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4 janvier 2011 2 04 /01 /janvier /2011 20:42

 

Toute la journée, les dépêches d'agences ont soufflé le chaud et le froid : tantôt parlant d'"impasse", tantôt annonçant que Gbagbo s'ouvrait à la négociation, acceptait de rencontrer Ouattara, de lever le blocus de l'hôtel du Golf où celui-ci est retranché etc. 

Finalement, le bilan de la journée est tombé aux JT du soir : Gbagbo "n'a rien proposé de nouveau" aux émissaires africains (présidents kényan, cap-verdien, sierra-léonais et béninois) qui ont négocié avec lui toute la journée d'hier et aujourd'hui, il s'en tiendrait aux mêmes offres (recompte des votes etc.). De son côté, Ouattara a refusé de rencontrer Gbagbo, "tant qu'il ne reconnaîtra pas (sa) victoire". Guillaume Soro, Premier ministre de Ouattara et leader idéologique des "rebelles", répète encore une fois son discours : "nous avons épuisé la négociation, il faut employer la force". Les Etats-Unis ont proposé à Gbagbo l'asile politique s'il quitte le pouvoir ; tandis que Sarkozy, de son côté, a exclu une action militaire française directe mais réaffirmé qu'il "n'y a qu'un seul président en Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara"... CQFD. 

On ne peut jurer de rien avec Gbagbo mais, si on a pu penser ces derniers jours qu'il faisait seulement monter les enchères pour s'en tirer aux meilleures conditions, il semble maintenant qu'il est déterminé à conserver un pouvoir qu'il considère légitimement acquis, à travers les dernières élections mais aussi à travers 30 ans de luttes. Il semble résolu à tenir tête aux grands impérialismes et à leurs tirailleurs néo-coloniaux de la CEDEAO, principalement du Nigeria. Il semble penser que son Armée nationale (les FANCI) et ses partisans "Patriotes" sont en mesure de résister à une offensive militaire.

Comme l'ont plusieurs fois affirmé autant le leader pro-Ouattara Guillaume Soro que le président nigérian (et de la CEDEAO) Goodluck Jonathan, la négociation épuisée, l'option de la guerre est désormais claire.

La raison des tergiversations actuelles est, simplement, qu'une guerre ne se lance pas du jour au lendemain, même pour la plus puissante armée d'Afrique de l'Ouest, l'armée du Nigeria. Pour attaquer l'Irak, les USA, première puissance militaire du monde, ont fait "durer le suspense" pendant 6 mois en 1990-91, 1 an en 2002-2003 ! 

Mais il y aura la guerre. La guerre néocoloniale aura bien lieu, car la Françafrique soutenue par l'ensemble des impérialismes européens et nord-américains veut imposer Ouattara, tandis que Gbagbo se considère légitime. Il l'est d'ailleurs, nettement, dans la moitié Sud du pays, et n'accorde aucune valeur au vote de la moitié Nord aux mains des "rebelles"... 

Solidarité internationale contre la guerre impérialiste !

Solidarité avec le Peuple ivoirien ! 

La Françafrique veut faire couler le sang pour imposer son laquais. L'impérialisme veut, encore une millième fois, faire couler le sang africain, "sudiste" comme "dioula", ivoirien comme nigérian, installer la haine "ethnique" pour des générations comme au Rwanda, pour s'abreuver tel un vampire des richesse et de la sueur de l'Afrique ! 

L'impérialisme ne passera pas !

100 ans de colonialisme, 50 ans de néocolonialisme : la Françafrique n'a que trop duré !

 

Servir le Peuple reproduit ici l'appel d'un certain nombre de Partis et d'organisations marxistes et progressistes africaines, appel auquel s'est joint le ROC-ML :

 

PAS D’INTERVENTION MILITAIRE ETRANGERE :

NI DE LA CEDEAO, NI DE L’ONU, NI DE LA FRANCE !

TROUPES ETRANGERES HORS DE LA CÔTE D’IVOIRE !

UNITE ET SOLUTION NATIONALE IVOIRIENNE SOUVERAINE,

DEMOCRATIQUE ET PACIFIQUE DE LA CRISE POST-ELECTORALE ! 

 

Après les menaces à peine voilées de Sarkozy et Obama au nom de la dite « communauté internationale » qui se résume en fait à la France, l’Angleterre, l’Allemagne et les Etats-Unis, voilà l’envoi en forme d’ultimatum des chefs d’état du Cap-Vert, du Bénin et de la Sierra Léone en Côte d’Ivoire.

Comme si c’était convenu dans un partage des rôles, les puissances occidentales poussent la CEDEAO à prendre la relève en décidant le 24 décembre 2010 d’une intervention armée en Côte-d’Ivoire pour déloger GBAGBO du pouvoir si ce dernier ne cédait pas aux injonctions que doit lui porter une ultime mission de ces trois présidents au nom de la CEDEAO.

Ainsi, les puissances occidentales qui ne peuvent intervenir directement s’arrangent dans les coulisses pour pousser leurs hommes au pouvoir en Afrique à aller commettre les forfaits qu’ils n’osent pas assumer publiquement.

Les USA, l’UE, le FMI, la Banque Mondiale, la Cour Pénale Internationale, les mêmes qui ont pactisé et financé la junte militaire qui a renversé le président légal et légitime Zélaya du Honduras utilisent des fantoches Africains serviles pour tuer et imposer au peuple Ivoirien une guerre criminelle.

Les mêmes puissances et institutions financières impérialistes ont menti au monde entier sur les « armes de destruction massive et la complicité avec Al Quaïda » pour agresser, renverser, occuper l’Irak et assassiner son Chef d’Etat.

C’est pourquoi, les organisations signataires réaffirment que les solutions à la crise post-électorale que traverse la société ivoirienne viendront avant tout du peuple Ivoirien lui-même.

C’est pourquoi nous dénonçons toute intervention armée étrangère en Côte d’Ivoire et exigeons le départ de toutes les forces étrangères présentes sur le territoire Ivoirien, qu’elles soient officielles (ONU-CI, Licorne, 41ème BIMA) ou officieuses (mercenaires).

Vive la souveraineté du peuple ivoirien ! Vive la solidarité panafricaine et internationaliste !

Fait le 27/12/10 

Signataires : Ferñent/Mouvement des Travailleurs Panafricains-Sénégal (F/M.T.P-S), Yoonu Askan Wi Sénégal, RTA-Sénégal, Parti Communiste Révolutionnaire de Côte d’Ivoire, Parti Communiste du Bénin, Actus/Prpe Tchad, PC Togo, PC Tunisie, Voie Démocratique Maroc, Pads Algérie, UP Cameroun, Sanfin Mali, PC Congo, Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF).

******************************* 

Pendant ce temps, des milliers d'Ivoirien-ne-s (ainsi que de Libérien-ne-s accusé-e-s d'être des mercenaires pro-Gbagbo) fuient les zones tenues par les tirailleurs françafricains des "Forces nouvelles" de Soro :

Les milliers de réfugiés qui fuient le pays

Là aussi, il y a vraiment lieu de se poser des questions sur l’objectivité, voire l’honnêteté intellectuelle de certains médias français avides de phrases chocs, et qui font très peu de travail de recherche. Personne, mais vraiment personne parmi ces journalistes ne prend la peine de préciser que TOUS les réfugiés fuient les zones sous contrôle de la rébellion armée de M. Ouattara. Oui! Toutes les populations qui fuient vers le Liberia, la Guinée et le sud de la Côte d’Ivoire s’enfuient des zones dites CNO (Centre Nord-Ouest: Man, Bouaké, (en rouge sur la carte) qui sont totalement contrôlées par les tristement célèbres seigneurs de guerre des Forces Nouvelles qui sont très connus pour les exactions et barbaries commises depuis 2002 jusqu’à pendant les élections de Novembre 2010, nous en voulons pour preuve les multiples rapports des observateurs africains et des ONG internationales (International Watch).

Les populations de l’ouest fuient la rébellion de Ouattara
Selon une dépêche de l’AFP ,14 000 personnes de l’ouest de la côte d’ivoire seraient en fuite vers la Guinée et le Liberia. Selon la dépêche, des rebelles de Ouattara et de Soro Guillaume tenteraient de les empêcher de franchir la frontière. Ces informations procèdent de la vaste opération d’intoxication. La vérité est que les populations de l’ouest de la Côte d’Ivoire assiégé depuis 2002 par la rébellion de Ouattara fuient justement les exactions de cette rébellion après la proclamation de la victoire de Laurent Gbagbo par le Conseil constitutionnel .On dénombre 6 000 réfugiés à la mission catholique de Duekoué fuyant les rebelles de Bangolo et de la sous préfecture de Zou ou un burkinabé du nom de Amandé entretien une milice de 600 hommes dans la foret classée du mont Peko. La réalité de la crise ivoirienne est là. Les bourreaux se transforment très facilement en victimes avec la bienveillante complicité de medias internationaux.

Source Ivoire-dépêche

"La nuit, des hommes venaient piller nos jardins, ils détruisaient tout et volaient nos bêtes"

Source

Hubert, instituteur ivoirien, a fui le village de Yéalé, dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, aux abords de la réserve de Nimba (une zone montagneuse bordée par la Guinée et le Liberia). Yéalé est situé dans une région contrôlée par les ex-Forces nouvelles (FN), les anciens rebelles qui soutiennent Alassane Ouattara.

"Certaines personnes du village ont été frappées par des rebelles, qui étaient parfois habillés en civil. Ils n’ont jamais tiré mais ils nous terrorisaient. La nuit, des hommes venaient piller nos jardins, ils détruisaient tout et volaient nos bêtes. Avec d’autres pères de familles du village, on a décidé de se sauver."
"Nous avons marché deux jours entiers dans la brousse"

"Nous sommes partis en fin d’après-midi mercredi 8 décembre, par petits groupes. Comme il fallait aller vite, je n’ai pris avec moi que ma carte d’identité et mon acte de naissance. Nous avons marché deux jours entiers dans la brousse. Certains allaient en direction de Nzoo-Guela, d’autres allaient vers Nyon [deux villages guinéens frontaliers de la Côte d'Ivoire, ndrl]. Parfois, nous nous croisions sur notre route. 
Je suis parti avec ma femme et mes deux enfants, mais l’un d’eux n’est pas arrivé à Bossou avec nous. Il est resté à Nzoo-Guela pour se faire soigner, je sais qu’il y est en sécurité. J’espère que les équipes du HCR vont le ramener bientôt.

 Depuis que nous sommes au camp de Bossou, nous mangeons à notre faim. Les enfants jouent dans la cour toute l’après-midi. Je remercie vraiment le HCR d’avoir mis en place ce dispositif. Je ne compte pas retourner en Côte d’Ivoire tant que la situation ne sera pas apaisée. Pour le moment, je projette d’organiser des classes pour les enfants ivoiriens de Bossou. Il faut continuer de vivre."

**********************************

Rappelons que déjà, en 2002-2003, entre 500.000 et 1 million de personnes avaient fui les zones tenues par les "Forces nouvelles" et leurs alliés "tayloristes" libériens et sierra-léonais. La population de la zone "rebelle" (Centre-Nord-Ouest - CNO) à cette époque ne devait pas dépasser les 5 ou 6 millions de personnes...

AfricaFistZm

Lire encore à ce sujet l'excellent Grégory Protche (source incontournable sur ce "dossier" ivoirien, sachant de quoi il parle etc.), ici un entretien autour de son ouvrage "On a gagné les élections mais on a perdu la guerre" : gagne-elections-mais-perdu-guerre-raisons-marcher-victoire-alassane-ouattara

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18 décembre 2010 6 18 /12 /décembre /2010 20:18

 

(L'Humanité

Des affrontements armés meurtriers ont eu lieu hier à Abidjan et dans le centre du pays entre les Forces nouvelles soutenant Alassane Ouattara et les forces de sécurité restées fidèles à Laurent Gbagbo.

Des violences meurtrières, les plus graves depuis le début de la crise postélectorale, ont endeuillé hier Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire. À l’appel du Rassemblement des houphétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), une marche des partisans d’Alassane Ouattara devait se diriger vers la Radiotélévision ivoirienne (RTI) pour en prendre le contrôle. Dès le matin, l’accès au siège de la télévision d’État était bouclé par les forces de défense et de sécurité (FDS) restées fidèles à Laurent Gbagbo. Des affrontements ont éclaté dans certains quartiers d’Abidjan, comme Abobo ou Adjamé, entre ces mêmes forces et des manifestants pro-Ouattara, empêchés de converger vers la RTI.

Mais c’est surtout autour de l’Hôtel du Golf, QG d’Alassane Ouattara, que la situation a dégénéré, après que des manifestants eurent été repoussés. Des éléments des Forces nouvelles, l’ex-rébellion ivoirienne, protégeant le lieu avec l’appui de l’Onuci et de la force française Licorne, ont échangé des tirs nourris d’armes de gros calibre avec les FDS. « Les détonations étaient effrayantes, tout le monde reste cloîtré chez soi », témoignait un habitant du quartier Riviera Golf, théâtre de cette première confrontation armée depuis les proclamations contradictoires de la Commission électorale et du Conseil constitutionnel, le 2 et le 3 décembre.

 L’étincelle qui rallume  la guerre civile

Contactée en fin d’après-midi à l’Hôtel du Golf où elle était retranchée, Anne Ouloto, porte-parole d’Alassane Ouattara, faisait état d’un arrêt des tirs et incriminait des « milices armées » plutôt que des « forces de sécurité animées d’un esprit républicain et qui font plutôt preuve de retenue ». « L’appel à la mobilisation a été entendu par tous ceux qui veulent voir installer le gouvernement légitime, assurait la dirigeante du Rassemblement des républicains. La RTI doit cesser d’être prise en otage par Laurent Gbagbo et sa minorité, qui ont été battus dans les urnes et doivent maintenant quitter le pouvoir. » Alors que certains bilans faisaient état, vers 16 heures, de six morts, Anne Ouloto parlait à la même heure de 19 morts et de 100 blessés. Bilan jugé « vraisemblable » par un pro-Gbagbo, qui accuse le camp adverse de « chercher délibérément l’affrontement pour pousser à une intervention extérieure ».

