Un premier mai gigantesque, la grève générale confirmée
Samedi 1 mai 2010
C'est une vague rouge qui a déferlé sur Katmandou et dans les 10 plus grandes villes népalaises (Biratnagar, Janakpur, Birgunj, Pokhara, Butwal, Nepalgunj, Dhangadi, Dand, Surkhet et Dipyal). Pour les estimations, il y aurait eu entre 500.000 et 1 million de manifestants rien qu'à Katmandou. Les manifestations étaient énormes dans les autres villes également. Dans l'ensemble, elles se sont déroulées sans incidents.
Chaque défilé s'est conclu par un meeting. A Katmandou, c'est Prachanda qui s'est exprimé.
Il a commencé par affirmé que ce mouvement gagnera grâce au soutien populaire. Il a dit que le combat était plus "pour la paix et la constitution" que pour la formation d'un gouvernement d'union nationale.
Insistant sur le fait que les changements politiques majeurs dans l'histoire du pays ont été établis par la rue, il a affirmé que la grève générale politique commençant demain mettra un terme à l'impasse politique et renversera le gouvernement actuel.
Il a argumenté que les partis dirigeants avaient pris l'approche flexible de son Parti comme une faiblesse et n'étaient pas prêts pour atteindre un consensus durant la série de négociations, mais que maintenant le Parti allait fournir le dernier effort : "Nous n'allons pas céder cette fois."
Il a continué en affirmant que la coalition gouvernementale actuelle veut saboter le processus de paix et l'écriture de la constitution et que le peuple népalais ne tolérerait aucune interférence dans la souveraineté nationale du Népal, ajoutant que le Parti maoïste ne céderait pas devant les puissances étrangères.
A ce sujet, il a affirmé que le gouvernement parlait de mobiliser l'armée et réprimer le mouvement après que le premier ministre Madhav Kumar Nepal soit retourné du Bhoutan (où il a notamment rencontré le premier ministre indien, Man Mohan Singh).
S'adressant indirectement aux soldats et policiers, il a espéré que le personnel de sécurité ne réprimerait pas ses propres frères et soeurs, et leur a demandé de comprendre le désir et les besoins du peuple pour le changement.
Réaffirmant la nécessité de la grève générale politique, il a dit : "Malgré la grève, nous ne fermerons pas les portes de la discussion et du consensus."
Le meeting, comme d'habitude, était entrecoupé de saynètes et de musique. Dans une des pièces, il s'agit de l'affrontement entre les manifestants et les forces de répression. Sous les coups, les manifestants tombent en martyrs mais derrière, toujours une nouvelle vague arrive. Finalement, l'armée et la police se retirent et l'officier de l'armée tend le drapeau népalais à un combattant de l'Armée Populaire de Libération, qu'ils tendent finalement en commun.
Peu après la fin du meeting maoïste, le premier ministre s'est adressé à la nation par voie radiophonique et a réaffirmé qu'il ne démissionnerait pas de son poste et a demandé aux maoïstes d'annuler leur grève générale.
Une réunion a eu lieu entre le Congrès Népalais, l'UML et le PCNU-maoïste mais le consensus n'a pu être atteint. Le gouvernement demande l'annulation de la grève ; les maoïstes demandent la démission du premier ministre.
Demain commence le bras de fer.
Photos :
Katmandou :
Pokhara :
Dang :
Butwal :
La grève générale commence (+photos Népal et soutien Belgique et France)
La grève générale politique illimitée a commencé au Népal. Le pays se retrouve paralysé. La tenue des examens de l'équivalent du bac a été fortement perturbée par le syndicat étudiant maoïste.
Aujourd'hui, la majorité des blocages et manifestations sont restées pacifiques mais des affrontements ont éclaté dans quelques endroits.
Ainsi, à Bharatpur, des affrontements ont eu lieu entre la police et des étudiants, faisant 4 blessés parmi les étudiants et 2 parmi les journalistes. Selon NepalNews.com, la police aurait ouvert le feu sur les étudiants, blessant une personne.
A Mahendranagar, des affrontements ont fait un blessé du côté des policiers.
A Birgunj, une manifestation pro-royaliste a eu lieu et un affrontement majeur a été évité par la police s'interposant entre les deux manifestations (royaliste et maoïste). Une bombe a explosé, ne faisant aucun blessé. L'attentat a été revendiqué par un groupe armé anti-maoïste du Téraï.
A Biratnagar, des indiens infiltrés ont attaqué les maoïstes.
Du côté de l'UML, une soixantaine de dirigeants ont signé un memorandum demandant la démission du premier ministre Madhav Kumar Nepal (rappelons qu'il est lui même de l'UML), citant une impasse politique qui rendait impossible l'écriture de la nouvelle constitution et le bon déroulement du processus de paix.
Le gouvernement a renouvelé ses menaces de mobiliser l'armée.
Katmandou et alentours : blocages et meetings
Biratnagar :
Dang :
Belgique :
France :
Sur l'armée et la police (+vidéo du 1er Mai)
Des rapports provenant de sources maoïstes indiquent que dans sa globalité, la police et l'armée ne souhaitent pas affronter le peuple. Cependant, les mêmes sources indiquent que certains éléments font de la provocation en effectuant des raids chez des gens et là où la YCL s'est installée.
D'autre part, l'Armée Népalaise a publié une déclaration suite à l'identification et la prise de contrôle par les maoïstes d'éléments infiltrés dans les manifestations et à la médiatisation de ces nouvelles. "Faisons en sorte que ces incidents menés par les maoïstes soient les derniers ou alors nous serons obligés de fournir une sécurité adéquate à nos hommes directement sur le terrain." "L'Armée Népalaise n'hésitera pas à mener des opérations de sauvetage sur le site de l'incident pour la sécurité du personnel de l'AN si de tels actes se répètent dans les jours à venir."
Vidéo du 1er Mai :