En préambule, article du CADTM qui expose bien la situation : (source HNS)
mis en ligne mercredi 23 décembre 2009 par jesusparis
Cette année 2010 sera marquée par la célébration des 50 ans d’indépendance de nombreux pays africains (dont 14 ex-colonies françaises) : le Bénin, le Cameroun, la Centrafrique, le Congo-Brazzaville, la République Démocratique du Congo (RDC), la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Burkina Faso, Madagascar, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria, le Tchad, le Togo, le Sénégal et la Somalie.
En Europe, les gouvernements et les grands médias des anciennes métropoles, comme la France et la Belgique, ne manqueront pas ce rendez-vous... Seul problème : il ne sera pas historique. Ces commémorations officielles se feront dans un déni d’histoire pour les peuples colonisés.
En Belgique la « grand-messe » se déroulera le 30 juin avec une volonté affichée de ne pas parler du passé qui fâche : la colonisation de la République Démocratique du Congo (RDC). Chacun s’y affaire, des responsables politiques en passant par les grandes chaînes de télévision, dont certaines diffuseront un journal télévisé spécial depuis Kinshasa. Les commémorations de l’indépendance de la RDC seront festives, artistiques et résolument « tournées vers l’avenir ». Finalement rien de très étonnant, tout cela s’inscrit parfaitement dans la vision néo-coloniale que les Européens ont de l’Afrique : un continent sans Histoire mais aux folklores des plus fous. Cette vision raciste de l’Afrique se résume en deux phrases extraites du cynique discours de Dakar prononcé par Nicolas Sarkozy en juillet 2007 : « Le drame de l’Afrique n’est pas dans une prétendue infériorité de son art, sa pensée, de sa culture (...) le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’Histoire ».
En France, Nicolas Sarkozy a confié à Jacques Toubon la mission de mettre en œuvre une initiative « 2010-Année de l’Afrique », ayant pour objectif, dans le cadre de la célébration du 50ème anniversaire de l’indépendance, « de souligner et de confirmer l’évolution des relations entre la France et l’Afrique subsaharienne qui doivent rester privilégiées tout en étant renouvelées, équilibrées et transparentes. » [1] Si l’objectif de cette mission n’est pas assez clair, il suffit de se tourner vers les deux collaborateurs qui assisteront Jacques Toubon pour définitivement comprendre que c’est la Françafrique, et non les indépendances, qui sera commémorée. Il s’agit de William Bénichou, un cadre de la coopération qui fut en poste en Centrafrique, au Burundi, au Togo et au Bénin, et de Laurent Viguier, ancien numéro deux du Service d’information du gouvernement (SIG). J. Toubon, ancien garde des Sceaux, a déjà rencontré une dizaine de chefs d’État africains, l’objectif officiel étant de les associer au maximum aux cérémonies dont l’apothéose se déroulera le 14 juillet avec un défilé des contingents militaires africains sur les Champs-Élysées, en présence des ces 14 chefs d’État...
Pourquoi aujourd’hui l’Europe enlèverait-elle enfin sa tenue de colon ? La camisole de force des pays africains a tenu jusqu’ici… 50 ans de fausses indépendances ! Alors musiques, cortèges, folklores : le néo-colonialisme a de beaux jours devant lui, puisque ce qui compte c’est l’avenir ! Voilà le refrain qui sera chanté lors des commémorations officielles...
Plusieurs voix se sont déjà élevées contre cette mascarade, comme celle d’Amadou Seydou Traoré, le doyen de l’US-RDA (Union soudanaise-Rassemblement démocratique africain) [2], qui a déclaré en octobre dernier, à l’occasion d’une conférence sur l’accession du Mali à l’indépendance que « le cinquantenaire du Mali est une injure à la mémoire des combattants, des résistants à la pénétration coloniale et à la mémoire de ceux qui ont donné leur vie pour que ce pays soit indépendant. (...) Le cinquantenaire est en train d’être fait contre nos concitoyens, avec ceux qui les ont persécutés (...) La France envisage cette année de fêter sa générosité… ».
Il paraît essentiel que les citoyens européens s’inscrivent en solidarité avec les peuples africains pour dénoncer les commémorations de ces indépendances par les gouvernements néo-coloniaux et l’instrumentalisation de ces dates historiques pour resserrer d’un cran la vis/le vice paternaliste. Il faut forcer les États colons à reconnaître leurs responsabilités historiques et à changer radicalement leurs politiques de « coopération ».
