Le 16 mai 1944 les nazis avaient planifié l’extermination des Rroms au camp de Birkenau. Avertis de ce plan par le secrétaire du camp, les Rroms s’organisèrent. Ils s’armèrent de pioches, haches et pieds de biche et refusèrent de sortir de leurs baraques, attendant les SS à l’intérieur, dans l’intention de se saisir de… leurs mitraillettes. Face à cette résistance, les SS reculèrent.
Afin que l’histoire ne se répète, il ne suffit pas de commémorer les morts. Il faut aussi et surtout célébrer l’insurrection de ceux qui ont subi cette histoire terrible. Pour la première fois, La voix des Rroms le célébrera dans la fête, dans la vie à laquelle ces Rroms tenaient au point de défier la machine exterminatrice au moyen de pioches.
La fête de l’insurrection gitane, une première en France, a eu lieu dimanche 16 mai sur le parvis devant la Basilique de Saint-Denis. Elle a rencontré un très franc succès en termes de sensibilisation autour des Rroms, Gitans et Manouches, de leur histoire et de leur résistance. Quelques 2000 personnes y ont participé. Au-delà de la célébration de la résistance des Rroms au camp de Birkenau en 1944, du témoignage énergique de Raymond Gurême, survivant des camps d’internement en France et en Allemagne, résistant et volontaire de l’armée française à la Libération, c’était aussi une rencontre humaine chaleureuse, avec les concerts de plus de 30 artistes rroms, gitans et manouches, à qui se sont joint en scène des chanteurs maghrébins pour des bœufs mémorable. Cette fête a illustré la force de la rencontre et du rassemblement contre les préjugés, les discriminations et les persécutions, faits de l’histoire ou du présent.
Organisatrice de cette première fête de l’insurrection, l’association « La voix des Rroms » tient à ce qu’elle devienne une tradition tous les ans, à l’image du 8 avril, Journée mondiale des Rroms, que nous avons commencé à célébrer depuis 2005 en France. Le succès de cette première fête de l’insurrection gitane, démesuré par rapport aux moyens de La voix des Rroms, nous motive à poursuivre sur la voie que nous traçons devant nous depuis la création de l’association en 2005.
En effet, La voix des Rroms fonctionne quasi exclusivement sur ses ressources propres. Celles-ci sont limitées, en deçà de nos réalisations et très en deçà de nos ambitions pour l’avenir. C’est pourquoi, nous lançons cet appel à toutes celles et tous ceux qui apprécient notre action à nous soutenir. Vos dons seront appréciés, par chèque libellé au nom de « La Voix des Rroms » et adressé à :
La voix des Rroms
50, rue des Tournelles
75003 Paris
ou par virement bancaire sur le compte de l’association :
Nous vous remercions d’avance pour votre solidarité !
(Un grand remerciement à Daniel Maunoury, pour la mise à disposition des photos)
Ce n'était évidemment pas un simple concert ou festival... Quel plaisir d'entendre Raymond Gurême, survivant des camps, témoigner! Sans larmes, sans plaintes, juste avec la force qui ne l'a pas abandonné à 85 ans. Ce fuyard qui s'est échappé à plusieurs reprises des camps, qui entrait régulièrement la nuit pour apporter de la nourriture à sa famille qui y restait, nous a dit: "il ne faut jamais baisser les bras!". Promis Raymond, on ne les baissera jamais!
Et, première preuve de notre engagement, Aline qui chante pour la première fois en scène la chanson que tes soeurs avaient écrite pour toi et qu'elle chantaient au camp de Linas-Montlhéry, dont voici le texte:
Après ça, a-t-on le droit de laisser tomber, de baisser les bras? Évidemment NON! Notre insurrection se poursuit Raymond, par la parole, par l'amour, par le sourire, par l'échange, par la fête! On ne permettra à personne de nous empêcher de vivre!