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26 juin 2014 4 26 /06 /juin /2014 08:23


maoc C'est cette fois vers un endroit bien connu des militant-e-s écologistes et anticapitalistes, Notre-Dame-des-Landes où la "zone d'aménagement différé" (ZAD) pour la construction de l'aéroport du "Grand Ouest" (voulue par le cacique local et ex-Premier ministre Jean-Marc Ayrault) est devenue "zone à défendre", que nous nous tournerons pour illustrer une nouvelle fois ce que nous avons exposé dans une étude de référence en deux parties (1 et 2) : la façon dont la "terre du commun" qui prévalait dans la société paysanne de "l'horrible et obscure" féodalité a été démantelée, dépecée par le "lumiéreux" et "progressiste" capitalisme (jusqu'en 1789 sous l'égide de la grande aristocratie de Cour, propriétaire "éminente" de communes entières, puis sous celle des "racheteurs" grands-bourgeois de ces droits de propriété "nationalisés") dans le but fondamental pour ce mode de production d'arracher la force de travail (la masse populaire des producteurs) à tout moyen de production et plus largement à tout moyen de subsistance autre que son salaire ("loyer" capitaliste de la force de travail), afin d'en faire sa "chair à usine".

[Lire : http://partage-le.com/2018/10/linvention-du-capitalisme-comment-des-paysans-autosuffisants-ont-ete-changes-en-esclaves-salaries-pour-lindustrie-par-yasha-levine]

Ce processus fondamental pour l'accumulation capitaliste (de la fin du Moyen Âge à la fin du 18e siècle) et tout son développement ultérieur jusqu'à l'ère des monopoles et de l'impérialisme où nous nous trouvons, processus brillamment décrit par Marx dans Le Capital, est absolument INDISSOCIABLE de la construction concomitante des grands États modernes sous l'égide de l'absolutisme puis de la bourgeoisie par et pour elle-même ("révolutions" bourgeoises) et de la négation des Peuples annexés par eux (comme force laborieuse productive) à travers les siècles.

Des Peuples dont la conscience toujours renaissante (Notre-Dame-des-Landes comme les mobilisations de l'automne dernier, la question de la réunification administrative ou encore l'indignation contre les régulières marées noires qui frappent le littoral en offrent l'illustration pour le Peuple breton) n'est pas "autre chose" que la conscience de classe, avec laquelle il faudrait "gérer la contradiction" : la conscience de Peuple (et non "nationale", ce qui inclurait la bourgeoisie) C'EST la conscience de classe (ouvrière, paysanne, populaire) exprimée dans un cadre/contexte géo-historique donné ; et mener la lutte de classe à la victoire (révolution) c'est inévitablement comprendre ce cadre/contexte, donc avoir une conscience de Peuple. C'est bien pour cela que l’État, la Républiiiiique du Grand Capital née dans les boucheries de 1871, cherche à tout prix à l'étouffer ; que l'hystérie se déchaîne dès qu'il est question de la toute bourgeoise et inoffensive "Charte des Langues minoritaires", pourtant déjà ratifiée par de nombreux États européens (mais voilà, dans ces États elle ne concerne que de petites minorités localisées et largement "gérables", alors que la "France" matériellement n'est RIEN sans les Peuples qu'elle a annexés et brutalement soumis, le territoire de la monarchie qui l'a "faite" ne couvrant même pas la totalité de l'Île-de-France au départ !) ; ou encore que le gouvernement est prêt à toutes les contorsions "redécoupagières" pour ne pas rendre la Loire-Atlantique à la Bretagne ni créer de grandes entités administratives occitanes ; que les syndicats de régime organisent une pitoyable contre-manifestation de 2.000 tondu-e-s quand les ouvriers et les paysans bretons (et quelques petits patrons, en effet) se mobilisent en masse à Quimper en novembre dernier, etc. etc.

L'article qui suit aborde de manière très documentée et instructive, donc, ce démantèlement de la "terre du commun" et de la "communauté solidaire villageoise" dont elle était le support par le capitalisme triomphant, sous l'Ancien Régime et au 19e siècle. Un processus consistant en une négation, la négation capitaliste de la féodalité certes (propriété éminente seigneuriale ou cléricale sur les terres et les populations) mais aussi de la communauté populaire solidaire et de sa propriété utile (souvent collective) sur les moyens de "production et reproduction des conditions d'existence" (ce que Rosa Luxemburg appelait l'économie naturelle). Aujourd'hui que le capitalisme a fait son temps est venue l'heure de la négation communiste du capitalisme et des ses États (appareils politico-militaires et idéologiques encadrant la force de travail) et, dans un sens, de la renaissance de la communauté populaire solidaire médiévale À UN NIVEAU SUPÉRIEUR qui est la société socialiste.


L’usage des communs à Notre-Dame-des-Landes, d’hier à aujourd’hui


Rien de plus méconnu que les landes dont les Bretons eux-mêmes ont pu observer la terrible régression et dont beaucoup se sont réjouis à force d’entendre qu’elles étaient à l’image de la misère à laquelle ils voulaient tourner le dos. Pourtant, les landes furent au cœur d’une agriculture inventive, généreuse, particulièrement durable. Centrées sur des usages collectifs, les pratiques traditionnelles apportent une précieuse contribution à la réflexion actuelle sur les biens communs.