Ce premier choc frontal pourrait bien être l’étincelle tant redoutée qui rallume l’incendie de la guerre civile. Abidjan se préparait à une nouvelle journée de violences ce vendredi, les partisans d’Alassane Ouattara ayant maintenu leur appel à une marche vers le siège du gouvernement, dans la cité administrative du Plateau. Hier soir, l’Agence France Presse faisait état de combats dans le centre du pays, à Tiébissou. Pour le plus grand malheur de la population ivoirienne, qui avait exprimé, pendant la campagne et en se rendant massivement aux urnes, une profonde aspiration à la paix et à la réunification d’un pays coupé en deux depuis huit ans.

La crainte de l’embrasement provoque d’ailleurs déjà la fuite : le HCR alerte, depuis plusieurs jours, sur les mouvements de population vers les pays voisins, surtout vers le Liberia. En attendant une nouvelle médiation de l’Union africaine, la situation, sur le plan politique, paraît plus bloquée que jamais, même si le camp Gbagbo assure « tendre toujours la main à la République du Golf », en évoquant, mezza voce, l’hypothèse d’un partage du pouvoir, avec Alassane Ouattara dans le rôle de « vice-président ». Un montage inacceptable pour l’ex-numéro 2 du FMI, qui pose, comme préalable à toute « négociation », le départ de Laurent Gbagbo.

Rosa Moussaoui 

Voir aussi : Côte d'Ivoire : Gbagbo veut que l'ONU et la France partent   

Voilà où mènent les manoeuvres de l'impérialisme !!! Voilà où mène la concurrence impérialiste qui s'aiguise chaque jour dans la crise générale du capitalisme !

La Chine (appuyée sur des pays comme l'Angola, voire l'Afrique du Sud) soutenant Gbagbo ; la France, les Etats-Unis et la majorité des Nations Unies soutenant Ouattara et son allié Bédié (les deux hommes qui ont pillé et acculé le pays à la famine dans les années 90). D'un côté l'armée régulière et les "Jeunes patriotes", de l'autre les "Forces nouvelles" qui se sont illustrées dans les années 2000 (avec leurs amis coupeurs de bras sierra-léonais) par massacre sur massacre... Celles-ci ayant l'appui (non négligeable) des Casques bleus de l'ONU et de l'Armée française (force Licorne, 900 hommes), plaie ouverte de l'Afrique "indépendante" depuis 50 ans. 

Dehors les impérialistes ! À bas la Françafrique et ses séides ! 

Africa unite ! 

AfricaFistZm

 

 

 

[Pour y voir plus clair dans le jeu et les connexions des uns et des autres, un très bon document ICI. Une précision cependant, Gbagbo n'a visiblement plus le soutien des Anglo-saxons... Par contre, les dépêches d'agences de presse chinoises sont plutôt d'une "neutralité bienveillante"]

 

 

 

 


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6 décembre 2010 1 06 /12 /décembre /2010 12:21

 

Repoussées pendant des années, les élections présidentielles en Côte d’Ivoire se sont enfin tenues et ont connu leur « épilogue »… si l’on peut dire.

Car voilà la situation : la Commission électorale « indépendante » (il faut toujours des guillemets à ce mot) donne vainqueur l’opposant Alassane Ouattara avec 54% des voix, résultat avalisé par la « communauté internationale ». Mais, de son côté, le Conseil « constitutionnel » (idem) a invalidé le résultat et donne vainqueur le président sortant, Laurent Gbagbo. [Voir en fin d'article, sur ce sujet et sur d'autres, le lien vers l'entretien avec l'énorme Grégory Protche]

Des violences ont déjà éclaté entre les partisans des deux hommes, et le pays est en état de siège.

Alassane Dramane Ouattara (ADO) est un pur produit de la Françafrique, et des réseaux françafricains de la droite chiraquienne. Le nom de son parti, le RDR, est calqué presque lettre pour lettre sur le RPR, prédécesseur de l’UMP. Economiste au FMI, il est, comme Premier ministre de 1990 à 1993, le « père » de la terrible cure d’austérité infligée aux Ivoiriens lors de la crise économique des cours du cacao. Il est originaire du Nord du pays, à majorité musulmane, qui est son fief électoral, et il s’appuie sur les personnes originaires du Nord dans tout le pays. Il a la particularité d’avoir été écarté pendant près de 10 ans de la vie politique pour « ivoirité douteuse », autrement dit, mise en doute de sa nationalité réellement ivoirienne de père et de mère. C’est le cas de nombreux-ses Ivoirien-ne-s : à l’époque coloniale, la frontière n’existait pas réellement entre les ethnies du Nord et les pays voisins, Mali ou « Haute-Volta » (Burkina).

Accusé d’être le chef politique, ou au moins l’instigateur de la rébellion militaire qui a ensanglanté le pays entre 2002 et 2007, il a vécu réfugié en France à cette époque.

Laurent Gbagbo, lui, est un social-réformiste et opposant de longue date au régime d’Houphouët-Boigny et de son successeur Konan Bédié. Il est issu d’un groupe ethnique minoritaire du Sud-Ouest du pays. Après le coup d’État qui a renversé Henri Konan Bédié à la Noël 1999, il a remporté à la surprise générale l’élection présidentielle en octobre 2000. Fondateur et leader incontesté du « Front populaire ivoirien », il était historiquement lié aux réseaux françafricains du PS (bien que ceux-ci aient longtemps gardé leur soutien à Houphouët)… Mais peu après son élection, en mai 2002, ses réseaux socialistes (déjà affaiblis par l’affaire Jean-Christophe Mitterrand) perdent le pouvoir à Paris. Peut-être aussi que sa politique « ingrate » envers les intérêts français, nationaliste et axée sur la « repentance » lui avait déjà fait perdre pas mal de soutiens du côté « gauche » de l’échiquier bourgeois…

Gbagbo va alors se tourner vers les concurrents impérialistes de la France en Afrique, les Chinois et surtout les Américains, pour chercher des soutiens. À cette époque, la France et les États-Unis se livrent une guerre meurtrière (par Africains interposés) pour le contrôle du continent depuis la fin de la Guerre froide (soit plus de 15 ans) et Washington cherche faire payer à la France son sabotage de l’intervention en Irak.

Ce retournement d’alliance, en particulier la volonté de mettre fin à l’exclusivité française sur tout un ensemble de marchés publics, va provoquer la colère de Paris. La suite des évènements est décrite ici, dans un des articles d’analyse les plus lus de ce blog.

Après 5 ans d’affrontements meurtriers, culminant dans le massacre d’Abidjan par l’armée française (force Licorne) en novembre 2004, l’épilogue de la guerre « civile » ivoirienne arrive en 2007 avec les accords de Ouagadougou.

Ouagadougou, au Burkina Faso : le despotat de Blaise Compaoré, un pilier de la Françafrique et de tous ses coups tordus depuis l’assassinat de son « frère » le révolutionnaire anti-impérialiste Sankara, en 1987, jusqu’au soutien (avec Khadafi) aux « guerres de Taylor », au Libéria et en Sierra Léone. Le Burkina où s’est organisée et armée la « rébellion » de 2002 qui a ensanglanté le Nord et l’Ouest de la Côte d’Ivoire.

Ces accords prévoyaient : 1°/ que le chef de la rébellion, Guillaume Soro, devienne Premier ministre, 2°/ l’organisation de nouvelles élections et 3°/ la réforme de la Constitution sur la question de la nationalité des candidats, pour permettre à ADO d’y être candidat.

Autant dire que l’élection de Ouattara était pour ainsi dire une « clause non écrite » des accords…

Elle a d’ailleurs été permise par un troisième larron qui n’est autre que… Konan Bédié, qui a offert à Ouattara son fief électoral du centre (région de Yamoussoukro), le pays baoulé, et ses 25% des suffrages (Ouattara ayant recueilli 32% et Gbagbo – en tête – 38%). Tragi-comique lorsque l'on sait que Konan Bédié est celui qui a monté le fameux concept d’’ivoirité’ pour exclure son rival Ouattara de la succession d’Houphouët, en 1995 ! Disons-le : les 54% d’ADO et la défaite de Gbagbo sont crédibles, d’un point de vue arithmétique cela "colle". Mais une arithmétique typique du semi-féodalisme des néo-colonies africaines, avec leurs « fiefs politiques » régionaux sur une base ethnique.

Dernier fait en date : le Premier ministre et ancien rebelle Soro a reconnu la victoire d’ADO, qui l’a reconduit dans ses fonctions. Reste, sans doute, à gratifier les houphouëtistes de quelques beaux strapontins… La boucle est bouclée.

Car le fond des accords de Ouaga est absolument clair et Servir le Peuple l’a toujours clairement exposé : c’est un revirement dans les alliances entre impérialistes pour la mainmise sur l’Afrique. C’est l’irruption des ambitions chinoises sur le continent, au détriment des Occidentaux, qui a poussé la France et les États-Unis à mettre fin à leurs guerres meurtrières et à faire cause commune. Notamment le soutien de Pékin au Soudan, qui déstabilise le Tchad et la Centrafrique mais pourrait aussi s’en prendre à l’Ouganda ou au Kenya (traditionnellement pro-US) ; ou encore l’achat par les monopoles chinois de régions entières du Congo-Kinshasa.

Depuis 2005-2006, les gestes de « pacification » franco-US se sont succédés : lâchage et arrestation du libérien (et créature françafricaine via Compaoré et Houphouët) Charles Taylor au Nigéria en 2006, lâchage et arrestation du chef tutsi pro-rwandais (donc pro-US) Laurent Nkunda en 2008… et bien sûr les accords de Ouagadougou, qui marquent de fait une retraite de Gbagbo devant la rébellion et la force d’occupation française Licorne ; avec à la clé le retour du « joyau de la couronne » ivoirien dans la Françafrique.

Une situation à mettre en parallèle, peut-être (et en beaucoup plus pacifique…), avec les récentes élections au Chili où la social-libérale pro-européenne Bachelet a « cédé la politesse » au néo-pinochettiste Piñera, plutôt pro-US ; et d’une manière générale le recul des gauches, « modérées » ou « radicales bolivariennes », avec de nombreuses défections de « modérés », qui marque un apaisement de l’offensive UE sur le « pré carré » américain des USA.

Mais bien sûr, les partisans de Gbagbo ne l’entendent pas de cette oreille. Des violences contre les partisans de Ouattara ont déjà fait des dizaines de morts de part et d’autre. Il faut dire que Gbagbo, issu d’une population minoritaire (les Krous, 10% de la population ivoirienne), a su par sa politique social-populiste et nationaliste se gagner le soutien de larges couches de la population, en particulier à Abidjan la populaire et multiethnique. Dans les quartiers populaires de Yopougon, Abobo ou Adjamé, « dioula » (sénoufo ou mandingue du Nord) n’est plus automatiquement synonyme de pro-Ouattara...

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : issu d’un groupe ethnique représentant 10%, il a remporté 46% au second tour, en progression par rapport au premier (38%, en tête) tandis que Ouattara régresse par rapport à l’addition de ses voix et de celles de Bédié (32+25). Quelle que soit sa nature de classe de bourgeois parvenu, de populiste et de maffioso, Gbagbo a su devenir la seule figure politique multiethnique de Côte d’Ivoire, et peut-être l'une des seules d’Afrique de l’Ouest.

De son côté, expliquent les merdias françafricains, Ouattara serait détesté parce que « dioula » musulman du Nord, « ivoirien douteux »… La réalité c’est que ces conceptions chauvines existent, un peu comme ce que l’on entend parfois en France sur les origines étrangères de Sarkozy. Mais surtout, Ouattara est resté dans les mémoires comme l’homme de la cure d’austérité (made in FMI) suite à la crise du cacao, au début des années 1990, qui a étranglé les masses populaires ; puis comme l’homme de Chirac et un soutien intellectuel de la rébellion, et donc de l’occupation française venue en appui.

Disons-le clairement : l’élection de Ouattara est une reconquista de la Françafrique en Côte d’Ivoire, contre l’homme qui a défié l’empire bleu-blanc-rouge en bombardant le camp militaire de Bouaké et en faisant partir des milliers d’expatriés, petits agents du néo-colonialisme.

D’ailleurs l’extrême-droite, notamment par la voix de son « Monsieur Afrique » Bernard Lugan, sait parfaitement reconnaître les siens…

Il ne s’agit pas d’apporter un quelconque soutien à Laurent Gbagbo, membre de l’Internationale social-traître et démagogue corrompu. D’ailleurs, la crise va trouver son épilogue incessamment sous peu. La victoire de Ouattara est une clause non-écrite du traité de paix africain entre la France et les États-Unis, qui ont d’ores et déjà demandé à Gbagbo de se démettre. Le « Monsieur Bons Offices » de toutes les crises du continent, le sud-africain Thabo Mbeki, est arrivé à Abidjan et va trouver à Gbagbo une porte de sortie honorable ou au pire (comme au Kenya ou au Zimbabwe) une solution de partage du pouvoir… À la rigueur, s’il souhaite vraiment s’accrocher au pouvoir, il peut se tourner vers la Chine qui semble lui vouer une « neutralité bienveillante ». Mais c’est peu probable : Gbagbo est un roublard, pas un héros, même « malgré lui ».

Mais comprendre les ramifications de la Françafrique est quelque chose d'absolument fondamental. L’État profond français puise ses ramifications dans le profondeurs de l’Afrique pillée et saignée. Quatre grands réseaux françafricains exercent de fait une influence, parfois déterminante, sur les combinaisons de la politique bourgeoise : les réseaux « socialistes » (les expat’s votent en proportion notable pour le PS), les réseaux gaullistes récupérés par Chirac et maintenant disputés par ses successeurs à l’UMP, ceux récupérés par Pasqua, et ceux du FN (essentiellement tournés vers les « affreux », le mercenariat).

