Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
27 octobre 2009 2 27 /10 /octobre /2009 22:16

Après la répression sanglante du mois de juin, la clique fasciste de Garcia poursuite sa répression contre les mouvements indigènes :

Pérou: l'Etat durcit le ton contre les indigènes, qui convoquent leurs chefs

LIMA — Le gouvernement du Pérou a singulièrement durci le ton envers sa minorité indienne d'Amazonie, en saisissant la justice pour dissoudre le principal collectif indigène du pays, pour son rôle dans des violences qui avaient fait 34 morts en juin.

L'Association interethnique de développement de la jungle péruvienne (AIDESEP), qui dit représenter 1.350 communautés éclatées sur 65 ethnies -400.000 âmes environ- a réagi jeudi à cette "volonté" de la "réduire au silence" en convoquant les "apus" (chefs coutumiers) à une "réunion d'urgence".

L'AIDESEP a annoncé avoir reçu une convocation judiciaire pour le 5 novembre, à la suite de la demande ministérielle de dissolution "pour actions contraires à l'ordre public" en mai-juin.

Des poursuites étaient déjà pendantes contre des dirigeants du collectif, dont trois réfugiés au Nicaragua.

Mais l'offensive contre l'organisation elle-même contraste avec le relatif climat de réconciliation entre Etat et indigènes d'Amazonie qui a suivi les violences des 5-6 juin à Bagua (nord).

Sur un blocus routier d'Indiens protestant contre la surexploitation de l'Amazonie, une intervention de police avait dérapé en affrontements, faisant 34 morts dont 24 policiers [en réalité la répression a fait entre 40 et plus d'une centaine de victimes (link), très majoritairement indigènes NDLR] : les plus sanglantes violences au Pérou depuis 1992, en pleine "guerre contre le terrorisme".

Bagua avait choqué le pays et ému la communauté internationale des droits de l'Homme, motivant une visite expresse du rapporteur spécial de l'ONU sur les peuples indigènes, James Anaya.

Dans un rapport présenté jeudi à Lima, la Fédération internationale des Ligues des droits de l'Homme a surtout imputé la tragédie à une opération de police "mal planifiée et exécutée", qui généra des "réflexes d'autodéfense et de résistance" chez les indigènes.

La FIDH a demandé que Bagua ne soit ni oublié ni impuni, mais a aussi appelé à la fin des poursuites judiciaires contre des dirigeants indiens, pour "rétablir la confiance" et le dialogue.

Dans la foulée de Bagua, le Parlement avait révoqué des décrets contestés sur l'exploitation de l'Amazonie. Un mois plus tard, le Premier ministre avait été remplacé. Et depuis juillet, l'Etat a mis en place des tables de dialogue incluant des représentants indiens.

Mi-octobre, deux leaders indigènes, Saul et Cervando Puerta Pena, ont même regagné le Pérou pour s'y défendre, après que la justice eut transformé leurs mandats d'arrêt en simples demandes de comparution.

Mais l'Etat reste résolu dans sa confrontation avec l'AIDESEP. Il n'a pas digéré le maladroit appel à l'"insurrection amazonienne" lancé en mai par l'ex-numéro un du collectif, Alberto Pizango, mot d'ordre qu'il avait retiré 24 heures plus tard.

Il est aussi persuadé que l'AIDESEP, un collectif organisé distinct de la hiérarchie émiettée des "apus", est un foyer de radicaux influencés en partie de l'étranger, par des ONG ou des "connexions" dans des pays voisins. La Bolivie du socialiste Evo Morales fut montrée du doigt.

Surtout, le gouvernement de centre-droit d'Alan Garcia, avide de renouer avec sa croissance record de 2007-08, ré-assène peu à peu le message que rien ni personne n'arrêtera l'exploitation des riches ressources de l'Amazonie, environ 60% de son territoire.

Le groupe public Petroperu a annoncé mercredi que le pays triplera quasiment sa production d'hydrocarbures d'ici 2015, pour atteindre 400.000 barils/jour.

Dix-sept "lots" ou concessions sont ainsi en préparation -dix dès 2010- dans le nord-est amazonien, où les communautés indigènes sont dûment "consultées", mais n'auront "pas droit de veto", a prévenu le numéro un de Petroperu, Daniel Saba.

 

Nouveau bras de fer avec les Amérindiens (Courrier International)

"La fédération des communautés indiennes de l'Amazonie péruvienne (AIDESP) a dénoncé, le 22 octobre, la volonté du gouvernement de la réduire au silence", rapporte El Comercio de Lima. Elle a reçu une convocation judiciaire pour le 5 novembre émanant du ministère de l'Intérieur, "pour actions contraires à l'ordre public en mai et juin". Cette association interethnique rassemble 1 350 communautés amérindiennes. Elle s'était opposée aux forces de l'ordre début juin, à Bagua, pour protester contre des décrets d'exploitation de l'Amazonie (60 % du territoire). L'intervention de la police avait dégénéré, faisant 34 morts, dont 24 policiers. Après le retour au calme, la volonté du gouvernement d'Alan García de dissoudre l'AIDESEP ravive les tensions. Le collectif amérindien a aussitôt réagi en convoquant d'urgence les chefs coutumiers des tribus. "Le gouvernement a réaffirmé sa volonté de renouer avec la croissance record de 2007-2008 et décrété que rien n'arrêtera l'exploitation du pétrole en Amazonie", explique le journal. 

La répression de juin 2009 en Amazonie péruvienne

Images de la répression (âmes sensibles s'abstenir)
Partager cet article
Repost0
27 octobre 2009 2 27 /10 /octobre /2009 19:02


Alors que depuis 15 ans, l'extrême-gauche altermondialiste se pame sur les Zapatistes et le passe-montagne du commandant Marcos, une véritable guérilla populaire révolutionnaire secoue les Etats de Guerrero, Oaxaca, Tlaxcala et Veracruz.

Alors que l'Armée Zapatiste de Libération Nationale (EZLN) ne vise par sa lutte qu'à "amener" le pouvoir réactionnaire "au dialogue" avec les indigènes (réformisme armé), l'Armée Populaire Révolutionnaire assume le marxisme-léninisme, la guerre du peuple et la révolution pour une république démocratique et populaire !pdpr

Voici un (vieil) article de Maurice Lemoine pour le Monde Diplomatique (1998) :
 

ALORS QUE L’ATTENTION EST FIXÉE SUR LE CHIAPAS

Nouvelles guérillas dans le Guerrero mexicain

A la mise en application des accords de San Andres, signés le 16 février 1996 par la délégation gouvernementale et l’Armée zapatiste de libération nationale, le président Ernesto Zedillo a préféré le reniement des engagements pris, la formation d’escadrons de la mort, la militarisation du Chiapas. Cette stratégie de contre-insurrection a fait plus de cent morts en deux ans. Le même choix est effectué dans d’autres Etats pauvres du sud du Mexique - en particulier le Guerrero - où misère et répression poussent la population à la radicalisation.

Par Maurice Lemoine

AU fur et à mesure que la route se fraie un passage dans la puissante Sierra Madre del Sur, les visages entrevus changent, jusqu’à devenir purement indiens. Forêts, rocaille, cactus géants et misérables champs... il faut cinq heures, depuis Chilpancingo, la capitale de l’Etat (1), pour qu’apparaisse Tlapa de Comonfort, centre administratif de la région du Guerrero qui porte bien son nom, la Montaña (la Montagne).

Hormis le marché, où les paysans descendent le samedi et le dimanche, aucune industrie, aucune activité salariée. Rien. Des bouquets de fer à béton hérissent les nombreuses bâtisses en construction. Elles seront achevées au rythme des mandats qui arrivent de « là-bas ». « J’ai quatre cousins aux Etats-Unis », lâche Benito, vingt-deux ans, qui envisage de suivre le même chemin.

Pourtant, force est de constater qu’une nouvelle activité a réveillé depuis peu la bourgade. Une caserne - 600 soldats - vient d’y être installée. Et les gens d’en commenter à mi-voix la cause déclarée : une ténébreuse histoire de groupes armés. « Ça a commencé dans le Chiapas, murmure Juan Basurto. Mais, là-bas, ils sont plus politiques. Marcos diffuse mondialement. Ici, c’est une autre équipe, on la connaît moins bien. »

Cette Armée populaire révolutionnaire (EPR) qui hante le maquis guerrerien, Benito en a entendu parler par les journaux. Il insiste bien : par les journaux. Lui qui milite au sein de l’Union des communautés indigènes de la Montagne (UCIM) a cependant sa petite idée sur la question. « On n’a rien à voir avec eux, précise-t-il prudemment, mais on les respecte. Ce sont des travailleurs sociaux, comme nous, mais par d’autres voies. »

La pauvreté, source de tous les maux

TOUT autour de Tlapa, entre 600 et plus de 3 000 mètres d’altitude, s’étend la Montaña, la partie la plus abrupte, la plus accidentée de l’Etat. La région est très pauvre. Maïs, haricot, riz, ses productions ne valent rien. Là où il fait très froid, même la milpa  (2) ne produit pas. Deux chapeaux de paille, confectionnés en une journée, rapportent 1 peso (3). Chacun de ces chapeaux sera revendu 17 pesos par les acaparadores (profiteurs) du commerce ambulant. La Montagne est peuplée d’Indiens - Nahuas, Mixtèques, Tlapanèques - qui, eux non plus, « ne valent rien ». Ils possèdent leurs coutumes, sèment et récoltent leurs trois bricoles, et les vendent à bon marché. Le bois, ils en font littéralement cadeau. « Il leur manque une orientation politique à ces pauvres gens. »

Outre son activité au sein de l’UCIM, Benito milite dans l’opposition avec le Parti de la révolution démocratique (PRD) du doctor Cuauhtemoc Cardenas. Evoquant avec fougue ses ancêtres autochtones (il est métis), vêtu de son large tee-shirt qu’ornent une inscription - Hard Rock Café - et un gigantesque Mickey, il rêve de San Francisco ou de Washington, transporte ses tracts de l’UCIM - « Nous considérons qu’on acquiert une conscience de classe quand on sait : à quelle classe on appartient ; qui sont nos ennemis de classe (l’Etat, la bourgeoisie, l’impérialisme) » - et se découvre respectueusement devant l’imposante église qui domine Chalpatlahua : « C’est un sanctuaire très miraculeux. » À lui seul, Benito, c’est tout le Guerrero.

Tototepec n’appartient pas à la cohorte des caseríos (hameaux) dépourvus de toute voie de communication. Mais l’extrême pauvreté y est présente. Seuls les sympathisants du parti au pouvoir depuis la nuit des temps, le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), reçoivent de l’aide - riz, haricots, sucre - à l’occasion (en général juste avant les élections). Ici, tout manque. « Il y a de l’eau, s’insurge M. Primo Alvarez, mixtèque, instituteur bilingue, si on avait une pompe, elle bénéficierait à tout le pueblo. Il y a du bois, mais pas moyen de l’exploiter. On pourrait produire de la chaux, il y a les pierres nécessaires, mais nous ne disposons d’aucun moyen... »

Les militants du PRD, minoritaires dans ce village tenu par le PRI, se battent auprès des autorités pour obtenir des engrais. Le 1er juin dernier, pour toute réponse, ils reçoivent la visite des judiciales (police judiciaire) et de l’armée. Les portes sont défoncées, les maisons fouillées, les ustensiles de cuisine brisés, le grain dispersé aux quatre vents. Une jeune femme est violée devant son époux. « Ils m’ont accusé d’être un chef de l’EPR », soupire M. Primo Alvarez. Directeur de l’école (cinq instituteurs), à la tête d’une classe de 45 élèves, il doit également cultiver son champ : son salaire mensuel, 1 600 pesos (1 180 francs), ne lui permet pas de vivre.

« Où vais-je trouver le temps d’aller avec un groupe armé ? » D’un geste écoeuré, il montre sa masure. « Au lieu de nous envoyer la troupe, qu’ils construisent des écoles, des cantines, qu’ils donnent des bourses, des vêtements et des chaussures pour les enfants, des logements décents pour les maîtres !... » Puis, revenant sur cette fameuse EPR qui leur vaut tant de désagréments : « Nous, nous luttons démocratiquement. Nous n’avons jamais porté d’armes. Mais on respecte leur lutte, leur manière de penser. Parce qu’ils sont également porteurs des demandes du peuple indigène. »

A Cochoapa el Grande, dans un presque-bout-du-monde qui survit au-dessus des nuées, c’est le 13 juillet 1998 que l’armée a surgi. Maison par maison, elle a tout fouillé. Elle a frappé les gens. Pas tous, juste les « subversifs » du PRD. Comme partout, elle établit régulièrement des barrages où chacun est interrogé sur ses faits et gestes, harcelé sans aménité. Dans ce pueblo très divisé, le comisario  (4) est perrediste (membre du PRD). Depuis son élection, l’électricité a fait son apparition. En son temps, le comisario priiste (membre du PRI) avait reçu des crédits pour construire un pont. Il n’y a toujours pas de pont. Dans la communauté, malgré ces évidences, les clivages demeurent abyssaux.

C’est que le parti « officiel » sait aussi se faire comprendre. À dix-sept heures, plusieurs dizaines de paysans, outil sur l’épaule, regagnent le caserío. Payés sur un programme gouvernemental, ils reboisent les versants érodés. Tous sont membres du PRI. Aucun des habitants catalogués « opposant » n’a eu accès à ce travail. « Les gens sont fatigués, lâche un indigène qui, méfiant tout de même, enchaîne par une périphrase. Ici, on raconte l’histoire d’une guérilla du temps passé, celle du maestro Lucio Cabañas. Ça va recommencer. Il va finir par y avoir une guerre ou je ne sais quoi... »

Un jeune qui l’accompagne, une fois n’est pas coutume, n’use pas de circonlocutions. Il fixe les sommets qui bousculent l’horizon : « C’est bien qu’ » ils « soient là, parce que maintenant, si un problème nous tombe dessus, » ils « vont nous aider. » Fort aimablement, il refuse ensuite de décliner son identité. Par les temps qui courent, on meurt pour beaucoup moins que cela.