Les indépendances de 1960 n’ont malheureusement pas brisé les chaînes de l’oppression : le pillage des ressources naturelles, moteur de la colonisation, perdure encore aujourd’hui et les dettes des pays en voie de développement, héritage colonial, constituent un très puissant instrument de domination politique et économique. En RDC par exemple, l’État belge et la Banque mondiale ont organisé, en violation du droit international, le transfert de la dette coloniale à charge du Congo au moment de son indépendance, avant de soutenir financièrement la dictature de Mobutu. La dette fait donc le lien entre la période coloniale et la situation actuelle, elle est illégitime et doit être annulée sans condition. Cette injustice doit aujourd’hui être connue par tous pour que la pression citoyenne oblige les responsables politiques à rompre tous les liens néo-coloniaux et à réparer les dommages infligés au peuple congolais.
A y regarder de plus près, l’héritage colonial (et le maintien de l’exploitation) est omniprésent dans le quotidien des Européens : des produits de consommation (le chocolat belge) aux énergies (le nucléaire français) en passant par le paysage urbain (les noms de rues, statues, monuments...), beaucoup d’éléments rappellent le pillage des ressources et l’exploitation des peuples. L’architecture urbaine et les noms des rues de nos villes sont un bon exemple. En célébrant les « héros » de l’époque, ce patrimoine commémore de façon positive la colonisation en mettant en exergue le mythe de la civilisation. Le paysage urbain n’est pas neutre, il représente à la fois le pouvoir, qui en général en est le commanditaire, et la doxa « c’est-à-dire un ensemble d’opinions, de préjugés populaires, de présuppositions généralement admises sur lesquelles se fonde toute forme de communication » [3]. Contester le patrimoine architectural urbain apparaît dès lors comme un bon moyen de remettre en question l’histoire officielle tout en soulevant des questions de fond, comme le maintien des rapports de domination à travers notamment le mécanisme de la dette ou le pillage des richesses.
Les initiatives citoyennes se multiplient ici et là, notamment pour que les monuments coloniaux, vitrine de l’histoire officielle, soient mis en contexte et explicitent le rôle criminel des puissances coloniales. Il faut que ces mouvements, porteurs de revendications fortes, se renforcent pour s’inviter dans les commémorations, trop propres, du passé colonial de nos pays [4].
Ainsi, le 23 août 2009, à l’occasion de la journée internationale du souvenir de la traite des Noirs, plusieurs organisations françaises lançaient une campagne nationale « Débaptiser les rues de négriers ? » à l’endroit des principaux ports de la façade atlantique : Bordeaux, Nantes, La Rochelle et Le Havre. « Il s’agit de s’interroger sur l’héritage urbain d’un commerce florissant qui a fait la fortune des nations européennes. C’est une démarche pédagogique et citoyenne en vue d’une meilleure appropriation urbaine et d’une meilleure intégration sociale et politique. Mais aussi de réparation en tirant les conséquences juridiques et sociales de la qualification de crime contre l’humanité ».
En Belgique, le collectif Mémoires Coloniales, dont le CADTM est le membre fondateur, travaille depuis plus d’un an dans le même sens, en réclamant, entre autres, que soient apposées sur les monuments coloniaux des plaques explicatives. A l’occasion du cinquantenaire de la non indépendance de la RDC, le collectif Mémoires Coloniales lance la campagne « 2010 : il est tant que la Belgique reconnaisse ses responsabilités historiques : excuses et réparations » et propose d’inaugurer à Bruxelles le 30 juin un monument « Patrice Lumumba » [5] en hommage aux combattants de l’indépendance. A travers cette campagne et cette action, le collectif souhaite ouvrir le débat sur la question des excuses et des réparations de la Belgique pour la colonisation et l’ingérence politique dont elle est encore aujourd’hui coupable. La question de l’assassinat du leader indépendantiste congolais [6] sera remise à l’ordre du jour, notamment autour de la revendication pour la création de la Fondation Lumumba. En 2001, la commission parlementaire belge chargée d’enquêter sur l’assassinat de Lumumba a reconnu le rôle que le gouvernement et le roi belges ont joué dans celui-ci. Dès lors, selon les recommandations de la commission, le gouvernement belge s’était engagé à financer une Fondation Patrice Lumumba à hauteur de 3 750 millions d’euros, complétés par une dotation annuelle de minimum 500 000 euros, dans le but d’aider au développement démocratique au Congo. Le gouvernement belge n’a toujours pas tenu son engagement. La fondation devrait aujourd’hui détenir une enveloppe d’au moins 4 millions d’euros. La création de cette fondation pourrait constituer un premier fonds de réparation.
Comme un caillou dans une botte coloniale, ces différentes actions, bien que symboliques, envoient des messages forts et dérangent profondément ceux qui continuent de marcher sur l’Afrique.