Sarkozy n’est pas un bourgeois « industriel » ou « traditionnel » non-impérialiste : aucune autre classe que la bourgeoisie monopoliste ne peut diriger un pays impérialiste. Sarkozy est un américanophile, mis au pouvoir par les monopoles pour incarner le rapprochement franco-américain rendu impératif dès 2005 par (essentiellement) la menace chinoise en Afrique et la menace iranienne (la Chine en arrière-plan) au Proche/Moyen-Orient.

Mais à l’époque de la guerre qui a ensanglanté la Côte d’Ivoire, Villepin était ministre des Affaires étrangères - puis Premier ministre. Ses appels à une « république solidaire » ne doivent pas leurrer les jeunes éduqués issus de minorités qui détestent à juste titre Sarkozy : Villepin est un néo-colonialiste comme les autres. Il ne faut pas se leurrer non plus sur Mélenchon, un homme qui trouve que Zemmour a de l’esprit et qui pourrait bien converger avec Villepin dans un « pôle républicain » contre le « pôle de l’argent » de Sarkozy et Strauss-Kahn… Mais un « pôle » tout aussi françafricain, plongeant ses racines comme une liane suceuse de sang dans le ventre de l’Afrique martyre.

Notre ennemi, c’est l’impérialisme français et sa bourgeoisie monopoliste !

Abattre l’impérialisme français, c’est abattre la Françafrique !


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Lire encore à ce sujet l'excellent Grégory Protche (source incontournable sur ce "dossier" ivoirien, sachant de quoi il parle etc.), ici un entretien autour de son ouvrage "On a gagné les élections mais on a perdu la guerre" : gagne-elections-mais-perdu-guerre-raisons-marcher-victoire-alassane-ouattara

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6 septembre 2010 1 06 /09 /septembre /2010 19:44

 

Source

 

La grève des travailleurs des services publics, soutenue par la Cosatu, la plus grande fédération syndicale de travailleurs dans le pays, évoque beaucoup de leçons, particulièrement pour les travailleurs et les pauvres des villes comme des campagnes.

 

 

Tiyani Lybon Mabasa, Socialist Party of Azania (SOPA)

 

Laissez-moi déclarer d'entrée, que le Parti Socialiste d'Azania (Sopa) place sans équivoque son appui là où il lui appartient de droit - du côté des travailleurs.

Leurs demandes ont notre appui total. Le gouvernement, qui est l'employeur, ne peut pas rester intransigeant alors qu'il est coupable d'avoir dépensé 900 milliards de rands (1 euro = 11 rands NDLR) pour la Coupe du monde de la FIFA, qui n'était rien de plus qu'un effort de relations publiques pour l'Afrique du Sud et le continent dans son ensemble.

Ils doivent maintenant montrer le même courage et la même résolution pour satisfaire les travailleurs qui sont des citoyens de ce pays.

En premier lieu, la cible de cette grève est le gouvernement, qui dans des circonstances normales devrait être plus positif et sensible quand il a affaire avec ses employés qui appartiennent aux services les plus essentiels tels que la santé, l'éducation et directement impliqués dans la distribution de services.

Nous voulons déclarer que les travailleurs qui font la grève ne sont pas insensibles ni irresponsables, mais sont forcés par les réalités économiques que ce gouvernement connaît parfaitement. Ce qui est bon pour les fonctionnaires du gouvernement devrait dans la même veine être bon pour les travailleurs.

Le gouvernement est au coeur du mécontentement. Le seul instrument que le gouvernement et les organisations révisionnistes emploient est la clause de lock-out Codesa qui leur permet d'employer des briseurs de grève de toute sorte et de quitter la table des négociation. Or, l'on n'a aucune raison d'être là quand ceux qui travaillent là sont en grève.

 

Ceci, dans n'importe quelle langue, s'appelle outrepasser le piquet de grève. Laissez le gouvernement s'arranger avec les travailleurs ; c'est la vraie démocratie. Nous ne comprenons pas le langage qui incite les travailleurs à rompre les rangs.

La conspiration du parc de Kempton, qui a produit l'accord de trahison Codesa continue de porter ses fruits amers, en utilisant la clause de lock out  pour briser la résolution des travailleurs.

Ceci leur permet d'employer des volontaires au lieu de négocier avec les ouvriers et leurs représentants des syndicats. Et les masses n'apprécient certainement pas cette amertume bien enrobée. En fait, elle les fait vomir !

L'enrobage vient sous la forme des politiques anti-travailleurs du gouvernement ANC menées par Mandela, par Mbeki et maintenant par Zuma.

Et les directions de la Cosatu et du Parti communiste sud-africain (SACP) sont co-signataires de l'accord Codesa du parc de Kempton. C'est cette alliance sacrilège qui continue à trahir les aspirations de notre peuple.

Il a créé les conditions favorisant le pillage continu de la richesse de la notre mère-patrie. Leurs enfants deviennent des milliardaires avant qu'ils aient vu pousser toutes leurs dents.

La Cosatu se trouve dans une position insoutenable où ses membres sont à la réception de toute la brutalité du "système de libre-marché". C'est ce système qui justifie le fait que le Président, les ministres, les directeurs généraux et tous les bureaucrates peuvent considérer qu'il est correct de se payer mais ne peut pas faire la même chose pour les travailleurs.

Les acquis durement gagnés par les syndicats pendant la Lutte (contre l'apartheid NDLR) sont lentement mais sûrement érodés. La perte d'emploi à travers, notamment, le travail intérimaire, est devenue l'ordre du jour.

L'économie récupère soi-disant de la crise économique mondiale, mais on voit le chômage massif dans les rues. Dans certaines banlieues noires (townships) vous pourriez facilement confondre un mercredi avec un dimanche. Les masses luttent pour leur survie même. Le prix d'une miche de pain est hors d'atteinte pour de nombreuses personnes.

 

Pire encore, une multiplication des boulangeries vendant du pain de qualité inférieure - en poids et en valeur nutritive - se fait jour.

Nous avons vu les grandes entreprises s'entendre pour fixer les prix du pain et d'autres produits de base, même les médicaments. Dans le cas du pain, la réponse de gouvernement a été un maigre 100 millions de rands... Peu après le prix du pain a de toute façon augmenté rapidement.

Le plat de maïs, l'aliment principal des masses du pays, est en train de devenir rapidement une option de luxe. En quelques années les prix des produits de première nécessité ont doublé ou triplé : lait, huile de friture, margarine (oubliez le beurre), savon, poudre de savon, vaseline, dentifrice ; les légumes comme les oignons, tomates, potirons, épinards, betteraves et les pommes de terre sont hors de portée.

C'est encore pire avec les fruits et les médicaments. Et encore, la fixation des prix limite les dégâts pour les plus pauvre des pauvres. Que sont sensés faire les professeurs, les infirmières et les médecins face à de telles attaques ?

Le capitalisme est une rue à sens unique notoire - toujours au service du profit et non du peuple. Les personnes doivent emprunter pour acheter de la nourriture.

L'augmentation de 27,5% de l'électricité, de plus de 17% de la nourriture, de 20% des taux d'intérêt et de plus de 35% du carburant (de mai 2007 à mai 2010), constituent également la base de cette grève.

Couplez ceci avec le chômage toujours croissant et une recette pour la révolution est en trains de fermenter. La lutte de pouvoir dans le parti dirigeant peut seulement aider à mettre le feu au barillet de poudre.

La direction de la Cosatu doit apparaître comme étant du côté de ses membres, de peur d'être rejetée.

Les travailleurs réclament un changement politique. Au coeur de leurs demandes, que nous soutenons, les questions sont politiques*.


    * L'auteur est président du Sopa

 

 


 

  Communiqué de presse du mouvement des personnes sans emploi


31 août 2010


LIEU DE RENDEZ-VOUS : Stade de Glebelands, Umlazi
PERSONNES DE CONTACT : Ayanda Kota 078 625 6462, Nozipho Mnteshana 079 740 5074
ORATEURS : Nozipho Mnteshana, président du mouvement des personnes sans emploi à Durban et S'bu Zikode, président d'Abahlali basé à Mjondolo Afrique du Sud


Des millions d'emplois ont été perdus l'année dernière. Beaucoup de personnes qui travaillent restent pauvres. Nous ne pouvons pas continuer comme ceci. Par conséquent nous, en tant qu'élément d'une solidarité et d'un militantisme croissants de la part des organisations de la classe ouvrière exigeons :
1. Un salaire minimum pour chaque ouvrier.
2. Un vrai engagement pour prendre une mesure radicale immédiate afin de créer des emplois pour tou-te-s. Ceci doit inclure un moratoire immédiat sur les licenciements et une décision pour mettre le droit au travail dans la constitution.
3. Un revenu garanti pour tous ceux qui n'ont pas le travail.


Nous sommes également dans la pleine solidarité avec les grèves pour un salaire minimum, la lutte pour la terre et le logement et les services de base gratuits ainsi que les luttes établies depuis longtemps pour des soins de santé décents.
Zwelinzima Vavi a tout à fait raison d'avoir déclaré que sous le régime de Zuma nous nous dirigeons rapidement dans la direction d'un véritable Etat prédateur dans lequel une puissante élite corrompue et démagogique de hyènes politiques commande de plus en plus l'Etat comme un moyen d'accumulation de richesse.

Mais tandis que nous soutenons l'analyse de Vavi et que nous affirmons la légitimité complète des demandes que les ouvriers publient actuellement dans la COSATU nous faisont également appel à la COSATU pour qu'elle cesse de protéger l'ANC contre la colère du Peuple et pour se joindre avec les protestations de la communauté et les mouvements sociaux qui ont été au premier rang de la lutte contre l'Etat prédateur ces dernières années.

Nous devons unir et imposer la puissance de la classe ouvrière organisée contre la tendance à la prédation sur la société par l'intermédiaire de l'Etat. Ceci exige la solidarité de tous les organes de pouvoir de la classe ouvrière dans les entreprises et dans les communautés.
Nous condamnons la répression de l'Etat contre des mouvements comme Abahlali Mjondolo à Durban et le mouvement des personnes sans terre à Johannesburg. Nous condamnons également la politique de caniveau à laquelle certains chefs autoritaires de la gauche petite-bourgeoise ont recouru afin de protéger leurs fiefs contre la force croissante de la classe ouvrière organisée.
Notre espoir se situe dans la force de la classe ouvrière et notre force se situe dans notre unité.

 

 

Oui ! Poser la question du  Pouvoir !

Poser la question de la libération nationale totale et de la révolution démocratique du Peuple, premier pas vers le socialisme !

Poser la question de la Guerre Populaire !

Que le Peuple d'Azanie renoue avec son héroïque tradition de lutte !

 

  AfricaFistZm.jpg image by nyandad

 

 

 

 

 

 


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7 avril 2010 3 07 /04 /avril /2010 21:01

 

Des faits nouveaux viennent rappeler la complicité de l'impérialisme français... une complicité qui apparaît de moins en moins "passive" !

 

Source : Genocide Made In France

 

 

Traduction :

Le génocide   du Rwanda : l’histoire qui n’a pas été dite

Par Anne Jolis © Wall Street Journal et © Metula News Agency pour la version française

vendredi, 26 février 2010

Translated from English by Llewellyn Brown

Mme Anne Jolis est rédactrice au Wall Street Journal Europe.

« Je vous le raconte comme je l’ai vu », dit Fidèle Simugomwa, ancien chef de la milice extrémiste des Hutus pendant le génocide   rwandais, lors d’un entretien avec Serge Farnel, réalisateur de films documentaires. « Les soldats français avaient pris position sur une colline et tiraient sur les Tutsis… Nous [les miliciens hutus. Ndlr. Ména] portions un signe distinctif afin que les Français ne nous tirent pas dessus – nous nous étions dissimulés sous des feuilles d’arbres ».

Un à un, les anciens génocidaires filmés par Serge Farnel racontent la même histoire ; à savoir que, le 13 mai 1994, de petites équipes d’hommes blancs, qu’ils décrivent comme étant des « soldats français », vêtus de treillis et transportés dans des jeeps ou des camions, se rassemblaient sur les hauteurs dans l’arrière-pays de l’ouest rwandais. Ils tiraient des coups de feu dans les collines de Bisesero afin de débusquer les Tutsis.

Puis ils visaient directement les hommes, les femmes et les enfants qui prenaient la fuite. Quand les coups de feu cessèrent, les tueurs hutus investissaient les collines. Maniant des machettes, des lances, des massues cloutées, et leurs propres fusils, ils achevèrent les blessés. Une vingtaine de survivants me racontèrent une version identique des événements.

Ce jour-là et le lendemain, 40.000 Tutsis furent massacrés. En tout, environ 800.000 personnes – des Tutsis et des Hutus opposants du génocide – périrent atrocement ce printemps 1994.

* * *

Peu d’événements de l’histoire contemporaine ont laissé davantage de cicatrices dans les consciences occidentales que le génocide rwandais.

Samantha Power conseillère auprès du président Obama, Prix Pulitzer en 2003 pour son livre Un Problème d’Enfer : l’Amérique et l’Ère du génocide [A Problem from Hell : America and the Age of Genocide], y dépeint un portrait noir de la manière dont l’administration Clinton esquivait et demeurait passive durant le génocide.

Plus tard, le Président Clinton, en visite à Kigali , la capitale, présenta ses excuses au nom des États-Unis et de la « communauté mondiale ».

En France, en revanche, le récit officiel du génocide donne une image plus reluisante du rôle de l’Hexagone. Le site web du Ministère des Affaires étrangères note que : « Dans les années 1990, la France s’investit dans les efforts de la communauté internationale pour endiguer les tensions au [Rwanda]… La France fut le premier pays à dénoncer le génocide, et entreprit une mission humanitaire. ». Cette mission, qui débuta en juin 1994, sous le nom d’Opération Turquoise, était en apparence supposée créer des zones de sécurité humanitaires.

À ce point de notre analyse, un peu d’histoire s’impose. Bien que le Rwanda fût une colonie belge avant son indépendance en 1962, les Français l’ont considéré, pendant très longtemps, comme une partie de la Françafrique : l’ensemble des pays africains francophones sur lesquels la France continue à exercer une influence paternaliste, parfois positive, le plus souvent opportuniste.

