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25 février 2011 5 25 /02 /février /2011 16:38


Parce que l’on a entendu, au cours de notre vie militante, tout et n’importe quoi sur la question au sein de la "gauche révolutionnaire" (aussi bien communiste ML et MLM, que trotskyste ou libertaire) ; il a semblé nécessaire à Servir Le Peuple de mener une réflexion poussée sur la question nationale et les luttes de libération. Une réflexion qui conduit à revenir aux bases du marxisme, principalement les bases léninistes (et par suite, maoïstes) ; mais aussi, dans une large mesure, à repenser la problématique au regard des développements intervenus depuis les années 1920 où est mort Vladimir Illitch.

Lénine a été le premier, avec l’appui de Staline (Le Marxisme et la Question nationale), à mettre en avant clairement la question du droit à l’autodétermination pour les nations dominées, privées d’État ou en tout cas de véritable indépendance (protectorats, semi-colonies etc.). Déjà, bien que tardivement, Marx et Engels avaient évolué sur la question après des débuts (années 1840-1850) plutôt hostiles [1] : reconnaissance par Marx (1867) de la nécessité de l’indépendance (éventuellement avec ‘fédération’ par la suite) de l’Irlande, « secret de l’impuissance de la classe ouvrière anglaise » ; reconnaissance par Engels de la nécessité de l’indépendance de la Pologne, sans laquelle « il est impossible de parler sérieusement de la moindre question interne, tant que l’indépendance nationale fait défaut » etc. etc. (lire ici : www.contretemps.eu/katz-marx-peripherie/)

Mais voilà : de même qu’il ressort (déjà) des propos de Marx et Engels, la résolution des questions nationales était pour Lénine une tâche toute tactique, secondaire, une nécessité pour la classe ouvrière révolutionnaire afin de se gagner des alliés et d’affaiblir ses ennemis, les États impérialistes (France, Angleterre…) comme les grands Empires semi-capitalistes semi-féodaux (Autriche-Hongrie, Russie, Empire ottoman). Quelque chose qu’il « faut » que les révolutionnaires marxistes fassent, mais presque à contrecœur, et toujours avec méfiance :

« Le principe de la nationalité est historiquement inéluctable dans la société bourgeoise, et, compte tenu de cette société, le marxiste reconnaît pleinement la légitimité historique des mouvements nationaux. Mais, pour que cette reconnaissance ne tourne pas à l'apologie du nationalisme, elle doit se borner très strictement à ce qu'il y a progressif dans ces mouvements, afin que cette reconnaissance ne conduise pas à obscurcir la conscience prolétarienne par l'idéologie bourgeoise.

Le réveil des masses sortant de la torpeur féodale est progressif, de même que leur lutte contre toute oppression pour la souveraineté du peuple, pour la souveraineté de la nation. De là, le devoir absolu pour le marxiste de défendre le démocratisme le plus résolu et le plus conséquent, dans tous les aspects du problème national. C'est là une tâche surtout négative. Le prolétariat ne peut aller au-delà quant au soutien du nationalisme, car plus loin commence l'activité « positive » de la bourgeoisie qui vise à renforcer le nationalisme.

Secouer tout joug féodal, toute oppression des nations, tous les privilèges pour une des nations ou pour une des langues, c'est le devoir absolu du prolétariat en tant que force démocratique, l'intérêt absolu de la lutte de classe prolétarienne, laquelle est obscurcie et retardée par les querelles nationales ».

Une conception, finalement, que l'on peut qualifier d'UTILITARISTE*...

[À noter toutefois que ce texte cité ici, voué avant tout à attaquer le Bund et les austro-marxistes pro-menchéviks, date de 1913. Trois ans plus tard, la vision de Lénine avait très nettement évolué dans un sens plus "fondamentaliste"* (voir les luttes de libération des peuples comme fondamentales pour la révolution planétaire) : lenine-droit-peuples-autodetermination. Évidemment, cette chronologie est ce que dans la malhonnêteté intellectuelle qui les caractérise, ceux qui se plaisent à nous opposer le texte de 1913 "oublient" systématiquement de rappeler !]

[* -  Thèse "utilitariste" : les luttes des Peuples opprimés sont "utiles" aux travailleurs des Centres de la domination dans leur lutte contre leurs exploiteurs... et soutenues par eux pour autant qu'elles sont ainsi jugées "utiles", mais en perdant de vue que ces travailleurs constituent eux-mêmes un groupe social dominant et privilégié ("construit" dans le privilège sur le dos des opprimés) qui risque donc de "plier" sa conception de l'utilité/intérêt pour lui de ces luttes à la défense de cette position sociale.

- Thèse "fondamentaliste" : les luttes des Peuples opprimés, selon l'agenda d'eux-mêmes, sont FONDAMENTALES pour "de proche en proche", "en cercles concentriques" (gagnant peu à peu les Peuples "moins" dominés), encercler et ÉTRANGLER les Centres du Pouvoir et enfin les abattre.

Chez Lénine, on peut estimer qu'il y a un "saut qualitatif" de l'"utilitarisme" vers le "fondamentalisme" entre les "Notes critiques sur la question nationale" (1913) et "La révolution socialiste et le droit des nations à disposer d'elles-mêmes" (1916).]

Lénine restait un révolutionnaire de formation anti-monarchique jacobine ("Jacobins russes" de la fin du 19e siècle), un admirateur de la Révolution bourgeoise française dans sa phase Montagnarde (1793-94), et un continuateur fidèle de Marx et Engels qui étaient eux-mêmes des hommes des Lumières, du culte du Progrès et de la Civilisation, au matérialisme historique linéaire, voyant dans les États bourgeois modernes un « progrès » sur le morcellement « féodal » des Peuples, un « tremplin » vers la République socialiste universelle des travailleurs… Engels pouvait ainsi écrire vers 1848-49 que les Basques, les Corses et autres Slaves d’Autriche-Hongrie étaient des "peuples-ruines" (ou "déchets de peuples") entravant la marche du Progrès bourgeois (Volkenruinen en allemand ; restes de nations piétinées impitoyablement par la marche de l’histoire selon l'une des traductions disponibles) ; ou se réjouir de la conquête française de l’Algérie et de celle de la moitié nord du Mexique par les États-Unis (ce qui "brisait" selon lui "l’arriération" féodale de ces pays) ; ou encore dire des choses très justes... mais aussi très fausses ("soutien principal du féodalisme et (...) force de la contre-révolution en France") sur l'Occitanie ('nationalité du Sud de la France') [BIEN SÛR tous ces éléments sont absolument secondaires par rapport à l’apport historique de ces grands révolutionnaires à la cause du prolétariat, que l’on se comprenne bien ! Et cela n'a d'ailleurs pas exclu que leur opinion évolue notablement par la suite (voire note 1 en bas de page)].

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Congrès des Peuples d'Orient, Bakou, 1920 

Dans la même veine, Lénine voyait les cultures et les revendications nationales comme des vestiges du passé, avec lesquels il fallait composer, mais qui s’effaceraient devant le Progrès, qui se fondraient dans « une unité suprême qui se développe sous nos yeux avec chaque nouvelle verste (~ 1 km, Ndlr) de chemin de fer, chaque nouveau trust international, chaque association ouvrière (internationale par son activité économique et aussi par ses idées, ses aspirations) »…

Mais depuis, l’Histoire a poursuivi son cours. Et que s’est-il passé depuis la maladie et la mort du grand révolutionnaire (1922-24) ?

Nous n’en sommes plus aux verstes de chemin de fer, mais à l’avion qui fait Paris-Pékin en 12 heures, tandis que le train relie Paris à Madrid en une demi-journée… Les trusts internationaux sont pléthore, implantés chacun dans des dizaines de pays. La chaîne de production d’un bien comme une voiture se déroule de l’Inde à la France en passant par le Brésil et la Roumanie… Les grands monopoles capitalistes en Europe ont mis leurs intérêts en commun dans l’UE. Les classes laborieuses d’Europe de l’Ouest sont composées de travailleurs des 5 continents.

Et pourtant, les luttes et les revendications démocratiques nationales ont connu un essor sans précédent. Ces luttes et ces revendications démocratiques ont largement rejoint le camp progressiste et même, le camp de la révolution mondiale (même s’il a existé – nationalistes bretons et flamands pro-nazis, corses pro-Mussolini – et existe encore – Jeune Bretagne, Alsace d’Abord, Vlaams Belang – des courants réactionnaires).  

Il y a eu, bien sûr, les mouvements de décolonisation. Lénine soutenait sans réserve la libération des colonies et des semi-colonies, suivant deux idées directrices :

1. Favoriser chez ces Peuples la « marche du Progrès », par des révolutions bourgeoises balayant les arriérations féodales, tribales-patriarcales, cléricales etc.

2. Affaiblir les puissances impérialistes, en les privant de leur base d’accumulation mondiale, favorisant dans ces pays la révolution ouvrière.

Son soutien était donc, là encore, largement tactique et favorable aux nationalistes bourgeois les plus progressistes, mais bourgeois. Les communistes devaient les soutenir, en défendant les intérêts spécifiques du prolétariat [assez édifiant, à ce sujet, est le discours de Zinoviev au Congrès de Halle (octobre 1920)]. MAIS, par la suite, les masses populaires des colonies et semi-colonies ont montré leur aptitude à mener des révolutions démocratiques très avancées (comme à Cuba) et même des révolutions populaires-démocratiques, de Nouvelle démocratie, sous direction communiste, en marche ininterrompue vers le socialisme : en Chine, au Vietnam, en Albanie (qui après sa séparation de l’Empire ottoman, était devenue une semi-colonie italienne).  

euskal herria drapeaurougeMais il y a eu aussi, et il y a encore, de grandes luttes de libération en Europe, ou encore en Amérique du Nord (Québec, Natives, minorités afro-américaine et latino), au contenu progressiste et même révolutionnaire : de James Connolly en Irlande, affirmant que sans libération sociale l’indépendance ne vaudrait rien [2], aux socialistes abertzale de l’Action Nationaliste Basque et au PNV (pourtant d’origine conservatrice), soutenant la République espagnole aux côtés des communistes et des anarchistes, ou encore aux autonomistes de gauche catalans de la Generalitat ; des indépendantistes socialisants qui fondèrent Euskadi ta Askatasuna (ETA) en 1959 contre le régime franquiste (adoptant officiellement le marxisme révolutionnaire en 1965), aux républicains irlandais du Provo Sinn Fein et aux républicains socialistes de l’IRSP ; et aujourd’hui, des milliers de communistes abertzale basques (comme EHAK, EHK, Kimetz et d’autres) aux républicains socialistes irlandais du Republican Sinn Fein ou du 32CSM, ou à la gauche radicale indépendantiste bretonne ou corse, flnc.jpgcatalane ou sarde. 

Quelle a été l’apogée de ces luttes ? Ce furent les années 1960-70 (depuis, les tendances réformistes social-démocrates, ou réactionnaires de droite ont regagné du terrain)… C'est-à-dire, pas les années 1980-2000 de décomposition, de désagrégation et de recul général du mouvement révolutionnaire mondial ; mais au contraire l’époque de son apogée : une URSS déjà révisionniste mais encore prestigieuse et puissante, la Révolution chinoise à son sommet avec la Grande Révolution culturelle, la Guerre populaire au Vietnam, la révolution cubaine et ses répercussions dans les Amériques et en Afrique… « Le fond de l’air était rouge », et toutes ces luttes étaient parfaitement dans le sens de l’Histoire. Il ne s’agit donc pas de mouvements "réactionnaires" ou "décomposés petits-bourgeois", qui se seraient introduits dans la brèche laissée ouverte par un mouvement communiste flétrissant… Black Panthers Party - New Afrika Unite !

