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13 novembre 2009 5 13 /11 /novembre /2009 16:46
 
(Nouveau Népal)

La seconde vague de protestation contre le gouvernement actuel est àpeine terminée que les maoïstes annoncent déjà la troisième vague pour le 20 novembre.

Hier et aujourd'hui (12 et 13 novembre), des dizaines de milliers de militants ont bloqué le siège du gouvernement, des ministères et du parlement.

Hier, la police a chargé les manifestants. Plusieurs affrontements ont eu lieu. Une vingtaine de militants ont été blessé ainsi que 5 policiers. Parmi les blessés figurent les dirigeants Krishna Bahadur Mahara, Amik Sherchan (tous deux membres du bureau politique), Sushma Ghimire, Bhagat Baduwal et Rupa Chaudhar (élus au parlement).

A chaque fois, les blocages et manifestations ont été menés par les dirigeants maoïstes, y compris Prachanda et Kiran.

Les blocages et manifestations d'aujourd'hui se sont déroulés sans affrontements.

Lors du meeting de clôture de la seconde vague de protestation,
Prachanda a affirmé : "Nous donnerons l'ultimatum du 20 novembre." "Nous tiendrons des manifestations offensives si ceux qui résident à Singha Durbar [siège du gouvernement, parlement et principaux ministères] ne répondent pas à nos demandes à temps."

Parallèlement, les maoïstes ont déclaré la grève générale
dans le district de Jhapa (sud est du pays) pour deux raisons : contre la répression du 12 novemre et contre la venue du président. Aucun véhicule ne circulait, les écoles, instiutions et usines sont restées fermées. Le président est donc venu et reparti dans un hélicoptère de l'armée...

Dans un autre district, à Chitwan, l'Association Nationale des Sans-Terres, affiliée aux maoïstes, occupe les terrains de deux hôtels de luxe.

Photos et vidéos des deux derniers jours :














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13 novembre 2009 5 13 /11 /novembre /2009 16:42

PCR Argentina - traduction SLP

Leandro Leiva
Le gouvernement colombien d'Alvaro Uribe a rendu public vendredi le texte du pacte de coopération militaire conclu avec Washington en août. Le traité américano-colombien autorise les Etats-Unis l'entrée de centaines de soldats et de contractants et l'occupation et l'utilisation de sept bases militaires et des aéroports commerciaux internationaux en Colombie.
Comme indiqué à l'époque, sous le prétexte de "lutte contre le terrorisme et le trafic de drogue" le narco-terroriste Uribe a ouvert l'utilisation  à l'armée américaine d'un véritable "collier" de bases militaires à la manière d'un cordon contre le Venezuela bolivarien, la Bolivie d'Evo Morales et l'Équateur de Correa.
Avec le coup d'État oligarchique-fasciste au Honduras, la réactivation de la
4e flotte et le toujours d'actualité Plan Colombie, cet accord s'inscrit dans le cadre de la contre-offensive que l'impérialisme américaine, après son expulsion de la base équatorienne de Manta, a déclenché sur l'Amérique latine pour freiner la montée de la lutte anti-impérialiste des peuples, la prolifération des gouvernements réformistes anti-yankees et la pénétration croissante des rivaux impérialistes européens, russes et chinois.
De fait, le gouvernement américain utilise déjà les «services» de la Colombie pour diverses sales besognes, en premier lieu contre le Venezuela, comme on le voit ces dernières semaines avec l'espionnage, la provocation et le terrorisme paramilitaires en territoire vénézuélien.

L'accord ne fixe pas de limites précises sur la quantité et le type de personnel et d'équipement.Pendant 10 ans ou plus - puisque le traité prévoit la possibilité d'être renouvelé indéfiniment - les forces militaires yankee pourront traverser et survoler le territoire colombien sans l'autorisation expresse et construire des bâtiments et des structures militaires en Colombie pour leur usage exclusif. Les soldats d'occupation peuvent commettre des crimes contre le peuple et les lois colombiennes, mais répondent uniquement aux autorités militaires américaines.
Uribe a gardé secret toutes ces concessions honteuses contre la souveraineté colombienne, même après le dernier sommet de l'UNASUR à Bariloche.
Préparatifs
L'accord lie à la Colombie aux stratégies mondiales de l'impérialisme américain. Il s'agit d'un acte de soumission nationale similaire à tous ceux que la servile oligarchie colombienne a signé avec les Yankees depuis qu'ils ont ordonné en 1948 d'assassiner le leader nationaliste Jorge Eliecer Gaitan, forçant les gens à s'engager sur la voie de la lutte armée.
L'ombre de l'interventionnisme impérialiste américain se déploie dans le coeur de l'Amérique du Sud. Les peuples de la région doivent être prévenus.


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13 novembre 2009 5 13 /11 /novembre /2009 15:15

Source - traduction SLP

Cet article a été publié dans la Tribune d'Asie.

Les maoïstes d'Inde s'engagent à soutenir la lutte armée Eelam

S Murari, Chennai, 23 Octobre 2009, Asian Tribune


Les maoïstes indiens ont promis un soutien pour une nouvelle lutte armée des Tamouls sri-lankais, pour un Eelam indépendant.

Le site indien Thatstamil.oneindia.in a cité le secrétaire général maoïste Muppala Lakshmana Rao alias Ganapathi comme ayant déclaré, dans une interview à un site internet pro-Naxalite, que la lutte de l'Eelam n'est pas morte avec le leader LTTE Prabhakaran. "Elle vit encore et nous allons la soutenir par les armes".


Ayant apparemment à l'esprit l'expérience de l'Inde où des groupes naxalites comme le Centre communiste maoïste, People's War et d'autres se sont unis et contrôlent de vastes zones du Bihar, de l'Orissa, du Jharkhand et du Bengale occidental, il a déclaré: "La bataille pour l'Eelam tamoul n'est pas perdue pour autant. L'Eelam fleurira un jour si toutes les groupes tamouls s'unissent et, avec des stratégies renouvelées, reprennent la lutte "

M. Ganapathi a déclaré: «Nous allons passer des armes sophistiquées en contrebande dans des bateaux ultra-modernes pour les rebelles afin de relancer la lutte armée au Sri Lanka et personne ne peut nous arrêter. Nous avons formé des groupes pour cela".

 

Admettant que la lutte de l'Eelam a subi un grave revers, peut-être une défaite virtuelle avec l'élimination des LTTE, M. Ganapathi a déclaré que "le mouvement Eelam est maintenant peut-être à la dérive, mais la soif de liberté ne s'est pas calmée parmi les Tamouls de l'Eelam" .

Selon lui, "il n'y a pas de changement dans la situation" qui a conduit à la lutte armée pour un Eelam indépendant dans les années 1980. La "célébration de la mort de Prabhakaran par les chauvins cinghalais de Colombo et l'encouragement donné par le gouvernement fasciste cinghalais montre la haine des cinghalais pour les Tamouls et le peuple tamoul".

Il a également exprimé la crainte qu'il y ait un autre colonisation, parrainée par l'État, des régions tamoules par les Cinghalais, conduisant à une modification de la configuration démographique de la patrie tamoule" des provinces septentrionales et orientales.

Il a exprimé son inquiétude sur le confinement des Tamouls déplacés dans des camps d'"internement" clôturés par des barbelés et dit: "Celui qui torture des personnes comme ceci mérite d'être puni et personne ne peut nous empêcher d'armer ces gens".

Le dirigeant maoïste a déclaré: "nous ne sommes pas seulement prêts à apporter toute notre aide à l'Eelam Tamoul pour réaliser leur indépendance mais aussi guider les dirigeants des mouvements de résistance sur la façon d'atteindre l'objectif d'une République démocratique populaire de l'Eelam tamoul".

Répondant aux questions, M. Ganapathi a déclaré que les maoïstes ont toujours nié avoir reçu aucune formation  militaire des Tigres tamouls et a ajouté, "mais nous avons toujours soutenu leur lutte". Il a déclaré que "nous avons reçu des formations de la LTTE au début des années 1980, mais pas dans ces derniers temps".

Les experts de la défense ont de temps en temps, parlé des liens entre les LTTE et les maoïstes et l'interview le confirme.

S'exprimant à l'Assemblée de l'Andhra Pradesh, au début de 1991, le ministre de l'Intérieur de l'époque MV Mysoora Reddy avait dit que les maoïstes (dans leur avatar People's War) avaient acquis 60 AK-47 et 20 mitraillettes Sten par les LTTE. Cela a été réitéré dans le Lok Sabha, le 10 Dec 1991, par Bandaru Dattatreya, alors député de l'opposition qui devint plus tard ministre d'État aux Chemins de fer.

En 1995, Mallojula Venugopal, alors secrétaire du Comité Dandakaranya  de la zone spéciale, a affirmé que certains ex-cadres des LTTE les avaient d'abord entraînés à la fabrication des mines terrestres.


Maintenant la même ligne, Ganapathi a lui-même déclaré dans une interview en 1998: "Ils n'étaient pas des LTTE. Ils étaient des ex-LTTE. Ce qui s'est passé, c'est que ces gens sont venus en Inde après avoir quitté leur organisation et ont formé des groupes communistes. (Nous) avons eu des relations avec ces groupes. Dans ce cadre, ils ont tenu des camps d'entraînement pour nous".

Une preuve supplémentaire des liens des  LTTE avec les maoïstes refait surface, une fois de plus, lorsque deux cassettes vidéo contenant des modules de formation des LTTE ont été récupérés en Décembre 2001, dans un dépôt d'armes des rebelles dans le village de Nelimaliga du district de Visakhapatnam, Andhra Pradesh.

Au lendemain de l'échec de la tentative d'assassinat le 1er octobre 2003 du ministre en chef   de l'Andhra Pradesh N. Chandrababu Naidu, le vice-Premier ministre d'alors LK Advani a indiqué que les rebelles avaient reçu des compétences dans l'utilisation des engins explosifs improvisés (IED) par les LTTE.


Parlant aux journalistes dans un village dans le bloc Madhuban dans le district de Supaul du Bihar, le porte-parole CPI-Maoist Azad a déclaré le 14 Dec 2005, qu'ils avaient appris des "tactiques nouvelles de guerre des commandants militaires LTTE purgés en 1986-87".Il a ajouté que les commandants des LTTE leurs donnaient une formation en fabrication et pose de mines terrestres.

 

Par delà les fontières du nationalisme bourgeois et de l'impérialisme, la révolution est en marche en Asie du Sud !


Maoïstes, progressistes, peuples originaires, Intouchables, opprimés Tamouls et Musulmans, UNITÉ POUR LA VICTOIRE !!!

 


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13 novembre 2009 5 13 /11 /novembre /2009 14:47

CSPB

Les quotidiens GARA et BERRIA ont publié le 8 novembre une lettre des cinq dirigeants de Batasuna incarcérés le 16 octobre dernier.