Au Rwanda, cette influence prit la forme d’une relation étroite avec la dictature de Juvénal Habyarimana, prônant la suprématie hutue. Pendant la guerre civile rwandaise, au début des années 1990, les troupes françaises allèrent à la rescousse d’Habyarimana dans sa guerre contre les forces d’opposition du Front Patriotique Rwandais (FPR) – à majorité tutsie, et aussi anglophones – venant d’Ouganda, sous le commandement de Paul Kagamé, aujourd’hui président du Rwanda.

Aujourd’hui, aussi absurde que cela puisse paraître, le gouvernement du président en exercice à l’époque, François Mitterrand, craignait qu’une victoire du FPR ne signifie la perte, non seulement d’un allié de confiance, mais aussi, la perte du Rwanda au profit du monde « anglophone ».

L’événement qui finit par déclencher le génocide se produisit le 6 avril 1994, lorsqu’un avion transportant Habyarimana fut abattu. L’identité des coupables demeure l’un des mystères non résolus de l’histoire contemporaine.

Un éminent magistrat français est convaincu que l’assassinat fut orchestré par le FPR, et il a lancé de nombreux mandats d’arrêt visant de proches collaborateurs de M. Kagamé. Dans le passé, les Français ont aussi déclaré avec insistance que ce qui se déroula au Rwanda fut un « double génocide », arguant que les Tutsis étaient autant les agresseurs que les victimes dans les prémisses et l’acmé de l’agonie rwandaise.

Cependant, cette version des événements a aussi ses détracteurs. M. Kagamé nie catégoriquement toute implication dans la mort d’Habyarimana, qui était alors sur le point de réaliser un accord de paix avec le FPR au moment où il fut assassiné.

Le gouvernement rwandais a prétendu, pendant longtemps, que la France joua un rôle actif en soutenant les extrémistes rwandais durant le génocide, faisant état de nombreux génocidaires notoires qui ont ouvertement et paisiblement vécu en France pendant des années.

En 1998, le journaliste français Patrick de Saint-Exupéry, qui avait rendu visite aux soldats français durant l’Opération Turquoise, écrivit une série d’articles dans Le Figaro, racontant comment les « zones humanitaires » françaises servaient principalement à protéger les tueurs hutus, au moment où ils fuyaient devant l’avancée des forces du FPR.

Ces articles provoquèrent un tollé à l’Assemblée nationale, au point de provoquer la création d’une commission d’enquête, qui arriva en définitive à la conclusion que la France ne portait aucune responsabilité particulière sur le génocide et, au pire, avait été victime innocente de malentendus.

C’est à ce moment-là qu’entra en scène Serge Farnel, un Parisien à la grande carrure, âgé de 44 ans, issu d’une formation dans l’ingénierie aéronautique. La curiosité de M. Farnel pour le génocide fut éveillée, il y a quelques années, lorsqu’il entendit des comparaisons entre les actions commises par la France au Rwanda et le comportement du régime de Vichy pendant la Seconde Guerre mondiale.

Lors d’un voyage au Rwanda, en avril dernier, il rencontra un survivant tutsi, qui témoignait que les soldats français étaient bien présents en mai 1994, alors que, supposément, il n’y en avait aucun. Au début, Farnel préjugea que sa mémoire de personne traumatisée lui jouait des tours, mais il maintint sa version de l’histoire. Farnel commença alors à interroger d’autres témoins, dont il filma les récits.

Il en résultat 100 heures de film, qui consistent principalement en des entretiens d’individus et de groupes, à la fois victimes et auteurs du massacre, avec également des reconstitutions minutieuses des scènes du massacre.

Il est difficile d’exagérer la rigueur avec laquelle M. Farnel a conduit les entretiens : sur le film, ceux qui sont interviewés s’impatientent parfois quand il les rappelle pour leur poser d’autres questions - comme s’ils étaient des témoins appelés à la barre - sautant sur la moindre incohérence dans leur témoignage.

Tous les survivants des massacres de mai 1994 ne prétendent pas se rappeler la présence de soldats français à Bisesero, cependant, il en y a beaucoup qui le disent, et leurs récits sont cohérents. Après avoir visionné ces témoignages filmés, je décidai de rejoindre M. Farnel au Rwanda, sur le terrain de son investigation, afin de confirmer ces histoires personnellement.

Des Rwandais attendent pour donner leur témoignage des événements de 1994

« Les Blancs étaient postés sur les hauteurs, et ils nous ont d’abord débusqués de nos cachettes par des coups de feu… Ils cessèrent quand les Interahamwe [la milice hutue] arrivèrent, puis recommencèrent quand nous résistâmes », dit Sylvestre Niyakayiro, un Tutsi âgé de 22 ans à l’époque et qui se rappelle avoir été chassé de colline en colline au cours des trois attaques perpétrées ce jour-là, dirigées par des Blancs.

M. Farnel demande, de manière répétée, si M. Niyakayiro ne mélange pas les dates, si les Blancs de la mi-mai, dont il se souvient, n’étaient pas en fait les soldats français qui arrivèrent à la fin juin pour l’Opération Turquoise, quand un autre assaut fut lancé contre les quelques Tutsis qui demeuraient dans les environs de Bisesero.

« Les jours du 13 et du 14 [mai] furent inoubliables », répond M. Niyakayiro.

Mais qui étaient exactement ces « Blancs » - à supposer qu’ils étaient réellement présents ? « Votre information n’est pas crédible, puisqu’elle ne repose sur aucune réalité historique », écrivit le général Jean-Claude Lafourcade, qui commandait l’Opération Turquoise et qui maintenant dirige une association des soldats ayant servi au Rwanda, dans une réponse par courriel à mes questions, ajoutant « il semble que vous êtes en train de vous faire manipuler ».

Comme l’Élysée, l’association déclare qu’ « il n’y avait pas de soldats français au Rwanda au mois de mai 1994 ». L’Institut François Mitterrand, dirigée par Hubert Védrine, proche conseiller de l’ancien président, refusa de faire un commentaire sur cet article.

Paul Barril est un Français qui se trouvait au Rwanda à l’époque. Il est certainement l’un des anciens membres les plus illustres du GIGN, un corps d’intervention d’élite. M. Barril était un conseiller auprès d’Habyarimana, à l’époque de la mort du Président. Selon ses mémoires, publiées en 1996 : Guerres secrètes à l’Élysée, dans lesquelles il note que « Suivant l’attaque, commença un cycle de massacres qui conduisirent à l’établissement de la dictature tutsie du pro-américain Paul Kagamé. Plus d’un million de personnes périrent au Rwanda. Quelle importance ? ».

Mes efforts pour contacter M. Barril par téléphone et par courrier électronique dans le cadre de cet article ont été en vains. « Il ne veut pas qu’on le retrouve », me dit son éditeur.

Un récit des activités de M. Barril se trouve dans "Aucun témoin ne doit survivre : le génocide au Rwanda" [Leave None to Tell the Story : Genocide in Rwanda], rédigé par l’experte renommée Alison Des Forges, une Américaine qui mourut dans un accident d’avion l’an dernier.

Des Forges écrit que M. Barril fut embauché par le ministère de la Défense au Rwanda pour former jusqu’à 120 hommes au tir et aux tactiques d’infiltration pour une unité d’élite, en vue d’attaques derrière les lignes du FPR. L’opération portait le nom de code « Opération insecticide », pour désigner une opération destinée à exterminer les inyenzi, les « cafards »… Quand on l’interrogea au sujet de ce programme de formation au cours d’un entretien avec un chercheur de Human Rights Watch, [M.] Barril nia toute connaissance à ce sujet et mit abruptement fin à la conversation. »

Les Rwandais que M. Farnel et moi-même rencontrèrent insistèrent sur le fait que les troupes françaises étaient impliquées dans les massacres de la mi-mai. « Je sais que c’étaient des troupes françaises, parce que j’avais été avec eux à Mutara en 1991, » dit Semi Bazimaziki, caporal dans l’armée rwandaise durant le génocide. « Je connaissais très bien leur manière d’opérer ». Un autre ex-génocidaire, Jean Ngarambe, raconte qu’il fut rejeté en tant que guide pour les Blancs en visite, parce que « je ne parlais pas français ». À sa place, ils prirent un autre homme qui parlait français.

Un incident, décrit à la fois par les bourreaux et les victimes, est particulièrement probant. Certains des ex-génocidaires se rappellent que, le 12 mai, le jour précédant le début de la boucherie, ils furent convoqués dans un village.

Ils disent qu’un officiel hutu local, nommé Charles Sikubwabo, fugitif actuellement recherché par le Tribunal Pénal International pour le Rwanda, présenta des « soldats français », venus afin de servir de renforts.

M. Sikubwabo ordonna aux tueurs rwandais rassemblés de suivre une certaine route sans attaquer ou approcher des Tutsis sur le chemin. Ils se retrouvèrent quelques kilomètres plus loin, à un endroit nommé Mumubuga où ils trouvèrent plus de 50 Tutsis. Entouré d’hommes blancs, M. Sikubwabo dit aux Tutsis de ne pas avoir peur, que les Blancs étaient là pour les aider, et qu’ils devaient retourner dans les collines pour attendre de l’aide.

Nous savions que c’était une ruse contre les Tutsis », dit Raphaël Mageza, le beau-frère de M. Sikubwabo. Les Blancs servaient de leurres, afin de rassembler des informations au sujet des endroits où les Tutsis se cachaient. Gudelieve Mukangamije, l’une des victimes potentielles de M. Mageza, en convient : « Ils [les Blancs] ne nous donnèrent pas de bâches [comme ils l’avaient promis]. Ils nous tuèrent. Et ils nous donnèrent aux Interahamwe.

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24 mars 2010 3 24 /03 /mars /2010 16:10

Survie - 22 mars 2010

Si pendant plusieurs dizaines d’années, la France a placé des dictateurs affidés à la tête de ses anciennes colonies africaines, procédant selon les cas par l’assassinat des dirigeants élus ou par l’organisation de coups d’États militaires, la situation a nettement évolué ces dernières années.

Au cours des années 90, le nouveau contexte international (chute du mur de Berlin, discours de La Baule, développement du multipartisme) a poussé les dictateurs africains à faire quelques efforts de démocratisation de façade. Mais à l’exception de certains pays qui sont parvenus à instaurer une véritable démocratie, aidés en cela par le faible intérêt qu’ils présentaient pour l’ancienne puissance coloniale en termes de ressources naturelles (comme le Mali, ou encore le Bénin), la plupart sont restés sous la coupe de dirigeants autoritaires et corrompus que la France continue à soutenir bon gré mal gré, mais de manière moins grossière.

Pour ce faire, les validations, voire les soutiens logistiques à l’organisation d’élections truquées ont peu à peu remplacé les coups de force et les escouades de mercenaires. Sur ce plan, les premières années du mandat du président Nicolas Sarkozy ont été marquées par un silence complaisant, voire parfois par un soutien affiché à l’égard d’un certain nombre de graves reculs de la démocratie en Afrique.

Le soutien systématique de la France aux réélections frauduleuses des dictateurs historiques du continent

En terres africaines, la France se distingue par son soutien à des processus électoraux pour le moins douteux, notamment dans des régimes autoritaires où les scrutins visent non pas l’exercice de la souveraineté populaire, mais le maintien en place et la légitimation de l’oligarchie au pouvoir.

Dans ce cas de figure, les conditions minimales nécessaires à l’organisation d’un scrutin régulier et transparent sont rarement réunies, ce qui pousse l’opposition à refuser de prendre part à ces mascarades, quant elle n’est pas arbitrairement exclue du processus électoral (arrestations massives, refus de validation des candidatures pour des motifs fallacieux etc.). Mais la France ne semble pas s’embarrasser de ce genre de « détails ».

Ainsi, en Algérie ou en Tunisie, les scores staliniens respectivement obtenus par Abdelaziz Bouteflika en avril 2009 et Zine El Abidine Ben Ali en août de la même année, tous deux réélus à la tête de leur pays avec près de 90% des voix alors que les principaux opposants avaient été empêchés de se présenter ou avaient boycotté le scrutin, n’ont manifestement pas perturbé les autorités françaises. Elles n’ont en effet rien trouvé à redire à ces élections et se sont empressées d’en reconnaître les vainqueurs.

Au Congo-Brazzaville, les nombreuses critiques émanant de l’opposition (dont une partie a également préféré boycotter le scrutin) mais aussi de l’Union Européenne, dénonçant le manque de fiabilité des listes électorales, la partialité de l’appareil administratif, ou encore l’absence de contrôle des urnes, n’ont pas non plus chiffonné la France. Le résultat de la présidentielle de juillet 2009 fut d’ailleurs révélateur de ces conditions d’organisation désastreuses. Car si Denis Sassou Nguesso a eu le triomphe plus modeste que ses collègues maghrébins, il a tout de même obtenu un score douteux de 78 % des voix dès le premier tour.

La France, championne de la légitimation de putschs et de la normalisation de situations d’exceptions

Outre les récurrentes réélections frauduleuses de ces dictateurs inamovibles, la France s’accommode également régulièrement du renversement d’un président légitime et de l’organisation d’une mascarade électorale visant à prendre sa place en toute impunité et en violation flagrante de la Constitution du pays.

Ainsi, au Gabon, l’ensemble des journalistes, opposants, société civile, universitaires, politiques et même responsables du régime de feu Omar Bongo (38 ans de règne à la tête du Gabon), s’accordaient à dire qu’on ne pouvait envisager un scrutin transparent sans, au moins, une révision des listes électorales. Malgré tout, la France a soutenu sans conditions le fils Bongo dans sa course contre la montre pour organiser un scrutin le plus rapidement possible, empêchant ainsi une telle révision, et privant les opposants du temps nécessaire à l’organisation de leur campagne. Le scrutin fut donc organisé dès le mois de septembre 2009, soit à peine trois mois après le décès du dictateur paternel. En outre, ni le choix d’un scrutin à un seul tour, ni les innombrables irrégularités qui ont entaché le vote (bourrages d’urnes, usage de fausses cartes d’électeurs, falsification des procès-verbaux des bureaux de votes), ni le fait que, pour finir, la CENI puis la Cour Constitutionnelle aient validé l’élection d’Ali Bongo (qui serait en réalité arrivé en 3e position) n’ont dérangé outre mesure les autorités françaises...

