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13 décembre 2009 7 13 /12 /décembre /2009 19:43

Le Monde
La mosquée de Castres profanée
LEMONDE.FR avec AFP | 13.12.09 | 18h12

La mosquée de Castres, dans le Tarn, a été profanée dans la nuit de samedi 12 à dimanche 13 décembre. Des inconnus ont dessiné des croix gammées et écrit des propos nazis et xénophobes tels que "Sieg heil", "La France aux Français" "White power" sur les murs extérieurs, a indiqué le président de l'Association islamique de Castres, Abdelmalek Bouregba. Des pieds de cochon ont été suspendus à la poignée du portail. Sur la porte ont été agrafées des oreilles de cochon et des affiches montrant des drapeaux français, a-t-il précisé. L'intérieur de la mosquée n'a pas été touché.

La police a procédé à des relevés d'empreintes. "Aucune piste n'est écartée", a déclaré Paul Agostini, le directeur de la police départementale du Tarn, précisant qu'aucun incident ni litige n'avait été signalé les jours précédents autour de la mosquée Bilal, ouverte en 1986 dans un ancien hangar.

Abdelmalek Bouregba compte porter plainte contre cet "acte prémédité". "C'est un ensemble. Depuis un certain temps, on n'arrête pas de viser la communauté musulmane", a-t-il dénoncé, faisant notamment allusion aux dérapages dans les débats sur l'identité nationale et au référendum qui a interdit la construction de minarets en Suisse.

"LIBÉRATION DE LA PAROLE RACISTE"

SOS Racisme a condamné dans un communiqué la profanation, qui "vise très clairement, de la part des auteurs de ces méfaits, à laisser entendre qu'un musulman ne saurait être Français", et déplore "la libération de la parole raciste, libération que le débat sur l'identité nationale permet et organise". La préfète du Tarn, Marcelle Pierrot, a rencontré sur place la communauté musulmane "pour lui exprimer sa solidarité", après ces actes "contraires aux valeurs de notre république laïque qui permet à chacun de pouvoir exercer sa foi, dans le respect des règles et des valeurs de notre démocratie".

Les députés du Tarn Bernard Carayon (UMP), et Philippe Folliot (app-NC) ont dénoncé la profanation, tout comme le porte-parole de l'UMP Dominique Paillé, qui a témoigné "toute sa compassion aux musulmans tarnais".

 

Entre le référendum anti-minaret (maintenant à l'étude dans une demi-douzaine de pays) et le "débat" sur l'identité nationale... Avec la crise du capitalisme la mobilisation réactionnaire avance à grand pas, et avec elle un parfum nauséabond de pogrom.


A part ça, l'islamophobie ça n'existe pas... (les musulmans non plus d'ailleurs...). Ah là là, il y en a qu'on aurait bien aimé voir au moment de l'affaire Dreyfus...

 

http://www.francesoir.fr/uploads/articles/2c5a399f5c975ff05f97f59fa53fa761.jpg

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7 décembre 2009 1 07 /12 /décembre /2009 21:41

Le Quotidien des Sans-Papiers

« Nous exigeons la suppression du ministère de l’Identité nationale et de l’Immigration »

 

Publié le 4 décembre 2009 par Fred


L’appel de vingt chercheurs « contre ce rapt nationaliste de l’idée de nation ».

« Promesse électorale de Nicolas Sarkozy, la création d’un ministère chargé de l’Immigration et de « l’Identité nationale » a introduit dans notre pays un risque d’enfermement identitaire et d’exclusion dont on mesure, chaque jour depuis deux ans et demi, la profonde gravité. Très officiellement, des mots ont été introduits sur la scène publique, qui désignent et stigmatisent l’étranger - et par ricochet, quiconque a l’air étranger. Réfugiés et migrants, notamment originaires de Méditerranée et d’Afrique, et leurs descendants, sont séparés d’un « nous » national pas seulement imaginaire puisque ses frontières se redessinent sur les plans matériel, administratif et idéologique.

« Qu’a fait naître ce ministère ? De nouveaux objectifs d’expulsion d’étrangers (27 000 par an), des rafles de sans-papiers, l’enfermement d’enfants dans des centres de rétention, le délit de solidarité, l’expulsion des exilés vers certains pays en guerre au mépris du droit d’asile, la multiplication des contrôles d’identité au faciès, enfin la naturalisation à la carte, préfecture par préfecture, qui rompt avec le principe d’égalité…

« Dans cette fissure de la République se sont engouffrés nos dirigeants. Par des propos inadmissibles dans une démocratie, banalisés et désormais quotidiens, ils légitiment tous les comportements et les paroles de rejet, de violence, et de repli sur soi. Nous ne sommes pas ici face à des « dérapages » individuels. En réalité, ces propos sont la conséquence logique d’une politique que le gouvernement souhaite encore amplifier sous le couvert d’un « débat » sur l’identité nationale. Nous sommes ainsi appelés à devenir coauteurs et coresponsables du contrôle identitaire sur la France.

« La circulaire ministérielle adressée aux préfectures pour encadrer le débat lance une interrogation : « Pourquoi la question de l’identité nationale génère-t-elle un malaise chez certains intellectuels, sociologues ou historiens ? » La réponse est simple. Nous ne pouvons pas accepter que le regard inquisiteur d’un pouvoir identitaire puisse planer, en s’autorisant de nous, sur la vie et les gestes de chacun.

« C’est pourquoi il est temps aujourd’hui de réaffirmer publiquement, contre ce rapt nationaliste de l’idée de nation, les idéaux universalistes qui sont au fondement de notre République.

« Nous appelons donc les habitants, les associations, les partis et les candidats aux futures élections à exiger avec nous la suppression de ce « ministère de l’Identité nationale et de l’Immigration », car il met en danger la démocratie. »

[Source : Libération]

Signataires : Michel Agier (anthropologue, EHESS et IRD), Etienne Balibar (philosophe, université Paris-X et university of California), Marie-Claude Blanc-Chaléard (historienne, université Paris-X) Luc Boltanski (sociologue, EHESS), Marcel Detienne (historien, EPHE et université Johns Hopkins), Eric Fassin (sociologue, ENS), Michel Feher (philosophe, Paris), Françoise Héritier (anthropologue, Collège de France), Daniel Kunth (astrophysicien, CNRS), Laurent Mucchielli (sociologue, CNRS), Pap Ndiaye (historien, EHESS), Gérard Noiriel (historien, EHESS), Mathieu Potte-Bonneville (philosophe, Collège international de philosophie), Richard Rechtman (psychiatre, Institut Marcel Rivière, CHS la Verrière) Serge Slama (juriste, université d’Evry), Emmanuel Terray (anthropologue, EHESS), Tzvetan Todorov (historien, CNRS), Paul Virilio (urbaniste, Ecole spéciale d’architecture de Paris), Sophie Wahnich (historienne, CNRS), Patrick Weil (historien, CNRS).

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6 décembre 2009 7 06 /12 /décembre /2009 19:52


Comme nous l'avions bien dit, le vote OUI massif au référendum anti-minarets en Suisse n'est pas une curiosité du "pays des Hélvètes", entre les edelweiss, les vaches dans les prés et les fromages à trous.
Il n'y a que les Suisses les plus chauvins et réactionnaires pour se croire une "île", un pays "à part" en Europe.

Le vote anti-minarets s'inscrit bien, au contraire, dans une tendance de fond européenne.

Au Pays-Bas, l'extrême-droite populiste de Geert Wilders a immédiatement salué le résultat. Et à présent, avec un autre parti nationaliste calviniste, il milite au Parlement pour l'organisation d'un référendum dans ce sens aux Pays-Bas.

En Flandre belge, en Autriche link, les réactions des puissants partis fascistes (autour de 25% de l'électorat) sont du même acabit.

En Italie, la Ligue du Nord a également salué le vote des Suisses et lancé l'appel à un référendum, tout en appelant pour les fêtes de Noël les citoyens à la chasse aux immigrés : link
Il est intéressant de noter au passage, qu'après avoir été évoquée dans le Plan "Espoir" Banlieue en 2008, l'idée de mettre en place en France des "rondes citoyennes" sur le modèle italien ("rondes" fascistes bien sûr : quel "citoyen" galérant pour joindre les deux bouts irait participer à un truc pareil, sinon des militants d'extrême-droite ?) refait surface depuis quelques jours...

En France, la première réaction a été celle du Front National, par la bouche de Marine Le Pen. Le vieux parti d'extrême-droite, après sa tentative de "draguer les basanés" sous l'influence idéologique d'Alain Soral en 2007, a trouvé là un thème idéal pour aller au choc des régionales de mars prochain.
Régionales où le parti joue à quitte ou double : retour en force sur le devant de la scène, ou non-survie programmée à son fondateur-leader historique.

Le Bloc Identitaire qui, lui, mobilise depuis ses débuts sur le thème du "choc des civilisations" et de "l'incompatibilité de l'islam avec la civilisation européenne", salue l'évolution du vieux FN sur la question, par la bouche de son porte parole Fabrice Robert : "Depuis quelques semaines, on voit comme une évolution du discours de Marine Le Pen sur l'islam, l'immigration clandestine. On se sent beaucoup plus proche d'elle que d'un Bruno Gollnisch (l'autre vice-président du FN). Je pense qu'elle est en train de faire évoluer sa ligne. On analyse avec intérêt ce qu'elle propose, on ne veut pas insulter l'avenir. Il est possible que dans quelques mois, quelques années, on puisse travailler ensemble". Avant d'ajouter : "On a souvent parlé de "lepénisation des esprits". Si on peut parler un jour d'"identitarisation des esprits", pourquoi pas...". CQFD...

Bien entendu, dans notre bon vieil Hexagone, le débat va tourner autour de la "laïcité" et des "valeurs républicaines" - en pleine offensive idéologique réactionnaire sur "l'identité nationale".

C'est l'argument qui revient dans les réactions de la droite "républicaine" UMP, même si Marine Le Pen vient également de s'en emparer (se présentant comme "l'une des dernières défenseures de la laïcité en France").

Cela ressort nettement dans la réaction de Dominique Paillé, porte-parole de l'UMP : "Il y a évidemment des clochers sur les églises, mais c'est un héritage historique", a-t-il noté, avant d'opérer une distinction entre les "religions qui étaient là avant l'avènement de la République" et "celles qui sont arrivées après". Ou de Frédéric Lefebvre : "Les règles de notre pays doivent être respectées par tous les cultes, y compris par les musulmans", qui en appelle aux "règles d'urbanisme" avant toutefois de déraper ("nos us et coutumes", "nos racines judéo-chrétiennes" et "la place qu'a prise ensuite la religion musulmane dans notre pays")... (Voir aussi la réaction de la "Droite Libre" des islamophobes Del Valle et Khaci)

Mais enfin, tout ça reste bien "politiquement correct" - plus en tout cas, que les propos d'un maire UMP de la Meuse lors d'un débat sur l'identité nationale (les élus locaux UMP sont très instructifs... ils représentent la "vox populi(ste)" du parti, alors que les hauts dirigeants ont évidemment "lissé" leur discours).

C'est qu'en Suisse, au moins, les choses sont claires. Le vote a été nettement majoritaire (57,5%) mais également polarisant.
Ceux qui ont voté pour l'interdiction des minarets (il y a 4 minarets dans tout le pays !) ont clairement affirmé que les musulmans n'avaient rien à faire en Suisse. Ils se sont clairement déclaré xénophobes - résultat, bien sûr, d'une culture ultra-chauvine inculquée dès le plus jeune âge dans ce pays.
Ceux qui ont voté contre (ou auraient voté, il y a quand même eu 40% d'abstention, et 25% d'étrangers qui n'ont pas le droit de vote) se disent en revanche "écoeurés", "honteux d'être suisses"... C'est très net dans tous les micro-trottoirs de tous les JT.

