit devenir un centre d'agrégation ; et pour cela, prioritairement 'travailler sur elle-même' (renforcer sa propre ligne, par l'expérience pratique, le bilan de l'expérience et la lutte de lignes en son propre sein). Au stade de la défensive stratégique où nous nous trouvons (dans la 'Guerre populaire mondiale'), cela n'est pas possible sans accepter la réalité concrète d'un certain 'pluralisme révolutionnaire', légué par 160 ans d'histoire, de grandes victoires mais aussi de terribles défaites, du moment que l'on est d'accord sur le problème (le capitalisme, la semi-féodalité là où elle existe, l'impérialisme) et la solution (la révolution prolétarienne). En cela, le PCE-CR a raison de critiquer la déplorable pratique des fragments du PC d'Inde marxiste-léniniste qui, dans les années 1970-80, en venaient à l'affrontement armé. En revanche, il a tort de vouloir universaliser abstraitement la ligne de conduite des organisations maoïstes vis-à-vis du hoxhisme, à partir de ses rapports problématiques avec le PCMLE (nous y reviendrons) ; ou encore, de dénoncer le fait qu'une organisation marxiste-léniniste équatorienne 'parle' avec des libertaires.

big provence flagSLP exprime, par ailleurs, son accord total sur le point "Ce qui est correct est la centralisation stratégique (ligne générale) et la décentralisation tactique (application souple de la ligne générale selon les conditions spécifiques de chaque région ou localité)" (d'autant plus que cette affirmation s'appuie sur l'expérience concrète de l'organisation). Ce point de vue est d'autant plus partagé que SLP travaille depuis longtemps dans le contexte d'un État européen (le plus grand en taille après la Russie et l'Ukraine), perclus de questions nationales, avec dans ses quartiers populaires des colonies intérieures (prolétariat/classes populaires issues des semi-colonies) produites par le caractère impérialiste de l'État : autant de réalités locales particulières et donc de luttes différentes, qu'il faut pourtant coordonner face à un État unifié, état-major unique des exploiteurs. De la même manière, la perception du développement concentrique du mouvement révolutionnaire et des ses instruments est d'une grande justesse de notre point de vue.

- Évaluation de l'UOC-mlm de Colombie : SLP a toujours considéré ces militant-e-s comme des personnes sincèrement révolutionnaires qui, à tout le moins, savent manier le débat communiste sans tomber dans l'insulte, le sous-entendu, l'excommunication ou l'attaque ad hominem. Ils ne sont pas ultra-sectaires et il est possible d'échanger avec eux (ce qui a été fait par le biais de réseaux sociaux). Néanmoins, SLP a également toujours considéré que leur ligne représentait une grande déviation, de type quasiment moréniste (trotskyste) ou bordiguiste : à partir du moment où la Colombie actuelle est considérée comme un pays 'capitaliste semi-colonial', la révolution doit y être 'socialiste' et même 'purement ouvrière' (Union ouvrière communiste MLM : généralement, le terme 'ouvrier' est employé par des organisations trotskystes, et parfois hoxhistes), à travers une mythique 'grève générale' ('Grève politique de masse')... Les masses pauvres des villes (la population urbaine représente désormais près de 80% de la population totale) y sont considérées comme avant tout une 'classe ouvrière', et non comme avant tout des masses paysannes chassées de la campagne par le phénomène (comparable aux enclosures britanniques des 16e-18e siècles) décrit plus haut. De la même manière, il y a le renvoi dos à dos des guérillas elncolombiarévisionnistes/réformistes armées et de l’État oligarcho-fasciste colombien, analogie qui avait déjà été critiquée par une organisation maoïste d’Équateur (nous ne nous souvenons plus laquelle - Màj : c'était l'autre, le PCE 'Sol Rojo'). Ces guérillas (FARC-EP, ELN et un petit résidu de l'EPL) sont des 'survivantes' de la première vague de la révolution prolétarienne mondiale, dont elles n'ont pas surmonté les limites idéologiques (brejnévisme, cubano-guévarisme, hoxhisme et, dans tous les cas, marxisme-léninisme de la 3e Internationale), et par conséquent, elles végètent dans une pratique de plus en plus opportuniste et  - parfois - indéfendable vis-à-vis des masses du peuple. Mais les mettre sur le même plan que l’État oligarcho-fasciste et les milices paramilitaires d'ultra-droite au service des propriétaires terriens, est une toute autre chose. Il ne s'agit pas de dire que les militant-e-s de l'UOC-mlm sont des 'agent-e-s de la CIA', ce qui serait pour le coup un raisonnement de type 'brejnévien' ou hoxhiste ; mais il faut reconnaître qu'objectivement ils/elles font ainsi involontairement le jeu de l'impérialisme US, qui reste l'ennemi principal des peuples des Amériques, et dont l’État colombien est la 'clé de voûte' du dispositif continental.

- D'une manière général, le PCE-CR aime jeter des 'pavés dans la mare' et cela est sain et salutaire. Il met un grand nombre d'organisations, qui prétendent au rôle d'avant-garde révolutionnaire dans leurs pays respectifs, face à leurs contradictions. C'est une bonne chose car, donner des leçons c'est bien, mais il faudrait commencer par se les appliquer à soi-même.