Le Guerrero est, avec le Chiapas et l’Oaxaca, ses voisins d’infortune, l’un des Etats les plus pauvres du Mexique. Dans les années 60 qu’inaugura la tuerie de Chilpancingo (30 décembre 1960), aux revendications des cultivateurs de coprah et de café, des instituteurs et des étudiants ne répondit qu’une violente répression. En 1963, Genaro Vásquez, un maître d’école, prit les armes à la tête de l’Association nationale civique révolutionnaire (ACNR). Après le massacre des producteurs de coprah, le 20 août 1967 à Acapulco, un autre instituteur, Lucio Cabañas, fonde le Parti des pauvres (PDLP). Les actions armées se multiplient dans les années 70 et culminent, le 29 mai 1974, avec l’enlèvement de Ruben Figueroa (père) . Candidat priiste au poste de gouverneur de l’Etat, l’individu est connu pour ses méthodes de gangster (5). La chasse à l’homme fait rage, Lucio Cabañas meurt dans une embuscade au mois de décembre suivant. Les cadres survivants de l’organisation démantelée s’évanouissent dans la clandestinité.

Compter avant tout sur ses propres forces

« E N ce temps- là, se souvient un ancien , les droits de l’homme n’existaient pas ! » Une centaine de morts, plus de 300 disparus, l’armée nettoie cruellement la région. Peu à peu, cependant, des milliers de têtes se relèvent qui ne pouvaient demeurer indéfiniment courbées. Une Union de ejidos  (6) voit le jour au sud de la Montaña, sur la Costa Grande (7). « On avait des délégués dans toutes les communautés, rappelle M. Hilario Acosta. Le gouvernement a invité tous ces délégués, il leur a donné de la nourriture, de l’argent, des femmes, en leur demandant de se rallier à la Confédération nationale paysanne [CNC, syndicat officiel]. Le jour de l’élection de la nouvelle direction, ils ont tous voté pour la CNC. » Les incorruptibles repartent de zéro, forment une Coalition d’ ejidos, commencent à travailler sur la commercialisation du café. « Mais les priistes se sont infiltrés et la coalition s’est divisée. »

L’époque, pourtant, n’est pas à baisser les bras. Après l’élection frauduleuse de M. Carlos Salinas de Gortari à la présidence, en 1988, les paysans proposent à M. Cuauhtemoc Cardenas, candidat spolié, futur fondateur et dirigeant du PRD, de « donner leur vie pour défendre le vote », les armes à la main. Son refus - il choisit alors « la voie de la légalité » - provoque une immense frustration. Tout en demeurant fidèles au PRD, dont l’influence contestataire s’accroît considérablement dans le Guerrero, ils retiennent la leçon : ils compteront désormais, et avant tout, sur leurs propres forces.

En janvier 1994, naît l’Organisation paysanne de la Sierra du Sud (OCSS), le plus puissant des multiples mouvements qui font du Guerrero un chaudron bouillonnant. En gestation depuis de nombreux mois, l’OCSS, qui regroupe sans distinction métis et indigènes, apparaît quelques jours après le soulèvement d’une mystérieuse armée, dans le Chiapas voisin. Le gouverneur Figueroa entreprend d’anéantir cette organisation indépendante (l’OCSS) qui refuse de se laisser corrompre, tout comme il lâche ses chiens sur toute forme d’opposition. Tous sont accusés d’entretenir des liens avec l’Armée zapatiste de libération nationale (EZLN). Assassinats, exactions et arrestations se multiplient.

C’est pour protester contre la disparition d’un des leurs, Gilberto Romero, que plus d’une centaine de membres de l’OCSS descendent en camion, le 27 juin 1995, vers Atoyac de Alvarez. Au lieu-dit Aguas Blancas, les forces de sécurité arrêtent le convoi. Après avoir fait descendre des véhicules une partie de ces civils désarmés, elles ouvrent délibérément le feu. M. Marino Sanchez : « J’étais allongé au sol, les balles passaient tout près, on était complètement entourés de policiers. J’ai vu qu’ils donnaient le coup de grâce à des compagnons blessés. » Comme dans un cauchemar : 17 paysans assassinés, plus de 20 blessés.

Douze mois plus tard, aucun des instigateurs du massacre n’a été jugé. Seul résultat obtenu par la mobilisation populaire, le gouverneur Ruben Figueroa (fils) a démissionné. Le jour anniversaire du massacre, alors que, sur place, se déroule une cérémonie commémorative regroupant 6 000 personnes, une centaine d’hommes et de femmes armés, le visage masqué par l’inévitable passe-montagne, surgissent. Pour la première fois, l’Armée populaire révolutionnaire apparaît publiquement.

« Après le [premier] moment de surprise, dit en souriant rétrospectivement un témoin, on a vu sur les visages des expressions de plaisir. Beaucoup ont applaudi. Un curé est allé les embrasser en disant : "enfin !" ». Evidemment, le communiqué lu en cette occasion - le Manifeste d’Aguas Blancas - a peu à voir avec la prose lyrique du sous-commandant Marcos. « Nous voulons l’établissement d’une République démocratique populaire (...) et appelons à la formation de tribunaux populaires pour juger les ennemis du peuple. »

« À qui devons-nous demander pardon ? »

TERRORISTES ! Le gouvernement Zedillo, qui a enfermé les zapatistes dans une négociation en trompe-l’oeil, tente d’accréditer l’idée qu’il existe une bonne guérilla, l’EZLN, possédant une base sociale, et une mauvaise, l’EPR, qui n’en a pas. Il est aidé, consciemment ou pas dans un premier temps, par le sous-commandant Marcos, dont les commentaires sont glaciaux. Les « nouveaux venus » devront « gagner leur légitimité ». Paraphrasant le médiatique zapatiste, le comandante José Arturo expédie une réponse cinglante : « À qui devons-nous demander pardon pour le fait de ne pas permettre que le gouvernement continue à assassiner ? À qui devons-nous demander pardon pour notre soulèvement armé ? Devons-nous demander pardon, par exemple, au gouvernement ? Devons-nous demander pardon à l’oligarchie ? Devons-nous demander pardon à l’EZLN pour cette décision ?  (8) » Puis il conclut sèchement : « La poésie ne peut être la continuation de la politique par d’autres moyens. »

A défaut de devenir cordiales, les relations (ou plutôt l’absence de relations) se détendront. Sans occulter les divergences, l’EPR se réfère avec respect à l’EZLN. Mais elle ne cache pas que son objectif est la prise du pouvoir et que, pour ce faire, elle combinera la voie civile et la voie armée.

En fait, l’EPR existait depuis de longues années. Si son apparition ne provoque guère d’enthousiasme, c’est qu’en son sein le Parti révolutionnaire ouvrier clandestin Union du peuple-Parti des pauvres (Procup-PDLP) occupe une position dominante. Surgie dans les années 60, cette organisation très fermée, de tendance maoïste, « a plus qu’une mauvaise réputation, souligne à Mexico M. Enrique Avila, l’un des dirigeants du Front zapatiste de libération nationale (FZLN), constitué, dans la société civile, à l’initiative du sous-commandant Marcos. Elle a tué plusieurs compañeros appartenant à la gauche qu’elle appelle réformiste pendant ces vingt dernières années. » Le Procup n’a guère hésité non plus à utiliser la pratique consistant à éliminer ses dissidents.

Au long de ces années, le Procup a aidé le Parti des pauvres à se réorganiser et à reprendre pied dans le Guerrero. Dans sa mouvance, s’activent 14 organisations révolutionnaires (9) qui, à diverses époques, se rapprochent, tout en continuant à agir en ordre dispersé. Le soulèvement zapatiste et l’espoir qu’il soulève accélèrent l’unification. Le 1er mai 1994, cet ensemble disparate se réunit en un seul front et compose l’EPR. Le 18 mai 1996, est constituée une seule structure politico-militaire, avec une seule armée.

Le 30 août 1996, l’EPR passe à l’offensive dans 7 Etats du pays, en particulier dans ses fiefs du Guerrero et d’Oaxaca (elle est également présente dans l’Etat de Veracruz et le Chiapas). Fin octobre, une nouvelle campagne provoque une dizaine de morts dans les rangs des forces de sécurité. Des actions sporadiques suivront. Pas de chocs frontaux, des actions limitées. « Compte tenu du rapport de forces, admettra, début 1998, » Manuel « , un membre de la guérilla, nous sommes dans une étape d’autodéfense, nous répondons à l’agression de l’armée. »

Comme pour confirmer les rumeurs qui circulent - « Ces dernières années, le Procup a évolué » - , le ton se fait moins « années 70 ». « On nous a comparés à Sentier lumineux... On n’est pas des provocateurs. C’est un travail de vingt ans avec des gens qui meurent de faim. Aguas Blancas a accéléré le processus. La base sociale a demandé : » Qu’est-ce qu’on fait ?« Nous avons répondu présent. Le socialisme n’est pas à l’ordre du jour, la lutte armée à elle seule ne peut provoquer le changement. Toutes les formes de lutte démocratique, pacifique, parlementaire sont nécessaires. Mais, compte tenu de la situation, il faut une pression armée. » Une seule question subsiste. À ce moment, et alors que rien ne transpire des dissensions internes, Manuel appartient-il encore à l’EPR ou déjà à l’Armée révolutionnaire du peuple insurgé (ERPI) ?

Ce sont les événements d’El Charco (Costa Chica) qui sortent à la lumière l’existence de l’ERPI. Au pays d’Acteal (10) et d’Aguas Blancas, rien que de tristement répétitif. À l’aube du 7 juin 1998, l’armée attaque une école où étaient rassemblés plusieurs dizaines d’indigènes et, au terme d’un « affrontement » qui dure six heures, tue 11 guérilleros sans déplorer, elle- même, de victime dans ses rangs. La polémique éclate lorsque les survivants et les détenus dénoncent : il n’y avait pas de guérilleros, il n’y a pas eu combat, et les victimes (majoritairement des habitants du village) ont été exécutées.

La seconde partie de l’explication se révélera conforme à la réalité. La première, paradoxalement, sera remise en question après une embuscade contre l’armée dans la région des Terres chaudes (Tierra Caliente), le 22 juin, et, le 4 juillet, contre une patrouille de judiciales sur la route Chilapa-Tlapa (la Montaña). « Oui, nous étions à El Charco, réunis avec des paysans. Les "compas" (11) n’ont pas pris les mesures de sécurité nécessaires, et nous avons été surpris. Cela est notre réponse », revendique ce groupe jusque-là inconnu.

Soixante pour cent des colonnes de l’EPR interviennent dans le Guerrero. L’ERPI naît, le 8 janvier 1998, d’une scission menée par les (ou des) unités combattantes du Guerrero et les instances du Parti démocratique populaire révolutionnaire (PDPR, bras politique clandestin) dans l’Etat. « De nombreuses communautés, expliqueront en août les comandantes Antonio et Santiago, exigeaient une réponse aux agressions. L’EPR n’agit pas ainsi et organise des opérations qui répondent non aux attentes des populations, mais à des épisodes conjoncturels surgis dans le pays. Nous proposions de répondre à la répression, mais nous n’avions pas l’autorisation de l’EPR pour de telles actions. »

Les prochaines opérations, est-il annoncé, seront déterminées par la nécessité de réagir aux exactions des autorités. « Cette armée, jusque-là, appartenait à un parti, nous la remettons au peuple. Décidez ce que nous devons faire. Nous agirons uniquement là où le peuple le décidera. » Un discours que ne désavoueraient pas... les zapatistes, avec lesquels il n’existe cependant toujours aucune relation (12). « Mais l’EZLN, admet-on au sein de l’ERPI, a fait des apports importants, qui ont à voir avec la démocratie, à travers la formule "commander en obéissant". Dans ce sens, oui, il y a un rapprochement » - unilatéral jusqu’à présent.

Des 580 militants du PRD assassinés ces dernières années, 207 l’ont été dans le Guerrero (35 % du total). Accusé d’être un dirigeant de l’EPR, ce dont il se défend énergiquement, l’ex-député PRD Bernardo Ranferi a dû demander l’asile politique en France. Depuis 1996, circule une liste noire de 106 noms élaborée par le groupe Confidentiel 08 (paramilitaire) et liant les « futures cibles » à la lutte armée. « Sur la Costa Grande, dénonce Mme Norma Mesino, dirigeante de l’OCSS, 34 de nos militants ont été tués depuis 1995. En juillet dernier, ils ont assassiné un dirigeant, Eusebio Vásquez. Depuis longtemps, il était menacé par José Vargas, commandant de la police de Tepetixtla, mais c’est l’un des nôtres, Erasto Hurtado, qu’on a arrêté en l’accusant du meurtre ! Leur but : nous présenter comme une organisation violente et, qui plus est, nous diviser. »

Cinquante-deux membres du Front ample de construction du Mouvement de libération nationale (FAC-MLN), regroupement de 300 syndicats, partis et organisations né à Acapulco et particulièrement présent dans le Guerrero, croupissent en prison sous les accusations les plus diverses. Ceci expliquant cela, le FAC-MLN, pressé par le gouvernement, a refusé de condamner explicitement la lutte armée. La militarisation de l’Etat s’intensifie, les paramilitaires, comme au Chiapas, laissent dans leur sillage de larges traces de sang.

Un pueblo pouilleux perché sur un piton, au coeur de la Montaña. Attablés, une bière à la main, des militants indiens du PRD - des enseignants - envisagent les prochaines élections. Selon les probabilités, le PRD pourrait remporter le poste de gouverneur dans le Guerrero, en février 1999, et la présidence de la République, en l’an 2000, avec l’ ingeniero Cuauhtemoc Cardenas. Le propos est à la fois volontariste - « Nous continuons à croire dans la lutte démocratique pour obtenir le changement »... - et désabusé - « ... mais on pense que cette lutte démocratique ne va pas réussir. »

Si le gouvernement, sous la pression de l’EZLN, du PRD et de l’opinion internationale, a ouvert des espaces politiques, allant jusqu’à permettre la victoire de M. Cardenas à la mairie de Mexico, en juillet 1997, et la perte, par le PRI, de la majorité absolue au Congrès, tous savent que la situation reste bloquée dans leurs campagnes quasi féodales, aux mains des caciques locaux.

Certes, Chilpancingo et Acapulco ont basculé dans le camp du PRD lors des élections municipales du 6 juillet 1997, mais les zones rurales sont encore aux mains du PRI. Depuis quelques mois, ce dernier a commencé à ratisser les campagnes, achetant les consciences, distribuant cadeaux, vêtements, maïs, engrais. « À ces gens, avec leur pauvreté, on offre un repas, quelques haricots, et on les emmène là où on veut, comme un troupeau. » Qui plus est, M. Ruben Figueroa, gouverneur poussé à la démission après le crime d’Aguas Blancas, a annoncé son retour en politique pour empêcher, par tous les moyens, la victoire de l’opposition dans cet Etat.

