Bellaciao
Italie, sur la voie du fascisme
dimanche 10 janvier 2010 (19h01)
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Une agression …
De violentes émeutes anti- immigrés se sont déroulées en Italie ces derniers jours, dans la ville de Rosarno, dans la région de Calabre.
Les ouvriers agricoles, d’origine africaine, avec ou sans papiers se sont révoltés face à l’intolérable agression raciste qu’a vécu un groupe de travailleurs africains.
En effet, une bande de jeunes italiens, véhiculés, et armés, ont organisés une descente et ont sauvagement agressé un groupe de travailleurs africain revenant des champs (leurs lieux de travail). Bilan : deux blessés graves.
Cette agression venait s’ajouter à une réalité proprement scandaleuse que vivent nos camarades de Rosarno et qu’ils subissent en silence depuis des années.
Payés au noir et une misère, ils vivent à plus de 1500, entassés comme des animaux, dans un bidonville à la lisière de la ville.
Depuis plusieurs mois déjà, les travailleurs africains subissent de la part des habitants de Rosarno un racisme quotidien.
De plus, ceux-ci vivent dans des conditions dignes du temps de l’esclavage. En effet, pas de douches, pas de toilettes, ni électricité, ils dorment parqués sous des abrites de fortune. Ils ont étés réduits à n’être que de la chaire à patron que l’on exploite sans mesure, au mépris de toutes règles humaines, et avec la complicité de l’état raciste de Berlusconi.
Il aura donc fallu le pire pour que gronde la révolte légitime de nos camarades africains. Organisés, ils ont manifestés avec fracas dans les rues du centre ville de Rosarno, criant par là leur désespoir de se voir réduit à l’état d’esclave.
En réaction à cette manifestation, les habitants « italiens de souches » déterminés et ivres de violence ont organisés une véritable chasse à l’homme pendant deux jours : tirs au fusil de chasse, ratonnades, immigrés volontairement renversés par des véhicules, insultes à caractère raciste, violences physiques en réunion à l’aide d’objets contendants.
Ces évènements ont obligés les travailleurs à quitter leurs habitations insalubres sous escorte policière, sans obtenir leurs salaires, la peur au ventre.
Un Climat ….
La responsabilité première de ces évènements incombe à la classe dirigeante italienne. La situation de Rosarno sonne comme un écho à la campagne haineuse, raciste, organisée par l’extrême droite italienne depuis plusieurs mois.
Celle-ci coïncide avec l’incapacité de la classe dirigeante à juguler la grave crise économique, politique et sociale qui sévit actuellement en Italie.
Alors, Berlusconi et son allié de la Ligue du nord, excite le nationalisme et la haine des immigrés. Outre les lois liberticides et les entorses quotidiennes à la liberté d’expression, syndicale et politique, le parlement vote régulièrement des lois anti- immigrés. Dernières en date : la limitation du nombre d’étrangers dans les écoles publiques ou encore des circulaires autorisant des wagons de train interdits aux étrangers.
La protestation de la social-démocratie et des syndicats, qui agitent le spectre de la mafia en Calabre, prouve bien qu’ils éludent la question politique de fond : En temps de crise, l’ennemi est et reste l’immigré et son corolaire qu’est « le fantasme de l’envahisseur ».
L’impasse de l’option social-démocrate et l’incapacité des dirigeants de la gauche réformiste à lutter contre la politique anti- sociale de Berlusconi entraînent de facto le désespoir parmi la population. La dynamique favorable à la réaction et à la barbarie est un fait. C’est un signal et une mise en garde contre toutes les gauches d’Europe.
De la France à l’Italie, la politique de Berlusconi rejoint celle de Sarkozy…
En France, comme le vote Suisse sur les minarets à fait écho à la commission parlementaire sur la Burqa, les ratonnades Italiennes irrigueront les débats racistes sur l’identité nationale organisés par les préfectures des ministres Besson et Hortefeux.
Nous arrivons au stade où il devient raisonnable de discuter avec le fasciste Le Pen. Où il devient cohérent de faire de l’immigration et de sa prétendue problématique, un cheval de bataille électoral.
Cependant, en France, les résistances existent et transcendent même certains courants politiques : le débat sur l’identité nationale est une hérésie pour bon nombre de français. Néanmoins, la vraie force contre la politique raciste de Sarkozy réside par exemple dans la grève des sans papiers en Ile de France et du soutien de la gauche politique, des citoyens et du monde artistique, intellectuel et littéraire.
Notre force contre ces ratonnades que la politique de Sarkozy créera s’il parvient à nous infliger une défaite sur ces question, est et restera l’unité de tous les travailleurs, français et immigrés, avec ou sans papiers, et avec comme slogans, « même patrons, même combat ».
A gauche, le combat doit-être mené sur le front des luttes, sur le front électoral aussi.
En avant …
D’ors- et déjà, je propose que devant toutes les ambassades, tous les consulats italiens, nous manifestions en solidarité avec les travailleurs immigrés d’Italie et particulièrement envers ceux de Calabre.
De plus, soutenons nos frères sans papiers de France, expulsés ou grévistes, scolarisés ou travailleurs, par des pétitions, des manifestations et organisons-nous, dans nos lycées, dans nos quartiers, dans nos entreprises.
Brisons pacifiquement les débats organisés par les préfectures sur l’identité nationale comme nous le feront demain à Rouen.
N’entrons pas dans le piège du débat nauséabond contre les musulman-e-s ( burqa, voile, intégrisme) que tentera d’imposer la classe dirigeante Sarkozyste et imposons nos revendications : retraites, salaires, droits sociaux, répartition des richesses.
Créons les conditions d’un vaste rassemblement populaire sur la question des sans papiers en ayant comme perspective une manifestation d’envergure à l’aube de la campagne officielle des régionales.
Faire échec à Sarkozy sur les questions liées à l’immigration, aura pour conséquence d’insuffler une autre perspective que nous offre l’Italie.
Elle inspirera de nombreux travailleurs de France et d’Europe à se révolter contre leurs propres gouvernants. Travailleurs avec où sans papiers, de tous les pays unissons- nous
Boudjema Chettouh NPA (baaah... mais bon, très bon texte quand même NDLR) de Petit-Quevilly le 10/01/2010
De : Boudjema Chettouh
dimanche 10 janvier 2010