POINTS 'TANGENTS' :


- Le PCE-CR dénonce, à juste titre, la ligne noire du maoïsme international incarnée par le nord-américain Bob Avakian, véritable 'Toni Negri du maoïsme', ainsi que le révisionnisme népalais ('démocratie du 21e siècle') de Prachanda et Bhattarai. Il semble, ce qui serait juste mais n'apparaît pas clairement, 'laisser sa chance', comme 'matière politique vivante', au 'bloc' centriste Kiran-Lgtang2-28Gaurav-Badal et au 'centre-gauche' Basanta-Biplab (la 'ligne rouge', à proprement parler, semblant se réduire au Next Front de Rishi Raj Baral, qui doit maintenant développer sa 'force d'attraction' révolutionnaire). SLP n'a jamais caché qu'au moment des accords de 2006, il se serait plutôt situé sur la ligne du PC d'Inde marxiste-léniniste 'Naxalbari' (OK pour une 'pause tactique', attention aux possibles dérives réformistes, surveiller de près la lutte de ligne au sein du PCN(m)), avant d'évoluer vers les positions du PC d'Inde (maoïste), beaucoup plus hostile à la 'tactique' du PCN (maoïste) dès le départ. Le PCE-CR aurait pu, également, évoquer la ligne de 'centre-droite' du PC des Philippines et de José Maria Sison, ligne de type 'cubain' ('campisme', soutien aux nationalismes bourgeois 'anti-impérialistes' de type Syrie, Libye ou Iran) dont les contradictions avec l'aile 'rouge', MLM, du maoïsme international ont éclaté en 2011 au sein de l'ILPS (avec l'exclusion du Front révolutionnaire démocratique d'Inde, et d'autres organisations turques et iraniennes). À cette affaire, d'une grande importance pour le mouvement maoïste international, les 'dénonciateurs' ultra-gauche 'avant tout le monde' de la 'trahison' au Népal (le 'PCMLM' de 'France') n'ont pas consacré une seule ligne sur leur site 'Voie Lactée'... mais il faut dire, à leur 'décharge', qu'ils avaient eux aussi adopté une position 'campiste' de soutien 'anti-impérialiste' aux régimes Kadhafi et Assad. Sur ce point, à la lecture de son article critiquant Julian Assange, le PCE-CR semble avoir une position beaucoup plus correcte, prolétarienne, maoïste.

- Le Parti militarisé. Cela dépend de la manière dont on l'entend. Les 'trois épées' marxistes-léninistes-maoïstes de la révolution prolétarienne par la Guerre populaire sont le Parti, l'Armée et le Front uni. Le Parti est 'militarisé' dans le sens où, les communistes visant l'abolition de la division du travail dans la société humaine, ils commencent par essayer de se l'appliquer à eux-mêmes : il n'y a donc pas d'un côté le Parti qui serait un cercle de théoriciens, et de l'autre l'Armée qui serait ses 'petits soldats' ; le Parti fait partie de l'Armée, qui est simplement plus large (comptant des combattants qui ne sont pas encore inscrits au Parti). Mais il faut prendre garde à l'écueil sur lequel combattants-erpse sont brisées les organisations communistes combattantes d'Italie dans les années 1970, organisations qui fusionnaient Parti et Armée, ce qui a conduit à une déviation militariste : l'activité militaire a pris l'ascendant sur l'activité partidaire (qui est de développer la théorie à partir de la pratique, d'élaborer une conception du monde pour mobiliser les masses). Ceci dit, la déviation militariste a aussi existé dans des situations qui distinguaient bien le Parti, l'Armée et le Front, comme en Argentine (PRT, ERP et FAS) ou au Pays Basque (HASI, ETA et KAS) : dans ces deux cas, le Parti comme centre d'impulsion de la conception prolétarienne/révolutionnaire du monde s'est progressivement subordonné à la force armée (sous l'influence du guévarisme), ce qui a conduit à l'écrasement. L'Armée a pour vocation offensive de frapper l'ennemi de classe, et pour fonction défensive d'être la 'cuirasse' du Parti ; mais celui-ci, on l'a dit, n'est pas pour autant un cénacle d'intellectuels avec leur 'garde prétorienne' : ses membres sont également membres de l'Armée. Autour du Parti et de l'Armée, il y a le Front uni ; et même, pourrait-on dire, deux cercles concentriques formant le Front uni : un Front 'restreint' et 'offensif', formé d'organisations générées directement par le Parti et d'organisations étroitement alliées (voire en discussion pour la fusion avec celui-ci) ; et un Front plus 'large' et 'défensif', avec des organisations de masse alliées au Parti (parfois momentanément seulement), pour des luttes économiques 'dures' contre les assauts les plus brutaux du Capital envers les masses, des luttes démocratiques radicales (femmes, jeunesse, minorités, immigrés etc.), antifascistes, anti-impérialistes, anti-répression, etc. Il est important de distinguer ces deux 'cercles' concentriques du Front uni, sans quoi celui-ci risquerait d'être instable et insuffisant à former l''écorce' du Parti dans la Guerre populaire. Au contraire, la bonne compréhension de l'articulation Parti-Armée-'double Front' permet de déployer efficacement le travail politique révolutionnaire de masse, violent et non-violent, armé et non-armé, légal et illégal.

