Info-Palestine
mercredi 6 janvier 2010 - 07h:16
Martxelo Díaz - Palestina Libre
Douze mois après il n’y a aucune raison d’être optimiste. Le blocus israélien se poursuit et entraîne une pénurie générale dans l’approvisionnement de produits de base, condamnant la population de Gaza à la faim, la maladie et aussi à l’isolement et au silence.
Douze mois après les dirigeants responsables des attaques meurtrières contre une population totalement vulnérable restent impunis et la division entre Palestiniens perdure.
Hier [26 décembre 2009], l’armée israélienne a assassiné trois civils palestiniens dans un bombardement à Gaza puis trois autres personnes qui étaient membres de Al Fatah, à Naplouse.
A un an du massacre de la population civile de Gaza, il y a peu de raisons pour considérer la situation palestinienne avec optimisme.
Le blocus qui interdit l’entrée des produits les plus élémentaires à Gaza se poursuit avec la même dureté. Les dirigeants israéliens qui ont mené les tueries ont perdu les élections mais ils ont été remplacés par des représentants encore plus extrémistes - si cela est possible.
L’accord auquel on aspirait entre les diverses forces palestiniennes - dont celles du Hamas et d’Al-Fatah en premier lieu et qui étaient la clé pour qu’on puisse organiser des élections - s’éloigne, et les élections ont été retardées jusqu’au mois de juin.
Si le tableau était déjà noir, il est maintenant d’un noir encore plus sombre
Le rapport élaboré par le Centre Palestinien des Droits de l’Homme (PCHR) met en évidence que l’armée israélienne a commis des crimes de guerre. Le document peut être consulté sur internet : http://www.pchrgaza.org/files/Repor....
Il met en évidence que le premier principe du droit international qui a été violé est celui qui doit faire la distinction entre combattants et civils.
Dans ce contexte, le PCHR souligne d’une part qu’il ne partage pas le qualificatif d’« organisation terroriste » avec lequel Israël désigne le Hamas et ensuite que le mouvement islamiste en plus de sa branche armée - les Brigades Ezzedine al-Qassam - est composé d’éléments civils, politiques et de programmes sociaux qui ne devaient pas être pris pour cible. Mais ils l’ont pourtant été.
De la même façon la police de Gaza qui est un corps non-combattant de la ville a été victime des attaques israéliennes.
D’un autre côté, le bombardement par l’armée israélienne de zones résidentielles, sans prendre aucune mesure pour distinguer entre civils et combattants et en utilisant des bombes de deux tonnes pour détruire un seul immeuble « revenait à agir de façon non discriminatoire et sans discernement, car lancer de telles bombes allait inévitablement affecter les bâtiments environnants » souligne le PCHR.
Le rapport ajoute qu’Israël a recours à une punition collective, ce qui est interdit par la quatrième Convention de Genève, en imposant le blocus total de Gaza, une action qui demeure toujours en vigueur et qui a des effets négatifs sur l’ensemble de la population dans le territoire.
Toutes ces plaintes, comme l’utilisation du phosphore blanc, une arme interdite dans les zones de forte densité de population comme Gaza, sont vérifiées et ont été consignées.
Le problème est l’impunité dont jouissent les dirigeants israéliens qui ont conçu ce massacre
Tzipi Livni et Ehud Barak ont perdu les élections et ont été remplacés par l’aile la plus radicale du spectre politique israélien, représentée par Benjamin Netanyahu et Avigdor Lieberman.
Le drame des Palestiniens est que s’il est bien reconnu qu’ils ont été victimes d’un massacre il y a un an à Gaza, la communauté internationale est néanmoins et une fois de plus incapable de prendre des initiatives concrètes pour punir les coupables et encore moins pour simplement protéger les Gazaouites.
Il y a eu quelques tentatives, comme le mandat délivré par un tribunal de Londres contre Livni à l’annonce de la visite de la responsable du parti Kadima en Grande-Bretagne.