Les commémorations des 50 ans de la non indépendance des pays africains offrent une occasion pour les peuples du monde entier de dénoncer ensemble les multiples facettes du colonialisme et du néo-colonialisme. C’est le système capitaliste, qui porte en son sein la colonisation, qu’il faut combattre. Que ce soit en Afrique, en Palestine, à Mayotte ou dans d’autres colonies, l’oppression et la négation des peuples se font dans une logique de profit. Depuis 50 ans rien n’a changé, la « coopération » a montré ses différents visages : de la Françafrique à la Mafiafrique, en passant par le « développement » et sa mise en œuvre à travers des fausses politiques d’« aide » publique, sans oublier le rôle des institutions financières internationales comme la Banque mondiale et le FMI qui usent du mécanisme de la dette pour maintenir leur domination... Les pays africains ont été colonisés au nom d’un soi-disant idéal « civilisateur », ils le sont toujours au nom d’un soi-disant « développement » basé sur la croissance et non la réalisation des droits humains fondamentaux...
Il est temps que cela cesse, il nous appartient de faire changer les choses ! Commémorons nous aussi les indépendances, en créant aux côtés des Africaines et Africains et de tous les peuples colonisés, un front commun solidaire, pour faire tomber les systèmes d’oppressions que nos politiciens et leurs complices perpétuent en toute impunité.
Pauline Imbach
Notes
[1] http://www.elysee.fr/documents/inde...
[2] Le 18 octobre 1946, à Bamako, capitale du Soudan français (actuellement le Mali), se tient un événement qui marque une étape importante dans l’évolution politique des peuples de l’Afrique française. Des centaines de militants, venus de toute l’Afrique, assistent à l’ouverture d’un congrès qui se terminera par la création du premier mouvement politique panafricain : le Rassemblement démocratique africain (RDA). Pour la première fois, des hommes politiques d’Afrique occidentale et d’Afrique équatoriale françaises se rassemblent pour reconquérir leurs droits. Le 21 octobre, le RDA voit le jour sous la direction de Houphouët-Boigny. Dans presque tous les territoires, il devient la principale force politique. Mais son apparentement au Parti communiste lui attire les foudres de Paris dès le début des années 1950. Sans pour autant l’abattre complètement : ses sections restent à l’avant-garde de la marche vers l’émancipation. Soixante ans plus tard, l’héritage du RDA perdure avec le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA) créé à l’origine par Houphouët-Boigny, et au Mali avec l’Union soudanaise (US-RDA) fondée par Mamadou Konaté et Modibo Keita.
[3] Source : wikipédia
[4] A l’occasion de la Semaine anticoloniale, qui aura lieu du 18 au 26 février 2010, de nombreuses activités seront organisées. Voir http://www.anticolonial.net/
[5] Le collectif organise également une action en hommage à Patrice Lumumba le 17 janvier 2010 à l’occasion de l’anniversaire de son assassinat. Infos : pauline@cadtm.org
[6] Lire « L’Affaire Lumumba, une seule interprétation possible : le meurtre » par le Collectif Mémoires Coloniales. http://www.cadtm.org/L-Affaire-Lumu...
mercredi 23 décembre 2009
De la Place de la Bourse au Ministère de l’immigration et de l’identité nationale
Pour la suppression du Ministère de l’immigration et de l’identité nationale
Le colonialisme et ses produits dérivés ont aujourd’hui de nouvelles formes et de nouvelles dynamiques, qui s’inscrivent dans la réaction mondialisée contre tous les acquis des luttes populaires de la deuxième moitié du XXe siècle.
En France, le Ministère de l’identité nationale, de l’immigration et du codéveloppement, c’est le Ministère de la rafle et de la honte, c’est le Ministère des colonies. En créant un « Ministère de l’immigration et de l’identité française », puis en organisant avec le ministre Besson un « Grand débat » sur l’identité nationale qui mobilise les moyens de l’Etat, Nicolas Sarkozy encourage et organise le racisme dont l’islamophobie et la stigmatisation d’une partie de la population.
Ouvertement ciblés, les musulmans, destinataires d’une loi annoncée sur la Burqa, en butte aux faux dérapages/vraies insultes d’un Hortefeux ou d’une Morano, ministres en exercice d’un gouvernement qui tombe le masque. Le Président de la République met aujourd’hui en cohérence ses idées développées dans les discours de Marseille, Toulon et Dakar avec ses actes. C’est tout simplement la réintroduction d’un « Ministère des colonies » qu’il impose à la France. Comme l’ont déclaré les historiens et démographes qui ont démissionné des instances du musée de l’immigration : « Associer immigration et identité nationale, c’est inscrire l’immigration comme « problème pour la France et les Français dans leur être même ». C’est utiliser sans vergogne la technique déjà éprouvée du « bouc émissaire », afin de dresser les gens les uns contre les autres et les détourner des vrais problèmes. C’est aussi permettre à un système toxique de perdurer en privilégiant les véritables responsables de la crise, bénéficiaires d’une mondialisation inhumaine.