CRITIQUES :

- La caractérisation des régimes "populo-réformistes" du continent, en l'occurrence le régime Alianza Pais de Rafael Correa en Équateur, comme du fascisme. Accordant une grande (et sans doute 'cosmopolite', dirait 'Voie Lactée'...) importance au mouvement réel de la lutte des classes en chaveznodAmérique latine, SLP n'a jamais fait mystère de son désaccord sur ce point, désaccord qui a d'ailleurs fait exploser les contradictions avec les actuels rédacteurs du site 'Voie Lactée'. SLP considère que cette caractérisation relève du schématisme que dénonçait Dimitrov en 1935 (Pour l'unité de la classe ouvrière contre le fascisme). Il ne s'agit pas de défendre un gouvernement (Correa) et des forces qui sont et demeurent bourgeoises et, en tant que telles, ennemies du peuple : le PCE-CR dénonce à juste titre ses démêlées, dans les quartiers populaires ou sur les campus universitaires, avec les forces Alianza Pais qui appellent la police, ou même avec des forces ayant 'rompu à gauche' avec Correa (PCMLE), qui n'hésitent pas à pratiquer la délation et la menace physique contre ses militant-e-s. Ce type de problèmes est également rencontré (à un niveau de violence, certes, peut-être inférieur), par tout groupe de personnes révolutionnaires (sans même parler de maoïstes, il y en a très peu), dans tous les quartiers populaires et sur tous les campus de l'entité étatique 'France', face à des municipalités (souvent) PS ou P'c', ou des syndicats étudiants qui sont les courroies de transmission de la 'gauche' bourgeoise (UNEF), a fortiori lorsque celle-ci est au pouvoir et que c'est donc sa politique social-traître qui est contestée... Mais le fascisme est toute autre chose : c'est un régime de GUERRE TOTALE contre les forces révolutionnaires (ou même 'sincèrement progressistes') et les masses populaires ; une expression politique grand-bourgeoise de la crise économique et sociale du capitalisme et de la situation révolutionnaire en développement qui y est liée. Il est de la plus haute importance, pour les forces politiques (pas seulement maoïstes) du prolétariat, de ne pas se tromper dans la caractérisation du fascisme. Pour SLP, c'est une caractéristique de l'Amérique latine que de voir épisodiquement surgir des phénomènes politiques de ce type, comme ce 'bolivarisme' qui agite les esprits et les débats depuis bientôt 15 ans ; phénomènes liés à un grand développement des forces productives, avec l'émergence de nouvelles couches petites et moyennes-bourgeoises et le développement du prolétariat urbain et rural, suivi d'une crise brutale qui fait exploser la colère des masses et ruine (ou met en difficulté) une partie de la bourgeoisie, faisant confluer dans un même mouvement ('social' et électoral), derrière un 'homme providentiel', le nationalisme bourgeois, le réformisme petit et moyen-bourgeois, et des révolutionnaires insuffisamment conséquents cédant à la politique du 'mieux que rien'. Evita-Campora-PeronCe phénomène a, par ailleurs, toujours existé, dans des formes propres à chaque époque : par exemple (exemple extrême, le plus réactionnaire et proche du fascisme), il y a toujours eu des éléments que l'on qualifiera de 'révolutionnaires anticapitalistes', ou même de 'marxistes' (sans se poser la question du marxisme-léninisme-maoïsme, qui de toute manière, n'existait pas à cette époque comme supérieur développement du marxisme), tels que le PCR se réclamant du marxisme-léninisme et de Mao Zedong, ou avant lui le 'Mouvement ouvrier communiste' de Rodolfo Puiggrós (et de nombreux courants trotskystes), pour soutenir 'critiquement' le péronisme argentin qui, pourtant, déniait explicitement toute velléité anticapitaliste (bien au contraire), et même réformiste agraire 'radicale' ; ceci, bien que la composition, et donc la contradiction principale au sein du mouvement (allant jusqu'à l'affrontement armé), était principalement entre réformisme petit/moyen-bourgeois de type montonero-camporiste et forces nationalistes bourgeoises fascistoïdes de type lopezreguiste ; et bien que d'autres forces, à commencer par le PCA et le PSA, en tout cas lors du 'premier péronisme', se soient littéralement vautrées dans l'appui browderien à l'impérialisme US anti-péroniste. Le phénomène fut moins prononcé lors du 'second péronisme' des années 1970, avec des forces révolutionnaires plus conséquentes (PRT-ERP, PCML etc.) rejetant fermement l'un comme l'autre de ces Charybde et Scylla... mais malgré tout : le PCR 'marxiste-léniniste pensée maozedong' sera radicalement péroniste ; le PCA et le PSA réformistes soutiendront l'aile 'gauche' du 'justicialisme' avant de soutenir... les 'modérés' de la junte Videla (une honte) ; et les montoneros et autres 'péronistes de gauche' périront broyés par les contradictions de leur analyse erronée du péronisme...