Bien que les initiatives isolées la plupart du temps, de certains juges n’aient pas eu des effets concrets, elles impliquent un casse-tête pour la classe politique israélienne, dont les membres sont obligés de réfléchir à deux fois avant de voyager à l’étranger à la perspective de possibles arrestations, ou de suivre les traces du dictateur chilien Augusto Pinochet.
Cela ne doit pas être un plat appétissant que de devenir une sorte de paria international, même s’ils peuvent compter sur l’appui des États occidentaux - comme cela a été le cas avec la Grande-Bretagne ou avec l’Etat espagnol, qui ont été prompts à annoncer des modifications législatives pour ne pas mettre dans l’embarras leurs alliés israéliens.
Il ne faut pas oublier que Livni, qui n’occupe actuellement aucun poste officiel, a été reçue par Nicolas Sarkozy à l’Elysée, le 3 décembre dernier.
Il pourrait s’agir d’un nouvel exercice de complicité des états occidentaux avec l’occupation sioniste, mais en même temps les populations de ces Etats ont témoigné dans les rues de leur solidarité avec le peuple Palestinien.
Le droit peut être moulé comme de l’argile, mais il est plus difficile d’étouffer des initiatives de solidarité comme le BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions), qui touche de plus en plus de secteurs.
Un an plus tard, le paysage politique palestinien est toujours marqué par la division
Tandis que le Hamas dirige la Bande de Gaza, Al-Fatah contrôle les bantoustans de Cisjordanie sous la direction d’Israël.
Devant ce contexte, Mahmoud Abbas avait appelé à des élections et de façon unilatérale en janvier prochain, puis les a reportées au mois de juin.
Abbas et son entourage ont ignoré les revendications d’autres formations palestiniennes - et même de secteurs au sein de Al Fatah - qui avaient montré que le plus important, avant de lancer la convocation du processus électoral, était de parvenir à un accord dans les pourparlers inter-palestiniens qui avaient lieu au Caire.
Mais Abbas a fait la sourde oreille et n’a fait qu’approfondir l’écart qui existe entre l’inefficace Autorité palestinienne, qui ne fonctionne qu’en Cisjordanie, et la souffrance de la population.
28 décembre 2009 - Palestine Libre - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.palestinalibre.org/artic...
Traduction de l’espagnol : Inés Molina V.
mercredi 6 janvier 2010 - 08h:44
Abdallah Al-Achaal - Al-Ahram/hebdo
Al-Ahram Hebdo : Comment jugez-vous la décision de la construction de la barrière selon le point de vue du droit international ?
Abdallah Al-Achaal : La construction de cette barrière est un crime sur le plan du droit international. Pour comprendre, il faut réviser cette juridiction : chaque pays est libre de faire ce qu’il veut à condition de ne pas porter atteinte à ses voisins. Dans notre cas, la construction de cette barrière cause non seulement des atteintes à cette génération de Palestiniens, mais aux générations futures aussi. L’Egypte a signé l’accord de Genève, ce qui implique son engagement à aider le peuple voisin victime d’une guerre, les Palestiniens, et non pas de s’associer avec leurs colonisateurs pour renforcer le blocus. Ainsi, il n’y aura ni nourriture, ni médicaments ni besoins essentiels qui pourraient être disponibles aux Palestiniens. C’est comme si on les privait du seul moyen de secours. On les prive de leur droit à échapper à la mort. Goldstone dans son célèbre rapport s’est élevé contre la fermeture du passage de Rafah. L’Egypte, avec cette barrière, se trouve en position d’un partenaire d’Israël qui œuvre pour éliminer le peuple palestinien, c’est un génocide. Le gouvernement égyptien a en plus commis un crime humanitaire.
- Quelles seraient les répercussions de cette initiative sur les plans interne et externe ?
