Sri Lanka : 11.000 Tamouls toujours retenus pour "réadaptation"
Southasiarev - traduction SLP
DNA, Inde, 6 décembre 2009
11.000 combattants Tamouls sont encore détenus dans les camps sécurisés sri-lankais
Londres : Plus de 11.000 combattants Tamouls, y compris des enfants, sont retenus par le Sri Lanka sans accusations dans des centres de réadaptation fortement surveillés, en dépit des affirmations des autorités d'avoir levé les restrictions au mouvement de toutes les personnes déplacées, a affirmé un reportage.
Selon le quotidien The Times, plus de 11.000 prisonniers tamouls sont détenus sans inculpation dans des "centres de réadaptation" étroitement surveillés, alors même que le gouvernement a prétendu qu'il avait libéré tous les civils tamouls de centres de détention la semaine dernière. Il dit que des enfants sont parmi les 11000 combattants tamouls qui retenus en réadaptation.
Selon le rapport, les prisonniers, dont le nombre exact est inconnu à cause des informations limitées du gouvernement, sont prétendument une "catégorie de combattants" qui comprennent les anciens combattants des LTTE. Toutefois, la définition du "Tigre Tamoul" n'est pas claire. Mis à part les cadres du noyau dur LTTE, beaucoup dans les camps sont considérés comme de jeunes Tamouls, des membres de leur famille et des administrateurs civils, enrôlés de force par les Tigres dans la phase finale de la guerre. Selon les médias, les parents de Velupillai Prabhakaran, le chef des Tigres tamouls tué cette année, sont détenus dans le tristement célèbre "4th Floor", complexe de détention à Colombo. Ils ont dans les 70 ans et ont longtemps été éloignés de leur fils par ses activités terroristes.
Bien que le gouvernement ait permis à près de 130.000 civils tamouls réfugiés hébergés dans des camps au nord du Sri Lanka de visiter leurs proches, cette semaine, le sort des 11.000 toujours détenus est préoccupant, selon le rapport.
Le quotidien basé à Londres a souligné les rapports suggérant une nouvelle série d'arrestations au cours des dernières semaines parmi les civils sur le point d'être libérés de camps. "J'ai entre 30 et 40 cas dans lesquels les familles ont été libérés ici des centres de détention, seuls à avoir leurs hommes emmenés au dernier moment à un centre de soi-disant réhabilitation", selon le Père V. Yogeswaran, directeur du Centre pour la promotion et la protection des droits de l'homme, à Trincomalee.
"Quant aux "camps de détention secrets" ? Je ne voudrais pas dire ouvertement qu'ils existent à coup sûr, mais j'ai tendance à penser qu'ils existent. Certains hommes ont été emmenés et n'ont jamais réapparu", dit-il.
La semaine dernière, le gouvernement a permis à près de 130.000 civils tamouls hébergés dans des camps de réfugiés au nord du Sri Lanka de visiter leurs proches, les autorités levant les restrictions sur leurs mouvements.
Quelque 300.000 Tamouls ont été logés dans des camps de réfugiés après l'étape finale des opérations militaires du gouvernement qui a défait les rebelles des Tigres tamouls en Mai. Risath Bathiyutheen, le ministre de la réinstallation et du Service de Secours aux Catastrophes, a déclaré aux médias qu'il n'y aura aucune restriction imposée à la durée de leur absence dans les villages.
Le gouvernement a déclaré que les civils seront libres de quitter les villages une fois qu'ils auront donné leurs coordonnées personnelles aux autorités concernées. Tous les civils du village de bien-être de Vavuniya, venus de la péninsule de Jaffna et de la province orientale ont déjà été réinstallés, indique un communiqué officiel. Le gouvernement a dit que tous les efforts seraient faits pour réinstaller toutes les personnes déplacées d'ici le 31 janvier.
L'Armée Populaire de Libération Tamoule formée au Sri-Lanka (!!!)
The Times 7 Décembre 2009
Le nouveau groupe tamoul Armée Populaire de Libération veux relancer la guerre
Un groupe marxiste des militants tamouls ayant des liens avec l'Organisation de libération de la Palestine et Cuba se prépare à monter une nouvelle insurrection au Sri Lanka 6 mois après que le gouvernement a déclaré la fin des 26 années de guerre là-bas.
L'Armée populaire de libération (APL) a été fondée dans l'Est du Sri Lanka il y a quatre mois et a promis de lancer des attaques contre des cibles gouvernementales et militaires, sauf si ses exigences pour obtenir un territoire séparé tamoul sont remplies.
"Cette guerre n'est pas encore terminée", a déclaré au Times le Commandant Kones, chef du district militaire de commandement Est de l'APL, lors d'une séance de nuit dans une maison sûre dans l'est du pays la semaine dernière.
"Il n'y a pas eu de solution pour les Tamouls depuis la destruction des LTTE [Tigres tamouls] en Mai. Donc, nous avons construit et organisé l'APL et nous sommes prêts à agir bientôt. Notre but est une libération socialiste démocratique du Nord-Est du Sri-Lanka pour un Eelam tamoul [l'Etat du Tamil souhaitée]". Kones, un nom de guerre, a affirmé que l'APL avait 300 membres actifs et s'attend à recruter 5.000 volontaires parmi les 280.000 civils tamouls récemment libérés des camps de détention.