C’est pourquoi il convient de se réapproprier l’histoire du paysage et des hommes là où s’inventent de nouvelles façons de vivre et de travailler et tout particulièrement à Notre-Dame-des-Landes.

La commune de Notre-Dame-des Landes n’a été constituée qu’en 1871 par démembrement de celles de Fay-de-Bretagne (deux tiers du territoire de la nouvelle commune) et d'Héric (un tiers). La paroisse existait depuis 1847 et affichait une population significative, qu’on peut estimer à plus d’un millier. En 1871, il y a 1785 habitants. C’est l’ensemble des communes situées autour de Notre-Dame-des-Landes qui sera pris en compte pour tenter de reconstituer la genèse du paysage.

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La ZAD vers 1750 (carte de Cassini)

La constitution des landes

Comme on le sait, en dehors du littoral, les grandes landes ne sont pas des formations naturelles spontanées mais des formations « secondaires » nées des défrichements opérés dès le néolithique aux dépens de la forêt. Toutefois, la lande existait ponctuellement par lambeaux, sur les sols acides et peu profonds, autour des petits affleurements rocheux. Quant à la forêt, elle n’avait pas l’aspect que nous donnent les boisements actuels ; elle pouvait être rabougrie, le feu et les grands mammifères y ouvraient des clairières et les castors y créaient des marais tandis que les arbres poussaient et mouraient dans le plus grand désordre. De plus, à certaines périodes de déclin démographique, des boisements ont pu reconquérir des terrains en lande ou en culture.

On peut considérer que durant tout le Moyen Âge et jusqu’au XVIIIe siècle, les landes ne firent que s’étendre aux dépens de la forêt. Le besoin de terres à cultiver n’était pas la seule motivation : il fallait beaucoup de bois pour couvrir de multiples besoins allant de la construction à la micro-industrie en passant par la construction navale. De plus, les cycles de régénération naturelle des forêts fondés sur un équilibre entre les herbivores et leurs prédateurs ont été profondément perturbés : les forêts accueillent désormais des parcs où la haute noblesse élève des chevaux ou s’adonne à la chasse mais surtout des nuées de porcs qui ne consomment pas que des glands. Ce ne fut pas, bien sûr, un mouvement continu mais, l’appât du gain, les impératifs de la survie pour beaucoup et les désordres aidant, la forêt bretonne était réduite à sa plus simple expression et en fort mauvais état au début du XIXe siècle (5 % du territoire contre 13 % aujourd’hui). Ainsi, l’ancienne forêt d’Héric est, selon P.-H. Gaschignard « encore largement composée, au milieu du XVIIIe siècle, de terres vaines et vagues, frost et gas, landes bruyères et pâtures ».

On peut penser qu’après avoir mis en culture un enclos de défrichement dans un espace forestier, on pouvait épuiser l’humus en quelques années et laisser cet espace appauvri évoluer vers une lande, le maintien de celle-ci étant favorisé par le pâturage extensif et la récolte de litière et de combustible. De plus, les bruyères secrètent des produits toxiques qui renforcent la stabilité du milieu dès lors que les éléments naturels et/ou les prélèvements par les hommes et le bétail ajoutent une pression supplémentaire.

NDDL2L’évolution vers la lande et son maintien étaient aussi favorisés en Bretagne par les substrats de grès ou de quartzites et le lessivage des sols mis à nu ; les modifications chimiques qui interviennent alors dans le sol ne laissent plus pousser que des plantes adaptées telles que l’ajonc et les bruyères. À Notre-Dame-des-Landes et dans les environs, les pédologues notent la présence de sols compactés à pseudogley, saturés d’eau en hiver et s’asséchant facilement en été. On y trouvait donc plutôt des landes moyennement humides (mésophiles) à bruyère ciliée et ajonc nain.

Les petites quantités de fumier disponibles ne pouvant être utilisées que sur des surfaces réduites, les défrichements de la forêt créaient donc aussi des landes. Les défricheurs, moines ou agriculteurs, devaient de plus acquérir une connaissance du terrain et repérer les espaces les plus favorables aux cultures et ceux dont il ne fallait pas attendre trop. De manière générale, les fermes ou les villages se sont installés sur les terrains les plus riches et la trame bocagère s’est étendue à partir du noyau initial où l’on avait « mis en défens » un premier jardin et un premier champ, les landes occupant finalement les confins du territoire. Mais il ne faut pas se représenter les landes telles qu’en général elles nous apparaissent aujourd’hui, par exemple dans les monts d’Arrée ; ce n’était pas forcément des étendues totalement dépourvues d’arbres et les usages créaient sûrement une très grande hétérogénéité.

Néanmoins, les surfaces étaient telles que les voyageurs s’en effrayaient. Toussaint de Saint-Luc, vers 1664, ne voit que « des landes désertes » sur dix-huit lieues (60 km environ) entre Nantes et Rennes ; Edmond Richer s’exclame, un siècle et demi plus tard, en passant entre Treillières et Blain « vous ne pouvez rien vous figurer d’un aspect plus sauvage que ces vastes bruyères qui s’étendent sous vos yeux, à perte de vue ».

Les usages traditionnels

Contrairement à ce que firent nombre d’agronomes à partir du XVIIIe siècle, les agriculteurs n’opposaient pas des « landes stériles » à « des terres productives » tant ils étaient convaincus de la complémentarité de ce qu’ils appelaient les « terres froides » et les « terres chaudes ». À leurs yeux, une bonne ferme devait obligatoirement comporter un espace de landes proportionné à celui des espaces labourables et des prairies : « la meilleure propriété qui n’en posséderait pas une certaine étendue, ne trouverait pas de fermier dans le pays » écrit en 1864 J.-C. Crussard qui fut directeur de la ferme-école de Trécesson en Campénéac et président du comice agricole de Ploërmel.

