Associazione Solidarietà Proletaria (ASP)
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20.04.2010
La Turquie et le respect des droits de l'homme
Le 6 mai prochain le Tribunal civil de Bari, décidera de valider ou non la décision par laquelle la Commission territoriale compétente a repoussé la demande d'asile politique pour le dissident communiste turc Avni Er.
Avni risque, comme beaucoup le savent maintenant, l'expulsion vers la Turquie, où toujours selon l'avis de la Commission il ne court pas le moindre risque de torture.
Alors, pendant qu'aujourd'hui est en cours un rassemblement face à la Préfecture de Bari, nous voulons vous inviter à regarder un film extrêmement dur, sur ce que fut l'attaque que le Gouvernement turc ordonna contre les prisons à la fin de décembre 2000, une opération militaire d'une violence inouïe dénommée avec un humour macabre "Retour à la vie".
8.335 soldats furent employés dans cette action, il y eut 28 morts et plusieurs centaines de prisonniers rendus invalides par le feu ou les gaz employés par les militaires.
Objectif de l'attaque : briser la grève de la faim par laquelle des centaines de détenus politiques s'opposaient au transfert massif dans les prisons spéciales dénommées "de type F"
Nous nous rappellons que l'immense majorité de la population carcérale en Turquie répond seulement de délits d'opinion (propagande, recel, diffusion de presse clandestine etc).
Les détenus politiques proviennent généralement des rangs du mouvement de résistance kurde ou des groupes de la gauche turque : tous sont unis sous la définition générique de "terroristes".
Jugés par les Cours de Sûreté de l'État, véritables Tribunaux spéciaux, présidés jusqu'en 1999 un militaire et seulement après les pressions internationales suite à l'arrestation d'Ocalan, composées de juges civils, qui cependant doivent être validés par les militaires.
Le film est visionable sur : http://www.youtube.com/watch?v=cMiZD4TT22g
ou sur le site www.avni-zeynep.net
A l'approche du 25 avril nous voulons en outre vous inviter à relire la déclaration qu'Avni a prononcé dans son procès de première instance à Pérouse, un procès qui malheureusement le condamna à sept ans de réclusion
L'État italien choisit alors la complicité avec le gouvernement fasciste turc, en nous faisant faire à nous tous un pas en arrière sur la route des droits arrachés par la Résistance partisane.
Que décidera à brève échéance le Tribunal civil de Bari ?
L'invitation que nous faisons est de maintenir haute la mobilisation.
Nous soutenons également dans les cortèges du 25 Avril la lutte contre l'expulsion en Turquie d'Avni Er.
Contre toute forme de fascisme et de racisme, nous disons non à la politique des expulsions, revendiquons la dignité pour tous les immigrés, exigeons la fermeture du nouvelle camp de concentration appelée CIE.
Nous signons l'appel d'Amnesty pour Avni (lien sur www.avni-zeynep.net)
Écrivons à :
Carlo Schilardi
Préfet de la Province de Bari
prefettura.bari@interno.it
et au Ministre de l'Intérieur R. Maroni
maroni_r@camera.it
liberta.civiliimmigrazione@interno.it
Fax + 39 06.46549832
Déclaration au procès d'Avni Er
Le 1er avril 2004 j'ai été arrêté à Pérouse avec Nazan Ercan. Il y a maintenant 25 mois que nous sommes détenus. Notre arrestation a été transformée en un véritable évènement médiatique. Nous avons été des taxés d'être des "kamikaze turcs" et des "bombes à retardement" par la presse italienne. Affirmations, celles-ci, absoluement infondées et absurdes, aptes seulement à nous isoler du reste du monde.
Pourquoi avons-nous été arrêtés et isolés ?
Notre arrestation fait une partie d'une stratégie aménagée par le régime fasciste en Turquie, avec la collaboration de l'Italie et d'autres pays européens puisque les rapports économiques avec notre Pays sont fondamentaux au marché de l'UE. En effet l'Italie entretient des relations économiques avec la Turquie pour environ 7.1 milliards de dollars, en se plaçant à la seconde place en importance après l'Allemagne, grâce aussi à la présence de grandes compagnies de l'industrie italienne (autour de 200) comme la FIAT, les Pirelli, l'ENI, TIM et Bialetti et particulièrement aussi avec l'industrie de guerre.
En outre les Forces Armées turques ne détiennent pas seulement un pouvoir militaire mais aussi économique. Donc les intérêts prioritaires de la Comunnauté Européenne ne concernent pas, évidemment, les droits humains mais ceux exclusivement économiques.
Dernièrement, surtout depuis qu'elle est en cours la négociation pour rejoindre l'Europe, il nous est souligné comme un refrain le soi-disant processus de démocratisation de l'État turc malgré, en fait, que les droits humains et les règles elémentaires de démocratie soient violées systématiquement dans une croissance des actions répressives.