Toutefois, le PRD ne paraît même pas enthousiasmer les... perredistes. « La résolution de nos problèmes ne passe pas seulement par un changement de personne, dit-on à Tlapa. Le PRD n’est pas la solution. » Puis on tempère : « Mais, en contribuant à ouvrir des espaces, il permet au moins d’avancer. » Dans la chaleur suffocante de Tepetixtla, on va plus loin : « Que ce soit le PRI ou le PRD qui l’emporte, il n’y aura pas une grande différence. Je préférerais que le vainqueur soit le peuple. » Le PRD local est incontestablement radical. De fait, ses militants ne sont pas « militants du PRD », mais d’organisations paysannes ou populaires du type OCSS ou FAC-MLN, ils sympathisent plus ou moins ouvertement avec la guérilla et, en fait, utilisent le parti pour s’ouvrir des espaces et éviter la répression.

A l’échelle nationale, sans pouvoir récuser ces voix dont on a besoin, on voit d’un mauvais oeil ce gauchissement, qui risque d’aliéner au parti social-démocrate le centre politique sur lequel il fonde ses espoirs. Cette base radicale n’a pas fini de poser des problèmes, y compris et surtout en cas de victoire, en l’an 2000, de M. Cardenas. Soucieux de conquérir l’Etat, celui-ci ne condamne pas fermement le néolibéralisme, dont il veut simplement supprimer les épines, ne refuse plus l’Accord de libre-échange nord-américain (Alena), qu’il souhaite juste réaménager.

Quant aux pratiques locales, elles font souvent parler de PRI bis. En vue des élections de 1999, le PRD ne possède pas moins de sept pré-candidats au poste de gouverneur du Guerrero - les deux principaux aspirants, MM. Félix Salgado et Xavier Olea, étant des transfuges du PRI. Ce n’était sans doute pas suffisant. Le 21 août, M. Octaviano Santiago, président du comité d’Etat du PRD, annonçait que son parti avait entamé des discussions avec certains des neuf pré-candidats du PRI pour qu’ils abandonnent leur parti et participent aux primaires pour déterminer le candidat PRD (13).

En tout état de cause, « pour les prochaines élections, nous faisons une alliance totale avec le PRD, affirme Mme Norma Mesino, dirigeante de l’OCSS. Sans nous bercer d’illusions, nous croyons qu’il y aurait avec lui une relation plus positive, une réponse à certaines de nos demandes ». Ne serait-ce que la mise entre parenthèses de la répression. Car , à Metlatonoc, dans le plus misérable des municipios de l’Etat, M. Felipe Ortiz, PRD, avertit : « Le gouvernement a deux chemins. Respecter la volonté populaire ou provoquer une radicalisation. Les gens sont décidés. Le Guerrero est une poudrière qui peut exploser d’un moment à l’autre. » L’ERPI, pour sa part, a déjà annoncé la couleur : elle se trouve dans une phase d’ « accumulation silencieuse des forces » pour appuyer une situation insurrectionnelle. « Nous pensons qu’il est nécessaire de se préparer parce qu’il peut y avoir, dans certaines conjonctures, des détonateurs qui font que les masses se soulèvent. »

Une petite Amérique centrale

CHIAPAS, Guerrero, Oaxaca, Veracruz, c’est tout le sud du Mexique qui hésite entre violence et paix civile. Une défaite - fût-elle régulière ! - de M. Cuauhtemoc Cardenas, à l’élection présidentielle de 2000, et nul ici ne parie sur ce qui peut arriver. Une imprudence avant cette échéance, fraude électorale dans le Guerrero, intervention militaire au Chiapas, et tout peut basculer. « Si l’armée attaque l’EZLN, confiait "Manuel", membre de l’EPR (ou de l’ERPI), au début de l’année, Marcos a dit qu’il ne voulait pas de sauveur. Mais on ne peut pas rester les bras croisés. On passerait de l’autodéfense à la déclaration de guerre. » Une petite Amérique centrale EPR members IIau sein de l’espace de l’Alena ! Avec toutes les composantes, non d’un conflit classique, guérilla-armée, mais, compte tenu des ingrédients présents dans la région, en particulier les nombreuses communautés paysannes que le clientélisme a attachées au PRI, d’une guerre civile localisée.

La guérilla n’a aucun avenir, en tant que telle, dans un Mexique où l’option électorale existe désormais et où le PRD alimente les espoirs réformistes [inévitable baratin réformiste façon Monde Diplo NDLR]. Mais elle a de beaux jours devant elle, et une légitimité durable, si la démocratie sociale et politique ne parvient pas à s’établir dans les Etats les plus pauvres. Plutôt que de réduire le danger, le pouvoir l’attise et ne joue que sur un levier. À Tlapa, alors qu’il sortait du local de l’UCIM, Benito a croisé un judicial. L’homme l’a arrêté, a posé sa main sur son bras, l’a froidement fixé et a seulement lâché : « Je sais qui tu es. Je connais tes activités. »

 



Ici, un article de François Orget et Hannah Paris : "Nouveau brasier au Guerrero"
 
Nouveau brasier au Guerrero
Par François Orget et Hannah Paris
L'irruption d'une nouvelle organisation armée dans les montagnes du Guerrero et de la Huasteca crée une nouvelle situation politique et militaire. Le mystère qui planait depuis fin juin sur les origines et la nature de l' Armée populaire révolutionnaire (EPR) a commencé à s'éclaircir.

Lorsqu'elle apparut pour la première fois à Aguas Blancas, dans le Guerrero, profitant de la cérémonie du souvenir organisée en mémoire des paysans massacrés un an plus tôt par la police, l'EPR s'est heurtée au scepticisme des commentateurs et des journalistes. Chez les zapatistes et dans les mouvements qui gravitent autour d'eux, le discours était unanime : « Ils doivent faire leurs preuves. » Preuve qu'ils existent bel et bien, preuve de leur implantation dans la population, preuve qu'ils ne sont pas des provocateurs manipulés par le pouvoir. Depuis la fin juin, l'EPR a multiplié les actions de « propagande armée révolutionnaire », levant ainsi les doutes sur le premier point. Il ne s'agit pas seulement d'une « pantomine » organisée par un petit groupe, mais il y a bien une organisation, présente dans au moins deux régions du Mexique, s'étendant sur une demi-douzaine d'Etats (1).

Selon la structure classique des organisations politico-militaires d'Amérique centrale et latine, l'EPR est la branche armée du Parti démocratique populaire révolutionnaire (PDPR), né le 18 mai dernier de la fusion de plusieurs groupes (2). Ce parti, dirigé par un comité central, exerce son autorité à la fois sur les militants et sur les miliciens armés. L'EPR est organisée en commandos de quatre combattants chacun, en pelotons de trois commandos, en détachements, en brigades et bataillons, selon les commandants José Arturo et Francisco, lors d'un entretien accordé début août à un groupe de journalistes de Mexico, « quelque part au coeur de la Sierra Madre orientale ».

Soigneusement mise en scène après plusieurs journées de contacts secrets et de marche, l'entrevue a eu lieu dans la Huasteca, alors que les principales actions militaires de l'EPR se sont produites dans les Etats du Guerrero et de Oaxaca, pour bien montrer que l'organisation était présente tant sur la côte Atlantique que sur la côte Pacifique. Seuls les journalistes de Proceso ont eu droit à un second entretien, dans une maison de sécurité à Mexico. Dans la Sierra Madre orientale, les journalistes ont été accueillis par une centaine d'insurgés, dont une cinquantaine d'hommes en armes. Mais les commandants n'ont pas révélé les effectifs de leurs troupes. Ils ont seulement indiqué que l'EPR était née de la fusion de quatorze groupes armés clandestins, dont le plus connu est le Procup-PDLP (3), issu de la guérilla « historique » menée au Guerrero par Lucio Cabañas dans les années 70 (4).

L'EPR est dotée d'un armement de guerre relativement moderne, notamment des AK47 (5). À la question des sources de financement de ces acquisitions, les dirigeants de l'EPR citent, à côté du soutien populaire, les rançons obtenues lors d'enlèvements de grands entrepreneurs « membres de l'oligarchie financière » et les « expropriations bancaires » (hold-up).

L'EPR affirme être passée à l'action militaire en réponse à la « guerre non-déclarée de basse intensité » déclarée par le « gouvernement de massacreurs », de façon à révéler la situation réelle du pays. Ils considèrent que là où le gouvernement réprime, il doit y avoir une réponse armée, que de nouvelles armées révolutionnaires doivent surgir car c'est l'unique issue imposée par le gouvernement. Il s'agit de « propagande armée révolutionnaire ».

L'image très militaire des commandants de l'EPR, dont font état les journalistes de Proceso, a été confirmée par la violence des actions déclenchées dans la nuit du 28 août dans les Etats du Guerrero et de Oaxaca. Dans Proceso du 25 août, les commandants Oscar et Vicente multiplient les rodomontades, déclarant qu'ils « disposent de forces fraîches dans différentes régions du pays », qu'ils sont « prêts à les mettre en action dans la mesure où le gouvernement continuera à harceler le peuple » ou répondant au ministre de l'Intérieur, qui avait déclaré savoir qui ils sont et combien ils sont : « La vérité est qu'ils ne nous ont pas frappés parce qu'ils n'ont pas pu. »

Quant au langage politique de la nouvelle guérilla, il a de fortes connotations léninistes, tranchant en cela avec le discours beaucoup plus souple de l'EZLN. Le ton de l'appel aux intellectuels à « se déterminer entre l'oppresseur et le peuple » est également très loin des appels de Marcos aux « forces de la société civile ».

L'EPR a profité de la rencontre organisée avec les journalistes pour lancer le Manifeste de la Sierra Madre orientale, dans lequel elle appelle le peuple mexicain à oeuvrer pour l'instauration d'une « république démocratique et populaire ». De nombreux éléments du programme en 45 points qui y figure sont des revendications déjà exprimées par les zapatistes ou proches de leurs exigences : formation d'un gouvernement provisoire, élaboration d'une nouvelle Constitution, autonomie des peuples indiens, redistribution des terres. Dans le Manifeste sont aussi exigées les allocations chômage, la fin des grandes exploitations agricoles, la démilitarisation du pays, le respect de la souveraineté nationale et des droits de l'homme, etc.

L'EPR appelle la population à s'organiser dans « une seule force sociale et historique pour libérer la nation mexicaine de l'Etat oppresseur », par la combinaison de toutes les formes de lutte : « économique, politique, et idéologique, légale, clandestine, électorale, parlementaire, l'action politique des masses et la lutte armée révolutionnaire ». Il en appelle également à la solidarité internationale et au respect de la Convention de Genève.

Mais plus que la liste des propositions figurant dans son programme, c'est la perspective d'ensemble tracée par l'EPR qui la distingue de l'EZLN. Alors que les zapatistes ont toujours déclaré ne pas vouloir du pouvoir, l'EPR affirme au contraire sa volonté de le prendre pour changer la société, en envisageant une « issue militaire » à la crise. S'ils reconnaissent que la verve de Marcos a donné à l'EZLN une « grande capacité de mobilisation » de la société, les commandants de l'EPR ajoutent aussitôt que « la poésie ne saurait être la continuation de la politique par d'autres moyens, et elle ne résout ni avance dans la direction que doit prendre le mouvement ». « La parole a réussi à consolider une force morale, mais si elle n'est pas soutenue par des éléments plus solides d'un point de vue théorique, politique, idéologique, elle tend aussi à s'affaiblir et à se disperser. Le défi n'est pas seulement de créer une force morale, mais aussi de la matérialiser afin qu'elle soit capable de réaliser les tâches sociales et historiques auxquelles nous sommes confrontés. »

Deux différences substantielles apparaissent donc par rapport à l'EZLN. La première concerne les justifications de l'insurrection armée et surtout le rapport à l'action militaire. L'EPR assume la lutte armée comme un moyen direct d'obtenir le changement, une option politique parmi d'autres, alors que pour l'EZLN le soulèvement n'est que le moyen de contraindre le système au changement par une voie non militaire. Autrement dit, le soulèvement zapatiste s'affirme antimilitariste.

L'autre grande différence tient à l'affirmation (par l'EPR) ou non (par l'EZLN) d'une perspective de prise du pouvoir. C'est bien sûr sur ce point essentiel que Marcos a tenu à marquer sa différence : « Vous, vous luttez pour le pouvoir. Nous, nous luttons pour la démocratie, la liberté et la justice. Ce n'est pas pareil. Nous n'avons pas besoin de votre appui, nous ne le cherchons pas et ne le voulons pas. Le seul appui que nous cherchons, que nous voulons et dont nous avons besoin, c'est celui de la société civile nationale et internationale. »

Pour le reste, Marcos a tenu à affirmer dans sa lettre « aux combattants et aux responsables de l'EPR » : « Nous ne sommes pas tombés dans le piège du pouvoir dominant qui incite à un affrontement entre la ``bonne'' guerrilla et la ``mauvaise''. Vous n'êtes pas notre ennemi, pas plus que nous serons le vôtre. Nous ne vous considérons pas non plus comme des ``rivaux dans la direction de la lutte au Mexique''. Notamment parce que nous ne prétendons pas mener une lutte qui ne soit pas celle de notre dignité. Nous ne souscrivons à aucun des qualificatifs que l'on vous appose (et que l'on nous apposait hier). » (...) Il faut s'attendre également à ce que le gouvernement durcisse encore plus son attitude à notre égard, et opte pour une solution militaire. L'opinion publique y est pratiquement préparée et nous ne nous faisons aucune illusion quant à la volonté de négociations du pouvoir. Enfin, tant pis. »

En l'état actuel des informations disponibles (début septembre, NDLR), la prudence des analyses reste de mise. La plupart des reproches ou des soupçons aujourd'hui portés contre l'EPR, l'étaient il y a deux ans contre l'EZLN, dont on disait, dans les sphères du pouvoir mexicain, qu'elle était une « organisation marxiste mal déguisée », liée au narco-trafic, voire une créature des dinosaures du PRI pour saboter la modernisation entreprise sous le sextennat de Carlos Salinas. On sait aujourd'hui ce qu'il faut penser de ces accusations... Par ailleurs, l'EPR-PDPR ne tient pas le discours sectaire et intolérant qu'avaient les groupes armés qui l'ont précédée envers les partis politiques. Elle juge simplement que la lutte politique pacifique est « limitée » et lui « paraît condamnée à l'échec si elle ne débouche que sur un accomodement avec le système politique existant ».