Les principaux usages étaient le pâturage et la coupe de la végétation (« fauchage, litiérage et paccage » selon certains actes) pour faire du fumier (fumier produit dans les étables ou dans les cours et les chemins où l’on étendait la litière et tous les débris végétaux récupérables). De manière sans doute plus systématique au nord de la Bretagne qu’au sud, on pratiquait l’écobuage. Après une fauche, on arrachait les mottes de terre et de racine dont on faisait des tas en « fourneaux » que l’on brûlait, les cendres étendues permettaient une culture de seigle ou de blé noir pendant trois à cinq ans avant que la parcelle retourne à la lande, souvent, dans un premier temps, sous la forme d’une parcelle d’ajonc semé. Le Dictionnaire du patois du canton de Blain rédigé par Louis Bizeul vers 1850 indique que l’écobuage se fait sur des landes de petite étendue (et avec un outil nommé « écobue » qui ressemble à une large tranche ». Les branches d’ajoncs mais aussi les mottes arrachées au sol et séchées, pouvaient servir de combustible. La Statistique du département de la Loire-Inférieure parue en 1801 signale que l’écobuage est pratiqué dans l’arrondissement de Paimbœuf et qu’ailleurs on laisse parfois « reposer les champs plus de deux ans, et on brûle sur place les genêts ou la bruyère dont ils sont couverts » ; cette pratique qu’on doit plutôt nommer brûlis est notée par Jean Bourgeon à Treillières « on recouvre la surface du champ de plantes sauvages ramassées dans les landes ; on y met le feu qui brûle toute la nuit, puis le lendemain on sème sur les cendres qui apportent au sol un peu de potasse et de soude ». Les Usages locaux et règlements du département de Loire-Inférieure paru en 1861 ne disait cependant plus un mot de cette pratique originale sans doute très résiduelle alors qu’il parle de l’étrépage. La pratique ancienne de l’écobuage n’en reste pas moins inscrite dans la toponymie comme l’atteste l’Écobut à Héric.

La molinie, les fougères, les genêts avaient aussi de multiples utilisations (litière, protection, etc.). En fait, toujours d’après Louis Bizeul, le défrichement d’une parcelle est nommé « un béchis » et il se fait collectivement avec l’aide de 30 à 40 voisins qui « travaillent en chantant » et qu’on « régale d’un veau gras et d’une barrique de cidre ». On voit que l’opération, quoiqu’apparemment moins ritualisée qu’en Finistère, en présente le caractère festif et gratuit.

Jusque dans les années 1960, là où restaient des landes ouvertes ou sous pinède quand ce n’était pas simplement au bord des talus, on coupait les végétaux avec une étrèpe, principalement en hiver, afin de faire de la litière pour le bétail, parfois aussi pour l’étendre dans les cours et les chemins où la macération formait des boues (nommées « marnis ») que l’on mettait dans les champs au printemps.

De très nombreux témoignages soulignent l’importance d’un outil généralement nommé « étrèpe » pour faucher la litière. En 1851, dans son livre Les derniers paysans, Émile Souvestre (1806-1854) évoque, au Gâvres, à proximité de Blain, « l’étrêpe, faulx recourbée avec laquelle ils coupent dans les bois la litière de leurs étables ». De même, dans son récit « La femme blanche des marais » paru en 1878 dans les Contes de Bretagne, Paul Féval (1816-1887) qui a vécu à Glénac, écrit « Un homme surtout éveillait ses soupçons. C’était un éterpeur de landes d’assez méchante renommée, qui demeurait au bourg Saint-Vincent. » Et il précise : « On nomme éterpe ou étrèpe dans le Morbihan, une sorte de hoyau plein et tranchant, avec lequel les paysans tondent les landes ». On trouve des étrèpes mentionnées dans des inventaires après décès du XVIIIe siècle à Fay-de-Bretagne. Toutefois, la diffusion du terme et de l’objet déborde au-delà de la partie gallèse de la Bretagne puisqu’on trouve des « étrêpes » dans des inventaires en 1681 et 1693 à Mendon (entre Auray et Lorient), et « deux estrèpes à couper [la] lande » en 1674 à Surzur. Jean-Pierre Roullaud nous a décrit une « étrèpe » utilisée jusque dans les années 1960 à Guenrouët pour couper la litière et se présentant comme un triangle scalène (trois côtés inégaux) emmanché à l’angle des deux plus petits côtés. Dans un secteur tout proche, du côté de Moisdon-la-Rivière, Isabelle Paillusson nous a fait découvrir la « vouge », sorte de houe coupante, plus large (30 cm) que haute (15 cm), au manche centré et perpendiculaire. Le mot vouge désigne habituellement une serpe sur un long manche.

L’Écomusée Rural du Pays Nantais qui est installé à Vigneux-de-Bretagne nous a communiqué un très bel ensemble de photographies des étrèpes conservées dans les écomusées du département et on voit qu’elles correspondent aux descriptions rassemblées, confirmant la belle diversité des formes et l’ingéniosité des forgerons.