Mais bien, au contraire, de luttes populaires, démocratiques, progressistes, anticapitalistes, antifascistes, internationalistes ; auxquelles s’ajoute souvent, aujourd’hui, l’aspect écologique. Sous les couleurs nationales (à côté du drapeau rouge ou noir) de ces « peuples-ruines » que Marx, Engels, et dans une large mesure Lénine, voyaient disparaître de l’Histoire par la marche continue du Progrès… Ainsi en Occitanie y avait-il l'organisation Lutte occitane, plutôt marxiste, qui deviendra en 1974 un collectif dont le nom-slogan (Volem viure al Païs !) est resté célèbre, la Fédération anarchiste-communiste d'Occitanie (FACO) plutôt libertaire et puis... les nazillons de Pòble d'Òc (dont un certain Richard Roudier, aujourd'hui leader languedocien des Identitaires et de la "Ligue du Midi"), obligés par les circonstances de se faire passer pour des "gauchistes" "libertaires", "autogestionnaires" et "tiers-mondistes"... au point que certains finiront par le devenir réellement ! 

Comment expliquer cela ? 

C’est simple, mais il faut d’abord tordre le cou à un mythe bourgeois, qui a largement contaminé le mouvement communiste. Les États modernes, avec leurs « Peuples en lutte », ne sont pas les produits des révolutions bourgeoises pour la plupart d’entre eux.

Ils sont des produits des monarchies absolues, autrement dit, de la concentration ultime du pouvoir féodal entre les mains de quelques grandes familles régnantes (par les guerres, mariages, donations, ventes…).  

La France était pratiquement dans ses frontières actuelles au moment de la révolution bourgeoise de 1789, seuls la Savoie, Nice et le Vaucluse ont été rattachés ensuite. L’Espagne est dans ses frontières actuelles depuis le 17e siècle. L’Angleterre dominait déjà toutes les îles britanniques (Écosse, Irlande, Galles, Man) à cette même époque, sous les Stuart (dynastie d’origine écossaise).

Sous les monarchies absolues, le capitalisme a commencé à se développer, et la bourgeoisie avec. Mais celle-ci avait souvent sa « fraction dirigeante » (la plus puissante économiquement, politiquement et culturellement) au « centre » de ces États royaux, le centre autour duquel ils s’étaient développés. Ce centre s’est trouvé à la direction des révolutions bourgeoises. En France, c’est la bourgeoisie de la moitié Nord, surtout de la région parisienne, qui a dirigé et ‘centralisé’ la Révolution de 1789, et celles de 1830 et 1848 encore plus [3]. Cette bourgeoisie dirigeante a maintenu sous sa domination, et/ou dans l’arriération (déjà engendrée par la centralisation monarchique), le développement capitaliste des autres régions, au détriment de leur bourgeoisie comme des masses populaires.

En Grande-Bretagne, la révolution bourgeoise s’est faite tôt (17e siècle) et en alliance avec l’aristocratie, déjà « convertie » au capitalisme agricole. Celle-ci, fournisseuse en matières premières (laine, bois, alimentation, charbon) de la bourgeoisie dont le QG était à Londres, a maintenu les campagnes et notamment les terres celtiques (Écosse-Irlande-Galles) dans une banderatricolorcomunistarriération et une exploitation brutale. En Espagne, le processus révolutionnaire bourgeois s’est déroulé de 1833 à 1876, tardivement, et donc inachevé (laissant de grandes prérogatives à l’aristocratie terrienne et au clergé). Il a été largement dirigé, politiquement et culturellement, par la bourgeoisie (et l’aristocratie « libérale ») castillane de Madrid (et ses appendices de Séville, Cadix etc.), mais celle-ci s’est aussi appuyée sur les puissantes bourgeoisies basque de Bilbao (contre les carlistes), catalane de Barcelone, asturienne (Oviedo-Gijón) et cantabrique (Santander), etc. C’est le « pacte espagnol » des bourgeoisies, renouvelé pour la dernière fois en 1975-78 (en incluant les « nationalistes » basques du PNV, catalans de la CiU etc.), après la centralisation castillane autoritaire de Franco (justifiée par la lutte contre-révolutionnaire).  

L’Unité de l’Italie, elle, est le produit d’une révolution bourgeoise. Mais une révolution bourgeoise « incomplète », menée totalement par et pour la bourgeoisie du Nord (Turin, Milan, Gênes), en alliance avec l’aristocratie ‘libérale’ du Nord (la famille de Savoie à sa tête) et en compromis avec l’aristocratie terrienne du Sud et l’Église catholique. L’Unité s’est faite en maintenant le Sud (ancien royaume de Naples ou "Deux-Siciles") et les autres régions arriérées (Alpes, Sardaigne etc.) dans l’arriération et la semi-féodalité, et dans une exploitation féroce - Gramsci analysera brillamment cette « question méridionale » et se positionnera personnellement en faveur d'un État socialiste ouvrier-paysan de type fédéral. Cependant, les questions nationales en Italie ne sont pas extrêmement conflictuelles, sauf peut-être en Sardaigne (qui est, elle, une annexion féodale du Piémont, par traité, au 18e siècle !). Les revendications du Val d’Aoste, des Vallées occitanes ou du Sud-Tyrol restent relativement pacifiques ; la Ligue du Nord est un mouvement 100% bourgeois et fasciste, sur une revendication nationale totalement imaginaire, en réalité une simple revendication de « riches qui ne veulent plus financer les pauvres bons-à-rien du Sud (et immigrés) ». Car, d'un point de vue économique, la plaine du Pô est le centre capitaliste en Italie, même si la capitale administrative est à Rome.

L’Allemagne est aussi le produit d’une révolution bourgeoise (en compromis avec les classes féodales modernistes), mais elle s’est faite sur une base strictement nationale allemande (non sans grandes spécificités régionales toutefois : Bavière, Rhénanie etc.) et, depuis la perte des territoires de l’Est en 1945, il n’y a plus de minorités en Allemagne (sauf quelques Sorabes slaves en Lusace dans l’ex-RDA, quelques Danois près de la frontière avec ce pays, quelques Frisons près des Pays-Bas et bien sûr des Rroms sinté).  

La Belgique est un cas particulier. Elle est issue d’une révolution nationale bourgeoise : les « Pays-Bas autrichiens », premier pays à suivre la Révolution bourgeoise française de 1789, avaient été rattachés par le Congrès réactionnaire de Vienne (1815) à la Hollande dans un royaume des Pays-Bas. En 1830-31, un soulèvement bourgeois et populaire imposa l’indépendance. Il y avait aussi un aspect national-religieux, catholique contre la Hollande protestante. Mais surtout, le nouvel État est né d’un Congrès des Puissances où la France et l’Angleterre « libérales » imposèrent l’indépendance aux Hollandais et aux puissances réactionnaires (Prusse, Russie et Autriche). L’Angleterre, notamment, avait ainsi un petit État ami sur la côte juste en face d’elle (intérêt stratégique). La France avait un État tampon sur sa frontière Nord (la seule sans montagnes ni fleuve). Pour autant, la Belgique regroupait deux nations : les Flamands et les Wallons (Bruxelles, flamande à la base, s’est « francophonisée » par la suite, en tant que capitale). Depuis, les deux bourgeoisies s’entendent comme chien et chat et mobilisent les masses derrière elles dans leur guerre larvée : ouvriers « de gauche » wallons livrés à la mafia PS contre paysans et « honnêtes travailleurs » flamands, catholiques et conservateurs.

La Suisse est née d’un processus révolutionnaire paysan-libre (les cantons fondateurs) puis bourgeois (les Républiques oligarchiques de Genève, Vaud, Berne, Zürich…) contre l’Empire germanique ; processus débouchant sur la révolution libérale de 1830-48. Elle fait en réalité partie comme le Luxembourg, le Liechtenstein (son petit voisin), Monaco, Andorre ou encore Saint-Marin de ce que l'on peut qualifier de vestiges étatiques pré-modernes : de petits États qui ont été préservés de l'anéantissement (qui n'en a pas moins traversé l'esprit de plus d'un dirigeant de leurs grands voisins !) pour être en quelque sorte "neutralisés" et transformés en conservatoires de capitaux, fonction indispensable au capitalisme.

26 cantons extrêmement autonomes et 4 langues y cohabitent dans une relative harmonie, et un certain chacun pour soi… La seule lutte nationale ayant eu lieu a été celle des francophones du Jura, pour la séparation du canton de Berne alémanique. Cette lutte se poursuit, pour le rattachement de quelques communes restées bernoises ; mais jamais il n’a été question d’indépendance. La Ligue des Tessinois, sur le modèle de la Ligue du Nord italienne, est un mouvement fascisant qui ne vise qu’à défendre les intérêts de la petite et moyenne bourgeoisie italophone au niveau fédéral. Elle sert de force d’appoint à l’extrême-droite pan-helvétique (UDC etc.).  

Les États-Unis mériteraient une dissertation à eux tous seuls : on dira simplement qu’ils se sont créés par une révolution bourgeoise ‘séparatiste’ (d’avec l’Angleterre) mais surtout par la conquête (de l’Ouest ‘sauvage’, d’une grande partie du Mexique), le génocide massif des Peuples originels et l’esclavage agricole des Africains déportés dans le Sud. C’est un État bourgeois moderne né dans une colonie, comme projet colonial. L’impérialisme US s’exerce non seulement à travers le monde, mais aussi sur son propre territoire « national ». Le même constat peut s’appliquer au Canada ou à l’Australie. 

Tous les autres pays d’Europe sont des « États nations » au sens strict, correspondant à une nationalité : Pays-Bas, Portugal, pays scandinaves (avec la minorité lapone, tout de même), le petit Luxembourg bien sûr, etc. 

Les révolutions bourgeoises, donc, ont été dirigées par la bourgeoisie la plus avancée (économiquement, politiquement, culturellement) de chaque pays à l’époque, généralement celle du « centre » politique-économique de l’État monarchique. En France, le bassin parisien et globalement le tiers Nord. En Grande-Bretagne, la région de Londres et le Sud de l’Angleterre. En Espagne, Madrid, alliée à Bilbao et Barcelone (les contradictions éclatèrent rapidement entre ces centres). En Allemagne, c’étaient la Rhénanie et la Westphalie, alors prussiennes : ce fut donc la Prusse qui guida le processus unitaire. En Italie, ce fut l’État le plus avancé dans le développement capitaliste : le Piémont, avec également une forte agitation unitaire en Lombardie (Milan). 

400px-SpeakFrenchBeClean.jpgCette bourgeoisie « centrale » a ensuite « plié » le développement capitaliste de ces pays à ses intérêts, laissant de grands territoires dans l’arriération, la misère et l’exploitation sans pitié… Les États capitalistes reposent fondamentalement sur une contradiction Centre-Périphérie : un Centre où se concentrent le pouvoir économique, politique, et la culture de la classe dominante ; et une Périphérie « de relégation », où se concentrent la force de travail exploitée et la culture populaire : campagnes déshéritées, bassins ouvriers aujourd'hui sinistrés par la crise, banlieues prolétaires. Et parfois cette contradiction se double d’une question nationale, car la culture populaire présente à tel endroit des caractères nationaux : une langue particulière, un sentiment d’appartenance à une communauté historique distincte, un mode de vie et une conception des choses liés à une réalité économique propre.

Mais d'une manière générale, l'affirmation-imposition du capitalisme a consisté partout à démanteler la communauté populaire qui sous l'autorité "éminente" des seigneurs féodaux vivait jusque-là (on l'oublie souvent !) de manière relativement républicaine et démocratique, solidaire voire collectiviste (ce que Rosa Luxemburg appelait l'"économie naturelle"), pour la transformer en pure force de travail privée de tout moyen de production et de subsistance et condamnée à se vendre quotidiennement au Capital. L'"anéantissement" linguistico-culturel (thème de combat central de tous les mouvements autonomistes et indépendantistes actuels), comme celui mené (typiquement) par l'école de Jules Ferry sous la 3e République hexagonale, a été en réalité une conséquence et une arme de cela pour briser cette cohésion sociale populaire et spontanée qui échappait au contrôle du Capital et de l’État - le grrrrrand argument des jacobinards de tout poil est que "le français nous unit", que "sinon comment ferait-on pour se comprendre d'une région à l'autre" etc. etc., mais c'est éminemment FAUX : dans les faits, le triomphe du français au 20e siècle aura aussi été celui de 3d75e7dbef78f875f7cc337be5138241.jpgl'isolement individuel et de la "juxtaposition des solitudes" dans les grands centres urbains ou les "bassin d'emploi" périurbains plus ou moins sinistrés de la production capitaliste  - la Cité des Spectres...