Suite à l'interpellation de dix personnes le 13 octobre, Arnaldo Otegi, Rafa Diez, Sonia Jacinto, Miren Zabaletta et Arkaitz Rodriguez ont été incarcérés le 16. Le lendemain, 17 octobre une foule imposante protestait contre cette opération dans les rues de Donostia.               

Voici la traduction en français de la lettre de ces cinq militants.

UN INSTANTANE  ET  UNE  ANNONCE 

C’est une grande joie que nous avons eue en apprenant à quel point était imposante la manifestation qui a eu lieu dans les rues de Donostia, en guise de réponse quand ils nous ont arrêtés et incarcérés. Cela a renforcé et dynamisé nos réflexions et nos convictions ; et donc, merci aux dizaines de milliers de personnes qui ont alors répondu à ce comportement répressif de l’Etat avec le mot d’ordre suivant : « Pour la liberté ! Tous les droits pour tous ! ».

 

Nous avons éprouvé de la joie en voyant quelle énorme réponse parfaitement organisée  a été faite à cette énième tentative d’écrasement des secteurs politiques indépendantistes. L’appel lancé par la majorité syndicale, avec à sa tête ELA et LAB, a été exemplaire, et de nouveau est apparue évidente une réalité sociale et politique depuis longtemps presque oubliée mais malgré tout recherchée et ardemment souhaitée dans notre pays par une majorité sociologique patriote et progressiste. 

Dans nombre d’opérations politico-judiciaires, menées dans le cadre d’une persécution politique, les arrestations, perquisitions, mises au secret et autres pratiques ont abouti à une inculpation et à une incarcération. Ils sont en train de se livrer à ce génocide politique, en organisant de temps en temps de telles manœuvres, tout à fait injustes et arbitraires. D’abord, ils font le choix d’un objectif politique, et c’est ensuite qu’ils obtiennent/fabriquent les arguments pour l’inculpation. Le déroulement de ces démarches a pour effet de pétrifier la société basque ; en fait, ces inculpations, étrangères à la réalité, n’ont qu’un but : reprendre la situation en main, pour pouvoir être en conformité avec la stratégie de l’Etat lors de l’entrée dans la phase actuelle du processus politique. 

Maintenant, enfin, la société basque a répondu d’une manière massive, d’une manière propre à susciter l’espoir, parce que c’est une interprétation tout à fait appropriée qui a été faite des desseins réels qui sont derrière la répression à laquelle se livre l’Etat. C’est là ce qu’il y a de plus important dans la situation d’aujourd’hui, si on l’examine sans se laisser influencer par les leçons du passé. 

La société basque s’est réveillée en s’extrayant de la léthargie due à certaines inerties, erreurs et imprécisions – et aucun de nous ne devrait nier la responsabilité qui a été la sienne dans ces erreurs - . Elle a très bien montré sa capacité et son aptitude à faire face aux attitudes arrogantes, bénéficiant de l’impunité politique, des pouvoirs de l’Etat dans leurs rapports avec Euskal Herria. Et toute cette dénonciation, toute cette force et tout cet espoir qui se sont montrés dans les rues de Donostia ne peuvent pas fondre, ne doivent pas fondre ; cela ne peut pas être une fleur sans lendemain, cela ne doit pas l’être. Au contraire, vu comme est persécuté un secteur de la société basque ; vu comme ils veulent criminaliser l’un après l’autre d’autres secteurs politiques, syndicaux et sociaux ; vu les innombrables fois où sont bafoués les droits civils et politiques… il est clair que la société basque doit poursuivre et approfondir un mouvement social extensible et idéologiquement transversal, en revendiquant des libertés démocratiques, en revendiquant pour tous les citoyens du Pays Basque tous les droits civils et politiques. 

L’Etat, dans sa stratégie, fait usage d’une répression et d’une criminalisation arbitraires pour maîtriser la carte politique basque et pour contrôler l’évolution du processus dans cette transition entre deux cycles politiques. Euskal Herria doit répondre à cela en multipliant les initiatives massives en faveur des libertés démocratiques. A Donostia, il a été démontré qu’il y a les éléments pour cela, qu’il y a moyen de prendre des engagements de base et, en particulier, que les citoyens abertzale et progressistes sont en train de demander en quelque sorte des convergences sociales ; autrement dit, des coups de pouce collectifs permettant, ou du moins favorisant l’efficacité de la pression exercée par la société. 

  

Une autre phase, d’autres stratégies, d’autres instruments 

Mais ce secteur revendicatif ne peut pas se développer à lui tout seul. Il atteindrait vite l’asphyxie, et, une nouvelle fois, c’est en pure perte que nous aurions connu le prix et la puissance, tant sur le plan quantitatif que sur le plan qualitatif,  d’une mobilisation qui a fait naître un tel espoir. C’est pourquoi, en s’appuyant sur cet élan populaire, il est indispensable de passer à des initiatives à la fois globales et sectorielles, pour faire tomber le blocage actuel et pour ouvrir la porte à une autre phase politique. C’est faisable. C’est indispensable. Et, de plus, Euskal Herria le réclame ; il le veut d’urgence. 

Dans la prochaine phase, à l’intérieur du processus de libération nationale, il faudrait fixer comme objectif la mise en place d’un cadre démocratique, avec reconnaissance d’Euskal Herria en tant que nation et respect de la volonté démocratique des citoyens, ouvrant la voie à une stratégie indépendantiste. Pour cette phase et cet objectif s’imposent absolument à la fois une stratégie, un engagement et un outil politique nouveaux. 

Dans cette phase du processus de libération, la Gauche Abertzale doit prendre les rênes et partager une stratégie ; cette stratégie devra avoir pour unique fondement l’adhésion des citoyens ; unir les forces de la société qui sont abertzale, souverainistes et indépendantistes et les mettre en marche, en faveur d’un changement politique et social. Cette époque historique réclame une stratégie efficace, condition qui ne peut être remplie qu’en se fondant sur la structuration démocratique de majorités politiques et sociales. Autrement dit, la société basque doit avoir un rôle moteur, avec sa force et son organisation, pour pouvoir avancer dans cette direction sur la voie du changement politique, en un processus démocratique. Nous ne devons attendre personne. Un projet national a été défini et renforcé dans le combat mené contre le modèle constitutionnel-statutaire imposé pendant la transition d’après-franquisme ; cependant, d’autres partis s’efforcent, au moyen du blocage, d’affaiblir les éléments sociopolitiques, culturels, symboliques et autres, qui vont dans le sens de ce projet, mais nous n’avons pas à nous déterminer par rapport à eux. 

Une fois l’option d’un processus démocratique retenue, il est nécessaire que tous les acteurs sociaux et politiques, sans exception, prennent des décisions stratégiques, de manière à pouvoir poser les bases de cette autre phase politique. Dans ce domaine, il faut avoir présent à l’esprit un élément qui est essentiel dans le blocage actuel : il s’agit de la modification des paramètres de la confrontation que nous vivons ; précisément, la Gauche Abertzale a à faire un pari unilatéral en faveur du changement de ces paramètres, et cela devrait être réalisé en procédant à un engagement et à un accord tant sur le plan tactique que sur le plan stratégique entre les acteurs politiques, syndicaux et sociaux. 

C’est en mettant en marche le processus démocratique que nous irons de l’avant ; c’est ainsi que nous rendrons irréversible la mise en place des libertés démocratiques – qui sont aujourd’hui niées, et cela afin de fausser la volonté démocratique du Pays Basque – et la libération de tous les prisonniers politiques ; c’est également ainsi que nous obtiendrons la définition et la conclusion d’un accord démocratique – par le biais d’une négociation politique - . Cet accord, passé en respectant la volonté d’Euskal Herria, nous permettrait de structurer un sujet basque sur le plan politique et institutionnel ; il nous permettrait également de progresser sur la voie de l’obtention de l’indépendance et du socialisme, avec  l’appui démocratique des citoyens. 

Et dans cette stratégie progressive d’union et de mise en mouvement, il est indispensable de disposer des outils adaptés aux caractéristiques de ce bras de fer politique. Nous ne nous trouvons pas dans une conjoncture de résistance. Nous ne pouvons pas nous livrer à des spéculations avec de simples mouvements tactiques, en influant sur les trajectoires spécifiques des acteurs politiques et sociaux. Il faut donner corps à une offensive démocratique, pour mettre en place les fondements politiques – c’est-à-dire un accord démocratique -  d’une stratégie indépendantiste, dans une Europe en constante mutation politique. 

De ce point de vue-là, souverainisme et indépendantisme doivent converger en engagements, propositions et initiatives massives, ainsi qu’en initiatives institutionnelles. Cet indépendantisme et souverainisme doit modifier les rapports de force sur le terrain politique et, par voie de conséquence, également les rapports entre Euskal Herria et l’Etat, en impulsant du même coup un modèle économique et social différent, en fonction des besoins et des intérêts des travailleurs constituant la majorité dans le pays. Cette tendance à l’union doit avoir un effet dans le domaine politique, syndical, social et culturel, à la fois nationalement et localement. 

Donc, s’unir et additionner les forces, pour augmenter l’influence politique et sociale. Sans crainte, de façon décidée et avec passion. Le chemin qui a été parcouru est d’une grande importance. Nous avons rempli une étape essentielle, parce qu’ont été neutralisés les objectifs assimilationnistes que voulait atteindre l’Etat espagnol par la mise en place du Statut d’Autonomie. Maintenant, il convient de structurer les majorités démocratiques, afin de proposer pour Euskal Herria  un nouveau cadre politique, sur la voie de l’indépendance. Voilà la nouvelle phase. 

Autre phase, autres stratégies, autres outils. Le voilà, le pari de la Gauche Abertzale, sa référence et son engagement. Euskal Herria est dans l’attente, en éveil, attentif. Nous devons tous savoir combler ce désir collectif. Sans tabou, sans complexe. En avant ! 

   BERRIA, 8 novembre 2009-11-08 

 Rafa Diez, Sonia Jacinto, Arnaldo Otegi, Arkaitz Rodriguez et Miren Zabaleta, membres de la Gauche Abertzale, détenus à la prison d’Estremera (près de Madrid)


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13 novembre 2009 5 13 /11 /novembre /2009 14:43


Dans le même temps que l'administration Obama discute de sa stratégie, le Congrès vient d'approuver le projet de loi Kerry-Lugar, un nouveau paquet d'aide civile pour le Pakistan. Quelle est votre analyse de cette aide ?

 

C'est la partie libérale classique de l'entreprise impérialiste. Les Etats-Unis veulent avoir l'air de s'occuper de la population pakistanaise, au lieu de seulement injecter de l'argent dans l'armée. Ils espèrent éloigner les gens de l'islam radical dans cette région en fournissant des emplois, l'éducation et des établissements de santé. En apparence, ça semble très bien. Dieu sait que notre pays a besoin de développement social et économique.