Il a dit que l'APL, commandé par un comité de dix hommes, était une organisation entièrement indépendante du LTTE, mais a déclaré que les anciens cadres du LTTE seraient en mesure de rejoindre l'organisation, à condition qu'ils jurent allégeance aux objectifs politiques de l'APL.
"Il ya des anciens membres des LTTE dans l'APL maintenant", dit-il. "Mais le LTTE était une organisation extrémiste qui a combattu pour lui-même plutôt que sur les besoins du peuple.
Il est totalement détruit aujourd'hui et je ne m'en inquiéte pas. Nous sommes des idéologues socialistes et nous essayons de réunir les différents groupes tamouls ensembles pour la lutte d'un peuple, une guerre du peuple".
Bien que les capacités de l'APL demeurent mal connues, il inclut dans ses rangs plusieurs insurgés expérimentés qui se sont battus contre les forces gouvernementales du Sri Lanka dans les années 1980 avant de tomber sous le coup du LTTE et, soit de quitter le pays soit d'entrer en dormance.
Le commandant Kones, maintenant dans la quarantaine, a lui-même reçu une formation de guérilla dans un camp de l'Uttar Pradesh, en Inde, en 1983, où ses entraîneurs incluaient des combattants de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).
"Nous avons encore des relations avec l'OLP, ainsi que Cuba et les groupes maoïstes indiens, at-il dit. Ils se battent pour leurs droits comme nous le faisons ".
Au cours d'une action ultérieure contre les forces gouvernementales dans l'est du Sri Lanka, il a été emprisonné et torturé, avant de fuir le pays pour vivre en Europe.
La menace d'un nouveau groupe d'insurgés tamouls arrive à un moment compliqué pour les autorités sri-lankaises.L'image d'unité qui a accompagné leur victoire décisive sur les Tigres tamouls au Mai a été ébranlée. L'architecte de cette victoire, le général Sarath Fonseka, s'est brouillé politiquement avec le président sortant, Mahinda Rajapaksa alors que les 2 hommes concourraient pour une victoire aux élections présidentielles du mois prochain.
Leur rivalité pourrait diviser le vote de la majorité cinghalaise, offrant le vote décisif à la minorité tamoule du pays, qui n'ont pas encore déclaré leur allégeance politique. Un nouveau cycle de violence au cours de cette période pourrait avoir un effet spectaculaire sur les efforts pour stabiliser le pays.
"Nous sommes beaucoup plus qualifiés politiquement que les LTTE n'ont jamais été et nous savons comment éviter le label de "terroristes" qu'ils ont acquis", a dit Kones.
"Notre ennemi est simplement le gouvernement de notre pays, et nous combattons juste pour les droits des tamouls. Nous ne sommes pas contre la communauté internationale, a t-il dit. En effet, nous voulons qu'ils nous soutiennent en faisant pression sur le gouvernement sri-lankais".
Kones dit qu'il n'avait pas l'intention d'essayer d'imiter le style de guerre des Tigres, mais a proposé une stratégie plus asymétrique impliquant des attaques menées par des cellules dispersées de l'APL. Toutefois, il ajoute que ses objectifs seraient notamment des centres économiques et administratifs, ainsi que des forces militaires.
D'autres initiés de l'APL ont déclaré que l'un de leurs possibles premiers combats serait avec des groupes d'anciens cadres des LTTE dirigée par l'infâme colonel Karuna. Karuna a quitté les rangs des LTTE en 2004 et a ensuite rejoint le gouvernement, mais il conserve encore une influence dans l'est du Sri Lanka.
"Nous sommes plus forts de jour en jour, beaucoup plus forts que n'importe quel autre groupe" dit Kones. "Le moment d'agir est proche."
Quelques jours après avoir rencontré le commandant Kones, au fond d'une zone rurale, The Times a rencontré trois jeunes recrues de l'APL attendant un guide pour les emmener à l'un des camps d'entraînement de l'organisation dans la jungle. Deux avaient 15 ans, l'un avait 16 ans. "Le PLA nous semble très intéressant", disaient-ils. "Ils sont les seuls maintenant à faire quelque chose pour le peuple tamoul."
Ce n'était pas, cependant, un sentiment ambiant. Durement touchés par leurs expériences dans les zones de guerre, cette année, déprimé par leur incarcération subséquente dans des camps de détention, peu de Tamouls ont exprimé un grand enthousiasme pour un retour à la guerre (vu leurs conditions dans les camps ça ne saurait tarder NDLR).
"Je ne suis pas intéressé par l'Eelam," dit Raja Muragaswaran, 31 ans, qui a été libéré d'un camp le mois dernier. J'ai perdu tout ce pour quoi j'avais travaillé au nom de l'Eelam. Combien de morts pour l'Eelam, et tout cela pour quoi ? Nous voulons juste la paix". (bla bla bla... Sur 11.000 ils en ont bien trouvé un pour la "conclusion" pacifiste que veut lire le petit-bourgeois occidental)