Ces Périphéries des grands États-systèmes capitalistes modernes, ce sont donc les Peuples qui ont été annexés lors de la constitution des grands États monarchiques (Basques, Corses, Bretons, Irlandais, Écossais etc.) ou encore les minorités « importées » pour leur force de travail (dont les zones de relégation sont essentiellement urbaines) : les Noirs aux USA (17e-19e siècle) comme plus près de nous les immigrés Turcs et Kurdes en Allemagne, les immigrés Maghrébins, Ouest-Africains ou Antillais en France,  les Antillais ou les Indo-pakistanais en Grande-Bretagne etc.

Et ensuite ?

Et bien, le capitalisme est entré dans sa phase impérialiste, « 1ère période » (1870-1940) puis « 2e période » (depuis 1945). Pendant cette phase impérialiste, le capitalisme a poursuivi son développement, il a pénétré et englobé toute la « société civile », y compris les zones laissées dans l’arriération, et à vrai dire toute l’humanité, sauf quelques peuples restés communistes-primitifs ou patriarcaux, dans d’épaisses forêts équatoriales ou nordiques, ou des vallées reculées de l’Himalaya.

Il a englobé la « périphérie » au sein des États capitalistes européens. En France, tout lycéen connaît les fameuses « métropoles régionales » et « métropoles d’équilibre » dont le maillage recouvre maintenant tout le territoire. Cela s’est surtout déroulé dans la « 2e période » de l’époque impérialiste, entre 1945 et les années 1980. La Corse, la Bretagne et tout l’Ouest Atlantique, le Pays Basque et tout le Grand Sud-Ouest ont connu un développement capitaliste très important, une immersion spectaculaire dans les rapports sociaux capitalistes (à commencer par le salariat). On imagine difficilement, aujourd’hui, le « tiers-monde » qu’étaient encore ces territoires en 1940.

Et que s’est-il alors passé ? Et bien, tous ces Peuples englobés dans les grands États modernes lors de leur construction absolutiste ont commencé à exiger pour eux le parachèvement de la révolution démocratique bourgeoise ; à rejeter l’oppression politique, culturelle et économique du Centre sur leurs Peuples périphériques, en mettant en avant leurs caractères nationaux (langue, culture, histoire etc.). Or le marxisme-léninisme (Lénine) nous enseigne qu’à notre époque, l’achèvement des tâches démocratiques de la révolution bourgeoise appartient à la révolution prolétarienne, à l’avant-garde révolutionnaire de la classe ouvrière et des travailleurs exploités. Donc c’est tout naturellement que les masses travailleuses de ces Peuples, pour parachever la conquête de leurs droits démocratiques nationaux sans perdre de vue leurs intérêts de classe (ouvrier, prolétaire, paysan etc.), ont rejoint et rejoignent encore le camp de la révolution prolétarienne mondiale.

breizh gwenhadu komunourDans ces luttes nationales, il faut absolument le souligner, il existe une tendance bourgeoise, réactionnaire voire fasciste, ou au mieux « centriste » (démocratique-bourgeoise) : la moyenne voire grande bourgeoisie qui se considère entravée dans son développement par l’État central ou qui est plus tournée, par son activité économique, vers les États bourgeois voisins que vers le Centre.

Mais il y a aussi, systématiquement, une lutte populaire, où s’affrontent deux tendances : la ligne petite-bourgeoise (écolo-social-démocrate, démocrate-humaniste…) et la ligne prolétarienne : anticapitaliste, antifasciste, antisexiste, internationaliste (consciente d’être une petite parcelle du mouvement révolutionnaire mondial), écologiste radicale, démocratique-populaire…

La ligne populaire prolétarienne, dans les luttes nationales, a beaucoup reculé depuis les années 1970 (son apogée), mais elle reprend de la vigueur depuis la fin des années 1990. 

Plus un territoire est « pauvre », populaire, ouvrier et paysan, plus la ligne populaire (petite-bourgeoise et/ou prolétarienne) est forte (Corse, Bretagne, Euskal Herria, Irlande, Écosse) ; plus un territoire est « riche » plus la ligne bourgeoise, conservatrice ou réactionnaire-fascisante domine : Flandre, Alsace, Savoie, Vénétie… Elle consiste souvent en un sécessionnisme réactionnaire de « riches » qui ne veulent « plus payer pour les pauvres d’ailleurs », un sécessionnisme « de chantage » pour mener un bras de fer avec la bourgeoisie centrale mais qui ne débouche pour ainsi dire jamais : le chantage sécessionniste de la bourgeoisie flamande dure depuis près d’un siècle, la Ligue du Nord d’Italie a abandonné l’idée d’indépendance pour le fédéralisme fiscal etc.

Dans les territoires « pauvres », la ligne bourgeoise est le plus souvent autonomiste et "culturaliste". Au contraire la ligne prolétarienne envisage clairement (à moins d’un changement révolutionnaire au « Centre ») la rupture, l’indépendance (la ligne petite-bourgeoise oscillant et se scindant en permanence - comme d'habitude - entre les deux). 

Ainsi donc, les évènements depuis les années 1920 semblent avoir grandement contredit les prévisions de Lénine - et de tous les marxistes révolutionnaires de son époque - qui voyaient, en Europe, se poursuivre les processus d’unification "nationale" (des grands États bourgeois) des siècles précédents, et la revendication nationale se diluer dans la lutte populaire démocratique et ouvrière socialiste (à chaque nouvelle verste de chemin de fer). Lénine voyait la revendication nationale comme une survivance du passé, avec laquelle il fallait composer, sous le commandement vigilant de la classe ouvrière "centrale" ; mais au contraire, la voix des populi nigati (peuples niés, en corse) a résonné comme jamais auparavant dans les années 60-70, à l’apogée de la première vague de la révolution mondiale (quand le fond de l’air était rouge), et résonne à nouveau avec l’émergence de la deuxième vague.L’immersion grandissante de ces Peuples dans l’économie capitaliste, dans les rapports capitalistes de production (salariat, chômage-précarité, sous-traitance, franchise), a eu l’effet inverse de celui prévu.

PRC_antiimperialist.jpgDe la même façon, se pose la question dans les pays dominés : semi-colonies (domination économique), colonies (administration politique directe, comme les DOM-TOM) ou néo-colonies (anciennes colonies devenues « indépendantes » sur le papier, mais en réalité toujours sous domination économique et tutelle politique, comme en Afrique). Au début de l’époque impérialiste, ces pays consistaient essentiellement en des réservoirs de matières premières et de produits agricoles (activité donc essentiellement primaire), ainsi qu’en réservoirs de main d’œuvre et, aussi, de soldats (les troupes coloniales participèrent massivement aux deux guerres mondiales). Mais depuis, et très clairement à partir des années 1960-70, ces pays ont été massivement absorbés dans le système capitaliste mondial ; qui a eu tendance à en faire les principaux centres de production non seulement agricole et extractive mais aussi industrielle de la planète - comme pouvait déjà l'entrevoir Lénine dans L'Impérialisme en 1916.

L’agriculture encore largement semi-féodale a évolué massivement vers l’agro-capitalisme ; les monopoles sur les matières premières ont développé leur concentration, leur exploitation sans scrupules pour les personnes et l’environnement, et leur concurrence acharnée. Mais surtout, s’est développée une importante industrie de transformation (secondaire), avec la délocalisation de celle-ci depuis les pays « industrialisés » ; et même (dans les grandes villes en tout cas) une économie de consommation et de services (tertiaire). Tout cela sous la conduite des grands monopoles impérialistes et de leurs filiales sous-traitantes, bien sûr, mais aussi, en « satellite » de ces monopoles, sous la conduite d’un capitalisme national qui s’est énormément développé depuis 50 ans. Le point culminant de ce processus est ce que l’on appelle (dans les Amériques surtout) le « néolibéralisme » des années 1980-90.Affiche-100-ans-de-domination- 

Tout ceci a conduit à une très importante urbanisation, dé-féodalisation et détribalisation de la société. La part de la population urbaine a explosé (et la population tout court aussi, d’ailleurs), rompant avec le rythme de vie immuable des campagnes arriérées, et avec cette résignation au destin typique des sociétés rythmées par les saisons, où rien n’a changé depuis des siècles (cette société que l’on trouvait encore, dans la campagne française, au 18e siècle).

On a alors vu émerger des aspirations démocratiques bourgeoises, à cette révolution démocratique bourgeoise que la domination impérialiste a (en quelque sorte) « confisquée » en s’alliant avec les forces féodales réactionnaires, en imposant son ordre colonial meurtrier ou ses (non moins meurtriers) gardes-chiourme « indépendants ».

Au cours du 20e siècle, les aspirations démocratiques-bourgeoises à la libération nationale, à la modernisation et à la dé-féodalisation se sont exprimées sous la direction de Partis communistes ou de mouvements « marxisants » liés au mouvement communiste international (et entraînés dans sa chute, avec la faillite du révisionnisme soviétique – années 1970-80 – et la contre-révolution en Chine – 1975-80). Les nationalismes bourgeois, pour un « capitalisme national indépendant », privés d’une base bourgeoise-nationale suffisante, se sont tous terminés par l’échec et le renversement militaire (exemples types : le péronisme, ou le "progressisme" brésilien Kubitschek-Goulart des années 1956-64), ou par le compromis avec l’impérialisme et le féodalisme (exemples types : kémalisme, nationalisme arabe avec Sadate, Saddam Hussein ou Kadhafi, national-islamisme iranien).

Mais depuis la fin du siècle dernier, on assiste à un renouveau de ces nationalismes bourgeois : Chávez en Amérique du Sud, Gbagbo en Afrique, Ahmadinejad (soutenu par le puissant bazâr, la bourgeoisie urbaine) en Iran (réactionnaire religieux, mais plus que ses rivaux ? pas sûr…), avec ses alliés Hezbollah et Hamas, ne sont rien d’autre.

Ils prônent un puissant nationalisme, autrement dit un capitalisme national indépendant, avec des accents social-populistes. Ils jouent sur les contradictions entre les puissances impérialistes rivales (Anglo-saxons, couple franco-allemand, Japon, Russie, Chine) qui s’aiguisent à mesure que le capitalisme impérialiste mondial s’enfonce dans la crise. On pourrait aussi citer en exemple l’AKP, les « démocrates-musulmans » de l’État turc, expression politique d’une nouvelle bourgeoisie turque, qui s’est développée à l’intérieur du pays comme dans la diaspora (en Allemagne, etc.).

Les différences idéologiques peuvent paraître considérables (et du coup les rapprochements, comme entre l’Iran et Chávez, incompréhensibles), mais tous sont le produit d’une même réalité : l’immersion de plus en plus profonde du « Sud » dominé dans le capitalisme, avec l’émergence de nouvelles bourgeoisies et d’aspirations « radicales » bourgeoises.

Il en va de même pour Al-Qaïda : bien qu’inféodés à l’Occident, les pays de la péninsule arabique ont accumulé (sur la base du pétrole) tellement de Capital qu’il était prévisible qu’à un moment donné, une fraction minoritaire de celui-ci entre en rébellion contre les Occidentaux pour son émancipation. Le khalifat prôné par les djihadistes n’est autre que la base d’accumulation et le champ d’investissement nécessaire à ce Capital arabe du Golfe (voir ici l'article publié lors de la mort de Ben Laden). 