Le rôle régional de l’Egypte a connu une détérioration en faveur d’autres forces, comme la Turquie. L’établissement de cette barrière risque de confirmer ce recul. Actuellement, le chef d’Etat à stature régionale est Erdogan. Le gouvernement égyptien explique que sa décision vise à protéger la sécurité nationale contre la contrebande des armes et drogues. En fait, cette décision ne peut pas être justifiée de cette façon. Pour la contrebande, elle existe sur toutes les frontières et il y a d’autres mesures prévues pour la régler, cette décision vise en premier lieu l’élimination du Hamas. Et pour la sécurité nationale, elle est certainement menacée par ce projet de cette barrière, à l’origine israélo-américaine, selon le pacte signé en 19 janvier 2009 entre les deux ministres des Affaires étrangères israéliennes et américaine, Tzipi Livni et Condoleezza Rice. Un projet israélo-américain exécuté par l’Egypte. La Cour internationale de justice a condamné le mur qu’Israël a érigé en Cisjordanie parce qu’il est construit hors des territoires israéliens. Donc pour leur faciliter la tâche, nous avons construit une barrière sur notre territoire qui sert leurs buts. Le cœur du problème est que la décision égyptienne n’est pas indépendante. La notion des intérêts suprêmes de l’Egypte n’est pas définie clairement. Et sur le plan intérieur, c’est erroné de prendre une décision pareille alors qu’on est à proximité des élections.
- Quelle est la réaction positive qui peut être prise a cet égard ?
J’appelle tous les Egyptiens à intenter un procès contre le gouvernement pour déclarer un refus populaire commun contre l’établissement de cette barrière. J’appelle aussi au changement à travers les élections, c’est le seul espoir d’un pays en voie de développement l
Propos recueillis par Mavie Mahermercredi 6 janvier 2010 - 21h:37
Al Jazeera
Ce mercredi les participants du convoi Viva Palestina, très retardé, ont commencé à traverser la frontière de Rafah permettant d’aller de l’Egypte à Gaza, agitant des drapeaux palestiniens et levant leurs mains en signe de paix.
Selon Ayman Mohyeldin d’Al Jazeera, rapportant depuis Gaza, la première vague de véhicules a été accueillie par les dirigeants du Hamas à Gaza ainsi que par des membres d’une organisation humanitaire turque qui avait aidé à amener le convoi jusqu’au territoire assiégé.
« Nous attendions l’arrivée du convoi en grande pompe mais celui-ci a presque pris les Palestiniens par surprise », dit-il.
« Les portes se sont soudainement ouvertes et en quelques minutes le premier lot d’environ 12 véhicules ou plus ont fait leur chemin depuis le côté égyptien jusqu’aux Palestiniens ».
« Mais nous attendons environ 120 autres véhicules ou plus, il n’y a donc aucun doute que beaucoup plus d’agitation est attendue. »
Violents affrontements
Notre correspondant nous a communiqué que les participants au convoi sont censés passer les 48 prochaines heures à distribuer les fournitures amenées.
L’arrivée du convoi à Gaza a succédé à des affrontements violents entre les forces de sécurité égyptiennes, les Palestiniens et les membres du convoi.
Quelques heures avant l’arrivée du convoi, un soldat égyptien a été tué lors d’un affrontement avec des manifestants palestiniens qui s’étaient rassemblés le long de la frontière pour protester contre le retard imposé au convoi.
Les forces égyptiennes ont ouvert le feu pour disperser les manifestants qui jetaient des pierres, et au moins 35 Palestiniens ont été blessés dans les affrontements qui ont suivi, selon les responsables du Hamas.
Mardi soir, plus de 50 personnes avaient été blessées lors d’un affrontement entre les forces égyptiennes et des militants internationaux participant au convoi.
Les protestations se sont déclenchées après une décision égyptienne de permettre seulement à 139 véhicules d’entrer dans Gaza par le passage de Rafah, et d’imposer aux 59 autres véhicules à passer par Israël.