rafaelcorrea narrowweb 300x398011Servir le Peuple, depuis sa création (octobre 2009), a toujours considéré que le régime Correa était le plus 'droitier' de l'ALBA ; ou, autrement dit, celui où les contradictions entre les trois forces (nationalisme bourgeois, réformisme petit-bourgeois et révolutionnaires 'insuffisants' - que les maoïstes doivent évidemment 'capter' à eux en priorité) du mouvement qui, à partir de l'an 2000, l'a conduit au pouvoir en 2007, étaient les plus fortes et les plus explosives. Cela s'est largement vérifié depuis, dans les répressions antipopulaires qui ont eu lieu, la politique ultra-favorable aux 'multinationales' (monopoles impérialistes ou 'émergents') sous un mince vernis 'patriotique' et 'citoyen', la rupture avec les forces populaires indigènes organisées (principale 'force de frappe' des soulèvements populaires de 2000 et 2005), ou la récente (2011) convergence des forces que l'on peut qualifier de réformistes petites-bourgeoises (PCMLE/MPD, P'c' révisionniste, Pachakutik etc.) dans une Union plurinationale des Gauches opposée au gouvernement - or, ces forces réformistes sont indispensables pour que les forces populaires potentiellement révolutionnaires, mais tendant au 'mieux que rien', puissent être abusées par le nationalisme bourgeois (la 'bourgeoisie bureaucratique' selon le PCE-CR), lequel, quant à lui, semble s'être consolidé dans Alianza Pais [Nota : "Le nationalisme bourgeois est un courant parrainé par l'impérialisme qui s'appuie sur lui comme diversion démagogique pour détourner et dévier la lutte des peuples, lorsque la violence révolutionnaire perd en efficacité. Son noyau social est constitué par la bourgeoisie pro-impérialiste ou un secteur de celle-ci, qui prétend s'enrichir sans aucune mesure, disputant à l'oligarchie et à la bourgeoisie traditionnelle les faveurs de l'impérialisme, grâce au 'truc' de se présenter comme les pompiers de l'incendie révolutionnaire, par leur influence populaire et leur capacité de négociation face à la mobilisation de masse. Dans sa politique de tromperie, elle endosse un anti-impérialisme verbal et tente de confondre les masses avec sa thèse nationaliste préférée : la troisième voie. Mais en réalité, ils ne sont nullement anti-impérialistes ; ils se soumettent au contraire à de nouvelles et plus subtiles formes de pénétration économique étrangère" - Déclaration 'Aux peuples d'Amérique latine', Junte de Coordination révolutionnaire, 1er novembre 1974]. C'est quelque chose d'extrêmement important, que les maoïstes d’Équateur (pays où SLP ne se trouve pas) doivent être en mesure d'analyser correctement, pour en tirer le meilleur profit et agréger à eux le maximum de prolétaires et de personnes du peuple, abusées depuis 2007 par la 'révolution citoyenne'.

Relatives-of-victims-of-General-Augusto-Pinochets-military-Mais, pour SLP, le fascisme est l'expression de la bourgeoisie impérialiste la plus brutale et, dans les pays semi-coloniaux, des secteurs oligarchiques liés aux franges les plus brutales de l'impérialisme dominant principal - en Amérique latine, il s'agit de l'impérialisme nord-américain et plus secondairement européen. En Amérique latine, le fascisme a le visage de Pinochet et Videla, de Banzer et Rios Montt, de Fujimori et Uribe ; il a pour Mein Kampf la Guerre moderne de Roger Trinquier, pour SS un paramilitaire colombien ou un kaibile guatémaltèque ; et rien d'autre. Au demeurant, telle était la position des maoïstes (FRP-mlm) de Bolivie en 2008, puisqu'ils titraient l'un de leur communiqués 'Ni fascisme de la Media Luna, ni réformisme du MAS'. Et les maoïstes du Pérou ont toujours clairement identifié l'impérialisme dominant leur pays comme 'principalement US' et le fascisme comme les secteurs oligarchiques liés à cet impérialisme, même sous couvert de 'nationalisme' et de social-démocratie (comme l'APRA) : le fascisme de Garcia et Fujimori-Montesinos ; et ce qu'ils reprochent à Humala, c'est son passé génocide (avéré) dans la guerre contre-révolutionnaire de l'époque Fujimori (cependant, ils - en tout cas leurs médias générés comme 'Sol Rojo' - partagent l'analyse du 'bolivarisme' comme 'fasciste').
guatemala-1954-operation-pbsuccess-x-diego-rivera1- La volonté de rendre universelle sa ligne de conduite envers les hoxhistes équatoriens (PCMLE), qui ont (visiblement) une pratique effectivement détestable à son encontre. SLP n'est pas, loin de là, un défenseur acharné des adorateurs d'Enver Hoxha. Mais nous pensons, néanmoins, que la ligne de conduite doit être définie par les maoïstes de chaque pays en fonction de la réalité concrète des forces hoxhistes (sachant qu'il y a, souvent, plusieurs organisations s'en réclamant dans un même pays), et, ajouterait-on, des forces se réclamant du marxisme en général. Comme toute idéologie erronée, donc impuissante à saisir correctement le monde qui nous entoure, le hoxhisme, qui a déjà 35 ans d'existence, tend au fil des années à se différencier en de multiples organisations à la ligne et à la conception du monde très variable.