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Le vouge (photo Isabelle Paillusson)

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L’étrèpe (écomusée de Fay-de-Bretagne)

Les landes attaquées

Sous l’Ancien régime, le territoire de l’actuelle commune de Notre-Dame-des-Landes et de ses environs appartenait pour l’essentiel aux seigneurs de Rohan (marquisat de Blain), au domaine royal (châtellenie du Gâvre), à divers aristocrates et à des roturiers pour une part grandissante au fil du temps. Depuis le XVIe siècle (1549), on dispose d’actes d’afféagement par lesquels ces propriétaires autorisaient, moyennant une rente annuelle, le défrichement de bois ou de landes. Ces opérations menées sur de petites surfaces et au coup par coup peuvent même s’achever par abandon de la parcelle et ne posent généralement pas de problème. Certains contrats qui ne portent que sur le droit de faucher « privativement » interdisent de clore et il ne peut donc s’agir d’un défrichement. On note d’ailleurs qu’il existe des cas d’afféagements collectifs par lesquels il est possible de garantir la jouissance commune, tel celui accordé en 1774 par le duc de Rohan à soixante laboureurs pour utiliser ensemble les landes des Grands Mortiers à Héric qui resteront « vagues à perpétuité ». En effet, la question se pose de façon beaucoup plus conflictuelle au XVIIIe siècle, quand, par vagues successives associées aux décisions facilitatrices du Roi ou du Parlement de Bretagne, des opérations plus ambitieuses sont engagées et mettent en cause l’usage collectif des landes. De nombreux procès sont engagés et parfois gagnés, imposant le déplacement de certains afféagements « trop gênants pour les habitants des villages voisins » (en plus de supprimer des espaces de pâturages, les clôtures empêchent l’accès à des points d’eau ou des chemins). Des procédures collectives remettent même en cause de vieux afféagements conclus depuis 40 ans au nom d’actes passés cent ans plus tôt (on a le cas en 1778 pour des landes autour de la Rolandière et de la Villeneuve). Quand le problème est trop brûlant les paysans s’assemblent et mettent à bas les nouveaux talus comme à Héric en 1773.

Même si l’argument a été rapidement balayé par le rationalisme triomphant et les dures lois du marché, notons que le droit au pâturage sur les « terres vaines et vagues » était quasiment sacré et qu’au XVIIIe siècle encore, il s’est trouvé autour de Nantes de pieux aristocrates pour interroger leur confesseur sur la faute que pouvait constituer le défrichage et donc l’afféagement qui y conduisait quand il privait les pauvres de leur accès à des pâturages. En effet, la Très ancienne coutume de Bretagne (rédigée entre 1312 et 1325) stipulait que les choses qui ne « peuvent point porter de profit à ceux à qui les choses sont » mais qui pourraient profiter à d’autres sans nuire au possesseur, ne devaient pas être empêchées « car ce serait péché ». Un groupe de confesseurs rédigea à ce sujet un état de ses interrogations pour les soumettre au barreau du Parlement de Bretagne. Lequel répondit que le seigneur devait avant toute chose opérer un « triage », opération qui permet au seigneur de se réserver une fois pour toutes un tiers des communs et d’en disposer à sa guise.

C’est dans ce contexte que l’abbé Renaud, curé de Treillières, prit en 1752, la défense de ses paroissiens en recopiant les actes établissant leurs droits et que son neveu participa en 1786 à la destruction de talus et aux procès qui s’ensuivirent. Dans ce cas, comme dans d’autres, les procès traînent assez pour qu’on retrouve les réclamations dans les cahiers de doléances. Celui de Treillières indique que « le seigneur a fait renfermer une infinité de landes et communs ce qui est contraire à nos possessions et notre aisance ». À Héric, on demande que les « vagues et landes » qui ont été afféagés par le Roi reviennent aux vassaux, c’est-à-dire aux paysans riverains. À Fay-de-Bretagne, on reste très modéré puisque l’on se contente de demander que les « biens restent communs entre les seigneurs et nous », on réclame toutefois de ne plus payer de rente pour ce qui a été afféagé.

Une grande hésitation va marquer la période révolutionnaire quant au devenir des landes : la Révolution hésite entre la défense des pauvres qui souhaitent conserver les usages collectifs et celle du progrès associé à l’idée de propriété individuelle.

Les landes dépecées

La commune de Fay-de-Bretagne, qui totalise 9 000 ha vers 1840, compte 3 800 ha de landes et taillis et dans la quasi-totalité des communes des environs, on trouve entre 30 % et 40 % de la surface communale en landes. Mais à la même époque, le curé de Treillières note que l’on a défriché 500 ha dans sa paroisse en quatre ans. La commune y possédait 1 000 ha de landes dont elle avait conservé l’essentiel, se contentant de louer quelques petits morceaux ou de faire payer ceux qui avaient bâti leurs masures et défriché un bout de terrain. Comme l’écrit Jean Bourgeon, « le mitage des landes évolue au gré de la dette municipale ». Mais ce n’est qu’un mitage car au début du XIXe siècle l’agriculture manque encore de bras. L’Empire et ses guerres ayant disparu, la situation change et certains villages ressortent leurs vieux actes établissant leurs droits, demandes des parages, invoquent le progrès. On fait des procès, on tergiverse, on régularise les empiètements des nombreux miséreux qui bâtissent leurs cabanes au bord des chemins et se font un jardin. Les besoins de la commune augmentant et chacun pouvant avoir sa part ou sa miette dans le cadre des partages qui sont doucement engagés, les landes communales sont démembrées entre 1837 et 1850. À Héric, c’est en 1838 que s’est fait le partage des landes des Grands Mortiers. Malgré le coût de l’enquête fastidieuse où chacun apporte son témoignage sur ce qu’a connu son grand-père et recherche sur le terrain des marques d’une limite (arbre, mare, chemin…), les terrains sont attribués de telle sorte que chacun semble y trouver son compte et que, dans de nombreux cas, on pourra fixer le nouvel état des lieux dans le premier cadastre communal.