En Mauritanie, la France n’a rien trouvé à redire non plus au fait que le général putschiste Mohamed Ould Abdel Aziz (auteur du coup d’État contre le président légitime Sidi Ould Cheick Abdallahi en aout 2008) se présente à l’élection présidentielle de juillet 2009, élection pourtant organisée par une administration qu’il a lui-même mise à sa botte via des nominations à de nombreux postes-clés. Ce clan putschiste aux commandes de l’État a ainsi pu truquer massivement les listes électorales et gêner considérablement le gouvernement d’union nationale chargé d’organiser le scrutin. En outre, la diplomatie française a exercé une pression non négligeable pour pousser l’opposition mauritanienne à participer à un scrutin ne remplissant pourtant aucun des critères élémentaires d’équité et de transparence. La France s’est en effet arrogé le rôle de leader au sein du Groupe International de Contact sur la Mauritanie, amenant ses partenaires à soutenir son souhait d’organiser très rapidement une élection présidentielle (dans des délais inférieurs aux minimums prévus par la Constitution mauritanienne) malgré les mauvaises conditions du scrutin évoquées plus haut.

A Madagascar, les autorités françaises jouent à peu après le même jeu en soutenant le putschiste Andry Rajoelina (auteur en janvier 2009 d’un coup d’État contre le président démocratiquement élu Marc Ravalomanana), y compris lorsque celui-ci sabote les accords qu’il a lui-même signés après avoir négocié avec le président renversé et deux autres parties, sous l’égide de la communauté internationale. Or ce revirement du gouvernement de transition vise vraisemblablement à préparer l’organisation unilatérale d’une présidentielle en 2010. Là encore, la France ne voit visiblement pas d’incohérence à soutenir la candidature d’un putschiste, ce qui entérinerait le coup d’État qu’elle continue pourtant par ailleurs à condamner officiellement.

De la même manière, en Guinée, les autorités françaises furent les premières à légitimer le coup d’État perpétré par le capitaine Moussa Dadis Camara à la mort du dictateur Lansana Conté en décembre 2008. Alors que les militaires avaient annoncé la constitution d’un gouvernement de transition chargé d’organiser des élections dont ses membres seraient exclus, la France ne souffla mot lorsque le militaire putschiste revint sur ses engagements et annonça son intention de se présenter finalement à l’élection... Jusqu’à ce que cette junte irresponsable et criminelle perde toute crédibilité lors des massacres du 28 septembre 2009 qui firent plusieurs centaines de morts dans un rassemblement organisé par l’opposition et la société civile pour protester contre cette candidature, et que le capitaine Dadis soit à son tour victime d’une tentative d’assassinat qui l’écarta du pouvoir, sans doute définitivement.

Enfin, le cas du Niger est également révélateur de l’attitude de la France qui fait bien peu de cas des processus démocratiques en Afrique, tant que ses intérêts économiques et stratégiques y sont préservés. Le Niger abrite en effet d’immenses réserves d’uranium, qui en font le deuxième producteur mondia. Le président français s’y est d’ailleurs rendu en mars 2009, en compagnie de la présidente du directoire d’Areva, Anne Lauvergeon. Au menu des discussions, la signature par le géant français du nucléaire d’un contrat d’exploitation sur 30 ans de la gigantesque mine d’Imouraren.

Or ce pays qui comptait parmi les rares « laboratoires de la démocratie » en Afrique de l’Ouest a finalement été rattrapé par les dérives autocratiques qui menacent les pays africains détenteurs de ressources stratégiques abondantes (uranium, pétrole...). Ces ressources représentent en effet une gigantesque manne financière qui a tendance à aiguiser les appétits personnels des autorités politiques. Ainsi, à l’approche de la fin de son deuxième et dernier mandat autorisé par la Constitution, le président Mamadou Tandja enclenche au début de l’été 2009 un processus visant à se maintenir au pouvoir. Pour ce faire, il tente de faire passer en force une réforme constitutionnelle, finalement adoptée grâce à un référendum considéré comme nul et illégal par l’ensemble des forces d’opposition et de la société civile nigérienne, comme par la communauté internationale.

Pourtant, la France n’a pas semblé perturbée outre mesure par ce coup d’État constitutionnel, tant que les intérêts stratégiques d’Areva était garantis dans ce pays. Le premier partenaire économique du Niger n’a pris aucune sanction économique à son encontre, ni sur le plan commercial ni en termes d’aide au développement. Si la France a condamné pour la forme cette évolution anticonstitutionnelle, certaines déclarations des autorités françaises ont sonné comme une reconnaissance implicite du nouveau régime. Ainsi, suite au référendum illégal organisé par le président Tandja, le Quai d’Orsay a simplement « pris note » des résultats et a appelé à une large participation des forces politiques aux législatives organisées dans la foulée, ce qui fut perçu à juste titre comme un soutien à demi-mot au président, et comme une façon de légitimer la tenue d’élections dont le seul but était de faire croire à un retour de la légalité.

En définitive, le silence et l’inaction des autorités françaises dans cette affaire auront contribué à consolider une situation anti-démocratique qui a finalement conduit au blocage total du pays, dont ni la population ni les partenaires de la CEDEAO n’étaient prêts à accepter la dérive autocratique du président Tandja. Face à une telle paralysie, l’issue n’a pu être trouvée que dans un nouveau coup de force, militaire celui-là, qui vient de déposer le président Tandja. Espérons que les militaires sauront assurer une véritable transition démocratique, comme ce fut le cas en 1999.

Mais qu’on se rassure, la France a immédiatement reçu l’assurance des putschistes que les juteux contrats signés par Areva avec le président déchu ne seraient pas remis en cause !

La nébuleuse des acteurs complaisants avec les dérives dictatoriales

Outre le maintien de bonnes relations bilatérales entre la France et les pays concernés, la caution française apportée à ces mascarades électorales permet de légitimer ces régimes illégaux auprès de la communauté internationale. Pour ce faire, la France s’offre les services de toute une série d’observateurs aussi divers que complaisants. Les autorités françaises donnent d’ailleurs parfois l’impression de participer à une course contre la montre tant elles s’empressent de reconnaître ces élections manifestement truquées.

Des observateurs très spéciaux

Ainsi, en Mauritanie, la très françafricaine Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) n’avait dépêché que 300 observateurs pour contrôler le bon déroulement des élections (dans un pays deux fois plus vaste que la France). Plus préoccupant, cette mission d’observation était pilotée par l’ancien militaire putschiste burundais, Pierre Buyoya. L’onction apportée par ces observateurs très spéciaux conjuguée à la menace croissante du terrorisme islamiste dans cette région permit ainsi l’adoubement rapide du tombeur de la démocratie mauritanienne par la communauté internationale.

Mais le cas du Congo-Brazzaville est encore bien plus scandaleux. Alors que la présidentielle de 2009 était considérée par tous les observateurs comme un scrutin à haut risque, ni l’Union Européenne ni la France n’ont envoyé de mission d’observation officielle. Cependant, un certain nombre de personnalités françaises réunies au sein d’une obscure Coordination des observateurs franco-africains (Cofa) ont tout de même fait le déplacement pour observer le « bon » déroulement du vote, répondant à l’invitation de membres ou d’organes du gouvernement congolais.

L’examen de la composition de cette Coordination est édifiant, tout comme les prises de position de ses membres concernant le déroulement du scrutin. Parmi ces observateurs très spéciaux qui ont arpenté les rues de Brazzaville dans le sillage du président Sassou Nguesso, on pouvait ainsi croiser Jean-Michel Fourgous, député-maire UMP d’Élancourt et président du groupe d’amitié parlementaire France-Gabon (qui représentait d’après lui son homologue du groupe d’Amitié France-Congo), Jean-François Mancel, député UMP de l’Oise, ou encore Lev Forster et Pierre André Gaborit, tous deux avocats à la Cour de Paris.

Cette délégation était emmenée par deux émissaires françafricains de choix : le député européen Patrick Gaubert, président de la LICRA, ancien conseiller de Charles Pasqua, et qui fut notamment accusé par la FIDH d’avoir fait pression sur des familles des disparus du Beach de Brazzaville afin qu’ils abandonnent leurs poursuites contre les autorités congolaises ; et son collègue Jacques Toubon, ancien ministre, fidèle de Jacques Chirac et proche de nombreux dirigeants africains, tout récemment nommé par le président Sarkozy à la tête d’une mission interministérielle chargée d’organiser les « célébrations concertées » du cinquantenaire des indépendances des anciennes colonies africaines de la France.

Alors que le représentant de la Commission européenne sur place Miguel Amado s’était ému des conditions d’organisation du scrutin, estimant notamment que « les corrections apportées depuis le scrutin de 2002 n’[étaient] pas suffisantes », et faisant également remarquer qu’un fichier électoral de 2,2 millions d’électeurs dans un pays de 3,8 millions d’habitants posait question « surtout en Afrique où un grand pourcentage de la population est jeune », tous ces observateurs avertis n’ont pu quant à eux relever la moindre anomalie susceptible de remettre en cause le caractère démocratique de l’élection. Au contraire, ils multiplièrent les déclarations aussi péremptoires que choquantes, affirmant comme M. Fourgous que « l’élection [était] libre » et que « la démocratie fonction[nait] », ou encore comme M. Toubon que ces élections « correspond[aient] à l’état de la démocratie dans un pays comme le Congo », expliquant le fait que « beaucoup d’urnes n’étaient pas fermées » par le fait qu’il était « probablement plus difficile d’avoir des cadenas à Brazzaville qu’à la Samaritaine à Paris » !

Plus grave encore, ces observateurs qui n’avaient pas averti Miguel Amado de leur venue ont pris ce dernier à parti, estimant que ses critiques émanaient d’ « Occidentaux arrogants » vis-à-vis des africains, et réclamant même dans une diatribe publiée dans la presse pro-gouvernementale des « sanctions » à l’encontre du représentant européen !

Le rôle de la diplomatie et de la coopération française

La validation d’élections truquées mobilise également le corps diplomatique français. Les ambassadeurs ne sont en effet pas en reste, comme dans le cas du Congo, où l’ambassadeur de France Nicolas Normand a refusé de s’exprimer sur la présence controversée de ces observateurs français, mais aussi sur les multiples intimidations dont ont été victimes les médias internationaux français comme France 24 et RFI. En revanche, il a lui aussi salué « le bon déroulement et la bonne organisation de l’élection », susceptible selon lui de faire entrer le Congo « dans une ère de stabilité favorable à son développement ».

En Mauritanie, l’ambassadeur de France Michel Vandepoorter n’a quant à lui pas hésité à s’aligner sur les positions des putschistes, en incitant par exemple les partis opposés au coup d’État à participer à des « états généraux de la démocratie », pourtant organisés par une junte militaire...

Enfin, à Madagascar, l’ambassadeur de France Jean-Marc Châtaigner fut pendant longtemps le seul représentant d’un État étranger a avoir des contacts officiels avec les putschistes. Il assista même à une cérémonie de remise de décorations organisée par la junte. Lors des négociations du groupe de contact international sur Madagascar, l’ambassadeur s’est distingué par son activisme diplomatique pro-Rajoelina forcené, face aux autres diplomates européens beaucoup moins enclins à apporter leur soutien à un régime manifestement illégitime.

Outre la diplomatie, la Françafrique s’appuie sur son autre pilier qu’est la coopération. Celle-ci est donc également un bon indicateur de la position française au regard des élections truquées et des changements de régimes inconstitutionnels.

Ainsi, contrairement à l’Union Européenne qui suspend régulièrement sa coopération avec les régimes inconstitutionnels au nom des accords de Cotonou qu’elle a signés avec ses partenaires africains, la suppression des aides financières liées à la coopération française est très sélective. Pour la Mauritanie, il aura notamment fallu attendre le gel des aides américaines et européennes pour que la France fasse de même, avant de reprendre immédiatement ses versements dès la légitimation de l’élection du putschiste Abdel Aziz. En revanche les vannes de l’aide destinée à Madagascar sont restées grandes ouvertes malgré le putsch, à tel point que le département d’État américain a publié à ce propos une déclaration indiquant que la coopération bilatérale avec un « régime inconstitutionnel (…) [lui] posait un problème ». En Guinée, le massacre du 28 septembre 2009 provoqua bien une suspension de l’aide, mais celle-ci fut limitée à la seule coopération militaire. Au Niger, alors que l’Union Européenne avait suspendu son aide et condamné le régime désormais inconstitutionnel du président Tandja, et que le pays était également exclu de la CEDEAO, la France a continué coûte que coûte à verser son aide à son précieux partenaire nigérien. Quant au Congo-Brazzaville, à la Tunisie, et à l’Algérie, la coopération se poursuit bien évidemment comme si de rien n’était...

Le meilleur baromètre de l’attitude françafricaine à l’égard de ces dérives dictatoriales n’est d’ailleurs pas le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, mais bien le secrétaire d’État à la Coopération et à la Francophonie, Alain Joyandet. En effet, le champion de l’humanitaire et des nobles causes semble réduit à un rôle subalterne sur les dossiers africains. A l’exception de quelques déclarations comme celle-ci, à propos de la Mauritanie, qui souligne l’ampleur du décalage entre la vision française et les réalités locales : « le général […] Abdel Aziz [devait] démissionner au moins 45 jours avant l’élection présidentielle s’il souhait[ait] s’y présenter », alors qu’à ce moment, l’ensemble de la communauté internationale et l’opposition mauritanienne s’opposait au principe même d’une élection.

En revanche, son secrétaire d’État à la Coopération Alain Joyandet est un serviteur particulièrement zélé de la Françafrique. Toujours présent aux avant-postes, il est là quand les autres pays occidentaux n’osent pas envoyer de ministre : en Libye pour le quarantième anniversaire de la prise de pouvoir du colonel Kadhafi, en Guinée Conakry où il fut le premier responsable à rencontrer la junte, en Mauritanie pour la cérémonie d’investiture du général Abdel Aziz, au Gabon où il fut le premier officiel étranger à s’entretenir avec Ali Bongo, après être allé se faire adouber par Bongo père à sa prise de fonction, ou encore en Guinée équatoriale où il est allé rencontrer le sanguinaire Teodoro Obiang Nguéma réélu à 97 %...