 

La vérité est qu'il ne sert à rien de balancer de l'argent à l'État pakistanais. L'aide ne parviendra jamais à la population. Nous avons eu environ 40 ans du projet de développement au Pakistan, et au moins 20 ans de ces énormes agences de développement internationales, injectant de l'argent au Pakistan par les organisations non gouvernementales ou par l'intermédiaire du gouvernement. Mais le pays est encore englué dans une pauvreté incroyable.

 

Il est important de noter qu'une grande partie de l'aide promise dans le cadre du projet de loi Kerry-Lugar ne profitera même pas au Pakistan. C'est ainsi que l'aide fonctionne. Ce qui fait qu'une grande partie finira par revenir aux Etats-Unis, en passant par des entrepreneurs américains, conseillers, etc. C'est un autre aspect bien connu de l'aide internationale.

 

Deuxièmement, la corruption est omniprésente à la fois dans les volets civils et militaires de l'Etat pakistanais. Une grande partie de l'aide sera détournée par l'État - surtout maintenant, avec Zardari, M. 10% lui-même, au pouvoir - ainsi que les militaires qui contrôlent une grande partie de l'économie du Pakistan.

 

En outre, il est peu probable que le gouvernement américain arrête l'aide militaire. Il a besoin de l'armée pakistanaise pour faire son sale boulot. Et il sera disposé à regarder de ailleurs tandis que les militaires détournent tout ce qu'il veulent. Par exemple, les États-Unis ont donné près de 6 milliards de dollars en espèces à l'armée pakistanaise au cours des huit dernières années qui ont tout simplement disparu. Ça n'a jamais été pris en compte. En fait, récemment, les militaires se plaint qu'ils n'ont jamais vu l'argent promis !

 

Les États-Unis ont tenté d'aborder la question de la corruption dans le nouveau programme d'aide. Il stipulait que les Etats-Unis disposent de toutes sortes de contrôle de supervision sur la distribution des fonds. L’oligarchie pakistanaise s'est insurgée contre ce contrôle et se plaint avec cynisme des violations de la souveraineté nationale par les Etats-Unis. Ils essaient d'attiser la colère contre les Américains afin qu'ils puissent empocher l'argent.

 

La vérité est aussi que l'aide a été l'un des plus grands ennemis du peuple - non seulement au Pakistan, mais certainement ailleurs aussi. Suite aux prêts du FMI pour le développement, la dette extérieure du Pakistan est de plus de 50 milliards de dollars à l'heure actuelle, contre 38 milliards de dollars sous Pervez Musharraf. Bien que ceci puisse ne pas être le cas de l'argent distribué avec Kerry-Lugar, la plupart des aides vers les pays en développement comme le Pakistan sont transmises au service à la dette. Au Pakistan, le FMI et ses aides ont causé de graves privations, à travers des années d'ajustement structurel, de privatisations et de bradage du patrimoine national.

 

Donc, si vous ajoutez les conditions du FMI à un appareil d’État irresponsable et opaque, les pakistanais sont vraiment complètement pris en étau. Et envoyer ainsi toujours plus d'argent à cet Etat ne va tout simplement pas fonctionner. Si l'on veut réellement répondre aux besoins du peuple pakistanais, la dette doit être abandonnée. Au lieu de cela, le paquet d'aide libérale de l'administration Obama donne un visage amical à ses ambitions impérialistes dans la région.

 

L'administration Obama a significativement désorienté le mouvement anti-guerre en mettant l'accent – comme Bush l'a fait – sur la menace de l'islamisme radical et son oppression des femmes. Cela a conduit certaines organisations comme Code Pink à la revenir sur leur demande de retrait immédiat des États-Unis de l’Afghanistan. Que pensez-vous de ce nouveau développement ?

 

Je trouve cela choquant parce que Code Pink a été un de nos meilleurs alliés. Medea Benjamin est venue au Pakistan pendant l’état d'urgence. Cela a été assez choquant lorsque la majorité féministe a apporté son soutien aux troupes américaines en Afghanistan récemment. Mais ce fut encore pire.

 

Comme Bush avant lui, Obama a utilisé la réalité des attaques intégristes contre les femmes pour justifier la poursuite de la guerre au Pakistan et en Afghanistan. Il s'agit d'un énorme problème pour ceux d'entre nous qui essayons de prendre des positions de principe anti-guerre, pour le peuple pakistanais. Nous sommes contre les forces pro-guerre aux Etats-Unis et le Pakistan qui utilisent cette justification «féministe» de la guerre. Ils considèrent que la principale menace n’est pas dans l'armée, qui a opprimé le Pakistan depuis des décennies, mais dans cette figure des monstrueux misogynes Talibans pashtoune.  

 

Cet argument a beaucoup de crédibilité au Pakistan, tout comme ici.

La déscription des Pashtounes est complètement fausse. Bon nombre des groupes d'activistes au Pakistan, comme Lashkar-e-Taiba sont penjabis, et non pashtounes. En amalgamant les Pashtounes avec le militantisme, et tout le militantisme avec "l'islamisme", ils ignorent la violence réactionnaire Lashkar à l'intérieur du Pakistan, en particulier contre les chrétiens.

 

Dans la période qui a précédé l'invasion de la Swat, une vidéo a été lancée - on ne sait pas par qui - de la flagellation d'une femme par les talibans. Je ne dis pas qu’elle a été réalisée par l'armée, mais son résultat final était de mobiliser l'appui des libéraux au Pakistan pour les militaires.

 

Cela a été très important, parce qu'au cours des dernières années, l'appui des libéraux pour l'armée pakistanaise semblait être en déclin - en grande partie grâce au mouvement contre Musharraf. Cependant, en mobilisant la peur et la colère contre les talibans, la vidéo et autres reportages sur les horreurs des talibans a entraîné les libéraux pakistanais dans l'ensemble dans une volte-face sur la question de l'armée.

 

Cela ne veut pas dire que les talibans ne sont pas une réactionnaire et extrêmement effrayante bande de fous. Ils le sont. Mais le problème au Pakistan n'est pas leur prise imminente du pays. Les problèmes sont beaucoup plus complexes.

 

Si les gens sont vraiment préoccupés par la situation des femmes en Afghanistan et au Pakistan, ils doivent exiger que les États-Unis mettent fin à la guerre dans ces pays. Au lendemain de l'invasion de l'Afghanistan, les États-Unis ont présenté de fantastiques scènes de femmes enlevant magiquement leur burka, mettant du rouge à lèvres, et qui fréquentent les écoles de beauté.

 

Même si l'on accepte cette vision de la libération, elle n’est clairement plus d’actualité.

Au lieu de cela, la violence contre les femmes a augmenté de façon exponentielle. Elle a augmenté en conséquence directe de l'occupation américaine. Ce n'est pas spécifique à l'Afghanistan ou au Pakistan. C'est un fait que les femmes dans les zones de guerre, indépendamment de la religion du pays, sont toujours parmi les groupes les plus vulnérables.

 

Je ne veux pas minimiser les caractéristiques horribles des Taliban ou d'autres forces fondamentalistes. J'ai fait partie du mouvement des femmes au Pakistan, et je ne pourrais jamais cautionner ou de fournir des justifications à ces forces.

Mais la chose la plus importante est de se concentrer sur les causes premières de cette oppression. La pauvreté crée et renforce toutes les sortes de violences contre des femmes. La guerre et l'occupation ne font que rendre cette situation encore pire.

Dans la plupart des sociétés – pas seulement l'Afghanistan, le Pakistan, ou les Pachtounes - on considère les femmes comme les dépositaires de l'honneur de leur communauté. Ainsi dans les occupations militaires, les combattants de tous les camps utilisent le viol comme le moyen d'humilier et déshonorer leur ennemi. Chaque fois que vous conduisez une guerre, les personnes qui souffriront le plus vont être des femmes.

Nous savons que la présence américaine a renforcé précisément ces conditions qui permettent la violence contre des femmes. Nous avons vu cela arriver en Irak et l'Irak n'avait pas la longue histoire de fondamentalisme islamique et de violence fondamentaliste contre les femmes. Cela a en réalité commencé après la guerre et l'occupation de l'Irak. Le point de départ de la libération de femmes en Afghanistan sera la fin de l'occupation.

C'est pourquoi il est si important pour les gens d'aller écouter l'Association Révolutionnaire des Femmes de l'Afghanistan et l'ancien députée afghane Malalai Joya, qui est actuellement en tournée aux Etats-Unis. Ce sont des femmes Afghanes et elles sont catégoriquement opposées à l'occupation.

Elles peuvent aider à briser ce mythe impérialiste de sauvetage et de libération des femmes et réaffirmer ce qui devrait être évident - la guerre américaine et l'occupation ont rendues la position de femmes beaucoup plus mauvaises. Nous devons obtenir que les Etats-Unis s’en aillent de la région.

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13 novembre 2009 5 13 /11 /novembre /2009 10:27

Paru sur Kasama - traduction Servir Le Peuple

Guerre de terreur au Pakistan: Entretien avec Saadia Toor

Posté par Ka Frank le 11 Novembre 2009

 

Une guerre de terreur au Pakistan: Entretien avec Saadia Toor

par Ashley Smith, MRzine, 27 Octobre 2009

 

Saadia Toor est professeur adjoint au Staten Island College, auteur d'un livre à paraître sur le Pakistan par Pluto Press, et membre du groupe d'action pour un Pakistan progressiste.

 

L'armée pakistanaise a lancé une offensive majeure contre les forces des Talibans dans la province du Waziristan.   Que se cache t-il derrière cet assaut, et quel en sera l'impact sur les gens sur place ?

 

L'armée avait mis en garde depuis l’attaque dans la Swat cette année que son prochain mouvement de troupes devrait être dans le Sud-Waziristan.

Cette zone est extrêmement sous-développée et est devenue un bastion du Tehrik-e-Taliban Pakistan (ou TTP), qui était dirigé par Baitullah Mehsud jusqu’à ce que celui-ci ait été tué dans une attaque menée par un drone américain cette année.

 

Dans la perspective de cette offensive, a eu lieu une série d'attaques et d'attentats suicides sur les installations de l'Etat à travers le Pakistan comme un avertissement à l'Armée de renoncer à cette incursion. Le TTP a revendiqué la plupart d'entre eux.

 

Cependant, sous une forte pression des États-Unis, et avec le plein soutien de l'armée américaine, l'armée pakistanaise a déclenché la terreur dans le Sud-Waziristan.

Tout comme nous y avons assisté dans la Swat, l'armée est à l'origine d’une nouvelle catastrophe humanitaire. Elle a déjà chassé 150.000 personnes de la région, et les experts estiment qu'au moins 250.000 personnes - plus de la moitié de la population - seront contraints de fuir les combats. Le gouvernement a déclaré qu'il ne prendra aucune mesure pour accueillir les réfugiés, parce qu'ils ont soi-disant tous des familles qui peuvent les accueillir !