hoxha.jpgLe fait est qu'en 'France', le hoxhisme est un parangon des deux tares historiques du mouvement communiste dans cet État bourgeois : l'opportunisme 'front large' (ligne suivie actuellement par le PCOF, 'Parti frère' ICMLPO du PCMLE), et le dogmatisme petit-intellectuel, livresque et ossifié. Ces mêmes tares se retrouvent de pareille manière dans le mouvement trotskyste (l'un des plus importants du monde, comme le PCE-CR le sait peut-être), tandis que le courant communiste libertaire perpétue, quant à lui, la 'tradition' politique historique du 'blanquisme' (mouvementisme, syndicalisme révolutionnaire, praxis du 'coup d'éclat'). Universellement, le hoxhisme est caractérisé par les violentes attaques lancées par Enver Hoxha et le Parti du Travail d'Albanie contre Mao Zedong et la ligne rouge du PC de Chine, au moment même où la contre-révolution venait de triompher dans ce pays, ce qui a fortement précipité l'effondrement du mouvement communiste international dans la décennie suivante (même si ce ne fut pas le seul facteur, le rôle néfaste de l'URSS et du révisionnisme pro-soviétique restant principal). Mais même cela, à vrai dire, n'est qu'une conséquence - et non le fond du problème. Le fond du problème du hoxhisme est que pour lui, il suffit d'appliquer le marxisme-léninisme tel que compris et appliqué par la direction soviétique et les Partis de la 3e Internationale jusqu'en 1956 (deadline absolue !) et, ensuite, par le PTA d'Enver Hoxha jusqu'en 1985. Ils ne comprennent pas que, si l'URSS et les PC liés à elle ont dégénéré à partir des années 1950 (et parfois, même, dès le milieu des années 1930), et si le PTA et la 'démocratie populaire' albanaise ont dégénéré très rapidement après la mort d'Hoxha en 1985, c'est justement parce que cette conception marxiste-léniniste du monde (élaborée et appliquée entre les années 1920 et 1950) avait de profondes limites, que le maoïsme consiste justement à dépasser, dans un troisième et supérieur développement du socialisme scientifique (après le marxisme et le léninisme). De ce fait, la conception hoxhiste du monde et de la révolution est profondément ossifiée, fossilisée, et vouée perpétuellement à tomber soit dans l'opportunisme éhonté, soit dans le repli dogmatique stérile. L'Impérialisme et la Révolution d'Enver Hoxha est précisément un 'monument' concentré de ce dogmato-révisionnisme ossifié, se voulant 'kominternien'. D'une manière générale, que leur pratique soit opportuniste ou dogmatique, le mode de fonctionnement des organisations hoxhistes est profondément sectaire. Mais, justement, il ne faut pas perdre de vue que beaucoup de personnes sincèrement révolutionnaires y sont emprisonnées, tout en ayant des potentialités révolutionnaires considérables ; et que, même si elles se défendent farouchement d'une telle 'hérésie', ces organisations n'échappent pas à la lutte de lignes, qui est le moteur, notamment, de l'évolution de certaines vers l'opportunisme total, mais pourrait tout aussi bien être le moteur d'évolutions dans le bon sens. Pour le coup, le PCE-CR perd toute notion du caractère vivant des organisations révolutionnaires, comme de tout phénomène social.