En France, par contre, il y a encore et toujours la possibilité d'exprimer son rejet d'une population en se camouflant sous un discours progressistes, de "laïcité", de "valeurs républicaines", de "droit des femmes" contre "l'obscurantisme"et "l'oppression patriarcale"... Et même d'attirer sur ce discours des personnes sincèrement progressistes !

Ce volet "progressiste" est absolument primordial pour la mobilisation réactionnaire de masse du fascisme !

Il n'est, bien évidemment, qu'une mascarade comme tous les "progressismes" populistes fascistes...

Car évidemment, les 350 burqas de France - et les quelques milliers peut-être de niqabs, en tout cas moins de 1% des musulmans pratiquants de ce pays, ne sont pas le problème.

Pas plus que, dans les années 1900 ou 1930, les quelques % de Juifs loubavitchs ou communautaristes religieux réactionnaires. Ou la poignée de grands banquiers spéculateurs juifs...

Cela, les démagogues fascistes le savent parfaitement bien. Le discours anti-musulman "progressiste" (comme le discours antisémite "social" d'hier) n'est qu'un instrument de leur panoplie.

Le problème est que les "Musulmans" aujourd'hui, comme les Juifs hier, forment une minorité opprimée (ou récemment libérée, pour les Juifs français du début du 20e siècle) et en tant que tels, représentent une force progressiste ou révolutionnaire, souvent à la pointe des combats démocratiques et/ou sociaux.
Les aspects culturels réactionnaires (résultant d'une origine de pays/régions économiquement (et aux rapports sociaux) arriérés, semi-féodaux), même si ils peuvent choquer dans une minorité de cas, sont absolument secondaires.

Et puis bien sûr, il y a le problème de "l'autre" contre lequel pousser la mobilisation chauvine et réactionnaire, par dessus les luttes de classes. Et le lien "ethnique" des "Musulmans" avec les régions du monde où se situent les principales menaces - et les principaux champs de bataille - pour l'ordre impérialiste.

Il est surprenant, et attristant, sur ce point, de voir que certains aujourd'hui retombent dans les mêmes erreurs que les marxistes de 1900 sur l'antisémitisme.

"L'islamophobie ça ne veut rien dire, les Musulmans ça n'existe pas, c'est une religion, il y a des Africains, des Arabes, des Turcs qui n'ont rien à voir entre eux, il y a des athées etc."... Mais quelle était la réalité des "Juifs" en 1900 ou 1930, entre Juifs "franco-français", ashkénazes ou séfarades, croyants et athées ? La réalité des Juifs, la réalité des Musulmans aujourd'hui, elle est dans le regard de l'autre.

"Les islamistes, les leaders communautaires sont des bourgeois, la question de "l'islamophobie" est une contradiction entre bourgeois...". Là, on est plein dans l'erreur des marxistes du début du 20e siècle.

Les "leaders communautaires" juifs (comme les Rotschild) étaient des grands bourgeois, pas franchement progressistes - tout au plus "libéraux". Le capitaine Dreyfus était un officier de carrière de l'armée, sûrement aussi détestable pour ses soldats que n'importe quel officier de carrière.
Les marxistes de l'époque furent donc, très largement, "neutres" dans l'affaire Dreyfus, voire anti-dreyfusards. "C'est un règlement de compte entre bourgeois juifs et catholiques, qui n'intéresse pas la classe ouvrière" disaient-ils. De fait, la lutte contre l'antisémitisme fut une affaire de bourgeois et d'intellectuels "libéraux", "de gauche" - évidemment désarmés face à "l'appel au peuple silencieux" des nationalistes réactionnaires.

Ils (les marxistes) ne voyaient pas, ou ne voulaient pas voir (vieux restes d'"antijudaïsme social" du 19e siècle, qui rappelle immanquablement l'islamophobie "de gauche" actuelle), que l'antisémitisme était un instrument (UN instrument en France, l'instrument principal dans d'autres pays) de mobilisation chauvine et réactionnaire, contre la lutte des classes et la révolution sociale, pour le "patriotisme" et la guerre impérialiste.

Mobilisation réactionnaire qui conduira aux atrocités du 20e siècle : la Grande Boucherie "patriotique" de 14-18, le fascisme, la 2de Guerre Mondiale fasciste.

            
 

Aujourd'hui, l'islamophobie joue exactement le même rôle ! Mobiliser la "communauté", "l'identité" nationale contre un "autre" étranger, "incompatible avec nos valeurs", pour faire oublier les luttes de classes, et préparer les guerres impérialistes - qui par un "heureux" hasard, ont les pays à majorité musulmane pour principaux champs de bataille !

Bien sûr, nous ne disons pas que les Musulmans vont finir dans des chambres à gaz, la haine des Juifs et la haine des Musulmans n'ont pas la même dimension - les Juifs étaient vus comme une "race parasite", un "cancer social", les Musulmans comme une "civilisation ennemie"... Mais il est plus que probable, voire déjà le cas, que les crimes contre l'humanité comme récemment à Gaza vont se multiplier, en Afrique, au Proche et Moyen-Orient dans l'indifférence tranquille des "opinions" occidentales.

Et les violences, voire les crimes racistes dans l'impunité - voire la justification - générale. Depuis le 11 septembre 2001, la recrudescence des actes anti-musulmans (profanations de cimetières, dégradations de lieux de cultes ou de commerces, agressions) fait penser à une Nuit de Cristal rampante.

Derrière l'islamophobie, il y a la mobilisation réactionnaire de la bourgeoisie impérialiste : démasquons-la ! Combattons la !!!

Moins de 70 ans séparent ces 2 affiches...

 

Aujourd'hui comme il y a 70 ans (et même MIEUX),

organisons la riposte populaire !


    

 

VICTOIRE AU PEUPLE !!!

 

 

 

 

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4 décembre 2009 5 04 /12 /décembre /2009 23:03

Bastamag

Sarkozy recrute-t-il des miliciens volontaires ?

Par Agnès Rousseaux (1er décembre 2009)

 

Des milices citoyennes... Une proposition qui a fait bondir le leader du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon : « Ainsi Nicolas Sarkozy a l’intention de créer des milices et personne ne dirait rien ? Avez-vous bien lu ? Dans votre quartier, certains habitants du quartier auront des fonctions de police, ce qui est déjà incroyable mais de surcroit ils auront ce pouvoir dans le quartier lui-même », écrit le député européen sur son blog.

Attribuée (à tort) au discours du président du 24 novembre dernier, lors de sa visite dans les commissariats de banlieue, la proposition date pourtant de plus longtemps. Dans le Plan Espoir Banlieue de 2008, Nicolas Sarkozy annonce le recrutement de « volontaires citoyens », qui doivent venir donner un coup de main aux forces de l’ordre : « Des réservistes expérimentés seront recrutés comme délégués à la cohésion police-population. Ils s’appuieront sur des volontaires citoyens de la police nationale, c’est à dire des habitants dont je veux engager le recrutement pour qu’ils s’impliquent dans la sécurité de leur propre quartier ».

Secours social et de sécurité (SSS)...

Mobiliser les citoyens, sur une base volontaire, pour venir suppléer les forces de police... Une idée déjà expérimentée par Silvio Berlusconi. Dans les quartiers de forte délinquance des villes du Nord de l’Italie, des « rondes citoyennes » sont organisées. Les patrouilleurs ont des consignes strictes : interdiction du port d’arme, appel des forces de l’ordre en cas d’agression, éviter les provocations, pas plus de cinq personnes par patrouille.... Celles-ci affichent sur leur passage de petits macarons : « Association Vénétie sûre. Le groupe de surveillance territoriale est passé cette nuit à… pour un service de repérage et de prévention ». Comme le souligne un article du Figaro, ces « milices » portent des noms étranges : Blue Berets et City Angels à Milan, Sentinelles de la beauté à Florence, Volontaires pour la sécurité publique, Patrouille des « SSS » (Secours social et de sécurité)...

En 2006, dans ses vœux à la presse, alors qu’il était ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy avait déjà défendu cette proposition : « La réserve citoyenne sera constituée de citoyens, qui comme les sapeurs pompiers volontaires veulent donner un peu de leur temps pour apporter leur contribution à la création d’une meilleure sécurité. Ils seront agréés par la police, porteront des signes distinctifs » (...) et « effectueront des missions de médiation, de relation avec la population, de sensibilisation à la loi et à la bonne conduite. » En 2008 a été lancé un service volontaire citoyen de la police nationale [1]. Le volontaire en question, « collaborateur occasionnel du service public  », n’a pas de pouvoir de police mais est « soumis aux règles prévues par le code de déontologie de la police nationale ». Une initiative qui n’a pas connu le succès escompté, puisque seulement quelques centaines de personnes se sont portées volontaires.

Ou citoyen volontaire de la police nationale ?

Les ambiguïtés d’un tel statut sont évidentes : comment ces volontaires sont-ils recrutés ? Comment sont-ils formés, encadrés ? Quand on sait qu’ils peuvent être chargés « d’expliquer la loi » aux jeunes ou de « soutenir des victimes »... Et à quelles informations ces volontaires - soumis à aucune obligation de réserve ou de confidentialité - ont-ils accès ? Ils sont censés exercer surtout des missions de prévention dans les établissements scolaires ou d’accueil dans les commissariats. Nicolas Sarkozy souhaite l’implication de ces volontaires dans la sécurité de leur quartier... une nouvelle mission en perspective pour les prochaines années ? Va-t-on vers des patrouilles de citoyens, pour faire régner l’ordre public dans les rues ? Des milices de dévoués militants UMP, chargés de veiller à la « bonne conduite » de leurs concitoyens ?

Notes

[1] Créé par l’article 30 de la la loi n° 2007-297 du 5 mars 2007 relative à la prévention de la délinquance

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4 décembre 2009 5 04 /12 /décembre /2009 09:39

Survie

Eric Raoult multiplie les pataquès qu’il ne faudrait cependant pas prendre pour des maladresses à un moment où, en campagne électorale, il importe de draguer les électeurs du Front National.

Son agression de la récipiendaire du prix Goncourt Marie Ndiaye a fait florès dans les médias. Il en a remis une couche en déclarant « Même Yannick Noah et Lilian Thuram n’en avaient pas fait autant qu’elle », suggérant sans doute qu’appartenir à l’opposition est interdit aux gens de couleur. C’est ce que Le Canard enchaîné (18/11) qui reprend ces propos après Le Monde (14-15/11), appelle « pigmenter le débat ». La totalité de l’intelligentsia médiatique a vertueusement défendu la liberté d’expression de l’écrivain – pourquoi pas la liberté d’opinion de tous les citoyens. Seul Alain Finkielkraut, sur le plateau de « Ce soir ou jamais » (19/11), tout en concédant le droit à la liberté d’expression, a compati au sort de Eric Raoult, écrasé par la multitude, et déclaré que, lorsqu’on est un écrivain, on doit tenir des propos « responsables ». Il sait de quoi il parle avec ses propos sur l’équipe de France « black, black, black », qui fait ricaner l’Europe, et sa pétition contre « le racisme anti-blanc ».

La question écrite posée à l’Assemblée par le député Eric Raoult mérite aussi d’être diffusée (BO 10/11/2009, page 10527.)