 

En outre, l'armée est aux trousses de la tribu des Mehsud toute entière, la principale tribu du Sud-Waziristan, sur une reprise de l'horrible tradition établie par les Anglais de traiter les tribus comme des entités monolithiques. Bien que le Premier ministre a récemment fait une déclaration disant qu'ils ne ciblent pas la tribu entière, j'ai entendu dire que les militaires ont persécuté les Mehsud partout dans le pays dans la période qui a précédé cette opération.

Qu'est-ce qui s'est passé après l'incursion de l'armée dans la SWAT ?

 

Le gouvernement pakistanais et les médias en ont présenté une image fantaisiste. Ils ont annoncé triomphalement que les habitants de la Swat pouvaient désormais rentrer dans leur vallée, nouvellement "nettoyée" des talibans.  

 

Nous avons fait voir quelques Swatis revenir, mais en aucun cas l'ensemble d'entre eux.

Les chiffres sont difficiles à déterminer. Ceux qui sont rentrés l'ont fait dans une zone sinistrée, et l'État n'a fait aucune mention de l'indemnisation pour les habitations ou les cultures détruites pendant l'opération.

 

Le meilleur de l'histoire que les talibans ne sont pas, en réalité, parti de Swat, ainsi l'objectif déclaré de la mission n'a effectivement pas été accompli. La nouvelle stratégie anti-insurrectionnelle de l'armée pakistanaise est d'armer les milices locales pour combattre les talibans, ce qui signifie que l'Armée de terre met encore plus d'armes en circulation dans la région, menant à sa déstabilisation.

 

Aussi, il y a un règne de terreur instauré dans ces zones de guerre, et son auteur est l'armée pakistanaise, plutôt que les Taliban. Des cadavres ont été jetés au milieu des villes, et des experts conviennent que les marques sur ces corps correspondent avec les méthodes de torture des militaires pakistanais. Des vidéos prises par des téléphones portables, circulant sur le Web montrent le personnel militaire faire irruption dans les foyers, emmener et torturer les gens.

 

Il semble que l'État pakistanais, sous la pression des États-Unis, est disposé à causer des souffrances considérables alors qu'il s'attaque aux talibans. Mais il ne semble pas être vraiment sérieux pour déraciner les talibans. Quel est le lien réel entre le Pakistan et les Talibans ?

 

C'est un lien pragmatique - il a toujours été pragmatique.

Le renseignement pakistanais, avec la pleine connaissance des Etats-Unis, a contribué à créer et à soutenir les talibans pendant des années. C'est seulement après l'attaque d'Al-Qaida le 11 septembre 2001 que les États-Unis ont commencé à s'opposer aux Taliban, et par-là, bouleversé la relation de longue date entre l'Etat pakistanais et les talibans.

 

(Il faut comprendre que) D'une part, en tant qu'Etat client, le Pakistan est redevable à ses maîtres américains, mais d'un autre côté, l'armée pakistanaise et les services de renseignement ont leur propre agenda. Ils ont toujours soutenu les Taliban dans leur quête de "profondeur stratégique" contre l'Inde, qui appuyait les seigneurs de guerre afghans de l'Alliance du Nord, de sorte qu'ils ne voient pas de raison de s'arrêter maintenant, surtout depuis que l'Inde fait sentir sa présence en Afghanistan.

 

Tiraillée entre ces intérêts contradictoires, l'armée pakistanaise s'est montrée réticente à aller contre les talibans afghans ou pakistanais de manière significative.

Cette relation a également changé à la suite de l'occupation américaine de l'Afghanistan.

Devant l'attaque des États-Unis, les talibans ont reculé à travers la ligne Durand en territoire pakistanais. L'armée pakistanaise a commencé à voir certains groupes de talibans comme un problème parce qu'ils s'opposaient à l'Etat pakistanais pour sa collaboration avec les Etats-Unis.

 

On a ainsi vu émerger l’opposition "bon Taliban - mauvais Taliban" - qui est l'optique à travers laquelle l'armée pakistanaise voit ces différentes factions militantes dans les zones frontalières. Cela n'a rien à voir avec l'idéologie ou des intérêts, c'est une distinction très pragmatique. Les "mauvais talibans" sont ceux qui attaquent l'Etat pakistanais, tandis que les "bons talibans" sont ceux qui ne le font pas.

Dans la pratique, cette opposition est instable et la frontière entre ces factions est poreuse - Les bons talibans peuvent passer chez les mauvais et les mauvais talibans peuvent être gagnés par des concessions et des négociations pour le «bon» côté.

La seule faction des talibans que l'armée pakistanaise a été incapable de gagner en aucune manière est celle représentée par le TTP dans le Sud-Waziristan, et c'est pourquoi nous assistons à cette offensive militaire contre le Sud-Waziristan.

 

Une chose est absolument claire. L’armée pakistanaise est réticente à aller contre les talibans jusqu'à ce qu'elle y soit absolument obligée.  In Swat, it essentially gave us an air-and-light show to demonstrate its commitment to eradicating the Taliban. Dans la vallée de Swat, elle nous a essentiellement donné un spectacle de sa volonté d'éradiquer les Talibans.  Mais comme des réfugiés Swatis l’ont attesté, l'armée n'a guère contribué à extirper les talibans à Swat. Tout ce qu'elle a fait a été de tuer des civils - hommes, femmes et enfants - et de détruire les maisons et les champs et les moyens de subsistance.

 

Quelle a été la réaction du public au Pakistan, aux attaques de l'armée à Swat et maintenant dans le Sud-Waziristan ? Il y a tout juste quelques mois, le président Asif Ali Zardari et l'armée pakistanaise étaient en grand discrédit. Ont-ils été en mesure d'utiliser les attaques pour retrouver de l'appui ?

 

Sur le plan de masse, Zardari a été incapable de galvaniser le soutien pour son gouvernement. Ses excès et sa corruption sont trop bien connus. Toutefois, les intellectuels libéraux et de gauche se sont ralliés autour de Zardari.

 

D'autre part, l'armée a certainement galvanisé l'opinion publique derrière elle avec son invasion de Swat. Bien sûr, il y a des voix de la dissidence et de la raison, mais, en gros, personne ne remet en cause l'armée.

 

Il y a moins d'outrage au sujet des attaques de drones américain, qui violent la souveraineté pakistanaise, qu'il n'y en avait auparavant. Les libéraux pakistanais ont appuyé l'attaque de drone de la CIA sur le Baitullah Mehsud. Ces attaques de drones ne sont pas une façon de régler le problème des talibans. Plus souvent qu'autre chose, ces attaques tuent seulement les civils.

 

Pourquoi les libéraux pakistanais ont toléré la poursuite des attaques bourdon dans les zones tribales sous administration fédérale (FATA) et au Waziristan ?

 

Pour l'élite libérale du Pakistan, basée à Karachi, Lahore et Islamabad, ces régions ont toujours été "la frontière", à la fois géographiquement et dans l'imagination – en quelque sorte, pas vraiment une partie du Pakistan. Il y a toujours eu une attitude ethnocentrique (à la limite du racisme) envers les Pashtounes et les Baloutches, et ce préjugé est plus apparent que jamais dans le discours pakistanais libéral.

 

Les intellectuels libéraux tels que Pervey Hoodbhoy, qui, soit dit en passant, sont devenus la voix de la gauche libérale pakistanaise pour les États-Unis, grâce à l'accès privilégié qui leur a été donné par les chaînes de médias alternatifs, comme ZNet – décrivent régulièrement les Pashtounes comme arriérés , «tribaux» et, partant, de façon unique misogynes.

 

Nous entendons également régulièrement l’affirmation aujourd'hui que les Taliban sont des nationalistes pachtounes, comme s'il y avait en quelque sorte un lien essentiel entre la culture pashtoune et l'Islam fondamentaliste.  Of course, making this claim requires erasing the long history of left politics in the Frontier. Bien sûr, cette affirmation implique d'effacer la longue histoire de la politique de gauche dans la Frontière. En fait, les talibans sont une anomalie aussi loin que remonte l'histoire politique pashtoune - le nationalisme pashtoune, au Pakistan au moins, a toujours été intensément laïque.

Toutefois, des faits comme ceux-ci causent aux libéraux des Etats-Unis et du Pakistan, trop d’effort intellectuel, parce que la quadrature de la montée des talibans et du militantisme croissant dans cette région avec son passé historique de laïcité requiert une compréhension des retombées des machinations du gouvernement américain en Afghanistan pendant la guerre froide - en particulier, la guerre par procuration avec l'Union soviétique, où l'armée pakistanaise agit pour ses maîtres.

 

Dès le début, l'État pakistanais, qui était de plus en plus sous le contrôle de l'armée depuis les années 1950, a traité les nationalités minoritaires avec mépris et même brutalité. Nous avons vu cela dans la façon dont l'élite dirigeante de l'Ouest pakistanais a traité le Pakistan oriental (actuel Bangladesh NDLR) pendant 25 ans, et qui a abouti à l’horrible action armée contre les Bengalis en 1971, dans laquelle ils ont violé et tué leurs propres citoyens sans distinction.

 

C'est le même genre de préjugés et de discrimination qui a défini l'attitude de l'Etat dans le Baloutchistan, en particulier, mais également les FATA. Ces préjugés de longue date sont maintenant en plein écran et sont utilisés pour justifier la violence d'Etat dans les zones pachtounes, et au Baloutchistan aujourd'hui.

Il est important de noter, cependant, que même si les préjugés et la discrimination à l'encontre des Baloutches et Pashtounes ont toujours été là, il y a eu un énorme changement dans le niveau et l'intensité depuis que l'occupation américaine de l'Afghanistan a commencé, et que le Pakistan a été entraîné dans la "guerre contre le terrorisme".

 

Ce que nous voyons actuellement n'est pas simplement un prolongement des relations déjà difficiles entre les nationalités minoritaires et l'Etat - depuis 2001, la terreur que l'armée pakistanaise a semé au Baloutchistan, en particulier, a été sans précédent. L'armée pakistanaise occupe le Balouchistan en ce le moment – les Baloutches vivent essentiellement en état de siège, dans la crainte constante pour leur vie. Et pour couronner le tout, il y a eu des récits horrifiants des viols des femmes locales par les membres des forces armées pakistanaises au Baloutchistan.

 

C'est cette armée que les libéraux pakistanais applaudissent, parce qu'ils veulent la voir comme une force qui les protège des fanatiques militants fondamentalistes tribaux, qui, sinon, vont en quelque sorte détruire "leur mode de vie". Si vous remarquez, le discours est très semblable au discours libéral autour de "l'Islam radical" aux Etats-Unis. Pour les deux groupes de libéraux, l'utilisation de la puissance militaire en Afghanistan, dans les Fata, au Baloutchistan, etc, est justifiée au nom de la protection de "leur mode de vie", et pour les deux séries de libéraux, ceux qui meurent ne sont pas des êtres humains (ou même, dans le cas du Pakistan, des concitoyens), mais des militants et des fondamentalistes (réels ou potentiels).