Les lois votées à partir de 1850 pour faciliter les partages et la « mise en valeur », tant attendues par nombre de propriétaires dans le reste de la Bretagne, ne concernent plus qu’un faible espace (il n’y a plus que 23 ha à partager en 1869 dans les landes de Parignac à Fay-de-Bretagne). En fait, la Loire-Atlantique a bénéficié de trois éléments incitatifs : une classe de riches propriétaires se détournant du commerce avec l’Amérique pour investir dans la terre, des exemples réussis dans le domaine de Grand-Jouan à Nozay autour de l’agronome Jules Rieffel ou de l’abbaye de Melleraye, de la découverte des pouvoirs fertilisants du « noir animal », sous-produit de l’industrie sucrière qui résout le problème des engrais en attendant l’arrivée des nitrates du Chili. Mais le mouvement est lancé et sous l’impulsion de nombreux propriétaires, on crée même de nouveaux villages (le nom de Solférino, une bataille gagnée en 1859, qui apparaît à Blain a son pendant dans les landes de Gascogne).

Il s’est donc bien agi d’opérations de partage menées sur de grandes surfaces en un temps relativement court qui explique le dessin très géométrique du parcellaire agricole. Les haies sont plantées pour marquer les propriétés autant que pour empêcher le bétail d’aller dans les cultures. Il faut rapporter ici une pratique notée à Fay-de-Bretagne par Per Bihan : « la pousse ou repousse des jeunes haies sont protégées de l’appétit des bestiaux par aspersion d’excréments d’animaux, à l’aide de petits balais en genêts ». On pratique le plessage, une très ancienne technique de création et d’entretien des clôtures maîtrisant et utilisant la dynamique végétale des haies vives pour les rendre plus hermétiques. Les landes ne furent pas totalement détruites car les agriculteurs eurent longtemps besoin de litière. Ils continuèrent à semer de l’ajonc pour nourrir les chevaux jusqu’au milieu du XXe siècle. Michel Tarin, né en 1938 et agriculteur à Chavagnes dans la commune de Treillières, raconte que son père allait du côté de Châteaubriant (soit une cinquantaine de kilomètres) acheter des graines d’ajonc.

Le défrichement des landes a donné naissance à un milieu original, un bocage sur zone humide mis en place par les ancêtres des agriculteurs que la folie de notre époque veut chasser. Ce bocage est caractérisé par la présence de petites prairies, non amendées et non drainées, de talus non enrichis et plantés de haies anciennes, de ruisseaux non recalibrés et d’un réseau de mares diversifiées d’une grande densité. On notera que les talus sont en partie des « conservatoires » de l’ancien paysage dans la mesure où ils ont été construits en creusant les fossés qui les bordent. Toutefois, ils sont plus secs et la bruyère cendrée y est donc plus présente que la bruyère ciliée qui marquait les grandes landes originelles. On voit que l’histoire du paysage est complexe mais que ses nouvelles pages n’effacent jamais tout à fait les précédentes (sauf à les arracher toutes pour écrire une page bâclée de l’histoire de l’aviation).

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Des Naturalistes en lutte à la recherche de la Gentiane pneumonanthe

Sauvons les dernières landes

En Loire-Atlantique, on part, selon certaines estimations souvent citées, d’environ 300 000 ha de landes au début du XIXe siècle. Toutefois, si l’on se réfère à la méticuleuse Statistique du département de la Loire-Inférieure publiée par Jean-Baptiste Huet de Coëtlizan (1769-1823) en 1801, on ne trouve que 133 632 ha, soit 20 % de la surface totale (marais et prairies sont comptés à part et le total des « incultes » est 161 127 ha). D’ailleurs, cette estimation concorde avec les 100 000 ha de 1844 donnés comme le « premier chiffre fiable » par René Bourrigaud. L’actuel inventaire départemental des espaces naturels compte 1,4 % de « landes et fourrés » soit un total 9 782 ha, sachant qu’en fait on ne connaît que cinq sites de landes (dont trois littoraux) un tant soit peu significatifs mais qui ne doivent pas totaliser beaucoup plus de 200 hectares à eux tous, le plus étendu et le mieux conservé se situant sur le plateau du Landonnais à Grand Auverné. La base Corine Land Cover donne d’ailleurs le chiffre de 624 ha pour les « landes et broussailles ». La botaniste Aurélia Lachaud qui a longuement parcouru le département résume bien la situation quand on l’interroge : « les landes de grande surface sont quasi inexistantes à part sur les coteaux du Don (à Grand-Auverné et Moisdon). Sur le littoral les plus belles landes étaient à Préfailles mais aujourd’hui ce sont en grande majorité des fourrés à ajonc. Le reste des grandes surfaces se trouvent sous pinède dans des états plus ou moins relictuels. Sinon il reste des mouchoirs de poche qui chaque année régressent faute de gestion appropriée ».