Alain Joyandet est aussi l’homme des petites phrases qui en disent long, comme l’illustre ce petit florilège : concernant ses visites en Guinée et en Mauritanie, « j’assume ces déplacements voulus par Nicolas Sarkozy » ; à propos du putsch en Mauritanie, « les revendications des militaires (…) ne sont pas toutes illégitimes » ; sur le référendum au Niger, « les premiers résultats (…) ne sont pas contestables » ; ou encore sur les élections au Gabon « la seule chose que [la France] fait dans cette élection, c’est d’aider au déroulement normal des opérations »…

Mais comme beaucoup d’autres membres du gouvernement, Alain Joyandet est avant tout le porte-parole de Nicolas Sarkozy. Il est vrai qu’en Françafrique particulièrement, la tête et le cœur sont toujours à l’Élysée.

L’Élysée, ses émissaires officieux et ses conseillers Afrique

Le président français s’appuie également largement sur « des émissaires officieux » qu’il dénonçait pourtant comme étant « d’un autre temps » lors de sa campagne électorale. Ces individus dont il regrettait alors qu’ils n’aient « d’autres mandats que ceux qu’ils s’inventent » n’ont toujours aucun mandat officiel, mais ne cessent de faire-valoir leur proximité avec Nicolas Sarkozy pour légitimer leur activisme affairiste et diplomatique sur le continent africain.

On se doit de citer ici l’inusable Patrick Balkany, maire UMP de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) et très proche du président français dont il a pris le fils Jean sous son aile. Outre son rôle trouble d’intermédiaire pour le géant français du nucléaire Areva en Centrafrique et en RDC, Balkany s’est distingué par de fracassantes déclarations en faveur des putschistes mauritaniens ou encore guinéens. A propos de l’élection présidentielle en Guinée qui devait mettre fin au gouvernement militaire de transition, celui-ci a ainsi déclaré que « la candidature de Moussa Dadis Camara ne [posait] pas de problème. C’est un citoyen guinéen comme les autres. Ce qui est important, c’est le respect de la forme. La régularité. La transparence des élections. » Peu après ces propos, des centaines de Guinéens se faisaient massacrer pour s’être rendus à un rassemblement visant à protester contre cette candidature...

Mais le plus emblématique des conseillers occultes du président en matière d’affaires africaines est sans conteste l’avocat Robert Bourgi. Celui-ci se présente lui-même comme l’intermédiaire entre l’Élysée et les dictateurs françafricains. Nicolas Sarkozy le décore d’ailleurs de la Légion d’honneur dès son arrivée au pouvoir en 2007, affirmant « pouvoir continuer à compter sur [sa] participation à la politique étrangère de la France, avec efficacité et discrétion ». Parmi les méfaits dont il s’honore, Bourgi s’est notamment vanté d’avoir obtenu, à la demande d’Omar Bongo, la destitution du secrétaire d’État à la Coopération Jean-Marie Bockel, coupable d’avoir voulu « signer l’acte de décès de la Françafrique ». Très en cour au Gabon, Bourgi a activement fait campagne pour le fils Bongo, affirmant qu’Ali Bongo était « le meilleur défenseur des intérêts français ». Soucieux d’être plus explicite, il est allé jusqu’à déclarer au Monde : "Mon candidat, c’est lui. Or, je suis un ami très écouté de Nicolas Sarkozy et de manière subliminale, l’électeur gabonais le comprendra "...

En Mauritanie, on l’a également vu participer dans la capitale à la campagne électorale du putschiste Mohamed Ould Abdel Aziz, après avoir introduit les représentants de la junte auprès l’Élysée. A Madagascar enfin, il a dépêché un de ses proches, Patrick Leloup, comme conseiller auprès du putschiste Andry Rajoelina.

Mais Bourgi n’est qu’un avatar de l’éminence grise sarkozienne Claude Guéant, pour qui il a joué à plusieurs reprises l’entremetteur (Mauritanie, Côte d’Ivoire, etc.). Le secrétaire général de la présidence est en effet le véritable successeur de Jacques Foccart : à l’instar de son sulfureux prédécesseur, Guéant a la haute main sur les affaires africaines (mais pas uniquement), et sa politique est claire : « On ne va pas se brouiller avec ceux qui nous rendent de grands services ».

Il a ainsi usé de son influence pour que Kadhafi reçoive le putschiste malgache Andry Rajoelina, après l’avoir lui-même reçu fin janvier 2009.

Claude Guéant a également rencontré à Paris les généraux putschistes mauritaniens à plusieurs reprises. Il a également reçu, à la mi-septembre 2009 (juste avant le massacre du stade), le général Sékouba Konaté, alors n°2 de la junte guinéenne, et qui assure l’intérim à la tête du pays depuis la tentative d’assassinat contre Moussa Dadis Camara, avant de recevoir un ministre du putschiste guinéen quelques jours à peine après les massacres et tandis que les chasses à l’homme se poursuivaient dans Conakry. Il a également reçu Ali Bongo, officieusement bien sûr, suite à l’élection contestée de ce dernier à la tête du Gabon.

Outre ces rencontres parisiennes, Claude Guéant voyage aussi beaucoup sur le continent. Au Gabon par exemple, où encore en Côte d’Ivoire, à propos de laquelle il serait d’ailleurs intéressant de connaître sa position en cette période de tensions liées à la préparation de l’élection présidentielle, surtout depuis le rapprochement Bolloré-Gbagbo...

Mais les signaux les plus forts de ce soutien français furent évidemment apportés par le personnage incarnant la plus haute autorité de la République, Nicolas Sarkozy. Celui-ci s’est ainsi rendu à Brazzaville où sa rencontre avec Sassou Nguesso, alors en pleine campagne électorale, fut perçue comme un soutien sans faille, ce que ce dernier ne s’est d’ailleurs pas privé de souligner. Lors d’un déplacement en Tunisie en 2008, le président Sarkozy assura également le président Ben Ali de sa « confiance totale », saluant d’hypothétiques progrès en matière de droits de l’Homme dans ce pays qui abrite pourtant l’un des régimes les plus policiers du continent. Nicolas Sarkozy fut d’ailleurs l’un des premiers chefs d’État occidentaux à féliciter Ben Ali pour sa réélection, comme il le fit pour l’ Algérien Abdelaziz Bouteflika, pourtant tout aussi peu respectueux de la démocratie que son voisin tunisien.

Concernant le Gabon, la réception d’Ali Bongo par Bruno Joubert, alors conseiller Afrique de l’Elysée, et surtout par le président français dès novembre 2008, fut un signe fort du choix de la France dans la guerre de succession provoquée à Libreville par le décès du patriarche Bongo. L’ordre protocolaire en fut d’ailleurs bouleversé : un simple ministre de la Défense, ce qu’était à ce moment-là Ali Bongo, ayant été reçu au palais présidentiel français, alors même que des présidents en séjour parisien n’y ont pas été accueillis. Le président Sarkozy a d’ailleurs reconnu l’élection d’Ali Bongo avant même que les recours devant le Conseil Constitutionnel gabonais n’aient été examinés... Depuis, l’heureux « élu » enchaîne les voyages à Paris. Il fut ainsi officiellement reçu deux fois à l’Élysée en moins de trois mois (novembre 2009 et janvier 2010), un record !

A propos du coup d’État à Madagascar, le président Sarkozy, tout en le déplorant, précisait qu’« il y a beaucoup de choses à dire sur l’ancien président [Marc Ravalomanana]. » Il est tout de même significatif d’enterrer le président renversé en l’appelant « ancien président », surtout en appuyant sur des griefs dont on ne sait pas de qui ils émanent, sauf peut-être des « intérêts français ». De même, pour sortir d’un coup d’État et résoudre le problème de l’illégalité du gouvernement (selon l’UA) et donc revenir à l’ordre constitutionnel, Nicolas Sarkozy « [a appelé] à des élections le plus rapidement possible » considérant qu’il s’agissait de « la seule façon de sortir de l’imbroglio ». Ou comment entériner le renversement d’un président avec lequel les relations étaient difficiles.

En voyage au Niger en mars 2009, le président français donnait là encore son opinion sur le président nigérien Mamadou Tandja : « C’est lui qui a redonné à la démocratie ses lettres de noblesse dans le pays »... au moment où ce dernier préparait son coup d’État constitutionnel dont les services français, très présents dans le pays, n’ignoraient sans doute rien. Dans la foulée, il justifiait la future inertie française en ces termes : « le Niger c’est un partenaire stratégique absolument essentiel. »

Suite au putsch en Guinée, le président français s’est simplement dit « préoccupé », sans condamner pour autant cette prise de pouvoir par la force. Enfin concernant la Mauritanie, N. Sarkozy enchaîne les mensonges les plus éhontés. En mars dernier, il affirmait ainsi que la France avait été la seule à protester face au putsch, « lorsque le président démocratiquement désigné a été retenu, moi-même je l’ai appelé, moi-même j’ai exigé qu’il soit libéré, mais enfin, force est de constater qu’il n’y a pas eu un député ou un parlementaire qui a protesté et qu’il n’y a pas eu de manifestations ». Outre le fait que Nicolas Sarkozy n’a jamais appelé le président renversé après le coup d’État, la France s’est contentée de faire part de ses préoccupations et d’affirmer suivre avec attention l’évolution de la situation. Le président français sera finalement un des premiers chefs d’État à féliciter Mohamed Ould Abdel Aziz après son élection frauduleuse, alors même que l’UE insistait sur le fait que « les allégations de fraude électorale devraient faire l’objet d’enquêtes appropriées ». N. Sarkozy ne semble donc pas perturbé le moins du monde d’avoir contribué à l’élection d’un nouveau chef d’État illégitime.

Au contraire, lors de ses vœux aux corps diplomatiques, le chef de l’État se vante d’avoir « soutenu sans réserve [un processus] qui a conduit au rétablissement de la légalité, puis à l’élection du président Aziz ».

On a beau être habitué au style décomplexé qui est devenu la marque de fabrique de l’expression présidentielle, on reste tout de même coi face à l’aplomb avec lequel Nicolas Sarkozy assène les contrevérités les plus flagrantes !

 

 


 

 

Lancement du site de campagne 2010:Libérons-nous de 50 ans de Françafrique !
Survie

Dans le cadre de la campagne 2010:Libérons-nous de 50 ans de Françafrique ! Survie lance son site :

Cette campagne a pour objectifs de rétablir certaines vérités sur les 50 ans d’« indépendance » et de relations franco-africaines, de dénoncer la perpétuation de la Françafrique, et de demander une réforme de la politique de la France en Afrique.Cette année 2010 est celle de la commémoration du cinquantenaire des indépendances pour les 14 pays africains issus de l’empire colonial français. Mais 50 ans après la proclamation de ces indépendances en droit, force est de constater que ces pays restent étroitement soumis à une dépendance de fait à l’égard de la France.

Vous trouverez sur le site des fiches pays et personnages françafricains, unerevue de presse franco-africaine sur les 50 ans d’indépendances africaines et un agenda des activités de Survie en lien avec ce sujet.

Des thématiques sont abordées en détail, en voici les 7 premières :

* 2010 Année de l’Afrique ou la déconstruction de la propagande officielle menée par Jacques Toubon, le secrétaire général du cinquantenaire des indépendances africaines

* Retour sur l’histoire des décolonisations françaises ou comment la répression des luttes indépendantistes est occultée par le mythe gaulliste des indépendances octroyées pacifiquement par la France

* La Françafrique, 50 ans déjà... Génèse et définition de la Françafrique

*Nicolas Sarkozy et la Françafrique ou la continuité malgré les promesses de rupture

*Les entreprises françaises en Afrique : pillage contre transparence Total, Bouygues, France Télécom, Bolloré, Société générale, BNP Paribas et les autres

* Que fait l’armée française en Afrique ? Malgré les discours de rupture, l’armée française demeure fortement présente avec 10 000 soldats en poste

*L’Aide Publique au Développement française Un outil de défense des intérêts stratégiques et économiques de la France sur le continent africain.

Le site sera régulièrement alimenté tout au long de la campagne, également en réaction à la campagne officielle.

Pour plus d’informations : danyel.dubreuil(a)survie.org 01 44 61 03 25

Coordinateur des campagnes et des activités militantes

 

 

AfricaFistZm.jpg image by nyandad

























 

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16 mars 2010 2 16 /03 /mars /2010 15:35

Survie

Cinq ans après le coup d’État électoral et militaire au Togo, dont les crimes restent impunis (400 à 500 morts NDLR), l’Union Européenne se retrouve prise au piège de ses engagements comme observatrice principale de l’ensemble du processus électoral censé aboutir à sortir le pays de la crise. L’association Survie demande à l’Union Européenne qu’elle prenne maintenant ses responsabilités face à un scrutin dévoyé et à la dérive violente du régime togolais.

Les premières conclusions du rapport préliminaire de la délégation des 130 observateurs de l’UE (publié le 6 mars) sont d’ores et déjà accablantes . La liste des irrégularités constatées dans la préparation et dans la tenue du scrutin, justifierait une invalidation de celui-ci. Entre autres, ont pu être constatés :

  • un gonflement du fichier électoral et des enregistrements de mineurs dans les régions favorables à Faure Gnassingbé,
  • des achats de voix et distributions de riz par des militants de Faure Gnassingbé à des prix très inférieurs au prix du marché,
  • une inégalité de traitement des candidats à l’élection présidentielle dans les médias d’Etat,
  • des dérogations et procurations sans contrôle permettant des votes multiples,
  • une absence de modalité d’authentification des bulletins au moment du vote,
  • des problèmes techniques rencontrés dans la centralisation des résultats, pierre angulaire de toute fraude électorale.