Nous aimons notre pays plus que l'aiment ceux qui le gouvernent, mais ceux qui s'opposent au régime, qui défendent les droits humains, qui aspirent à l'égalité et à la justice sociale, à la liberté et à l'indépendance sont toujours persécutés et écrasés par les Forces Militaires.
Des douzaines de pubblications inspirées par des idéaux d'égalité, de justice et de l'indépendance sont confisquées et censurées.
Des centaines de révolutionnaires et de démocrates sont tués sur les routes, emprisonnés, séquestrés et torturés. Des innombrables Kurde ont été torturés seulement pour avoir revendiqué leurs origines et leur langue.
Vous connaissez les beautés de notre pays méditerranéen, ses plages, ses mers, la riche gastronomie,
un véritable paradis vacancier dont sont cachées les réalités, comme la pauvreté et la faim dont souffrent 20 millions de citoyens de mon pays. Nous en faisons partie.
Avez-vous été jamais réveillés par un bruit de blindé ? Avez-vous jamais subi une irruption de police, armes au poing, dans votre maison et sentis les rafales des projectiles ? Avez-vous jamais été témoins de tortures collectives ? Avez-vous jamais été pris pour cible pendant une manifestation autorisée comme celles du 8 Mars ou du 1er mai ?
Avez-vous jamais été témoins d'assauts dans les prisons, de la part des Forces Militaires, dans lesquels des dizaines et des dizaines de détenus sont brûlés vifs et mutilés pendant que leurs tortionnaires ont imprimé sur leur face un ricanement ?
Avez-vous idée de ce que signifie de vivre dans un État qui permet aux chasseurs de têtes fascistes de collectionner des trophées consistants en des parties mutilées du corps humain des révolutionnaires qui luttent pour l'indépendance et l'égalité de leur pays ?
Ceci est le vrai visage de la Turquie que vous ne voulez pas voir. La réalité de notre Pays est d'être gouverné par les Forces Armées fascistes qui emploient le Parlement et la "démocratie" comme une masque, en forçant tous à croire à leurs fables.
Ceci est le Pays dans lequel nous vivons.
Nous donnons voix, en Europe, aux gens opprimés de la Turquie et aux prisonniers politiques qui subissent depuis l'an 2000 un régime d'isolement en prison.
Le 19 décembre 2000 les détenus ont été torturés, tués, brûlés vifs : 28 prisonniers politiques ont perdu la vie de cette façon. En outre l'alimentation forcée, exécutée sur 600 prisonniers, est la cause d'une maladie qui endommage la mémoire. Malgré cela les détenus ont resisté en réaffirmant leur volonté et en poursuivant la grève de la faim à outrance.
Après le 1er avril, jour de notre arrestation, ont été perquisitionnées, en effet, exclusivement les sièges représentatifs d'associations démocratiques et des bureaux de presse. Cette opération a servi, donc, seulement à créer un climat de terreur dans nos rangs.
Évidemment, en Turquie est en vigueur la terreur perpétrée par l'État qui poursuit, séquestre, torture, tue, brûle et détruit. De l'autre part il y a les forces du peuple et celles des révolutionnaires qui résistent à l'État terroriste. Leur bataille contre le fascisme et l'impérialisme est légitime puisqu'il vise à affirmer la souveraineté populaire, la démocratie, l'égalité et la justice. Ils luttent contre l'État qui veut esclavagiser le credo et la pensée des prisonniers politiques, leur résistance se poursuit depuis six ans avec une incroyable abnégation malgré la débilitation de leurs corps. À la date d'aujourd'hui 122 prisonniers ont perdu la vie.
L'opération du 1er avril est une tentative d'étouffer la résistance en Turquie et en Europe. De faux indices ont été employés par la police turque pour arrêter et condamner les militants. Finalement, cependant, la non véridicité de leurs accusations a émergé et a fait que tous les arrêtés ont été délivrés pour lesquels, des 100 personnes arrêtées, aucune n'est encore détenue. Cela montre combien il est facile d'être accusés, punis, isolés et condamnés injustement.
Lutter contre un tel régime terroriste est décidément un légitime droit du Peuple.
L'Italie ne peut pas oublier la Résistance contre le fascisme pendant la IIe Guerre Mondiale, c'est pourquoi votre rôle devrait être celui de juger le régime fasciste turc. En effet ce devrait être un devoir de l'humanité de demander compte, à l'État turc, de ses responsabilités pour tant de crimes commis. Ainsi que de prétendre savoir ce qui est arrivé aux personnes disparues victimes de la répression.
En nous jugeant coupables vous vous associeriez au régime fasciste turc.
Ne soyez pas son complice.
65 ans après la grande victoire antifasciste, l'État italien déporte des militants révolutionnaires vers l'État fasciste turc, conformément à la politique impérialiste actuelle, de "sous-traitance" de la répression, de la torture et de l'assassinat aux régimes fascistes compradores.
De tels actes ne resteront pas sans réponse !
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