Quoi qu'il en soit, l'irruption de l'ERP a d'ores et déjà modifié la situation mexicaine, faisant resurgir le spectre de la guerre civile généralisée et d'un déchaînement de violence incontrôlable. Les développements trop prévisibles de la répression (6), avec la carte blanche donnée par Ernesto Zedillo à l'armée en septembre lors de son informe anual (7), pourraient rapidement fermer la voie de la négociation prônée par les zapatistes. Le risque est d'autant plus grand que le dialogue de San Andrés est aujourd'hui au point mort.

Plus que jamais, le gouvernement Zedillo donne l'impression de ne rien maîtriser, ni l'évolution de la situation économique, ni la crise du PRI, ni les scandales politico-financiers, ni la multiplication des conflits et leur gestion par son appareil répressif. L'Etat mexicain semble ainsi se décomposer.

Dans ce contexte, et sans préjuger de l'évolution prochaine des diverses luttes armées (lesquelles peuvent amorcer un rapprochement ou au contraire se disqualifier mutuellement), on peut faire du mouvement zapatiste le bilan suivant : par son habileté, par sa capacité à relancer la dynamique du dialogue et à toujours l'élargir, par la dignité de sa lutte incarnant un idéal de démocratie véritable qui lui vaut de bénéficier d'un mouvement de solidarité mondial, il est parvenu à tenir le gouvernement mexicain suffisamment en respect pour que celui-ci ne puisse ni le balayer ni l'ignorer. Mais il n'a, en revanche, pas atteint son objectif premier, qui consistait à fomenter dans l'ensemble de la société mexicaine un mouvement assez puissant pour renverser le système actuel.

Il s'est lancé, avec la proposition d'un Front zapatiste de libération nationale, dans le projet de créer cette force populaire dans tout le pays, projet qui prend effectivement forme : plus de 400 Comités civiques municipaux s'étaient déjà formés en juillet. Cette proposition secoue également toute la gauche mexicaine, contrainte à repenser son rôle et traversée de nouveaux clivages dans le paysage dessiné par le zapatisme.

La question aujourd'hui, au Mexique, impuissant à sortir de la crise et menacé de connaître une deuxième secousse financière, est de savoir si ce vaste mouvement de la société civile ­- où tous ont leur place même si les zapatistes ont été les premiers à fédérer les mécontentements tout en sortant du jeu pipé des partis traditionnels ­ aura le temps de s'épanouir et de porter ses fruits, la justice sociale et la véritable démocratie, ou s'il sera rattrapé par le chaos et le déferlement de violence où l'idéal humaniste et la volonté de concertation des zapatistes seraient emportés comme un fétu de paille.

Le calme et la maturité des zapatistes leur ont jusqu'à présent permis de tenir compte de façon nuancée tant des caractéristiques du peuple mexicain que de la situation internationale. Le mouvement zapatiste procède avec lenteur, évitant de tomber dans des situations extrêmes dont il perdrait le contrôle et que la conscience politique de la masse des Mexicains n'est pas prête à assumer.

Le gouvernement a parié sur le pourrissement du zapatisme, sans se rendre compte que la situation globale du Mexique pourrit beaucoup plus vite.


1) La région de la Huasteca, sur la Sierra Madre orientale, s'étend sur les Etats de Hidalgo, Veracruz, San Luis Potosi, Tamaulipas et Puebla.

(2) Dans un communiqué de juillet 1996, l'EPR se présente comme « une structure politico-militaire dotée d'un programme politique, d'un uniforme, de grades, d'insignes et de ``mandos responsables'' » (Paru dans « Resistencia Mexicana », seconde série, n°10, juillet-août 1996, Paris).

(3) Procup : Parti révolutionnaire ouvrier et paysan ­ Union du Peuple ; PDLP : Parti des pauvres.

(4) Parmi les treize autres groupes cités par les dirigeants de l'EPR figurent les Commandos armés mexicains, les Brigades ouvrières d'autodéfense, la Brigade ouvrière du 18-mars et la Brigade paysanne de justiciers, les Cellules communistes, l'Organisation révolutionnaire Ricardo-Flores-Magon, l'Organisation révolutionnaire armée du peuple.

(5) Ce qui leur a valu d'être soupçonnés d'être liés avec le narco-trafic, accusation qu'ils ont vivement démentie.

(6) De nombreuses arrestations ont déjà eu lieu. En outre, un certain nombre de prisonniers politiques - tous ceux du Procup, et quelques autres, dont le docteur Felipe Martinez Soriano, du Front national démocratique populaire (FNDP)- ont été transférés en quartier de haute sécurité, d'abord le 30 août à Almayola de Juarez, puis dans le Jalisco, le 5 septembre.

(7) Message annuel à la nation du président.

La plupart des informations de cet article sont tirées des numéros des 11 et 25 août 1996 de « Proceso », notamment de l'entretien accordé par les commandants José Arturo, Francisco, Oscar et Vicente à G. Correa et J. Cesar Lopez.

 


 L'EPR (présentation wikipédia en anglais) est toujours active, elle a mené récemment des actions contre divers intérêts monopolistes, (compagnie pétrolière Pemex, banque nationale BANAMEX, centre commercial Sears) ainsi que contre les forces de répression de l'Etat. 

L'EPR n'est que l'organisation militaire du PDPR - Parti Démocratique Populaire Révolutionnaire (marxiste-léniniste), issu de la fusion du Parti Révolutionnaire Ouvrier Clandestin - Union du Peuple (PROCUP) et du Parti des Pauvres. 

Mx-epr

 

Partager cet article
Repost0
27 octobre 2009 2 27 /10 /octobre /2009 18:51

Délégation US au Honduras
AFP (le Figaro)
27/10/2009 | Mise à jour : 19:43

Une délégation américaine incluant le responsable du département d'Etat chargé de l'Amérique latine, Thomas Shannon, sera mercredi au Honduras pour des négociations destinées à sortir le pays de la crise née du coup d'Etat du 28 juin, a annoncé aujourd'hui le département d'Etat.

La délégation sera composée de trois responsables américains, a précisé Ian Kelly, le porte-parole du département d'Etat, selon lequel il est urgent que le président déchu Manuel Zelaya et le régime de fait arrivent à un accord avant l'élection présidentielle qui doit avoir lieu le 29 novembre.


Les Etats-Unis veulent absolument que les élections du 29 novembre soient reconnues légitimes par la communauté internationale, pour entériner les accords entre l'équipe Zelaya et les putschistes - qui prévoient la "réconciliation nationale" (avec les assassins-tortionnaires putschistes) et l'abandon de l'Assemblée Constituante (projet qui avait provoqué le coup d'Etat)...
Partager cet article
Repost0
27 octobre 2009 2 27 /10 /octobre /2009 18:14
Partager cet article
Repost0
27 octobre 2009 2 27 /10 /octobre /2009 08:50

Le Télégramme

Motard tué à Fréjus. Nouvelle nuit chaude dans le Var

27 octobre 2009 à 08h44 - Réagissez à cet article

 

De nouveaux incidents ont éclaté hier soir à Fréjus, puis à Saint-Raphaël entre les forces de l'ordre et des jeunes. Ces nouveaux affrontements interviennent après une première vague de conflits à la suite de la mort d'un jeune homme de 21 ans dimanche. Mohamed El Mathari s'est tué alors qu'il tentait d'éviter un contrôle de police.

A l'issue de ces nouveaux affrontements, deux jeunes gens ont été interpellés, hier soir, vers 22 h 30 dans un quartier de Saint-Raphaël à l'issue du caillassage d'une patrouille de la brigade anticriminalité. Une vingtaine de jeunes gens étaient impliqués. Les deux interpellés détenaient des bouteilles de White spirit. Les incidents n'ont pas duré longtemps puisque le dispositif  de force de l'ordre a été allégé une heure plus tard. Cent quarante policiers, CRS et gendarmes devaient cependant rester sur place, accompagnés de pompiers.

La thèse officielle de l'accident contestée

Cette seconde nuit d'affrontements intervient après une première nuit agitée à la cité de La Gabelle à Fréjus, où résidait la victime tuée dimanche soir. Mohamed El Mathari, 21 ans, rentrait d'une séance de trial dimanche sur une moto-cross 250 cc non immatriculée, lorsqu'il a heurté un arbre en roulant sur le bas-côté de la chaussée pour se soustraire à un contrôle de police, selon le parquet de Draguignan. Les proches de la victime ont contesté hier la version des policiers, tandis qu'une cinquantaine de personnes s'étaient rassemblées à la mi-journée devant le commissariat, réclamant avec véhémence des explications à la police.
Ils avaient toutefois appelé au calme et demandé aux forces de l'ordre d'alléger leur dispositif de sécurité enfin d'éviter toute provocation. 

Un hélicoptère à projecteur anti-émeutes et à caméra thermique actionné

Hier soir cependant, vers 20 h 30, à la Gabelle, le caillassage d'une patrouille de police, puis des jets de cocktails molotov, ont de nouveau déclenché des affrontements.
Les jeunes de la cité ont dû être dispersés à l'aide de gaz lacrymogènes. Un hélicoptère de la gendarmerie, équipé d'un projecteur anti-émeutes et d'une caméra thermique servant à guider les hommes au sol, a également été actionné. 
Au final, trois voitures ont été incendiées, deux autres ont été brûlées dans une autre cité. l'Agachon, selon un bilan policier.

 

Accident ou "bavure", la colère du Peuple est sans limite ! UNE ETINCELLE PEUT METTRE LE FEU A LA PLAINE !!!

Partager cet article
Repost0
26 octobre 2009 1 26 /10 /octobre /2009 21:13

26 octobre 2009

FREJUS — Le calme était revenu dans la nuit de dimanche à lundi dans une cité de Fréjus (Var) où de violents incidents avaient éclaté dans la soirée après le décès accidentel d’un jeune homme qui s’est tué en tentant de se soustraire à un contrôle de police, selon des sources concordantes.

Une odeur de brûlé planait encore vers minuit sur les lieux et le goudron fondu par endroits témoignait des violences qui ont éclaté vers 21H00 dans la cité la Gabelle, où le jeune homme résidait avec sa famille, a constaté un journaliste de l’AFP.

Selon le directeur de cabinet du préfet, Simon Babre, “le jeune homme a dans un premier temps fait demi-tour pour éviter un contrôle routier” vers 17H30 à l’entrée de Fréjus et “il a pris la fuite”.

“Il a tenté de contourner un deuxième dispositif et c’est en empruntant le bas côté de la chaussée qu’il a heurté un arbre”, a déclaré a l’AFP, le directeur de cabinet du préfet.

L’engin du jeune homme n’a eu aucun contact avec les véhicules de la police, selon la même source.

Mohamed El Matari, 21 ans, venait de faire du trial, et rentrait sur sa moto-cross non immatriculée, avec laquelle il n’était pas autorisé à rouler sur la route, selon ses proches.

Le jeune homme, un Marocain, qui s’était installé en France avec sa famille dans les années 1990, travaillait dans une usine, selon la même source.

A l’annonce de son décès, entre 40 et 50 jeunes gens ont commencé à briser des vitrines à l’entrée de la Gabelle, selon la police. Les vitrines d’un magasin de fleurs ont ainsi étaient complètement détruites, tout comme des vitres de la mairie annexe et deux cabines téléphoniques.

Les jeunes gens ont également incendié des poubelles, des pneus, un deux-roues ainsi que cinq engins tractopelle d’un chantier situé dans cette cité en partie en cours de rénovation, selon la police.

Appelés sur les lieux, policiers et pompiers ont été accueillis aux portes de la cité par des jets de pierres et de cocktails Molotov. Les policiers ont alors envoyé des grenades lacrymogènes, sans pouvoir pénétrer dans la Gabelle.

Au total, 60 policiers, 30 gendarmes de Gassin-Saint-Tropez, trois pelotons de surveillance et d’intervention de la gendarmerie sont intervenus, appuyés par 90 CRS, selon la police.

Aucun blessé n’était à déplorer, selon la même source.

Le préfet du Var, Hugues Parant, s’est rendu sur les lieux, ainsi que la sous-préfète de Draguignan, Corinne Orzechowski, et le commissaire divisionnaire Pierre Mahaux, directeur départemental adjoint de la sécurité publique.

“A minuit et quart, les forces de l’ordre ont pu prendre position à l’intérieur du quartier et rétablir le calme”, a indiqué la préfecture du Var dans un communiqué.

Des CRS restaient sur place pour la nuit, selon la police.

La moto du jeune homme a été placée sous scellés. Le parquet de Draguignan a été saisi et une enquête est en cours.

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
26 octobre 2009 1 26 /10 /octobre /2009 20:19

Campo Antiimperialista - English (Traduction Servir Le Peuple)

La cour d'occupation illégitime prolonge l'isolement du Camarade Sa'adat de six mois


Dimanche 25 octobre 2009

La cour illégitime d'occupation militaire israélienne de Bir Saba aujourd'hui a prolongé l'isolement de Sa'adat pour six mois supplémentaires. 

Tandis que les actions à travers la Palestine et autour du monde en soutien au dirigeant national palestinien emprisonné Ahmad Sa'adat continuent, la cour illégitime d'occupation militaire israélienne de Bir Saba a aujourd'hui prolongé l'isolement de Sa'adat pour six mois supplémentaires. Agissons aujourd'hui pour dire que nous ne permettrons pas à ces abus de continuer!

Ahmad Sa'adat, le Secrétaire général du Front Populaire de Libération de la Palestine, a continué son boycottage des tribunaux d'occupation, en déclarant que ces cours sont illégitimes, sans fondement et rien d'autre qu'une parodie de justice et que ces cours font partie de la machine de guerre qui continue son agression contre le peuple palestinien, avec l'isolement comme arme parmi d'autres dans leur arsenal.

Sa'adat a déjà été tenu dans l'isolement depuis plus de six mois, dans une unité d'isolement cellulaire spéciale à la prison Ramon où il est confiné sans accès même aux autres prisonniers, dans le plus grand isolement et privé des droits humains fondamentaux.

Ses livres personnels ont été confisqués et on lui refuse régulièrement l'accès à la télévision, aux journaux ou autre source d'information.