Bien sûr, un tel projet capitaliste-national indépendant est totalement impossible à l’époque impérialiste : sur ce point, rien n’a changé depuis Lénine. Jouant sur les contradictions inter-impérialistes, les nationalistes social-populistes en deviennent finalement prisonniers. En Iran, ils sont même clairement réactionnaires, s’appuyant sur la féodalité (mollah) des campagnes, et sur l’impérialisme (en tout cas le projet impérialiste) chinois, à travers l’énorme entreprise que sont les Gardiens de la Révolution islamique… Il en va de même pour le projet khalifal djihadiste. 

Mais il n’empêche : en l’absence d’un mouvement communiste fort et implanté dans ces pays, ces courants sont AUSSI l’expression des aspirations des masses populaires à l’indépendance nationale, à la souveraineté, à l'équité sociale et à la « même règle pour tous » ; aspirations qui poussent comme une dent de sagesse, sans parvenir à percer, mais qui poussent quand même… 

Parallèlement et, parfois, en lien étroit avec ces nouveaux nationalismes bourgeois (en Amérique du Sud notamment), il faut noter l’émergence d’un autre phénomène : avec l’irruption croissante Adivasi Maoistde la production et de l’exploitation capitaliste dans des territoires auparavant reculés et "hors-la-civilisation", se sont développées des résistances indigènes, résistances de Peuples "premiers", tribaux ou communautaires-primitifs, contre cette irruption. C’est réellement un phénomène marquant, dans le mouvement mondial des luttes, depuis les années 1970.

On trouve principalement ces mouvements indigènes en Amérique latine (les plus puissants sont en  Équateur, où ils jouent un rôle politique crucial depuis la fin des années 1990) ; mais aussi en Inde, avec les populations "tribales" adivasis ; au Nigéria avec les populations du delta du Niger contre l’exploitation pétrolière (passées à la lutte armée) ; ailleurs en Afrique équatoriale contre la déforestation ; au Sahara (Touareg) contre l’exploitation croissante des minerais (en particulier l’uranium au Niger !) ; dans le Nord canadien etc. On peut schématiser ces revendications autour de 3 grands axes :

- Dans le cas d’une production agricole importante, revendication de la propriété populaire, paysanne, de la terre cultivable ;

02 ConaieEcuador2008- Sanctuarisation de l’écosystème et des ressources naturelles : eau, forêts, sous-sols ;

- Une économie productive et marchande "libre" (non-collectiviste), mais "morale", "juste", "équitable" pour les humains et l’écosystème.

Dernièrement, en juin 2009, ont fait date les violents affrontements en Amazonie péruvienne. En Inde, la résistance des Adivasis est étroitement liée à la guérilla maoïste, ainsi que la résistance des populations forestières aux Philippines ; tandis qu’au Pérou, il est difficile de dissocier la guérilla populaire du PCP "Sentier Lumineux" (années 1980-90) de la résistance à la pression capitaliste constante sur les populations de l’Altiplano… En Colombie, en revanche, les guérillas marxistes sont liées aux luttes paysannes (souvent des populations métissées) mais semblent relativement coupées des résistances indigènes proprement dites.

Mais les liens, on l’a dit, sont également nombreux avec les nouveaux nationalismes bourgeois (Bolivie, Équateur). 

Là aussi, l’évolution du réel est donc assez inattendue. Entre les années 1920 et la chute du Mur de Berlin, les nationalistes bourgeois (kémalisme, Kuomintang…) avaient tous fini (après quelques années) par rejoindre le camp de l’impérialisme, y compris, à partir des années 1960, du social-impérialisme soviétique ; tandis que les masses populaires, luttant pour la libération nationale et sociale véritable, ralliaient le camp de la révolution prolétarienne, sous la direction d’intellectuels marxistes issus des masses. Cette configuration n’avait a priori pas de raisons de changer : la bourgeoisie nationale semblait vouée, comme la petite-bourgeoisie des pays impérialistes et avancés, à toujours plus se scinder entre camp de l’impérialisme et camp du Peuple et de la révolution mondiale.

Mais voilà que, depuis les années 1990, on voit surgir une nouvelle bourgeoisie nationale avec des aspirations typiquement révolutionnaires bourgeoises. Prenons l’exemple, typique, de Laurent Gbagbo : nulle remise en cause du mode de production capitaliste, bien au contraire, ni des « investissements étrangers » (donc, de l’impérialisme), mais une volonté d’imposer aux groupes impérialistes une domination collective en concurrence "équitable" et "loyale", et le respect des intérêts du pays, de sa bourgeoisie nationale et de sa population en général. Une vision typiquement révolutionnaire bourgeoise. TOUS les autres exemples précités sont dans la même optique, si l’on fait abstraction de leur multitude de cocktails idéologiques différents.

envencible guerra populara 3 montanasEt là aussi, une seule explication au phénomène : l’immersion grandissante des pays semi-coloniaux semi-féodaux dans l’économie capitaliste et le salariat, notamment à l’époque dite du "néolibéralisme", dans le dernier quart du XXe siècle. Cette immersion a amené, de même, le capitalisme à s’étendre à des territoires auparavant "vierges" et à se heurter à la résistance des populations originelles qui y vivent. Ces résistances ont, là aussi, des revendications "petites-bourgeoises" qui ne se placent pas dans le strict cadre du marxisme…

On pourra bien sûr dire, du point de vue de la science marxiste, que ces mouvements vont dans le mur, et c’est très certainement le cas à moyen terme. Mais, pour autant, ils existent, ils sont une réalité de notre époque, et les marxistes ne peuvent ignorer la réalité : ils doivent en tenir compte pour la transformer, y adapter leur stratégie, pour pouvoir faire triompher l’inévitable et indispensable (pour l’humanité) révolution prolétarienne, dans ce cas précis sous la forme de la Nouvelle démocratie, la révolution populaire-démocratique et anti-impérialiste. 

Ceci amène à une autre question, posée par le développement du salariat des pays dominés : celle de la "désoccidentalisation" du marxisme.

Le principe que la science marxiste n’est pas un dogme mais un guide pour l’action, et qu’elle doit s’adapter à la réalité concrète, notamment du pays concerné, a été posé par Lénine, qui le mît en pratique en Russie. Mais par la suite, par exemple, Staline s’opposa au développement soltangaliev.jpgd’un marxisme adapté aux nationalités (de culture centre-asiatique) du Turkestan et du Caucase (avec Sultan-Galiev)… On peut considérer que ce sont Mao et Hô Chi Minh (ou encore, moins connu, l'indonésien Tan Malakka) qui mirent ce principe en pratique pour la première fois hors d’Europe, pour l’Asie de l’Est de culture extrême-orientale (sans remettre en cause l’universalité des apports de Mao !). On peut considérer le tandem Castro-Guevara comme une tentative latino-américaine, la pensée Gonzalo (Abimaël Guzmán) comme une tentative plus spécifiquement andine ; Pierre Mulele, Ange Diawara et Amilcar Cabral comme des tentatives africaines ; sans oublier Kaypakkaya en Anatolie (État turc), Mazumdar et bien d'autres encore en Asie du Sud, etc. 

Mais, d’une manière générale, les intellectuels marxistes qui ont dirigé les luttes populaires dans les Trois Continents n’ont pas réellement adapté le marxisme (dans une véritable ligne de masse) aux conditions concrètes et en particulier, aux conditions culturelles de leurs pays. Une adaptation qui n’implique bien sûr pas la liquidation des lois scientifiques fondamentales, ce qui fut généralement l’autre écueil fatal ("maos de l'islam" au Liban).

De son côté, le nationalisme bourgeois a également été, très largement, d’inspiration culturelle occidentale (exemple absolu : le kémalisme ; mais aussi Bourguiba, Nehru, Sukarno etc.). Cependant, dans le cas particulier de l’aire culturelle orientale-musulmane, il a connu, aussi bien avec le nationalisme laïc du Baas ou de Nasser qu’avec l’islamo-nationalisme des Frères Musulmans ou d’Ali Shariati (le "père" de la révolution islamique iranienne), une véritable (et assez fructueuse !) tentative de désoccidentalisation.

Aujourd’hui, le jaillissement de la nouvelle vague révolutionnaire mondiale, et les questions nouvelles posées par le nouveau nationalisme bourgeois dont on a parlé ci-dessus (et qui va imposer, aux marxistes, une rude concurrence idéologique dans les masses !), remettent puissamment cette nécessité à l’ordre du jour. Il ne sera tout simplement pas possible, avec les tâches qu’exigent notre époque, de mettre éternellement sur le compte de l’arriération des masses le fait qu’elles ne se jettent pas dans les bras des communistes… Cela entrerait d’ailleurs en contradiction avec le constat fait plus haut, de l’immersion grandissante des Peuples dans l’économie capitaliste : comment, avec cette immersion grandissante, les manifestations de révolte des Peuples ne pourraient être, encore et toujours, que pure arriération féodale, cléricale ou tribale ? 

Telle est la réalité à notre époque, en ce début de 21e siècle.

Quelle conclusion faut-il en tirer ?

S’il y a une leçon centrale à retenir de l’expérience révolutionnaire du mouvement communiste au 20e siècle, c’est que la révolution prolétarienne ne consiste pas en un « prolongement », en un « dépassement » de l’État issu de la monarchie absolue et de la révolution bourgeoise : elle consiste en sa DESTRUCTION.

Il faut détruire l’État de la bourgeoisie dans ses fondements les plus profonds. La révolution prolétarienne en France n’est pas « l’accomplissement » de la révolution bourgeoise de 1789 (comme le pensait Jaurès, non-marxiste, mais aussi la plupart des marxistes sous l’influence de ce « socialisme républicain français ») ; elle est la destruction de l’État et de toute l'organisation sociale construite par l’Ancien Régime et 1789 (et Napoléon etc.).

De même, lorsqu'un État bourgeois est impérialiste et a un Empire, un ensemble de colonies et de semi-/néo-colonies sous sa tutelle exclusive (comme la France en Afrique, les États-Unis en Amérique latine, l’un et l’autre dans les Caraïbes et le Pacifique), la priorité absolue est de détruire l’Empire. Sans cela (Engels fut le premier à le noter), le prolétariat de la métropole impérialiste ne peut pas se libérer.

Ce principe a été posé, il y a plus de 90 ans, par Lénine dans L’État et la Révolution ; même si sa compréhension, on le sait, fut et (dans une large mesure) reste difficile pour les communistes se réclamant de la Révolution russe.

Pourquoi, dès lors, ce principe ne s’appliquerait-il pas à la configuration territoriale de cet État de la bourgeoisie, aux relations sociales instituées par la bourgeoisie entre les différents territoires, entre le Centre et la périphérie, relations économiques mais aussi (ou plutôt, faudrait-il dire, DONC) politiques et culturelles, etc. ? Après tout, c’est dans une large mesure ce que les bolchéviks firent en URSS… Mais cela paraît inconcevable à bien des grrrrrrands marxistes-léninistes de notre époque !

Il en va de même pour la périphérie au sens large : possessions d’outre-mer, néo-colonies, néo-protectorats (comme la Tunisie). C’est toute une configuration, héritée du 19e voire des 17e-18e siècles, qu’il faut détruire. 

220px-Black-Panther-Party-armed-guards-in-street-shotguns.jpgL’Histoire a avancé, comme toujours, à la manière d’une spirale ascendante ou d'une roue qui avance en tournant, et non en ligne droite. Ce qui pouvait être considéré comme conservateur, entravant la marche du Progrès, dans les années 1850 de Marx et Engels, à savoir les sentiments nationaux et les résistances nationales tant en Europe qu’outre-mer (voir ce que Engels écrivait sur l’Algérie), est devenu, avec l’immersion croissante dans les rapports de production capitalistes, progressiste et même révolutionnaire, exigeant l’achèvement d’une révolution démocratique qui n'a jusqu’à présent profité qu’à des classes favorisées (d’un point de vue social) mais aussi, d'un point de vue géographique, qu’aux Centres des États capitaliste - et, au niveau mondial, à une poignée de Centres impérialistes : Amérique du Nord, Europe de l’Ouest etc.