19Le problème du collectif Odio de Clase, pour SLP, ce n'est pas en soi de tisser des 'liens de travail' avec une organisation hoxhiste, dans le contexte spécifique de l'État espagnol, dans une perspective antifasciste (l'État espagnol est toujours semi-fasciste, 35 ans après la 'transition', car la bourgeoisie peut difficilement faire tenir son édifice par des moyens non-violents d'encadrement des masses) et internationaliste, avec le soutien à la Guerre populaire en Inde : est-il détestable de voir une organisation hoxhiste évoluer dans le bon sens sur une question comme celle-ci ? C'est précisément lorsque Reconstruccion Comunista avait pris une position positive de soutien à la GPP en Inde, dénonçant les positions 'brejnévistes' (PTB, KKE, PCPE, PC cubain etc.) de soutien au Left Front contre-révolutionnaire (qui gouverne plusieurs États indien), que SLP avait 'salué' cette évolution dans le bon sens en pointant un lien vers le site de cette organisation (il y est toujours), laquelle mène par ailleurs un combat anticapitaliste et antifasciste respectable dans plusieurs parties de l’État espagnol. Le problème n'est pas, non plus, dans l''éclectisme' de la ligne éditoriale d'OdC : qu'y a-t-il de mal, pour un média révolutionnaire, à tenir factuellement informé-e-s ses lecteurs et lectrices des événements sur la ligne de front de la lutte de classe ou de la lutte anti-impérialiste à travers le monde ; quand bien même les forces en présence (du côté prolétarien/populaire) ne seraient pas maoïstes ? Ne faudrait-il, alors, jamais parler de la Palestine, sous prétexte qu'il n'y a pas de force maoïste affrontant l'occupation sioniste ? Et bien d'autres peuples en lutte, dans bien des pays du monde, sont dans la même situation... Non, le problème d'Odio de Clase, en profond décalage, il est vrai, avec cette ouverture éditoriale et militante, ce sont ses violentes attaques sectaires contre des organisations qui, elles... sont maoïstes (mais 'centristes' selon lui), divisant ainsi la solidarité envers les camarades maoïstes d'Inde dans ce qui semble relever, bien plus que de divergences idéologiques, de règlements de compte personnels. En revanche, au regard des faits évoqués par le PCE-CR, il est juste de critiquer que des organisations se réclamant du php newpeoplesarmymarxisme-léninisme-maoïsme, comme le PC des Philippines, entretiennent des relations internationales avec le PCMLE. C'est d'autant plus déplorable que, si ce dernier ne mène pas la Guerre populaire en Équateur, c'est donc qu'il ne considère même pas la Guerre populaire comme valable 'seulement' pour les pays semi-coloniaux, à dominante rurale et arriérés, comme c'est le cas de l'Équateur (quelle est alors, au juste, sa stratégie de conquête du pouvoir, à part manifester et présenter des listes aux élections ?). Il ne considère donc même pas que "la lutte armée constitue la ligne fondamentale de la révolution en Amérique latine", comme pouvait l'affirmer l'OLAS (organisation continentale d'idéologie cubano-guévariste) en 1968... Quelles affinités idéologiques peuvent donc bien exister entre ce Parti et le PC des Philippines, qui mène vaillamment la Guerre populaire dans son pays depuis près de 45 ans ?

Une simple question permettrait de répondre à beaucoup d'autres : le PCMLE participe-t-il à la gestion de municipalités, ou d'autres unités administratives ? A-t-il des membres qui occupent des fonctions administratives importantes, des postes universitaires haut-placés etc. ? Si la réponse est oui, alors il n'y a pas à chercher plus loin ce que défendent les agresseurs et les délateurs des militant-e-s du PCE-CR : ils défendent les juteux intérêts de leurs petits caciques néo-bourgeois, tout simplement ! Il n'y aurait, là, rien de bien différent de l'attitude du P'c'F face à la situation révolutionnaire en développement de 1968-75, lorsque celui-ci dirigeait ou co-dirigeait des milliers de municipalités et plusieurs départements, comptait 34 députés et 18 sénateurs, cherchait à se poser en 'opposition républicaine' au gaullisme, etc. etc. Mais, là encore, toutes les organisations hoxhistes de par le monde ne sont pas dans une situation comparable.