On lui a refusé les visites de sa famille - sa femme, Abla, a été privée de visites depuis trois mois - aussi bien que des visites juridiques, et il a été exclu des achats à la cantine de la prison, incluant les achats de cigarettes. Dans la cour de la prison, Sa'adat reste menotté et dans les pieds entravés, et n'a droit qu'à une heure d'exercice.

Tout cela a été 'justifié' par les autorités d'occupation comme 'la punition' pour avoir donné deux paquets de cigarettes à un autre prisonnier.

L'Administration de Prison essaie de criminaliser les rapports humains et sociaux entre les prisonniers palestiniens et entre les prisonniers et leurs familles au dehors.

Les chefs nationaux palestiniens, tels que Sa'adat, ont été particulièrement visés par l'isolement cellulaire, les mécanismes punitifs semblables et les violations des droits de l'homme, pour réprimer le mouvement des prisonniers palestiniens, qui a été au premier rang de la lutte palestinienne pour la liberté, la libération, le droit au retour et l'autodétermination.

SOUTENONS AHMAD SA'ADAT ET TOUS LES PRISONNIERS PALESTINIENS!

http://www.freeahmadsaadat.org/extended-isolation.html http://www.freeahmadsaadat.org/extended-isolation.html

http://www.pflp.ps/english/?q=illegitimate-occupation-court-extends-comrade-saad http://www.pflp.ps/english/?q=illegitimate-occupation-court-extends-comrade-saad
 
Partager cet article
Repost0
26 octobre 2009 1 26 /10 /octobre /2009 19:47

En tant que révolutionnaires communistes, avant-garde du prolétariat, nous combattons la bourgeoisie capitaliste et son stade suprême l'impérialisme comme un tout.

Cependant, il serait gravement faux de croire que la bourgeoisie, en particulier la bourgeoisie impérialiste, forme un bloc soudé et sans divergences internes. Cette grave erreur peut conduire - et a déjà conduit - de nombreux camarades à des dérives tragiques.

Comme le peuple, comme les communistes, la bourgeoisie est traversée par ce qu'on appelle des luttes de lignes, des divergences qui peuvent s'exprimer y compris très violemment.

Par exemple, la bourgeoisie est divisée entre différentes approches de sa dictature de classe : approche libérale voire sociale-libérale, approche conservatrice autoritaire, approche ultra-réactionnaire pouvant aller jusqu'au fascisme.

De même, sur le plan international, la bourgeoisie impérialiste a différentes "orientations stratégiques", qu'il est important de bien saisir en tant qu'anti-impérialistes, combattant principalement l'impérialisme français.

A quelques nuances près, l'analyse des différentes positions exprimées permet de dégager 4 grandes lignes :

- la ligne atlantiste ou "occidentaliste" : sans faire abstraction des intérêts de l'impérialisme français, elle prône un ancrage "occidental" clair, un partenariat solide avec les impérialismes anglo-saxons, principalement américain.

- la ligne "européiste" : pour une "Europe forte" face aux autres puissances (USA, Japon, Russie, Chine...), dans un monde "multipolaire". C'est peut-être la ligne la plus réaliste, mais elle implique de "limiter" les intérêts français face à ceux des autres partenaires européens.

- la ligne "souverainiste" ou "nationaliste intégrale" : "la France d'abord", envers et contre tous. Mais cette ligne se heurte à un obstacle majeur, elle surestime les capacités réelles de l'impérialisme français, incapable de faire "cavalier seul" depuis 1945, voire 1918.

- la ligne "eurasiste" : "de Brest à Vladivostok". Violemment hostile à l'impérialisme US, elle prône l'alliance avec ses adversaires : Russie, Chine, Iran et pays arabes... Elle prend ainsi souvent des accents "tiers-mondistes", antisioniste et contre les interventions US dans le monde.

La première et la dernière sont radicalement inconciliables, les deux autres balancent en fonction des circonstances.
Il n'est pas systématique que les "souverainistes" aillent avec les "eurasistes" et les "européistes" avec les "occidentalistes/atlantistes".

BIen sûr, le fascisme étant intimement lié à l'impérialisme, chaque ligne a "son" fascisme :

- les "atlantistes" ont les "néo-conservateurs" à la française, comme Alexandre Del Valle. L'écrivain Maurice G. Dantec est également sur cette ligne, mais on le voit peu dans les médias - il se considère "réfugié politique" de "l'islamo-socialo-communisme" au Canada.

- les "européistes" ont les tenants de l'Europe "civilisationnelle", de "l'Occident chrétien" contre les Musulmans, les "Asiates" (russes et chinois) et l'Amérique "décadente". Ils se retrouvent en particulier chez le Bloc Identitaire.

- les "souverainistes" ont diverses tendances, Pasqua, Le Pen et le FN, le MNR ou De Villiers. Certaines tendances ont des penchants "occidentalistes", d'autre plutôt "eurasistes/tiers-mondistes" (anti-américains).

- enfin les eurasistes sont représentés par les groupes liés au national-bolchévisme russe, dont la tête de file est Christian Bouchet, ou par les "nationalistes (pseudo)anti-impérialistes" de la mouvance Soral.

Si l'on tire un bilan d'ensemble de ce qui précède, on s'aperçoit que la ligne "néo-con atlantiste" a une audience plutôt confidentielle, hormis sur des thèmes comme le racisme "civilisationnel" anti-musulman. Elle implique en effet la soumission à une super-puissance, thème peu mobilisateur dans les masses.

En revanche, un "cocktail" d'"euro-souverainisme" (Europe des nations) à tendance "occidentaliste" est envisageable et c'est ce qui est en train de se dessiner, avec le rapprochement Villiéristes-Identitaires.

De même, le "nationalisme intégral" peut être mobilisateur, mais peu réalisable en pratique (d'où la division des souverainistes), tandis que l'eurasisme souffre du même handicap que l'atlantisme (en plus de son "tiers-mondisme" mal compris des "petits blancs" racistes). Mais un cocktail de nationalisme anti-américain, adoptant des causes "tiers-mondistes" mobilisatrices comme la cause palestinienne (ou le rejet de la guerre en Afghanistan), peut rencontrer un certain écho dans les classes moyennes et populaires.

Dans tous les cas, la compréhension de ces différentes tendances est indispensable, tout simplement pour éviter de tomber dans les bras de l'une en combattant l'autre !

Nombre de camarades (à peu près tous les communistes) se sont en effet jetés dans les bras des "nationalistes souverainistes" par anti-européisme (contre l'Europe capitaliste de Bruxelles), ou des "eurasistes/tiers-mondistes" par anti-américanisme... Et d'autres, par anti-nationalisme, tombent dans l'européisme voire le pro-américanisme (PCMLM) !

La position communiste doit être claire : quelle que soit son "orientation stratégique", un seul ennemi : l'impérialisme capitaliste, UN SEUL CAMP : LE CAMP DU PEUPLE !!!

Lire la suite >>
 

Partager cet article
Repost0
26 octobre 2009 1 26 /10 /octobre /2009 19:33

[* le Mouvement Populaire I désigne le mouvement de 1990, amenant à une monarchie parlementaire, et le MP II celui de 2006, mettant à bas la monarchie]

Blog Nouveau Népal
Vendredi 23 octobre dernier, les maoïstes ont fixé un ultimatum au gouvernement. Si leurs demandes ne sont pas adressées avant le 1er novembre, le nouveau mouvement populaire sera lancé. La porte reste toutefois ouverte pour une résolution du conflit par le dialogue. Il y a cependant très peu de chances que cela se passe.

D'un côté, le gouvernement et les dirigeants des différents partis qui le composent multiplient les déclarations à l'encontre des maoïste et du processus de paix. Ainsi, malgré les inquiétudes de la Mission des Nations Unies au Népal en raison des déclarations de la minstre de la Défense de réarmer l'Armée Népalaise et d'amender les Accordes de Paix, cette dernière à réitérer son intesion de recruter des nouveaux membres et d'acheter de nouvelles armes pour l'Armée Népalaise. Selon un général retraité, l'AN n'aurait même plus de munitions disponibles en raison de sa consommation durant les entraînements... KP Oli, dirigeant de l'UML a affirmé que les combattants maoïstes de l'APL ne devraient pas être intégrés dans l'armée. Pokharel, actuel ministre de l'Information et des Communications et dirigeant de l'UML, a affirmé qu'il n'était pas question que le rôle et l'action du président soit discutée au parlement (une des demandes clé des maoïstes). Le premier ministre a même affirmé que le gouvernement ne paierait plus les salaires des combattants de l'APL si les maoïstes ne votaient pas pour le budget (ce qui signifierait avant tout d'arrêter de bloquer le parlement).

De l'autre, les maoïstes annoncent que le prochain mouvement sera différent des précédents et que son but sera d'empêcher et de ridiculiser le gouvernement. Ils ont également averti qu'il pourrait prendre une tournure violente si le gouvenrement le réprimait. Il a été clairement mentionné que la situation internationale était en faveur des maoïstes. Les maoïstes parlent maintenant directement de la nécessaire démission du premier ministre afin que le conflit soit réglé pacifiquement et qu'ils puissent former un nouveau gouvernement.

Plusieurs évènements annoncent déjà la tension grimpante. Un clash entre la YCL et la Youth Force (affiliée UML) s'est déroulé à Dang, lorsque la YCL manifestait contre la venue du ministre Pokharel. Plus d'une douzaine de personnes seraient blessées. De même, à l'université de Bhojpur, le chef du campus a été attaqué par les étudiants du Syndicat National Etudiant Indépendant - Révolutionnaire (affilé aux maoïstes). Celui-ci est dénoncé par le SNEI-R et le Syndicat National Etudiant (affilié au Congrès Népalais) pour des malversations au niveau du personnel. Les deux syndicats demandent sa démission. Une manifestation motorisée en faveur d'un Etat Fédéral Newar a rassemblé plus de 500 motos. Elle était organisée par le Front de Libération Newar (affilié aux maoïstes).

De son côté, le Forum des Droits du Peuple Madhesi a annoncé qu'il lancerait une nouvelle révolte populaire centrée sur le Madhesh pour début novembre.
Par Comite de Solidarité Franco-Népalais - Publié dans : Actualités du Népal
Partager cet article
Repost0
26 octobre 2009 1 26 /10 /octobre /2009 18:00

Blog Nouveau Népal

Grâce à un message de G.Q. (merci à lui !), nous avons eu accès à une première traduction de cette interview. Nous l'avons corrigée et la publions donc ici-même. C'est un document important après l'insurection de Lalgarh et avant l'opération "Green Hunt", offensive militaire du gouvernement indien contre le PCI-maoïste. Nous publierons d'autres informations sur le mouvement maoïste indien (ou naxalite).


Première interview du secrétaire général du Parti communiste indien (maoïste) sur la lutte armée dans son pays et des questions connexes

 


Lien à la source


Entretien avec Ganapathi, dirigeant de la révolution maoïste qui monte en Inde

 

Cet entretien est extrait du numéro du 17 octobre du magazine Open. Ganapathi, secrétaire général du Parti communiste indien PCI (maoïste), répond aux questions sur le travail du parti dans la région du Lalgarh [au Bengale Occidental, où vient de se produire un soulèvement rural de masse], sur sa réplique à l’offensive militaire gouvernementale qui s’annonce, sur la situation politique au Népal, sur la défaite du LTTE [tigres Tamouls], sur la nature contradictoire des mouvements islamistes dans le monde actuel, et le rôle du nouveau chef de l’impérialisme US.

 

“Nous vaincrons certainement le gouvernement”

 

Le commandant en chef du PCI maoïste, interviewé pour la première fois, répond aux questions d’« Open ».

 

A première vue, Mupalla Laxman Rao, qui aura bientôt 60 ans, ressemble à un instituteur. Et il l’était effectivement, au début des années 1970 dans le district de Karimnagar en Andrah Pradesh. Mais en 2009 cet homme à la voix douce, porteur de lunettes, est devenu l’homme le plus recherché par toutes les polices en Inde. Il dirige une des plus importantes insurrections armées de gauche du monde. Un homme connu dans les dossiers du ministère de l’intérieur sous le nom de Ganapathi, un homme dont les ordres sont relayées dans 15 États de l’Union.

 

Le commandant en chef du PCI (maoïste) est diplômé en sciences et en éducation. Il enseigne maintenant la guerre de guérilla aux cadres maoïstes. Il a remplacé le fondateur du GGP (Groupe Guerre populaire), Kondapalli Seetharaamiah, comme secrétaire général du parti en 1991. Ganapathi change fréquemment de résidence et les rapports des services secrets mentionnent sa présence dans diverses grandes villes comme Hyderabad, Kolkotta, ou Kochi.

 

Après de longs mois d’attente, Ganapathi a donné pour la première fois son accord pour une  interview. Quelque part au cœur de la jungle impénétrable de Dandakaranya, il a répondu aux questions de Rahul Pandita sur des sujets variés qui vont de la prochaine offensive anti naxalite que le gouvernement prépare, à ses opinions sur les mouvements jihadistes.

 

Lalgarh a été décrit comme un nouveau Naxalbari par le PCI(m). Pourquoi ce soulèvement a-t-il acquis une telle importance pour vous?

 

Le soulèvement de masse à Lalgarh a, sans aucun doute, rendu l’espoir au peuple opprimé et au camp révolutionnaire en son entier au Bengale occidental. Il a eu un impact grandement positif non seulement sur le peuple du Bengale occidental mais aussi sur le peuple du pays tout entier. Il apparaît comme un nouveau modèle pour le mouvement de masses dans le pays.  Nous avions déjà vu des soulèvements similaires au Manipur, contre les atrocités commises par l’armée et contre le décret des pouvoirs militaires spéciaux au Kashmir, au Dandakaranya et jusqu’à un certain point en Orissa, après le massacre de Kalinganagar perpétré par le gouvernement de Naveen Patnaik.

 

Puis il y a eu les mouvements de masse à Singur et à Nandigram, mais où des fractions des classes dirigeantes ont également joué un rôle important. Ces mouvements ont été instrumentalisés par les partis des classes dirigeantes pour leurs fins électorales. Mais à Lalgarh c’est un mouvement de masse plus étendu et plus durable qui s’est produit et qui a refusé de se ranger sous la direction des partis parlementaires, les disqualifiant totalement. Le peuple du Lalgarh a même boycotté le récent scrutin législatif national, montrant ainsi sans équivoque sa colère et sa déception envers tous les partis réactionnaires émanant des classes dirigeantes. Lalgarh a d’autres traits intéressants : une forte participation des femmes au mouvement, un caractère authentiquement démocratique et une plus grande mobilisation des Adivasis [membres des tribus, parias de la société indienne]. Ce n’est donc pas étonnant qu’il soit devenu le point de ralliement des forces démocratiques révolutionnaires du Bengale occidental.

