ALGER — Des incidents ont éclaté mardi dans un quartier populaire d'Alger quand des jeunes, protestant contre leurs mauvaises conditions de logement, ont lancé des projectiles sur des policiers dont onze au moins ont été blessés, a constaté un journaliste de l'AFP.
Depuis lundi des habitants de la cité Diar Echems du quartier El Madania, situé près du centre de la capitale à quelques centaines de mètres du monument des Martyrs, protestent contre leurs conditions de vie et exigent des logements plus adéquats.
Vers 15H30 locales (14H30 GMT) mardi, des dizaines de jeunes se sont mis à harceler les policiers anti-émeutes en lançant dans leur direction des projectiles, dont des pierres. Au moins trois policiers ont été blessés, a constaté le journaliste de l'AFP.
Vers 18H00, les forces de l'ordre ont tenté d'investir la cité Diar Chems où se trouvent les manifestants, mais les maifestants ont riposté par des jets de projectiles blessant au moins huit autres policiers, a vu le journaliste de l'agence.
Les forces de l'ordre avaient pratiquement bouclé El Madania pour empêcher les jeunes, dont certains étaient cagoulés, de progresser en contrebas vers un quartier abritant des sièges de banques, d'entreprises publiques et privées, et un ministère.
Une heure après le début des incidents, d'importants renforts - camions anti-émeutes, ambulances de la protection civile et forces de police - se sont positionnés pour protéger le quartier administratif et maintenir les manifestants à distance.
Depuis leur cité, des dizaines de jeunes ont continué à lancer sporadiquement des projectiles, pierres et bouteilles de verre, contre les policiers.
Des incidents similaires s'étaient produits la veille. Dans les cités avoisinantes, les gens vaquaient normalement à leurs occupations à la tombée de la nuit. La tension a baissé après la tombée de la nuit, mais les forces de l'ordre sont restées déployées.
Émeutes dans la capitale, Alger sous haute tension
Un dispositif impressionnant de policiers était stationné hier au niveau du quartier des Jasmins (Alger), au lendemain des émeutes qui avaient éclaté dans cette cité. Alors qu’on s’attendait à une accalmie, après la nuit d’apaisement qu’a connu ce quartier populaire d’Alger, les jeunes riverains toujours en colère, sont revenus à la charge et les émeutes ont repris de plus belle dans la journée de Mardi.La veille, des centaines de jeunes issus du quartier dit « Diar Echams », s’en étaient pris violemment à la polie anti-émeute, dépêchée quelques heures plus tôt sur ordre des autorités locales de la commune.
Pour rappel, la genèse du litige était le refus des responsables locaux d’octroyer aux jeunes de la commune une assiette de terrain pour y bâtir des logements. L’objet du scandale est donc un lopin de terre qui servait jusque là de stade de football, et que les jeunes revendiquaient afin de régler leurs problème de logement. Une fin de non recevoir des autorités a été donné à la requête des jeunes concernés, et un conflit s’engage entre les deux parties.
Consciente que le litige qui l’opposait à ses administrés allait se transformer en rapport de force, et prendre une tournure violente, les autorités ont fait appel aux forces de l’ordre pour prendre possession du fameux stade, où dit-on « des matériaux étaient déjà entreposés afin d’entamer les constructions« .
Manifestant leur colère vis-à-vis de leurs gouvernants, des centaines de personnes s’en prennent dès lors aux forces de l’ordre venues s’emparer des lieux. Du coup, et durant toute la journée d’hier, un black out s’est installé au niveau des quartiers périphériques de la dite commune. La circulation y est interdite même pour les piétons, et nombre d’établissement dont le siège se trouve de ce côté de la ville d’Alger se retrouvent confrontés à d’énormes difficultés.
Pour exemple, Eepad, le premier fournisseur privé dInternet en Algérie, a pratiquement annulé tous les déplacement de ses agents. Les voitures de services sont au garage, et des réunions d’une grande importance ont été reportées. Même constat pour les nombreuses banques installées côte a côte au niveau du ravin de la femme sauvage, qui ont essuyé tout au long de la journée des jets de pierres, à partir de certain quartiers de la même commune se situant en hauteur.
A noter que la police anti-émeute, aurait usé de bombes lacrymogènes parfois de manière abusive, si on en croit les dires des journalistes présents au moment des affrontements. Pour l’heure, le ballet des ambulance continue dans les rues d’Alger, ce qui ne présage rien de bon quant à l’issue de ce conflit.
Kh_louna
Reprise des affrontements
AP | 20.10.2009 | 22:17
Les affrontements entre émeutiers et forces de l'ordre ont repris mardi en début de soirée dans le quartier populaire de Diar Chems, dans l'est d'Alger, a appris l'Associated Press auprès de la protection civile et d'habitants de la cité.
Ces nouvelles émeutes auraient fait plus d'une cinquantaine de blessés entre policiers et émeutiers, selon des témoignages d'habitants, alors que la protection civile, dans une déclaration à l'AP, a expliqué que "neuf policiers présentant des blessures diverses avaient été évacués à l'hôpital Mustapha".
Par petits groupes voltigeant d'un endroit à un autre de la grande cité dortoir de Diar Chems, les émeutiers s'en sont pris à coup de pierres, de cocktails Molotov et autres objets, aux forces de sécurité pour les empêcher d'accéder au quartier, ont rapporté des habitants.
Soutenus par des femmes qui lançaient des youyous des balcons et aux cris de "Allah Akbar", ces jeunes émeutiers ne décoléraient pas contre les autorités. "Non seulement, ils n'ont pas libéré les jeunes arrêtés hier soir, mais ils sont venus encore en arrêter d'autres cette après-midi", s'insurgeait Ramdane Ali, habitant du bloc 3 qui accusait les forces de sécurité de "rallumer le feu".
Selon plusieurs témoins, le calme était revenu lundi soir à la cité de Diar Chems, après des "négociations" entre représentants des forces de sécurité, élus locaux et délégués de quartiers. D'après eux, ce sont les policiers venus procéder à des arrestations mardi après-midi qui ont relancé les violences.
Les émeutes dans ce quartier populaire, situé à trois kilomètres du siège de la présidence de la République, ont éclaté lundi après l'intervention de policiers venus déloger des squatters qui avaient installé des baraques sur un stade de football de la municipalité. AP