Ces luttes nationales dans leur aspect populaire et prolétarien, loin d’être une remorque encombrante, sont même devenues un élément moteur pour la révolution prolétarienne dans les pays impérialistes : où la conscience révolutionnaire est-elle plus avancée en Europe qu’au Pays Basque et dans les multiples Peuples en lutte de l’État espagnol, qu’en Irlande et dans les multiples nations opprimées du Royaume-Uni britannique, qu’en Occitanie et dans les multiples Peuples en lutte de l’État français, et bien sûr dans les minorités immigrées de tous les pays ? Où est-elle plus avancée, en Amérique du Nord, qu’au Québec, chez les Noirs, les Latinos et les Natifs ? Les luttes de libération nationales sont la poudre à canon pour faire exploser les États et les Empires capitalistes, une poudre qui n’attend que l’étincelle d’une direction authentiquement révolutionnaire… [4]


FAISONS SAUTER L’ÉTAT DE LA BOURGEOISIE, BRISONS LES MURS DE LA PRISON QUI NOUS ENFERME ! 

[1] Engels (mais Marx n'avait sans doute pas une opinion bien différente) pouvait ainsi se féliciter, en 1848, de la victoire des troupes françaises sur Abd-el-Kader en Algérie, ce dont se gargarisent bien sûr aujourd'hui les fascistes. L'année suivante, dans l'opuscule Le Panslavisme, il pouvait de la même manière se féliciter de l'invasion US du Mexique... Paradoxalement, dans la guerre américano-mexicaine en question, un bataillon d'Irlandais (nation opprimée) ayant fui la famine et enrôlés dans l'armée dès leur arrivée aux États-Unis avait pu, par solidarité d'opprimés devant les exactions US, déserter et combattre aux côtés du Mexique, offrant là un des premiers exemples historiques (non-conscientisé) d'internationalisme -disons- populaire ! (ils firent le lien entre les mauvais traitements qu'ils subissaient dans l'armée, en tant que "papistes", et les crimes perpétrés contre la population mexicaine également catholique). Pour autant, les deux compères ont pu voir (assez nettement) leur opinion évoluer par la suite : ainsi par exemple, ce texte de 1858 portant à nouveau sur l'Algérie se montre beaucoup moins amène envers la colonisation et ses acteurs... Suivront d'autres écrits (de Marx, surtout) sur la colonisation britannique aux Indes notamment, ou encore sur la question irlandaise au Royaume-Uni (ici aussi, clair pas en avant vers la compréhension de l'encerclement des Centres par les Périphéries !!),  polonaise en Russie etc. etc. Lire aussi ici : http://www.contretemps.eu/katz-marx-peripherie/

[2] "Si dès demain vous chassiez l’Armée anglaise et hissiez le drapeau vert sur le Château de Dublin, à moins que vous ne proclamiez la République socialiste, vos efforts auraient été vains. L’Angleterre continuerait à vous dominer. Elle vous dominerait par l’intermédiaire de ses capitalistes, de ses propriétaires fonciers, de ses financiers, de toutes les institutions commerciales et individualistes qu’elle a plantées dans ce pays et arrosées des larmes de nos mères et du sang de nos martyrs".

[3]  Lire : http://servirlepeuple.over-blog.com/2018/11/annexe-a-l-etude-en-finir-avec-la-france-quelques-verites-sur-la-grande-revolution-bourgeoise.html

[4] Par rapport à tout ce qui vient d'être dit : "Il est très difficile de faire la révolution et de construire le socialisme dans les pays occidentaux, car dans ces pays l'influence pernicieuse de la bourgeoisie est très profonde et s'est déjà infiltrée partout. En Chine, la bourgeoisie n'existe que depuis trois générations tandis que dans les pays comme l'Angleterre ou la France, elle existe depuis des dizaines de générations. Dans ces pays la bourgeoisie a une histoire vieille de 250 à 260 ans, voire de plus de 300 ans ; l'idéologie et le style de travail bourgeois ont des influences partout et dans toutes les couches sociales. C'est pourquoi la classe ouvrière anglaise ne suit pas le Parti communiste, mais le Parti travailliste.
Lénine a dit : "Plus un pays est arriéré, plus difficile est son passage du capitalisme au socialisme". Vue d'aujourd'hui, cette thèse n'est pas correcte. En réalité, plus un pays est arriéré économiquement plus son passage du capitalisme au socialisme est facile, et non difficile. Plus un homme est pauvre, plus il veut la révolution. Dans les pays capitalistes occidentaux, le niveau de l'emploi et les salaires sont plus élevés et l'influence de la bourgeoisie sur les travailleurs est plus profonde. Dans ces pays, la transformation socialiste est moins facile qu'on ne le croit."
Mao Zedong, "Notes de lecture sur le Manuel d'économie politique de l'Union soviétique" (1960). Le même raisonnement peut évidemment s'appliquer entre les différentes régions - les Centres et les Périphéries - d'un même État.

Lire aussi absolument sur tout ça :

http://servirlepeuple.over-blog.com/2019/05/un-fondamental-sur-la-question-de-la-liberation-revolutionnaire-des-peuples-lrp-et-de-la-revolution-proletarienne-giuseppe-maj-du-n

big provence flag

ANNEXE 1 : Repères historiques et petites "réflexions" sur quelques idées reçues de l'historiographie officielle bourgeoise 

- Morcellement féodal de la France au 10e siècle : encore une vision bourgeoise et parisiano-centriste. C'est seulement le Bassin parisien, la moitié nord de l'Hexagone actuel, qui avait sombré dans la décomposition et l'"anarchie" féodale, sous l'effet de la décadence carolingienne. Mais au sud de la Loire (et du plateau de Langres) existaient de larges et stables unité politique : duché d'Aquitaine (au sud-ouest de la Loire et à l'ouest du Rhône), royaume d'Arles (Bourgogne-Provence) à l'est du "Massif central", etc. ; de même que pour les terres germaniques, unifiées sous l'autorité des Othoniens (Saint-Empire), le Nord et le Centre de l'Italie actuelle (royaume d'Italie), ou encore l'Espagne sous le califat omeyyade (héritier, lui-même, du royaume wisigoth) : la fragmentation politique des ces contrées sera plus tardive, à partir des 11e-12e siècles. Ces grandes unités politiques (et, dans une large mesure, nationales !) sont les berceaux de la Renaissance médiévale qui s'épanouira aux siècles suivants (1000-1300).

- Qu'est ce que "la France" à cette époque ? Au partage de Verdun (843), sont désignés comme Francie occidentale les territoires situés à l'ouest des "4 fleuves" : Escaut, Meuse, Saône et Rhône (incluant le nord de la Catalogne actuelle)... Mais en réalité, son véritable nom - Regnum francorum occidentalium - signifiait plutôt "Royaume franc de l'Ouest" (pour le distinguer de celui "de l'Est", ou "Germanie", et de celui "du milieu" ou "Lotharingie"). Le mot France lui-même apparaît avec les premiers Mérovingiens, au Ve siècle. Il désigne au VIe siècle l'ensemble des territoires qui leur sont soumis, entre le Rhin et la Loire. Néanmoins, au temps des Carolingiens, cet espace se réduit et ne désigne plus qu'un territoire situé entre l'Austrasie et la Neustrie. Au cours des Xe siècle et XIe siècle, ce territoire se réduit encore pour ne désigner plus que le nord-est de Paris. Il a sans doute existé une subdivision du diocèse de Paris correspondant à ce territoire, l'archidiaconé de France.
Voilà, globalement, à quoi ressemble politiquement la "France" (ou plutôt, la Francie occidentale de 843) au milieu du 11e siècle :
http://ekladata.com/tMZSMcphSskpdIvu4DTQu09c78o.png

- C'est une réalité que, face à la décadence de la monarchie carolingienne, les seigneurs féodaux du Bassin parisien ont élu ROI DES FRANCS (et non de France) le plus faible d'entre eux, afin que la monarchie reste toute honorifique. L'aïeul d'Hugues Capet, le comte Eudes, s'était illustré par une vaillante défense de Paris face aux Scandinaves, ce qui lui donnait un certain prestige symbolique, mais guère plus. Paris était d'ailleurs, à l'époque, une ville d'importance mineure ; les Capétiens eux-mêmes résidaient plutôt à Orléans, jusqu'à la fin du 11e siècle en tout cas. Cependant, dès l'An 1000, "le cave se rebiffe" et va tenter d'affermir son domaine et son autorité face aux grands féodaux du Nord (les Blois, Anjou, Champagne, Vermandois etc., sans oublier les ducs de Normandie, rois d'Angleterre à partir de 1066). Le ressort de cette campagne d'expansion de son domaine, la maison capétienne va le trouver dans l'ALLIANCE AVEC LA BOURGEOISIE du Bassin parisien, le soutien à l'affirmation de celle-ci face aux grands féodaux. C'est le début d'un partenariat qui se poursuivra jusqu'au 18e siècle. Dans l'historiographie bourgeoise enseignée à l'école de Jules Ferry, les "grands rois" (Henri IV, Louis XIV etc.) sont ceux qui ont correctement servi les intérêts de la bourgeoisie.
Les années 1180-1220 sont celles de la "conquête de l'Ouest" sur l'Empire Plantagenêt (carte)* : en 1223, celui-ci ne contrôle plus qu'un petit réduit aquitain. Il reprendra du "poil de la bête" au Traité de Brétigny (1360) mais pour une courte période (20 ans), et à la fin de la Guerre de Cent Ans (1453), la maison d'Angleterre est totalement évincée du continent. Les années 1208-1271 (croisade des Albigeois et ses suites) sont celles de la conquête du Languedoc (au sud du "Massif central", entre la Garonne et le Rhône). Le royaume capétien s'étend aux siècles suivants à l'Est du Rhône, sur des terres anciennement au Saint-Empire : Lyonnais et Dauphiné au 14e siècle, Bourgogne et Provence au 15e. La Bretagne est unie à la couronne en 1532. Les siècle suivants voient enfin la "conquête de l'Est et du Nord" : au 17e siècle sont contrôlés le Nord-Pas-de-Calais actuel et l'Alsace, la Franche-Comté et le département actuel de l'Ain, ainsi que le Roussillon (Catalogne du Nord) ; au 18e siècle la Lorraine et la Corse. Le règne d'Henri IV achève d'affermir l'autorité royale sur la Gascogne et l'Ipar Euskal Herria. Les derniers territoires annexés sont le Comtat venaissin (Vaucluse) en 1791, la Savoie et le Pays niçois de 1793 à 1815 puis définitivement en 1860.

- Nations : elles se forment (cf. par exemple Kaypakkaya dans "La Question nationale en Turquie", ici une traduction en français) non pas à l'apogée du capitalisme, dans la révolution bourgeoise ou la révolution industrielle, mais à l'AUBE de celui-ci, c'est à dire dans l'APOGÉE de la féodalité.

[Traduction par nous de la citation exacte (source en anglais) : "En outre les nations n'apparaissent pas lorsque le capitalisme a atteint le stade ultime de son développement, mais à ce que l'on peut appeler l’aube du capitalisme. Lorsque le capitalisme pénètre dans un pays et y unifie les marchés dans une certaine mesure, les communautés qui possèdent les autres caractéristiques (énoncées dans "La Question Nationale" de Staline NDLR) sont alors considérées comme formant une nation. Si tel n’était pas le cas, il faudrait alors considérer que toutes les communautés stables situées dans des pays arriérés, des régions où le développement du capitalisme reste encore limité, ne sont pas des nations. Jusque dans les années 1940, il existait encore en Chine un fort morcellement féodal. Dans cette logique, il aurait alors fallu dénier l'existence de nations en Chine à cette époque. Jusqu'à la Révolution de 1917, la féodalité restait fortement implantée dans les campagnes profondes de Russie ; ce raisonnement  devrait donc conduire à rejeter l'existence de nations en Russie."]