Les irrégularités ont amené deux partis à déposer des recours auprès de la Cour Constitutionnelle chargée de valider in fine l’élection, alors qu’il y a peu de garantie sur la crédibilité des décisions de cette Cour très liée au régime. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) avait publié le 6 mars dernier les résultats provisoires donnant le président sortant Faure Gnassingbé vainqueur avec 60,92 % des voix du scrutin présidentiel organisé le 4 mars. Jean-Pierre Fabre, principal candidat de l’opposition, qui revendique sa victoire pour le FRAC (Front Républicain pour l’Alternance et le Changement), n’a pas émis de recours, considérant la Cour Constitutionnelle comme partiale. La délégation européenne se retrouve ainsi témoin principal de ce bras de fer inégal, qui l’implique dans la légitimation du régime issu de la dictature d’Eyadéma.

Alors que Faure Gnassingbé lui-même brille bizarrement par son absence, cette crise politique et constitutionnelle donne l’occasion aux militaires de réapparaître comme acteurs principaux. La Force Sécurité Election Présidentielle 2010 (FOSEP), participe actuellement à la répression des militants du FRAC contestant les résultats à Lomé. Dirigée par le Lieutenant-colonel de gendarmerie Yark Damehane (accusé de tortures en 2005 par l’Organisation Mondiale contre la Torture), cette Force est financée par l’Union Européenne dans le cadre du volet « sécurisation de l’élection » mis en œuvre par l’Agence Française de Développement (AFD). Arrestations arbitraires, interdictions de manifestations contraire à la constitution, violation de la liberté de circulation (le quartier général du FRAC étant encerclé), attaque du siège de l’UFC (Union des Forces du Changement) : les actes de répression et d’intimidations se multiplient. Surtout, une intervention policière au centre de traitement informatique des données du FRAC a conduit à la saisie du matériel informatique servant au recomptage des voix, et à la destruction de procès verbaux rendant irrémédiablement impossible des vérifications de résultats.

L’association Survie relaie les préoccupations de la société civile togolaise en particulier des 17 organisations regroupées dans le « Mécanisme de coordination des activités des organisations de la société civile », concernant les actes de répression constatés, et appelle l’UE à engager des démarches auprès des autorités togolaises afin de faire cesser ces violations des droits humains qui visent à réduire toute forme de contestation d’un processus électoral pourtant désastreux. Survie se joint aux revendications exprimées par la société civile togolaise qui :

  • « demande à l’Union Européenne, principal bailleur de fonds du Togo dans le cadre du processus électoral, qu’elle s’assure que toutes les étapes du processus électoral qu’elle finance obéissent aux normes et standards internationaux ;
  • exhorte le système des Nation Unies, de l’Union Africaine, de la CEDEAO et toutes les institutions impliquées dans le processus d’accompagner les différents acteurs dans la recherche des solutions consensuelles et pacifiques aux différends nés du présent processus électoral. »

Cinq ans après une succession dynastique sanglante, le bras de fer entre Faure Gnassingbé et ses opposants continue et implique maintenant les institutions européennes. L’UE ne peut accepter que soit appliquée de nouveau la loi du plus fort. Elle ne peut ignorer non plus l’enjeu que représente cette élection pour un régime habitué aux fraudes, aux manœuvres et acquiescements de la Françafrique : à savoir la recherche d’une caution et d’une légitimation internationales. Celles-ci permettant au régime de faire oublier son caractère dictatorial et illégitime et de normaliser les relations diplomatiques avec ses partenaires.

Contact presse : Stéphanie Dubois de Prisque, stephanie.duboisdeprisque(a)survie.org, Tél. : 01 44 61 03 25

 

http://www.afriscoop.net/journal/IMG/arton460.jpg

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16 mars 2010 2 16 /03 /mars /2010 15:25

Survie France

Rajoelina à Paris, une visite si aimable
Quelques semaines seulement après avoir pris l’initiative de sortir du cadre consensuel des accords de Maputo pour organiser unilatéralement des élections législatives, Andry Rajoelina, actuel homme fort de Madagascar, passait au moins deux semaines à Paris pour « un voyage non officiel et une visite strictement privée ». Une visite « privée » qui ressemble étrangement à une légitimation durant laquelle le président putschiste s’est montré sur LCI, a visité les députés et sénateurs du Groupe parlementaire France-Madagascar qui ont estimé que l’ancien président déchu, Marc Ravalomanana, a entrepris un « départ précipité et salutaire ». « Un voyage non officiel » durant lequel le président de la Haute autorité de la Transition (HAT) a surtout rencontré Alain Joyandet et Claude Guéant. Différer la visite à Kadhafi, suivre les recommendations de Jean Ping à la tête du Groupe international de contact et reporter les élections, les conseils (consignes ?) du secrétaire général de l’Elysée ont été reçus cinq sur cinq par Rajoelina qui annonçait peu après le report du scrutin à fin mai.

Une visite parisienne bien aimable tandis que les eurodéputés critiquaient vivement, dans une résolution, son « régime illégal » et demandaient contre lui des « sanctions individuelles et ciblées ». « Le régime illégal en place continue de défier la communauté internationale » et « monopolise les pouvoirs exécutif, législatif, judiciaire ainsi que les médias ». Les élus dénoncaient « les violations généralisées des droits humains, le harcèlement et l’arrestation arbitraire de parlementaires, de religieux et de membres de la société civile, (...), le pillage des églises et l’intimidation de la presse, les arrestations et tortures de civils et d’hommes politiques ». Enfin, Karl Wycoff, du Département d’Etat américain pour l’Afrique déclarait, de façon sibylline, le 15 janvier : « Nous pensons que toute assistance militaire à Madagascar est problématique et la question est de savoir pourquoi ceux qui la poursuivent le font avec un régime anti-constitutionnel  ». Suivez son regard !

Ndlr : en mars 2009, au cours de ce qu'on pourrait appeler la "première révolution orange made in France" - mais qui s'est quand même terminée en coup d'Etat militaire - Andry Rajoelina a renversé le président (lui même despote) Marc Ravalomanane, libéral ouvertement pro-Américain...

Total, une malédiction pour Madagascar

En même temps qu’Andry Rajoelina séjournait à Paris, un petit-déjeuner d’affaires réunissait, heureux hasard, des investisseurs français autour notamment de l’ambassadeur de France à Madagascar, Jean-Marc Chataignier, et Lionel Levha, directeur de Total Exploration Production Madagascar. Tout ce beau monde a débattu, entre viennoiseries et jus d’orange, de l’année 2010 et de la reprise de l’économie, une fois la crise politique passée. En sont-ils si sûrs ?

Ce petit déjeuner a également été l’occasion d’étudier les secteurs qui peuvent se développer avec deux éclairages particuliers sur l’environnement des grands projets miniers. Parlons un peu de ceux de Total qui prépare l’exploitation d’un gisement de sables bitumineux à 300 km de la capitale avec une réserve estimée à 2 milliards de barils. Et Total lorgne sur six autres sites. Un véritable désastre écologique tant l’exploitation difficile des sables bitumineux est destructrice pour l’environnement. L’exemple de la province canadienne de l’Alberta est là pour témoigner : raréfaction des ressources en eau (6 barils d’eau pour un de pétrole), rejets massifs de soufre, de métaux lourds, pluies acides, etc.

 

Les ennuis italiens du directeur de Total Madagascar
Lionel Lehva, patron de Total Madagascar, a débarqué à Antananarivo en même temps que l’ambassadeur de France, le lendemain du putsch d’Andry Rajoelina. Lehva n’est pas inconnu pour qui suit les affres judiciaires de Total. Alors directeur de Total Italie, Lehva a été arrêté et placé en garde à vue, en décembre 2008, avec cinq autres cadres du groupe accusés par la justice italienne d’un vaste pacte de corruption estimé à 15 millions d’euros. D’après l’instruction, toujours en cours, les dirigeants de Total auraient mené « des activités visant à réaliser des profits énormes » au détriment de la collectivité.
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13 mars 2010 6 13 /03 /mars /2010 12:38

Nouvelobs Une semaine après le scrutin présidentiel qui semble avoir reconduit Faure Gnassingbé à la tête du Togo, le principal candidat de l'opposition Jean-Pierre Fabre, qui revendique la victoire, s'en prend vendredi à la communauté internationale, "trop complaisante" envers le pouvoir togolais et lui demande qu'elle se prononce "au moins pour l'invalidation du scrutin".

"La communauté internationale est trop complaisante vis-à-vis du pouvoir togolais", a déploré M. Fabre (Union des Forces de changement). dans un entretien au site Internet du "Journal du Dimanche". Elle "se contente du fait qu'il y ait eu un vote", estime-t-il, jugeant que "dans ces conditions, c'est toujours le pouvoir en place qui l'emporte", et que "si on continue comme ça, il n'y aura jamais d'état de droit en Afrique".

Quant à la France, elle "joue finement", "elle se tait et elle a raison" -à la différence notamment de l'Union africaine qui a reconnu la victoire de Faure Gnassingbé- la Cour constitutionnelle n'ayant pas encore validé la victoire du président sortant ni publié les résultats définitifs.

D'après la commission électorale, Faure Gnassingbé, fils de l'ancien dictateur Gnassingbé Eyadéma, a remporté l'élection de jeudi avec 60,9% des voix, contre 33,9% à Jean-Pierre Fabre, candidat de l'Union des forces de changement (UFC).

L'opposition n'a "plus la possibilité" de déposer un recours devant la Cour constitutionnelle, a-t-il ajouté, car "le matériel informatique a été saisi, de même que tous nos procès verbaux des bureaux de vote": "Aujourd'hui, nous n'avons plus aucun document attestant de notre victoire", a-t-il déploré.

Déplorant que la communauté internationale "préfère une une paix artificielle à la tension", il met en garde: "c'est une explosion sociale qui va se produire au Togo".

Sur place, explique Jean-Pierre Fabre, "la situation est tendue" et le pouvoir "ne cesse de violer les droits de l'Homme et de commettre des exactions", ajoute-t-il, dénonçant la "brutalité inouïe" de la police envers les manifestants de l'opposition, et faisant état d'arrestations."

"Je demande qu'on ne confonde pas ma détermination avec la violence", ajoute-t-il, affirmant que l'opposition organisera des manifestations et utilisera "tous les moyens permis par la Constitution": "Je serai dans la rue. Si on me tire dessus, je serai le premier à terre. Je n'ai pas peur. Nous n'allons pas nous laisser intimider", a-t-il conclu. AP

 

Ce que ne comprend pas l'opposition démocratique togolaise, c'est qu'il n'y a pas de "complaisance" de la "communauté" internationale, mais tout simplement... l'impérialisme.

L'impérialisme qui ne fonctionne plus, aujourd'hui, par administration directe (comme "au temps béni des colonies") mais par des gardes-chiourme locaux, des "sous-préfets" autochtones comme Gnassingbé (ou Bongo Jr, Biya, Compaoré).

Les militants démocratiques doivent comprendre qu'il n'y a pas de "démocratie" possible dans les conditions de l'impérialisme, pas de voie intermédiaire.

Soit ils se positionnent comme "meilleur" garde-chiourme que ceux en place (comme Wade au Sénégal en 2000, contre Diouf, Déby en 1990 au Tchad contre Habré...), soit ils se vendent à une puissance rivale de la France en Afrique (les Américains et les Chinois sont toujours preneurs...) mais avec un risque de guerre civile... Soit, ils comprennent le problème de l'impérialisme et mettent en avant la libération nationale démocratique !


 

Debout Afrika !

Cap. Thomas Sankara                                Patrice Lumumba

 

Amilcar Cabral                                                        Steve Biko                                                 Ruben Um Nyobe

 


 

 

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8 mars 2010 1 08 /03 /mars /2010 11:48

Afrik.com

Togo : Faure Gnassingbé en tête de la présidentielle
Jean-Pierre Fabre et de Koffi Yamgnane blessés au cours d’une manifestation à Lomé
Le président sortant, candidat du Rassemblement du Peuple Togolais (RPT), Faure Essozimna Gnassingbé, arrive en tête de la présidentielle du 4 mars au Togo, d’après les résultats provisoires rendus publics ce samedi par 35 Commissions électorales locales indépendantes (Céli). Après qu’ils ont été annoncés, des manifestations ont éclaté à Lomé. Elles ont été brutalement dispersées par les forces de l’ordre. Jean-Pierre et Koffi Yamgnane ont été blessés.

Notre correspondant au Togo

La compilation des résultats du scrutin présidentiel a duré toute la journée au siège de la Fosep (Force sécurité élection présidentielle 2010), et Faure Gnassingbé a une avance confortable sur son principal challenger, Jean-Pierre Fabre, de l’Union des forces de changement (Ufc), soutenu par le Front républicain pour l’alternance et le changement (Frac). Le candidat du RPT a obtenu 765 184 voix sur 1 432 084 suffrages exprimés, soit environ 52 %, tandis que Jean-Pierre Fabre est crédité de 602 085 voix, soit environ 41%.

A la proclamation des résultats, des manifestations ont eu lieu dans la capitale et ont dégénéré. La police a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants regroupés à la place de l’indépendance (centre-ville), sous la conduite de Jean-Pierre Fabre et Koffi Yamgnane, tous deux blessés au cours du rassemblement, selon plusieurs sources. Des troubles ont été également signalés dans d’autres points de la ville. La police a bloqué tous les points névralgiques de la capitale. « Nous avons interdit toute manifestation de joie ou de protestation », a déclaré Yark Daméhane, commandant de Fosep, pour justifier la répression. Nombre de manifestants ont été stoppés et repoussés jusque dans leur fief, à Bè (proche de l’opposition).

Dans la même journée, le matin, deux militants proches du candidat de l’Obuts (Organisation pour bâtir dans l’Union un Togo uni et Solidaire), Gabriel Agbéyomé Kodjo, ont été accusés d’avoir appelé la population à un soulèvement populaire. Selon une source proche de la Fosep, ils étaient en possession de « tracts invitant la population à l’insurrection ». Agbéyomé Kodjo aurait dénoncé, dans ce tract, des fraudes mises en place par la commission électorale pour avantager le RPT. « Ce système informatique frauduleux est censé fabriquer de faux résultats qui, par le biais d’un réseau connecté sur le vrai système informatique de la Ceni, écrasera et remplacera les vrais résultats centralisés par la Ceni pour ne laisser à cette dernière que les faux résultats à proclamer », indiquerait le document.