« M. Éric Raoult attire l\’attention de M. le secrétaire d\’État chargé de la coopération et de la francophonie sur l\’intérêt que représenterait la création d\’un label « Pays amis de la France ». En effet, il peut paraître assez singulier, voire très surprenant, que l\’on puisse constater régulièrement que les médias et certains responsables politiques français s\’ingénient à dénigrer certains pays pourtant amis de la France. Cette méthode regrettable est ainsi couramment utilisée à l\’encontre de pays comme la Tunisie ou le Gabon par exemple. Alors même que ces « droits de l\’hommistes » impénitents voire professionnels oublient les mêmes réclamations pour de nombreux autres pays. Cette action systématique de critique à l\’égard de certains pays suscitent parfois tant l\’indignation de leur population, que le doute de nos compatriotes sur la réalité politique de ces pays. Une incompréhension peut donc jaillir entre la France et ces états décriés. Dès lors, il pourrait s\’avérer intéressant de créer puis de décerner un label « Pays amis de la France » pour les nations étrangères avec lesquelles nous entretenons des relations privilégiées d\’amitié et qui sont des clients attitrés pour notre commerce extérieur. Ce label pourrait ainsi symboliser les pays desquels nous voulons défendre la réputation, au regard de la population française, mais aussi pour prouver l\’importance que nous attachons aux échanges commerciaux avec ces pays. Il lui demande donc de lui préciser sa position sur cette proposition.

Sans attendre la réponse du Ministre de la coopération et de la francophonie, bizarrement destinataire de cette question – pourquoi pas le Ministre des Affaires Etrangères, le Turkménistan ne peut-il pas être distingué comme « ami de la France » ? – on peut rassurer Eric Raoult. Le label « pays ami de la France » existe déjà, de même que « dictateur ami de la France », qui convient si bien aux pays cités comme méritant ce label, La Tunisie et le Gabon, sauf que c’est une marque d’infamie, inventée par Survie, des affreux « droits de l’hommistes » qui donnent des boutons à Eric Raoult. L’appellation n’étant guère flatteuse mais devenue, par la force de la réalité, synonyme de basse complaisance, on aura du mal à en faire une appellation honorifique.

Odile Tobner

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29 novembre 2009 7 29 /11 /novembre /2009 22:23

Le Monde.fr

Interdiction des minarets en Suisse: satisfaction de Marine Le Pen


La vice-présidente du FN, Marine Le Pen, s'est félicitée dimanche de la décision, par référendum, des Suisses d'interdire la construction de minarets dans leur pays, demandant aux "élites de cesser de nier les aspirations et craintes des peuples européens".

Les Suisses ont décidé dimanche par référendum à une très large majorité (57,5% des votants) d'interdire la construction de minarets.

"A une très franche majorité, les Suisses viennent de faire mentir les sondages, en refusant massivement l'édification de minarets en Suisse", s'est réjouie Mme le Pen, dans un communiqué.

Les sondages prédisaient durant la campagne un rejet de la proposition de la droite populiste par 53% des votants.

La responsable frontiste a relevé qu'en "Suisse, comme en France, les +élites+ étaient pourtant massivement pour". "Ces +élites+ doivent cesser de nier les aspirations et les craintes des peuples européens qui, sans s'opposer à la liberté religieuse, rejettent les signes ostentatoires que veulent imposer des groupes politico-religieux musulmans, souvent à la limite de la provocation", a-t-elle poursuivi.

"Au moment où Nicolas Sarkozy réduit, sur ces sujets, son action à un électoralisme cynique", elle a appelé "les Français qui n'ont pas la chance de pouvoir s'exprimer par référendum à le faire, massivement, lors des élections régionales de mars prochain"

Pour Bruno Gollnisch, vice-président du FN, le résultat du référendum en Suisse montre "que la population de ce pays résiste à la pensée unique".

Mais le "problème de fond", estime-t-il dans un communiqué, c'est "celui de l'immigration massive et de la mauvaise conscience des Européens, qui les empêche d'exiger ce que chaque pays est en droit d'exiger des plus récents arrivés : le respect de ses lois, mais aussi de ses moeurs, de ses coutumes, de ses traditions, et même de ses goûts".

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29 novembre 2009 7 29 /11 /novembre /2009 22:11

 

L'Express

Par Reuters, publié le 29/11/2009 à 14:55 - mis à jour le 29/11/2009 à 20:30

 

GENEVE - Les citoyens helvétiques consultés par référendum ont approuvé à une majorité nette et inattendue une proposition visant à interdire la construction de nouveaux minarets dans la Confédération.

Selon l'Agence télégraphique suisse ATS et d'autres médias locaux, 57,5% des votants ont approuvé cette proposition, ce qui constitue une grande surprise politique et cause quelque embarras au gouvernement.

Le "non" aux minarets a été adopté dans 22 des 26 cantons suisses, celui de Genève se prononçant contre l'interdiction des minarets dans une proportion de près de 60% des votants.


La "votation populaire" avait été organisée notamment à l'initiative de plusieurs dirigeants du Parti populaire suisse (SVP), devenu lors des dernières législatives la première formation du pays.

Le gouvernement et le Parlement helvétiques avaient rejeté cette initiative, estimant qu'elle violait la Constitution, la liberté religieuse et les valeurs de tolérance du pays et qu'elle ferait "le jeu des milieux extrémistes".

Le Conseil des droits de l'homme des Nations unies, dont le siège est à Genève, avait également fait part de sa préoccupation.


"Les musulmans de Suisse seront en mesure de pratiquer leur religion seuls ou en communauté avec d'autres et de vivre en conformité avec leurs croyances tout comme avant", a souligné le Conseil fédéral (gouvernement) dans un communiqué.


"CONTRE L'ISLAMISATION DE LA SUISSE"


Mais il a fait savoir qu'il s'inclinerait devant le verdict du suffrage universel et interdirait la construction de minarets sur les salles de prières réservées aux musulmans, qui sont plus de 300.000 en Suisse, soit 4,0% de la population.


La ministre de la Justice Eveline Widmer-Schlumpf a reconnu que le vote traduisait une peur de l'islamisme mais que cette interdiction n'était pas un bon moyen de "contrer les tendances extrémistes".

"J'imagine que nos relations commerciales avec d'autres pays vont devenir plus difficiles", a commenté la ministre dans une conférence de presse à Berne.


"Nous allons constater des conséquences dans le domaine des exportations et sans doute dans le secteur du tourisme", a-t-elle poursuivi.

"Au cours des dernières années, nous avons assisté à une croissance particulière (du tourisme) en provenance des Etats du Golfe. Cela nous a beaucoup aidés. Nous allons voir comment les choses vont évoluer", a-t-elle conclu.


De leur côté, les membres du SVP et de l'Union démocratique fédérale, qui avaient rassemblé assez de signatures pour imposer cette consultation, se sont félicités de leur victoire contre l'"islamisation de la Suisse".

"Nous voulons seulement mettre un terme à une islamisation plus importante de la Suisse, je veux parler de l'islam politique. Les gens peuvent pratiquer leur religion, aucun problème là-dessus", a déclaré à Reuters Walter Wobmann, un des parrains du référendum.


"Nous voulons éviter d'autres évolutions, les minarets, l'appel à la prière, la charia", a-t-il ajouté.

La ministre des Affaires étrangères, Micheline Calmy-Rey, s'est déclarée "choquée" et a dit "regretter profondément" le résultat de cette consultation. "On a exploité les peurs et les inquiétudes", a-t-elle estimé.

La Suisse possède plusieurs centaines de mosquées, mais quatre seulement, dont celles de Genève et de Zurich, sont dotées de minarets. En tout état de cause, l'appel à la prière était déjà interdit sur le territoire de la Confédération.


La controverse tranchée dimanche par les électeurs a été engendrée par l'inflation des demandes de permis de construire des mosquées traditionnelles.

"Le plus dommageable pour nous n'est pas l'interdiction sur les minarets mais le symbole exprimé à travers ce vote. Les musulmans ne se sentent pas acceptés comme une communauté religieuse", a dit Farhad Afshar, président de la Coordination des organisations islamiques en Suisse.


Lire aussi:

Sur le thème nauséabond de "l'invasion étrangère" et du "complot islamique mondial", la mobilisation de masse fasciste avance en Europe... Comme nous l'annonçons depuis le début !



http://www.nahost-politik.de/hetze/karikaturen/arabis19.JPG

Fascisme d'hier....                                                                               .... et  d'aujourd'hui !

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28 novembre 2009 6 28 /11 /novembre /2009 10:40

 

Pour bien comprendre et combattre efficacement le fascisme, il faut cesser de le considérer comme une phénomène "à part", surgi d'ailleurs, un "OVNI" venu d'on-ne-sait où, ne se rattachant à aucune réalité antérieure et surgissant par magie dans une société démocratique bourgeoise, libérale-parlementaire "sans histoires"...
Et qui transforme en quelques jours cette démocratie bourgeoise solide et installée en une dictature sanguinaire, un régime de terreur noire.

Ceci est une erreur d'appréciation à notre avis grave (et répandue), qui empêche de lutter efficacement contre les premiers symptômes de fascisme et - surtout - ses racines dans la société, l'idéologie dominante et l'appareil politique, pour ne s'attaquer qu'à des épouvantails (comme Dieudonné, les négationnistes ou les petits groupes néo-nazis).

En 1933, l'Allemagne était une démocratie "libérale" bourgeoise depuis seulement 14 ans (fin de la 1ère Guerre mondiale) et encore, la présidence Hindenburg (vieux maréchal prussien) avait donné dès 1925 un sérieux "coup de barre" à droite, conservateur-autoritaire.
Le régime, la république de Weimar, était extrêmement incompétent (face à la crise économique), impopulaire et corrompu, et, de surcroît, passait pour complètement imposé et "à la botte" de l'étranger (les vainqueurs de 1918) : étranger à "l'âme allemande".

Le régime précédent, le IId Reich (1871-1918), était un régime autoritaire et conservateur sous le masque d'une "monarchie parlementaire" et, de fait, une dictature militaire de la vieille aristocratie d'uniforme prussienne, les junkers.

Le nazisme n'est pas "tombé du ciel", amené par une bande d'extra-terrestres qui auraient pris le contrôle des esprits de tout un peuple.
Son idéologie, faite de nationalisme et de pangermanisme racial (tous les Allemands dans un seul Reich, "espace vital" à l'Est...), antisémitisme ("parti de l'étranger" à l'intérieur), antilibéralisme (idéologie autoritaire-conservatrice prussienne) et antisocialisme (comme toute dictature du Capital !), était déjà présente sous le IId Reich, même si elle était moins "franche et ouverte", même si elle ne contrôlait pas totalement les appareils de décision de l'Etat.

C'est l'humiliation de la défaite qui a rendu cette idéologie agressive et terroriste, dans la droite nationaliste au sein de laquelle a bientôt émergé le parti national-socialiste.
Et les troupes de choc de celui-ci, SS et SA, ne sont autres que les héritières des "Corps-francs" (Freikorpen) et des "Casques d'acier" (Stalhelm), des forces paramilitaires nationalistes et anticommunistes d'anciens combattants, qui ont écrasé dans le sang les tentatives révolutionnaires de 1919-1920.

D'ailleurs, dans des sociétés d'anciens combattants comme celles de l’Europe des années 1920, où 1 homme adulte sur 2 avait été mobilisé, et où l’on mettait ses décorations pour aller chercher le pain (on exagère à peine, voire pas du tout), les images qui nous paraissent incompréhensibles, complètement délirantes, du nazisme - défilés en uniforme, au pas de l'oie... - paraissaient tout à fait naturelle et ne choquaient pas (les communistes et les sociaux-démocrates avaient leurs propres troupes de choc, organisations d'anciens combattants etc. qui défilaient en uniforme).

Ce que nous voulons dire par là, c'est qu'il n'est pas possible de détacher un phénomène politique (le fascisme, le nazisme...) de son "background", du contexte présent et passé-récent de la société dans laquelle il voit le jour.

En 1922, l'Italie n'est pas un pays "démocratique" au sens où nous l'entendons, c'est une monarchie parlementaire censitaire (seuls les plus riches, payant un certain impôt peuvent voter). Les grands propriétaires font la loi dans les campagnes, quelques grandes familles industrielles sont les princes des villes. Il n'y a ni tradition, ni culture démocratique.

