La solidarité prolétarienne et les perspectives du mouvement ouvrier
Drapeau Rouge - blog du PCmF
Ce mercredi 7 avril 2010 fut placé sous le signe de la solidarité prolétarienne. A Compiègnes, il y avait la suite du procès des Contis. Le harcèlement judiciaire de l’Etat voulait « faire un exemple » des ouvriers qui osent relever la tête et lutter. Le résultat du procès est plutôt positif. Les 6 Contis qui passaient en jugement ont finalement été condamnés à verser plus de 10.000€ pour les « dégâts » de la sous préfecture qui avait été « vandalisée » lors d’une manifestation le 21 avril 2009. En réalité, cette somme pourrait passer à 1000€ puisque dans la totalité des 10.000€ réclamés, il y a beaucoup de devis et autres frais incertains (notamment pour des vols de tableaux alors que les Contis n’ont pas été condamnés pour vol).
Cependant, il faut tempérer ce jugement. Premièrement, il y avait plusieurs centaines d’ouvriers sur les lieux lorsque la sous-préfecture a été attaquée. En s’en prenant à 6 ouvriers, l’Etat essaie de leur faire porter le chapeau pour tout le monde. Mais les Contis sont unis et dans la pratique, même si 6 d’entre sont sur le banc des accusés, tous et toutes se sentent autant concernés. Deuxièmement, au vu des pièces apportées au dossier (ces fameux devis et autres imprécisions), l’absence d’expertise et de constat des dégâts, la justice aurait dû complètement les relaxer. En tout cas, grâce à la solidarité nationale et internationale, les condamnés ne paieront rien de leur poche.
Un procès et une mobilisation politiques
Le procès était politique parce qu’il fallait « faire un exemple » des Contis, des ouvriers combattifs. L’Etat, qui est l’institution qui protège les intérêts de la bourgeoisie, ne peut pas laisser le prolétariat, la classe ouvrière, se révolter et remettre en cause son système. Bien entendu, la lutte des Contis a ses limites, mais ce que cette lutte a eu pour effet, c’est de donner du courage à l’ensemble de notre classe, de montrer qu’il fallait oser lutter pour oser vaincre. Comme Xavier Mathieu l’a dit lors de son intervention, la lutte des Contis n’a fait que mettre un genou à terre au patron et à l’Etat. Mais dans la situation actuelle, où la classe ouvrière est dans son ensemble sur la défensive et résignée, montrer que relever la tête et reprendre ses affaires en main est possible est un pas en avant.
La mobilisation était politique parce que les Contis ont fait bloc contre la décision de justice et s’opposent à la répression anti-ouvrière. Dans leurs interventions et leurs tracts, les Contis montrent bien qu’en attaquant 6 des leurs, c’est non seulement tous les Contis que l’Etat attaque, mais aussi l’ensemble de la classe ouvrière. L’Etat bourgeois, la justice bourgeoise et les forces de répression sont clairement identifiés comme des ennemis, ce qui est juste.
Ce rassemblement a réuni un millier de personnes et l’on a pu voir plusieurs secteurs se déplacer en soutien comme les Sodimatex, les Goodyear, les Services du nettoiement de la ville de Paris, Philips Dreux et d’autres encore.
D’ailleurs, la journée de mercredi était également une journée importante pour les Sodimatex. Une partie des soutiens présents pour les Contis se sont donc déplacés à Senlis où les négociations entre les ouvriers de Sodimatex et la direction avaient lieu. Les Sodimatex ont entamé une lutte très déterminée pour obtenir une prime de départ de 21.000€. Ils menacent de faire sauter l’usine s’ils n’obtiennent pas leur prime. Lorsque nous avons quitté Senlis pour nous rendre sur le site de l’usine à Crépy-en-Valois, la direction proposait 3.000€ !
Sur place, il y avait beaucoup de soutiens présents : les familles, des habitants du coin, et une partie des soutiens venus à Compiègne pour les Contis. Des barrages ont été installés sur les routes adjacentes. Les négociations n’ayant rien donné, elles ont été reportées à vendredi. En cas de réponse négative à leurs demandes, les Sodimatex ont montré qu’ils étaient prêts à en découdre. Leur détermination est une source d’inspiration pour les tous les ouvriers combattifs.
Sur la convergence des luttes
Un thème important de cette journée était la convergence des luttes. En pratique, elle a eu lieu. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois. Faire converger les luttes et les coordonner est une bonne chose mais ce n’est pas suffisant. Nous l’avons déjà dit et nous le répétons.
L’aspect positif de ces luttes, de ces nouvelles luttes ouvrières, est qu’elles démontrent que la classe ouvrière peut relever la tête et reprendre ses affaires en main. Ces luttes mettent en pratique l’unité à la base entre syndiqués et non-syndiqués, au travers d’assemblées générales où les ouvriers prennent les décisions ensemble. Elles contestent la ligne des directions des grandes centrales. Mais ce n’est pas suffisant.