Ce Ministère utilise des méthodes dignes du temps des colonies : rafles de sans-papiers, contrôle d’identité au faciès illégaux, contrôle dans les restaurants, les cafés, les épiceries, devant les écoles, dans les hôpitaux, jusqu’aux administrations (centres de Sécurité Sociale, impôts, pôle emploi) cyniquement invitées à la délation. Il organise des centres de rétention surpeuplés avec miradors, barbelés, fouilles, contrôles et vexations. La police expulse des familles arrêtées au petit matin à leur domicile. Au nom de l’identité nationale on démantèle le droit d’asile, on renvoie des Afghans dans un pays en guerre après les avoir traqués, et on casse le droit au regroupement familial. La politique dite de « codéveloppement » n’est qu’un trompe l’œil permettant la continuation des politiques néo-coloniales. L’« immigration choisie » débouche sur un pillage des cerveaux qui renforce le pillage des ressources naturelles des pays d’émigration, rendu possible par l’usage de la dette et la complicité des dictateurs africains « amis de la France ». Cette grande famille françafricaine sera d’ailleurs au complet pour le défilé du 14 juillet en cette année 2010, cinquantenaire hypocrite des indépendances africaines. Cette politique anti-immigrés se double d’une stigmatisation et d’une ségrégation des quartiers populaires qu’il s’agit de quadriller à l’aide des BAC et des CRS. Lors des émeutes de novembre 2005, le pouvoir avait même été jusqu’à appliquer de nouveau la loi sur l’état d’urgence utilisée durant la guerre d’Algérie.
Malgré les promesses faites à la suite des mouvements de protestation et de la grève générale contre la « Pwofitasyon », dans les territoires d’outre-mer, les pratiques coloniales perdurent comme le montrent les révoltes sociales actuelles.
Au mois de février le Ministre Besson rendra son rapport sur l’« identité nationale ». A un mois des élections régionales, le pouvoir veut utiliser la haine contre les immigrés et leurs descendants pour siphonner les voix du Front national. Nous devons refuser cette politique qui sème la division et nous appelons à une manifestation pour la suppression du ministère de l’Immigration. ` Cette manifestation est organisée cinq ans après le vote de la loi sur la colonisation positive et dans le cadre de la 5e semaine anticoloniale du 19 au 28 février 2010.
Le 23 février 2005, l’Assemblée nationale votait un amendement qui consacrait « le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord » alors que pendant plus de quatre siècles le colonialisme français a participé activement à la traite négrière, au pillage et à l’oppression violente de peuples dont elle a pillé les richesses, détruit les cultures, ruiné les traditions, nié l’histoire, effacé la mémoire. Nous avons fait reculer le pouvoir il y a cinq ans qui a du supprimer l’article 4 de la loi colonialiste du 23 février 2005. Nous pouvons le faire reculer aujourd’hui en exigeant et en obtenant la suppression du Ministère de l’Immigration. Participons à la création d’un ministère de la décolonisation et de l’égalité réelle. Obtenons la régularisation de tous les sans-papiers et le droit de vote des immigrés. Construisons et préparons dès maintenant les changements et propositions permettant de sortir du colonialisme !
Tous ensemble pour sortir du colonialisme !
Premiers signataires :
ACCA (Agir Contre le Colonialisme Aujourd’hui), ACTIT, AFASPA, Afriques en lutte, Les Alternatifs, Alternative libertaire, AMF (association des Marocains en France), ASDHOM, ATMF, ATTAC, Au Nom de la Mémoire, CAAC-Comores, CADTM-France, CCIPPP, CEDETIM, Cercle Frantz Fanon, Conscience Musulmane, Coordination Nationale des Sans Papiers, CMF, CRI (Coordination contre le Racisme et l’Islamophobie), CREF, Droits Devant, ENAAC, FASE (Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique), FCD (Fédération des Congolais de la Diaspora), FETAF, Fondation Frantz Fanon, FTCR, Génération Diversité, Identité Plurielle, Les Indivisibles, Ishtar, Ministère de la Régularisation de Tous les Sans Papiers, Les Oranges, MCD, MJKF, MQJS (Mouvement des Quartiers pour la justice sociale), MRAP, NPA, Peace Breather, PCF, Pôle Ethique, Réseau Frantz Fanon International, Respaix Conscience Musulmane (RCM), Réveil des Consciences, Survie, UJFP, Union Syndicale Solidaires, USTKE, Les Verts, La Voie Démocratique, ZEP, 93 au cœur de la République
Signer l’appel : contact@anticolonial.net
Site de la semaine anticoloniale : www.anticolonial.net
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