mandela-et-de-klerk.1263570290- Dans des documents antérieurs, le PCE-CR a pu parfois évoquer un 'plan impérialiste mondial d''accords de paix''. SLP ne partage pas ce point de vue 'conspirationniste'. Servir le Peuple ne croit pas qu'il y ait un 'comité' impérialiste quelque part, à Washington ou ailleurs, impulsant des 'accords de paix' capitulateurs aux forces populaires/prolétariennes organisées, révolutionnaires ou 'radicales', avec l'aide d''agents' sociaux-traîtres infiltrés... ce qui, pour le coup, serait une conception très 'hoxhiste' ou 'brejnéviste' du monde. Les "accords de paix" et autres "réconciliations nationales", qui se sont multipliés depuis la fin des années 1980, sont simplement l'aboutissement concret et logique de la grande période de reflux stratégique de la révolution mondiale (1975-92). Ce genre de déroute voit toujours, au sein de toute force organisée rabinarafatclinton.jpgrévolutionnaire ou 'radicale', la victoire des tendances conciliatrices et capitulatrices, et la survie pénible et marginale des éléments fidèles aux objectifs initiaux (ceci est valable, même, à l'intérieur de chaque personne militante, dont la pensée reflète la réalité autour d'elle). Les éléments restés fidèles à la ligne révolutionnaire n'ont alors plus qu'à patiemment reconstruire... C'est une loi historique. L'exemple du Mouvement de Libération Nationale basque (la gauche abertzale), que SLP a suivi de près en tant que composante maoïste du MLN occitan, est à ce titre édifiant : l'on y voit parfaitement que la ligne capitulatrice est née spontanément au sein du mouvement, sans aucune 'main tendue' (bien au contraire) de l'État espagnol, tout simplement comme conséquence de l'échec militaire, dans les années 2000, de l'organisation politico-militaire ETA. Il n'y aucun 'plan' des États bourgeois ni du 'G8' impérialiste à ce sujet. Lorsque leur mouvement subit un grave revers, les révolutionnaires communistes conséquents doivent se préparer à ce genre d'événements, quasi inévitables, et se préparer à la reconstruction, qui pourra être longue et difficile. Ils doivent dresser le bilan de leur lutte et de leur échec, comprendre leurs erreurs et en tirer les enseignements, car, le sens de l'histoire étant la marche au communisme, la cause de l'échec réside toujours principalement dans les erreurs des révolutionnaires eux-mêmes.ETA+espagne
- Dans ce document comme dans d'autres précédemment, le PCE-CR aborde peu la question du panaméricanisme, de la coordination politique des masses populaires au niveau continental, 'du Rio Grande à la Terre de Feu'. Serait-il sur une ligne de 'repli national' sur les États issus de la désintégration, sous le poids des féodalités locales (en raison du niveau trop faible des forces productives), des anciennes colonies espagnoles devenues indépendantes après une lutte héroïque ? SLP est bien conscient qu'il n'y a pas 'une' nation latino- (ou 'indo-') américaine. La langue est la même (sauf au Brésil), l'héritage culturel ibérique est commun, mais par de nombreux autres aspects de la culture ('formation psychique'), par le 'substrat' pré-hispanique différent (qui ne formait pas une 'nation' au sens marxiste du terme, mais en est un élément constitutif), par l'éloignement géographique (avant l'arrivée de l'avion), et bien sûr (en fait, c'est la base de tout le reste) par la communauté de vie productive, un-e maoist paintinghabitant-e de l'Équateur ne fait pas 'nation commune' avec un-e habitante du Mexique. Cependant, par la langue commune et une histoire largement similaire (colonisation espagnole brutale, puis domination impérialiste principalement européenne puis US, et résistances à l'une puis à l'autre), les peuples des différentes parties du continent ont un grand et fort sentiment de commune fraternité, un sentiment 'continental' à défaut d'être national, qui sous-tend profondément l'histoire des luttes depuis l'époque des guerres d'indépendance ; même si les oligarchies locales ont (aussi) réussi à impulser de forts chauvinismes, dans les masses des différents États, contre celles des États voisins (et même, au demeurant, au sein d'un même État, par exemple Quito vs Guayaquil, Sierra vs Costa). Faut-il considérer que ce sentiment populaire, cette aspiration à la collaboration fraternelle des hermanos pueblos de Nuestra América, comme l'on dit là-bas, est 'petit-bourgeois guévariste' ou 'bolivariste' ? Doit-on considérer que le sentiment populaire, la conscience de masse de centaines de millions d'êtres humains, puisse être une 'déviation collective' en décalage total avec la réalité matérielle et la manière dont les communistes maoïstes entendent la transformer - ou, dit autrement, que la conscience collective puisse être autre chose que le reflet de la réalité matérielle ?

 

Petit média d'information, d''agitation' et de propagande révolutionnaire, Servir le Peuple ne s'accorde pas, et ne demande pas au PCE-CR de lui accorder, plus d'importance qu'il n'en a. Nous espérons simplement que ces quelques paragraphes viendront stimuler la réflexion des maoïstes d'Équateur, et contribueront, si modestement soit-il, au débat constructif pour refonder un nouveau et conséquent Mouvement communiste révolutionnaire international.

 


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POSITION DES COMMUNISTES RÉVOLUTIONNAIRES DE LIBÉRATION OCCITANE SUR LES ÉLECTIONS MUNICIPALES ET EUROPÉENNES DES PROCHAINS MOIS

L'affaire Dieudonné-Valls :
Plutôt bon article sur la ‘Déclaration de guerre de la République à Dieudonné’ (la pseudo-controverse réactionnaire entre l’antisémite dégénéré et les gardiens du temple républicain)
Quelques mises au point complémentaires (et conclusives) sur la ‘‘question Dieudonné’’ (et Dreyfus, le Front populaire, l’antisémitisme etc.)
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Dossier Breizh :
Breizh : comment l'étincelle écotaxe a mis le feu à la lande
"Esclave", "identitaire", chouan, cul-terreux arriéré de service : pour paraphraser Césaire, "n'allez pas le répéter, mais le Breton il vous EMMERDE"
Considérations diverses – en guise de ‘‘petit debriefing’’ de ces derniers mois : Bretagne, fascisme, ‘‘Lumières’’ et Kaypakkaya… (point 1)
Considérations diverse (26/11/2013) : eh oui, Servir le Peuple a toujours quelques petites choses à vous dire ;-) (point 1)
Appel de la gauche indépendantiste bretonne (Breizhistance) pour le 30 novembre (avec notre critique de la position du ROCML)
Le Top Five des drapeaux qui n'ont PAS été inventés par un druide nazi  (mortel !)
Et en guise (provisoire) de conclusion : La Gauche indépendantiste bretonne revient sur la mobilisation de Karaez/Carhaix

Comité de Construction du PCR des Terres d'Òc : Déclaration du 11 Novembre

La phrase du moment :

"La tyrannie cessera parmi mon peuple ; il n'y aura que liberté, liberté toute nue, sans déguisement. Bouleversements d’États entiers : je les renverserai de fond en comble, il n'y aura rien de reste. Il va y avoir de terribles renversements de conditions, de charges et de toutes choses. Je veux faire un monde nouveau, je veux tout détruire. Je veux appeler à moi la faiblesse, je veux la rendre forte. Pleurez gens du monde, pleurez grands de la terre, vos puissances vont tomber. Rois du monde, vos couronnes sont abattues !"