C’est dire que chaque parcelle de lande à bruyère est précieuse en Loire-Atlantique et que les deux hectares qui subsistent en plusieurs petits éléments à Notre-Dame-des-Landes sont les derniers témoins du paysage dominant il y a deux siècles. Leur caractère patrimonial ne fait aucun doute. Si ces landes sont à protéger, c’est pour des raisons proprement humaines et culturelles, car c’est dans sa diversité que la nature joue un rôle essentiel dans notre expérience sensible du monde et dans l’enracinement qui nous permet de prendre la mesure du monde.

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Coussinet de sphaigne dans une des landes humides de Notre-Dame-des-Landes

Les communs au cœur du débat

Pendant des siècles, les landes ont fait l’objet d’usages collectifs. Des conflits ont éclaté chaque fois que des individus ont voulu, d’une manière ou d’une autre, déroger aux usages qui assuraient l’équilibre général et, en particulier, basculer dans l’appropriation privative. Il a fallu plus de deux siècles pour imposer la privatisation des landes communes.

La philosophie de ce partage est bien résumée par le premier préfet d’Ille-et-Vilaine, Nicolas-Yves Borie, qui écrivait en 1801 que « l’état de communauté entraîne la destruction ». C’est à peu de choses près la thèse qu’a défendu en 1968 le biologiste Garrett Hardin (1915-2003) dans la revue Science sous le titre « La tragédie des communs » (The Tragedy of the Commons). L’idée de Garrett Hardin est que « les communs » (qui pour lui intègrent les zones de pâturage mais aussi les parcs publics, les réserves naturelles ou la sécurité sociale) font l’objet d’une surexploitation par chaque individu aux dépens des autres afin de maximiser son profit. Seul le régime de la propriété privée est aux yeux de l’écologue américain en mesure de préserver la durabilité des ressources. La polémique ouverte par ce texte qui apportait de l’eau au moulin néolibéral en construction est au cœur d’un débat toujours actuel. Il a, en effet, contribué à relancer la réflexion concernant les communs voire, depuis quelques années, « le commun », incluant aussi, par analogie, le champ d’Internet. De très nombreux auteurs appuient leur réflexion sur le mouvement des enclosures en Grande-Bretagne qui a marqué la pensée économique, sociale et politique depuis le XVIIIe siècle. Même un ouvrage récent comme Commun, essai sur la révolution au XXIe siècle écrit par le philosophe Pierre Dardot et le sociologue Christian Laval, ne cite aucun exemple français.

On aura compris, espérons-le, qu’il y a, dans l’histoire des landes de Bretagne et dans celle qui s’écrit aujourd’hui sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, la matière pour mieux appréhender le fonctionnement d’autres modèles sociaux que ceux qui font la part belle à un État tout-puissant ou à un marché totalement libéré. C’est ce que suggérait récemment Grégory Quenet (Qu’est-ce que l’histoire environnementale ?) quand il affirmait que « la gestion collective offre de nombreux exemples historiques d’une gestion soutenable plus efficace que la propriété privée ». Un procès fait en 1698 par les usagers des landes communes de Lanveur à Languidic contre un accapareur illustre parfaitement le fait que l’usage des communs relève essentiellement d’un droit non-écrit et se fonde sur un savoir-vivre populaire qui est le meilleur gardien de la durabilité du patrimoine commun. Les « pauvres de la paroisse » ne sont pas d’égoïstes rapaces qui raclent jusqu’à la roche les maigres landes dont ils peuvent disposer ; bien au contraire, ils les défendent contre ceux qui veulent y arracher des mottes alors qu’elles ne peuvent supporter que la fauche et le pâturage. Ils sont en fait les gardiens du système menacé par un individu qui, précisément, fonde son pillage irréversible en invoquant le droit du propriétaire du sol. Le commun, c’est d’abord une volonté de vivre ensemble, d’avoir un avenir et de renforcer périodiquement les liens des hommes entre eux, par exemple dans le cadre de fêtes autour de travaux collectifs. Cette expérience séculaire devrait alimenter la réflexion de ceux qui vont continuer à vivre sur la ZAD.

François de Beaulieu

15 mai 2014

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Le coupeur de litière et le réparateur de parapluie. Lucien Pouëdras, 2006.

Bibliographie

BEAULIEU (de), F., Pouëdras, L., 2014, La Mémoire des landes de Bretagne, Skol Vreizh (sous presse).

BIHAN, P., 1997, Contribution à l’histoire de Fay-de-Bretagne, s.e.

BIHAN, P., 2001, Faouell, contribution à l’histoire de Fay-de-Bretagne, s.e.

BOURGEON, J. 2012, Treillières, un village au pays nantais, Coiffard.

BOURGEON, J., 1986, La vie est dans le pré, portrait d’une commune rurale avant et pendant la Révolution [Treillières], éditions ACL.

BOURRIGAUD, R., 1994, Le développement agricole au XIXe siècle en Loire-Atlantique, Centre d’histoire du travail de Nantes.

COLOMBEL, H., 1828, ‎Mémoire sur les Terres vaines et vagues de la ci-devant Province de Bretagne, rédigé dans l’ordre des questions qu’avaient posées la société académique de Loire-Inférieure‎, Mellinet-Malassis.

DARDOT, P., LAVAL, C., 2014, Commun, essai sur la révolution du XXIe siècle, La Découverte.