L’aspect négatif de ces luttes est qu’elles n’ont pas ou très peu de perspectives. C’est ce manque de perspectives qui affaiblit terriblement la classe ouvrière, la place en situation défensive. On ne peut pas en tenir pour responsable les ouvriers qui luttent. Les responsables sont les organisations réformistes qui limitent le mouvement ouvrier à la « réforme du capitalisme ». Jamais dans les interventions des organisations politiques lors de ces rassemblements et manifestations on n’entend le mot révolution ! Pourtant, c’est un mensonge de dire que le sort de la classe ouvrière peut s’améliorer sans révolution ! Chez une partie des ouvriers, à la base, on en parle pourtant. On entend souvent « il nous faudrait un bon mai 68 », « une seule solution, la révolution ». Mais aucune organisation, aucun syndicat, n’ose prononcer ce mot… La révolution prolétarienne, voilà la perspective que le mouvement ouvrier doit adopter ! Seul un Parti révolutionnaire, avec une ligne politique et une stratégie révolutionnaire peut porter cette perspective. Nous ne pouvons la déléguer à personne d’autre qu’à nous-mêmes !
Le discours de la convergence des luttes limite également les perspectives. La convergence des luttes est en effet présentée comme perspective en elle même. Mais la convergence existe déjà, même si elle est limitée ! Faisons converger les luttes, mais après ? Une fois que les luttes sont finies, qu’est ce qui se passe ? C’est pourquoi nous disons qu’il faut aller plus loin. Qu’on ne se trompe pas, nous ne sommes pas contre la convergence des luttes et leur coordination. C’est positif, mais ce n’est pas suffisant. Au sein du mouvement ouvrier doit émerger un organe autonome des syndicats et organisations réformistes (unissant syndiqués et non-syndiqués) qui impulse les luttes, avec comme slogan « Contre le capitalisme et les conciliateurs, Unité à la base ! Rendons coup pour coup ! ». C’est cela qui renforcera toute la classe ouvrière dans ses luttes contre le patronat et son combat contre le capitalisme ! Les illusions électorales et l’illusion réformiste ne font que l’affaiblir !
Voilà les tâches qui nous attendent Camarades.
Retroussons nos manches et bâtissons les organes du pouvoir prolétarien !
Renforçons le Parti Communiste maoïste, l’outil révolutionnaire de la classe ouvrière !
PC maoïste
drapeaurouge@yahoo.fr
Quelques photos de Sodimatex :
Tract diffusé lors de cette journée :
LE HARCELEMENT DE LA JUSTICE DE CLASSE CONTRE LES TRAVAILLEURS
La Cour d’Appel d’Amiens a annulé le 5 Févier les peines de prison prononcées par le tribunal de Compiègne contre six travailleurs de Continental. Il fallait calmer le jeu avant les élections régionales et l’Etat avait sans doute fait ses recommandations de modération à son représentant.
Mais l’Etat ne pardonne pas à ceux qui osent se dresser contre lui et la bourgeoisie qu’il représente, comme nos camarades de Continental, de Molex, de Philips, de Caterpillar, Téléperformance, Total, etc..
lI veut les briser pour décourager toute la classe ouvrière.
Les Contis se sont battus mais le patronat n’a pas cédé sur la question de la fermeture. Grâce à la lutte, il a quand même dû verser de fortes indemnités (50.000 €), ce qui permet de survivre quelque temps. Mais l’Etat veut leur faire payer cher la lutte qu’ils ont menée, faire un exemple, car la lutte des Contis c’est la lutte des classes qui reprend contre l’Etat et le patronat, qui défient de façon arrogante la classe ouvrière et les couches populaires.
C’est pourquoi l’Etat s’acharne contre six d’entre eux et veut leur faire payer l’occupation de la sous-préfecture, représentant de la puissance coercitive de l’Etat qui renfloue les banques, distribue l‘argent des contribuables aux entreprises qui délocalisent et licencient, l’Etat qui subventionne les marchands d’armes, bref qui soutient sa classe : la bourgeoisie.
Pour imposer les restructurations du capitalisme (délocalisations, licenciements, attaques sur les retraites, privatisation des services publics, de l’Université etc.), l’Etat met en place une forme rampante de fascisme, le fascisme moderne. L’Etat policier se renforce pour réprimer le mouvement social qui monte malgré les freins à la lutte que sont le révisionnisme, le réformisme et l’opportunisme tant sur le plan politique, que sur le plan syndical.
Ils ont peur de la révolte, de la révolution, car leur système est moribond !
Ceux qui luttent aujourd’hui ouvrent la voie. Syndiqués et non syndiqués dépassent les clivages. Ils s’unissent à la base dans la lutte et participent ainsi à la réorganisation du mouvement ouvrier. Contre la politique du capital, le monde du travail doit se doter d’instruments de lutte, son Parti, un syndicat de classe, des comités de quartiers. Si nous nous unissons, alors aucun mur d’argent, aucun Etat, « n’arrêtera la colère des masses» qui monte dans les pays impérialistes et les pays opprimés, comme le dit la chanson.
Où il y a répression, oppression et exploitation il y a résistance !
Les patrons devront à leur tour rendre des comptes à la classe qu’ils exploitent, oppriment et répriment aujourd’hui. Tel est le sens de l’histoire.
Soutenons nos camarades de Conti, ils ne se battent pour eux mais aussi pour tous les exploités et opprimés d’ici et d’ailleurs.
A BAS LA JUSTICE DE CLASSE AU SERVICE DU CAPITAL FINANCIER !
A BAS L’ETAT CAPITALISTE !
VIVE LA LUTTE DE LA CLASSE OUVRIERE POUR SON EMANCIPATION !
PC maoïste de France
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