 

Il est important de noter, cependant, que les Pakistanais en général, ne soutiennent pas une action militaire contre les militants sans réserve, même s'ils soutiennent l'armée. Sondages après sondages montrent que la majorité pense toujours que le dialogue est la meilleure voie.

 

Les intellectuels libéraux (et dans une certaine mesure de gauche), cependant, ont projeté leur opposition à la montée du conservatisme dans la société pakistanaise - qui elle-même doit être comprise historiquement - sur les Taliban. Ajoutez une bonne dose de racisme, et vous avez un mélange douteux.

 

Vous avez parlé du Baluchistan, qui est une province du sud-ouest du Pakistan, et plus généralement, le territoire d’un peuple dont la population traverse la frontière du sud de l'Afghanistan et du sud de l'Iran. Qu’est ce qui est donc en jeu ici?

 

Le Pakistan, l’Inde, les États-Unis, la Chine, la Russie et l'Iran sont tous en course pour le contrôle des réserves de gaz naturel de la région, les pipelines pour ces réserves, et le port de la ville de Gwadur. Dans le processus, le Pakistan et la CIA sont engagés dans une répression brutale des Baloutches.

 

Tout au long de son histoire, le Pakistan a maintenu la domination coloniale sur le Baloutchistan. Dans les années 1970, l'État pakistanais est entré et a écrasé une lutte de libération nationale, et il a continué sa répression depuis.

L'élite pakistanaise regarde cela comme une frontière peu peuplée, avec des réserves énergétiques stratégiques et un port qu'elle veut contrôler. Donc l'Etat pakistanais a littéralement pillé la province. Jusqu'à récemment, le Baloutchistan n'a même pas eu accès à son propre gaz naturel. C'est la raison pour laquelle les mouvements de guérilla se sont soulevés contre l'Etat pakistanais. En réponse, l'armée a imposé une main de fer sur le Baluchistan et a régulièrement tué toute personne qui exerce une forme de résistance.

 

En réponse à cette oppression, les Baloutches ont une longue histoire de résistance à l'Etat pakistanais, tout comme toutes les nationalités minoritaires du pays, depuis que le Pakistan oriental a combattu pour l'indépendance pour devenir le Bangladesh. Il est clair qu'il existe un nouveau mouvement nationaliste en développement dans le Baloutchistan aujourd'hui.

Le plus gros problème au Baloutchistan a été le port, que l'Etat a mis au point en liaison avec les Chinois comme moyen d'exporter le gaz naturel. La résistance a attaqué les ingénieurs chinois, qu’elle voit, à juste titre, comme un élément du plan à long terme pour les dépouiller encore plus de leurs ressources. Il a été très clair lorsque le port a été établi que l'État pakistanais n'envisageait pas que le Baluchistan en bénéficierait d'aucune façon. Il a été créé en tant que port national et ville portuaire national. Ils ont même apporté les travailleurs pour la construction et les travaux.

 

La CIA et l'Etat pakistanais entraînent leur propre force de contre-insurrection pour réprimer la résistance baloutche. Ils tentent d’amalgamer la résistance baloutche avec les talibans et font comme si tout cela faisait partie de la "guerre contre le terrorisme", contre le fondamentalisme islamique.

 

Les États-Unis ont des intérêts multiples dans le Baloutchistan. Premièrement, ils veulent assurer leur contrôle sur les pipelines qui permettront de transmettre le gaz naturel vers le port. Deuxièmement, les États-Unis utilisent le Balouchistan comme une base pour former des organisations baloutche qui sont engagés dans une lutte contre l'Iran. Une de ces organisations, le Jundallah, vient de s’illustrer par une série d'attaques en Iran contre les Gardiens de la  révolution.

 

Donc, l'armée pakistanaise et la CIA sont à la fois en train de réprimer certains Baloutches et d’en entraîner d’autres pour déstabiliser l'Iran. Pour toutes ces raisons, la colère des baloutches contre l'Etat pakistanais a atteint un niveau record. En réponse, l'armée pakistanaise utilise sa tactique habituelle de la répression, des disparitions, et désormais des attaques de drones. De Swat au Sud-Waziristan et au Balouchistan, les USA et l'Etat pakistanais ne causent rien d'autre que le chaos et la destruction.

 

 

L'administration Obama est clairement face à une crise politique majeure en Afghanistan et au Pakistan. Pourriez-vous nous en dire plus à ce sujet ?

 

Il est clair que les Etats-Unis s’activent désormais pour déterminer la façon de justifier leur présence en Afghanistan et au Pakistan. C'est une guerre très impopulaire, tant aux États-Unis qu’en Afghanistan et au Pakistan. Dans la région, les attaques de drones, les nombreuses morts de civils, et l'occupation elle-même ont sapé le soutien populaire pour les Etats-Unis.

Les États-Unis a aussi perdu des soutiens intérieurs à la guerre. C'est ainsi qu'ils doivent re-légitimer leurs efforts dans de nouvelles circonstances. Dès le premier jour, ils ont occulté la distinction entre Al-Qaida et les Taliban, et ils semblent revenir à ce discours. On entend maintenant que la raison pour laquelle les Etats-Unis sont en Afghanistan et de plus en plus au Pakistan est de combattre l’"islam radical" - et dans le processus, tous les groupes militants dans la région deviennent des "islamistes radicaux".

Obama a dit que les Etats-Unis vont rester en Afghanistan et au Pakistan jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de gens qui veulent attaquer l'Amérique. C'est une recette pour la guerre et l’occupation sans fin, car plus les États-Unis restent, plus ils produisent la légitime colère et le ressentiment.

 

Que pensez-vous du nouveau débat dans l'administration Obama entre les soi-disant stratégie de lutte contre le terrorisme en Afghanistan et les perspectives d'un changement vers ce que les militaires appellent une stratégie de contre-insurrection ?

 

De toute évidence, ils ont dû modifier la tactique et la rhétorique depuis qu’ils ont vu que la stratégie de lutte contre le terrorisme ne fonctionnait pas. Même une section de l’establishment aux USA s’est retournée contre elle. Ils tuaient plus de civils que de militants, et ce seul fait retourné l'opinion populaire contre les Etats-Unis.

 

C'est pourquoi nous observons une évolution vers une stratégie de contre-insurrection qui serait déployer des dizaines de milliers de soldats en Afghanistan supposément pour protéger la population, en plus des opérations noires pour tuer les leaders des militants talibans et d'al-Qaïda. Mc Chrystal a supervisé ce genre d'opération en Irak. A la différence des propos élogieux sur lui dans les médias, il représente vraiment la face sombre de l'impérialisme américain.

 

C'est bien beau de dire que ce qu'il faut ce sont des renforts, comme en Irak. Mais il est devenu clair qu’un renfort massif ne va pas marcher en Afghanistan. Même d'un point de vue de stratégie militaire, l'Afghanistan et l'Irak sont deux pays complètement différents.   L'Afghanistan est en train de devenir un trou noir dans lequel vous pouvez continuer à pousser toujours plus de troupes, vous n'allez obtenir aucune sorte de résultats que vous avez obtenu avec les renforts en Irak.  And let me say that it's not as if things are great in Iraq now. Et laissez-moi vous dire que ce n'est pas comme si les choses étaient merveilleuses en Irak maintenant.

 

Il est clair que les États-Unis entraînent des gens à engager dans des opérations noires - l'exposé récent de la participation de DynCorp dans un centre de formation géré par un gars ex-militaire pakistanais à Islamabad, nous en dit beaucoup. C'est vraiment effrayant dans un endroit comme le Pakistan, parce que l'armée exerce un contrôle de fait sur tout dans le pays, et ils peuvent faire de telles choses en toute impunité.

 

Les États-Unis et l'armée pakistanaise ont également l'avantage dans ce domaine parce que les journalistes n'ont pratiquement aucun accès aux territoires où ils effectueront ces opérations. Il y a un black-out complet de l'information. Ainsi, même les journalistes de haut vol n'ont souvent aucune idée de ce qui se passe réellement dans les zones de combats comme le Sud-Waziristan, Peshawar, Swat ou le Balouchistan, ou s'ils le font, ils ne peuvent le rapporter.

 

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11 novembre 2009 3 11 /11 /novembre /2009 21:19

Source : Gens d'ici

IL N’Y A PAS BESOIN DE SOUTIEN, IL Y A BESOIN D’EGALITE !

Nous, les sans-papiers du Rassemblement, voilà ce que nous voulons vous dire :

Nous n’avons pas besoin de soutien, nous avons besoin de droits pour tous : nous voulons vivre comme vous, comme tout le monde dans ce pays.

Nous n’avons pas besoin de soutien, nous avons besoin d’amis, qui nous reconnaissent comme leurs égaux, et se battent avec nous pour obtenir les droits pour tous, et construire un pays uni.

Nous n’avons pas besoin de soutien, nous avons besoin d’égalité.

Même s’il part d’un bon sentiment, d’un souci de justice, LE SOUTIEN RESTE ENCORE ET TOUJOURS UNE CONCEPTION INEGALITAIRE, qui va dans le sens de la politique de tri, « d’immigration choisie » de l’état : c’est une mobilisation pour untel ou untel, où on explique pourquoi il ou elle doit être régularisé, « mérite » d’avoir les papiers. Mais pourquoi n’avons-nous pas de droits ? Tous les sans-papiers n’ont pas la même trajectoire, mais tous, nous sommes sans-papiers à cause de la loi CESEDA qui organise notre persécution minutieuse par les administrations et nous refuse les droits de notre travail et de notre vie ici. Au bout du CESEDA, c’est l’enfermement du camp de rétention et la violence de l’expulsion.

Face à ça, c’est de droit et de justice qu’il faut parler, pas de soutien, c’est la bataille pour l’abrogation de la loi CESEDA qu’il faut mener et non la bataille pour la suppression de l’article condamnant ceux qui viennent en aide aux sans-papiers. Pourquoi peuvent-ils être condamnés sinon parce qu’en France, être sans-papiers est un délit ? Voilà le vrai scandale.

QUAND ON EST DANS LA LOGIQUE DU SOUTIEN, ON EST SOUVENT DANS LA LOGIQUE DE L’ETAT, à la recherche de critères pour régulariser. Le problème c’est que les critères ça sert surtout à expulser tous ceux qui n’y rentrent pas ! C’est pourquoi nous disons que la campagne actuelle de la CGT pour demander une circulaire avec de nouveaux critères de régularisation par le travail est une très mauvaise chose qui participe directement de la politique de l’état. Pour nous trier, nous les ouvriers sans-papiers, il y avait déjà la préfecture, la police et les patrons, et maintenant, il y a aussi le syndicat.