Le fascisme, nous dit-on, est une idéologie "venue de la gauche", du parti socialiste, des syndicats...
En effet, le fascisme est une mutation réactionnaire et terroriste (déjà dans le "militantisme pour la guerre" de Mussolini en 1914-15) du nationalisme italien et en effet, celui-ci est à l'époque plutôt une valeur de gauche, se référant à la mythique de l'Unité, de Garibaldi, de Mazzini.
Au début de la Première Guerre Mondiale, hormis l'extrême-gauche anti-militariste, le "parti" pacifiste est plutôt conservateur et catholique, pour la tranquillité du travail et des affaires ; alors que le "parti de la guerre" mobilise plutôt à gauche (la gauche bourgeoise, s'entend), sur le thème de "l'ennemi héréditaire" autrichien, de "l'achèvement" de l'Unité par la récupération des terres encore autrichiennes.

Mais après-guerre, il est clair que les atrocités vécues ont rendu une grande partie des masses anti-militaristes et hostiles au capitalisme, qu'elles savent bien être derrière la boucherie, et un mouvement révolutionnaire se développe à vitesse grand V.

Ce nationalisme "venu de la gauche" va alors être utilisé habilement par le grand Capital, pour "noyer" la lutte des classes dans la "cause nationale" tout en se donnant une apparence progressiste et même "révolutionnaire", satisfaisant les revendications du peuple.

Mais en réalité, malgré ces maigres apparences "progressistes", il n'y a rien de "gauche" dans le fascisme italien (même d'un point de vue très modéré !). Dès le départ, les concessions aux "commanditaires" grands-bourgeois et grands propriétaires terriens du fascisme ont été énormes, on est très loin (même !) d'un programme réformiste social-démocrate...

Ailleurs, que ce soit en France (avec les "Ligues"), en Belgique (avec le "rexisme"), en Espagne (avec la "Phalange") ou au Portugal (avec le salazarisme), le fascisme plonge clairement ses racines dans la tradition conservatrice autoritaire et nationaliste des différents pays.

Ce qui ressort de tout cela, c'est premièrement que le fascisme s'inscrit clairement dans la tradition de la société où il émerge, tradition qu'il adapte au goût du jour, qu'il modernise pour en faire une idéologie populaire, de mobilisation de masse : bref, il "fait du neuf avec de l'ancien" puisque son objectif est de "révolutionner" en apparence, pour maintenir et renforcer l'ordre établi en réalité.

Et deuxièmement, qu'il s'inscrit profondément dans le contexte, le présent et la passé récent de la société en question, et qu'il est ridicule et dangereux d'attendre aujourd'hui que le fascisme se manifeste comme dans les années 1920-30 (sous les mêmes apparences) pour le combattre !

D'autre part, si dans tous les pays à cette époque le fascisme a pu prendre la forme d'un mouvement "révolutionnaire", se heurtant plus ou moins violemment au pouvoir en place (les manifestations étaient souvent meurtrières, comme le 6 février 1934 à Paris), c'est parce qu’à l'époque, le "système", les institutions politiques (parlementarisme bourgeois ou conservatisme autoritaire) et la gouvernance économique étaient héritées de (et adaptées à) la période pré-monopoliste, du capitalisme "traditionnel" du 19e siècle.

Elles étaient dépassées face à l'époque nouvelle : la (première) crise générale du capitalisme, la guerre impérialiste "de 30 ans" (1914-1945), la 1ère vague de la révolution mondiale partie de Russie en 1917...
Il a fallu pousser les "dinosaures", le vieil "establishment" qui s'accrochait un peu trop, vers la sortie, pour mettre en place une dictature capitaliste adaptée aux nouveaux enjeux.

Aujourd'hui, toutes nos institutions (politiques, économiques, médiatico-culturelles) sont adaptées à l'époque de l'impérialisme, époque des crises générales et de la révolution et aussi (depuis les années 50-60), époque de la "classe moyenne" et de la "consommation de masse".

Donc, nous pensons qu'il faut réévaluer l'idée du fascisme comme une "prise d'assaut" venue de l'extérieur (ou de la marge) de l’ordre social et politique.
Le fascisme d'aujourd'hui peut venir pour une grande partie d'une évolution interne au système, d'une mutation plus ou moins rapide et prudente de la "démocratie sociale-libérale bourgeoise" vers une dictature de classe bourgeoise de plus en plus autoritaire, répressive et guerrière - en mobilisant les masses dans ce sens, par le populisme sécuritaire, anti-"gauchiste" et nationaliste xénophobe. Pour Servir Le Peuple, c'est même l'aspect principal de la montée du fascisme à notre époque.

Les "troupes de choc", les mouvements fascistes militants et activistes de terrain, jouent plus à notre avis un rôle d'appui à la fascisation de la société (par le combat culturel plus que physique) et, à la rigueur, d'"aiguillon" face aux tendances trop libérales de la bourgeoisie ("vous mettez en œuvre notre programme... ou les gens voteront pour nous !"), éventuellement de gros bras (mais avec les forces de répression - y compris de sécurité privée - pléthoriques d'aujourd'hui, cela ne semble pas très utile), mais surtout de pépinières d'idées... et de cadres : nombre de leaders "activistes" se reconvertissent (en vieillissant) dans la politique "respectable", beaucoup de leaders de la droite actuelle sont d'anciens miliciens d'extrême-droite des années 60-70 ; et les Identitaires, le FNJ, le MNR et autres groupes regorgent sans aucun doute de cadres de la droite de demain !

Une autre question qui se pose est celle de l'unicité, du caractère "à part", hors normes, (presque) insaisissable pour l'esprit humain, des crimes nazis-fascistes, en particulier lors de la 2de Guerre Mondiale, et en particulier le génocide des Juifs d'Europe.

Les tentatives de nier, ou de minimiser ou relativiser ces crimes, sont bien entendu des manœuvres fascistes abjectes, visant à réhabiliter le IIIe Reich. Elles sont heureusement marginales et - au niveau des masses populaires - peu prises au sérieux.

Les chambres à gaz, les camps d'extermination, les massacres de masse - en particulier de Juifs, la "Shoah par balle" - sur le front de l'Est et dans toute l'Europe, ont bel et bien été une réalité indéniable qui donne la pleine mesure de la barbarie du fascisme et en particulier du nazisme.

Ce que nous contestons, c'est la volonté d'en faire un phénomène "à part", anhistorique, incompréhensible au regard de l’Histoire, l'œuvre d'un "fou" ou de la "folie qui s'est emparée d'un peuple", etc. etc.

Cette volonté répond à 2 préoccupations, l'une secondaire, l'autre pas :
- l'une, secondaire, est celle des sionistes, des extrémistes religieux juifs etc. : à un peuple "unique", "à part", "élu", il faut une tragédie "unique" et "à part", hors normes, inexplicable sinon précisément par l'unicité du "peuple juif", l'œuvre du Démon lui-même contre le peuple de Dieu.
- l'autre, beaucoup plus importante, est celle des impérialistes, en particulier les "vainqueurs" (USA, Angleterre, France) mais aussi les "repentis" allemands, italiens ou autrichiens : le fascisme et (surtout) le nazisme doivent passer pour une anomalie, une "crise de folie meurtrière" collective, un phénomène incompréhensible et inexplicable... Un "cancer" en somme, sur un "corps sain" que serait le capitalisme impérialiste, et qu'on aurait réussi à extirper.

Car le fascisme ne doit surtout pas être rattaché à la logique même de l'impérialisme et du Grand Capital monopoliste.

Il faut cacher, à tout prix, la réalité : que le fascisme et même le nazisme (les fascistes essaient parfois d'opposer les deux) ne sont que l'expression particulièrement criminelle, extrême, de la logique impérialiste. C'est la logique de l'impérialisme poussée à ses ultimes conséquences.

Le fascisme, y compris hitlérien, est une forme particulièrement terroriste de la dictature de classe du Grand Capital, mais simplement une forme particulièrement terroriste. Comme il n'est qu'une forme particulièrement sanguinaire de militarisme impérialiste.

La différence, qui existe (nous ne sommes pas comme les anars, pour qui toutes les dictatures de classe se valent), est de degré, pas de nature. Si différence de nature il y a, c'est entre le capitalisme "traditionnel" du 19e siècle et le capitalisme monopoliste impérialiste du 20e, comme l'a expliqué Lénine en 1916.

Les camps de concentrations (déjà exterminateurs dans une large mesure) et les guerres génocidaires sont une réalité dès la fin du 19e siècle, surtout dans le monde colonisé : en Afrique du Sud (par les Anglais) pendant les guerres contre les Zoulous (1879) et les Boers (1899-1902), à Cuba par les Espagnols (guerres d'indépendance 1868-78 et 1895-98), aux Philippines (Espagnols 1895-98 puis surtout Américains 1899-1913), en Namibie (Allemands, 1904-08).
Sans parler du système concentrationnaire de travail forcé de l'"Etat libre du Congo" (roi des Belges Léopold II, 1885-1908), du Congo français (chemin de fer Congo-Océan, plantations de caoutchouc...) et, au fond, de toutes les colonies...

L'idée de suprématie "raciale" ou "civilisationnelle" est au cœur, déjà, du colonialisme européen entre le 16e et le 19e siècle, et encore plus de l'impérialisme capitaliste depuis le 19e siècle. L'idée que la vie d'un "inférieur" ne vaut rien ou pas grand-chose l’est également…

Nous avons vu que l'idéologie de suprématie raciale "pangermaniste" était déjà bien présente sous le IId Reich allemand.

Les guerres de la fin du 19e siècle, déjà, et surtout la 1ère Guerre Mondiale ont montré que la vie du combattant ennemi, et même de ses propres soldats, n'était pas grand chose pour le Capital impérialiste.

Quant à la vie des révolutionnaires, des "rouges", la répression de la Commune de Paris (1871) avait déjà montré depuis longtemps ce qu'elle valait...

Nous voyons bien que le fascisme, et surtout le nazisme, n'ont fait qu'accumuler, systématiser et pousser à leurs dernières conséquences toutes ces choses qui existaient déjà avant (avec, aussi, les moyens des années 1940 qui n'étaient pas ceux du 19e siècle).

Bien sûr, les crimes de masse du nazisme ont visé principalement les Juifs ; en tout cas, la volonté d'extermination totale (à partir de 1941) ne concernait qu'eux et les Rroms.

Mais en faire (comme le font les sionistes) une preuve de l'unicité et du caractère "à part" des Juifs est aussi absurde que de dire (comme certains) que l'esclavage et la colonisation sont un "complot millénaire" contre les "kémites", les Noirs.

Les Noirs d'Afrique ont été victimes de l'esclavage parce qu'ils étaient la seule population à la fois "adaptée" au climat des Amériques et, par leur niveau de développement social, faciles à capturer et à déporter de la sorte, à moindre coût, sans mener des guerres coûteuses etc. (les peuples victimes des razzias esclavagistes étaient surtout communistes-primitifs, tribaux, les peuples plus avancés étaient utilisés comme "chasseurs" d'esclaves). Et, contrairement aux peuples originels des Amériques, ils résistaient (relativement, s'entend) aux maladies véhiculées par les Européens, et supportaient (quelques années en tout cas...) les conditions de travail esclavagistes des plantations, alors que les indigènes étaient décimés.

Toute l'idéologie raciste, de supériorité des Blancs sur les Noirs, s'est constituée après ou en même temps : elle est la conséquence, et non la cause de l'esclavage.