Élie Marion, "prophète" et guérillero camisard cévenol, 1706.

Amb l'anma d'un Camisart, Pòble trabalhaire d'Occitània endavant !

 

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Document : Ascenseur pour les fachos (série de 6 vidéos Youtube, Antifascisme.org, site social-démocrate)

 

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Comité de Soutien à la Révolution en Inde

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Fil d'actu "Inde - Népal" du Secours Rouge - APAPC

J. Adarshini (excellent site en français)

Revolution in South Asia (en anglais)

Maoist Resistance (guérilla maoïste indienne - en anglais)

NaxalRevolution (Naxalite Maoist India, en anglais)

Banned Thought (en anglais)

Indian Vanguard (en anglais)

The Next Front (Népal - anglais)

Signalfire (sur la GPP en Inde et aux Philippines, le Népal et les luttes populaires dans le monde - en anglais)

Communist Party of India (Marxist-Leninist) Naxalbari (a fusionné avec le PC d'Inde maoïste le 1er mai 2014)

New Marxist Study Group (maoïste, Sri Lanka)

Parti communiste maoïste de Manipur (page Facebook)

 

Guerre pop' - Philippines :

Philippine Revolution (en anglais)

The PRWC Blogs

(tous deux remplacés apparemment par ce site CPP.ph avec notamment les archives d'Ang Bayan, l'organe officiel du Parti)

Solidarité Philippines

Fil d'actu "Philippines" du Secours Rouge - APAPC

 

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CEDEMA - actualité des mouvements armés en Amérique latine (+ qqs documents historiques)

 

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Guardias Rojos (Pérou, page FB)

Fil d'actu "Amérique latine" du Secours Rouge - APAPC

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Autres documents théoriques

 

Récapitulatif des "grandes thèses" de Servir le Peuple


À lire également, les Considérations Diverses, petits "billets" trop courts pour faire un article et donc regroupés par trois, quatre ou plus, exprimant notre CONCEPTION DU MONDE sur toute sorte de sujets. 


Même étude sur l'État espagnol (1 et 2) ; le Royaume-Uni (1 et 2) et l'Italie.

 

APRÈS 8 SÈGLES… (Huitième centenaire de la bataille de Muret 1213 & DÉCLARATION FONDATRICE de notre Comité de Construction du PCR-Òc)

 

 






 

 

 


 


 

 

Le 'centre mlm' de Belgique, la Guerre populaire et le (n)PCI (sur la stratégie révolutionnaire en pays impérialiste) ; et dans la continuité :

Gramsci et la théorie de la Guerre populaire en pays capitaliste très avancé (1ère partie)

et Gramsci et la théorie de la Guerre populaire en pays capitaliste très avancé (2e partie)

 

 

 

EXCLUSIF : Lotta Continua - "Prenons la Ville !" (1970) [avec un salut rouge et fraternel à l'AA Bordeaux ]

Manifeste Programme du (n)PCI

Présentation

du chap. 1 du Manifeste pour les lecteurs/trices francophones (valable pour tout le Manifeste)

 

(Chapitre I): PDF - WORD

 

 

 MANIFESTE COMPLET

(version non-définitive ; chap. 4 et 5 pas encore validés par les camarades italiens)

 

IMPORTANT pour la compréhension du Manifeste :

La crise actuelle, une crise par surproduction absolue de capital (en PDF)

article de 1985 paru dans Rapporti Sociali n°0

[en bas de la page en lien, icône
PDF - Télécharger le fichier pour télécharger le document]

Autres analyses d'actualité









Situation décisive au Népal 

En matière de conclusion sur la situation au Népal, et ses répercussions dans le Mouvement communiste international 

Questions-réponses sur la situation au Népal

 

Discussion sur la "gauche" en Amérique latine et la bourgeoisie bureaucratique

 

Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria : l'analyse d'un communiste abertzale

Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria, 2e partie

Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria, 3e et dernière partie  

 

 

 

 


Considérations diverses 03-2013 - et un peu de polémique/critique, ça fait pas de mal ! (sur Chavez, le 'bolivarisme', le 'fascisme' de celui-ci et autres choses...)

Autres articles historiques

 

25 avril 1945 : le Peuple italien terrasse le fascisme

 

 


 




Et en guise de récapitulatif/synthèse : Considérations diverses sur les États, les Nationalités, la Subsidiarité et le Pouvoir populaire ; ici (point 1) : Considérations diverses – fin octobre 2013 : État et révolution bourgeoise et ici : Considérations diverses : 1/ Le cœur des nations est aujourd’hui le Peuple