Le 16 Décembre 2009 [14h00] : (Unità Naziunale, www.unita-naziunale.org – Corse – Lutte internationale) Le 20 février 2003 des Gardes Civils espagnols posaient des scellés sur les locaux du quotidien en langue basque Euskaldunon egunkaria après avoir perquisitionné ses locaux et arrêté dix employés. Quasiment sept ans plus tard le procès intenté à cinq ex-dirigeants,soupçonnés d’être en lien avec ETA, du journal débute aujourd’hui à Madrid.
Hier les cinq personnes inculpées dans ce premier procès (un autre suivra pour fraude fiscale) ont tenu une conférence de presse. Lors de cette celle-ci, ils ont affirmé partir pour Madrid «la tête haute». Pour eux la seule issue à ce procès ne peut être que l’acquittement. Ils ont remercié chaleureusement la société basque pour la solidarité exprimée depuis 2003 et ont appelé à la manifestation qui aura lieu samedi à Bilbo.
Entre espoirs et inquiétudes
Après la conférence de presse les cinq accompagnés de proches sont montés dans un bus pour rejoindre Madrid recevant une dernière ovation des dizaines de personnes réunies pour l’occasion.
Pour ce premier procès les inculpés risquent des peines d’entre 12 et 14 ans de prisons, peines réclamées par les parties civiles (Association des Victimes du Terrorisme et plateforme Dignidad y Justicia). Pourtant, le Parquet n’avait pas requis le renvoi devant un tribunal pour fautes de preuves mais le juge Juan Del Olmo en avait décidé autrement.
Pour Ainara Mendiola, du comité de soutien, jointe dans le bus «nous sommes partagés entre espoir et inquiétudes. Nous pensons qu’il n’y a aucune preuve de ce qui est avancé par les parties civiles et donc les inculpés devraient être absous mais nous sommes un peu inquiets tout de même car certains signes ne sont pas encourageants». Effectivement le tribunal, qui a accepté les témoins appelés par les parties civiles, a rejeté la plupart de ceux de la défense.
D’autre part une manifestation de soutien a été interdite à Madrid par le délégué du gouvernement qui dans les raisons invoquées a considéré que la justice détenait des preuves de l’implication des mis en cause, ce qui pour les membres du comité de soutien «bafoue la présomption d’innocence».
Julen GAZTELU
http://www.lejpb.com/paperezkoa/20091215/172207/fr/Debut-du-proces-Egunkaria
La Garde civil a déclaré que des « éléments évidents » étaient apparus dans l’enquête, des éléments suffisants pour justifier la fermeture du quotidien en langue basque Egunkaria.
Lors de la deuxième session du procès d’Egunkaria mercredi, qui aura duré à peine deux heures, trois gardes civils ont témoigné en qualité de témoins. Seul les avocats de l’association Dignidad y Justicia (Dignité et Justice) et l’Association des victimes du terrorisme (AVT) et des accusés ont posé des questions aux témoins, le procureur s’abstenant, comme la veille, de les interroger.
Le garde civil qui a conduit l’enquête a expliqué que les perquisitions furent opérées après avoir été informé que des relations entre un réseau de financement et l’ETA existait. Il a ensuite poursuivi assurant que, d’après les recherches, il y avait bien des éléments « évidents » de liens entre le quotidien et l’ETA.
L’avocat de la défense, Iñigo Iruin, a demandé à l’enquêteur s’il avait lui même exigé la fermeture du journal, sans qu’il puisse répondre par l’affirmative.
Le même militaire a ensuite reconnu que la Garde civile a enquêté de manière exhaustive une trentaine d’entreprises majoritairement liées à la culture basque, sur des éléments attestant de liens existants avec l’ETA.
Accusation de torture
Sur les questions de torture, un autre militaire a rappelé que « l’unique incident » s’est produit pendant leur garde-à-vue a été une « chute » dont a été victime Iñaki Uria qui a ensuite été assisté d’un médecin, sans plus lpouvoir donner de détails sur le reste de l’interpellation.