 

S’il s’agit à Lalgarh d’un mouvement populaire, comment les maoïstes s’y sont-ils trouvés mêlés?

 

En ce qui concerne le rôle de notre parti, nous avons travaillé dans les districts de Paschim, Midnapur, Bankula, et Purulia, dans cette zone habituellement appelée maintenant le Jangalmahal depuis les années 1980. Nous avons combattu les forces féodales locales, l’oppression et l’exploitation par les fonctionnaires forestiers, les usuriers sans scrupules, les capitalistes, et les bandits du PCM [Parti Communiste Marxiste, au pouvoir dans l’État du Bengale Occidental] et du Congrès Trinamool. Le PCM, en particulier, est devenu le principal oppresseur et exploiteur des Adivasis de la région, et il a déchainé ses nervis de sinistre réputation, les Harmad Vahini, sur tous ceux qui remettaient en cause son autorité. Avec le pouvoir d’État en main, avec l’aide de la police, il joue un rôle encore plus néfaste que les féodaux les plus cruels des autres régions du pays.

 

Dans ces conditions, quiconque ose défier l’oppression et l’exploitation du PCM obtiendra le respect et la confiance du peuple. Comme notre parti a toujours combattu sans aucun compromis les exactions des nervis du PCM, il a naturellement gagné le respect et la confiance du peuple dans la région.

 

Les violences policières qui suivirent l’explosion de mine du 2 novembre [en 2008, le premier ministre du Bengale occidental, Buddhadeb Bhattacharjee, échappa de peu à l’explosion] servirent de détonateur à la colère accumulée par les masses. Elle prit la forme d’un mouvement populaire de longue durée où notre parti a joué un rôle catalyseur.

 

Mais il n’y pas si longtemps, le PCM était votre ami. Vous lui avez même emprunté des armes et des munitions pour combattre le Congrès Trinamool. Ce qui a été confirmé par un membre du politburo du PCI (maoïste) dans certaines interviews. Et maintenant vous combattez le PCM avec l’aide du Trinamool.  Comment l’ami est-il devenu un ennemi et vice versa ?

 

 Ce que vous dite n’est que partiellement vrai. Nous avons appris en effet que des munitions avaient été obtenues par un responsable local auprès d’une unité du PCM dans cette zone. Mais ce n’était pas dans le cadre d’un accord avec la direction du PCM. Notre démarche était d’unir tous les secteurs des masses opprimées contre le gangstérisme et l’oppression du Trinamool à ce moment là dans la région. Et comme une partie des masses était encore sous l’influence du PCM, nous avons combattu à leur coté contre le Trinamool. Cela dit, considérant la situation générale dans le Bengale occidental, ce n’était pas avisé de demander des armes et des munitions aux PCM même au niveau local vu que la contradiction concernait à la base deux factions des classes dirigeantes.

 

Notre comité central en a discuté, a critiqué le camarade responsable de cette décision, et a ordonné aux camarades impliqués de cesser immédiatement. En ce qui concerne l’obtention de munitions auprès du Congrès Trinamool, je me souviens que nous ne leur avons pas acheté directement mais à quelqu’un qui était en relation avec eux. Il n’y aura jamais d’accords politiques ou d’accords sous condition avec les marchands d’armes. C’est notre politique depuis le début. En ce qui concerne les déclarations du membre de notre politburo, nous allons vérifier ce qu’il a effectivement dit.

 

Quelle est votre stratégie maintenant à Lalgarh après l’offensive massive des forces de l’État et du gouvernement central?

 

D’abord je voudrais qu’il soit parfaitement clair que notre parti va contre-attaquer et qu’il se tiendra fermement aux coté du peuple du Lalgarh et de tout le Jangalmahal, et qu’il aura une stratégie conforme au mandat et aux intérêts du peuple. Nous allons étendre partout la lutte contre l’État et nous efforcer de gagner les larges masses à la cause du peuple. Nous combattrons l’offensive de l’État en mobilisant davantage les masses contre la police, les milices et les bandits du PCM. Le développement du mouvement dépendra bien sûr du niveau de conscience et de préparation du peuple dans la région. Le parti en tiendra compte dans la détermination de sa stratégie, dans le but de libérer pleinement l’initiative des masses.

 

Le gouvernement s’est référé à Lalgarh comme à un ‘laboratoire’ des opérations anti-naxalites. De son coté, votre parti a-t-il tiré des leçons de Lalgarh ?

 

Oui, notre parti aussi a beaucoup de choses à apprendre des masses de Lalgarh. Leur soulèvement est allé bien au-delà de nos espérances. En fait, c’est la base du peuple avec l’aide d’éléments avancés influencés par les idées politiques révolutionnaires qui a joué le rôle déterminant pour choisir les formes de la lutte. Elle a constitué sa propre organisation, rédigé sa plate forme de revendication, inventé de nouvelles formes de luttes, et a fait front malgré la brutalité des agressions de la police et des bandits sociaux-fascistes des bandes de l’Harmad. Le mouvement de Lalgarh a le soutien des forces révolutionnaires et démocratiques non seulement au Bengale occidental mais dans tout le pays. Nous faisons appel à ces forces pour qu’elles s’unissent pour repousser l’offensive fasciste du gouvernement Buddhadeb au Bengale occidental et du gouvernement central du Congrès. En bâtissant le front de combat le plus large et en adoptant des tactiques adéquates combinant le mouvement militant politique de masse avec à la résistance populaire armée et l’action de notre AGPL [Armée de Guérilla Populaire de Libération], nous infligerons la défaite à l’offensive massive des forces du Centre. Je ne peux pas en dire davantage en ce moment.

 

Le Centre a déclaré une guerre totale aux maoïstes en qualifiant le PCI maoïste d’organisation terroriste et en imposant son interdiction dans l’ensemble de l’Inde. Quelles en sont les conséquences pour votre parti ?

 

Notre parti était déjà interdit dans plusieurs états de l’Inde. En imposant l’interdiction aux autres états, le gouvernement veut rendre impossible nos activités légales au Bengale occidental et dans quelques autres états où des possibilités légales subsistaient. Le gouvernement veut utiliser cette loi scélérate de Prévention des Activité Illégale pour persécuter quiconque ose lever la voix contre les exécutions illégales au cours de fausses opérations militaires, les viols, et les autres exactions policières contre les habitants des régions contrôlées par les forces maoïstes. Quiconque demandera des comptes sur la brutalité des forces de l’État sera automatiquement classé comme terroriste.

 

Les vrais terroristes et les pires menaces pour la sécurité nationale ne sont autres que Manmohan Singh, Chidambaram, Buddhadeb, et d’autres chefs de la classe dirigeante et des forces féodales qui terrorisent le peuple quotidiennement.

 

Le gouvernement de l'UPA a commencé son deuxième mandat en annonçant qu’il écraserait la ‘menace’ maoïste et s’est mis à verser des fonds énormes aux états dans cette intention. La cause immédiate en est la pression exercée par la bourgeoisie compradore et bureaucratique et les impérialistes, et en particulier l’impérialisme des États-Unis qui veut piller les ressources de notre pays sans entraves. Ces requins aspirent aux richesses naturelles minérales et forestières abondantes d’une vaste région qui s’étend du Jangalmahal jusqu’au au nord de l’Andrah Pradesh. Cette région est la plus riche et pourtant la moins développée de notre pays. Ces requins veulent y piller la richesse et chasser les Adivasis de la région pour les appauvrir davantage.

 

Une autre raison importante de l’offensive actuelle des classes dirigeantes est  la peur de la croissance rapide du mouvement maoïste et de son influence croissante sur une part significative de la population de l’Inde. Les Gouvernements Populaires à Dandakaranya et les comités populaires révolutionnaires au Jharkand, en Orissa, et dans des secteurs d’autres États sont devenus des modèles de développement et de démocratie authentiques. Les dirigeants veulent écraser ses nouveaux modèles de développement et de démocratie authentiques car ils commencent à apparaître au peuple dans l’ensemble du pays comme la véritable alternative.

 

Le ministère de l’intérieur prépare le lancement d’une offensive de longue haleine contre les maoïstes. Une force militaire énorme s’apprête à de vous chasser des territoires que vous contrôlez. Quel-est votre plan pour résister à cette offensive ?

 

Les gouvernements successifs du Centre et dedifférents états ont nourri des plans dans ce sens depuis bien des années. Mais ils n’ont pu obtenir aucun succès important malgré leurs actes de cruauté et les meurtres de centaines de nos cadres et de nos dirigeants. Notre parti et notre mouvement a continué à se consolider et à s’étendre géographiquement. De deux ou trois états à l’origine, il est maintenant actif dans plus de 15, ce qui provoque la panique des classes dirigeantes. Surtout depuis la fusion de l’ancien MCCI et de People’s War en septembre 2004 [la fusion qui a donné naissance au PCI maoïste], le gouvernement de l’UPA a déchainé une offensive générale et sans merci contre le mouvement maoïste. Mais notre parti a continué sa croissance malgré quelques pertes sévères. Ces trois dernières années, en particulier, notre armée a remporté plusieurs victoires importantes.

Nous nous sommes confrontés aux offensives continues de l’ennemi avec le soutien et l’implication active des masses. Nous continuerons à affronter la nouvelle offensive de l’ennemi en rehaussant le niveau de cette résistance héroïque et en y préparant le parti entier, l’armée de libération, les divers partis et organisations révolutionnaires et le peuple tout entier. Bien que l’ennemi puisse obtenir quelques succès dans la phase initiale de son offensive, nous prévaudrons certainement et nous vaincrons l’offensive gouvernementale grâce à la mobilisation active des masses et au soutien de toutes les forces révolutionnaires et démocratiques de tout le pays. Aucun régime fasciste ou aucun dictateur militaire dans l’histoire n’a jamais pu supprimer par l’usage de la force brutale les luttes démocratiques et justes du peuple, au contraire, ils ont été balayés à leur tour par la marée montante de la résistance populaire. Le peuple, qui fait l’histoire, se lèvera comme un ouragan sous la direction de notre parti pour éliminer les vampires réactionnaires suceurs de sang qui dirigent notre pays.

Comment analysez-vous les graves échecs du PCI maoïste en Andrah Pradesh?

En 2006, nous avons essuyé une défaite sévère dans la plus grande partie de l’Andrah Pradesh. Elle était due à plusieurs erreurs de notre part. Cela dit,  il faut aussi examiner l’affaire d’un autre point de vue. Dans toute guerre populaire prolongée, il y a des avancées et des reculs. Si l’on met en perspective la situation générale en Andrah Pradesh, vous la comprendrez comme une sorte de retraite. Confrontés à une force supérieure, nous avons choisi de retirer nos forces temporairement de certaines régions d’Andhra Pradesh , d’étendre et de développer nos bases dans les régions voisines, pour contrattaquer par la suite.

Même si nous avons subi un échec, il faut garder à l’esprit qu’il n’est que provisoire. Aucune des conditions objectives qui ont déterminé le début de notre révolution en Andrah Pradesh n’a subi de changement basique. Ce fait objectif continue à servir de base pour la croissance et l’intensification de notre mouvement. De plus, nous avons maintenant une base de masse consolidée, une armée populaire de guérilla mieux entrainée et un parti basé dans toutes les régions de l’Inde aux racines profondes parmi les classes qui constituent l’épine dorsale de notre révolution. C’est pourquoi les dirigeants réactionnaires ne peuvent pas écraser notre guerre révolutionnaire qui fait rage dans plusieurs États du pays.

Nous avons tiré les bonnes leçons de l’échec subi par notre parti en Andrah Pradesh et, basé sur ces leçons, nous avons développé des tactiques dans les autres états. Ainsi nous sommes en capacité de répliquer avec efficacité aux attaques cruelles et généralisées de l’ennemi, de lui infliger des pertes sévères, de préserver nos forces subjectives, de consolider notre parti, de développer l’Armée de Guérilla Populaire de Libération, d’établir les formes embryonnaires de nouveaux gouvernements démocratiques populaires dans certaines poches libérées, et de porter la guerre populaire à un niveau supérieur. De ce point de vue nous sommes en position de force pour revitaliser le mouvement en Andrah Pradesh. Notre révolution avance par vagues et au reflux succèdera la marée haute.

Quelles-sont les causes du revers qu’ont subi les LTTE au Sri Lanka?

Sans aucun doute le mouvement pour un Tamil Eelam distinct et souverain a subi un sérieux revers avec la défaite et l’hécatombe considérable des troupes des LTTE. Le peuple Tamoul et les forces de libération nationales sont maintenant sans direction. Mais le peuple Tamoul continue à aspirer à l’indépendance. Les conditions qui ont donné naissance au  mouvement nationaliste pour Tamil Eelam n’ont pas changées. Les chauvins singhalais des classes dirigeantes du Sri Lanka ne pourront en rien modifier leurs politiques discriminatoires aux dépens de la langue, de la culture et de la nation tamoule. Les manifestations et les célébrations grotesques organisées par le gouvernement et les partis chauvins singhalais au Sri Lanka à l’annonce de la mort de Prabhakaran et de la défaite des LTTE montrent la haine nationale envers les Tamouls qui a été cultivée par les organisations singhalaises, et le degré d’empoisonnement des esprits des Singhalais ordinaires par l’hystérie chauvine.

La conspiration des classes dirigeantes singhalaises pour s’emparer des territoires Tamouls est comparable à celle des dirigeants sionistes en Israël. Le peuple Singhalais privé de terres va maintenant être placé dans les zones tamoules. La démographie de la région va être entièrement modifiée. Le terrain reste favorable à une réémergence de la lutte de libération tamoule.

