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Amnesty International a appelé les autorités salvadoriennes à diligenter une enquête sur le meurtre de deux militants écologistes qui s’opposaient à des projets miniers dans le centre du département de Cabañas, ainsi que sur les menaces proférées à l’encontre du personnel d’une station de radio communautaire.
Ramiro Rivera et Dora Alicia Recinos Sorto ont été tués respectivement les 20 et 26 décembre. Il s’agissait de deux représentants du Comité environnemental de Cabañas, une organisation populaire travaillant sur les problèmes environnementaux locaux qui s’était exprimée ouvertement contre un projet minier.
Dora Alicia Recinos Sorto, qui était enceinte de huit mois, a été abattue devant son enfant de deux ans, qui a été blessé. Son mari, José Santos Rodríguez, est le porte-parole du Comité environnemental de Cabañas.
La semaine où Ramiro Rivera et Dora Alicia Recinos Sorto ont été tués, le personnel d’une station de radio communautaire locale a reçu des menaces de mort par courrier électronique et SMS. Radio Victoria traite des questions sociales et relatives aux droits humains, ainsi que des problèmes de corruption et de la lutte contre les activités minières. Cette station a demandé justice après l’enlèvement et l’homicide, en juin 2009, d’un autre militant opposé à l’exploitation minière, Gustavo Marcelo Rivera. Cinq personnes ont été arrêtées dans le cadre de cette affaire mais les organisations locales craignent que les autorités ne poursuivent pas les commanditaires.
Plusieurs organisations du département de Cabañas ont dénoncé les fraudes qui, selon elles, ont eu lieu lors des élections locales de janvier 2009, ainsi que les projets d’exploitation d’une mine d’or de la région.
Certains militants ont déclaré qu’ils étaient victimes de menaces, d’agressions et de manœuvres d’intimidation depuis mai 2008, date à laquelle ils ont commencé à s’opposer à la prospection minière. Ces actes se sont intensifiés en janvier 2009, lorsque des militants ont signalé des irrégularités pendant les élections.
Le message de menace du 23 décembre, envoyé à 16 employés de Radio Victoria, était le suivant :
« Bon, nous en avons déjà expédié deux au fond du trou, la question est qui sera le troisième... Ce n’est pas une mauvaise idée de choisir une des grandes bouches de Radio Victoria... Les meurtres vont continuer et personne ne peut arrêter la vengeance qui a déjà commencé, nous préférons que le troisième mort soit un présentateur, ou un correspondant, ou toute autre personne de cette foutue station de radio, la cible la plus sûre est un présentateur, faites attention, on ne joue pas, ceci est une nouvelle vague d’avertissements qui commence après le meurtre de Ramiro. »
Une autre menace a été envoyée par courrier électronique le lendemain à huit des 16 personnes qui avaient reçu la précédente. Le message était le suivant :
« Nous avons déjà choisi le prochain qui va mourir, c’est l’un des plus célèbres présentateurs de cette station de radio, ce sera un véritable choc pour eux tous, aujourd’hui nous n’allons pas faire d’erreur en donnant des noms, nous disons juste que ce présentateur est parmi les plus connus et que tôt ou tard, ça va vous atteindre, on va vous tuer. »
Le Comité environnemental de Cabañas compte environ 140 membres, représentant 26 communautés du département de Cabañas.
Ramiro Rivera était l’avocat de cette organisation et avait survécu à une agression au cours de laquelle il avait reçu huit balles. Une personne a été arrêtée dans le cadre de cette affaire.
Amnesty International a demandé l’ouverture immédiate d’une enquête approfondie et indépendante sur les menaces proférées à l’encontre du personnel de Radio Victoria.
L’organisation a également exhorté les autorités à protéger les membres du Comité environnemental de Cabañas et leurs proches qui ont reçu des menaces, dans le respect de leurs souhaits.
Amnesty International a exhorté les autorités mexicaines à prendre des mesures pour protéger les défenseurs des droits humains après qu’une militante, qui avait participé à des actions contre la violence et les violations des droits fondamentaux imputables à l’armée, eut été tuée par balle dans les environs de Ciudad Juárez.
Dimanche 3 janvier 2010, un groupe d’hommes armés dont on ignore l’identité a tenté d’enlever Josefina Reyes devant un magasin de la ville de Guadalupe. D’après un témoignage, elle a résisté à ses agresseurs, qui lui ont tiré dans la tête.
Avant de la tuer, ils auraient déclaré : « tu te crois forte parce que tu es avec les organisations ».
Josefina Reyes avait participé à des événements et des manifestations visant à dénoncer les violences commises dans la région, notamment les violations des droits humains perpétrées par des militaires chargés de lutter contre le crime organisé. En août 2009, elle avait pris part à un forum contre la militarisation et la répression à Ciudad Juárez, consacré à l’étude des violations croissantes des droits fondamentaux commises par l’armée.
Amnesty International estime que les autres défenseurs des droits humains de la Coordination des organisations de la société civile de Ciudad Juárez risquent également d’être victimes de tentatives d’intimidation et d’agressions.
Cipriana Jurado, une autre militante des droits humains qui a travaillé en étroite collaboration avec Amnesty International sur des cas de violations imputables à l’armée, pourrait notamment être prise pour cible.
« Les autorités doivent veiller à ce que Cipriana Jurado et les autres défenseurs des droits humains de la Coordination des organisations de la société civile de Ciudad Juárez bénéficient immédiatement d’une protection efficace », a déclaré a déclaré Kerrie Howard, directrice adjointe du programme Amériques d’Amnesty International.
Amnesty International a demandé aux autorités de mener sans délai une enquête approfondie et impartiale sur le meurtre de Josefina Reyes, de rendre publiques les conclusions de ces investigations et de déférer à la justice les responsables présumés de cet homicide.
Depuis 2007, la violence liée au crime organisé s’est intensifiée au Mexique : les médias ont signalé plus de 14 000 homicides imputables aux cartels de la drogue. Un très grand nombre de ces meurtres ont eu lieu à Ciudad Juárez, à la frontière avec les Etats-Unis.
Le gouvernement du président Calderón a envoyé plusieurs milliers de policiers fédéraux et plus de 50 000 militaires dans les zones les plus touchées, en particulier à Ciudad Juárez, afin de lutter contre le crime organisé et les cartels.
Le porte-parole de l’Association Interethnique de Développement de la Forêt Péruvienne (AIDESEP), Salomón Awanash, a ratifié le rejet des peuples indigènes du rapport officiel des faits de Bagua . Le leader amazonien a exprimé que le rapport affirme que le peuple indigène a été manipulé par une organisation, un parti politique ou un syndicat.
Et il a soutenu que d’aucune manière les natifs n’ont été manipulés et donc que le rapport, en contenant ces affirmations, "ne sert à rien" puisqu’il ne contribue pas à la pacification.
D’un autre côté, Awanash a informé à la Coordination Nationale Radio (CNR) qu’aucun leader amazonien n’a été invité à la présentation officielle du rapport final que la Commission investigatrice de Bagua a élaboré.
À la fois, il a considéré que "la commission investigatrice a été politisée par le Gouvernement, puisqu’elle n’a pas tenu compte des témoignages de ceux qui ont été présents dans les faits de violence".
Le 5 juin la Division des Opérations Spéciales de la Police (DINOES) a délogé des natifs amazoniens qui bloquaient la route Fernando Belaunde Terry à Bagua.
Des affrontements au moins 30 indigènes et 24 policiers ont été tués.
Agence Pulsar, 31 décembre 2009.
Traduit par http://amerikenlutte.free.fr
Déployons la guerre populaire révolutionnaire !