De la même façon, l'antisémitisme n'est pas "éternel" mais, en Europe, il prend ses racines au Moyen-Âge, quand les Juifs formaient un "peuple-classe" à la fois banquiers (les chrétiens n'avaient pas le droit de travailler avec l'argent)... et boucs émissaires commodes des Princes.
Mais ces persécutions n'avaient rien à voir avec le génocide nazi du 20e siècle : les Juifs avaient par exemple la possibilité de se convertir (c'était souvent le choix qui leur était laissé : se convertir, partir ou la mort).

Cet antisémitisme féodal a laissé des traces jusqu'à nos jours (des préjugés comme "les Juifs et l'argent") et a pu être utilisé dans l'argumentaire nazi et antisémite fasciste en général.
Mais il ne peut pas expliquer le génocide, l'Holocauste, il ne peut expliquer que des actes antisémites individuels - et non institutionnels.

Non, si les Juifs ont été les principales victimes du plus grand crime de masse du 20e siècle, c'est pour une autre raison : parce que depuis le 17e siècle, ils étaient associés aux idées progressistes. D’abord, de Spinoza à la Haskala, ils ont été à la pointe des idées révolutionnaires bourgeoises, libérales, humanistes et universalistes. Ce qui s’explique par leur position discriminée, de citoyens de seconde zone, dans les pays où ils vivaient. Pour cela, ils récoltèrent la haine de tous les nostalgiques de l’Ancien régime, de la société d’Ordres et de corporations, qu’ils soient légitimistes cléricaux ou "socialistes" féodaux corporatistes à la Proudhon.

Par la suite, surtout en Europe de l'Est (où leur statut inégalitaire persistait ; et il n’a disparu en Allemagne qu’au milieu de 19e siècle), une grande partie des masses juives a été attirée vers les idées socialistes et communistes (marxistes ou libertaires) : tout le monde sait que Marx était d’une famille juive, qu’ils étaient nombreux dans la direction bolchévique, que les idées socialistes ont profondément imprégné le sionisme originel. Ce qui en a fait, dès lors (fin du 19e siècle), la cible de toute la Réaction des exploiteurs et des possédants.

A la fin du 19e siècle, le capitalisme devenu impérialiste cessa de jouer tout rôle progressiste, pour devenir la réaction sur toute la ligne (Lénine). Nostalgiques de l’Ancien régime et bourgeoisie impérialiste (ne voulant plus entendre parler de progressisme) fusionnèrent en une seule et même Réaction. A mesure que la menace révolutionnaire grandissait, le nouvel antisémitisme grandissait avec, fusionnant le "libéral-progressisme décadent" et le "socialisme" dans la figure du Juif (et de son "allié" franc-maçon). Cet antisémitisme s'est alors systématisé en idéologie (avec l'Action Française par exemple, ou l'antisémitisme tsariste en Russie) et élargi, en idée d'un "complot contre la civilisation" par une population "étrangère", "non-européenne" ("asiatique"), "manœuvrant dans l'ombre" pour "s'emparer du pouvoir" et "asservir la civilisation européenne". Avec la Révolution russe d'Octobre 1917, dont de nombreux dirigeants étaient juifs, cette théorie atteint son aboutissement : le "judéo-bolchévisme" (toute ressemblance avec un certain "islamo-gauchisme" aujourd'hui, serait purement fortuite...).

A cela s'est ajouté, dans le nazisme allemand, l'idée d'un impérialisme tourné vers l'Est ("l'espace vital" de la "race allemande") pour lequel il fallait faire "place nette" ; les Juifs, très nombreux dans cette partie de l'Europe, faisant figure de population "asiatique", "racialement ennemie", inassimilable, à réduire en esclavage voire, idée qui prédominera à partir de 1941, à exterminer. 

Il faut bien comprendre que la Shoah s'inscrivait dans un plan plus vaste : ainsi, pour les Slaves, certains idéologues du nazisme préconisaient 1/3 d'exterminés (directement ou par le travail forcé), 1/3 de réduits en esclavage et 1/3 de "récupérables", "aryanisés". Pour les Rroms, l'extermination était également prévue. Ce plan, c'était le Drang nach Osten ("poussée vers l'Est"), un fondamental du nationalisme pangermaniste allemand, conçu comme une guerre "sacrée", "civilisationnelle" contre "l'Asie" qui, pour les pangermanistes allemands, commence sur l'Oder. Juifs, Rroms, Slaves et communisme étaient des "expressions" et des "détachements" de l'armada asiatique contre la "civilisation européenne"... La Shoah n'est pas détachable de ce background, qui trouve par exemple son expression dans l'implication, très forte, du IId Reich de Guillaume II contre la révolte chinoise de 1899-1901.

Là encore, donc, l'antisémitisme institutionnel, élevé en idéologie exterminatrice, des nazis (et des nationalistes allemands en général) est en réalité plus une conséquence des visées impérialistes sur l'Est (anti-asiatisme), de l'anticommunisme/anti-progressisme, ainsi que du ressentiment de la défaite de 1918 ; que le résultat ou l’aboutissement d'un complot "millénaire" contre le peuple Juif (bien que l'antisémitisme, dans toute l'Europe, existe depuis le Moyen-Âge).
On voit par exemple que le fascisme italien n'était pas (du tout, même) antisémite : il n'adoptera des lois raciales anti-juives qu'en 1938, sous la pression de l’Allemagne nazie, et ne les appliquera jamais vraiment avant 1943 (quand les Allemands prennent le contrôle du pays). Parce que ses visées impérialistes ne concernaient pas des territoires peuplés de Juifs et que, pour diverses raisons, l'association des Juifs aux idées progressistes et révolutionnaires était beaucoup moins répandue qu'ailleurs (en France par exemple).
Mais les Libyens, les Ethiopiens, les Albanais ou les Grecs ont une "petite" idée de la nature de l'impérialisme fasciste italien...

Il n'y a pas de "peuple élu", pas de complot antisémite "éternel" ! Ça, c'est ce que veulent occulter les sionistes et les extrémistes religieux juifs.

Mais surtout, il n'y a pas de caractère "à part", "anormal", "accidentel", hors des normes et de la compréhension de l'esprit humain, et surtout hors de toute logique historique, du nazisme !

Le nazisme, c'est la conséquence ultime, dans la barbarie, de l'impérialisme allemand (qui n'est pas "d'essence" différente des autres non plus !) et de l'impérialisme en général ! C'est une différence de degré, pas de nature.

Et ça, c'est ce que les impérialistes de tous les pays veulent dissimuler à tout prix !!!

[Il y a aussi, bien sûr, la technique qui vise à assimiler le fascisme et le nazisme avec "l'ennemi juré" : le communisme. C'est la théorie du "totalitarisme" : Mussolini et Hitler se seraient en fait inspirés de la la Révolution bolchévique russe, de ses "méthodes", de sa "violence", de son "embrigadement de masse" etc. Le "totalitarisme" serait une "tare" du 20e siècle (dû peut-être à la 1ère Guerre Mondiale...), une idéologie "nationaliste" et "populiste", de haine raciale ou de classe, qu'heureusement la "démocratie" a finalement vaincu.

En dehors de cette abomination, tout va bien messieurs-dames : les crimes (colonialistes et néo-colonialistes en particulier) de la "démocratie" sont soigneusement occultés, ou justifiés, au nom de la "démocratie" justement !

Alors même que le fascisme était l'ennemi juré du communisme, qu'il avait juré de l'anéantir, et qu’il avait le soutien pour cela, jusqu'à la veille de la 2de Guerre, des "démocraties" impérialistes !

Cette théorie du "totalitarisme" est une théorie bourgeoise conservatrice (le problème serait le "populisme") reprise par une grande partie de la "gauche" bourgeoise et petite-bourgeoise.
C'est une théorie, bien sûr, complètement idéaliste et anti-dialectique, qui nie la lutte de classe, la nature de classe des différents régimes en question, et la violence comme nécessité historique - puisque ces personnes ont intérêt à ce que rien ne change. Ils condamnent la "violence", le caractère "militarisé" du "totalitarisme"... alors que la violence fasciste n'a fait qu'être à la hauteur de la menace révolutionnaire qui pesait sur ces pays, et que la violence bolchévique n'a fait qu'être à la hauteur de la menace contre-révolutionnaire et des tâches de la révolution à accomplir !]

Ce qu'il faut retenir, c'est que le fascisme ne tombe pas du ciel, n'est pas une "anomalie", un "bug" dans une société "démocratique" bourgeoise - voire une "copie du totalitarisme marxiste".

Il s'inscrit parfaitement dans la tradition bourgeoise de domination de classe, dans les valeurs de la bourgeoisie devenue impérialiste
. Il manipule d’ailleurs avec brio le traditionalisme, exaltant la "nation éternelle", les "valeurs" à "retrouver"...

Mais il s'inscrit aussi parfaitement dans la nouvelle époque du capitalisme apparue à la fin du 19e siècle, et surtout au début du 20e : l'époque de l'impérialisme, de la guerre impérialiste globale, des crises générales et de la révolution anti-capitaliste et anti-impérialiste à l'ordre du jour, qu'il faut à tout prix (pour la bourgeoisie) contrer.

Là est sa modernité : adapter la dictature de classe de la bourgeoisie à l'époque nouvelle (s'en prenant, du même coup, aux "vieux" libéraux et conservateurs bourgeois qui n'ont pas compris cette nouvelle époque) et à la hauteur de la menace et des enjeux.

Si le fascisme du 20e siècle a dans l'ensemble échoué, face à la révolution socialiste et face à l'autre "contre-révolution préventive" qu'était le modèle keynésien ("classe-moyennisation" des travailleurs et "société de consommation de masse" financée par l'exploitation impérialiste de la planète, "cohésion sociale" - c’est-à-dire collaboration de classe - à travers les syndicats et les partis "socialistes" traîtres), c'est sans doute qu'il n'était pas "au point", qu'il a commis des erreurs (la "fuite en avant" hitlérienne), c'est peut-être qu'il n'était pas... assez moderne !

Soyons sûrs que la bourgeoisie impérialiste de notre époque saura en tenir compte, à l'heure où la crise générale et terminale du capitalisme a définitivement enterré les solutions keynésiennes !
 




*
Le "socialisme féodal" est une idéologie anti-capitaliste du 19e siècle, de la révolution industrielle, reposant sur l'idée que "c'était mieux avant" : la misère, l'injustice, les souffrances dûes au capitalisme n'existaient pas sous l'ordre féodal, et le capitalisme corporatiste et "solidaire" d'alors. C'est une idéologie produite, bien sûr par les résidus des classes féodales déchues, mais aussi par la petite-bourgeoisie paupérisée par le grand capitalisme.

La révolution bourgeoise, qui a déférlé sur l'Europe de 1789 à 1815, n'aurait pas été un progrès, mais une régression, remplaçant l'ordre féodal par un ordre capitaliste bourgeois plus terrible encore.
C'est oublier un peu vite que non seulement la domination féodale était terrible, mais
qu'en plus elle entravait le progrès économique, et donc technique et scientifique, de l'humanité. Sans la révolution bourgeoise, il y aurait toujours des famines, les vaccins n'auraient jamais vu le jour etc.

C'est donc une idéologie réactionnaire, qui se retrouvera en large part dans le fascisme : d'un côté on "prend en compte", sur un ton larmoyant, les souffrances du "peuple exploité", des "petits", des "sans-grade", de l'autre on explique que "c'était mieux avant", qu'il faut "retrouver les vraies valeurs"...

Elle comporte une forte part d'antisémitisme, car les petits-bourgeois juifs libérés par la vague révolutionnaire 1789-1815 ont connus un certain succès, voire fulgurant - comme les Rotschild, devenus banquiers richissimes. Le capitalisme "inhumain", en particulier celui des "banquiers" (qui broient la petite-bourgeoisie) est donc considéré comme l'oeuvre (un "complot") des Juifs - "d'ailleurs, la révolution ne le serait-elle pas elle même" ?