Même si ça doit prendre temps, la guerre pour la création d’un état séparé Tamoul au Sri Lanka reprendra certainement, lorsque les leçons auront été tirées de la défaite des LTTE. En choisissant un point de vue et une idéologie prolétarienne, en adoptant de nouvelles tactiques et en construisant un front uni le plus large possible de toutes les forces nationalistes et démocratiques, il est possible de parvenir à la libération de la nation tamoule opprimée [au Sri Lanka]. Les forces maoïstes doivent se renforcer pour fournir une direction correcte et une orientation anti-impérialiste à la lutte pour un une république démocratique populaire souveraine du Tamil Eelam. C’est seulement à ces conditions que la nation tamoule peut réellement obtenir sa libération au Sri Lanka.

Est-il vrai que votre entrainement militaire initial provenait du LTTE?

Non, c’est inexact, et nous avons déjà démenti cette assertion plusieurs fois.

Mais l’un de vos principaux commandants m’a dit que des cadres importants de l’ancien GGP avaient bien reçu des armes et de l’entraînement, et d’autres formes de soutien de la part des LTTE.

Laissez moi donc réaffirmer qu’il n’y aucun lien de quelque nature que ce soit entre le LTTE et notre parti. Nous avons essayé à plusieurs reprises d’en établir mais sa direction était réticente à l’idée d’entretenir des liens avec les maoïstes en Inde. Ainsi, il n’était évidemment pas question pour eux de nous fournir un entrainement militaire. Malgré ces faits, nous avons persisté dans notre soutien à la lutte pour le Tamil Eelam. Cela dit, quelques éléments qui s’étaient séparés du LTTE nous ont contacté et nous avons utilisé leur aide à la fin des années 1980 dans nos premiers entrainements.

Votre parti entretient-t-il des liens avec Lashkar el Toiba ou d’autres groupes militants islamistes en lien avec le Pakistan?

Non, pas du tout. Il ne s’agit que de mensonges ourdis par la propagande policière, les bureaucrates et les chefs des partis réactionnaires pour nous discréditer et justifier leurs actes de cruauté contre le mouvement maoïste. En propageant ces mensonges, selon lesquels notre parti aurait des liens avec des groupes liés au ISI pakistanais, les dirigeants réactionnaires veulent prouver que nous sommes des terroristes et légitimer leur propre campagne terroriste contre le peuple et les maoïstes dans les régions où a lieu la lutte armée paysanne. Tenter de prouver le rôle de l’étranger dans chaque lutte juste et démocratique, cataloguer ceux qui combattent pour la libération ds opprimés comme des traitres à leur patrie, cela fait partie de la panoplie habituelle des moyens de leur guerre psychologique.

Quelle est la position de votre parti par rapport aux mouvements islamistes jihadistes?

Les mouvements islamistes jihadistes actuels sont un produit de l’impérialisme, et en particulier de l’impérialisme US et de ses agressions, interventions, pressions, exploitation et destruction des pays arabes ou musulmans riches en pétrole en Asie occidentale, Afghanistan, Somalie, Pakistan, etc. et de leur persécution de l’ensemble des musulmans. Dans leur plan pour l’hégémonie globale, les impérialistes, en particulier l’impérialisme US, ont encouragé et soutenu toutes les guerres d’agression et les coups de forces de leur État satellite Israël.

Notre parti prend position sans équivoque contre toutes les attaques de pays musulmans ou arabes et de la communauté musulmane dans le sens large dans le cadre de la soi-disant ‘guerre globale au terrorisme’. En réalité le fondamentalisme religieux musulman est encouragé et protégé par les impérialistes, du moment qu’il est au service de leurs intérêts - en Arabie Saoudite, dans les pays du Golfe, au Koweït, en Afghanistan, en Irak, au Pakistan.

Mais que pensez-vous des attaques perpétrées par les soi-disant‘ jihadistes’ contre des innocents comme le 26/11/2008?

Voyez-vous, les mouvements jihadistes ont un double aspect : anti-impérialiste d’un coté, réactionnaire sur le plan social et culturel de l’autre. Notre parti soutient la lutte anti-impérialiste des pays et des peuples musulmans, tout en critiquant et luttant contre l’aspect réactionnaire de l’idéologie et de la conception sociale des fondamentalistes musulmans. Seule la direction maoïste peut apporter une orientation correcte à la lutte anti-impérialiste et réaliser l’unité de classe entre musulmans et peuples d’autres confessions. L’influence du fondamentalisme diminuera à mesure que croitra sur les masses musulmanes celle des communistes révolutionnaires, et d’autres forces démocratiques laïques. En tant que communistes révolutionnaires nous luttons de façon permanente pour diminuer l’influence de l’idéologie et de la conception obscurantistes des mollahs sur les masses musulmanes, tout en nous unissant avec tous ceux qui combattent l’ennemi commun de tous les peuples du monde, l’impérialisme et particulièrement l’impérialisme US.

Comment voyez-vous les changements de la politique US après la victoire de Barack Obama sur Georges Bush?

Premièrement, serait fou celui qui s’imaginerait qu’il va se produire un changement qualitatif de la politique américaine (interne ou extérieure) après l’élection de Barack Obama. La politique de sécurité nationale et la politique étrangère qu’il a menées depuis 8 mois montrent pour l’essentiel la continuité avec celle de son prédécesseur. Les justifications idéologiques et politiques de ces politiques intérieures régressives et des politiques extérieures agressives sont tirées des mêmes poubelles que celles qu’avançaient l’administration Bush - la soi-disant « guerre au terrorisme » qui se base sur des mensonges et des calomnies éhontées. Pire encore, ces politiques sont encore plus agressives qu’avant sous Obama avec son plan d’expansion de la guerre sous direction américaine d’Afghanistan vers le Pakistan. Les mains du nouvel assassin-en-chef à la tête de la meute des loups impérialistes sont déjà tâchées du sang de centaines de femmes et d’enfant brutalement exécutés par les missiles impitoyables lâchés par les drones Prédator en Afghanistan et au Pakistan. Et aux États-Unis, le rachat des dettes d’une minuscule élite capitaliste et les attaques contre les droits démocratiques et humains des citoyens américains continuent sans aucun changement.

Les peuples et les nations opprimés font maintenant face à un ennemi encore plus formidable et dangereux, sous la forme d’un président afro –américain de la plus grande machine de guerre et gendarme du monde. Les peuples du monde doivent s’unir pour mener une lutte plus déterminée, plus militante, plus cohérente contre les brigands américains conduits par Barack Obama et se consacrer à la tâche de les vaincre pour faire naitre un monde de paix, de stabilité et de vraie démocratie.

Quel est votre point de vue sur le développement de la situation au Népal?

Dès que le Parti Communiste du Népal - maoïste [PCN-M, devenu ensuite PCUN-M] est parvenu au pouvoir au sein d’une alliance avec des partis compradores-féodaux par la voie parlementaire, nous avons attiré l’attention sur les graves dangers d’intervention impérialiste et expansionniste indienne, et sur le fait qu’ils remueraient ciel et terre pour renverser le gouvernement dirigé par la PCN-M. Tant que Prachanda n’a pas défié les directives du gouvernement indien, il lui a été permis de continuer à gouverner, mais quand son gouvernement s’est mis à s’opposer à l’hégémonie indienne, il a été immédiatement renversé. Le PCN-UML a retiré son soutien au gouvernement de Prachanda sur l’injonction des impérialistes américains et des expansionnistes indiens. Nous sommes en désaccord avec la ligne de transition pacifique mise en pratique par le PCUN-M sous couvert de tactique. Nous avons décidé d’envoyer une lettre ouverte au PCUN-M en juillet 2009.

Nous avons clairement énoncé la position de notre parti dans cette lettre. Nous avons montré que le PCUN-M a choisi de réformer l’État existant par la voie d’une assemblée constituante élue et d’une république démocratique bourgeoise au lieu d’adhérer fermement à la thèse marxiste-léniniste de la nécessité de briser l’ancien État pour instaurer le nouvel État prolétarien. Une telle mesure aurait été le premier pas vers la réalisation du socialisme par la transformation radicale de la société et de tous les rapports de classe d’oppression. C’est certainement une grande tragédie que le PCUN-M ait choisi d’abandonner la voie de la guerre populaire prolongée pour choisir celle de l’action parlementaire à la place, alors qu’il détenait le pouvoir de facto dans la plus grande partie des campagnes.

Et il est réconfortant d’apprendre qu’une partie de la direction du PCUN-M  a entrepris de lutter contre les positions révisionnistes du camarde Prachanda et d’autres. Au vu de la grande tradition révolutionnaire du PCUN-M, nous espérons qu’à l’issue de la lutte interne du parti la ligne opportuniste de la direction actuelle sera répudiée, et que les pratiques révisionnistes et opportunistes seront abandonnées, et que les esprits s’appliqueront à nouveau à l’intelligence créative de la situation concrète au Népal.

Récemment le parti a souffert de sérieuses pertes parmi sa direction aussi bien au niveau des états qu’au niveau central. De plus, l’opinion générale est que la plupart des dirigeants maoïstes, vous compris, sont devenus vieux, sont gravement malades, ce qui est aussi avancé comme l’explication de certaines redditions. Quel est l’effet des pertes et des redditions sur votre mouvement ? Comment affrontez-vous les problèmes qui sont liés au vieillissement et aux maladies des cadres ?

 (Sourire …) Ce type de propagande a été mis en œuvre de manière continue, surtout par les services secrets d’Andrah Pradesh. C’est un des aspects de la guerre psychologique menée par les officiers de renseignement et d’état major ennemis pour troubler et démoraliser les sympathisants du mouvement maoïste. C’est exact que certains dirigeants du parti au niveau central et d’état peuvent être classés comme des « seniors » d’après les critères du gouvernement, c'est-à-dire ceux qui ont franchi le seuil des 60 ans. Vous pourrez bientôt me considérer comme un « senior », dans quelques mois (sourire). Mais la vieillesse et la maladie n’ont jamais été un problème important dans la vie du parti jusqu’à maintenant. Vous pouvez voir les « seniors » du parti travailler 16 à 18 heures par jour et parcourir de longues distances à pied. En ce qui concerne les redditions, c’est un gros mensonge de les attribuer à la vieillesse et à la maladie.

Quand Lanka Papi Reddy, ancien membre de notre comité central s’est rendu au début de l’année dernière, les médias ont fait courir le bruit que d’autres redditions de dirigeants de notre parti auraient lieu bientôt à cause de leur âge ou de leur mauvais état de santé. Le fait est que Papi Reddy s’est rendu à cause de la perte de ses convictions politiques, et de son ego, de son goût pour un faux prestige petit bourgeois. C’est ainsi qu’il n’était pas prêt à rendre des comptes au parti après qu’il ait été démis de ses fonctions par le comité central à cause de son comportement anarchique à l’égard d’une camarade.

Certains dirigeants âgés de notre parti, comme les camarades Sushil Roy et Narayan Sanyal, sont devenus  le cauchemar des classes dirigeantes, même à 65 ans passés. C’est ainsi qu’ils ont été arrêtés, torturés et emprisonnés malgré leur mauvaise santé et leur âge avancé. Le gouvernement fait l’impossible pour empêcher leur remise en liberté. Même si un membre de notre parti est vieux, il/elle continue à servir la révolution en accomplissant toute tâche dans ses possibilités. Ainsi le camarade Niranjan Bose, qui est mort récemment à 92 ans, a accompli des tâches de propagande révolutionnaire jusqu’à l’heure du martyre. Les dirigeants social-fascistes avaient si peur de ce révolutionnaire maoïste nonagénaire qu’ils l’avaient même encore arrêté il y a quatre ans. Tel est l’esprit des révolutionnaires maoïstes - et le pouvoir de l’idéologie marxiste-léniniste-maoïste dont ils lèvent le flambeau. Et quand il y a des maladies graves, ou des handicaps physiques ou mentaux qui empêchent d’accomplir des tâches normales, les camarades affectés se voient attribué un travail adapté.

Mais comment réagissez-vous à l’arrestation et à l’élimination d’une partie de votre direction? Comment comptez-vous remplacer ces pertes?

Il est exact que nous avons perdu des dirigeants importants au niveau des états et au niveau central depuis quatre ou cinq ans. Certain ont été arrêtés en secret et assassinés de la manière la plus lâche. Beaucoup d’autres et des dirigeants d’état ont été arrêtés et placés derrière les barreaux, dernièrement, dans le Jharkand, Bihar, Chhatisgarh, Orissa, Bengale occidental, Maharashtra, Haryana et d’autres états. Ces pertes auront un impact grave sur le parti et sur la révolution indienne dans son ensemble. Nous examinons régulièrement les raisons de ces pertes et nous développons de nouvelles méthodes pour les faire cesser. En adoptant des méthodes secrètes d’organisation plus strictes, et des règles de clandestinité qui protègent contre les erreurs, en renforçant notre implantation dans les masses, notre vigilance et nos réseaux d’information locaux, en brisant ceux de l’ennemi et en étudiant leurs plans et leur stratégies, nous espérons éviter d’autres pertes. Et nous sommes aussi en train d’entrainer et d’éduquer de nouveaux dirigeants à tous les niveaux pour combler les pertes.

Comment définissez-vous l’étape présente de la guerre entre vos forces et celles de l’État Indien ?

Nous sommes en situation de défensive stratégique. Dans certaines régions nous avons le dessus, dans d’autre c’est l’ennemi qui a l’initiative. Dans l’ensemble, nos forces ont obtenu des succès en menant une série de contre-offensives tactiques dans nos zones de guérilla, ces dernières années.

Il est exact que notre parti a subi d’importantes pertes au niveau de la direction, mais nous pouvons aussi infliger des pertes sévères à l’ennemi. Durant les trois dernières années, l’ennemi a eu davantage de pertes que nous. Il essayé par tous les moyens à sa disposition d’affaiblir, de rompre, d’écraser notre parti et notre mouvement. Ils ont essayé d’utiliser des agents infiltrés et des délateurs, versé d’énormes sommes d’argent pour corrompre des éléments faibles du camp révolutionnaire, et ont annoncé une série de plans de réhabilitation et d’autres primes pour provoquer des désertions. Des millions de roupies ont été affectés à la modernisation des forces de police, au recrutement et à l’entrainement de forces supplémentaires, pour former des commandos ; pour accroitre les forces du Centre ; pour entrainer ses forces et celles des états à la guerre contre-insurrectionnelle ; et pour construire des routes, des réseaux de communication, et d’autres infrastructures pour permettre le mouvement rapide de leurs troupes en zone de guérilla. Les États indiens ont mis sur pied des milices et  soutenu sans réserve les abominations commises contre le peuple par ces bandes armées. La guerre psychologique contre les maoïstes a atteint un niveau sans précédent.