Cette période, en Europe, se situe globalement entre l'an 1000 et 1300. C'est à cette période que le mot nation lui-même fait son apparition, dans les foires (de Champagne, du Languedoc etc.) et les universités : il désignait les marchands et les étudiants d'un même lieu de naissance (natio), parlant la même langue et partageant les mêmes "us et coutumes". La notion avait encore des contours imprécis ; ainsi les Italiens pouvaient-ils être désignés par leur région d'origine précise ("Siennois" etc.) ou sous l’appellation générique de "Lombards" (le royaume lombard, conquis par Charlemagne en 774, couvrait tout le Nord et le Centre de l'Italie actuelle). Néanmoins, l'idée y est : celle d'une communauté stable sur un territoire donné, partageant une même langue, une même culture et un sentiment de commune appartenance. Il faut noter que, à travers l'histoire, la coïncidence de la nation et de l’État est bien plus l'exception que la règle, de même que pour les notions précédentes d'ethnos (communauté de langue et de culture) et de demos (communauté politique) dans l'Antiquité. L'Empire perse, l'Empire grec d'Alexandre, l'Empire romain recouvraient des peuples très différents, tandis que la Grèce classique ou la Gaule pré-romaine, formant un même peuple, étaient divisées en cités politiquement indépendantes. De la même manière, du Moyen Âge à nos jours, des États comme la France, le Royaume-Uni, l'Espagne, la Turquie, la Russie etc., ou hier l'Empire ottoman ou l'Empire austro-hongrois, dominent ou dominaient différents peuples ; tandis que l'Italie et l'Allemagne n'étaient pas unifiées politiquement jusqu'en 1870 (la multiplicité des dialectes, au niveau populaire, peut d'ailleurs faire se demander si l'on a là des nations, ou des ensembles de nations "soeurs"). Aujourd'hui encore, la nation arabe (ou les nations si l'on distingue Maghreb et Machrek), ou encore la nation latino-américaine, sont divisées en différents États.

Pour autant, dès l'unification politique de l'actuelle France par les "grands rois" des 13e-14e siècles, la nation occitane se voit reconnue par la monarchie capétienne elle-même** : ainsi, en 1308 lors du "consistoire de Poitiers", il ressort que le roi de France règne sur deux nations : l'une de lingua gallica et l'autre de lingua occitana. En 1381, le roi Charles VI considère que son royaume comprend deux parties, les pays de langue d'oc ou Occitanie et les pays de langue d'oil ou Ouytanie : « Quas in nostro Regno occupare solebar tam in linguae Occitanae quam Ouytanae » (André Dupuy, Marcel Carrières et André Nouvel, Histoire de l'Occitanie, Éd. Connaissance de l'Occitanie, Montpellier, 1976 p. 58.).

[Kaypakkaya mérite aussi d'être cité pour ce passage expliquant à merveille le rôle de l'oppression nationale dans le capitalisme : "Quel est l'objectif de l'oppression nationale ? Cet objectif, de manière très générale, est de maîtriser la richesse matérielle de tous les marchés du pays sans avoir de rivaux, pour gagner de nouveaux privilèges, étendre les limites des privilèges actuels et s’en servir. Dans ce but, la bourgeoisie et les propriétaires issus de la nation dominante, afin de conserver les frontières politiques du pays font d’énormes efforts pour empêcher par tous les moyens les régions dans lesquelles vivent plusieurs nationalités de se séparer du pays. Dans les mots du camarade Staline : “Qui dominera le marché ?” [par exemple en Hexagone : la bourgeoisie du Bassin de la Seine ou occitane, lyonnaise, de Flandre-Artois, ou encore anglo-normande ? les foires de Champagne ou du Languedoc ? etc.]. C’est l’essence de la question. (...) L’oppression des travailleurs des peuples minoritaires de cette manière acquiert une double qualité : premièrement il y a l’oppression de classe utilisée contre les travailleurs afin d’exploiter et d’éradiquer la lutte de classe ; deuxièmement, il y a l’oppression nationale mise en œuvre pour les objectifs mentionnés plus haut contre toutes les classes des nations et des nationalités minoritaires. Les communistes font la distinction entre ces deux formes d’oppression parce que, par exemple, tandis que les bourgeois kurdes et les petits propriétaires s’opposent à la seconde forme d’oppression, ils supportent la première. En ce qui nous concerne, nous sommes opposés aux deux formes d’oppression. Afin d’éradiquer l’oppression nationale, nous supportons la lutte de la bourgeoisie kurde et des petits propriétaires, mais, d’un autre côté, nous devons nous battre contre eux pour mettre un terme à l’oppression de classe."]

- Négation de la négation : le "morcellement féodal" du 10e siècle est le résultat de l'effondrement, de la négation de l'Empire romain ; d'abord par l'"anarchie militaire" et les révoltes populaires (bagaudes) du Bas-Empire, puis par les invasions germaniques. Décadence administrative (plus de grandes unités politiques centralisées) et recul civilisationnel en apparence (à relativiser, car l'Espagne, l'Italie, l'Orient et l'Afrique du Nord gardent un haut niveau de civilisation), c'est aussi un grand développement des forces productives et donc de l'économie, car un homme libre ou semi-libre (serf) est beaucoup plus productif qu'un esclave***. Là est le ressort de la "Renaissance médiévale" des 11e-12e-13e siècles. Au sein de cet apogée de la féodalité, va surgir l'AUBE du capitalisme (avec les foires de Champagne et du Languedoc, les grandes cités marchandes italiennes, rhénanes et flamandes, etc.). La dynastie capétienne va ensuite (en confrontation, jusqu'au 15e siècle, avec les rois d'Angleterre et les ducs de Bourgogne) nier ce morcellement féodal relatif, et constituer l’État moderne "France" (établi dans son principe à la fin du 15e siècle, bien qu'il n'atteigne ses frontières actuelles qu'en 1860). Cette négation de la négation va permettre l'essor du capitalisme, qui se développera encore plus fortement à partir du 16e siècle pour aboutir dans la Révolution bourgeoise (1789-1815) et la révolution industrielle du 19e siècle.
À présent, une nouvelle négation de la négation est à l'œuvre. Les masses populaires veulent le socialisme, elle veulent la fin de l'exploitation capitaliste et de tous les rapports sociaux inégalitaires et oppressifs, notamment les rapports "territoriaux" établis par l'alliance capitaliste de la bourgeoisie et des rois (jusqu'en 1789) puis par les régimes de la bourgeoisie elle-même, rapports totalement basés sur Paris et sur une "dorsale" Marseille-Lyon-Paris-Le Havre. Les masses veulent la COMMUNE POPULAIRE révolutionnaire, se fédérant sur une vaste échelle, jusqu'au communisme universel. Il est probable que, dans une large mesure, les premiers échelons de cette fédération ressuscitent les nations constituées à l'aube du capitalisme, aux premiers siècles du dernier millénaire, et niées par l’État moderne capétien-bourgeois pour permettre l'expansion du capitalisme.

[* Celui-ci s'appuyait sur les bourgeoisies portuaires de la "façade atlantique", qui profitaient du commerce maritime avec l'Angleterre]

[** Reconnaissance de la nation occitane par la royauté française elle-même : http://fr.wikipedia.org/wiki/Occitanie#Diff.C3.A9rents_noms_de_l.27Occitanie_ou_de_ses_r.C3.A9gions]

[*** Les communistes de l’État français, particulièrement ceux de la métropole parisienne, ont la caractéristique d'être très souvent totalement prisonniers de la vision BOURGEOISE de l'Antiquité et du Moyen Âge : celle d'une Antiquité "brillante", "rayonnante", et d'un Moyen Âge "gothique", sombre, frappé par un effondrement total de la civilisation. C'est la vision mise en avant à partir du 18e siècle par les historiens bourgeois (tels Jules Michelet), la bourgeoisie se voulant l'héritière des gréco-romains face à l'aristocratie héritière des "barbares", et à son alliée l’Église. C'est encore la vision défendue, aujourd'hui, dans les ouvrages d'un "philosophe" social-républicain bobo comme Michel Onfray. C'est une vision totalement contraire au matérialisme historique. Elle oublie complètement que l'héritage antique s'est très bien conservé, non seulement dans les pays musulmans à partir du 7e siècle, mais dès avant, dans l'Espagne wisigothique, dans les pays sous autorité byzantine (Orient et presque toute la Méditerranée entre le 6e et le 8e siècle), en Afrique du Nord (vandale puis byzantine et enfin arabe), etc. Les régions qui ont connu un grand "recul de civilisation" sont les régions non-méditerranéennes, qui n'étaient que superficiellement "civilisées" sous l'Empire romain. La cité romaine y avait un rôle essentiellement politique, administratif, si bien que la décadence politique de Rome, le retrait des armées (qui avaient une grande importance dans la vie économique), etc., ont entraîné sa quasi disparition. Les villae (domaines agricoles) étaient largement autosuffisantes et la vie sociale a tendu à s'y replier, préfigurant le domaine féodal. Une telle vision oublie les "renaissances médiévales" qui ont fleuri à partir de l'an 800, conséquences du développement des forces productives ("renaissance carolingienne" en Gaule, "renaissance othonienne" en Germanie, puis la renaissance des 11e-13e siècle). Elle oublie que l'Empire romain s'est effondré, d'abord, sous le poids de ses propres contradictions (le mode de production esclavagiste, déniant toute dignité humaine à la force de travail, est sans doute celui qui limite le plus les forces productives), et de l'oppression qu'il était condamné à faire subir aux peuples conquis... Ce que rappelait très justement Engels dans L'origine de la famille, de la propriété privée et de l’État : "À la fin du Ve siècle, l'Empire romain affaibli, exsangue et impuissant était grand ouvert aux envahisseurs germains. Nous étions précédemment au berceau de l'antique civilisation grecque et romaine. Nous voici maintenant auprès de son cercueil. Sur tous les pays du bassin méditerranéen, le rabot niveleur de l'hégémonie mondiale romaine avait passé, et cela pendant des siècles. Partout où le grec n'opposait point de résistance, toutes les langues nationales avaient dû céder la place à un latin corrompu; il n'y avait plus de différences nationales, plus de Gaulois, d'Ibères, de Ligures, de Noriques ; ils étaient tous devenus Romains. L'administration romaine et le droit romain avaient partout détruit les anciens liens consanguins et, du même coup, les derniers vestiges d'activité locale et nationale autonome. L'appartenance au monde romain, qualité de fraîche date, n'offrait point de compensation: elle n'exprimait pas une nationalité, mais seulement l'absence de nationalité. Les éléments de nations nouvelles existaient partout; les dialectes latins des différentes provinces se différenciaient de plus en plus; les frontières naturelles, qui avaient fait autrefois de l'Italie, de la Gaule, de l'Espagne et de l'Afrique des territoires autonomes, existaient encore et se faisaient toujours sentir. Mais nulle part n'existait la force capable de forger, avec ces éléments, de nouvelles nations. Nulle part il ne restait trace d'une capacité de développement, d'une force de résistance et, moins encore, d'un pouvoir créateur. L'énorme masse humaine de l'énorme territoire n'avait qu'un seul lien qui l'unît : l'État romain, et celui-ci, avec le temps, était devenu son pire ennemi, son pire oppresseur. Les provinces avaient anéanti Rome ; Rome même était devenue une ville de province comme les autres, - privilégiée, mais non plus souveraine, - non plus centre de l'Empire universel, non plus même siège des empereurs et sous-empereurs qui résidaient à Constantinople, à Trèves, à Milan. L’État romain était devenu une machine gigantesque, compliquée, exclusivement destinée à pressurer les sujets. Impôts, corvées, prestations de toutes sortes enfonçaient la masse de la population dans une misère toujours plus profonde; l'oppression était poussée jusqu'à l'intolérable par les exactions des gouverneurs, des collecteurs d'impôts, des soldats. Voilà où avaient abouti l'État romain et son hégémonie mondiale: celui-ci fondait son droit à l'existence sur le maintien de l'ordre à l'intérieur, et sur la protection contre les Barbares à l'extérieur. Mais son ordre était pire que le pire des désordres, et les Barbares, contre lesquels il prétendait protéger les citoyens, étaient attendus par ceux-ci comme des sauveurs."]