[Tous les produits transitant d’Egypte vers Gaza en passant par le territoire israélien sont lourdement taxés par les douanes israéliennes, lesquelles reversent très probablement des « ristournes » à leurs homologues égyptiens - N.d.T]
Graves différents
Le convoi, conduit par George Galloway, député britannique, avait déjà été retardé de plus d’une semaine après que lui-même et une délégation de députés turcs aient échoué à convaincre les Egyptiens à changer d’avis.
Le convoi de près de 200 véhicules était arrivé en Egypte dans la ville portuaire de Al-Arish ce lundi, après un différent avec le Caire sur la route à suivre.
Mais l’arrivée du convoi à Al-Arish a été possible après un âpre conflit entre ses organisateurs et le gouvernement égyptien qui avait interdit le passage vers le Sinaï en Egypte depuis la Jordanie en prenant un ferry, obligeant le convoi à repartir vers le nord en direction du port syrien de Lattaquié.
Amr El Kahky d’Al Jazeera, qui a voyagé avec le convoi, a déclaré que les organisateurs de Viva Palestina avaient espéré atteindre Gaza le 27 décembre.
« Le retard est donc de près de 10 jours. Les membres du convoi sont heureux d’avoir atteint leur destination », dit-il.
« Beaucoup d’entre eux ont pris des congé en Europe et ailleurs et c’est pourquoi ils sont heureux de fournir enfin l’aide et de pouvoir rentrer chez eux pour reprendre une vie normale. Ainsi, leur joie est justifiée. »
Israël et l’Egypte ont de concert fortement limité les voyages vers et depuis la bande de Gaza depuis que le Hamas en a pris le contrôle en Juin 2007, après avoir remporté les élections législatives palestiniennes en 2006.
Le blocus ne laisse passer que très peu de produits de base vers Gaza.
Le siège a fortement restreint les approvisionnements les plus nécessaires et les habitants de Gaza sont dans une situation très difficile, aggravée par l’agression militaire israélienne l’hiver dernier qui a laissé une grande partie du territoire assiégé en ruines.
6 janvier 2009 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/news/m...
Traduction : Info-Palestine.net
ISM : VIVA PALESTINA EST A GAZA !!!!!!!!
Par Viva Palestina
Le convoi a fait une entrée triomphale à Gaza en début de soirée. Tout Gaza dehors pour l'accueillir...
D'autres informations suivent.
14h : Réunion avec Galloway. “Nous irons à Gaza”. 1,5 millions de personnes prient pour notre arrivée, nous ont vus aux informations. Galloway dit que l’Egypte va libérer nos 7 compagnons détenus, et qu’ils viendront avec nous à Gaza. Mais l’Egypte interdit toujours le passage à 59 véhicules, pas les mêmes qu’hier…
Les véhicules qui n’iront pas à Gaza seront confiés aux Turcs pour les camps de réfugiés du Liban et de Syrie, pour éviter de les donner à Israël, comme l’Egypte l’a demandé hier. Sur ces 59 véhicules, il y a les 43 amenés par les USA sur demande spécifique des médecins de Gaza + des camionnettes et des 4x4. Les autres (plus de 150 + l’aide) entreront à Gaza. Les membres du convoi dont les véhicules ne sont pas autorisés à entrer à Gaza s’y rendront en bus avec le groupe.
La nuit dernière, 55 blessés côté convoi. Ceux qui ont dû aller à l’hôpital sont maintenant revenus dans le groupe. Galloway a dit qu’il est fier de ceux qui ont riposté la nuit dernière.
On nous a dit que nous resterions 48h à Gaza, mais les négociations continuent sur le nombre de véhicules que nous pouvons faire entrer.
NDLR : Viva Palestina avait été bloqué à la frontière de Gaza, et victime d'une brutale répression par la police égyptienne (l'Egypte ne cache plus à quel camp elle appartient).
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