GASCHIGNARD, P.-H., 1996, Héric pendant la Révolution 1789-1799, Les Amis de l’histoire d’Héric.

GASCHIGNARD, P.-H., 2000, Héric, des origines à la Révolution, Les Amis de l’histoire d’Héric.

HUET DE COËTLIZAN, J.-B., 1801, Statistique du département de la Loire-Inférieure, Impr. des Sourds-muet

LEBRETON, M.-A., 1998, Notre-Dame-des-Landes, naissance et vie d’une paroisse, s.e.

MAHEUX, H., 2004, « Champs ouverts, habitudes communautaires et villages en alignements dans le nord de la Loire-Atlantique : des micro-sociétés fossilisées dans l’Ouest bocager », In Situ, 5.

QUENET, G., 2014, Qu’est-ce que l’histoire environnementale ?, Champ Vallon.

SIBILLE, A., 1861, Usages locaux et règlements du département de Loire-Inférieure, Merson.

Ce travail n’a été possible que grâce à Yves Riou et Marie-Ange Lebreton qui ont rassemblé toutes les monographies locales et tous les Naturalistes en lutte qui ont bien voulu apporter des contributions.

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  • : Servir Le Peuple : le blog des Nouveaux Partisans
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Les articles des derniers mois :

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novembre 2014
octobre 2014
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juillet 2014

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DOSSIER PALESTINE (conflit de juillet 2014) :
Sionisme, islamisme et ennemi principal : quelques précisions
Post-scriptum important : le cas Feiglin
Le sionisme, "fils de France"
Au cas où il serait utile de le préciser...
Deux clarifications importantes
Flash info en direct : ils ont semé la hoggra, ils ont récolté l'Intifada !
Flash info - importance haute : la manifestation pro-palestinienne de demain à Paris est INTERDITE
Le problème avec la Palestine...
Grande manif contre les crimes sionistes à Paris (13/07)
Magnifique manifestation pour la Palestine à Tolosa, capitale d'Occitanie occupée
Petites considérations sur le sionisme et l'identification-"obsession" palestinienne
Considérations diverses : une mise au point nécessaire sur nos positions internationalistes et aux côtés des Peuples

juin 2014

POSITION DES COMMUNISTES RÉVOLUTIONNAIRES DE LIBÉRATION OCCITANE SUR LES ÉLECTIONS MUNICIPALES ET EUROPÉENNES DES PROCHAINS MOIS

L'affaire Dieudonné-Valls :
Plutôt bon article sur la ‘Déclaration de guerre de la République à Dieudonné’ (la pseudo-controverse réactionnaire entre l’antisémite dégénéré et les gardiens du temple républicain)
Quelques mises au point complémentaires (et conclusives) sur la ‘‘question Dieudonné’’ (et Dreyfus, le Front populaire, l’antisémitisme etc.)
Réflexion théorique : loi Gayssot, lois antiracistes et "mémorielles", "antifascisme" bourgeois etc., quelle position pour les communistes ?

Dossier Breizh :
Breizh : comment l'étincelle écotaxe a mis le feu à la lande
"Esclave", "identitaire", chouan, cul-terreux arriéré de service : pour paraphraser Césaire, "n'allez pas le répéter, mais le Breton il vous EMMERDE"
Considérations diverses – en guise de ‘‘petit debriefing’’ de ces derniers mois : Bretagne, fascisme, ‘‘Lumières’’ et Kaypakkaya… (point 1)
Considérations diverse (26/11/2013) : eh oui, Servir le Peuple a toujours quelques petites choses à vous dire ;-) (point 1)
Appel de la gauche indépendantiste bretonne (Breizhistance) pour le 30 novembre (avec notre critique de la position du ROCML)
Le Top Five des drapeaux qui n'ont PAS été inventés par un druide nazi  (mortel !)
Et en guise (provisoire) de conclusion : La Gauche indépendantiste bretonne revient sur la mobilisation de Karaez/Carhaix

Comité de Construction du PCR des Terres d'Òc : Déclaration du 11 Novembre

La phrase du moment :

"La tyrannie cessera parmi mon peuple ; il n'y aura que liberté, liberté toute nue, sans déguisement. Bouleversements d’États entiers : je les renverserai de fond en comble, il n'y aura rien de reste. Il va y avoir de terribles renversements de conditions, de charges et de toutes choses. Je veux faire un monde nouveau, je veux tout détruire. Je veux appeler à moi la faiblesse, je veux la rendre forte. Pleurez gens du monde, pleurez grands de la terre, vos puissances vont tomber. Rois du monde, vos couronnes sont abattues !"

Élie Marion, "prophète" et guérillero camisard cévenol, 1706.

Amb l'anma d'un Camisart, Pòble trabalhaire d'Occitània endavant !