Proudhon n'est pas vraiment un socialiste féodal, mais il s'y rattache par certains aspects (notamment l'antisémitisme...), par la nature de classe petit-bourgeois broyé par le "capitalisme en grand" de la révolution industrielle.

Il est intéressant de noter que le fascisme s'est développé surtout en Allemagne, en Italie et en Autriche, pays où les rapports sociaux féodaux ont été brisés (après un "premier assaut" napoléonien) au milieu du 19e siècle, entre 1830 et 1860, pays où ces idées "socialistes féodales" pouvaient avoir un certain écho.
Ailleurs, à l'Ouest d'une ligne Rhin-Alpes (et au Nord des Pyrénées),
là où les rapports féodaux avaient été brisés avant (au 18e siècle, début 19e) le fascisme n'a pas réussi à s'imposer (sauf sous occupation allemande) et la domination bourgeoise s'est plutôt tournée vers le keynésianisme. Tandis qu'à l'Est, et en Europe du Sud, le fascisme a existé mais est resté minoritaire dans ce qui restait principalement une dictature réactionnaire "classique" (Franco, Salazar, Metaxas, Horthy, Antonescu...).

De quoi donner à réfléchir... Et surtout, à se dire que le fascisme du 21e siècle sera très différent de celui du 20e...

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22 octobre 2009 4 22 /10 /octobre /2009 13:41

 

La convention des Identitaires à Orange et - surtout ! car des conventions ils en font tous les ans... - le projet de listes communes avec le MPF de Jacques Bompard en PACA  (MPF lui-même "intégré" depuis peu à l'UMP !) marque sans doute possible l'entrée dans une nouvelle ère.

Sur le modèle de ses homologues italiens, mais également d'autres mouvements en Europe, un courant de l'extrême-droite populiste et xénophobe (en un mot, FASCISTE) a décidé d'assumer la question du pouvoir. Rompant avec plus de 25 ans "au seuil" de la politique bourgeoise, 25 ans de lobbying (certes efficace, puisque ses thématiques ont peu à peu envahi le débat politique bourgeois), d'activisme médiatique et de posture "contestataire" de l'extrême-droite, rassemblée dans le FN.

Un séisme bien moins spectaculaire, mais bien plus important pour l'avenir (qui s'assombrit terriblement) que la présence de Le Pen au second tour en 2002 - le bon sens élémentaire suffisait alors à voir qu'il n'avait aucune chance de l'emporter, et que cette présence n'était que le résultat "accidentel" d'une campagne électorale entièrement basée sur l'insécurité et la peur de l'autre.

La question du pouvoir, hormis à un niveau très local, n'avait jusqu'alors été assumée très vite fait qu'en 1998, avec le "soutien sans participation" à quelques présidents de région de droite, initiative de Bruno Mégret, dont l'échec devant le tollé "républicain" (bourgeois) avait finalement conduit à une scission du FN et à quelques années "noires".

L'heure est donc grave. En Italie, c'est depuis le début des années 90 qu'une extrême-droite néo-fasciste "respectabilisée" et "pragmatique" s'est infiltrée dans la recomposition politique bourgeoise, sur un modèle droite/gauche, après la fin de l'hégémonie démocrate-chrétienne. Longtemps elle est apparue comme l'instrument (parfois indocile) du pouvoir de Berlusconi.

Mais aujourd'hui, la succession d'évènements de plus en plus sombres montre que la chose s'est transformée en son contraire, et que c'est Berlusconi et son parti qui sont devenus les jouets des nouveaux fascistes.

Et c'est un processus similaire qui est maintenant enclenché dans notre pays.

C'est l'occasion, pour nous, de rappeler nos conceptions sur la montée du fascisme à notre époque.

Car il a été dit, sur ce sujet, tout et son contraire :

- que le fascisme ne peut plus revenir, qu'il est un phénomène du "sombre 20e siècle" enterré à jamais : c'est la thèse libérale et sociale-libérale de la "démocratie indépassable", la thèse de la "Fin de l'Histoire". Mais elle deteint aussi sur de nombreux révolutionnaires / progressistes sincères, pour qui le fascisme, "meuh nooon ! on n'en est pas encore là..." ;

- que le fascisme on s'en fout, que toutes les "dictatures bourgeoises" se valent : thèse anarchiste et trotskyste petite-bourgeoise (la petite-bourgeoisie, en effet, n'est pas aux "avant-postes" pour percevoir les changements de nature dans la dictature de classe). Aux moins ont-ils la cohérence de se l'appliquer à eux-même, "occidentaux". D'autres comprennent bien la différence fascisme/démocratie bourgeoise ici, mais pas dans les pays dominés où "toute les formes de domination se valent" selon eux - alors que ces peuples sont aux avant-postes des changement de nature de la domination impérialiste ;

- la tendance - idéaliste - à voir le fascisme partout, à chaque loi scélérate, chaque nouveau ministre de l'Intérieur (y compris Chevènement)... Même s'il est exact que chaque nouvel occupant de la place Beauvau, chaque nouveau "paquet sécurité" concocté en Conseil des ministres est plus contre-révolutionnaire préventif que le précédent : cela s'inscrit dans la tendance générale à la fascisation ;

- il y a enfin la ligne que l'on peut qualifier du "regarder ailleurs" : c'est la ligne développée dans le mouvement "antifa autonome", d'idéologie libertaire mais aussi marxiste (et notamment maoïste) inspiré du modèle d'outre-Rhin. Au nom de combattre le fascisme "culturellement", ce qui est effectivement une nécessité, on en vient à adopter une posture aristocratique vis à vis des masses, mais surtout à se concentrer sur des groupuscules, des "agitateurs médiatiques" comme Alain Soral (abonné de "Ce soir ou jamais") ou Dieudonné, dont le discours est incontestablement fasciste, mais qui constituent des épiphénomènes de la tendance générale, ou des tendances marginales dont ni l'audience, ni le fond idéologique ne permettent d'assumer la question du pouvoir, ni même de "contaminer" le champ politique bourgeois comme a pu le faire le FN depuis plus de 20 ans.
Cette ligne permet - commodément il faut le dire - de ne pas affronter l'aspect principal et le plus dangereux de la montée du fascisme : la fascisation de l'Etat bourgeois.

Cette ligne est celle du site "Contre-Informations" (taper ces mots clé sur Google, le site est en tête de liste) du PCMLM.
Bien sûr, face à la contestation croissante de leurs analyses dans le mouvement ML/MLM, et surtout avec les développements de ces derniers jours, cette organisation peu nombreuse et présente uniquement (mais très présente) sur Internet se trouve obligée de réagir et de se justifier.

Détenteurs autoproclamés de la "science MLM", il ne détiennent guère, en tout cas, la science de l'autocritique ni de l'humilité de mise quand on est un groupuscule parmi d'autres.

Cependant, leur analyse a la caractéristique d'assumer - de manière il faut le dire conséquente - une volonté scientifique. C'est pourquoi elle nous paraît intéressante pour exposer la nôtre.

Dans un article intitulé : "Fascisme et appareil d'Etat, le psychodrame français du "nouveau fascisme", du totalitarisme larvé etc.", on peut lire : "En France, cette réalité est incomprise, et on s’imagine que le fascisme vient de l’intérieur de l’appareil d’Etat lui-même, tout comme Pétain et les collabos. Le fascisme s’imposerait sans trop de soucis dans la démocratie bourgeoise, « comme une lettre à la poste », il serait une « gangrène » contaminant sans contradictions l’Etat et la société, une sorte de penchant naturel de la démocratie bourgeoise, bref: une sorte de putsch tout en douceur."

On a là l'alpha et l'oméga de la ligne du "regarder ailleurs". C'est une négation pure et simple de la dialectique : la transformation d'un chose en son contraire, sous la pression des circonstances (en ce qui nous concerne, la crise générale du capitalisme, la poussée des aspirations révolutionnaires dans les masses etc.), et sous l'effet d'une lutte, d'un affrontement intérieur (en politique, on parle de lutte de lignes).

Non, le fascisme ne vient pas "du dehors", "d'ailleurs"... Il vient d'une mutation intérieure de la classe dominante, qui à notre époque et depuis plus d'un siècle est la bourgeoisie monopoliste - impérialiste.

Le fascisme, défini par l'Internationale Communiste (Dimitrov) en 1934, c'est la dictature terroriste ouverte de la fraction la plus chauvine et la plus réactionnaire de la bourgeoisie impérialiste. Cette dictature terroriste a pour objectifs principaux la contre-révolution préventive et la guerre impérialiste.
Idéologiquement, le fascisme est l'idéologie visant à la mobilisation de masse la plus large possible derrière ces objectifs.

Tout le reste, toutes les "manifestations" du fascisme, culturelles, médiatiques, idéologiques, politiques (dans la pratique gouvernementale) ou "métapolitiques" (par des groupuscules "activistes" comme les Identitaires, ou des "figures de proue" comme Zemmour ou Soral), découlent de cette mutation. Le Bloc Identitaire en découle, Alain Soral et son "marxisme" réac, viriliste et antisémite en découlent.

Fondamentalement, le fascisme ne provient pas des classes populaires, il est le résultat de l'influence idéologique bourgeoise sur celles-ci.

Dans le communisme, les masses produisent l'idéologie révolutionnaire et "font" les leaders comme Lénine, Mao etc.

Dans le fascisme, l'idéologie provient essentiellement de la bourgeoisie impérialistes, qui s'empare parfois de "sécrétions" idéologiques petite-bourgeoises (populisme) façonnées selon ses intérêts, et c'est la bourgeoisie qui "fait" le leader (parfois en prenant un "tribun" de la petite-bourgeoisie comme Hitler ou Mussolini, mais il n'est pas encore dit que cette technique soit reprise aujourd'hui), et le leader "fait" le mouvement de masse...

Les analyses de Kurt Gossweiler, sur le nazisme, montrent bien que c'est le Grand Capital allemand, les monopoles, qui ont "fait" Hitler à partir d'un "agitateur" petit-bourgeois, populiste et antisémite - et surtout, anticommuniste.

Pour le PCMLM, le fascisme est vu "comme phénomène de masse et permanent, d’arrestations arbitraires et d’emprisonnement pendant des années, de lois d’exception, d’enlèvements et d’exécutions sommaires, de tortures et de massacres, etc.", donc aujourd'hui sous Sarkozy, hier sous Pasqua ministre de l'Intérieur, ce n'est pas le fascisme.

Nous ne considérons pas que nous sommes sous le fascisme. Mais le fascisme ne se réduit pas à ça, désolés...
En réalité, la définition du PCMLM ne s'appliquerait qu'à l'Allemagne nazie, ou à la rigueur à la "guerre sale" en Argentine (1976-83). Mais, après les violences qui ont émaillé ses débuts, dans un climat de guerre civile, le fascisme italien ça n'a pas été cela, jusqu'à la Seconde Guerre mondiale en tout cas, sauf pour les peuples des colonies (Libye, Ethiopie). Le fascisme portugais ça n'a jamais été cela, sauf encore pour les peuples colonisés. Le franquisme en Espagne, après "l'épuration" qui a logiquement suivi la guerre civile, ça n'a pas été cela.

Le nazisme a été cela, mais le nazisme a été un état de guerre permanent, course à la guerre d'abord puis guerre elle-même.

Eh oui, sous le fascisme "la vie continue" dans une très large mesure, ce n'est pas la "nuit noire", le "1984" fantasmé par la petite-bourgeoisie !

Ce que nous voulons dire, c'est que le fascisme conduit à cela, puisqu'il s'inscrit dans la crise générale du capitalisme (hier la première, aujourd'hui la deuxième) qui conduit inéluctablement à la guerre, et à la poussée révolutionnaire donc à la contre-révolution préventive, bref à "l'état d'urgence".
Il est, face à la crise généralisée, l'idéologie qui mobilise les masses non dans le sens de la lutte des classes et de la révolution, mais dans le sens des intérêts des monopoles et de la réaction : contre-révolution et guerre impérialiste.