Malgré tout, nous avons continué de faire de plus grandes avancées, consolidé le parti et les comités populaires révolutionnaires à divers niveaux, renforcé l’AGPL quantitativement et qualitativement, détruit les réseaux d’information ennemis dans divers secteurs, déjoué les tentatives d’écrasement de notre mouvement par l’ennemi, et contrecarré effectivement la dégoutante guerre psychologique menée par l’ennemi. Les succès que nous venons d’obtenir  dans diverses opérations de contre-offensive tactiques ces derniers jours à travers le pays, les mouvements de masse militants dans plusieurs états, en particulier contre les déplacements forcés de population et pour d’autres causes populaires brûlantes, les initiatives de nos gouvernements populaires révolutionnaires à divers niveaux, tout ceci a un grand impact sur le peuple et contribue à démoraliser les forces ennemies. Il y a des informations qui circulent sur des mutineries et des désertions parmi les miliciens des forces de répression recrutés contre les maoïstes dans les zones où ils dominent. Nombreux sont ceux qui refusent l’entrainement à la guerre dans la jungle ou de prendre positions dans les secteurs que nous contrôlons, subissant des sanctions. Cette tendance va s’amplifier avec la croissance de notre guerre populaire. Dans l’ensemble, l’influence de notre parti est devenue plus forte et il commence à être reconnu par le peuple comme la seule véritable alternative qui lui soit proposée.

Combien de temps va durer cette défensive stratégique, avec le Centre qui a décidé de vous prendre à la gorge?

L’étape actuelle de défense stratégique va durer encore quelques temps. Il est difficile de prévoir combien de temps sera nécessaire pour passer à l’étape d’équilibre stratégique. Cela dépend de la transformation de nos zones de guérilla en zones de base, de la création de nouvelles zones de guérilla et de résistance rouge dans tout le pays, du développement de l’Armée de Guérilla Populaire de Libération. Avec la crise qui va sans cesse s’aggravant dans tous les domaines à cause des politiques antipopulaires des gouvernements pro-impérialistes, pro-féodaux, le mécontentement et la colère croissante des masses résultant des politiques avides de pillage des classes dirigeantes, nous sommes sûrs que les larges masses de ce pays vont rejoindre les rangs des révolutionnaires et porter la révolution indienne à sa prochaine étape.

Traduction GQ 25/10 /2009 – Corrigée par le Comité de Solidarité Franco-Népalais le 26/10/09

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Servir Le Peuple : le blog des Nouveaux Partisans
  • : Retrouvez SLP sur son nouveau site http://servirlepeupleservirlepeuple.eklablog.com/ Servir Le Peuple est un média COMMUNISTE RÉVOLUTIONNAIRE, marxiste-léniniste-maoïste, visant par la RÉFLEXION, l'INFORMATION et l'ÉDUCATION POLITIQUE ET CULTURELLE de masse à favoriser la renaissance du mouvement communiste révolutionnaire dans l'État français et le monde francophone.
  • Contact

Les articles des derniers mois :

Retrouver Servir le Peuple sur son NOUVEAU SITE
servirlepeuple.eklablog

novembre 2014
octobre 2014
septembre 2014
août 2014
juillet 2014

Retrouver Servir le Peuple sur son NOUVEAU SITE
servirlepeuple.eklablog

DOSSIER PALESTINE (conflit de juillet 2014) :
Sionisme, islamisme et ennemi principal : quelques précisions
Post-scriptum important : le cas Feiglin
Le sionisme, "fils de France"
Au cas où il serait utile de le préciser...
Deux clarifications importantes
Flash info en direct : ils ont semé la hoggra, ils ont récolté l'Intifada !
Flash info - importance haute : la manifestation pro-palestinienne de demain à Paris est INTERDITE
Le problème avec la Palestine...
Grande manif contre les crimes sionistes à Paris (13/07)
Magnifique manifestation pour la Palestine à Tolosa, capitale d'Occitanie occupée
Petites considérations sur le sionisme et l'identification-"obsession" palestinienne
Considérations diverses : une mise au point nécessaire sur nos positions internationalistes et aux côtés des Peuples

juin 2014

POSITION DES COMMUNISTES RÉVOLUTIONNAIRES DE LIBÉRATION OCCITANE SUR LES ÉLECTIONS MUNICIPALES ET EUROPÉENNES DES PROCHAINS MOIS

L'affaire Dieudonné-Valls :
Plutôt bon article sur la ‘Déclaration de guerre de la République à Dieudonné’ (la pseudo-controverse réactionnaire entre l’antisémite dégénéré et les gardiens du temple républicain)
Quelques mises au point complémentaires (et conclusives) sur la ‘‘question Dieudonné’’ (et Dreyfus, le Front populaire, l’antisémitisme etc.)
Réflexion théorique : loi Gayssot, lois antiracistes et "mémorielles", "antifascisme" bourgeois etc., quelle position pour les communistes ?

Dossier Breizh :
Breizh : comment l'étincelle écotaxe a mis le feu à la lande
"Esclave", "identitaire", chouan, cul-terreux arriéré de service : pour paraphraser Césaire, "n'allez pas le répéter, mais le Breton il vous EMMERDE"
Considérations diverses – en guise de ‘‘petit debriefing’’ de ces derniers mois : Bretagne, fascisme, ‘‘Lumières’’ et Kaypakkaya… (point 1)
Considérations diverse (26/11/2013) : eh oui, Servir le Peuple a toujours quelques petites choses à vous dire ;-) (point 1)
Appel de la gauche indépendantiste bretonne (Breizhistance) pour le 30 novembre (avec notre critique de la position du ROCML)
Le Top Five des drapeaux qui n'ont PAS été inventés par un druide nazi  (mortel !)
Et en guise (provisoire) de conclusion : La Gauche indépendantiste bretonne revient sur la mobilisation de Karaez/Carhaix

Comité de Construction du PCR des Terres d'Òc : Déclaration du 11 Novembre

La phrase du moment :

"La tyrannie cessera parmi mon peuple ; il n'y aura que liberté, liberté toute nue, sans déguisement. Bouleversements d’États entiers : je les renverserai de fond en comble, il n'y aura rien de reste. Il va y avoir de terribles renversements de conditions, de charges et de toutes choses. Je veux faire un monde nouveau, je veux tout détruire. Je veux appeler à moi la faiblesse, je veux la rendre forte. Pleurez gens du monde, pleurez grands de la terre, vos puissances vont tomber. Rois du monde, vos couronnes sont abattues !"

Élie Marion, "prophète" et guérillero camisard cévenol, 1706.

Amb l'anma d'un Camisart, Pòble trabalhaire d'Occitània endavant !

 

Recherche

Liens

État français : 

Quartiers populaires - Colonies intérieures :

Peuples en Lutte (Hexagone) :

Autres pays francophones :

Internationalisme :

Castillanophones (État espagnol et Amérique latine) :

Lusophones (Brésil & Portugal)

Italophones :

Anglophones (Îles Britanniques & Amérique du Nord)

Germanophones et scandinaves : 

À l'Est, du nouveau : 

Grèce :

  • KOE ('maoïsant', allié à la gauche bourgeoise SYRIZA, en anglais) [dissous dans SYRIZA en 2013, publie maintenant Drómos tis Aristerás, en grec]
  • KKE(m-l) (marxiste-léniniste 'maofriendly', partie en anglais, le reste en grec)
  • ANTARSYA (Coordination de la gauche anticapitaliste pour le renversement, avec des trotskystes, des 'maos' etc., en grec)
  • ANTARSYA - France (site en français)
  • Laïki Enotita ("Unité populaire") - France (en français et en grec, scission anti-capitulation de SYRIZA, pour s'informer)
    EKKE (Mouvement communiste révolutionnaire de Grèce, 'maoïsant' et membre d'ANTARSYA, présentation en anglais, le reste en grec)

Karayib (Antilles-Guyane) & Larényon (Réunion) okupé : 

Monde arabe / Résistance palestinienne :

État turc / Kurdistan : 

  • Maoist Komünist Partisi (PC maoïste de Turquie/Kurdistan-Nord)
  • DHKP-C (ML, tendance 'guévariste')
  • TKP/ML (maoïste)
  • MLKP (ML, site francophone)
  • ATİK (Confédération des Travailleurs de Turquie en Europe, maoïste, en anglais)
  • Nouvelle Turquie (information et soutien à la Guerre populaire et aux luttes, en français) [ancien blog]
    Nouvelle Turquie (nouveau site)
  • YPG (Unités de Protection du Peuple, Kurdistan "de Syrie", en anglais)
    PKK (Kurdistan "de Turquie", site en anglais)
    PYD (Parti de l'Union démocratique, Kurdistan "syrien", site en anglais)
    ActuKurde (site d'information en français)

Afrique :

Asie & Océanie :

Antifa :

Action Antifasciste Bordeaux (plus mis à jour, mais "cave aux trésors")

AA Alsace (idem)

Union Révolutionnaire Antifasciste du Haut-Rhin (URA 68, page Facebook)

Collectif Antifasciste Paris - Banlieue

Action Antifasciste Paris - Banlieue

Montpellier Antifa

Collectif Antifasciste 34

Collectif Antifasciste Rennais (AntifaBzh)

Cellule Antifasciste Révolutionnaire d'Auvergne (CARA, page Facebook)

Carcin/Quercy Antifascista (page Facebook)

Occitània Antifascista (page Facebook)

Breizh Antifa (page Facebook)

Perpignan Antifa (page Facebook)

Action Antifasciste de Pau

Union Antifasciste Toulousaine

Ipar Euskal Herria Antifaxista (Pays Basque du Nord antifasciste)

REFLEXes - site d'informations antifascistes

La Horde, portail d'information antifa

Rebellyon - rubrique "Facho"

Redskins Limoges

Droites extrêmes - blog Le Monde (site d'information bourgeois bien fourni, parfait pour le "watch")

Document : Ascenseur pour les fachos (série de 6 vidéos Youtube, Antifascisme.org, site social-démocrate)

 

Guerre pop' - Asie du Sud :

Inde Rouge (nouveau site "officiel" francophone)

Comité de Soutien à la Révolution en Inde

Comité de solidarité franco-népalais

Fil d'actu "Inde - Népal" du Secours Rouge - APAPC

J. Adarshini (excellent site en français)

Revolution in South Asia (en anglais)

Maoist Resistance (guérilla maoïste indienne - en anglais)

NaxalRevolution (Naxalite Maoist India, en anglais)

Banned Thought (en anglais)

Indian Vanguard (en anglais)

The Next Front (Népal - anglais)

Signalfire (sur la GPP en Inde et aux Philippines, le Népal et les luttes populaires dans le monde - en anglais)

Communist Party of India (Marxist-Leninist) Naxalbari (a fusionné avec le PC d'Inde maoïste le 1er mai 2014)

New Marxist Study Group (maoïste, Sri Lanka)

Parti communiste maoïste de Manipur (page Facebook)

 

Guerre pop' - Philippines :

Philippine Revolution (en anglais)

The PRWC Blogs

(tous deux remplacés apparemment par ce site CPP.ph avec notamment les archives d'Ang Bayan, l'organe officiel du Parti)

Solidarité Philippines

Fil d'actu "Philippines" du Secours Rouge - APAPC

 

Guerre pop' & Luttes armées - Amérique latine :

CEDEMA - actualité des mouvements armés en Amérique latine (+ qqs documents historiques)

 

Nuevo Peru (Pérou, basé en Allemagne, en castillan et allemand principalement)

Guardias Rojos (Pérou, page FB)

Fil d'actu "Amérique latine" du Secours Rouge - APAPC

Archives

Autres documents théoriques

 

Récapitulatif des "grandes thèses" de Servir le Peuple


À lire également, les Considérations Diverses, petits "billets" trop courts pour faire un article et donc regroupés par trois, quatre ou plus, exprimant notre CONCEPTION DU MONDE sur toute sorte de sujets. 


Même étude sur l'État espagnol (1 et 2) ; le Royaume-Uni (1 et 2) et l'Italie.

 

APRÈS 8 SÈGLES… (Huitième centenaire de la bataille de Muret 1213 & DÉCLARATION FONDATRICE de notre Comité de Construction du PCR-Òc)

 

 






 

 

 


 


 

 

Le 'centre mlm' de Belgique, la Guerre populaire et le (n)PCI (sur la stratégie révolutionnaire en pays impérialiste) ; et dans la continuité :

Gramsci et la théorie de la Guerre populaire en pays capitaliste très avancé (1ère partie)

et Gramsci et la théorie de la Guerre populaire en pays capitaliste très avancé (2e partie)

 

 

 

EXCLUSIF : Lotta Continua - "Prenons la Ville !" (1970) [avec un salut rouge et fraternel à l'AA Bordeaux ]

Manifeste Programme du (n)PCI

Présentation

du chap. 1 du Manifeste pour les lecteurs/trices francophones (valable pour tout le Manifeste)

 

(Chapitre I): PDF - WORD

 

 

 MANIFESTE COMPLET

(version non-définitive ; chap. 4 et 5 pas encore validés par les camarades italiens)

 

IMPORTANT pour la compréhension du Manifeste :

La crise actuelle, une crise par surproduction absolue de capital (en PDF)

article de 1985 paru dans Rapporti Sociali n°0

[en bas de la page en lien, icône
PDF - Télécharger le fichier pour télécharger le document]

Autres analyses d'actualité









Situation décisive au Népal 

En matière de conclusion sur la situation au Népal, et ses répercussions dans le Mouvement communiste international 

Questions-réponses sur la situation au Népal

 

Discussion sur la "gauche" en Amérique latine et la bourgeoisie bureaucratique

 

Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria : l'analyse d'un communiste abertzale

Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria, 2e partie

Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria, 3e et dernière partie  

 

 

 

 


Considérations diverses 03-2013 - et un peu de polémique/critique, ça fait pas de mal ! (sur Chavez, le 'bolivarisme', le 'fascisme' de celui-ci et autres choses...)

Autres articles historiques

 

25 avril 1945 : le Peuple italien terrasse le fascisme

 

 


 




Et en guise de récapitulatif/synthèse : Considérations diverses sur les États, les Nationalités, la Subsidiarité et le Pouvoir populaire ; ici (point 1) : Considérations diverses – fin octobre 2013 : État et révolution bourgeoise et ici : Considérations diverses : 1/ Le cœur des nations est aujourd’hui le Peuple