ENFIN BREF, tout cela pour dire que, les gens semblant par nature durs de la comprenette dans les milieux gauchistes, il est aussi possible de formuler les choses en des termes simples : ce que nous voulons, en lieu et place de l’État bourgeois français tel qu'il est, c'est une Union soviétique (telle que conçue par Lénine au début des années 1920) d'Hexagone... Point.

D'Hexagone, ou pourquoi pas d'Europe ; en tout cas, des parties de l'Europe qui seraient dans un premier temps libérées du capitalisme par la révolution ; bref – ce genre de question se posera directement en son temps dans la réalité de la lutte, nous n'en sommes pas là.

Tout simplement parce que le renversement du capitalisme DEVRA signifier, ne PEUT PAS signifier autre chose, que soit brisée l'organisation politico-économique des territoires en Centres financiers d'accumulation capitaliste et Périphéries plus ou moins, mais toujours, reléguées et "pompées" (lire à ce sujet : reflexions-a-partir-de-samir-amin - bouamama-basques-algeriens-colonisation-int-ext) ; organisation intrinsèque à la Modernité capitaliste et qui de fait, aussi longtemps qu'existent ces "hiérarchies géographiques" entre pays, régions d'un pays, etc., "bloque" en réalité tout déploiement d'une lutte des classes "pure", possédants vs exploités.

Par conséquent, la voie de la raison matérialiste dans la situation concrète de notre époque, c'est d'aller vers... ce qu'était l'URSS (dans sa conception initiale léniniste) : de grands "États-continents" confédéraux, multiculturels, multilinguistiques et inclusifs (en plus, bien sûr, d'être résolument anticapitalistes).

Car lorsque l'on critique le "tribalisme" des Catalans, Basques, Bretons, Corses ou autres, et cela peut parfois avoir sa part de vérité, l'on a tout de même tendance à oublier, en tout premier lieu, que les États européens existants ne sont ni plus ni moins que des "tribalismes qui ont réussi" : des régions qui en ont conquis d'autres, pour finir par proclamer ces ensembles de conquêtes des "États-nations", lancés à leur tour dans des affrontements "tribaux" avec les ensembles voisins ; tout cela sous un modèle centraliste uniculturel, unilinguistique et exclusif.

Quant aux grands États-continents capitalistes qui existent déjà, comme les États-Unis ou le Canada, la Russie ou l'Inde, certes ils sont officiellement fédéraux, seul moyen pour eux de s'assurer une certaine stabilité et de n'avoir pas déjà explosé ; mais ce fédéralisme n'en reste pas moins très largement factice, "cache-sexe" d'une domination féroce sur tout un ensemble de groupes humains (Noirs, Latinos et Nations indigènes en Amérique du Nord, Caucasiens, Peuples sibériens et autres non-russes en Russie, Kashmiris, Tamouls, Adivasis "tribaux" et autres non-hindoustanis, musulmans et basses castes en Inde) ; tandis que de son côté l'Union Européenne est une tentative, précisément pour faire face à ces puissances concurrentes, de bâtir un tel super-État continental bourgeois et technocratique autour et au service des "pôles" de Paris et de la vallée du Rhin (Ouest de l'Allemagne, Bénélux), dominant et écrasant le reste comme l'avait fait auparavant chaque État membre avec ses "provinces" (rendant certes cocasse lorsque les "souverainistes" desdits États se plaignent de cette domination) : il va de soi, bien entendu, que ces "modèles"-là d’États-"continents" ne sont pas les nôtres et sont au contraire résolument à combattre et détruire.

Voilà donc : à partir de là, ce programme qui est le nôtre, vous pouvez le vomir ; mais au moins saurez-vous clairement sur quoi se déversent vos vomissures...

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commentaires

R
Je reprend ci-dessous un extrait de votre texte<br /> Lisez « - Dans le cas d’une production agricole importante, revendication de la propriété populaire, paysanne, de la terre cultivable ;<br /> <br /> - Sanctuarisation de l’écosystème et des ressources naturelles : eau, forêts, sous-sols ;<br /> <br /> - Une économie productive et marchande "libre" (non-collectiviste), mais "morale", "juste", "équitable" pour les humains et l’écosystème.<br /> <br /> Dernièrement, en juin 2009, ont fait date les violents affrontements en Amazonie péruvienne. En Inde, la résistance des Adivasis est étroitement liée à la guérilla maoïste, ainsi que la résistance<br /> des populations forestières aux Philippines ; tandis qu’au Pérou, il est difficile de dissocier la guérilla populaire du PCP "Sentier Lumineux" (années 80-90) de la résistance à la pression<br /> capitaliste constante sur les populations de l’Altiplano… En Colombie, en revanche, les guérillas marxistes sont liées aux luttes paysannes (souvent des populations métissées»<br /> <br /> QUELLE EST LA QUESTION AVEC CES LUTTES PAYSANNES VÉRITABLES INDUBITABLES ???<br /> <br /> CES luttes ne mèneront strictement à rien - nul part - dans la défaite si elle sont le moins du monde soumise - dirigée - par quelque section de la bourgeoise nationale que ce soit<br /> TOUTES elles seront trahies - liquidés - Il est terminé le temps de section de la bourgeoise révolutionnaire - il n'y en a plus nulle part - aucune<br /> Ces luttes paysannes - pour la tere - des natives pour leur droit DOIVENT IMPÉRATIVEMENT ÊTRE MISE SOUS la direction du parti PROLÉTARIEN RÉVOLUTIONNAIRE. S'il n'y a pas un tel parti alors il doit<br /> être constitué avant même de songer à conseiller - diriger - donner un avis sur le bien fondé de ces luttes<br /> Sans parti qui poussera la guerre révolutionnaire jusqu'au bout = le socialisme et rein d'autre ces luttes courageuses sont vouées à l'échec<br /> Sous l'Impérialisme contemporain il n'existe plus aucune étape intermédiaire - de luttes temporaires appelant à l'unité de sectiosn de la bourgeoise avec des segments du peuple en lutte.<br /> Le prolétariat est la seule classe totalement révolutionnaire et les autres classes doivent accepter son leadership ou périr.
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S
<br /> <br /> C'est justement ce qui est dit. Tout le propos de l'article est justement de relier l'émancipation 'nationale' populaire au mouvement mondial de la révolution prolétarienne, pour<br /> justement tracer une ligne de démarcation NETTE entre nationalisme bourgeois et 'libération nationale' populaire révolutionnaire (nous savons justement que la confusion est généralisée<br /> dans le monde actuel, notamment dans la gauche marxiste québécoise, soit pour rejeter les deux en bloc, soit pour les adorer béatement comme un tout).<br /> <br /> <br /> Mais nous faisons le constat de l'existence de ces mouvements paysans (ou communautaires 'primitifs') indigènes (c'est interdit ?) et de leur soumission actuelle aux bourgeoisies 'rebelles' type<br /> Chavez<br /> <br /> <br /> <br />
R
Enfin et je m'arrête ici ou presque<br /> Vous savez cette resurgence actuelle des nationalismes réactionnaires - il ne suffit pas qu'un groupe se proclame Marxiste nationaliste pour que le nationalisme devienne révolutionnaire.<br /> 1) En cette époque d'impérialisme triomphant - virulent - décadent - les luttes de libérations nationales sont tout simplement des lutets d'arrières gardes - réactionnaires<br /> 2) Il est fini le temps des colonies. Plus une seule bourgeoisie nationale ne mène une véritable lutte de libération nationale - même pas en Palestine je pense (à vérifier )<br /> 3) Le grand capital actuellement encourage et promouvoit les resurgences de nationalisme écossais - catalan - corse - basque - flamand - que pour contrer les sections de capitalistes dans chacun de<br /> ces pays qui tentent de résister au rouleau compreseur de Bruxelles et du grand capital hégémonique<br /> Il y a guerre interne dans leur camp sur la façon de mener le cheval euroland et une section fout des branches dans les roues de l'autre section en la menacant de rompre le pays - de le balkaniser<br /> et de faire directement affaire avec des segments plus faibles et dépendants ds bourgeoisie nationale réactionnaire<br /> <br /> 4) Le prolétariat n'a rien à attendre de ces batailles d'arrières gardes et doit laisser braire tous ces mauvais Vézir désirant devenir calife à la place du Calife
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S
<br /> <br /> Tout cela a largement été développé dans des articles ultérieurs que nous t'invitons à lire. La négation de la négation qu'a été l'Etat moderne (monarchique) puis bourgeois, vis à vis de la<br /> féodalité antérieure, par un modèle de société supérieur (socialiste), implique selon nous fondamentalement d'appuyer les luttes des peuples que la construction de ces Etats a niés. "Liberemu a<br /> nazione, feremu a rivoluzione" comme le dit par exemple un chant révolutionnaire corse (hélas, les limites idéologiques de ce mouvement de libération en particulier l'ont conduit pour le moment<br /> dans une belle ornière, c'est vrai).<br /> <br /> <br /> Le nihilisme national ("l'ère des nations est dépassée") ne date pas d'hier, la vivacité des LLN (souvent révolutionnaires, 'socialistes' ou 'marxisantes') est fort curieuse pour un truc censé<br /> être 'dépassé' depuis 100 ou 150 ans (tes propos ne datent pas d'hier, les marxistes révolutionnaires qui formaient alors ETA les rencontraient déjà il y a 40 ans, les mouvements nationaux du<br /> début du 20e siècle se heurtaient déjà à des arguments 'marxistes' de ce type, etc.). Il mène TOUJOURS à la défense OBJECTIVE des Etats "nations" bourgeois qui devrait être le premier "CQFD" (ce<br /> qu'il faut détruire) pour tout révolutionnaire digne de ce nom<br /> <br /> <br /> <br />
R
Cette phrase est un sophisme - une contre vérité : C’est simple, mais il faut d’abord tordre le cou à un mythe bourgeois, qui a largement contaminé le mouvement communiste. Les Etats modernes, avec<br /> leurs « Peuples en lutte », ne sont pas les produits des révolutions bourgeoises pour la plupart d’entre eux.<br /> <br /> Ils sont des produits des monarchies absolues, autrement dit, de la concentration ultime du pouvoir féodal entre les mains de quelques grandes familles régnantes (par les guerres, mariages,<br /> donations, ventes…).<br /> <br /> <br /> Ce n'est pas parce que les frontières de l'État national connu actuellement ont été érigées - et les divers peuples réunies au temps de la féodalité que les États nations étaient constitués.La<br /> révolution française - révolution bourgeoise emblématique a apporter<br /> l'essence de l'État nation bourgeoise (la démocratie bourgeoise, la représentation ministérielle, les frontières étanches - précises - les doaunes et les barrières tarifaires afin de permettre de<br /> développer l'industrie nationale à l'abri de ces doaunes-frontières et de la concurrence étrangère - l'unification forcée langue et droit - et loi et impôt et police répression - incarcération -<br /> militaire - unique pas chaque compté - ou chaque baronnie avec son armée - les culs blancs seuls et uniques ceux que le fasciste Napoléon lanca sus à L'Europe (et oui votre idole Napoléon un<br /> fasciste avant l'heure un Hitler sans moustache - amis français difficile de voir s'effondrer un héros national)
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S
<br /> <br /> Là encore c'est largement expliqué dans des tas d'articles (sur la construction en particulier de la 'France', de l''Espagne', de la 'Grande-Bretagne'...)<br /> <br /> <br /> Le reste de ton propos, on n'y comprend pas grand chose... Sur Napoléon, SLP n'a pas particulièrement à ma connaissance une appréciation de "héros national" (pour la bourgeoisie peut-être, mais<br /> pas pour nous)...cela dit le qualifier de fasciste (régime indissociable du stade impérialiste du capital) est un mépris total du contexte historique<br /> <br /> <br /> <br />
R
Un premier commentaire :<br /> <br /> «Mais il y a eu aussi, et il y a encore, de grandes luttes de libération en Europe, ou encore en Amérique du Nord (Québec, Natives, minorités afro-américaine et latino) Source Servir le peuple.<br /> http://servirlepeuple.over-blog.com/article-la-question-nationale-au-21e-siecle-68064883.html<br /> <br /> Ce qui constitue une erreur. La lutte des afro et des latino n’est pas une lutte de libération nationale mais une lutte contre la discrimination et le racisme de communautés ethniques qui ne<br /> constituent pas des nations au sein des États-Unis. Cependant la lutte des natives (peuples autochtones ou premières nations selon les appellations) est une lutte de libération nationale de nations<br /> opprimées dans l’espace géographique – politique – économique États-uniens et de même au Canada. La lutte de libération nationale des québécois est terminée – la nation québécoise est devenue une<br /> nation oppressive envers les naqtions amérindiennes et le Québec est un pays impérialiste oppresseur avec sa bourgeoisie capitaliste monopoliste oppressive.
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S
<br /> <br /> Les nations afro-américaine et latino (+ bien sûr les natives) sont considérées comme des colonies intérieures depuis l'analyse d'Harry Haywood (sur la 'Black belt' des afro-américains) et telle<br /> est aujourd'hui l'analyse unanime du 'new communist movement' US depuis les années 60 jusqu'à aujourd'hui (ML, maos etc.)<br /> <br /> <br /> Pour le Québec nous sommes assez d'accord, ce serait la même chose si la Flandre se séparait de la Belgique ou l'Italie du Nord de l'Italie du Sud, ou même la Catalogne de l'Etat espagnol... ce<br /> serait de petits pays impérialistes. C'est un paramètre à prendre en compte pour les communistes, sans tomber pour autant dans le nihilisme national<br /> <br /> <br /> <br />
E
<br /> Ca c'est de l'analyse ! Longue vie à SLP<br /> <br /> <br />
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Considérations diverses : une mise au point nécessaire sur nos positions internationalistes et aux côtés des Peuples