Mais si il faut attendre d'en être là pour combattre la fascisation de la dictature de classe bourgeoise, alors il est beaucoup trop tard !

C'est précisément l'erreur qui a été commise au 20e siècle, et qui rejoint ce que nous disons plus haut : se concentrer sur l'aspect "activiste de rue", "propagande culturelle" du fascisme, et ne pas voir la tendance de fond dans laquelle il s'inscrit et à laquelle il se rattache : le changement de nature de la dictature bourgeoise.
Le "psychodrame" que dénonce le PCMLM, c'est précisément éviter cette erreur, c'est chercher - et combattre - "le feu derrière la fumée".

Ensuite, le PCMLM nous dit : "Ce qui n’empêche pas certains de se voiler la face, afin de pouvoir fantasmer et vivre la véritable passion française: le psychodrame. Voyant cela, ils disent qu’il ne peut justement plus y avoir le fascisme tel qu’il a existé (pourquoi? Mystère!) et que nous vivons donc dans un fascisme moderne, un nouveau fascisme, une démocratie bourgeoise de contre-révolution préventive, etc."

Pourquoi ? (bien que ce soit une caricature, en tout cas concernant nos positions)... Tout simplement parce que nous ne sommes plus au 20e siècle. Tout simplement à cause de quelques mots : Hitler, Shoah, Seconde Guerre Mondiale...

Les fascistes ne sont pas stupides, ni bornés, en tout cas les fascistes sérieux. Ils vivent avec leur temps. De même que nous, communistes, apprenons de nos erreurs (en principe...), ils apprennent des leurs.

Hitler a été le summum de la barbarie fasciste, mais il a surtout mené l'Allemagne au désastre. Mussolini, en le suivant, a fait de même avec l'Italie. Le communisme s'est emparé d'un tiers de la planète. La Shoah , dixit le vieil antisémite catholique Bernanos, a "déshonoré l'antisémitisme" : exit, donc, l'antisémitisme outrancier comme discours mobilisateur de masse. Le fascisme du 20e siècle, et le nazisme en particulier, n'est pas vraiment un modèle à suivre pour un fasciste sérieux...

Les fascistes de notre époque doivent tenir compte de cela, pour "faire mieux"... S'ils assument la question du pouvoir, ils doivent se démarquer d'une expérience unanimement présentée aux masses (car le fascisme vise cela, l'audience de masse) comme une catastrophe.

Et puis, le fascisme du 20e siècle est né quelque peu "dans l'urgence" de la 1ère crise générale du capitalisme et de la première vague révolutionnaire mondiale, lorsque les vieux modèles bourgeois, conservatisme autoritaire ou parlementarisme libéral, se sont montrés inadaptés. Il n'a pas été une contre-révolution si "préventive" que cela : il a dû bien souvent "faire le ménage", liquider des forces révolutionnaires déjà conséquentes, avant d'instaurer un ordre stable.

Aujourd'hui, les forces révolutionnaires de la "nouvelle vague" sont en reconstitution. La brutalité de la contre-révolution préventive va croître avec le niveau et la structuration de ces forces, comme un "bras de fer", il ne faut pas s'attendre à un déchaînement brutal à moins qu'il y ait du "retard" à rattraper.

Enfin, nous sommes aujourd'hui, dans les pays impérialistes occidentaux, face à un type de fascisme inédit (nous présenterons prochainement une classification des fascismes) : le fascisme "de déclin", de crise terminale et irrémédiable. Le capitalisme impérialiste occidental se sait condamné, et tente de reculer l'échéance.
Il n'y a pas eu de tel exemple au 20e siècle. Le nazisme était un fascisme de "redressement", de "régénération" : il serait comparable aujourd'hui au fascisme russe de Poutine. Le fascisme italien, le fascisme japonais étaient des fascismes de "projet monopoliste", de passage au monopolisme dans des pays qui ne l'étaient pas encore vraiment, associé aux nécessités de contre-révolution préventive. Ce qui correspondrait au comportement actuel de la Chine.

La fascisation actuelle de nos sociétés ne peut pas - en réponse au PCMLM - être analysée à travers le seul prisme du fascisme au siècle dernier. Cela reviendrait à analyser celui-ci à travers le prisme du 19e siècle, du "bonapartisme", ce qui a d'ailleurs été fait et qui a eu des conséquences tragiques.

Tout cela rejoint les analyses développées par le PCMLM suite à la "convention identitaire" du week-end dernier, qui les a obligé à réagir.
Ils affirment haut et fort avoir "vu le danger" depuis 2 ans, alors que les masses et les révolutionnaires niçois, lyonnais, alsaciens, bretons le connaissent depuis bien plus longtemps (vive le parisianisme !), et alors qu'ils ont passé tout ce temps à focaliser sur Soral et Dieudonné, les infiltrations islamistes, nationalistes et négationnistes dans le mouvement pro-palestinien, les "dérives de l'extrême-gauche", les "ML - fachos de demain", etc.
Et c'est pour ré-enchaîner aussitôt sur les "nationaliste-révolutionnaires" (les fascistes violemment anti-américains et anti-israéliens, quitte à adopter un posture "tiers-mondiste" pro-Iran, pro-Chavez, pro-Palestine et pro-Hezbollah, pro-russe et pro-chinoise, etc.), les "NR" qui resteraient, au fond,  le "principal danger".

Les Identitaires, qui sont pour nous un phénomène parfaitement logique, dérangent leurs conceptions : antisionisme/antisémitisme au second voire au quinzième plan, anti-musulmans et anti-"basanés" (donc anti-Chavez, anti-Ahmadinejad...), européistes "civilisationnels" et "occidentalistes"... ils ne correspondent pas au "portrait robot".

Ils sont en fait dans l'incapacité mentale de comprendre que, quand les fascistes se "responsabilisent", se "respectabilisent", mettent de l'eau dans leur vin notamment sur l'antisémitisme et l'expérience nazie, ils ne sont pas "moins dangereux"... Au contraire : c'est qu'ils assument la question du pouvoir !!!

Soral et Dieudonné n'assument rien du tout : ils font du "buzz" médiatique et règlent leurs comptes avec l'extrême-gauche qui les a, selon eux, "rejetés", "pas soutenus" ou qui les "méprise". Ils règlent leurs comptes avec de prétendus "lobbies", avec les "bien-pensants". Ils se vengent en venant semer le trouble et discréditer le mouvement anti-impérialiste (dont la Palestine est la cause emblématique), en exploitant ses failles petite-bourgeoises idéalistes, son manque de lecture marxiste des problèmes.

Ce faisant, bien sûr, ils servent complètement les intérêts de la bourgeoisie impérialiste. Mais ça s'arrête là : où est le potentiel de mobilisation, au delà d'une certaine petite-bourgeoisie d'origine arabe, turque ou africaine, et de quelques fils/filles à papa déclassé-e-s ?

De même, le FN a largement démontré, face aux exemples venus de toute l'Europe, qu'il se complaisait dans une posture contestataire, activiste et lobbyiste.

Les Identitaires ne sont pas "Sarko-compatibles", comme l'ont dénoncé certains éléments "NR" et proche du FN (Christian Bouchet) : c'est une lecture "personnalisée", petite-bourgeoise de l'histoire qui n'est pas celle des marxistes. Sarkozy, on s'en fout : ce n'est qu'un pion, qui peut éventuellement sauter s'il ne "suit pas le mouvement".

Les Identitaires, et c'est là toute l'ampleur de la menace, sont surtout totalement dans la ligne de l'impérialisme français actuel : une "Europe forte" face aux USA mais aussi (surtout) face à la Chine et aux "émergents" non-européens (d'Amérique latine, du Golfe, de Turquie, d'Azanie etc.), guerre impérialiste pour le contrôle de "l'arc stratégique" qui va de la Méditerranée à l'Asie centrale (impliquant une contre-révolution préventive brutale contre les musulmans d'ici, qui vont s'opposer à ces plans), renvoi des immigrés dans leurs pays (où l'on peut les exploiter pour 1€ par jour, alors qu'ici...).

Ils sont même prêts à "s'adapter", avec un grand pragmatisme, à tout éventuel "revirement" de la sratégie internationale de l'impérialisme BBR. Ainsi, ils refusent de se dire "occidentalistes" car, selon eux, cette conception "ferme la porte à la Russie" (dont ils espèrent le ralliement à la "Grande Europe-civilisation").

Face à cela, bien sûr que les "NR" sont des fascistes ! Mais nous ne voyons pas, à court terme, ce qui pourrait faire d'eux la force motrice du changement de nature de la dictature bourgeoise. Ils ne sont pas un courant "traditionnel" de l'extrême-droite, mais existent seulement depuis les années 1960 (Thiriart), et n'ont réellement eu d'écho que lorsque l'impérialisme français était en contradiction profonde avec l'impérialisme US : dans les années 60 avec De Gaulle, au moment des guerres africaines comme au Rwanda (époque de la fameuse manif "anti-américaine" du 9 mai 1994), ou encore lors de la guerre d'Irak.

Quant aux "souverainistes", aux "nationalistes intégraux", ils ont une vision irréaliste des capacités de l'impérialisme français à faire "cavalier seul".

Il est clair que la tendance au déclin des impérialismes occidentaux, face à une Russie et (surtout) une Chine qui montent, des capitalismes non-européens qui "émergent" (Amérique latine, pays du Golfe, Turquie, Iran, Afrique du Sud - Azanie), et qui s'emparent des "poussées" nationalistes dans les pays dominés, pousse plutôt les "déclinants" (Europe occidentale, USA, Japon) à resserrer les rangs qu'à s'entre-déchirer.

Les choses peuvent bien sûr changer, mais nous ne voyons pas comment à court terme (sauf à imaginer que la Russie nous envahisse, les "NR" joueraient alors les collabos...).

Il se peut, aussi, que la stratégie "d'intégration progressive" de l'extrême-droite dans la droite "de gouvernement" explose en vol, face aux contradictions de la bourgeoisie (opposition des "républicains", des "humanistes"), ouvrant la voie à une recomposition. Nous verrons en temps voulu...

Nous ne sommes pas là pour faire de la politique-fiction, mais pour analyser concrètement le situation concrète !

 


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20 octobre 2009 2 20 /10 /octobre /2009 09:52

Le processus de fascisation du champ politique bourgeois semble connaître, si cela se confirme, un bond en avant FONDAMENTAL.

C'est en tout cas ce qui ressort d'un article paru dans Le Monde d'aujourd'hui :

"Y a t-il une place, en France, pour un mouvement à l'image de la Ligue du Nord, parti italien populiste et xénophobe ? Le Bloc identitaire y croit" annonce le quotidien.

Le mouvement d'extrême-droite a tenu sa convention ce week-end, à Orange avec 500 participants, 2 fois plus qu'en 2007 !

Orange, ville connue de sinistre mémoire : avec son maire, toujours en place, Jacques Bompard, elle fut l'une des 4 villes de plus de 10.000 habitants conquises par le FN en 1995.

Depuis, Bompard a rejoint le MPF de De Villiers, après son exclusion du parti lepéniste en 2005.

Mais pour les régionales de 2010, il entend conduire une liste "Ligue du Sud" (!!!) avec les Identitaires de la région (connus pour leurs défilés aux flambeaux à Nice).

Or, comme chacun le sait, le MPF de De Villiers a récemment rallié l'UMP!