 

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  • KOE ('maoïsant', allié à la gauche bourgeoise SYRIZA, en anglais) [dissous dans SYRIZA en 2013, publie maintenant Drómos tis Aristerás, en grec]
  • KKE(m-l) (marxiste-léniniste 'maofriendly', partie en anglais, le reste en grec)
  • ANTARSYA (Coordination de la gauche anticapitaliste pour le renversement, avec des trotskystes, des 'maos' etc., en grec)
  • ANTARSYA - France (site en français)
  • Laïki Enotita ("Unité populaire") - France (en français et en grec, scission anti-capitulation de SYRIZA, pour s'informer)
    EKKE (Mouvement communiste révolutionnaire de Grèce, 'maoïsant' et membre d'ANTARSYA, présentation en anglais, le reste en grec)

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Antifa :

Action Antifasciste Bordeaux (plus mis à jour, mais "cave aux trésors")

AA Alsace (idem)

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Montpellier Antifa

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Carcin/Quercy Antifascista (page Facebook)

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Perpignan Antifa (page Facebook)

Action Antifasciste de Pau

Union Antifasciste Toulousaine

Ipar Euskal Herria Antifaxista (Pays Basque du Nord antifasciste)

REFLEXes - site d'informations antifascistes

La Horde, portail d'information antifa

Rebellyon - rubrique "Facho"

Redskins Limoges

Droites extrêmes - blog Le Monde (site d'information bourgeois bien fourni, parfait pour le "watch")

Document : Ascenseur pour les fachos (série de 6 vidéos Youtube, Antifascisme.org, site social-démocrate)

 

Guerre pop' - Asie du Sud :

Inde Rouge (nouveau site "officiel" francophone)

Comité de Soutien à la Révolution en Inde

Comité de solidarité franco-népalais

Fil d'actu "Inde - Népal" du Secours Rouge - APAPC

J. Adarshini (excellent site en français)

Revolution in South Asia (en anglais)

Maoist Resistance (guérilla maoïste indienne - en anglais)

NaxalRevolution (Naxalite Maoist India, en anglais)

Banned Thought (en anglais)

Indian Vanguard (en anglais)

The Next Front (Népal - anglais)

Signalfire (sur la GPP en Inde et aux Philippines, le Népal et les luttes populaires dans le monde - en anglais)

Communist Party of India (Marxist-Leninist) Naxalbari (a fusionné avec le PC d'Inde maoïste le 1er mai 2014)

New Marxist Study Group (maoïste, Sri Lanka)

Parti communiste maoïste de Manipur (page Facebook)

 

Guerre pop' - Philippines :

Philippine Revolution (en anglais)

The PRWC Blogs

(tous deux remplacés apparemment par ce site CPP.ph avec notamment les archives d'Ang Bayan, l'organe officiel du Parti)

Solidarité Philippines

Fil d'actu "Philippines" du Secours Rouge - APAPC

 

Guerre pop' & Luttes armées - Amérique latine :

CEDEMA - actualité des mouvements armés en Amérique latine (+ qqs documents historiques)

 

Nuevo Peru (Pérou, basé en Allemagne, en castillan et allemand principalement)

Guardias Rojos (Pérou, page FB)

Fil d'actu "Amérique latine" du Secours Rouge - APAPC

Archives

Autres documents théoriques

 

Récapitulatif des "grandes thèses" de Servir le Peuple


À lire également, les Considérations Diverses, petits "billets" trop courts pour faire un article et donc regroupés par trois, quatre ou plus, exprimant notre CONCEPTION DU MONDE sur toute sorte de sujets. 


Même étude sur l'État espagnol (1 et 2) ; le Royaume-Uni (1 et 2) et l'Italie.

 

APRÈS 8 SÈGLES… (Huitième centenaire de la bataille de Muret 1213 & DÉCLARATION FONDATRICE de notre Comité de Construction du PCR-Òc)

 

 






 

 

 


 


 

 

Le 'centre mlm' de Belgique, la Guerre populaire et le (n)PCI (sur la stratégie révolutionnaire en pays impérialiste) ; et dans la continuité :

Gramsci et la théorie de la Guerre populaire en pays capitaliste très avancé (1ère partie)

et Gramsci et la théorie de la Guerre populaire en pays capitaliste très avancé (2e partie)

 

 

 

EXCLUSIF : Lotta Continua - "Prenons la Ville !" (1970) [avec un salut rouge et fraternel à l'AA Bordeaux ]

Manifeste Programme du (n)PCI

Présentation

du chap. 1 du Manifeste pour les lecteurs/trices francophones (valable pour tout le Manifeste)

 

(Chapitre I): PDF - WORD

 

 

 MANIFESTE COMPLET

(version non-définitive ; chap. 4 et 5 pas encore validés par les camarades italiens)

 

IMPORTANT pour la compréhension du Manifeste :

La crise actuelle, une crise par surproduction absolue de capital (en PDF)

article de 1985 paru dans Rapporti Sociali n°0

[en bas de la page en lien, icône
PDF - Télécharger le fichier pour télécharger le document]

Autres analyses d'actualité









Situation décisive au Népal 

En matière de conclusion sur la situation au Népal, et ses répercussions dans le Mouvement communiste international 

Questions-réponses sur la situation au Népal

 

Discussion sur la "gauche" en Amérique latine et la bourgeoisie bureaucratique

 

Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria : l'analyse d'un communiste abertzale

Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria, 2e partie

Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria, 3e et dernière partie  

 

 

 

 


Considérations diverses 03-2013 - et un peu de polémique/critique, ça fait pas de mal ! (sur Chavez, le 'bolivarisme', le 'fascisme' de celui-ci et autres choses...)

Autres articles historiques

 

25 avril 1945 : le Peuple italien terrasse le fascisme

 

 


 




Et en guise de récapitulatif/synthèse : Considérations diverses sur les États, les Nationalités, la Subsidiarité et le Pouvoir populaire ; ici (point 1) : Considérations diverses – fin octobre 2013 : État et révolution bourgeoise et ici : Considérations diverses : 1/ Le cœur des nations est aujourd’hui le Peuple