Nous disons que le seul critère pour régulariser, en plus des dangers courus par les réfugiés, c’est une preuve de vie ici : preuve de travail, d’études, de maladie, de vie familiale... Tout simplement parce que c’est comme ça : nous vivons ici, nous sommes d’ici.

La campagne lancée sur l’identité nationale n’a pas d’autre objectif que de rassembler une partie du peuple contre une autre partie du peuple, les « étrangers ». Face à ça, nous proposons de pratiquer L’AMITIE POLITIQUE ENTRE LES HABITANTS DU PAYS (français et étrangers, jeunes et habitants des quartiers populaires). L’amitié politique, c’est chacun qui choisit de s’engager personnellement, dans un rapport collectif, et sur des principes pour tous. L’amitié politique est au coeur de notre politique au Rassemblement. Le simple fait de la pratiquer transforme déjà la situation, en s’opposant dans les faits à la politique étatique pour séparer et diviser les gens.

• QUI VIT ICI EST D’ICI : IL Y A UN SEUL PEUPLE EN FRANCE, LES ETRANGERS, AVEC OU SANS PAPIERS, EN FONT PARTIE.

• LES DROITS DOIVENT ETRE POUR TOUS, SINON CE SONT DES PRIVILEGES.

• ORGANISONS-NOUS POUR QUE CHAQUE HABITANT SOIT COMPTE ET RESPECTE QUELQUE SOIT SA NATIONALITE, SON ORIGINE, SON LIEU D’HABITATION.

• L’OUVRIER COMPTE, SON TRAVAIL COMPTE, SA VIE COMPTE.

• MENONS BATAILLE POUR L’ABROGATION DE LA LOI CESEDA ET LA REGULARISATION SUR LA BASE DE L’EXIL, DU TRAVAIL, DE LA MALADIE, DES ETUDES, DE LA VIE ICI.

N’hésitez pas à nous contacter pour discuter de ce texte, assister/participer à des réunions ou des interventions.

 

Le Rassemblement des ouvriers sans-papiers, gens d’ici, et leurs amis
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11 novembre 2009 3 11 /11 /novembre /2009 21:14

Mouvement étudiant massif en Autriche‏ | Le mouvement étudiant autrichien s’étend à l’Allemagne : universités d’Heidelberg, Potsdam et Munster occupées


 

Publié le 8 novembre 2009 par Fred


Ci-dessous la traduction du communiqué du mouvement étudiant autrichien, après une semaine d’occupation de la quasi-totalité des universités du pays. Source

 

Le 30 octobre 2009

La majorité des universités autrichiennes toujours occupées !

Chronologie de la mobilisation

Ces dernières années, la situation des universités autrichiennes n’a cessé de se dégrader : introduction de droits de scolarité, recul de l’accès garanti à tous ceux désireux d’étudier, manque de places dans les cursus. Les deux causes principales de ces problèmes sont le manque de financement public, et l’introduction hâtive du LMD – qui fut notamment utilisée pour restreindre l’accès à des filières entières. Les raisons de se mobiliser ne manquaient donc pas, depuis des années. Jeudi 22 octobre, une goutte d’eau a fini par faire déborder le vase.

Ce jour, à midi, se sont rassemblés des centaines d’étudiants des Beaux-arts et de l’université de Vienne, avec pour objectif d’attirer l’attention sur les problèmes universitaires. Rapidement, ces manifestants se sont décidés à occuper l’Audimax de l’université de Vienne (le plus grand amphi d’Autriche). La nouvelle de l’occupation s’est alors répandue comme une traînée de poudre, et de nombreux étudiants vinrent prêter main forte.

Ce qui a ainsi commencé comme une protestation spontanée est devenu en moins de huit jours une mobilisation de la quasi-totalité des universités autrichiennes ; partout se multiplièrent occupations de bâtiments et manifestations. Ainsi l’université de Vienne est-elle occupée en permanence par plusieurs milliers de personnes – des groupes auto-organisés se chargeant de résoudre les différents problèmes logistiques, de l’approvisionnement à l’organisation des premiers secours en passant par le soutien juridique ; par ailleurs, une centaine de groupes de travail thématiques discutent des alternatives possibles, aussi bien en ce qui concerne la politique universitaire qu’à propos des problèmes sociaux englobant. Et sept jours après le début de l’occupation, une manifestation a rassemblé dans Vienne 40.000 personnes – soit l’une des plus grandes manifestations universitaires que l’Autriche ait jamais connue (NdT : l’université de Vienne compte environ 70.000 étudiants). Et le lendemain, à Graz, la deuxième plus grande ville autrichienne, des milliers d’étudiants se retrouvaient eux aussi dans la rue.

Les revendications des étudiants sont larges : ainsi la démocratisation et le financement suffisant des universités sont-ils à l’ordre du jour, aussi bien que le droit de chacun à l’accès à l’enseignement supérieur, ou un quota de 50% de femmes à tous les niveaux de l’université. De nombreuses organisations, autrichiennes et étrangères, se sont solidarisées avec le mouvement étudiant ; par ailleurs, de nombreux enseignants soutiennent les revendications des étudiants. La dynamique de la mobilisation, et le grand nombre de ces soutiens, font que les étudiants sont bien décidés à poursuivre l’occupation des universités, et à mener toute action de protestation nécessaire pour parvenir à leurs fins.

Contact :

mail : internationalpress.unsereuni@gmail.com
tel. : +43 699 1920 3371
web : www.unsereuni.at


La protestation est étendue à toute l’Autriche depuis deux semaines - Les universités d’Heidelberg, Munster et Potsdam (en Allemagne, NdT) prennent le relais et sont occupées - La politique autrichienne de plus en plus sous pression !

Depuis 14 jours, les occupations d’universités dominent les gros titres autrichiens. Maintenant les protestations s’étendent à toute l’Europe : en lien direct avec le mouvement autrichien, les étudiants d’Heidelberg, Munster et Potsdam occupent leurs universités.

 L’Allemagne suit

« Après l’Autriche, l’Allemagne ne peut que suivre », expliquent les occupants de l’université de Potsdam sur la page d’accueil de leur site. Aussi l’assemblée générale de l’université de Vienne plaide pour des protestations dans les pays voisins : les problèmes de Vienne « sont des problèmes globaux, dont les solutions ne pourront qu’être partagées, si les protestations s’étendent à toute l’Europe. »

 Journée d’actions dans 30 pays

Pour la journée d’actions d’aujourd’hui (5 novembre, NdT) sont prévues diverses actions sur le thème de la formation dans près de 30 pays sous le mot d’ordre « l’éducation n’est pas à vendre ». Dans toutes les universités d’Autriche les responsables des jardins d’enfants, professeurs, écoliers, syndicats et beaucoup d’autres groupes se solidarisent avec les étudiants sous le slogan : « Formation libre pour tous-tes - du jardin d’enfants à l’université. » Le temps fort de la journée d’actions à Vienne représente la marche des étoiles vers la bibliothèque principale, où la fin de la manifestation a lieu en commun.

 Le gouvernement ne veut réagir qu’en 2020

Le but des protestations coordonnées est de recevoir enfin une réaction sérieuse du gouvernement autrichien. Après que le ministre compétent Johannes Hahn ait essayé sans succès d’interrompre la mobilisation, le conseil des ministres de lundi dernier n’apportait aucun résultat concret. L’augmentation du budget de l’enseignement supérieur de 1,2 % à 2 % du PIB, depuis longtemps nécessaire et décidée depuis quelques années, ne sera réalisée qu’en 2020.

 Les politiques refusent le dialogue

Les invitations répétées au dialogue avec l’assemblée générale du mouvement de protestation n’ont été suivies jusqu’ici ni par le chancelier ou le vice-chancelier, ni par la ministre de la science Hahn.
Les politiques semblent très éloignés de reconnaître la valeur sociale de l’université et d’en refaire des endroits de formation libre, d’enseignement et de recherche indépendant.

Groupe de travail presse internationale / Université de Vienne occupée
Traduit de l’allemand par Gachet, HNS-info

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11 novembre 2009 3 11 /11 /novembre /2009 13:03

En plein débat sur "l'identité nationale", est "célébrée" aujourd'hui à grand renfort de trémolos la fin de la Grande Boucherie de 14-18 (conçue aujourd'hui comme une hypocrite "fête de la paix" et de l'amitié européenne, ce qui n'empêche pas les armées françaises et européennes d'occuper et de massacrer en Afghanistan, mais aussi en Afrique (Tchad, Centrafrique) en Haïti et demain encore ailleurs.

Nous souhaitions aborder le débat actuel sur "l'identité nationale", en rebondissant directement sur le texte des Indigènes que nous avons reproduit. Mais nous n'avons pas eu le temps. Cependant le 11 novembre nous en donne à nouveau l'occasion.

Car c'est au nom de la "Patrie", abreuvés dès leur plus jeune âge de discours et de chants chauvins, de "tu seras soldat", que 60 millions d'hommes se sont entre-tués dans les tranchées pendant 4 ans, laissant 10 millions d'entre eux sur le champ de bataille. Du moins c'est ce qu'ils croyaient...

Car pour nous, les choses sont claires : dans les pays impérialistes, capitalistes avancés, le "patriotisme" et autre "identité nationale" ne sont que l'expression du chauvinisme, derrière lequel avancent les plans du Grand Capital impérialiste.

Le nationalisme ne peut avoir, éventuellement, un rôle progressiste que dans les pays du Sud (semi- et néo-colonies), où il est l'expression de la bourgeoisie nationale. Cependant, même si cette classe est révolutionnaire dans le contexte de la libération nationale, elle ne peut l'être jusqu'au bout que sous la direction du prolétariat et des masses populaires (urbaines, paysannes pauvres, petite-bourgeoises) qui seule peut assurer la révolution nationale-démocratique, ininterrompue vers le socialisme. Laissée seule à la direction, elle ne pourra pas dans le contexte de l'impérialisme accomplir ses objectifs (construire un capitalisme national) et se transformera en nouvelle élite oppresseuse pour le compte d'un ou plusieurs impérialismes (comme en Iran).

Mais revenons aux pays impérialistes. Dans ces pays, où le Capital s'est concentré en monopoles et où la bourgeoisie a cessé depuis longtemps de jouer tout rôle progressiste, le chauvinisme et le patriotisme ne servent que la mobilisation derrière ses intérêts.

Le mot "identité", à la base, vient d'"identique", "pareil"... Et cela résume tout : l'"identité", c'est faire croire que nous sommes tous pareils, que nous avons les mêmes intérêts, qu'il n'y a pas de contradictions... Cela est faux : nous ne sommes pas égaux, même si nous aimerions l'être, nous n'avons pas tous les mêmes intérêts ! L'identité "nationale", c'est la négation de la lutte des classes.