Issu du groupuscule Unité Radicale, dissout en 2002 après la tentative d'attentat d'un de ses membres contre Chirac, le Bloc Identitaire est selon Le Monde "en quête de respectabilité" : " c'est cette image que le mouvement, qui vient de se constituer en parti politique, veut effacer.
Se disant plus proche de la Ligue du Nord comme du FN, son président Fabrice Robert va jusqu'à affirmer que le nationalisme a été un drame pour l'Europe. "Nous sommes populistes, a-t-il déclaré au Monde. Ce que nous reproche l'extrême-droite, c'est d'avoir rompu avec l'antisémitisme et l'antisionisme (!!!!)."
A la tribune
(de la convention) le tête de liste "Ligue du Midi" en Languedoc-Roussillon, Richard Roudier, a affirmé "condamner l'antisémitisme"."

Ainsi, le Bloc Identitaire est en train d'assumer clairement la "ligne italienne". Tout en restant, "sous le manteau", attaché aux symboles (le Comité d'entraide aux prisonniers européens, présidé par Roudier, vendait encore récemment des cartes postales à l'effigie de Pétain, Brasillach ou du Waffen SS Saint-Loup...), les "Zids" abandonnent les archaïsmes les plus flagrants qui entravent la marche aux responsabilités : antisémitisme, antisionisme, "nationalisme étroit" anti-européen et hostile aux sentiments régionaux, et bien sûr hostilité dogmatique à la droite parlementaire... Tout ce qui a maintenu le FN sur le seuil pendant près de 20 ans.

Son modèle revendiqué est la Ligue du Nord italienne qui a su faire son nid au sein des coalitions berlusconiennes successives, abandonnant peu à peu un régionalisme étroit hostile à Rome et aux méridionaux pour se poser en parti national prônant un fédéralisme à la belge, xénophobe et jouant sur la peur de l'Islam, parfaitement dans la ligne de la bourgeoisie impérialiste européenne (renvoyer les immigrés travailler dans leurs pays-bagnes, et préparer les guerres impérialistes pour le contrôle du Moyen-Orient), euro-critique mais favorable à une "Europe des identités"...

[Rappelons que le MPF est lié au niveau européen à Libertas, mouvement populiste eurosceptique de l'irlandais Declan Ganley. Or celui-ci est suspecté de jouer pour les Américains, pour dynamiter une Europe "forte et indépendante" et maintenir l'ancrage atlantique.]

La fascisation en France va t-elle se poursuivre sur ce modèle  d'agrégation progressive, autour de l'UMP, des fascistes "acceptables" (après De Villiers, Bompard et Simonpieri - ex-maire ex-FN ex-MNR de Marignane ! -, les Identitaires ?), en plus de la "gauche réac" (après Bockel et Besson, Manuel Valls, voire André Gerin) ?

En Italie, c'est bel et bien ce modèle qui est en train de faire basculer le pays dans le fascisme (avec, tout dernièrement, les peines dignes de l'Espagne franquiste prononcées contre les "casseurs" de Gênes). Depuis sa réélection en 2008 (après une désastreuse parenthèse de centre-gauche de 2 ans), Berlusconi viellissant et assailli par les scandales, semble être devenu l'instrument de l'extrême-droite, et non plus celle-ci son instrument comme lors de ses précédents mandats.

Mais ce processus peut également exploser en vol, sous le poids des contradictions au sein de la bourgeoisie UMP (avec les derniers tenants du gaullisme social, du libéralisme orléaniste et de la démocratie-chrétienne humaniste).

Ouvrant alors la voie à une nouvelle extrême-droite recomposée, que ce soit autour de Marine Le Pen, Carl Lang (qu'une élection de Marine Le Pen à la succession de son père ferait rallier en masse), Bompard, De Villiers.... Nous ne sommes pas devins !

CE QUI EST SÛR, C'EST QUE LA TENDANCE CONTINENTALE EST AU FASCISME, QU'ELLE GAGNE UNE FRANCE QUI SE CROYAIT A L'ABRI, ET QU'ELLE EST LOURDE !!!

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Petites considérations sur le sionisme et l'identification-"obsession" palestinienne
Considérations diverses : une mise au point nécessaire sur nos positions internationalistes et aux côtés des Peuples

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POSITION DES COMMUNISTES RÉVOLUTIONNAIRES DE LIBÉRATION OCCITANE SUR LES ÉLECTIONS MUNICIPALES ET EUROPÉENNES DES PROCHAINS MOIS

L'affaire Dieudonné-Valls :
Plutôt bon article sur la ‘Déclaration de guerre de la République à Dieudonné’ (la pseudo-controverse réactionnaire entre l’antisémite dégénéré et les gardiens du temple républicain)
Quelques mises au point complémentaires (et conclusives) sur la ‘‘question Dieudonné’’ (et Dreyfus, le Front populaire, l’antisémitisme etc.)
Réflexion théorique : loi Gayssot, lois antiracistes et "mémorielles", "antifascisme" bourgeois etc., quelle position pour les communistes ?

Dossier Breizh :
Breizh : comment l'étincelle écotaxe a mis le feu à la lande
"Esclave", "identitaire", chouan, cul-terreux arriéré de service : pour paraphraser Césaire, "n'allez pas le répéter, mais le Breton il vous EMMERDE"
Considérations diverses – en guise de ‘‘petit debriefing’’ de ces derniers mois : Bretagne, fascisme, ‘‘Lumières’’ et Kaypakkaya… (point 1)
Considérations diverse (26/11/2013) : eh oui, Servir le Peuple a toujours quelques petites choses à vous dire ;-) (point 1)
Appel de la gauche indépendantiste bretonne (Breizhistance) pour le 30 novembre (avec notre critique de la position du ROCML)
Le Top Five des drapeaux qui n'ont PAS été inventés par un druide nazi  (mortel !)
Et en guise (provisoire) de conclusion : La Gauche indépendantiste bretonne revient sur la mobilisation de Karaez/Carhaix

Comité de Construction du PCR des Terres d'Òc : Déclaration du 11 Novembre

La phrase du moment :

"La tyrannie cessera parmi mon peuple ; il n'y aura que liberté, liberté toute nue, sans déguisement. Bouleversements d’États entiers : je les renverserai de fond en comble, il n'y aura rien de reste. Il va y avoir de terribles renversements de conditions, de charges et de toutes choses. Je veux faire un monde nouveau, je veux tout détruire. Je veux appeler à moi la faiblesse, je veux la rendre forte. Pleurez gens du monde, pleurez grands de la terre, vos puissances vont tomber. Rois du monde, vos couronnes sont abattues !"

Élie Marion, "prophète" et guérillero camisard cévenol, 1706.

Amb l'anma d'un Camisart, Pòble trabalhaire d'Occitània endavant !

 

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Collectif Antifasciste 34

Collectif Antifasciste Rennais (AntifaBzh)

Cellule Antifasciste Révolutionnaire d'Auvergne (CARA, page Facebook)

Carcin/Quercy Antifascista (page Facebook)

Occitània Antifascista (page Facebook)

Breizh Antifa (page Facebook)

Perpignan Antifa (page Facebook)

Action Antifasciste de Pau

Union Antifasciste Toulousaine

Ipar Euskal Herria Antifaxista (Pays Basque du Nord antifasciste)

REFLEXes - site d'informations antifascistes

La Horde, portail d'information antifa

Rebellyon - rubrique "Facho"

Redskins Limoges

Droites extrêmes - blog Le Monde (site d'information bourgeois bien fourni, parfait pour le "watch")

Document : Ascenseur pour les fachos (série de 6 vidéos Youtube, Antifascisme.org, site social-démocrate)

 

Guerre pop' - Asie du Sud :

Inde Rouge (nouveau site "officiel" francophone)

Comité de Soutien à la Révolution en Inde

Comité de solidarité franco-népalais

Fil d'actu "Inde - Népal" du Secours Rouge - APAPC

J. Adarshini (excellent site en français)

Revolution in South Asia (en anglais)

Maoist Resistance (guérilla maoïste indienne - en anglais)

NaxalRevolution (Naxalite Maoist India, en anglais)

Banned Thought (en anglais)

Indian Vanguard (en anglais)

The Next Front (Népal - anglais)

Signalfire (sur la GPP en Inde et aux Philippines, le Népal et les luttes populaires dans le monde - en anglais)

Communist Party of India (Marxist-Leninist) Naxalbari (a fusionné avec le PC d'Inde maoïste le 1er mai 2014)

New Marxist Study Group (maoïste, Sri Lanka)

Parti communiste maoïste de Manipur (page Facebook)

 

Guerre pop' - Philippines :

Philippine Revolution (en anglais)

The PRWC Blogs

(tous deux remplacés apparemment par ce site CPP.ph avec notamment les archives d'Ang Bayan, l'organe officiel du Parti)

Solidarité Philippines

Fil d'actu "Philippines" du Secours Rouge - APAPC

 

Guerre pop' & Luttes armées - Amérique latine :

CEDEMA - actualité des mouvements armés en Amérique latine (+ qqs documents historiques)

 

Nuevo Peru (Pérou, basé en Allemagne, en castillan et allemand principalement)

Guardias Rojos (Pérou, page FB)

Fil d'actu "Amérique latine" du Secours Rouge - APAPC

Archives

Autres documents théoriques

 

Récapitulatif des "grandes thèses" de Servir le Peuple


À lire également, les Considérations Diverses, petits "billets" trop courts pour faire un article et donc regroupés par trois, quatre ou plus, exprimant notre CONCEPTION DU MONDE sur toute sorte de sujets. 


Même étude sur l'État espagnol (1 et 2) ; le Royaume-Uni (1 et 2) et l'Italie.

 

APRÈS 8 SÈGLES… (Huitième centenaire de la bataille de Muret 1213 & DÉCLARATION FONDATRICE de notre Comité de Construction du PCR-Òc)

 

 






 

 

 


 


 

 

Le 'centre mlm' de Belgique, la Guerre populaire et le (n)PCI (sur la stratégie révolutionnaire en pays impérialiste) ; et dans la continuité :

Gramsci et la théorie de la Guerre populaire en pays capitaliste très avancé (1ère partie)

et Gramsci et la théorie de la Guerre populaire en pays capitaliste très avancé (2e partie)

 

 

 

EXCLUSIF : Lotta Continua - "Prenons la Ville !" (1970) [avec un salut rouge et fraternel à l'AA Bordeaux ]

Manifeste Programme du (n)PCI

Présentation

du chap. 1 du Manifeste pour les lecteurs/trices francophones (valable pour tout le Manifeste)

 

(Chapitre I): PDF - WORD

 

 

 MANIFESTE COMPLET

(version non-définitive ; chap. 4 et 5 pas encore validés par les camarades italiens)

 

IMPORTANT pour la compréhension du Manifeste :

La crise actuelle, une crise par surproduction absolue de capital (en PDF)

article de 1985 paru dans Rapporti Sociali n°0

[en bas de la page en lien, icône
PDF - Télécharger le fichier pour télécharger le document]

Autres analyses d'actualité









Situation décisive au Népal 

En matière de conclusion sur la situation au Népal, et ses répercussions dans le Mouvement communiste international 

Questions-réponses sur la situation au Népal

 

Discussion sur la "gauche" en Amérique latine et la bourgeoisie bureaucratique

 

Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria : l'analyse d'un communiste abertzale

Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria, 2e partie

Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria, 3e et dernière partie  

 

 

 

 


Considérations diverses 03-2013 - et un peu de polémique/critique, ça fait pas de mal ! (sur Chavez, le 'bolivarisme', le 'fascisme' de celui-ci et autres choses...)

Autres articles historiques

 

25 avril 1945 : le Peuple italien terrasse le fascisme

 

 


 




Et en guise de récapitulatif/synthèse : Considérations diverses sur les États, les Nationalités, la Subsidiarité et le Pouvoir populaire ; ici (point 1) : Considérations diverses – fin octobre 2013 : État et révolution bourgeoise et ici : Considérations diverses : 1/ Le cœur des nations est aujourd’hui le Peuple