La suite du procès Euskaldunon Egunkaria se poursuivra le 12 janvier à l’Audience Nationale, à Madrid.
source : http://www.eitb.com/infos/politique/detail/315062/il-avait-des-elements-evidents-pour-fermer-egunkaria/
Après les deux premières audiences à Madrid contre Egunkaria, les prévenus ont exprimé leur grande préoccupation. Parlant au nom des cinq prévenus, Joan Mari Torrealdai a indiqué à la fin de la session «être très inquiet, car les accusations sont maintenues. Aujourd’hui, nous avons vu comment le guardia civil qui nous a transformé en terroristes, a dit que toutes nos entreprises étaient une couverture de ETA et qu’elles étaient au service d’ETA.» Joan Mari Torrealdai a souligné avoir expliqué clairement «qu’ Egunkaria était un projet journalistique, médiatique et culturel qui était au service de l’euskara et jamais au service d’ETA. Il restera la vérité historique d’Egunkaria.» Il a également lancé un appel à la manifestation de soutien qui aura lieu samedi à Bilbo. Par ailleurs, l’ancienne direction de La Semaine du Pays Basque, conduite par son fondateur Roland Machenaud a rendu public, son soutien aux prévenus.
Béatrice MOLLE http://www.lejpb.com/paperezkoa/20091217/172587/fr/Egunkaria–les-prevenus-declarent-tres-inquiets
Le dimanche 20 Décembre 2009 [13h45] : (Unità Naziunale, www.unita-naziunale.org – Corse – Lutte Internationale) La marche a fini face à la mairie de Bilbao avec la lecture d’un communiqué de la part de Juan Mari Torrealdai. Le gérant d’Egunkaria a déclaré que la procédure est une « attaque » contre le basque.
Des milliers de personnes ont participé à la manifestation qui a parcouru les rues de Bilbao pour demander l’absolution des cinq dirigeants d’Egunkaria qui sont en train d’être jugés par l’Audience nationale, la plus haute juridiction espagnole.
La marche silencieuse a commencé vers 17h de l’après-midi et a fini face à la mairie de Bilbao avec la lecture d’un communiqué de la part de Juan Mari Torrealdai. Le gérant d’Egunkaria a déclaré que la procédure est une « attaque » contre le basque et que l’ »absolution est la seule forme de corriger l’injustice ».
Des représentants du Parti nationaliste basque (PNV), Aralar, Eusko Alkartasuna (EA), Ezker Batua (EB), Hamaikabat et Alternatiba, et les syndicats ELA, LAB, CC.OO., ESK, ESTE-Eilas, EHNE et Hiru, ont participé à la manifestation sous la devise « Egunkaria Libre ».
Les manifestants ont soutenu les accusés, les cinq derniers accusés de l’affaire Egunkaria. Ignacio Uria, Xabier Oleaga, Martxelo Otamendi, Juan Maria Torrealday et José Maria Auzmendi.
Une procédure ouverte il y a 7 ans
Le quotidien basque Euskaldunon Egunkaria a été fermé le 20 février 2003 sur ordre du juge de l’Audience nationale, Juan del Olmo ; plusieurs journalistes et membres du conseil d’administration furent alors mis en détention. Le juge a considéré que le quotidien poursuivait les mêmes objectifs que l’ETA et contribuait à renforcer les structures de la bande armée en générant des sociétés-écrans.
Dans un rapport présenté fin 2007, un groupe de juristes internationaux a considéré que la fermeture du journal et l’arrestation des journalistes violent par son caractère disproportionné les articles 10 et 15 de la Convention européenne des droits de l’homme. Le même comité a également confirmé que l’application de l’article 129.9 qui autorise un juge à fermer une entreprise ne s’appliquait pas aux groupes de communication.
source eitb.com