Cela peut sembler évident, mais avec le matraquage "patriotique" depuis la petite enfance, c'est comme ça qu'on a conduit des millions d'hommes dans les tranchées de 14. Avec plus ou moins de succès : l'armée française était composée en grand nombre de paysans propriétaires, d'artisans et de commerçants, alors que les Allemands étaient surtout des ouvriers et des paysans pauvres, métayers, et les Russes des paysans misérables dans un demi-servage.

Les "poilus" français ne se battaient certainement pas pour leurs intérêts, pas du tout, mais il était plus facile de le leur faire croire. Ce qui explique en grande partie la victoire, qui n'a pas été militaire mais due à l'effondrement intérieur de l'Allemagne, à la situation révolutionnaire, suite à la révolution en Russie.

Aujourd'hui que les grandes puissances ne s'affrontent plus directement, à cause de l'arme nucléaire (et parce qu'elles ont retenu que les deux guerres mondiales ont été des catastrophes pour l'économie), le chauvinisme sert à mobiliser "l'opinion", dont le soutien est aussi primordial que le moral des troupes au combat, comme l'ont montré l'Algérie et le Vietnam.

L'autre aspect réactionnaire de l'identité nationale, c'est qu'elle est forcément excluante, qu'elle a besoin de poser un "modèle" et donc de se construire "contre" un "autre". "Nation" vient de "naissance", c'est un terme qui a son origine à une époque, où tous les habitants d'un territoire descendaient d'un même groupe humain. Mais bien sûr, cela n'a plus rien à voir avec la réalité d'aujourd'hui, sauf pour quelques peuples "premiers" des Amériques, d'Afrique, d'Asie ou d'Océanie.

Il faut donc trouver un autre "ciment" à la "communauté nationale". Et ce ciment, c'est "l'autre".

L'identité se construit "contre", d'abord, ceux qui ne s'y reconnaissent pas, qui ne se reconnaissent pas une communauté de destin et d'intérêts avec leurs exploiteurs : les "rouges", les "anti-nationaux" (l'"anti-France").

Mais aussi contre "l'autre" étranger à la "communauté", le "métèque".

Dans la première moitié du 20e siècle, en plus de l'hostilité aux habitants des pays ennemis, la principale cible de l'identité "nationale" était le Juif. Avec ses noms bizzares à consonance étrangère, ses "réseaux cosmopolites" dans le monde entier, il incarnait "l'étranger permanent" à la "communauté nationale". Il était également accusé de "diffuser" les idées progressistes et révolutionnaires - longtemps opprimés et persécutés, les Juifs avaient effectivement un penchant pour celles-ci.

Le nationaliste français Maurras, de l'Action française, considérait que l'Allemagne "concentrait" les 3 internationales ennemies de la France "gallo-romaine et catholique" : protestante, socialiste et juive.
De leur côté, les "pangermanistes" ultra-nationalistes allemands voyaient les Juifs comme des symboles du monde slave et "asiate" à soumettre (Drang nach Osten qu'on peut traduire par "conquête de l'Est") et du libéralisme maçonnique supposé contrôler la France et l'Angleterre (ainsi que du marxisme). L'Allemagne puissante d'avant 1914 ne donnera pas cours à ces délires (le Grand Capital lui-même se fout de la "race" ou de la religion, il utilise et encourage la haine selon ses intérêts), mais après la défaite de 1918 cette idéologie se répandra et donnera le nazisme.

Aujourd'hui, il y a encore des fascistes qui répandent l'idée que les Juifs forment une "puissance occulte" qui contrôle la politique, l'économie, les médias etc. et que les problèmes viendraient d'eux (et non pas du capitalisme). Ce qui est bien sûr n'importe quoi : les financiers juifs sont des grands capitalistes comme les autres (pas vraiment sur-représentés), les "médiatiques" juifs sont des "médiatiques" comme les autres, au service de la propagande et de la culture bourgeoise, et les "lobbys sionistes" sont des instruments de la politique impérialiste, nord-américaine ou européenne, et non les "maîtres" de cette politique.

Mais globalement, la haine du Juif (pour diverses raisons) n'est plus une force mobilisatrice de masse, et les organisations fascistes qui veulent "percer" ont tendance à la mettre au second plan ou à la déguiser en anti-sionisme, anti-américanisme, "complotisme" sans citer les Juifs nommément.

"L'identité nationale" n'a pas pour autant cessé de se définir contre un "autre" plus ou moins fantasmé. L'"arabe", le "non-européen" (arabe, africain, antillais, turc) ou depuis quelques années le "musulman". Car depuis quelques décennies le "monde arabo-musulman" du Maroc au Pakistan est devenu une "zone de tempêtes", un centre très important de remise en cause, violente, de l'impérialisme. La bourgeoisie nationale y mobilise les masses sur la base d'un nationalisme à forte dominante religieuse, l'islamisme.

Dans ces conditions, ce sont les personnes originaires de pays musulmans (d'Afrique, du Maghreb, de Turquie ou du Moyen-Orient) qui deviennent un "corps étranger" menaçant, supposé hostile et devant prouver sa loyauté à la "nation" impérialiste. Ce que beaucoup, évidemment, refusent de faire...

C'est là qu'on arrive au coeur du problème. L'identité nationale, visant à mobiliser par delà les classes derrière le Grand Capital monopoliste et impérialiste, est au service (entre autres) de la domination impérialiste.
Et la xénophobie, la méfiance et la discrimination qui l'accompagnent, sont un reflet de la politique impérialiste*.

L'oppression que subissent en France, les Maghrébins, les Noirs africains et antillais, les Turcs ou les Kurdes etc, est un reflet de la domination impérialiste exercée par la France et l'Europe sur ces pays. C'est la raison de l'oppression de ces personnes en tant que telles, indépendamment de l'oppression sociale qui vient (la très grande majorité étant des prolétaires) s'ajouter.

"Suspects" a priori en tant qu'originaires (ou "culturellement proches") de pays dominés, ayant lutté et parfois luttant encore contre le domination française et européenne, ils doivent en permanence prouver leur appartenance à la "communauté nationale", qu'ils sont de bons français, ce qui est supposé a priori pour les français "de souche" et d'origine européenne - tant qu'ils ne se déclarent pas "rouges".

Au service des intérêts impérialistes, l'"identité nationale" s'exprime aussi "contre" les puissances rivales : c'est le "modèle" français contre le "modèle anglo-saxon" (décrit comme ultra-libéral, inhumain, communautariste etc.), la "culture" européenne contre la "sous-culture" US, le Russe "ivrogne et cruel" etc, le Chinois "fourbe et dominateur"...

C'est là que s'exerce notre critique du texte des Indigènes. Ils sont parfaitement au fait du problème colonial, et de son prolongement aujourd'hui sous les formes rénovées du néo-colonialisme, de la domination économique, de la "coopération". Mais ils semblent complètement le déconnecter de la question du chauvinisme, du racisme qui s'exprime dans le débat actuel sur l'identité nationale.

C'est peut-être un oubli de leur part, mais ce qui ressort de leur texte c'est une "bessonerie", une vulgaire manoeuvre politicienne démagogique, pour aller "à la pêche aux voix d'extrême-droite". Mais ces "voix d'extrême-droite", ces "souchiens" xénophobes, ils ne tombent pas du ciel !

Comme si la "suprématie blanche" était un fait immuable, "écrit" depuis 5 siècles et non le résultat d'une réalité politique bien actuelle, avec ses évolutions, toujours liées à la politique impérialiste internationale.

Par exemple, le débat actuel sur l'identité nationale comme tous les débats des dernières années sur la "laïcité" et les "valeurs républicaines", vise clairement la population de culture musulmane. Tout simplement parce que, depuis une décennie que la "tempête" souffle sur l'Orient, cette population doit montrer son adhésion au "valeurs (bourgeoises impérialistes) occidentales". (Après avoir été, au début du 20e siècle, l'instrument de la bourgeoisie "républicaine" impérialiste contre la "vieille" bourgeoisie pré-monopoliste et provinciale liée à l'Eglise, la "laïcité" a été réactivée comme cache-sexe de "l'héritage européen", "gréco-romain, judéo-chrétien et des Lumières", contre les "barbares" néo-colonisés et leurs "représentants" en Europe).

Le résultat, c'est que la réponse elle-même est "politicienne" : faire du lobbying, imposer une "conception métissée, multi- et inter-culturaliste" de l'identité nationale aux institutions bourgeoises... et non politique. Réformiste et non révolutionnaire.

La réponse politique et révolutionnaire, c'est de faire le lien, d'affirmer que le racisme en France est l'expression de la domination impérialiste française dans le monde, en plus du classique "diviser pour mieux régner" de toutes les classes dominantes à travers l'Histoire. Et d'affirmer, haut et fort, que la fin du racisme, de l'exclusion et de la discrimination, passe par la fin du capitalisme et de l'impérialisme. Les deux combats sont indissociables.

C'est un sérieux pas à franchir, mais il le faut. Pour rompre définitivement avec l'antiracisme traditionnel, dans l'orbite de la "gauche" bourgeoise, ce qui est l'objectif affiché des Indigènes. Et mettre en avant un antiracisme révolutionnaire.

Que les masses populaires arabes, africaines, antillaise, turques etc. s'organisent par et pour elles-même, ne nous pose pas de problème, bien au contraire. C'est le concept de la "colonie intérieure", de la double oppression sociale et "nationale" théorisé par les leaders Noirs américains comme Carmichael, Huey Newton et Bobby Seale, Georges Jackson et Fred Hampton du Black Panthers Party : la particularité de la double oppression ne peut être correctement saisie, et combattue, par ceux qui ne la subissent pas.

Bien sûr en France, contrairement aux États-Unis, on ne peut pratiquer une politique "ethnique" étroite - nos quartiers-ghettos hexagonaux n'étant pas uni-ethniques, c'est pourquoi le concept des "Indigènes" nous semble une bonne chose, qui cerne bien le problème : le lien entre le racisme et l'oppression ici, contre certaines populations bien précises, et le colonialisme présent et passé.

Reste à transformer la prise de conscience en offensive révolutionnaire de masse !


[*Le lien apparaît parfois très nettement. A l'occasion du procès (en 2006) d'un militant d'extrême-droite, ayant incendié deux mosquées en Savoie, celui-ci, chasseur-alpin, expliquait sa "dérive idéologique" par son passage dans l'armée (bras armé de la politique impérialiste) : "A l'armée, on nous parle toujours de la France, la France...", "on nous apprend à défendre les Blancs", à "se méfier de l'islam" etc. Il explique en outre avoir pratiqué des brutalités en opérations extérieures, sous les ordres de la hiérarchie.]
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11 novembre 2009 3 11 /11 /novembre /2009 00:37

lundi 9 novembre 2009

Communiqué No. 34


Le Front de Résistance contre le Coup d’Etat au Honduras, communique à la population hondurienne et à la communauté internationale :

1. La limite fixée au jeudi 5 novembre minuit ayant été atteinte sans que soit restitué le président légitime Manuel Zelaya Rosales, nous rejetons activement le processus électoral du 29 de novembre prochain.