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POSITION DES COMMUNISTES RÉVOLUTIONNAIRES DE LIBÉRATION OCCITANE SUR LES ÉLECTIONS MUNICIPALES ET EUROPÉENNES DES PROCHAINS MOIS

L'affaire Dieudonné-Valls :
Plutôt bon article sur la ‘Déclaration de guerre de la République à Dieudonné’ (la pseudo-controverse réactionnaire entre l’antisémite dégénéré et les gardiens du temple républicain)
Quelques mises au point complémentaires (et conclusives) sur la ‘‘question Dieudonné’’ (et Dreyfus, le Front populaire, l’antisémitisme etc.)
Réflexion théorique : loi Gayssot, lois antiracistes et "mémorielles", "antifascisme" bourgeois etc., quelle position pour les communistes ?

Dossier Breizh :
Breizh : comment l'étincelle écotaxe a mis le feu à la lande
"Esclave", "identitaire", chouan, cul-terreux arriéré de service : pour paraphraser Césaire, "n'allez pas le répéter, mais le Breton il vous EMMERDE"
Considérations diverses – en guise de ‘‘petit debriefing’’ de ces derniers mois : Bretagne, fascisme, ‘‘Lumières’’ et Kaypakkaya… (point 1)
Considérations diverse (26/11/2013) : eh oui, Servir le Peuple a toujours quelques petites choses à vous dire ;-) (point 1)
Appel de la gauche indépendantiste bretonne (Breizhistance) pour le 30 novembre (avec notre critique de la position du ROCML)
Le Top Five des drapeaux qui n'ont PAS été inventés par un druide nazi  (mortel !)
Et en guise (provisoire) de conclusion : La Gauche indépendantiste bretonne revient sur la mobilisation de Karaez/Carhaix

Comité de Construction du PCR des Terres d'Òc : Déclaration du 11 Novembre

La phrase du moment :

"La tyrannie cessera parmi mon peuple ; il n'y aura que liberté, liberté toute nue, sans déguisement. Bouleversements d’États entiers : je les renverserai de fond en comble, il n'y aura rien de reste. Il va y avoir de terribles renversements de conditions, de charges et de toutes choses. Je veux faire un monde nouveau, je veux tout détruire. Je veux appeler à moi la faiblesse, je veux la rendre forte. Pleurez gens du monde, pleurez grands de la terre, vos puissances vont tomber. Rois du monde, vos couronnes sont abattues !"

Élie Marion, "prophète" et guérillero camisard cévenol, 1706.

Amb l'anma d'un Camisart, Pòble trabalhaire d'Occitània endavant !

 

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  • ANTARSYA (Coordination de la gauche anticapitaliste pour le renversement, avec des trotskystes, des 'maos' etc., en grec)
  • ANTARSYA - France (site en français)
  • Laïki Enotita ("Unité populaire") - France (en français et en grec, scission anti-capitulation de SYRIZA, pour s'informer)
    EKKE (Mouvement communiste révolutionnaire de Grèce, 'maoïsant' et membre d'ANTARSYA, présentation en anglais, le reste en grec)

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    Nouvelle Turquie (nouveau site)
  • YPG (Unités de Protection du Peuple, Kurdistan "de Syrie", en anglais)
    PKK (Kurdistan "de Turquie", site en anglais)
    PYD (Parti de l'Union démocratique, Kurdistan "syrien", site en anglais)
    ActuKurde (site d'information en français)

Afrique :

Asie & Océanie :

Antifa :

Action Antifasciste Bordeaux (plus mis à jour, mais "cave aux trésors")

AA Alsace (idem)

Union Révolutionnaire Antifasciste du Haut-Rhin (URA 68, page Facebook)

Collectif Antifasciste Paris - Banlieue

Action Antifasciste Paris - Banlieue

Montpellier Antifa

Collectif Antifasciste 34

Collectif Antifasciste Rennais (AntifaBzh)

Cellule Antifasciste Révolutionnaire d'Auvergne (CARA, page Facebook)

Carcin/Quercy Antifascista (page Facebook)

Occitània Antifascista (page Facebook)

Breizh Antifa (page Facebook)

Perpignan Antifa (page Facebook)

Action Antifasciste de Pau

Union Antifasciste Toulousaine

Ipar Euskal Herria Antifaxista (Pays Basque du Nord antifasciste)

REFLEXes - site d'informations antifascistes

La Horde, portail d'information antifa

Rebellyon - rubrique "Facho"

Redskins Limoges

Droites extrêmes - blog Le Monde (site d'information bourgeois bien fourni, parfait pour le "watch")

Document : Ascenseur pour les fachos (série de 6 vidéos Youtube, Antifascisme.org, site social-démocrate)

 

Guerre pop' - Asie du Sud :

Inde Rouge (nouveau site "officiel" francophone)

Comité de Soutien à la Révolution en Inde

Comité de solidarité franco-népalais

Fil d'actu "Inde - Népal" du Secours Rouge - APAPC

J. Adarshini (excellent site en français)

Revolution in South Asia (en anglais)

Maoist Resistance (guérilla maoïste indienne - en anglais)

NaxalRevolution (Naxalite Maoist India, en anglais)

Banned Thought (en anglais)

Indian Vanguard (en anglais)

The Next Front (Népal - anglais)

Signalfire (sur la GPP en Inde et aux Philippines, le Népal et les luttes populaires dans le monde - en anglais)

Communist Party of India (Marxist-Leninist) Naxalbari (a fusionné avec le PC d'Inde maoïste le 1er mai 2014)

New Marxist Study Group (maoïste, Sri Lanka)

Parti communiste maoïste de Manipur (page Facebook)

 

Guerre pop' - Philippines :

Philippine Revolution (en anglais)

The PRWC Blogs

(tous deux remplacés apparemment par ce site CPP.ph avec notamment les archives d'Ang Bayan, l'organe officiel du Parti)

Solidarité Philippines

Fil d'actu "Philippines" du Secours Rouge - APAPC

 

Guerre pop' & Luttes armées - Amérique latine :

CEDEMA - actualité des mouvements armés en Amérique latine (+ qqs documents historiques)

 

Nuevo Peru (Pérou, basé en Allemagne, en castillan et allemand principalement)

Guardias Rojos (Pérou, page FB)

Fil d'actu "Amérique latine" du Secours Rouge - APAPC

Archives

Autres documents théoriques

 

Récapitulatif des "grandes thèses" de Servir le Peuple


À lire également, les Considérations Diverses, petits "billets" trop courts pour faire un article et donc regroupés par trois, quatre ou plus, exprimant notre CONCEPTION DU MONDE sur toute sorte de sujets. 


Même étude sur l'État espagnol (1 et 2) ; le Royaume-Uni (1 et 2) et l'Italie.

 

APRÈS 8 SÈGLES… (Huitième centenaire de la bataille de Muret 1213 & DÉCLARATION FONDATRICE de notre Comité de Construction du PCR-Òc)

 

 






 

 

 


 


 

 

Le 'centre mlm' de Belgique, la Guerre populaire et le (n)PCI (sur la stratégie révolutionnaire en pays impérialiste) ; et dans la continuité :

Gramsci et la théorie de la Guerre populaire en pays capitaliste très avancé (1ère partie)

et Gramsci et la théorie de la Guerre populaire en pays capitaliste très avancé (2e partie)

 

 

 

EXCLUSIF : Lotta Continua - "Prenons la Ville !" (1970) [avec un salut rouge et fraternel à l'AA Bordeaux ]

Manifeste Programme du (n)PCI

Présentation

du chap. 1 du Manifeste pour les lecteurs/trices francophones (valable pour tout le Manifeste)

 

(Chapitre I): PDF - WORD

 

 

 MANIFESTE COMPLET

(version non-définitive ; chap. 4 et 5 pas encore validés par les camarades italiens)

 

IMPORTANT pour la compréhension du Manifeste :

La crise actuelle, une crise par surproduction absolue de capital (en PDF)

article de 1985 paru dans Rapporti Sociali n°0

[en bas de la page en lien, icône
PDF - Télécharger le fichier pour télécharger le document]

Autres analyses d'actualité









Situation décisive au Népal 

En matière de conclusion sur la situation au Népal, et ses répercussions dans le Mouvement communiste international 

Questions-réponses sur la situation au Népal

 

Discussion sur la "gauche" en Amérique latine et la bourgeoisie bureaucratique

 

Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria : l'analyse d'un communiste abertzale

Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria, 2e partie

Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria, 3e et dernière partie  

 

 

 

 


Considérations diverses 03-2013 - et un peu de polémique/critique, ça fait pas de mal ! (sur Chavez, le 'bolivarisme', le 'fascisme' de celui-ci et autres choses...)

Autres articles historiques

 

25 avril 1945 : le Peuple italien terrasse le fascisme

 

 


 




Et en guise de récapitulatif/synthèse : Considérations diverses sur les États, les Nationalités, la Subsidiarité et le Pouvoir populaire ; ici (point 1) : Considérations diverses – fin octobre 2013 : État et révolution bourgeoise et ici : Considérations diverses : 1/ Le cœur des nations est aujourd’hui le Peuple