D’autre part, Guillaume Coco et Fulbert Attisso, tous deux du Mouvement Citoyen pour l’Alternance (MCA), ont été également appréhendés, selon les informations recueillies sur place.

A Lomé, la population est terrée chez elle. La peur plane sur la ville.

 

Togo : Fabre rejette la victoire de Faure et maintient la pression populaire
Un Premier ministre et un gouvernement d’opposition bientôt nommés
Le candidat de l’Union des forces de changement (Ufc), Jean-Pierre Fabre, refuse de reconnaitre la victoire du Président Faure Essozimna Gnassingbé, le candidat sortant du Rassemblement du Peuple Togolais. Il compte prendre le pouvoir par la rue. Mais le pouvoir en place ne compte pas s’en laisser compter.

Notre correspondant au Togo

Dans l’après-midi de dimanche, alors que de petits groupes manifestaient leur joie et soutien au Président déclaré gagnant, Faure Essozimna Gnassingbé, un groupe d’une centaine de manifestants, avec à sa tête Jean-Pierre Fabre, a tenté de nouveau une marche pacifique vers la Place de l’indépendance. Dans son avancée, il a été dispersé à coups de bombes lacrymogènes tirées par les soldats de la Fosep (Force Spéciale Election Présidentielle 2010). On dénombre 3 blessés dont un grave.

Dans un communiqué rendu public par la Frac, l’opposition déclare qu’elle va nommer très bientôt son Premier Ministre et former un gouvernement. « Nous sommes contre ce coup de force de Faure Gnassingbé. En 2005, c’était la même chose. Nous allons revendiquer notre victoire et former notre gouvernement. La lutte pour la prise du pouvoir doit être quotidienne. », a déclaré Nicodème Habia, membre du mouvement, et député à l’Assemblée nationale. Certaines rumeurs évoquent le nom de Koffi Yamgnane au poste de Premier ministre dans le gouvernement d’opposition.

Par ailleurs, la police a interpellé 10 frondeurs dont deux membres du Mouvement Citoyen pour l’Alternance (MCA), soupçonnés par le pouvoir d’être « la branche armée des contestataires ».

La tension s’est maintenue entre forces de l’ordre et manifestants dans le quartier Bè (fief de l’opposition) jusqu’à la tombée de la nuit. Lundi matin, dans la capitale, les activités ont plus ou moins repris, et l’opposition appelle demain ses militants à une marche pacifique. Mais le pouvoir en place n’entend pas s’en laisser compter. L’opposant Jean-Pierre Fabre aurait été, lundi matin, empêché de rejoindre le siège de son parti (UFC) par les forces de l’ordre. Il aurait été bloqué sur le boulevard du 13janvier jouxtant la rue menant à son siège, selon son responsable des médias, Teko Jean-Jacques.

 

Togo : l’opposition prise à partie par les forces de l’ordre
L’opposant Jean-Pierre Fabre serait, en ce moment, empêché de rejoindre le siège de son parti (UFC) par les forces de l’ordre. Il serait bloqué sur le boulevard du 13janvier jouxtant la rue menant à son siège, selon son responsable des médias, Teko Jean-Jacques. Il y aurait aussi une dizaine de militants et sympathisants de l’opposition arrêtés, dont des membres du Mouvement citoyen pour l’alternance (MCA), selon des sources proches de l’UFC et du FRAC.
Togo : la deuxième marche du Frac réprimée avec violence
Le Front républicain pour l’alternance et le changement choisit de marcher et négocier
Dimanche, trois jours après le scrutin présidentiel du 4 mars, le Front républicain pour l’alternance et le changement (FRAC) marchait pour la deuxième fois. Son objectif : contester les résultats provisoires donnant le président sortant Faure Gnassingbé gagnant. Malgré les blessures de la veille, les leaders étaient à nouveau aux côtés de leurs partisans. Reportage.

« Gamé sou lo ! », scandent les militants. En Français, « il est l’heure ! ». L’heure de marcher pour contester les résultats annoncés la veille par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Ceux-ci donnent une avance confortable au candidat du Rassemblement du Peuple Togolais (RPT), Faure Essozimna Gnassingbé, crédité de 1 243 044 voix contre 692 584 voix pour son principal rival, le candidat du l’Union des Forces du Changement (UFC) Jean-Pierre Fabre. Or, le Front républicain pour l’alternance et le changement (FRAC) formé suite aux discussions à Paris affirme que les procès verbaux en sa possession donnent « Obama », surnom de l’ancien secrétaire général de l’UFC, largement en tête des élections présidentielles. Dans une déclaration, ce mouvement accuse également la CENI d’avoir agit sans « respecter la procédure de vérification et de validation des résultats qu’elle s’est elle-même donnée. » Au siège du parti, ce dimanche 7 mars, l’impatience est perceptible. Il est environ 13h. La plupart attendent depuis 8h, ce matin, heure prévue du rassemblement. « On se croirait en monarchie » lance un homme dans la foule. « Nos grands-parents ont connu cette famille au pouvoir, nous aussi, et à ce rythme-là nos petits enfants la connaîtront également. » Rendez-vous est pris pour l’après-midi.

Face à face entre les manifestants et la police

Dans les couloirs du bâtiment, des collaborateurs du candidat évoquent la nécessité d’occuper les artères principales de la ville et de mieux organiser les partisans. Jean-Pierre Fabre, lui, affiche sa tête des mauvais jours. La veille, leur manifestation, place de l’indépendance, près du quartier administratif de Lomé, a été réprimée à coups de jets de gaz lacrymogènes. Kofi Yamgnane, porte-parole du FRAC, et Jean-Pierre Fabre ont été blessés tandis que Dahuku Péré, président d’ALLIANCE, parti membre du FRAC, serait toujours à l’hôpital après des blessures aux pieds. Selon un communiqué du FRAC datant du 6 mars, Fianku Comlan, vice-président de l’UFC-Lacs aurait été soumis à une perquisition à son domicile à 20h30. Des actes peu compréhensible lorsqu’on se rappelle des promesses de « non-violence » du RPT. De plus, la loi constitutionnelle permet de telles manifestations à condition qu’elles soient pacifiques.

Au moins trois blessés

Un peu avant 16h, une troupe importante se met en marche depuis le siège du principal parti politique du pays, dans le quartier de Lom-Nava. « Environ quinze minutes après notre départ, nous avons été dispersés par des jets de bombes lacrymogènes, il y a eu au moins trois blessés dont un journaliste », raconte Fomé, l’un des manifestants. Fuyant les gaz, des jeunes courent dans les rues. Plusieurs dizaines de jets ont été perçus jusque dans les quartiers reculés alentour. Plus de quatre heures après, quatre à cinq camions de la Force Spéciale Election Présidentielle 2010 (FOSEP) étaient encore postés tout près du commissariat du 3e arrondissement, à quelques mètres à peine du siège de l’opposition. La veille, le Yark Daméhane, commandant de la FOSEP, avait déjà justifié avec bagou l’usage de la force par l’interdiction de toute manifestation « de joie ou de protestation ». Déjà, des témoins avaient rapporté des intimidations venant des membres de la Force Spéciale pointant leurs armes sur des civils, samedi 6 mars, jour de la proclamation des résultats, quelques heures avant l’annonce de la CENI.

Bombe lacrymogène

Pour l’instant, la détermination des militants reste sans faille. « A compter de ce jour, la lutte pour la prise du pouvoir sera quotidienne », affirme même ladite déclaration du front. Peu avant de rejoindre la marche, il semblerait que le porte-parole Kofi Yamgnane ait discuté avec des membres de l’Union Européenne sur la situation actuelle. Alors qu’une troisième descente dans les rues de la capitale est prévue ce lundi 8 mars, le FRAC annonce, dans ce même communiqué, que « Monsieur Jean-Pierre Fabre, président élu par le peuple souverain, nommera le moment venu un Premier ministre, chargé d’entreprendre des négociations et des consultations. » Aucune information ne filtre pour l’instant à ce sujet. Pourtant, un proche de Jean-Pierre Fabre croit savoir qu’il s’agira « peut-être » de Kofi Yamgnane. Histoire, sans doute, d’ajouter une nouvelle pression face ce qu’ils appellent un « coup de force électoral ».

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Sionisme, islamisme et ennemi principal : quelques précisions
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Le problème avec la Palestine...
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Considérations diverses : une mise au point nécessaire sur nos positions internationalistes et aux côtés des Peuples

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POSITION DES COMMUNISTES RÉVOLUTIONNAIRES DE LIBÉRATION OCCITANE SUR LES ÉLECTIONS MUNICIPALES ET EUROPÉENNES DES PROCHAINS MOIS

L'affaire Dieudonné-Valls :
Plutôt bon article sur la ‘Déclaration de guerre de la République à Dieudonné’ (la pseudo-controverse réactionnaire entre l’antisémite dégénéré et les gardiens du temple républicain)
Quelques mises au point complémentaires (et conclusives) sur la ‘‘question Dieudonné’’ (et Dreyfus, le Front populaire, l’antisémitisme etc.)
Réflexion théorique : loi Gayssot, lois antiracistes et "mémorielles", "antifascisme" bourgeois etc., quelle position pour les communistes ?

Dossier Breizh :
Breizh : comment l'étincelle écotaxe a mis le feu à la lande
"Esclave", "identitaire", chouan, cul-terreux arriéré de service : pour paraphraser Césaire, "n'allez pas le répéter, mais le Breton il vous EMMERDE"
Considérations diverses – en guise de ‘‘petit debriefing’’ de ces derniers mois : Bretagne, fascisme, ‘‘Lumières’’ et Kaypakkaya… (point 1)
Considérations diverse (26/11/2013) : eh oui, Servir le Peuple a toujours quelques petites choses à vous dire ;-) (point 1)
Appel de la gauche indépendantiste bretonne (Breizhistance) pour le 30 novembre (avec notre critique de la position du ROCML)
Le Top Five des drapeaux qui n'ont PAS été inventés par un druide nazi  (mortel !)
Et en guise (provisoire) de conclusion : La Gauche indépendantiste bretonne revient sur la mobilisation de Karaez/Carhaix

Comité de Construction du PCR des Terres d'Òc : Déclaration du 11 Novembre

La phrase du moment :

"La tyrannie cessera parmi mon peuple ; il n'y aura que liberté, liberté toute nue, sans déguisement. Bouleversements d’États entiers : je les renverserai de fond en comble, il n'y aura rien de reste. Il va y avoir de terribles renversements de conditions, de charges et de toutes choses. Je veux faire un monde nouveau, je veux tout détruire. Je veux appeler à moi la faiblesse, je veux la rendre forte. Pleurez gens du monde, pleurez grands de la terre, vos puissances vont tomber. Rois du monde, vos couronnes sont abattues !"

Élie Marion, "prophète" et guérillero camisard cévenol, 1706.

Amb l'anma d'un Camisart, Pòble trabalhaire d'Occitània endavant !

 

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Comité de Soutien à la Révolution en Inde

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Fil d'actu "Inde - Népal" du Secours Rouge - APAPC

J. Adarshini (excellent site en français)

Revolution in South Asia (en anglais)

Maoist Resistance (guérilla maoïste indienne - en anglais)

NaxalRevolution (Naxalite Maoist India, en anglais)

Banned Thought (en anglais)

Indian Vanguard (en anglais)

The Next Front (Népal - anglais)

Signalfire (sur la GPP en Inde et aux Philippines, le Népal et les luttes populaires dans le monde - en anglais)

Communist Party of India (Marxist-Leninist) Naxalbari (a fusionné avec le PC d'Inde maoïste le 1er mai 2014)

New Marxist Study Group (maoïste, Sri Lanka)

Parti communiste maoïste de Manipur (page Facebook)

 

Guerre pop' - Philippines :

Philippine Revolution (en anglais)

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Solidarité Philippines

Fil d'actu "Philippines" du Secours Rouge - APAPC

 

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CEDEMA - actualité des mouvements armés en Amérique latine (+ qqs documents historiques)

 

Nuevo Peru (Pérou, basé en Allemagne, en castillan et allemand principalement)

Guardias Rojos (Pérou, page FB)

Fil d'actu "Amérique latine" du Secours Rouge - APAPC

Archives

Autres documents théoriques

 

Récapitulatif des "grandes thèses" de Servir le Peuple


À lire également, les Considérations Diverses, petits "billets" trop courts pour faire un article et donc regroupés par trois, quatre ou plus, exprimant notre CONCEPTION DU MONDE sur toute sorte de sujets. 


Même étude sur l'État espagnol (1 et 2) ; le Royaume-Uni (1 et 2) et l'Italie.

 

APRÈS 8 SÈGLES… (Huitième centenaire de la bataille de Muret 1213 & DÉCLARATION FONDATRICE de notre Comité de Construction du PCR-Òc)

 

 






 

 

 


 


 

 

Le 'centre mlm' de Belgique, la Guerre populaire et le (n)PCI (sur la stratégie révolutionnaire en pays impérialiste) ; et dans la continuité :

Gramsci et la théorie de la Guerre populaire en pays capitaliste très avancé (1ère partie)

et Gramsci et la théorie de la Guerre populaire en pays capitaliste très avancé (2e partie)

 

 

 

EXCLUSIF : Lotta Continua - "Prenons la Ville !" (1970) [avec un salut rouge et fraternel à l'AA Bordeaux ]

Manifeste Programme du (n)PCI

Présentation

du chap. 1 du Manifeste pour les lecteurs/trices francophones (valable pour tout le Manifeste)

 

(Chapitre I): PDF - WORD

 

 

 MANIFESTE COMPLET

(version non-définitive ; chap. 4 et 5 pas encore validés par les camarades italiens)

 

IMPORTANT pour la compréhension du Manifeste :

La crise actuelle, une crise par surproduction absolue de capital (en PDF)

article de 1985 paru dans Rapporti Sociali n°0

[en bas de la page en lien, icône
PDF - Télécharger le fichier pour télécharger le document]

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