Des élections impulsées par un régime de facto qui réprime et viole les droits humains et politiques des citoyens, ne représentent rien d’autre qu’une reconnaissance de la dictature de l’oligarchie nationale et une méthode pour maintenir un système qui marginalise et exploite les secteurs populaires au privilège de quelques uns.

La participation à un tel processus donnerait une légitimité au régime putschiste ou à son successeur qui prendrait fonction frauduleusement le 27 janvier 2010.

2. Nous maintiendrons le rejet de la farce électorale même si dans les jours qui viennent, le Président Manuel Zelaya était rétabli dans ses fonctions, puisque 20 jours ou moins, ne suffiraient pas pour démonter la fraude électorale en préparation, par laquelle l’oligarchie putschiste cherche à consolider son projet antidémocratique et répressif.

Cela ne signifie pas que nous ayons renoncé à notre revendication fondamentale de voir rétabli l’ordre constitutionnel, incluant la restitution du présidente Zelaya à la charge à laquelle il fut élu pour quatre ans par le peuple hondurien.

3. Aujourd’hui plus encore, il apparaît que l’exercice de la démocratie participative via la convocation d’une Assemblée Nationale Constituante est non seulement un droit non négociable, mais aussi la seule issue pour doter la population hondurienne d’un système politique démocratique et inclusif.

4. Nous dénonçons l’attitude complice du gouvernement des Etats Unis qui a manœuvré pour faire durer la crise, et montre maintenant ses véritables intentions de reconnaître le régime putschiste, afin de s’assurer que le prochain gouvernement soit docile aux intérêts des compagnies transnationales et à son projet de contrôle régional. Pour ces raisons, nous partageons la décision du Président Manuel Zelaya de déclarer l’échec de l’accord de Tegucigalpa; cet accord fait partie de la stratégie nord-américaine pour gagner du temps et valider le processus électoral.

5. Nous appelons les organisations et les candidats politiques qui postulent pour le 29 novembre, à être conséquents avec leurs engagements passés et à se retirer publiquement de la farce électorale.

6. Nous convoquons la population organisée ou non à se sommer aux actions de rejet de la farce électorale et à mener des actions de désobéissance civile, sous la protection de l’article 3 de la Constitution de la République, qui nous confère le droit à la désobéissance et à l’insurrection populaire.

7. Nous appelons les gouvernements et les peuples frères du monde à maintenir la pression politique pour dérouter la dictature militaire imposée par l’oligarchie et l’impérialisme, et rejeter les fausses élections du 29 novembre prochain ainsi que les autorités qui prétendent se présenter comme les représentants élus du peuple.

“NOUS RESISTONS ET NOUS VAINCRONS”

Tegucigalpa, le 9 novembre 2009

Source
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Sionisme, islamisme et ennemi principal : quelques précisions
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Le sionisme, "fils de France"
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Deux clarifications importantes
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Flash info - importance haute : la manifestation pro-palestinienne de demain à Paris est INTERDITE
Le problème avec la Palestine...
Grande manif contre les crimes sionistes à Paris (13/07)
Magnifique manifestation pour la Palestine à Tolosa, capitale d'Occitanie occupée
Petites considérations sur le sionisme et l'identification-"obsession" palestinienne
Considérations diverses : une mise au point nécessaire sur nos positions internationalistes et aux côtés des Peuples

juin 2014

POSITION DES COMMUNISTES RÉVOLUTIONNAIRES DE LIBÉRATION OCCITANE SUR LES ÉLECTIONS MUNICIPALES ET EUROPÉENNES DES PROCHAINS MOIS

L'affaire Dieudonné-Valls :
Plutôt bon article sur la ‘Déclaration de guerre de la République à Dieudonné’ (la pseudo-controverse réactionnaire entre l’antisémite dégénéré et les gardiens du temple républicain)
Quelques mises au point complémentaires (et conclusives) sur la ‘‘question Dieudonné’’ (et Dreyfus, le Front populaire, l’antisémitisme etc.)
Réflexion théorique : loi Gayssot, lois antiracistes et "mémorielles", "antifascisme" bourgeois etc., quelle position pour les communistes ?

Dossier Breizh :
Breizh : comment l'étincelle écotaxe a mis le feu à la lande
"Esclave", "identitaire", chouan, cul-terreux arriéré de service : pour paraphraser Césaire, "n'allez pas le répéter, mais le Breton il vous EMMERDE"
Considérations diverses – en guise de ‘‘petit debriefing’’ de ces derniers mois : Bretagne, fascisme, ‘‘Lumières’’ et Kaypakkaya… (point 1)
Considérations diverse (26/11/2013) : eh oui, Servir le Peuple a toujours quelques petites choses à vous dire ;-) (point 1)
Appel de la gauche indépendantiste bretonne (Breizhistance) pour le 30 novembre (avec notre critique de la position du ROCML)
Le Top Five des drapeaux qui n'ont PAS été inventés par un druide nazi  (mortel !)
Et en guise (provisoire) de conclusion : La Gauche indépendantiste bretonne revient sur la mobilisation de Karaez/Carhaix

Comité de Construction du PCR des Terres d'Òc : Déclaration du 11 Novembre

La phrase du moment :

"La tyrannie cessera parmi mon peuple ; il n'y aura que liberté, liberté toute nue, sans déguisement. Bouleversements d’États entiers : je les renverserai de fond en comble, il n'y aura rien de reste. Il va y avoir de terribles renversements de conditions, de charges et de toutes choses. Je veux faire un monde nouveau, je veux tout détruire. Je veux appeler à moi la faiblesse, je veux la rendre forte. Pleurez gens du monde, pleurez grands de la terre, vos puissances vont tomber. Rois du monde, vos couronnes sont abattues !"

Élie Marion, "prophète" et guérillero camisard cévenol, 1706.

Amb l'anma d'un Camisart, Pòble trabalhaire d'Occitània endavant !

 

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  • ANTARSYA - France (site en français)
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Rebellyon - rubrique "Facho"

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Droites extrêmes - blog Le Monde (site d'information bourgeois bien fourni, parfait pour le "watch")

Document : Ascenseur pour les fachos (série de 6 vidéos Youtube, Antifascisme.org, site social-démocrate)

 

Guerre pop' - Asie du Sud :

Inde Rouge (nouveau site "officiel" francophone)

Comité de Soutien à la Révolution en Inde

Comité de solidarité franco-népalais

Fil d'actu "Inde - Népal" du Secours Rouge - APAPC

J. Adarshini (excellent site en français)

Revolution in South Asia (en anglais)

Maoist Resistance (guérilla maoïste indienne - en anglais)

NaxalRevolution (Naxalite Maoist India, en anglais)

Banned Thought (en anglais)

Indian Vanguard (en anglais)

The Next Front (Népal - anglais)

Signalfire (sur la GPP en Inde et aux Philippines, le Népal et les luttes populaires dans le monde - en anglais)

Communist Party of India (Marxist-Leninist) Naxalbari (a fusionné avec le PC d'Inde maoïste le 1er mai 2014)

New Marxist Study Group (maoïste, Sri Lanka)

Parti communiste maoïste de Manipur (page Facebook)

 

Guerre pop' - Philippines :

Philippine Revolution (en anglais)

The PRWC Blogs

(tous deux remplacés apparemment par ce site CPP.ph avec notamment les archives d'Ang Bayan, l'organe officiel du Parti)

Solidarité Philippines

Fil d'actu "Philippines" du Secours Rouge - APAPC

 

Guerre pop' & Luttes armées - Amérique latine :

CEDEMA - actualité des mouvements armés en Amérique latine (+ qqs documents historiques)

 

Nuevo Peru (Pérou, basé en Allemagne, en castillan et allemand principalement)

Guardias Rojos (Pérou, page FB)

Fil d'actu "Amérique latine" du Secours Rouge - APAPC

Archives

Autres documents théoriques

 

Récapitulatif des "grandes thèses" de Servir le Peuple


À lire également, les Considérations Diverses, petits "billets" trop courts pour faire un article et donc regroupés par trois, quatre ou plus, exprimant notre CONCEPTION DU MONDE sur toute sorte de sujets. 


Même étude sur l'État espagnol (1 et 2) ; le Royaume-Uni (1 et 2) et l'Italie.

 

APRÈS 8 SÈGLES… (Huitième centenaire de la bataille de Muret 1213 & DÉCLARATION FONDATRICE de notre Comité de Construction du PCR-Òc)

 

 






 

 

 


 


 

 

Le 'centre mlm' de Belgique, la Guerre populaire et le (n)PCI (sur la stratégie révolutionnaire en pays impérialiste) ; et dans la continuité :

Gramsci et la théorie de la Guerre populaire en pays capitaliste très avancé (1ère partie)

et Gramsci et la théorie de la Guerre populaire en pays capitaliste très avancé (2e partie)

 

 

 

EXCLUSIF : Lotta Continua - "Prenons la Ville !" (1970) [avec un salut rouge et fraternel à l'AA Bordeaux ]

Manifeste Programme du (n)PCI

Présentation

du chap. 1 du Manifeste pour les lecteurs/trices francophones (valable pour tout le Manifeste)

 

(Chapitre I): PDF - WORD

 

 

 MANIFESTE COMPLET

(version non-définitive ; chap. 4 et 5 pas encore validés par les camarades italiens)

 

IMPORTANT pour la compréhension du Manifeste :

La crise actuelle, une crise par surproduction absolue de capital (en PDF)

article de 1985 paru dans Rapporti Sociali n°0

[en bas de la page en lien, icône
PDF - Télécharger le fichier pour télécharger le document]

Autres analyses d'actualité









Situation décisive au Népal 

En matière de conclusion sur la situation au Népal, et ses répercussions dans le Mouvement communiste international 

Questions-réponses sur la situation au Népal

 

Discussion sur la "gauche" en Amérique latine et la bourgeoisie bureaucratique

 

Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria : l'analyse d'un communiste abertzale

Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria, 2e partie

Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria, 3e et dernière partie  

 

 

 

 


Considérations diverses 03-2013 - et un peu de polémique/critique, ça fait pas de mal ! (sur Chavez, le 'bolivarisme', le 'fascisme' de celui-ci et autres choses...)

Autres articles historiques

 

25 avril 1945 : le Peuple italien terrasse le fascisme

 

 


 




Et en guise de récapitulatif/synthèse : Considérations diverses sur les États, les Nationalités, la Subsidiarité et le Pouvoir populaire ; ici (point 1) : Considérations diverses – fin octobre 2013 : État et révolution bourgeoise et ici : Considérations diverses : 1/ Le cœur des nations est aujourd’hui le Peuple